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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, M. Pascal Paradis, député de Jean-Talon, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’affaires municipales

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Tuesday, November 21, 2023, 11 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trente-trois minutes)

M. St-Pierre Plamondon :Bonjour à tous. D'entrée de jeu, un mot sur les grèves. C'est un moment qui est difficile pour les parents aujourd'hui, mais c'est un moment aussi qui est difficile pour les travailleurs. Il n'y a personne qui veut être en grève. Et j'observe... je m'inquiète du fait qu'à ce jour le gouvernement aura passé beaucoup plus de temps à négocier sur la place publique et à faire des communications qu'à s'investir dans les négociations, donc à tenter d'éviter ce genre de drames là dans les vies familiales, là, parce que ça paralyse nos vies, la mienne y comprise. Et je m'inquiète qu'on soit en train de prendre en otage les parents pour éventuellement se servir d'une grogne très légitime pour ces parents-là dans le cadre des négociations par exemple pour en arriver à une loi spéciale. Je réitère que les travailleurs ont raison de ne pas accepter de s'appauvrir, et, dans ce contexte-là, l'idée de prendre en otage les parents pour essayer de faire avancer des négociations qui sont bâties sur des mauvaises bases, ça ressemble à de la négociation de mauvaise foi, et je ne peux que le déplorer. La responsabilité du gouvernement, c'est d'éviter les grèves et de négocier de bonne foi en amont, ne pas attendre que tout soit paralysé.

Un autre mot aussi sur les propos de Geneviève Guilbault dans La Presse ce matin. Essentiellement, elle blâme le manque d'expertise au ministère des Transports pour justifier que les projets de transport collectif au Québec n'avancent pas. Et ça, là, c'est vraiment rire des gens, là. Ce qui est arrivé avec le tramway, c'est que le bureau de projet de Québec est arrivé avec un projet détaillé, la CAQ a fait dérailler ce projet-là. Par son incompétence, elle a retiré le dossier et s'est mise à crayonner elle-même les stations de tramway, a encouru des délais qui nous coûtent une fortune en raison de l'inflation. Et là on essaie de nous faire croire que c'est la faute du MTQ, que c'est la faute des fonctionnaires. Tout ça dans le contexte des négociations dont je viens de vous parler. Ce n'est vraiment pas sérieux. Il s'agit bel et bien ici de l'incompétence de la ministre et de son gouvernement et non l'incompétence du ministère des Transports qui, en fait, dans le dossier du tramway, n'a aucun rapport dans l'histoire. Rappelons également que de confier tout ça à la Caisse, comme si on n'avait pas fait les études, il y en a plusieurs, là, comme si on n'avait pas investi déjà des millions... des centaines de millions de dollars dans des études pour des projets qui n'ont pas lieu, on voit difficilement comment on va changer de conclusion, à la nuance près que la Caisse, elle, ce qu'elle veut, c'est la rentabilité des projets et non pas l'amélioration des transports. Et c'est là qu'on rentre dans un conflit d'intérêts qui est déplorable compte tenu qu'on a déjà les études, et que le travail avait déjà été fait. C'est vraiment de l'incompétence de la CAQ en matière de transport qu'il est question ici, rien à voir avec le ministère.

Journaliste : ...concernant la mauvaise foi du gouvernement dans les négociations, donc vous estimez que les syndicats de leur côté, ils font preuve de bonne foi.

M. St-Pierre Plamondon :Tant que l'offre initiale du gouvernement, c'est d'appauvrir les travailleurs, les syndicats ont raison... C'est aussi simple que ça. On a un problème d'offre initial puis on a un problème de ton dans la négociation, où on sent de la part du gouvernement une volonté de négocier sur la place publique sur la base d'informations mensongères. Lorsque Sonia LeBel dit que c'est 14,8 % sur cinq ans, c'est absolument faux. Il n'y a pas de manière de regarder les chiffres et d'arriver à cette conclusion-là. Pourquoi le gouvernement prend-il plus de temps à négocier sur la place publique et à désinformer la population que de temps à la table des négociations? Nous, ça nous inquiète parce qu'aujourd'hui on est en grève... et c'est les parents... ce sont les parents qui paient le prix de ça.

Journaliste : ...vous vous basez sur quoi?

M. St-Pierre Plamondon :L'offre qui concerne la très grande majorité des travailleurs, c'est 10,3 %. Pour se rendre à 14,8 %, Sonia LeBel utilise toutes sortes d'artifices, là. Donc, on compte du temps supplémentaire travaillé. On compte la création de nouveaux postes. On compte toutes sortes de dépenses... qu'on ramène ça comme s'il s'agissait d'une augmentation de salaire pour les travailleurs existants. C'est faux. C'est faux, et je m'inquiète....

Journaliste : ...14,8, le montant à donner.

M. St-Pierre Plamondon :Non. Ça, c'est ce que... c'est la prétention de Sonia LeBel sur la place publique.

Journaliste : ...le pourcentage est à combien, là? Un gouvernement du Parti québécois accorderait une augmentation de combien aux syndiqués?

M. St-Pierre Plamondon :Ce n'est pas aux oppositions de tenter de prévoir l'issue de la négociation. Par contre, ce qu'on peut demander...

Journaliste : Vous dites que vous ne voulez pas que les syndicats s'appauvrissent.

M. St-Pierre Plamondon :Exact.

Journaliste : Vous dites qu'il faut avoir le pouvoir d'avoir l'équivalent du coût de la vie.

M. St-Pierre Plamondon :Exact.

Journaliste : Alors, vous l'établissez à quel pourcentage le coût de la vie?

M. St-Pierre Plamondon :Je dis que la position de départ du gouvernement, et non pas l'issue de la négociation, doit être minimalement le coût de la vie.

Journaliste : Alors, c'est combien?

M. St-Pierre Plamondon :C'est au moins 13 % parce qu'en ce moment on est à plus que 4 % au Québec, et les prévisions les plus optimistes parlent d'un retour graduel vers là, mais ça oscille entre 13 % et 14 %, dépendamment de l'expertise. Allez voir le rapport de politique monétaire d'octobre de la Banque du Canada. On prévoit 3,5 % pour 2024. Ce sera probablement plus élevé au Québec. Donc, comme position de départ, d'être en bas de 13 %, c'est de dire : Nous, notre intention, c'est de vous appauvrir, on ne peut pas, ensuite, s'attendre à ce que ça se déroule bien.

Journaliste : Jusqu'où ça peut aller, ces grèves-là? Jusqu'où vous allez appuyer les gens qui sont dans la rue? Vous dites que ça perturbe votre vie à vous aussi, là. Jusqu'où vous êtes prêts à les appuyer?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, je veux dire, ils méritent notre appui tant et aussi longtemps qu'il n'y a pas une négociation de bonne foi de la part du gouvernement, tant et aussi longtemps qu'on veut les appauvrir. Et je veux nommer que le gouvernement me semble très, très lent à vouloir faire des progrès, de sorte qu'on est en grève aujourd'hui. Est-ce qu'on se sert de cette grève-là pour essayer... Finalement, est-ce qu'on prend en otages les parents pour essayer de changer l'opinion publique puis de renverser ça contre les syndicats? C'est inquiétant de voir qu'il n'y a pas de progrès ni d'empressement du côté du gouvernement. Et qui en paie le prix? Ce sont les parents.

Journaliste : M. Arseneau, vous avez eu une proposition, ce matin, d'aller plus rapidement dans le projet de loi n° 15. Est-ce que vous allez dire oui? Comment vous l'avez perçu, ce calendrier-là?

M. Arseneau : Bien, écoutez, personnellement, j'étais dans l'étude d'un autre projet de loi, le projet de loi n° 39, là, sur la fiscalité municipale, mais, effectivement, on a pris connaissance, dans les grandes lignes, des ambitions du ministre Dubé, qui n'ont pas changé, là, si vous regardez ses déclarations du mois de septembre. L'objectif, pour lui, a toujours été d'adopter le projet de loi n° 15 d'ici la pause des fêtes. Nous, notre position a toujours été la même, c'est de faire en sorte que cette réforme-là, elle soit bonifiée, elle soit la meilleure possible pour les patients et les citoyens du Québec, et qu'on n'a pas à se sentir ou à se faire bousculer par le ministre pour une question de calendrier. Et on a moins de la moitié des articles qui ont été adoptés présentement. De penser que, dans trois semaines, on va pouvoir finir le travail, c'est optimiste. On va collaborer. Est-ce qu'on va atteindre cet objectif-là? Je l'ignore, mais ça ne doit pas être la condition sine qua non, là, pour pouvoir travailler. On ne peut pas, justement, là, travailler et, en commission parlementaire, essayer d'adopter le meilleur projet de loi possible sous pression, parce que le ministre a décidé qu'aux fêtes bien, il allait passer à autre chose.

Journaliste : Donc, vous vous sentez bousculés par ce calendrier-là?

M. Arseneau : Bien, en fait, il y a une pression que le ministre veut appliquer, puis, évidemment, nous, on ne sent pas cette pression-là, là, de la part ni des citoyens, ni du public, ni des employés, ni quoi que ce soit. Je pense que ce que les gens voulaient éviter, là, c'est les bouleversements d'une grande réforme. Le gouvernement a choisi d'y aller tête baissée. Que cette réforme-là soit la meilleure possible en temps voulu, en temps utile.

Journaliste : ...sur le fond, est-ce que c'est réaliste d'adopter ça en 60 heures?

M. Arseneau : Bien, écoutez, on voudrait adopter, dans la dernière semaine des travaux intensifs, presque autant d'articles qu'on a faits durant les 180 heures, là, qu'on a passées sur le projet de loi depuis le mois d'août. Ça me semble - je vais dire un euphémisme - très optimiste.

Journaliste : Donc, c'est possible. Vous n'avez pas dit que c'était impossible.

M. St-Pierre Plamondon :Tout est possible, mais il y a un prix, c'est de bâcler un travail dans le cadre d'un projet de loi, rappelons-le, où les lumineux rouges s'allument, là, pas juste les six premiers ministres qui ont signé une lettre, là, plein d'intervenants qui viennent dire : Il y a plusieurs dangers à ce projet de loi là. Et le gouvernement, au lieu de réagir avec prudence, en disant : Bien, O.K., on va prendre un peu plus de temps, on va s'assurer qu'on vise juste, accélère pour, vraiment, fermer le couvercle le plus rapidement possible. Donc, on augmente le risque d'un projet de loi qui aura des lacunes. Il n'y a pas de justification. C'est-à-dire que rien n'empêche de prendre quelques mois de plus, pour être certains de ne pas commettre d'erreurs irréversibles.

Journaliste : Avez-vous l'impression, justement, que le ministre pose un peu ses pions vers le bâillon, en disant : Écoutez, là, on a fait 180 heures...

M. St-Pierre Plamondon :Ce sont des délais qui sont artificiels, compte tenu de l'autre session qui suit, où est-ce qu'il y a de l'espace pour bien faire le travail. Donc, oui, on crée une circonstance artificielle de pression. Ça n'augure pas bien, compte tenu de tous les lumineux rouges, toutes les interventions, qui nous demandent d'être prudents.

Journaliste : Est-ce que le Parti québécois va accepter... les députés du Parti québécois vont accepter l'indexation à votre salaire?

M. St-Pierre Plamondon :Oui, donc, il faut vraiment distinguer le mécanisme d'indexation de la hausse. Lorsqu'il est question d'une indexation, ce qu'on veut, finalement, c'est de ne plus se retrouver dans des situations où les élus veulent faire du rattrapage ou veulent se placer comme juge et partie de leur salaire, là. Donc, idéalement, il y a un mécanisme d'indexation qui fait qu'on ne retournera plus dans ce genre de débat là. Donc, oui, ça prend un mécanisme d'indexation. Ça, ça me semble évident.

Journaliste : Demandez-vous au gouvernement de reculer sur les Kings?

M. St-Pierre Plamondon : Ah! oui, oui. Je veux dire, écoutez, là, j'ai écouté le point de presse du ministre Girard avec beaucoup d'attention. Il dit la vérité sur les Canadiens de Montréal : c'est trop facile d'arriver, après coup, puis dire : Nous autres, on vous aurait fourni des games, des joutes gratuites, après. Donc, là-dessus, il dit vrai, mais là où il ne dit pas vrai, et c'est grave, c'est... il dit : Non, on ne peut pas comparer avec tous ces autres matchs à Moncton ou à Stockholm, où des vraies équipes de la ligue nationale sont allées jouer pour zéro dollar. Il n'est pas capable d'expliquer que nous, au Québec, il faut dépenser 5 à 7 millions pour enrichir des franchises déjà multimillionnaires. Il n'y a aucune logique à ça.

Et ce n'est pas sans faire penser aux critiques d'absence de prévision dans le cas de Northvolt puis de toutes sortes de dépenses. Rappelez-vous, là, des 10 millions pour la bijouterie Birks, puis on n'a jamais su pourquoi. Rappelez-vous des 68 millions pour 10 entreprises secrètes, Fitzgibbon distribuait ça pendant la pandémie... M. Fitzgibbon distribuait ça pendant la pandémie. Les 55 millions pour les dirigeables Flying Whales. C'est drôle, comment on peut dépenser de manière téméraire pour certains sujets qui ne sont pas essentiels, à la CAQ, puis, ensuite, quand ça compte vraiment, comme nourrir des gens, notre monde, ça, par contre, tout est lent puis tout est très sérieux. La population a raison de se poser des questions, et nous avons le devoir de poser les questions. Vous allez me voir en Chambre là-dessus.

Journaliste : Croyez-vous à ça, vous, là, 10 % des chances qu'il y ait une équipe à Québec qui revienne?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, moi, je n'ai pas de boule de cristal des Nordiques, là. Ce que je sais, c'est qu'il n'y a aucun lien de cause à effet entre lancer des fonds publics par la fenêtre pour faire venir les Kings de Los Angeles... Une chance qu'il y a Philippe Danault, parce que, moi qui aime le hockey, c'est le seul joueur que je peux nommer de cette équipe-là. Et ce sont des matchs présaison. Essayer de faire un lien entre ça et les Nordiques... En tout cas, d'autres villes l'ont obtenu pour zéro dollar, l'ont eu gratis, et je n'ai entendu aucune justification de pourquoi, nous, au Québec, on est ceux qui donnons des fonds publics pour exactement le même produit.

Journaliste : Allez-vous demander un bris de contrat avec les Kings?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, je n'ai pas lu le contrat. Moi, ce que je veux, c'est un retrait, une rétractation du gouvernement, mais, évidemment, là, ça implique une négo à l'amiable j'imagine, avec les Kings, qui, de toute façon, eux, ont besoin d'un amphithéâtre, hein? Rappelons-le, l'amphithéâtre ne fonctionne pas, puis c'est nous qui les dépannons avec un marché de hockey qui a le potentiel de remplir l'aréna. Donc, ils iraient où, sinon, tu sais? Pourquoi on paierait pour ça? Il y a vraiment... Il n'y avait pas d'explication très claire ni précise de la part du ministre Girard sur la logique de cette dilapidation de fonds publics.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Journaliste : You used the term a few times, «being taken hostage», when it comes to the strikes. Are you saying in the sense it's the Government that's taking parents hostage? What's your message on that today?

M. St-Pierre Plamondon : Well, it looks like the Government was not in a hurry to move forward in those negociations, and the end result is that parents now are stuck with the problem. And I fear that the Government is hoping for a certain legitimate anger from the parents to try to use that in a negociation where there current stance is to impoverish the workers. So, that's not fair, that's not negociation in good faith. And it needs to be said : Parents should not be taken hostage for negociation tactics, and the Government should have made possible efforts to avoid that situation. And it really doesn't look like it, it looks like a Government that is sitting and waiting. And who's going to pay the price? The parents.

Journaliste : Just for... Just how far are you willing to go when it comes to supporting the unions?

M. St-Pierre Plamondon : There's no way that we're going to let go when the Government is trying to make the workers poorer than they were before that negociation. So, that's the minimum stance that they should have on day one of the negociations. It would tell us that they are in good faith. But that's not what's happening.

Journaliste : What are your thoughts on the notaries being concerned that virtual signing is going to disappear? There's a lot of concern amongst the notary community, if you will. I mean, what are your thoughts on it?

M. Paradis : An interesting mention from notaries public. I think the Government should consider whereas the measures meant to be temporary during the pandemic would not be a good mechanism to foster access to justice. So, I think it's a good point made by notaries public and I think we will have a dialogue with the Minister of Justice to see whereas we should make this a permanent measure.

Journaliste :Just on the L.A. Kings, quickly, we heard Mr. Girard arguments this morning for why he did it, why he, you know, still stands by this decision. Do you feel that the Government can back out at this point? And what do you think of his arguments?

M. Paradis : So, we haven't read the contract and we hope there are no penalty clauses, but this is a bad decision, and the contract should be rescinded if at all possible because it's not a good use of public funds. And the long press conference by minister Girard today was giving us new reasons to exactly say the same thing : It's a bad decision.

Mr. Girard said, basically, today, that he had no idea what were the terms of the contract signed for other NHL games in other cities, non-NHL cities. Well, if this was a serious investment, this should have been studied before. He mentioned today that there are 10 % chances that the Nordiques might come back to Québec. If this is the rational behind the contract, where does this number come from? Is it a number that was thrown away to journalists today? We don't know about this. And this is another example of, you know, how easy it is for millionaires and billionaires to access public funds, whereas it is very difficult for food banks, for community groups to access the same funds. So, this is not a petty case, this is not just five to seven million, this is really an illustration of the way... it's not the same thing whereas you have a lot of money or whereas you're a vulnerable person. This is not acceptable.

(Fin à 11 h 50)