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Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour les aînés, et M. Pascal Paradis, député de Jean-Talon

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Tuesday, October 31, 2023, 11 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante-cinq minutes)

M. Paradis : Bonjour à toutes et à tous. Alors, dimanche, le gouvernement a déposé sa nouvelle offre aux travailleurs du secteur public. Et il insiste beaucoup sur le chiffre de 14,8 % d'augmentation. Mais en réalité, pour la très grande majorité des travailleurs concernés, on parle d'une augmentation de 10,3 % sur cinq ans. Ça veut dire 2,06 % par année. Et ça, c'est sous le taux actuel d'inflation. Alors, ce n'est manifestement pas dimanche qu'on a eu l'offre qui a du bon sens, que tout le monde attendait, que toutes les Québécoises puis que tous les Québécois attendaient.

Là, on parle d'un demi-million de travailleurs qui se préparent à une grève. On parle de gens qui sont des enseignants, des éducatrices en service de garde, des travailleurs sociaux, des préposés aux élèves handicapés, des infirmières, des psychoéducatrices. Ça, c'est des gens qui livrent à tous les jours des services qui sont absolument essentiels pour les Québécois, et là ils pourraient être en grève sous peu.

Un sondage vient d'être publié qui démontre que les Québécois et les Québécoises appuient les travailleurs du secteur public. Les travailleurs, les gens, disent : Ils méritent des conditions de travail qui sont améliorées puis ça doit être minimalement indexé au coût de la vie puis que ça devrait être équivalent aussi à ceux du secteur privé. Ça, c'est ce que le sondage révèle ce matin.

Les gens aussi savent que les travailleurs du secteur public achètent la même pinte de lait que nous autres, là, que tout le monde, qu'eux-mêmes au dépanneur, puis ils savent c'est quoi, les impacts de l'inflation et du coût de la vie. Alors là, c'est le temps que le gouvernement nous évite une crise sociale majeure. C'est le temps de déposer au secteur public une offre qui a du bon sens. J'ai d'ailleurs posé la question il y a quelques jours, il y a quelque temps, à la présidente du Conseil du trésor, à quel moment on aurait une offre qui a du bon sens. Manifestement, elle n'est pas encore arrivée.

Par ailleurs, on sait que le... on a vu que le conflit au Moyen-Orient continue de s'envenimer. Nous savons que Québec solidaire entend déposer demain une motion à cet effet-là. On a hâte de la considérer et d'en discuter avec eux.

M. Arseneau : Et, puisqu'on parle d'offres qui ne sont pas suffisantes ou qui ne viennent pas, j'aimerais parler rapidement du transport collectif. Les villes au Québec réclament une contre-offre de la part du gouvernement. Ça presse. Ils sont à élaborer leur budget dans les villes que les sociétés de transport, puis on voit que le gouvernement traîne la patte, n'est pas prêt, n'est pas prêt à prendre le leadership, surtout de cette question-là. Encore une fois, toute la question des services et de la compression des services qu'on peut anticiper, le gouvernement ne semble pas très sensible à cette question-là. Il a un rôle à jouer. Il faut qu'il puisse soutenir les villes et les sociétés de transport pour pouvoir maintenir et développer le service. Évidemment, tout ça, c'est en lien avec des services dont on a besoin, mais aussi le développement dont on a besoin pour favoriser un transfert modal et pouvoir atteindre les objectifs de la politique de mobilité durable que le gouvernement a lui-même adoptée et fait sienne, donc d'augmenter les services de 5 % par année, là. Évidemment, si on continue d'appauvrir les villes et les sociétés de transport, là, dans leurs moyens d'intervenir, on n'avance pas. On est prêt à prendre vos questions là-dessus.

Journaliste : Concernant le projet de tramway, on apprend que c'est cette semaine que ça passe ou ça casse. Le maire Marchand doit faire le point demain. Il y a une rumeur qui court aussi à l'effet que le projet comme on le connaît, ça ne se fera pas. Si ça se confirme, donc, qui devra porter l'odieux de cet échec?

M. Paradis : Bon, je ne sais pas si c'est cette semaine que ça passe ou ça casse. La ville de Québec a annoncé qu'il y aurait une certaine mise à jour sur le projet. Des sondages ont été publiés, là, récemment sur le taux d'appui. Je pense que, pour nous, le message reste toujours le même. On a entendu certaines déclarations de la part du premier ministre encore en fin de semaine, et je pense que les gens de la Capitale-Nationale sont en droit de se demander, bien, c'est quoi, ces signaux-là différents qui nous sont envoyés d'une semaine à l'autre, d'une journée à l'autre.

Nous, on a été constants, dans notre message, depuis le début de la campagne dans Jean-Talon, où c'était un des enjeux qui étaient discutés, le transport, le réseau de transport collectif : transparence, on a besoin de savoir où est-ce qu'on en est, la mise à jour de la part du bailleur de fonds principal du projet, puis du leadership, de nous dire où est-ce qu'on s'en va, quelles sont les intentions, quelle est la stratégie du gouvernement dans ce projet-là. Et je ne sais pas si c'est ce qu'on obtient, notamment depuis le vote dans l'élection partielle de Jean-Talon.

Journaliste : ...la ville de Québec ne voulait pas, là, que le gouvernement prenne les devants en dévoilant le coût, parce que c'est son projet, c'est d'abord et avant tout le projet de la ville de Québec. Il y a un processus d'appel d'offres qui se termine le 2 novembre.

M. Paradis : Le maître d'oeuvre du projet, ça demeure la ville de Québec, mais, néanmoins, le bailleur principal, c'est le gouvernement du Québec, et ce gouvernement-là doit, lui aussi, faire preuve de leadership, doit mieux exprimer sa vision aux gens de la Capitale-Nationale puis à l'ensemble des Québécois et des Québécoises aussi, parce que c'est un projet d'infrastructure avec des coûts importants pour l'ensemble des contribuables. C'est son devoir de le faire, d'exercer ce leadership-là. Ce que le sondage semble montrer, là... moi, je ne suis pas un expert en interprétation de sondages, puis je sais qu'il y a eu des correctifs qui ont été apportés, mais ce que ça semble démontrer, c'est que plus les gens sont proches des lieux où est implanté le réseau de transport structurant, plus ils sont en faveur. Plus les gens connaissent le projet, plus les gens sont informés sur le projet, plus ils sont en faveur. Donc, c'est là qu'on arrive à ce devoir de leadership, à ce devoir de transparence du gouvernement du Québec.

Journaliste : ...depuis vendredi, là, que M. Legault parle d'ajuster, qu'il faudrait peut-être ajuster le projet pour qu'il réponde mieux aux besoins. Est-ce que ça, c'est un signal qui est de nature à nuire? Ou est-ce que c'est nécessaire de revoir le projet, de l'ajuster si c'est trop cher, finalement?

M. Paradis : Cette diversité de signaux lancés par le gouvernement, je pense que ça fait partie des éléments sur lesquels on doit s'interroger. Est-ce qu'on a la clarté requise ou est-ce que c'est de la confusion qui est entretenue? Ça fait partie, je pense, de l'ensemble de la problématique actuellement. Donc, qu'est-ce que le premier ministre a voulu dire et qu'est-ce que ça veut dire pour la stratégie du principal bailleur de fonds du projet? Point d'interrogation. Et c'est là-dessus qu'on a besoin de leadership, c'est là-dessus qu'on a besoin de plus de transparence de la part du premier ministre.

Journaliste : Selon vos analyses de ces différents signaux là, là, qu'on reçoit de la part du gouvernement, là, est-ce que ça regarde bien ou ça regarde mal pour le tramway?

M. Paradis : Ce qu'on a... ce dont on a besoin, là, pour répondre aux questions essentielles relativement à ce projet-là, qui doit aboutir, là... Québec mérite son projet de transport collectif structurant. On a un projet de tramway sur lequel on travaille depuis des années, qui a été discuté lors de l'élection partielle dans Jean-Talon, lors de la dernière élection générale, qui a été discuté lors des dernières élections municipales, qui a fait l'objet de plusieurs consultations de la part de la ville de Québec. Ce dont on a besoin, actuellement, de la part du gouvernement du Québec, c'est, justement, des indications pour mieux répondre à cette question-là. C'est le gouvernement du Québec qui doit exercer le leadership de sa part en respectant l'autonomie de la ville de Québec.

Journaliste : Si jamais le projet était tronqué ou était abandonné tout simplement, est-ce que vous allez vous indigner de ça ou vous allez dire : Bof...

M. Arseneau : Bien, juste avant, si vous permettez, puis je pense qu'on va être d'accord là-dessus, il y a un signal positif qui a été donné par le premier ministre en fin de semaine, c'est lorsqu'il dit qu'on a besoin, à Québec, dans notre capitale nationale, d'un mode de transport... il a qualifié ça un mode de transport lourd. Nous, on parle d'un réseau structurant, mais je pense qu'on parle de la même chose, là, c'est le point de départ. Alors, si le gouvernement, si le premier ministre lance ce message-là, ça s'adresse aux députés de la CAQ qui essaient, depuis un certain temps, de saboter le projet. Alors, le message, je pense, il est très clair de la part du premier ministre, et moi, je suis d'accord avec ce message-là, il faut collaborer avec la ville pour doter la Capitale-Nationale d'un système de transport structurant. C'est le tramway.

Maintenant, quand le premier ministre dit : On va attendre de voir les chiffres, on est d'accord. On pense qu'il a plus de chiffres que nous, mais on pense qu'il va y avoir une mise à jour puis on va savoir où on en est rendus. Là, où c'est inquiétant, c'est lorsqu'il dit : On va peut-être devoir le redéfinir. La dernière fois que le gouvernement a voulu redéfinir ça, là, sur le coin d'une table, ça n'avait pas de bon sens. Puis là on voyait que chaque député, chaque ministre essayait d'ajouter son petit bout de tramway pour se faire plaisir. On souhaite que la ville donne l'heure juste demain et collabore avec le bailleur de fonds principal, comme Pascal le disait, pour avoir, oui, un système de transport lourd, un système de transport structurant, mais qui réponde aussi aux besoins des citoyens qui ont été évalués par la ville. Et moi, c'est là-dessus que j'ai une réserve. Si le gouvernement vient encore une fois se mêler du projet de la ville pour dire : Coupe ici, ajoute là, on ne s'en sortira pas.

Journaliste : C'est dans votre circonscription, M. Paradis, je pense, qu'il y a le plus important appui au tramway.

M. Paradis : Oui.

Journaliste : À quel point, selon vous, c'est indispensable qu'il y ait un tronçon de tramway dans Sainte-Foy-Sillery? Puis est-ce que c'est possible, par exemple, qu'on abandonne un tronçon, que ce soit dans Cap-Rouge ou...

M. Paradis : À mon souvenir, en tout cas, toutes les itérations du projet ont toujours eu des lignes puis des parties du réseau qui passent par la circonscription de Jean-Talon. Puis ça me paraît une évidence parce qu'on est quand même au coeur de plusieurs des interconnexions dans la région. Donc, je pense que, depuis le début, en tout cas, la plupart des projets, là, à moins d'erreurs de ma part, ont toujours fait passer une partie du réseau dans la circonscription de Jean-Talon.

Maintenant, même chose sur qu'est ce qui va advenir puis est-ce qu'il doit y avoir des nouvelles itérations puis des changements? Encore une fois, ces questions-là s'adressent d'abord et avant tout à la ville de Québec, avec la mise à jour, et au gouvernement du Québec sur sa stratégie globale, donc en matière de transport en commun. Je pense que c'est quand même aussi significatif puis qu'à chaque fois qu'on parle de transport en commun puis d'infrastructures de transport collectif, ça semble toujours être compliqué sous ce gouvernement-là. Et est-ce que c'est aussi compliqué lorsqu'on parle d'autres types d'infrastructures? Je pose la question. Je pense que c'est important d'avoir aussi ce changement de paradigme en matière de transport collectif structurant. Ce sont des investissements qui sont nécessaires pour nous placer dans la voie du XXIe siècle. Québec a besoin de ce réseau-là.

Journaliste : Vous parlez de Jean-Talon, mais c'est aussi Louis-Hébert, là, Sainte-Foy, Sillery, Cap-Rouge. Ça, c'est la circonscription de Mme Guilbault. Est-ce qu'elle devrait se battre davantage pour être certaine que le projet se fasse?

M. Paradis : Ce n'est pas une question de la circonscription ou de quel parti, c'est un projet qui est essentiel pour la Capitale-Nationale et pour le Québec. Je pense que c'est un projet significatif pour mettre le Québec sur la voie de cette modernité en matière de réseau de transport collectif structurant. Alors, ce n'est pas une question de couleur politique, c'est une question, encore une fois, de leadership, de transparence et de vision, et là il faut se poser la question si on l'a suffisamment actuellement, cette vision-là.

Journaliste : J'aimerais vous entendre sur les rabais d'électricité qui sont consentis aux entreprises, je ne sais pas si vous avez vu l'article à Radio-Canada. Est-ce que c'est justifié aujourd'hui, ces rabais importants là?

M. Paradis : Bon, je pense que ça va être important d'avoir aussi de la transparence sur ce qu'on apprend aujourd'hui, donc qu'il y aurait des rabais additionnels qui sont consentis sur un tarif préférentiel concédé à certaines grandes entreprises. Donc, il faut de l'information pour savoir combien, à combien le gouvernement renonce-t-il avec ces tarifs préférentiels et ces rabais? Ça prend de la transparence.

Là, moi, aujourd'hui, au moment où je vous parle, je n'ai pas les chiffres. Mais pour moi, en tout cas, c'est, encore une fois, une question de choix fiscaux de la part de ce gouvernement. Parce qu'on apprend cette nouvelle-là aujourd'hui, alors qu'on est à l'aube d'une crise sociale majeure, avec un demi-million de travailleurs du secteur public qui exigent des conditions décentes, puis une offre qui a du bon sens, et qui ne l'ont pas. Et là, bien, les choix qu'on fait, c'est : on renonce à des milliards là, on donne des milliards à Northvolt, on donne des milliards en réductions d'impôts, mais là on dit : Ah! bien, on n'a pas suffisamment d'argent pour nos enseignants des écoles primaires puis des écoles secondaires, on n'a pas suffisamment d'argent pour nos éducatrices en garderie, on n'a pas suffisamment d'argent pour nos éducatrices spécialisées qui aident les personnes handicapées au Québec. C'est une question de choix fiscal du gouvernement.

M. Arseneau : Et on n'aura vraisemblablement pas assez d'argent au gouvernement pour soutenir les services de transport collectif, les transports en commun, peut-être même le tramway, là. On va voir quel sera le discours du gouvernement. Alors, je pense qu'à un moment donné il faut mettre le gouvernement face à ses contradictions, et il a un devoir de s'expliquer là-dessus.

Journaliste : Il y a un sondage ce matin qui indique que le nombre de Québécois qui trouvent qu'il y a trop d'immigrants au Québec a augmenté de 12 points de pourcentage depuis l'année dernière. Comment vous l'expliquez?

M. Paradis : Cette question-là de la perception de la population sur les questions d'immigration, c'est important de le considérer, et je pense que ça pose cette question de la capacité d'accueil, c'est-à-dire d'avoir un niveau d'immigration au Québec qui soit conscient, qui soit respectueux de la capacité d'accueil. Si je pense que le Québec est une terre d'accueil généreuse

et doit le demeurer, et tout le monde, je pense, s'entend là-dessus au Québec, la question est de savoir : Quand les nouveaux arrivants arrivent, est-ce qu'il y a du logement pour eux? Est-ce qu'il y a des services sociaux qui sont disponibles? Est-ce qu'il y a des emplois qui correspondent aux qualifications des nouveaux arrivants qui arrivent? Et là je pense que plusieurs commencent à se rendre compte qu'on a peut-être atteint un point de rupture là-dessus.

Et ce n'est pas une question de... ça, ce n'est pas une question pour les... ce n'est pas la responsabilité des nouveaux arrivants, c'est la responsabilité de l'État québécois d'être capable d'offrir des conditions adéquates à nos nouveaux arrivants. Et je peux vous le dire que je l'ai vu, moi, pendant toute la campagne électorale dans Jean-Talon, je suis allé visiter un très grand nombre d'organisations qui disent : Là, on tient quelque chose à bout de bras, et on manque de ressources, et on n'a plus ce qu'il faut pour permettre aux gens d'arriver, de trouver un logement, de trouver un emploi, d'avoir accès à des services, à de la francisation, et là on tient ça à bout de bras, et ça va péter. Alors donc, là, on est à un moment où il faut considérer, je pense, ces questions-là dans tout le débat national sur la question de l'immigration.

Journaliste : I'm interested in your take on the public sector offers that were tabled on the weekend. You're saying they have money for Northvolt, but not enough for the workers.

M. Paradis : Well, we... I think the workers of the public sector were expecting a reasonable offer, and they reacted so swiftly, I think it's an indication that... the fact that it was not a reasonable offer. We've been waiting for that offer for a long time, I asked questions to the president of the Treasury Board about when it would come, and it's still not on the table. We are facing the threat of a major social crisis, a strike involving half a million workers who are delivering essential services to Quebeckers everyday. We're talking about teachers, we're talking about specialized educators for handicapped students in our schools. We're talking about social workers. We're talking about nurses. So, these are essential services, and we must avoid that crisis, and the ball is in the field of the Government, right now, to retable a reasonable offer.

Journaliste : Was the offer insufficient, in your view, the Sunday offer?

M. Paradis : The reasonable... The offer... Well, the Government is saying that it's offering 14.8% over five years. However, this is the top offer because it's making differentiated offers to different workers. The fact... The real number offered to a great majority of the workers involved is 10.3% over five years. This means 2.06% a year. The important fact here is that it's below the inflation level at the present time, which means impoverishing the workers. This is, of course, not an offer that the workers will accept, because it means impoverishment over five years.

(Fin à 12 h 12)

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