(Onze heures trente-cinq minutes)
M. Tanguay : Alors, bonjour à
chacun et chacune. Aujourd'hui, on va vous parler des formations accélérées
mises de l'avant par le gouvernement afin de répondre à une pénurie de main-d'oeuvre
dans le domaine de la construction. On manque de milliers de travailleurs de la
construction. Ce que l'on a vu aujourd'hui, c'est, évidemment, une CAQ qui
arrive avec un programme qui est incomplet, un programme qui est brouillon, qui
soulève beaucoup de questions. Par exemple, le fait de réduire de 1 300 heures
à 600 heures la formation, qu'est-ce qu'ils vont couper dans la formation?
Et qu'en sera-t-il de la qualité de la formation à terme? On veut, oui, former
des travailleurs, mais on veut avoir des travailleurs qui pourront bénéficier
des compétences nécessaires. Alors, questionnement premier là-dessus. Aussi,
les formateurs, ils vont les prendre où, sachant que les inscriptions, dans un
peu plus d'un mois, seront terminées? Alors, l'objectif du gouvernement...
encore une fois, sur un programme qui semble avoir été fait sur un coin de
table, mal ficelé et à l'image de la CAQ, qui est brouillonne.
Je vais maintenant céder la parole à ma
collègue, Madwa-Nika Cadet, qui est porte-parole de l'opposition officielle en
matière de travail.
Mme Cadet : Merci, Marc.
Donc, comme, donc, notre chef vient de le mentionner, donc, le gouvernement
nous a annoncé hier, donc, des formations accélérées pour la main-d'oeuvre dans
le secteur de la construction. Donc, encore une fois, bien, ce qu'on voit, là,
c'est que le gouvernement nous dit : On colmate une brèche puis on se
croise les doigts. Donc, on nous offre une formation qui ne répond même pas au
besoin de main-d'oeuvre dans le secteur de la construction puis qui soulève de
nombreux questionnements.
Donc, je renchéris sur ce que Marc nous a
mentionné, bien, d'abord au niveau du contenu de la formation. Donc, les
jeunes, donc, on nous dit, donc, que les inscriptions sont ouvertes depuis
hier, ils auront jusqu'au 15 décembre pour pouvoir s'inscrire. Bien,
comment ils ont le... Avec quel contenu, genre de formation, donc, ils auront
devant eux? Donc, on se dépêche, on se dépêche de leur dire : Vite,
inscrivez-vous, donc, dans ces programmes de formation accélérée. Mais on leur
dit quoi par rapport à où on coupe dans le DEP actuel? Il est où, le gras dur,
dans le programme actuel de DEP?
J'ai aussi des questionnements au niveau
des choix des programmes, des cinq programmes, d'abord le programme de
charpentier-menuisier, là. En ce moment, dans les DEP, il ne manque pas d'inscriptions
pour ces programmes-là. Au contraire, il manque de formateurs pour les
charpentiers-menuisiers. Donc, aujourd'hui, donc, on nous crée des AEP puis on
nous dit : On aura assez de monde pour former et ceux qui vont poursuivre
en DEP et ceux qui vont poursuivre dans cette formation accélérée. Il y a un
non-sens à cet élément-là. Les frigoristes, je vous donne cet exemple-là, on a
un programme, donc, qui est plus technique, qui pose un risque. Puis, pendant
ce temps-là, ce qu'on comprend de l'industrie, quand on les consulte pour de
vrai, c'est qu'il y a d'autres métiers pour lesquels on n'arrive pas à ouvrir
des classes parce qu'il manque d'inscriptions. Donc, ces gens-là, ils rentrent
par bassins, pareil pour les autres programmes. Donc, on va siphonner des gens qui
veulent s'inscrire dans des programmes de formation, qui répondent aux besoins
de main-d'œuvre de l'industrie, en ce moment, qui permettraient la hausse de la
productivité dans l'industrie, en ce moment, puis on les enlève, puis on les...
on déshabille ces programmes-là pour rhabiller les nouvelles AEP mais avec
moins de vêtements. Donc, vous comprendrez que ça pose de nombreuses
préoccupations.
Puis l'autre enjeu en matière de... dans
le secteur de la construction, bien, c'est la rétention. Aujourd'hui, on
réplique le programme de formation courte qu'on a vu avec les préposés aux
bénéficiaires. Mais ce qu'on voit avec les PAB Legault, c'est qu'il n'y en a
pas, de rétention. Les gens, ils quittent. Aujourd'hui, donc en répliquant ce
modèle-là alors que le plus grand fléau, dans l'industrie de la construction, c'est
que les gens qui rentrent par bassins, bien, ils quittent, on ne résout pas le
problème du tout. Donc, on s'assure... En fait, on donne une bonification à la
diplomation, mais il n'y a aucune assurance que ces gens-là, qui poursuivent
vers le DEP, vont rester dans le milieu, puis il n'y a aucune assurance que
ceux qui passent par ce programme-là vont même exercer le métier. Donc, on a...
il y a plusieurs questionnements qui sont soulevés ici.
Puis, en terminant, je vous dirais, bien,
je suis aussi porte-parole pour la jeunesse, puis, depuis hier, bien, ce qu'on
entend, bien, ce sont des jeunes, des étudiants, bien, qui nous disent, ils le
voient, ils le vivent, puis eux-mêmes, ils pensent que c'est un projet, c'est
une annonce qui est brouillon.
Journaliste : M. Tanguay,
est-ce qu'on assiste à une bataille de communication, actuellement, dans les
négociations du secteur public? Parce que le Conseil du trésor est en train de
laisser filtrer, là, entre autres, qu'une infirmière qui travaille les fins de
semaine aux urgences va passer... son salaire va passer de 120 000 $
à 144 000 $.
M. Tanguay : Oui. Moi, je
pense qu'il est important, si le gouvernement a de l'information à communiquer,
je pense qu'il devrait le faire en s'assoyant avec les représentantes et
représentants des travailleurs. On l'a vu, nos travailleurs dans les réseaux
sont à bout. Ils ont voté à 95 % un mandat de grève.
Ceci dit, moi, j'ai trouvé, comme eux évidemment,
que la contre-offre ou la bonification d'un peu plus de 1 %, elle était
nettement insuffisante. Et vous avez vu, oui, les mots très clairs et assez
durs des représentantes, représentants de nos travailleurs rejeter ça du revers
de la main.
Moi, ce que j'entends, c'est une ministre
qui dit : Bien, on a fait un grand bout de chemin, et les représentants
des travailleurs qui disent : Écoutez, on n'est pas assis, on ne discute
pas des priorités, ça n'avance pas. Je vous rappelle, les discussions ont
commencé il y a à peu près un an, et ce que je constate, c'est que l'épée de
Damoclès des... de celles et ceux, les citoyens et citoyennes, qui vont se
cogner le nez sur la porte des services à cause des grèves, à cause de l'incapacité
du gouvernement de s'asseoir puis de négocier avec les syndicats.
Journaliste : Mais M. Legault
dit que si on fait la moyenne de l'ensemble des... de ce qu'il y a dans l'offre,
là, parce qu'il y a le 10.3 % d'augmentation, mais après ça, il y a le 1 000 $
de forfaitaire puis les primes qui sont offertes aussi dans certains quarts de
travail, il dit que ça fait 14,8 % et que, sur cinq ans, eux évaluent que
l'inflation va être de 12,7 %, donc ils sont 2 % au-dessus de l'inflation.
M. Tanguay : Mais visiblement
il n'a pas été capable de convaincre les représentants de travailleurs... des
travailleurs, des travailleuses. Visiblement, ils ne s'entendent pas. Et
visiblement, ce qu'on a vu suite au dépôt, dimanche dernier, de la bonification
d'un peu plus de 1 %, qui est nettement insuffisante, on a vu que le débat
s'est fait sur la place publique. Moi, je demande au gouvernement Legault de s'assurer
qu'il y ait des discussions franches, et que tous ces éléments-là, qui sont
importants, puissent être discutés à la table de négociation.
Encore une fois, là, l'automne chaud, là,
si on peut se l'éviter pour les citoyens et citoyennes, là, qui n'ont pas d'affaire
à se cogner le nez sur la porte des services publics, moi, c'est à eux que je
pense et je pense aux travailleurs qui quittent nos réseaux.
Journaliste : Mais est-ce que
les offres différenciées... Parce que M. Legault dit, c'est parce que, tu sais,
dans l'offre, ce n'est pas tout le monde qui va avoir la même augmentation.
Est-ce que les offres différenciées, selon vous, c'est une bonne chose?
M. Tanguay : Moi, je pense
que ça peut faire partie des discussions, mais il faut que ça soit discuté, ce
n'est pas à M. Legault de l'imposer. Moi, je pense aussi qu'il y a une certaine
ouverture à discuter de cela vis-à-vis nos travailleurs, travailleuses. Je
pense que ça peut faire partie de la solution, mais ça ne va pas se régler sur
la place publique.
Journaliste : Vous dites que
l'offre de dimanche est nettement insuffisante. C'est quoi, une offre
suffisante, selon vous?
M. Tanguay : Bien, Écoutez,
quand on augmente, là... le gouvernement était à un peu plus de 10 %, il a
augmenté de 1,3 %, on me corrigera si mes chiffres ne sont pas précis,
mais un peu plus de 1 % sur une offre de 10 % sur plusieurs années, c'est
nettement insuffisant. Et vous l'avez vu, les représentants des travailleurs,
travailleuses ont rapidement jeté ça du revers de la main. Autrement dit, le
gouvernement, est-ce qu'il parle aux représentants des travailleuses et
travailleurs? Il ne s'attendait pas à ça? Il s'attendait ce qu'ils allaient
applaudir? Visiblement, il s'est trompé.
Journaliste : Mais vous ne
répondez pas à la question : c'est quoi, selon vous, une offre suffisante?
M. Tanguay : Ah! moi, je ne
veux pas embarquer. Je vais répondre à votre...
Journaliste : Est-ce que c'est...
est-ce qu'on suit l'inflation...
M. Tanguay : L'inflation doit
être un critère, très certainement. L'inflation doit être un critère.
Maintenant, ce n'est pas moi, en point de presse aujourd'hui, qui va dire c'est
tel taux, c'est tel... Ça doit faire partie de négociations.
Journaliste : Mais 20 %
sur trois ans, là, si on va à l'opposé, a contrario, là, est-ce que ça, c'est
trop?
M. Tanguay : Ce que j'ai
entendu hier des...
Journaliste : Mme Jérôme...
Monique Jérôme-Forget dit que c'est trop.
M. Tanguay : Oui, mais ce que
j'ai entendu hier des représentants des syndicats, c'est que c'était une base
de négociation. Et ce que j'ai entendu hier dans les entrevues, notamment à une
entrevue, c'était de dire : bien, ça, c'est notre position de départ, on
peut-tu s'asseoir puis en discuter? Bien évidemment, là, je ne pense pas qu'ils
s'attendent à avoir ça, là, leur première demande, mais il faut qu'ils s'assoient
et ils négocient.
Journaliste : Est-ce qu'on a
les moyens de donner 20 %, par exemple? Vous dites vous...
M. Tanguay : La capacité de
payer, il est clair qu'il faut respecter la capacité de payer. Vous allez dire :
Oui, mais, bien, c'est ça, c'est la négociation.
Mais je vais vous parler d'une autre
incapacité, une incapacité à offrir les services. Honnêtement, c'est
historique, vous le savez, 95 % de travailleurs, travailleuses, mandat de
grève. Si le gouvernement n'est pas capable de s'entendre avec plusieurs
d'entre eux et elles, ils vont quitter le réseau, comme on le voit ces
dernières années. Alors, on n'a pas le choix, le gouvernement n'a pas le choix.
Oui, avec la capacité de payer des Québécoises et Québécois, mais, à un certain
moment donné... Il y a une capacité de payer qui est respectée, mais il faut
les retenir dans le réseau, sinon, ils vont quitter.
Journaliste : M. Tanguay,
concernant le projet de tramway à Québec, là, on rapporte à l'instant que c'est
cette semaine que ça passe ou que ça casse pour le tramway. J'entendais, ce
matin, aussi, Paul Arcand, à la radio, dire que le projet, dans sa forme
actuelle, ça ne se fera pas. Qui devra porter l'odieux de l'échec de ce projet-là
si ça se confirme, là?
M. Tanguay : Il y aura des
annonces. J'entends qu'il y aura des annonces dans les prochaines heures,
sinon, jours, alors on va suivre ça de près. Nous, on y croit, au tramway. Il
est clair que, là aussi, il y a une capacité de payer, là, un budget, on
demande de la transparence. Mais on a hâte d'avoir, donc, les dernières
informations. On va suivre le dossier.
Journaliste : Hier, puis
vendredi dernier, M. Legault a répété, à deux reprises, que le projet devrait
peut-être être ajusté. Est-ce que ça pourrait être une voie de passage, ça?
M. Tanguay : Oui, mais j'ai
entendu aussi le premier ministre dire qu'il allait, ceci dit, attendre de voir
les prochaines informations qui vont filtrer, et je pense que c'est la bonne
chose à faire, là, et c'est ce que je vais appliquer également. On va attendre
de voir les informations. On y croit, nous, au projet de tramway. Écoutez, j'ai
hâte de voir l'information, j'ai hâte de voir l'information. Je ne me
qualifierais pas d'inquiet, mais il est clair qu'on a très, très hâte d'avoir
l'information pour que le projet puisse procéder.
Journaliste : ...de Québec
qui manipule un peu les chiffres, là, dans la divulgation des résultats du
sondage de vendredi dernier, le 36 %, le 40 %. Vous pensez quoi de
cette façon de faire là du maire de Québec?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
je ne vais pas commenter sur ces éléments-là. Moi, ce que je vous dis, c'est
que, pour nous, le projet de tramway... Le maire a été élu, entre autres, sur
une plateforme électorale ou il le proposait, alors, puis il y a eu des
consultations aussi qui ont été menées par la ville. Moi, je pense que c'est un
projet qui est structurant pour la ville de Québec, pour notre capitale
nationale, puis je pense qu'il faut procéder. Malheureusement, avec la CAQ...
ils sont dans leur sixième année... un projet qui a retardé. C'est sûr que les
coûts augmentent. On a hâte de voir la transparence sur les coûts puis on
pourra commenter plus avant, rendus là.
Journaliste : Mais en termes
d'acceptabilité sociale, là, quand... tu sais, si on prend en compte la marge
d'erreur, on pourrait presque dire que c'est le tiers de la population
seulement qui appuie ce projet-là, là, en date d'aujourd'hui, selon Léger.
Est-ce que ça vous semble suffisant? Parce que je comprends que les coûts,
c'est une chose, mais, après, le niveau d'appui, lui...
M. Tanguay : Moi, je pense
que, pour la ville de Québec, pour les citoyens et citoyennes de la capitale
nationale... je pense que c'est un projet qui tient la route, un projet qui est
justifié. Encore une fois, on va vouloir voir des détails quant aux budgets,
aux coûts puis au calendrier de la réalisation, mais c'est un projet, là, qui
doit aller de l'avant pour nous.
Journaliste : À quel montant?
M. Tanguay : Ah! c'est clair
que ça ne peut pas être «the sky is the limit», si vous me permettez
l'expression.
Journaliste : ...milliards,
c'est-u possible?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
c'est clair qu'il y a une capacité maximale de payer. Je ne vais pas m'avancer
sur des chiffres, mais on a hâte de voir toutes les informations et de pouvoir
continuer le débat avec vous.
Journaliste : Pour les rabais
d'électricité, là, consentis aux entreprises, est-ce que vous pensez que c'est
justifié, ce que rapporte mon collègue?
M. Tanguay : Tarif L... vous
me corrigerez si j'ai tort, mais je pense que ça date de 1974... tarif L a
toujours, selon nous, une utilité. Par contre, quand vous êtes dans un
contexte, contrairement à il y a 20 ans, où c'est une réelle pénurie de
main-d'oeuvre, il faut savoir en vertu de quels critères on les offre, les
tarifs L. On entend même, ces jours-ci, le tarif L moins 20 %, qui est un
autre programme, qui a été renouvelé, à deux reprises, par la CAQ. Alors, nous,
on veut de la transparence. On n'en a plus, d'énergie, au Québec, c'est Pierre
Fitzgibbon qui l'a dit, elle a toute été octroyée. Maintenant, ils signent des
ententes, y incluant un tarif L. Peut-être que ça tient la route, mais en vertu
de quels critères, et quelle sera notre capacité de livrer à ce coût-là? Parce
que les coûts additionnels des prochains mégawattheures seront beaucoup plus
élevés.
Journaliste : Mais c'est
quand même un programme que vous aviez mis en place.
M. Tanguay : Oui, exact.
Journaliste : Donc, ce
programme-là, aujourd'hui, n'est plus collé à la réalité.
M. Tanguay : C'est-à-dire que
les critères qui font en sorte que vous l'accordez doivent être mis à jour,
notamment la création d'emplois, quand on est dans un contexte de pénurie de
main-d'œuvre. Je pense que le programme tient la route, le programme est
toujours justifié, et il y a des entreprises qui en bénéficient aujourd'hui.
Mais quand vous l'octroyez aujourd'hui pour de futurs besoins, quel sera votre
coût de revient? Et aussi, en vertu de quels critères vous l'accordez? Alors,
le programme est bon. Maintenant, il faut qu'on ait un débat, une actualisation
sur les critères. C'est ce qu'on demande, entre autres, vous savez, quand on
parle de commission nationale sur notre avenir énergétique. Il faut aller
chercher les nouveaux mégawattheures, puis, maintenant, on les accorde à qui, sur
quelles bases?
Journaliste : Le REM, là,
vous avez vu les problèmes hier puis aujourd'hui, là, puis les gens... aucune
communication, on ne savait pas ce qui se passait. La Caisse de dépôt, est-ce
qu'elle doit changer ses façons de faire?
M. Tanguay : Je pense que...
Je pense aux usagers. Il est important que le REM puisse communiquer
suffisamment avec les usagers, pour ne pas qu'ils se cognent le nez sur le
service qui n'est pas offert. Alors, je pense qu'il y a place à l'amélioration,
puis on va le souhaiter, parce que le REM, c'est une belle réalisation
libérale, on en est fiers puis on veut que ça roule.
Journaliste : Il y a un
sondage ce matin, M. Tanguay, qui dit que les Québécois, ils trouvent qu'il y a
trop d'immigrants au Québec. Le nombre a augmenté de 12 points de
pourcentage depuis l'année dernière. Est-ce que c'est justifié, à ce moment-là,
de proposer une hausse des seuils d'immigration?
M. Tanguay : Écoutez, il y a
un débat présentement sur les seuils d'immigration, qui est une chose, et sur,
vous le savez, les travailleurs temporaires, qui ont explosé, au-dessus de
376 000 travailleurs temporaires. Je pense qu'il est important
d'accueillir toutes celles et ceux qui veulent venir au Québec de façon humaine
et ordonnée, je vous dirais.
Alors, qu'en est-il des services à la
population des nouveaux arrivants? Le logement, il est clair que ça a un
impact. Alors, pour nous, évidemment, le Québec est une terre d'accueil, mais
l'immigration doit se faire de façon ordonnée, puis on a vu une perte de
contrôle avec les travailleurs temporaires. Et le gouvernement, quand il
faisait justement porter le débat sur le 50 000, le seuil 50 000,
60 000, 70 000, nous, ça fait plusieurs mois qu'on dit :
Écoutez, on doit voir l'ensemble de l'oeuvre, parce qu'il y a ce qu'il appelle
au Québec une capacité d'accueil, c'est clair.
Journaliste :
On public transit, we heard from the
city of Montréal again, this morning, saying that, if they don't receive more
funding to cover the deficit, then, there will be service cuts in Montréal. But
we also heard from Minister Guilbault, earlier this week, saying: The more
money the Government gives, the more cities will ask for. What's you take on
this? Should the Government be providing more funding for public transit?
M. Tanguay :
I think that for public transit, it's
very, very important to... for the Government, to be partners, because it's
very, very important to have enough services rendered to the population. We
want to increase the number of people who are using public transit. So, for us,
it's important to have the proper financing from the provincial government, and
it's not with that approach taken by Geneviève Guilbault that we will see the
necessity to have a cooperation and a sufficient funding. Very important.
Journaliste :
On university tuition as well, we're
hearing Bishop's, come out again today, saying that the tuition hike will
really damage the school. What more support do you think the province should be
providing Bishop's, in particular?
M. Tanguay :
Yes. I think that they have to back
down, with respect to that bad policy. I think that, the Government, since they
announced that... «quoi», 10 days, two weeks ago, that very bad
policy, it impairs the capacity of Bishop's to exist. And, for... Just to
provide you with an example, two weeks ago, there was an open door at
Bishop's University. They are already within the process of recruiting for
fall 2024 and they don't even know what will be the tuition fees.
«Alors»... So, that being said, it's important, for the Government, for
Bishop's and for the other universities, to step back, with respect to this
very bad policy.
Journaliste :
What you don't like about Geneviève
Guilbault's approach to negotiate on public transit with municipalities?
M. Tanguay :
I think that it's important for her to
take the full measure regarding the importance for the population, the
importance for the environmental issues as well. Public transit, public
transportation, it's very, very important for our economy, and I think that
the...
Journaliste :
...there is no more money.
M. Tanguay :
And how come there is no more money
within the… with this bad… CAQ Government? How come? They provided
$6.7 billion sending checks, $500 checks and $400, $600 checks,
and they spent $6.7 billion, within the year, to... sending checks to
millions of Quebeckers, and the money is already gone.
So, how come they don't
have money anymore? Now, it's a question of being able to administer our public
funds. Because it should be a priority, transportation, and we see that this is
not the priority.
Journaliste :
You said the offer to public sector is
insufficient.
M. Tanguay :
Yes.
Journaliste :
And yet, you want… you think inflation
should be part of the equation. So, how far would you go towards negotiating
the peace with the Common Front?
M. Tanguay :
I think that it requires a leadership
that the Government doesn't
assume as far as we speak because we need to have a real negotiation, not on
the public place, and take into consideration the inflation. It's a fact of
life. And, you know what? At the end of the day, I'm thinking about the
citizens who will not have the services because of the strikes, the potential
strikes. And I see a government
who is incapable of negotiating and to progress, to show some progress within
the negotiation with the public sectors. And, you know what? At the end of the
day, these public workers, if they don't agree with what's on the table, they
will be leaving public services. We are in a labor shortage; it should be a
priority. And effectively, last Sunday, the 1.3% was largely insufficient.
Journaliste
: Merci, tout le monde.
M. Tanguay
: Merci.
(Fin à 11 h 54)