(Treize heures dix-sept minutes)
M. Dubé : Bonjour, tout le
monde. Alors, je vais vous parler quelques minutes de l'annonce qu'on a faite
hier sur la création d'un coordonnateur à l'accès. Pour ceux qui n'avaient pas
eu la chance peut être de voir cette annonce-là, je pense que l'arrivée d'un
Michel Delamarre s'inscrit vraiment dans cette volonté qu'on a, avec la
création de Santé Québec qui va un jour s'accomplir, d'être capable d'avoir les
bénéfices d'une plus grande coordination entre les différents établissements.
Parce que souvent, vous l'avez vu, puis j'y réfère très, très souvent, les
meilleures pratiques ne sont pas utilisées de la même façon partout, puis c'est
pour ça qu'on a vu depuis un an, depuis qu'on a annoncé, par exemple, la
cellule de crise des urgences, cette coordination-là entre les différents
établissements n'est pas toujours aussi fluide qu'on le voudrait. Alors là, le
premier mandat que j'ai donné à Michel Delamarre, vous connaissez bien, un
ancien P.D.G. de la Capitale-Nationale, un gars de terrain qui a accepté de
retourner de sa pension, de revenir au travail. Je pense qu'on doit énormément
apprécier l'expertise qu'il va nous apporter dans cette coordination-là entre
les différents CISSS et CIUSSS. Ça, c'est mon premier point.
Le deuxième point, qui est peut-être un
peu plus connu, c'est toute la question du GAP, parce que souvent, j'entends
parler que lui, le GAP est moins connu. Mais j'ai dit hier, en point de presse,
que le GAP a quand même atteint 1,5 million de personnes qui ont utilisé
le téléphone parce qu'ils n'avaient soit pas accès à un médecin de famille,
etc. Puis j'ai demandé à Michel, il y a trois ou quatre mois... M. Delamarre,
pardon. je lui ai demandé, j'ai dit : J'aimerais ça avoir une mise à jour
du GAP. Qu'est-ce qui fonctionne bien puis qu'est-ce qui fonctionne moins bien?
Alors, je n'irai pas dans le détail aujourd'hui, mais je voulais juste vous le
rappeler, parce qu'entre la coordination que je lui demande sur les meilleures
pratiques, c'est une chose, mais je veux aussi qu'il nous donne une avancée
très claire d'un GAP 2.0, là, dans les prochaines semaines. Puis hier il
est arrivé avec des mesures très concrètes, puis, si jamais vous avez des
questions là-dessus, pour ceux qui n'étaient pas là hier.
Bon, maintenant pourquoi je vous parle de
coordination aujourd'hui? Alors donc, il y a l'effort qu'on va faire en
attendant le p.l. 15, en attendant la création de Santé Québec. Ça, c'est ce qu'on
fait avec Michel Delamarre. Mais, en même temps, pour aider d'avoir... pour
avoir une meilleure coordination dans le réseau, puis que les Québécois...
Puis je reviens souvent avec ça, pour que les Québécois qui soient à l'urgence,
qu'ils soient dans l'accélération des chirurgies, que ce soit dans le CRDS, ce
qu'ils ont besoin, c'est des meilleures pratiques. Puis je pense que Mme Savoie...
Vous vous rappelez, juste avant que je présente le projet de loi sur Santé Québec,
elle avait déposé le rapport Savoie pendant la pandémie, après la première
vague, rappelez-vous de ça, puis une de ses grandes conclusions, c'était de
dire : La coordination, là, entre les CHU, les CISSS, les instituts sur l'île
de Montréal, c'était très complexe. Puis ça, elle faisait ce constat-là après
la première vague, en disant : Il me semble qu'on pourrait mieux
travailler ensemble. Ça fait que là, on est rendus dans plus quelle est la
philosophie de Santé Québec, qu'on met en place, mais toujours dans ce contexte
d'une meilleure coordination. Ça fait qu'on a appris beaucoup de la pandémie.
Puis je dirais, je fais attention à mes
termes, mais ce qu'il faut être capables de faire, c'est d'éviter les silos. Et
les silos, des fois... Puis là, je m'en viens avec les conseils
d'administration, vous me voyez venir. Les conseils d'administration, comme on
les connaît dans ce cas-là, en ce moment, de nos établissements, ont quand même
une fonction qui est normale d'un conseil d'administration, c'est de protéger
les intérêts de leur établissement. Alors, quand je vous dis qu'il faut
favoriser la coordination entre les différents établissements, bien, ce n'est
pas toujours évident quand il y a un conseil d'administration qui est là pour
protéger l'établissement lui-même.
Alors, c'est important que tout le monde
comprenne bien que, la philosophie de Santé Québec, il y a un équilibre à
trouver. Il y a un équilibre entre être capables d'avoir les bonnes pratiques,
d'être capables d'avoir cette coordination-là, mais en même temps, puis c'est
très important, puis là, vous allez me voir venir, quand j'arrive avec le
projet de loi puis je dis : J'enlève les conseils d'administration pour
les raisons que je viens de vous expliquer, notamment, et que je veux demander
d'avoir plus de collaboration, bien là, c'est là que j'ai eu une certaine
résistance, puis de dire : Bien, vous attaquez l'identité, et cetera,
des...
Alors, j'ai pris un peu de recul durant
l'été, parce que, la beauté, c'est qu'on a déposé le projet de loi en mars
cette année, hein?, mars, avril, on est rendus au mois d'octobre. J'ai eu la
chance, au cours des derniers mois, de parler à pas mal de monde, puis je me
suis dit : comment je peux faire pour ne pas dénaturer Santé Québec, ou
tous les bénéfices de la coordination dont je vous parle, gouvernance clinique,
tout ce qu'on est en train de faire par le projet de loi d'un côté, mais de
l'autre côté, sans dénaturer Santé Québec?
J'étais très sensible à un enjeu qui m'a
été soulevé par toutes les discussions que j'ai eues cet été, principalement
par les présidents de conseils d'administration de certains instituts, de
dire : Comment vous pouvez protéger notre mission principale puis,
notamment, notamment, la recherche, je dirais, toute la question de la
formation universitaire, qui sont des rôles très clés de ces instituts-là?
Quand je parle de recherche, bien, c'est sûr qu'on parle de fondations, parce
que les fondations de ces grands... du CHUS, du CHUM, l'Institut de
cardiologie, la même chose à Québec, c'est des fondations qui aiment mettre de
l'argent dans ces organisations-là pour leur permettre de faire la recherche et
de trouver des solutions, on pense à Sainte-Justine, et cetera.
Ça fait que j'ai essayé de trouver durant
l'été, et ça s'est continué cet automne parce que ça a été assez long... de
trouver le compromis correct. Et les amendements que je dépose, j'ai déposés ce
matin, dont vous avez probablement pu prendre connaissance, vont aller
justement dans ce sens-là, ne pas dénaturer Santé Québec pour avoir la
coordination dont je vous parle, qui est très importante pour nous et,
deuxièmement, pour être capables, justement, de trouver comment on peut
protéger l'identité de ces groupes-là.
Et, quand je dis coordination, puis ça,
c'est très important, là, je veux bien l'expliquer à tout le monde, ça ne veut
pas dire perte d'identité. Parce que, dans la réforme qui avait été faite en
2015, on passait de 180 unités à 30 quelques unités. Aujourd'hui, là, dans
la réforme qu'on est en train de faire, on n'attaque pas le nombre d'entités,
ce qu'on attaque, c'est la question, souvent, par exemple, de l'entité légale,
mais l'identité n'est pas attaquée. C'est une grosse différence entre l'entité
et l'identité.
En fait, il y a trois choses que je veux
rassurer la population aujourd'hui. Premièrement, les... ce qui était une
préoccupation, vous allez voir, il y a des amendements qui sont là-dessus,
c'était est-ce que cette réorganisation qu'on fait va nuire aux fondations, et
la réponse, c'est non. Je vais être très, très clair, là, je travaille en ce
moment avec le ministre Girard, qui est en discussion avec le fédéral, avec
Mme Freeland, pour s'assurer que l'organisme Santé Québec va être capable
d'avoir les... et les différentes entités vont être capables d'avoir les mêmes
pouvoirs et les mêmes avantages de pouvoir avoir les déductions fiscales qui
sont très, très importantes.
Et ce qu'on va faire au niveau de Santé
Québec, puis c'est là que je pense qu'on a trouvé une voie de passage qu'on
pourra discuter, qu'on va commencer à discuter pas plus tard que probablement
soit aujourd'hui ou demain en commission parlementaire, parce qu'on est
probablement rendus là... ce que Santé Québec va faire, c'est qu'il va déléguer
aux différents établissements, les CHU, les CIUSSS, les établissements, toute
la question de la recherche, toute la question des fondations, toute la
question de l'innovation, donc il y a une délégation de pouvoirs qui va rester
avec. Alors, les pouvoirs qu'ils avaient sur ces quatre éléments là, ils vont
les conserver et, je le répète, vont conserver leur identité. Puis je veux être
très, très clair, là, parce qu'il va se dire peut-être beaucoup de choses dans
les prochaines semaines, mais il y a une chose qui est claire pour moi, les enfants,
ils vont continuer d'aller à Sainte-Justine, les gens vont continuer d'aller au
CHUM. Il n'y a pas personne qui va perdre son identité, ce qui est un petit peu
arrivé en 2015, puis les gens font souvent le parallèle de cette réforme-là.
Mais, je le répète, nos grands instituts, nos grands hôpitaux vont conserver
leur identité.
Maintenant, pourquoi qu'on fait ces
changements-là? Puis ici, je vous l'ai dit souvent, puis je vais terminer
là-dessus, on est dans la gestion du changement, puis les réactions qu'on a des
fois sont des réactions normales à la gestion de changement. Tout le monde
dit : C'est beau, votre réforme, là, mais pas dans ma cour, hein, moi, ça
va bien, mes affaires. Alors, moi, ce que je vous dis aujourd'hui, soyons très
clairs, je pense qu'on a eu... J'ai beaucoup apprécié les gens avec qui j'ai
travaillé dans les derniers mois, les dernières semaines. J'ai eu beaucoup de
commentaires, c'est pour ça que j'ai été plus long à faire les amendements sur
ce bloc-là, puis je voulais être certain que j'avais le plus d'information qui
venait me permettre de faire le bon équilibre, qu'on a proposé ce matin.
Maintenant, est-ce que ça plaira à tout le
monde? Écoutez, dans toute réforme, dans tout changement qu'on fait, c'est
difficile de plaire à tout le monde. Mais il y a une chose qui est sûre, c'est
que moi, je... on ne dénature pas le travail qu'on a fait. Et je voudrais être
certain que tout le travail qu'il nous reste à faire... Parce qu'on avance
bien, là. Ce matin, on est rendus à l'article 580. C'est quand même plus
que la moitié, maintenant, du projet de loi qui va être derrière nous bientôt.
Ça fait qu'on est capables de respecter nos échéanciers. Mais je pense que...
sur ce sujet-là, notamment très important pour les fondations et pour ces
conseils d'administration là, je pense qu'on a trouvé un beau compromis.
Journaliste : ...le C.A. de
l'établissement est responsable de la reddition de comptes pour la recherche.
Ça veut dire que c'est deux entités séparées, je veux dire, les médecins, le
personnel qui travaille...
M. Dubé : Pas nécessairement,
non.
Journaliste : ...au quotidien
et ceux qui font la recherche. Sinon, comment on fait pour être... de la
reddition de comptes sans chapeauter?
M. Dubé : Ah! c'est très
simple. C'est une très bonne question, M. Bellerose. Il va y avoir ce qu'on
appelle, là, un conseil d'établissement, là, puis même, on est en train de
regarder, d'aller plus loin puis de l'appeler un conseil d'administration
d'établissement, juste pour amener cette notion-là, là, que ce conseil
d'administration là, qui existait avant, garde certains pouvoirs très clairs
pour la recherche, puis tout ça. Mais ça n'empêche pas les 13, 14 ou
15 personnes qui sont sur ce conseil-là de travailler sur les autres
éléments, O.K.? Alors, ils ont... Dans certains cas, par exemple sur la
gouvernance clinique, les comités des usagers, les gens vont être là pour
toutes les autres fonctions du conseil d'établissement. Mais spécifiquement,
pour ce qui concerne recherche, formation universitaire, innovation, tout ce
que je viens de dire, nos quatre... bien là, c'est clair que ces gens-là ont un
pouvoir décisionnel. Et effectivement, comme vous dites, là, on verra les
amendements, mais ils vont quand même faire une reddition de comptes. Mais ils
ont un pouvoir décisionnel avec les fondations de choisir les recherches qu'ils
veuve faire.
Journaliste : Mais juste de
comprendre, parce que vous dites... Vous semblez faire des critiques quand même
sur le travail des conseils d'administration, là, dans votre préambule. Est-ce
que les C.A., dans leur forme actuelle, ont nui au développement ou, en fait, à
la prise de décision?
M. Dubé : Non, non. Non, non,
je ne dirais pas ça, c'est que je pense...
Journaliste : Ou ralentit?
Comment...
M. Dubé : Non, moi, ce que je
dirais, c'est que je pense qu'on est rendus, un peu comme je vous ai dit
tantôt, à faire un guichet d'accès 2.0. Je pense qu'on est rendus, avec ce
que M. Barrette a fait en 2015, d'aller à une transition 2.0. Je pense que
d'être passé de 180 organismes, je vais le dire... appeler comme ça, des
agences puis d'étaler, finalement, pas à 20, mais à 36, parce qu'il y en a qui
ont regardé... puis ce qui n'était peut-être pas prévu initialement par la
réforme de M. Barrette. Je pense qu'il faut aller un petit peu plus loin puis
de dire comment cette coordination-là, que je trouve aussi importante, des
meilleures pratiques peuvent se faire. Je pense que, tout le monde, c'est
normal, quand vous avez un mandat de conseil d'administration, de dire :
C'est quoi, ma fonction? Moi, je suis là pour protéger l'institut, puis, etc.
Mais là, maintenant, je le dis souvent, le
statu quo, il n'est pas possible. Puis j'ai un gros enjeu, on a un gros enjeu,
comme Québécois, d'être capables de profiter... Écoutez, juste à Montréal, là,
j'ai six instituts, puis je suis sur la même île, qui souvent ne pratiquent pas
le partage des chirurgies, le partage... Vous me suivez? Alors, ce n'est pas un
reproche que je fais, mais je dis : Est-ce que ces instituts-là, ces
hôpitaux-là, dans lesquels on a mis des milliards, des milliards depuis
10 ans, est-ce qu'on ne pourrait pas mieux les faire travailler ensemble
tout en protégeant leur mission et l'identité? C'est ça le compromis.
Journaliste : ...parce que
parmi les gens qui ont relayé... le message des CHU, des instituts...
M. Dubé : Excusez-moi,
continuez.
Journaliste : Oui. Il n'y a
pas de problème. Les premiers ministres... six anciens premiers ministres du
Québec ont fait partie de ceux qui vous ont demandé, justement, de ne pas
abolir les conseils d'administration. Est-ce donc dire qu'aujourd'hui les
échanges que vous avez eus, vous les avez considérés constructifs parce que
vous les écoutez en partie, là?
M. Dubé : Tout à fait. Non,
non, je vous le dis clairement... Oui, effectivement, j'ai eu des discussions,
pas avec tous les premiers ministres, parce que je pense qu'ils ont bien
d'autres choses à faire, mais il y en a qui ont été, je dirais, des échanges
que j'ai eus récemment, dans les dernières semaines, qui ont été très
constructives. Parce que cette évolution-là qu'on a fait, là, pour respecter
l'identité puis tout ce que je viens de vous expliquer, moi ça m'a conforté dans
une décision de... Est-ce que je suis dogmatique puis de dire : Non, les
conseils d'administration, c'est comme c'était prévu dans le projet de loi au
mois de mars, vous me connaissez, j'ai dit que c'était perfectible. Quand j'ai
écouté les présidents de C.A., quand j'ai écouté les P.D.G. de ces
établissements-là, quand j'ai écouté les usagers, quand j'ai écouté des
patients, mais quand j'ai écouté les premiers ministres qui ont été en contact
avec moi, bien, j'ai dit : Elle est où la ligne, là? Elle est où la voie
de passage? Moi, je suis très... Je vous le dis, ça a été très... Il n'y a pas
eu de menace. Il n'y a pas eu personne qui a dit : Bien, voyons, si vous
faites ça, ça n'a pas de bon sens. Moi, ce que je dis en ce moment, c'est... et
c'est pour ça que je l'ai dit, entre autres, dans ma présentation aujourd'hui.
Moi, ce que je serais le plus content, c'est au niveau des fondations, parce
que les fondations... Il se lève des centaines de millions de dollars par année
au Québec maintenant, ce qui n'était pas peut-être le cas au niveau de la
population francophone il y a juste quelques années. Alors, c'est quoi le
compromis qu'il fallait que je trouve pour protéger les grands principes du
projet de loi, pour améliorer le réseau, mais en même temps protéger...
Journaliste : Est-ce qu'ils
vous ont dit s'ils étaient rassurés? Est-ce que ça leur convenait?
M. Dubé : Bien, moi, je leur
ai dit : Écoutez, là... Puis il y a un... ou une première ministre qui m'a
dit : Allez le plus loin possible... Je vais vous résumer ça, là, allez le
plus loin possible tout en ne dénaturant pas votre projet de loi. Puis ça, ça
m'a enligné parce que ces premiers ministres-là à qui j'ai parlé sont assez
respectueux du travail d'un ministre. Tu sais, ils sont capables de dire :
Écoutez, on vous passe le message, mais on n'a pas besoin de savoir vous allez
faire quoi demain matin.
Alors, si vous me demandez : Est-ce
qu'ils sont d'accord? Moi, je ne le sais pas. Je le saurai dans les prochains
jours. Je veux respecter aussi l'Assemblée nationale, mais je peux vous dire
qu'ils ont été...
Journaliste : ...en
fusionnant la recherche?
M. Dubé : Pardon?
Journaliste : Vous pensez
qu'on aurait perdu des dizaines de millions en fusionnant la recherche?
M. Dubé : Non, non, non. Mais
ce que je veux dire, c'est que je n'étais même pas prêt...
Journaliste : ...
M. Dubé : Non, mais je ne
suis même pas prêt à prendre le risque. C'est exactement ce qui a été ma
philosophie, parce que la plupart des gens qui sont sur ces conseils-là, je les
connais, et j'ai eu des discussions... Tu sais, j'ai eu des discussions avec un
voisin, là, qui est sur ces fondations-là. Ça fait que, non, c'est un risque
que je ne voulais pas prendre. Puis je pense qu'en trouvant la... je reviens,
la voie de passage qu'on a trouvée, je pense qu'on...
Journaliste : Sur les
amendements, là...
M. Dubé : Oui.
Journaliste
: ...quand
même, là. Il y a des amendements qui ont été présentés tantôt qui visent
vraiment, là... déléguer le pouvoir, le faire redescendre. Mais il y a quand
même d'autres choses, et j'ai regardé rapidement, mais qui redonnent quand même
des pouvoirs au conseil d'administration, outre la recherche et l'innovation,
là. La composition, on vient préciser l'expertise de chacun. Le P.D.G.
pourrait...
M. Dubé : Bon point. Bon
point.
Journaliste : Bon. Donc,
qu'est-ce qu'on vient changer sur le fond parce que là vous nous parlez
beaucoup des fondations puis de l'innovation, mais il y a d'autres changements
aussi qui sont apportés à la composition des conseils d'établissement.
M. Dubé : O.K. Merci pour la
question. Parce que là je focussais peut-être là-dessus, puis vous avez un très
bon point. Par contre, les changements qu'on dépose aujourd'hui sur les
conseils eux-mêmes, la composition du conseil, pour être très clair dans votre
question, je vais vous avouer qu'ils étaient prévus depuis longtemps. Sauf que
je ne voulais pas finir ma tête sur les fondations, sur l'université puis
arriver avec des changements dans les conseils puis qui n'auraient pas été
logiques, O.K.? Alors, je les ai gardés ensemble, mais ma... Je vous donne un
exemple, là. Dans la version du mois de mars, on avait, je ne sais pas, moi,
11 personnes sur les conseils d'établissements, puis là, quand vous faites
la mécanique des ajustements qu'on faits, on va finir à 15. Bien, ça, c'était
déjà prévu. Mais on va chercher, je dirais, l'essentiel, mais ce n'est pas un
changement qui est dû à ce qu'on a fait.
Journaliste : ...est-ce
que... Vous ne l'aimerez pas cette question-là, mais est-ce que vous avez trop
centralisé dès le départ?
M. Dubé : Non, je ne dirais
pas ça. Je vous dirais que la... Non, je les aime toutes vos questions,
inquiétez-vous pas, là. C'est... Il n'y a jamais de mauvaise question, il y a
toujours, des fois, une mauvaise réponse, peut-être. Non, pas du tout. Mais
c'est pour ça que je vous disais : L'important pour moi, c'est de ne pas
dénaturer. Puis, quand je dis, tu sais, je vous parle souvent de l'employeur unique,
je vous parle souvent de toute cette coordination-là, non, pour moi, là, ce
n'est pas de la centralisation, au contraire. Alors, quand j'enlève ou quand je
rajoute certains éléments de la... des conseils d'administration, bien, il faut
que ça soit clair, c'est quoi que j'ai en tête. Bien, en tête, bien, c'est de
protéger, entre autres, nos...
Le Modérateur : ...une
dernière question.
Journaliste : ...est-ce que
les sages-femmes ont été moins convaincantes que les anciens premiers
ministres?
M. Dubé : Ah! pas du tout,
non, non, non. Puis ça, je suis content que vous posiez la question parce que
j'en ai parlé beaucoup avec le docteur Bergeron. Je pense qu'il y a une moins
bonne compréhension, puis je vais la reprendre, là, au besoin, en commission.
Les sages-femmes n'étaient pas au même niveau que tout le monde dans ce qu'on
appelle les classes professionnelles, dans les groupes-conseils. Et je pense
que ce qu'on... le premier accomplissement du projet de loi, pour eux, c'est de
les amener au même niveau que tout le monde dans ce qu'on appelle le CMDP
maintenant SF, parce que ce qu'on veut, c'est qu'une sage-femme soit au même
niveau qu'un médecin, qu'un dentiste. Alors, ça, je pense que ce n'est pas
encore très bien compris. Elles étaient dans un groupe qui se rapportait
directement au P.D.G. Maintenant, on veut qu'elles soient dans ce groupe
interdisciplinaire là pour être capables qu'ils travaillent mieux ensemble.
Alors, quand les gens vont... puis je vais le réexpliquer. Parce que l'intention,
c'était de les écouter. On n'a aucune attaque contre l'autonomie des
sages-femmes, au contraire, on en a besoin, particulièrement en région. Ça fait
que, ça, je pense que je pourrai continuer de l'expliquer.
Journaliste : ...l'échéance
du projet de loi?
M. Dubé : Pardon?
Journaliste : Est-ce que les
amendements changent vos échéances sur le projet de loi? Puis est-ce que...
M. Dubé : Pas du tout, pas du
tout. Ça va être tellement bien, même je trouvais que M. Fortin voulait aller
vite, un petit peu, ce matin, ça fait que c'est bon, ça.
Journaliste : Mais,
rapidement, sur le futur hôpital de Gatineau, le site, finalement, vous ne
pourrez pas construire dessus. Est-ce que ça retarde le projet, puis de combien
de temps?
M. Dubé : Non, mais c'est
justement qu'on ne veut pas retarder. C'est sûr qu'on a eu... on a découvert
des choses qui ont été... qui rendent ça un peu plus compliqué en ce moment, on
parle de différents gaz, de problèmes d'environnement. Les coûts
d'expropriation sont excessivement dispendieux. Je pense qu'en bonne gestion on
est en train de dire : Attends une minute, là, on ne dit pas non à ce
site-là, mais, si ça retarde le projet de trois, quatre ans, est-ce qu'on ne
serait pas mieux de considérer d'autres sites qui pourraient être tout aussi
bons? C'est ça que mon collègue Mathieu Lacombe a discuté avec la mairesse,
hier, puis je pense qu'on va continuer de travailler. Mais notre objectif,
c'est justement de ne pas retarder le projet, c'est de le faire.
Journaliste : ...vous gardez
le même cadre financier?
M. Dubé : Garder le même
cadre financier. Puis c'est pour ça, je pense, quand on parle de milliards dans
un hôpital, je pense qu'il faut prendre un petit peu le temps de faire les
choses comme il faut. O.K.? Merci, tout le monde.
Journaliste : ...
M. Dubé : En anglais, oui,
pardon. Excusez-moi. Sorry.
Journaliste :
You're giving some of the powers back
to Regional Health Authorities. And I understand that part of that is to
protect university research and the foundations.
M. Dubé :
Yes, yes.
Journaliste
: But, aside from those specific powers, what's the point of Santé
Québec, if you're just… if you… if the Regional Health Authorities still have
the power, why is Santé Québec still relevant?
M. Dubé : Oh! It's very relevant for many other reasons. Just on the clinic
side, remember, we spend, I don't know, three weeks on 200 articles, I think,
how can we upgrade, how can we improve the way we manage doctors within the
hospitals, O.K.? And when I say that, I'm trying to summarize in 30 seconds,
but just that, this is so important for Santé Québec, to be able to manage on a
global basis, on a national basis. So, «Gestion clinique» is not changed by
those changes.
We're going from 36
employers to one employer, that's a big change. We are removing the
orientation, the objectives from the Minister and we're putting the operation
separately. So, most of the key elements of Santé Québec are staying at the
level of Santé Québec. All the establishments are staying there, the 36 «CISSS»
and «CIUSSS» are staying there, so… But it's just to make sure we found the
right compromise between this coordination that we need and respecting, I would
say, the way we do research, and being supported by those big foundations.
Journaliste
: Just how much the former premiers
influenced this decision?
M. Dubé : I think they have been good representatives of this is an important
decision for the next 50 years. I have been listening to a lot of people in the
last few months, and some of the premiers have been important in making my mind
to… for the right decision. O.K.?
Le Modérateur
: Merci.
M. Dubé : Merci beaucoup, tout
le monde.
(Fin à 13 h 41)