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(Huit heures)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Nos premiers mots sont à l'égard des citoyens du Maine. On veut exprimer
toute notre solidarité, notre sympathie. C'est une tragédie épouvantable qui
frappe nos voisins immédiats, ceux du Maine. J'ai exprimé à la gouverneure,
Janet Mills, la gouverneure du Maine, en notre nom, toute notre solidarité dans
les circonstances. On n'a pas le compte final de cette horreur, mais ça se
poursuit. Donc, ça nous a vraiment ébranlés, alors... Se rappeler également que
le Maine, vraiment, très près, également, on a une histoire partagée avec la
Nouvelle-Angleterre, donc c'est ce qui nous a habités d'entrée de jeu, ce
matin, lorsqu'on s'est parlé ce matin... première occasion de l'exprimer à nos
voisins.
M. Paradis : Très bien. Par
ailleurs, c'était, la semaine dernière, la Semaine de l'action communautaire au
Québec, et les organisations qui sont des banques alimentaires en ont profité
pour dire au gouvernement que les fonds dont ils disposaient sont épuisés. Les
gens ont faim, au Québec, et les organisations qui aident les gens qui ont
faim, elles aussi ont faim, sont dans l'appauvrissement. Alors, nous allons
relayer cet appel aujourd'hui dans une motion que nous allons déposer ici, à
l'Assemblée nationale.
Journaliste : ...la FIQ,
hier, a adopté un mandat de grève à 95 %, le front commun, un mandat de
grève à 95 %. L'État doit aller jusqu'où dans ses hausses salariales pour
satisfaire les employés?
M. Bérubé : Bien, l'État doit
prendre note qu'on perd des infirmières, des gens qui quittent le réseau, des
gens qui sont démobilisés, des gens qui perdent beaucoup de motivation, des
gens qui sont fatigués. Alors, est-ce que c'est aussi important, les
infirmières, qu'elles l'étaient en temps de pandémie, quand le premier ministre
les vantait? La réponse, c'est oui. Et, s'il veut s'en convaincre, le 0remier
ministre compte dans ses rangs une ancienne syndicaliste de la FIQ, la députée
de Marie-Victorin. Alors, je présume qu'elle va, auprès de la CAQ, là, relayer,
relayer les revendications des infirmières et des infirmiers.
C'est la même chose en éducation. On a une
présidente de syndicat régional dans le domaine de l'enseignement, qui est la
députée de Hull... compte sur elle, à l'intérieur de son caucus, pour démontrer
que ce n'est pas... D'ailleurs, ce n'est pas les syndicats, c'est les
travailleurs et les travailleuses qui s'expriment et qui ont des besoins réels.
On apprend qu'on aura une nouvelle offre
dimanche. Les mandats de grève sont pris, mais retenons que ça fait longtemps
que ça n'a pas été aussi fort. Ça démontre quelque chose. On ne peut pas avoir
fait de la politique pendant des années en ironisant sur les syndicats comme
l'a fait le premier ministre sans, un jour, être confronté à la réalité que,
finalement, c'est moins les syndicats que des travailleurs et des travailleuses
qui offrent des services à la population du Québec.
Alors, on est avec eux, on l'a exprimé à
plein de reprises. Donc, on prendra acte de l'offre de dimanche, mais les
travailleurs et les travailleuses sont capables d'apprécier la hauteur de ce
qui va être proposé.
Journaliste : Avez-vous été
surpris que Mme Marois appuie la famille Desmarais dans ses revendications pour
les hôpitaux universitaires?
M. Bérubé : Je trouve que
c'est couper court, là. La famille Desmarais, la famille Péladeau. Plein de
familles. Il s'agit là de la philanthropie au Québec, des institutions qui vont
bien, des institutions qui récoltent énormément de fonds à chaque année. Et,
bien sûr, là, j'ai lu qu'on en a mis une en valeur ce matin, mais il y en a
plein d'autres.
Je note aussi que, depuis ses débuts en
politique, le premier ministre Legault se réfère beaucoup à Lucien Bouchard. Et
là j'ai compris que M. Bouchard n'a pas été capable de se faire entendre dans
le privé, maintenant, doit le faire en public. Ça dit quelque chose. Moi, quand
Lucien Bouchard parle, j'écoute et j'offre une réponse qui est satisfaisante.
Je considère que ce qui a été dit hier n'est pas satisfaisant.
Les gens qui font des dons ne sont pas
obligés de le faire. Quand ils le font, c'est vers des œuvres qui sont
ciblées : la cardiologie, les enfants, la recherche. Ils ont un point
important. Et Christian Dubé est convaincu qu'il sait mieux que les six
premiers ministres ce qu'il faut faire. Alors, on lui souhaite de réussir parce
que, si ça ne fonctionne pas, on va tous payer pour.
Journaliste : Mais M.
Barrette voulait faire la même chose en 2014. Là, c'est comme si ça faisait
quelques fois que les gens voulaient, en quelque sorte, mettre tout le monde
sur un pied d'égalité...
M. Bérubé : Il ne l'a pas
fait, alors je ne peux pas commenter.
Journaliste : Est-ce qu'il ne
l'a pas fait parce qu'il a cédé au même lobby?
M. Bérubé : Bien, lobby, moi
je ne qualifierais pas six premiers ministres de lobby. Je les connais assez
bien, tous, là. Non, ce n'est pas des lobbyistes, c'est des anciens premiers
ministres. Et d'ailleurs, en toutes circonstances, on leur doit au minimum le
respect. Je n'étais pas là, dans les deux derniers jours, mais j'ai compris
qu'il en avait été question. C'est important.
Journaliste : Comment vous
interprétez le fait que les six anciens PM aient écrit au premier ministre et
non pas au ministre Dubé?
M. Bérubé : Parce qu'ils
considèrent qu'ils n'ont pas l'écoute du ministre de la Santé. Il y a eu des
rencontres, ça n'a pas été suffisant. Lucien Bouchard a rencontré Christian
Dubé, il a trouvé que ça a été cordial, mais il n'a pas trouvé que c'était satisfaisant.
Donc, ce n'est pas banal, là. Puis je vous le dis, dans le cas de Lucien
Bouchard, c'est étonnant parce que M. Bouchard... Je me souviens,
M. Legault a indiqué à plusieurs reprises qu'il lui parlait souvent, il
trouvait ça important qu'on le sache, mais moi, je veux lui rappeler qu'il
prend maintenant... en entrevue, je l'ai entendu à la radio hier matin, je l'ai
vu à la télévision hier soir. Ce n'est pas banal, mais bon. Si la CAQ considère
qu'elle sait mieux que ces six premiers ministres ce qu'il faut faire, bien,
c'est elle qui aura pris la décision, mais si ça fonctionne, tant mieux, si ça
ne fonctionne pas, on pourra dire que plusieurs personnes d'influence leur
auront dit.
Journaliste : Les six
premiers ministres ont été au pouvoir, le système de santé est dans l'état
qu'on le connaît maintenant, sauf leur respect, est-ce que ça a réellement de
la valeur?
M. Bérubé : On ne parle pas
d'une réforme complète, ils parlent d'un élément particulier qui est celui de
l'identité, d'institutions qui font la fierté des Québécois, notamment l'Institut
de cardiologie. Ils sont sur un élément, sur quelques amendements, ils ne sont
pas sur toute une... Ils ne proposent pas de réforme, là, ils n'arrivent pas
avec six réformes, ils arrivent avec un point en disant : Écoutez, de
notre expérience, il m'apparaît, il nous apparaît que... soyez vigilants face à
ça.
Et d'ailleurs, le premier ministre
Legault, souvent, est le premier à aller faire des visites dans ces centres
spécialisés, puis à saluer les donateurs, puis à saluer la vitalité des
endroits. Ça ne se fait pas tout seul. Il y a des gens que, si tu changes la
structure, ils ne donneront pas. Il n'y a rien de plus volatile qu'un don, si
les gens ne sentent pas que ça va directement là où ils veulent que ça soit.
Donc, nous, on prend acte de ça. Là, c'est
pas mal terminé parce que les amendements ont été votés, mais ça dit quand même
pas mal de choses, qu'ils sentent le besoin...
Journaliste : ...d'obstruction,
non plus, là, il n'y a pas personne dans les oppositions qui a déchiré sa
chemise...
M. Bérubé : Bien,
d'obstruction, écoutez, ils sont majoritaires, là, on peut dire ce qu'on veut,
ils rient de nous autres, l'autre bord, là.
Journaliste : ...si vous avez
des mécanismes pour retarder l'adoption, là. Ça a été déposé mardi puis
c'est...
M. Bérubé : Ce n'est pas le
style de la maison.
Journaliste : Pardon?
M. Bérubé : Ce n'est pas le
style de la maison.
Journaliste : Avez-vous reçu
les amendements par rapport au projet de loi n° 31?
M. Bérubé : Je n'ai pas ça.
Je n'étais pas là dans les deux derniers jours. Je peux vous revenir.
Journaliste : Vous n'étiez
pas censé les avoir hier après-midi?
M. Bérubé : Moi, je n'ai pas
ça, mais spécifiquement je vous reviendrai.
Journaliste : Sur les universités.
Vous avez appuyé, pour des raisons d'équité, ce que la ministre Pascale Déry
proposait...
M. Bérubé : ...répondre à ça.
Journaliste : Oui. Les
recteurs d'université francophones, Montréal, Sherbrooke, ici Laval à Québec,
ils disent que ce qui est proposé finalement aura des gains somme toute très
marginaux et ne va même pas améliorer la situation dans le réseau francophone,
est-ce que c'est un échec finalement de ceux qui ont défendu cette
proposition-là?
M. Bérubé : Bien, je suis
assez d'accord avec eux, dans le sens, ce n'est pas une mesure pour la langue,
c'est une mesure d'équité, de financement. On peut dire ça...
Journaliste : ...ce n'est pas
par rapport à la langue, ils disent que, sur le financement des universités, ça
ne va même pas améliorer le réseau francophone.
M. Bérubé : Ce qu'ils vont
obtenir, ce ne sera pas suffisant dans les universités francophones, bon, ça,
c'est encore pire, ils ont les chiffres, contrairement à moi, mais, dès le
départ, de qualifier cette mesure d'une mesure pour la langue, non, on n'est
pas d'accord avec ça. De dire qu'il y a un déséquilibre, de dire qu'il n'y a
pas de réciprocité, oui, mais ce n'est pas une mesure pour la langue.
Quant au reste, effectivement, si on est
capable de quantifier l'argent qu'on va pouvoir faire transiter vers les
universités francophones, si le recteur Jutras de l'Université de Montréal nous
dit que ça va être marginal, bien là, ça ajoute à cette mesure-là qui...
D'ailleurs, pourquoi c'est la seule mesure qui est déjà annoncée avant
d'annoncer le plan? C'est-u parce que c'est la meilleure? Ça promet pour le
reste.
Si on veut vraiment avoir une mesure qui
touche le français en enseignement supérieur, elle est connue, c'est le cégep
en français, c'est appuyé par à peu près tous les syndicats d'enseignement au
collégial, par Guy Rocher, par une coalition très vaste. S'ils sont
véritablement sérieux, c'est ce qu'ils vont faire.
Cette mesure-là nous a pris par surprise,
puis plus on gratte... En tout cas, écoutez, ce n'est compliqué, la nouvelle
politique de financement des universités de la CAQ est plus controversée qu'un
budget d'un Québec indépendant. Il faut le faire.
Journaliste : Mais donc ça ne
règle pas la question du français, ça ne règle n'est pas non plus la question
du financement.
M. Bérubé : Non plus.
Journaliste : Pourquoi vous
l'avez appuyée dans ce cas-là? Pourquoi vous l'avez saluée? Je comprends qu'il
y avait...
M. Bérubé : Il y avait-u un
bouton pour appuyer à quelque part?
Journaliste : Non, mais, je
veux dire, vous avez fait ces nuances-là...
M. Bérubé : À première vue,
au début, oui. Au début, on trouvait que c'était bien, mais là on a vu les
chiffres, et tout ça, c'est marginal. C'est mieux que c'était, mais c'est
marginal. Ça donne l'impression que tu t'occupes du français puis tu es bien
combatif, mais, en même temps, ça ne brime aucune clientèle. Ça, la CAQ adore
ça, mais quand il faut prendre, des décisions, là, courageuses, ils sont moins
là.
Journaliste : Comment vous
trouvez le travail de la ministre Déry dans ce dossier-là en particulier?
M. Bérubé : Bien, elle est
volontaire, je veux dire, c'est sa contribution parce que, ça, ça relève du
GAAF, je pense, GAAP, le comité du français, j'espère qu'il y aura une mesure
pour le cégep en français. Sur celle-là, ils n'étaient pas prêts à faire la
sortie, ils n'avaient pas les chiffres, ils n'étaient pas capables d'indiquer
l'implication sur la fréquentation à Concordia, McGill et surtout Bishop's.
Bishop's, ils ne sont pas beaucoup, donc un transfert d'étudiants pourrait
avoir un rôle important. Puis là les députés de l'Estrie se font interpeler.
Je ne sais pas. Moi, ce n'est pas la
première mesure que j'aurais mise en place si je veux soit financer
correctement les universités, surtout celles qui en ont besoin... Alexandre
Cloutier a fait une sortie magnifique, dans les dernières semaines, sur le réseau
UQ puis il démontre où sont les besoins puis comment on peut mieux financer.
Puis, c'est sûr, le français, bien, je
veux dire, les propositions sont connues. Alors, dans les deux cas, ça donne
l'impression qu'il se passe quelque chose, mais ce n'est pas grand-chose, en
fait.
Journaliste : Est-ce que
votre victoire dans Jean-Talon a précipité cette annonce-là, vous pensez?
M. Bérubé : Je ne croirais
pas, non. Je pourrais dire... Non. Ils travaillent là-dessus depuis quand même
un moment, là, il faut être de bon compte là-dessus. Ce que je trouve étrange,
c'est qu'ils sortent cette mesure-là puis le rapport n'est pas prêt encore.
Pourquoi ils l'ont sorti avant? Je ne le sais pas. Mais c'était prêt. Ça,
là-dessus, je sais qu'ils travaillent. Au printemps dernier, ils étaient déjà
là-dessus. Donc, non, je veux corriger ça.
Journaliste : Est-ce que vous
pensez que c'est juste une entreprise de relations publiques, au final, ce qui
a été fait? Je veux dire, c'est pour protéger le français, c'est pour
rééquilibrer les finances des universités. Est-ce que c'est juste de la
communication?
M. Bérubé : Rien à ajouter.
Vous pouvez vous citer vous-même et ça sera ma déclaration.
Journaliste : Je ne me cite
pas, M. Bérubé. Je vous le demande à vous.
M. Bérubé : Alors, je réponds
oui à ce que vous venez de dire. Bien, ça donne l'impression... Écoutez, la loi
96, souvenez-vous, là : Ça va être costaud, c'est du jamais-vu depuis la
loi 101. Qui qui parle de la loi 96? C'est un des plus grands flops de
l'histoire moderne la législation québécoise, tellement qu'ils ont été obligés
de recommencer. Puis là : Ça va être costaud, ça va être historique.
Laissez un tiers crédible et indépendant juger de ça. Mais c'est tout le temps
ça. Il faudrait tout le temps célébrer l'intention au lieu de célébrer les
résultats, avec ce gouvernement-là. Donc, en matière de français, s'ils sont
sérieux puis il faut arrêter le déclin du français à Montréal puis ailleurs, il
y a des mesures qui ne les rendront pas populaires mais qui sont nécessaires.
Journaliste : Cette
annonce-là n'a pas votre appui ni sur l'aspect financement ni sur l'aspect
langue?
M. Bérubé : Bien, sur le...
Est-ce que le jeu en vaut la chandelle? On n'a pas toutes les données. Eux ont
les données. Puis là les recteurs nous en fournissent. Puis moi, je suis un
ancien vice-président de la FEUQ, là, dans le mouvement étudiant, là, je
connais assez ça, ces données-là, mais on n'avait jamais eu les données de ça.
Là, je les ai.
Écoutez, je vous le répète encore une
fois, la politique de financement des universités et des frais de scolarité de
la CAQ est plus controversée qu'un budget d'un Québec indépendant, ça dit de
quoi, là. En tout cas, moi, c'est ce que je trouve.
Journaliste : M. Paradis, le
CIJA dit que vous avez menti en affirmant qu'Israël cible des civils dans sa
guerre en Palestine. Ça avait fait beaucoup jaser, hier, sur les réseaux
sociaux. Vous avez des adversaires, même, qui vous ont appuyé, je pense entre
autres à M. Bouazzi. Est-ce qu'on peut aller au fond de l'affaire? Qu'est-ce
que vous vouliez dire? Qu'est-ce qu'on vous accuse? Qu'est-ce que vous en
pensez?
M. Paradis : Bon, d'abord, je
n'ai pas dit que c'était nécessairement des attaques ciblées de la part d'Israël
contre les populations civiles. Mes mots, c'est que le droit international
interdit les attaques ciblées ou indiscriminées contre les civils. Et j'ai dit
que, dans ce cas-ci, quand on regarde les images de destructions d'immeubles
civils à Gaza et le nombre de victimes civiles, dont des milliers d'enfants, il
y a donc des attaques ciblées ou indiscriminées contre les civils. C'est ce que
j'ai dit.
Journaliste : Et donc
pourquoi est-ce que ça fait réagir? Qu'est-ce qu'on vous accuse? Avez-vous
parlé au CIJA depuis?
M. Paradis : Nous avons des
communications avec eux. Nous allons continuer le dialogue avec différents
intervenants qui s'intéressent à cette question-là parce qu'elle intéresse les
Québécois et les Québécoises.
Et je pense que c'est quelque chose de...
c'est quelque chose de malheureux quand on remet en question les principes de
base que se sont donnés les nations civilisées dans des conflits comme ceux-là,
c'est-à-dire les règles du droit international. Et moi, je m'appuie dans mes
déclarations... et le Parti québécois, c'est sa posture, c'est de se référer
aux règles du droit international. Et la règle numéro un, c'est qu'il faut
épargner les civils dans des conflits comme ceux-là. Et le Québec, donc, son
devoir aussi, c'est d'appeler, donc, à l'apaisement du conflit puis au respect
de cette règle-là, qu'il ne faut pas attaquer les civils. Ça fait partie de la
pression internationale dans les conflits comme ceux-là puis c'est un devoir,
hein, qui nous est fait, là. Le droit international dit aussi que tous les
États qui ne sont pas parties à un conflit ont ce devoir-là de rappeler ces
règles-là puis d'appeler les belligérants à respecter les règles du droit
international, et des deux côtés.
On a fait les mêmes dénonciations puis les
mêmes condamnations pour les actes du Hamas dans ce conflit-là, nous avons été
très, très, très fermes dans notre dénonciation des attaques terroristes du
Hamas et des... et dans notre compassion pour les victimes civiles du côté
israélien. Il n'y a pas de hiérarchie entre les victimes civiles de ce
conflit-là, c'est ça qu'on dit, au Parti québécois.
Journaliste : Comment vous
trouvez la position de votre premier ministre canadien?
M. Paradis : Je pense que c'est
un autre exemple qui démontre la voix distincte qu'un Québec indépendant
pourrait avoir dans le concert des nations, parce qu'ici on semble voir du côté
canadien une certaine hésitation à appeler un chat un chat. Je comprends qu'il
y a des impératifs de la politique étrangère canadienne, puis je ne veux pas
trop aller commenter la posture du premier ministre canadien. Mais ici, au
Québec, je pense qu'on a l'opportunité à l'Assemblée nationale...
Journaliste : ...expert en
droit international, là. Alors, moi, je vous demande comment vous trouvez la
position canadienne actuellement dans ce conflit, alors que les Américains, les
Français sont très rigides par rapport au Hamas. Le gouvernement canadien l'est
un peu moins, là.
M. Paradis : Le Canada, comme
plusieurs autres intervenants de la communauté internationale actuellement,
devrait dénoncer les violations du droit international de part et d'autre et
devrait exprimer une compassion équivalente pour les victimes civiles des deux
côtés du conflit.
Journaliste : ...débat est
possible? Est-ce que vous trouvez que la discussion est possible sur cet
enjeu-là?
M. Paradis : La discussion
est très possible. Et, si vous voyez actuellement, il y a plusieurs personnes
de bonne volonté qui entretiennent au Québec cette discussion sur des bases
objectives, qui nous sortent de l'émotion, qui nous sortent de la vision
subjective des choses. Et la vision qui est basée sur le droit international
est celle qui peut le mieux nous aider à prendre la bonne posture, justement,
parce qu'il y a des règles qui, au fil des décennies, au fil du temps, ont été
établies, puis c'est à celles-là qu'il faut se référer. Puis il faut faire
preuve de nuance, et ça, c'est exactement ce qu'on veut faire au Parti québécois.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste
: Good morning.
M. Paradis : Good morning.
Journaliste :
The fact that there are strike
mandates. We will know exactly which dates public service will be on strike. We
know already that the FIQ will be on strike, nurses will be on strike on
November 6th and 7th, if I remember well. Does that show
that the Government strategy, the negotiation strategy failed? Because we
already have strike mandates even though they haven't presented the new offer.
They will do that on Sunday.
M. Paradis :
Well, we shouldn't be where we are now
in this all negotiation. We have been calling on the Government to really make
a reasonable offer because there's no reasonable offer on the table right now.
This negotiation has been ongoing for a long time. So, yes there's a share of
responsibility that the Government must bear in where we are right now. So, we
are awaiting the new offer, that will be coming on Sunday, and we hope that
this will avoid any strikes by the public sector that would deprive the
population of essential services.
Journaliste
: And on a different topic. The commissioner for children, «la
commission Laurent», that Régine Laurent… with this little girl in Granby. You
know, the details already of what will be this commissioner with the bill that
will be tabled later on this morning. What can be the qualities of a
commissioner? And how far he should go? Is it an ombudsman for children or he
should… like, this person should be, like, a watch dog…
M.
Bérubé
: First thing, he should be totally independent. He should be able to
be understand by the Government. He should be a strong person, a woman or a
man, who knows those topics pretty well and is in favor of concrete action, not
just report, concrete action, and could follow the Government action. …you have
12 things to do. What about no 3, 5 and 7? We're waiting. This is the kind of
person I want to be there, someone serious and someone in an emergency, because
it's about the kids. It's about the safety of the kids. It's about the family.
And all the Quebeckers will follow this person.
Journaliste
: …I mean, this person… You vote on this.
M.
Bérubé
:
I'm sure that person exists in Québec, and we should
pick the good one. I don't have any names, but…
Journaliste
: No, you don't, but you vote on this.
M. Bérubé : Yes, but I don't have the… The vote was this week, right?
Journaliste
: En fait, vous allez voter pour le commissaire éventuellement.
M.
Bérubé
: Ah! OK.
Journaliste
:C'est ça.
M.
Bérubé
:
OK.
Journaliste
: Yes, this is what I meant. So, basically… So, you don't have names
of persons in mind yet.
M.
Bérubé
: No. You should ask the Government about that. That's the one who do
those nominations every single Wednesday. Sometimes, it's surprising.
Journaliste
: On the unions, what do you think, Mr. Bérubé, the Government could be doing better at this
point?
M.
Bérubé
: Understand what's going on. They have strong mandates all around
Québec, nurses, teachers, government employees. It's a strong front of workers.
So, they're going to put on the table a new offer, this Sunday. I hope it's
going to be good, but they already have a strike mandate.
So we're with the workers and we feel that
it's not about the syndicates. Mr. Legault keeps on talking about unions,
unions, the bad unions, they don't want to work with us, that's... they do
politics, like Mr Legault doesn't do politics every single day. Let's talk
about the workers who offer services for you and me every single day in
hospitals, in schools, everywhere in Québec. We should be proud of that. If
we're proud of those people, we should give them some good opportunities. If we
have 7 billions for Northvolt, we should have a little money for the most important
people in Québec, for the Government, its employees who deliver concrete
services to the people. So, we're not with the unions, we're with the workers.
This is how we roll.
Journaliste
: On the...
The french universities came out yesterday... excuse me, the french
universities came out yesterday saying that the tuition hikes...
M.
Bérubé
: I
know that.
Journaliste
:
...actually won't really help balance out the funding for the french
universities as well. What do you make of that?
M.
Bérubé
: You
know, the measure about the universities, the tuition fee, it's not about
preserving French for the future, it's not about that, it's about, maybe
equity, maybe financing more french universities. That's the better asset we
can have. So, if they don't fund Université de Montréal better, that's what the
«recteur», Mr. Jutras, said, what's the purpose of this measure? It's not about
French, it's not about giving more money to UQAM, «Université du Québec»
everywhere in Québec, Université Laval. It's not about that. It's about what?
It's about magic . It's about... It looks like it's about French, it looks
like it's about money, it's about nothing. But I know you don't trust them for
that, so it's more... There is more controversy right now with this politic
that with the budget of... with the policy that... the budget of an independant
Québec. So, it tells us something. They're dividing people, CAQ, they're
dividing people and they put some anxiety, so I don't like that.
Le Modérateur
: Une
dernière en anglais, s'il vous plaît.
Journaliste
: Do you
think they should roll back on the measure? Do you think they...
M.
Bérubé
: Oh!
they won't. They have a lot of... «orgueil, c'est quoi, en anglais?»
Une voix : Pride.
M.
Bérubé
:
Pride. They're all about pride, but mostly their pride.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
Journaliste : Peut-être juste
un petit commentaire en français sur le commissaire au bien-être des enfants,
là.
Une voix : Puis on peut-tu
avoir le tour de magie en français? Non, c'est une blague.
M.
Bérubé
:
C'est le dossier de Joël, je ne peux pas dire grand-chose, sinon que c'est une
personne...
Journaliste
: ...pas
mal en anglais, là.
M. Bérubé : Oui, je sais,
mais je ne veux pas pousser ma «luck». Quelqu'un de totalement indépendant,
quelqu'un qui est capable d'interpeller le gouvernement, quelqu'un qui est
capable de suivre les recommandations, de demander que ce soit fait, quelqu'un
de très vocal, qui est capable de faire des entrevues n'importe quand avec
vous, mais une vraie indépendance du gouvernement. Et la nomination va être
importante. Et si, d'aventure, le gouvernement veut nous consulter sur le choix
de la personne... Est-ce que ce sera aux deux tiers? J'ai compris que ce n'est
pas nécessairement ça.
Journaliste : ...pas encore
eu vent...
M. Bérubé : Non, mais si on
peut être consultés, ça va nous faire plaisir. Dans des cas, dans le passé, on
a été consultés, puis ça a été heureux. Ça rend l'adhésion plus intéressante.
Mais, après ça, on laisse travailler la personne, puis, encore là, il faut
l'écouter. Puis je vais vous donner un exemple, en terminant : on a nommé
un Commissaire de la langue française, M. Dubreuil. Premier test, il vient en commission
sur l'immigration, il dit : Moi, si votre objectif, c'est le français...
tant que vous n'avez pas au moins 85 %, là, de français chez les
Québécois, moi je ne toucherais pas à l'immigration. Bien, ils ne l'ont pas
suivi. Ça fait que ça donne quoi? On a nommé un commissaire, mais ils ne l'ont
pas écouté au premier test en immigration. Ça dit de quoi.
(Fin à 8 h 25)