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(Onze heures trente-trois minutes)
M.
St-Pierre
Plamondon :Bonjour à tous. D'entrée de
jeu, un mot sur les grèves. C'est un moment qui est difficile pour les parents
aujourd'hui, mais c'est un moment aussi qui est difficile pour les
travailleurs. Il n'y a personne qui veut être en grève. Et j'observe... je m'inquiète
du fait qu'à ce jour le gouvernement aura passé beaucoup plus de temps à
négocier sur la place publique et à faire des communications qu'à s'investir
dans les négociations, donc à tenter d'éviter ce genre de drames là dans les
vies familiales, là, parce que ça paralyse nos vies, la mienne y comprise. Et
je m'inquiète qu'on soit en train de prendre en otage les parents pour
éventuellement se servir d'une grogne très légitime pour ces parents-là dans le
cadre des négociations par exemple pour en arriver à une loi spéciale. Je
réitère que les travailleurs ont raison de ne pas accepter de s'appauvrir, et,
dans ce contexte-là, l'idée de prendre en otage les parents pour essayer de
faire avancer des négociations qui sont bâties sur des mauvaises bases, ça
ressemble à de la négociation de mauvaise foi, et je ne peux que le déplorer.
La responsabilité du gouvernement, c'est d'éviter les grèves et de négocier de
bonne foi en amont, ne pas attendre que tout soit paralysé.
Un autre mot aussi sur les propos de
Geneviève Guilbault dans La Presse ce matin. Essentiellement, elle blâme le
manque d'expertise au ministère des Transports pour justifier que les projets
de transport collectif au Québec n'avancent pas. Et ça, là, c'est vraiment rire
des gens, là. Ce qui est arrivé avec le tramway, c'est que le bureau de projet
de Québec est arrivé avec un projet détaillé, la CAQ a fait dérailler ce
projet-là. Par son incompétence, elle a retiré le dossier et s'est mise à
crayonner elle-même les stations de tramway, a encouru des délais qui nous
coûtent une fortune en raison de l'inflation. Et là on essaie de nous faire
croire que c'est la faute du MTQ, que c'est la faute des fonctionnaires. Tout ça
dans le contexte des négociations dont je viens de vous parler. Ce n'est
vraiment pas sérieux. Il s'agit bel et bien ici de l'incompétence de la
ministre et de son gouvernement et non l'incompétence du ministère des
Transports qui, en fait, dans le dossier du tramway, n'a aucun rapport dans l'histoire.
Rappelons également que de confier tout ça à la Caisse, comme si on n'avait pas
fait les études, il y en a plusieurs, là, comme si on n'avait pas investi déjà
des millions... des centaines de millions de dollars dans des études pour des
projets qui n'ont pas lieu, on voit difficilement comment on va changer de
conclusion, à la nuance près que la Caisse, elle, ce qu'elle veut, c'est la
rentabilité des projets et non pas l'amélioration des transports. Et c'est là
qu'on rentre dans un conflit d'intérêts qui est déplorable compte tenu qu'on a
déjà les études, et que le travail avait déjà été fait. C'est vraiment de l'incompétence
de la CAQ en matière de transport qu'il est question ici, rien à voir avec le
ministère.
Journaliste : ...concernant
la mauvaise foi du gouvernement dans les négociations, donc vous estimez que
les syndicats de leur côté, ils font preuve de bonne foi.
M.
St-Pierre
Plamondon :Tant que l'offre initiale
du gouvernement, c'est d'appauvrir les travailleurs, les syndicats ont
raison... C'est aussi simple que ça. On a un problème d'offre initial puis on a
un problème de ton dans la négociation, où on sent de la part du gouvernement
une volonté de négocier sur la place publique sur la base d'informations
mensongères. Lorsque Sonia LeBel dit que c'est 14,8 % sur cinq ans, c'est
absolument faux. Il n'y a pas de manière de regarder les chiffres et d'arriver
à cette conclusion-là. Pourquoi le gouvernement prend-il plus de temps à
négocier sur la place publique et à désinformer la population que de temps à la
table des négociations? Nous, ça nous inquiète parce qu'aujourd'hui on est en
grève... et c'est les parents... ce sont les parents qui paient le prix de ça.
Journaliste : ...vous vous basez
sur quoi?
M.
St-Pierre
Plamondon :L'offre qui concerne la
très grande majorité des travailleurs, c'est 10,3 %. Pour se rendre à
14,8 %, Sonia LeBel utilise toutes sortes d'artifices, là. Donc, on compte
du temps supplémentaire travaillé. On compte la création de nouveaux postes. On
compte toutes sortes de dépenses... qu'on ramène ça comme s'il s'agissait d'une
augmentation de salaire pour les travailleurs existants. C'est faux. C'est faux,
et je m'inquiète....
Journaliste : ...14,8, le
montant à donner.
M.
St-Pierre
Plamondon :Non. Ça, c'est ce que... c'est
la prétention de Sonia LeBel sur la place publique.
Journaliste : ...le
pourcentage est à combien, là? Un gouvernement du Parti québécois accorderait
une augmentation de combien aux syndiqués?
M.
St-Pierre
Plamondon :Ce n'est pas aux
oppositions de tenter de prévoir l'issue de la négociation. Par contre, ce qu'on
peut demander...
Journaliste : Vous dites que
vous ne voulez pas que les syndicats s'appauvrissent.
M.
St-Pierre
Plamondon :Exact.
Journaliste : Vous dites qu'il
faut avoir le pouvoir d'avoir l'équivalent du coût de la vie.
M.
St-Pierre
Plamondon :Exact.
Journaliste : Alors, vous l'établissez
à quel pourcentage le coût de la vie?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je dis que la position de
départ du gouvernement, et non pas l'issue de la négociation, doit être
minimalement le coût de la vie.
Journaliste : Alors, c'est
combien?
M.
St-Pierre
Plamondon :C'est au moins 13 %
parce qu'en ce moment on est à plus que 4 % au Québec, et les prévisions
les plus optimistes parlent d'un retour graduel vers là, mais ça oscille entre
13 % et 14 %, dépendamment de l'expertise. Allez voir le rapport de
politique monétaire d'octobre de la Banque du Canada. On prévoit 3,5 %
pour 2024. Ce sera probablement plus élevé au Québec. Donc, comme position de
départ, d'être en bas de 13 %, c'est de dire : Nous, notre intention,
c'est de vous appauvrir, on ne peut pas, ensuite, s'attendre à ce que ça se déroule
bien.
Journaliste : Jusqu'où ça
peut aller, ces grèves-là? Jusqu'où vous allez appuyer les gens qui sont dans
la rue? Vous dites que ça perturbe votre vie à vous aussi, là. Jusqu'où vous
êtes prêts à les appuyer?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, je veux dire, ils
méritent notre appui tant et aussi longtemps qu'il n'y a pas une négociation de
bonne foi de la part du gouvernement, tant et aussi longtemps qu'on veut les
appauvrir. Et je veux nommer que le gouvernement me semble très, très lent à
vouloir faire des progrès, de sorte qu'on est en grève aujourd'hui. Est-ce
qu'on se sert de cette grève-là pour essayer... Finalement, est-ce qu'on prend
en otages les parents pour essayer de changer l'opinion publique puis de
renverser ça contre les syndicats? C'est inquiétant de voir qu'il n'y a pas de
progrès ni d'empressement du côté du gouvernement. Et qui en paie le prix? Ce
sont les parents.
Journaliste : M. Arseneau,
vous avez eu une proposition, ce matin, d'aller plus rapidement dans le projet
de loi n° 15. Est-ce que vous allez dire oui? Comment vous l'avez perçu,
ce calendrier-là?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
personnellement, j'étais dans l'étude d'un autre projet de loi, le projet de
loi n° 39, là, sur la fiscalité municipale, mais, effectivement, on a pris
connaissance, dans les grandes lignes, des ambitions du ministre Dubé, qui
n'ont pas changé, là, si vous regardez ses déclarations du mois de septembre.
L'objectif, pour lui, a toujours été d'adopter le projet de loi n° 15 d'ici
la pause des fêtes. Nous, notre position a toujours été la même, c'est de faire
en sorte que cette réforme-là, elle soit bonifiée, elle soit la meilleure
possible pour les patients et les citoyens du Québec, et qu'on n'a pas à se
sentir ou à se faire bousculer par le ministre pour une question de calendrier.
Et on a moins de la moitié des articles qui ont été adoptés présentement. De
penser que, dans trois semaines, on va pouvoir finir le travail, c'est
optimiste. On va collaborer. Est-ce qu'on va atteindre cet objectif-là? Je
l'ignore, mais ça ne doit pas être la condition sine qua non, là, pour pouvoir
travailler. On ne peut pas, justement, là, travailler et, en commission
parlementaire, essayer d'adopter le meilleur projet de loi possible sous
pression, parce que le ministre a décidé qu'aux fêtes bien, il allait passer à
autre chose.
Journaliste : Donc, vous vous
sentez bousculés par ce calendrier-là?
M. Arseneau : Bien, en fait,
il y a une pression que le ministre veut appliquer, puis, évidemment, nous, on
ne sent pas cette pression-là, là, de la part ni des citoyens, ni du public, ni
des employés, ni quoi que ce soit. Je pense que ce que les gens voulaient
éviter, là, c'est les bouleversements d'une grande réforme. Le gouvernement a
choisi d'y aller tête baissée. Que cette réforme-là soit la meilleure possible
en temps voulu, en temps utile.
Journaliste : ...sur le fond,
est-ce que c'est réaliste d'adopter ça en 60 heures?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
on voudrait adopter, dans la dernière semaine des travaux intensifs, presque
autant d'articles qu'on a faits durant les 180 heures, là, qu'on a passées sur
le projet de loi depuis le mois d'août. Ça me semble - je vais dire un
euphémisme - très optimiste.
Journaliste : Donc, c'est possible.
Vous n'avez pas dit que c'était impossible.
M.
St-Pierre
Plamondon :Tout est possible, mais il
y a un prix, c'est de bâcler un travail dans le cadre d'un projet de loi,
rappelons-le, où les lumineux rouges s'allument, là, pas juste les six premiers
ministres qui ont signé une lettre, là, plein d'intervenants qui viennent
dire : Il y a plusieurs dangers à ce projet de loi là. Et le gouvernement,
au lieu de réagir avec prudence, en disant : Bien, O.K., on va prendre un
peu plus de temps, on va s'assurer qu'on vise juste, accélère pour, vraiment,
fermer le couvercle le plus rapidement possible. Donc, on augmente le risque
d'un projet de loi qui aura des lacunes. Il n'y a pas de justification.
C'est-à-dire que rien n'empêche de prendre quelques mois de plus, pour être
certains de ne pas commettre d'erreurs irréversibles.
Journaliste : Avez-vous
l'impression, justement, que le ministre pose un peu ses pions vers le bâillon,
en disant : Écoutez, là, on a fait 180 heures...
M.
St-Pierre
Plamondon :Ce sont des délais qui sont
artificiels, compte tenu de l'autre session qui suit, où est-ce qu'il y a de
l'espace pour bien faire le travail. Donc, oui, on crée une circonstance
artificielle de pression. Ça n'augure pas bien, compte tenu de tous les
lumineux rouges, toutes les interventions, qui nous demandent d'être prudents.
Journaliste : Est-ce que le
Parti québécois va accepter... les députés du Parti québécois vont accepter
l'indexation à votre salaire?
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui, donc, il faut vraiment
distinguer le mécanisme d'indexation de la hausse. Lorsqu'il est question d'une
indexation, ce qu'on veut, finalement, c'est de ne plus se retrouver dans des
situations où les élus veulent faire du rattrapage ou veulent se placer comme
juge et partie de leur salaire, là. Donc, idéalement, il y a un mécanisme
d'indexation qui fait qu'on ne retournera plus dans ce genre de débat là. Donc,
oui, ça prend un mécanisme d'indexation. Ça, ça me semble évident.
Journaliste : Demandez-vous
au gouvernement de reculer sur les Kings?
M.
St-Pierre
Plamondon : Ah! oui, oui. Je veux dire, écoutez, là, j'ai
écouté le point de presse du ministre Girard avec beaucoup d'attention. Il dit
la vérité sur les Canadiens de Montréal : c'est trop facile d'arriver,
après coup, puis dire : Nous autres, on vous aurait fourni des games, des
joutes gratuites, après. Donc, là-dessus, il dit vrai, mais là où il ne dit pas
vrai, et c'est grave, c'est... il dit : Non, on ne peut pas comparer avec
tous ces autres matchs à Moncton ou à Stockholm, où des vraies équipes de la
ligue nationale sont allées jouer pour zéro dollar. Il n'est pas capable
d'expliquer que nous, au Québec, il faut dépenser 5 à 7 millions pour
enrichir des franchises déjà multimillionnaires. Il n'y a aucune logique à ça.
Et ce n'est pas sans faire penser aux
critiques d'absence de prévision dans le cas de Northvolt puis de toutes sortes
de dépenses. Rappelez-vous, là, des 10 millions pour la bijouterie Birks, puis
on n'a jamais su pourquoi. Rappelez-vous des 68 millions pour 10 entreprises
secrètes, Fitzgibbon distribuait ça pendant la pandémie... M. Fitzgibbon
distribuait ça pendant la pandémie. Les 55 millions pour les dirigeables Flying
Whales. C'est drôle, comment on peut dépenser de manière téméraire pour
certains sujets qui ne sont pas essentiels, à la CAQ, puis, ensuite, quand ça
compte vraiment, comme nourrir des gens, notre monde, ça, par contre, tout est
lent puis tout est très sérieux. La population a raison de se poser des questions,
et nous avons le devoir de poser les questions. Vous allez me voir en Chambre
là-dessus.
Journaliste : Croyez-vous à
ça, vous, là, 10 % des chances qu'il y ait une équipe à Québec qui
revienne?
M.
St-Pierre
Plamondon : Bien, moi, je n'ai pas de boule de cristal des
Nordiques, là. Ce que je sais, c'est qu'il n'y a aucun lien de cause à effet
entre lancer des fonds publics par la fenêtre pour faire venir les Kings de Los
Angeles... Une chance qu'il y a Philippe Danault, parce que, moi qui aime le
hockey, c'est le seul joueur que je peux nommer de cette équipe-là. Et ce sont
des matchs présaison. Essayer de faire un lien entre ça et les Nordiques... En
tout cas, d'autres villes l'ont obtenu pour zéro dollar, l'ont eu gratis, et je
n'ai entendu aucune justification de pourquoi, nous, au Québec, on est ceux qui
donnons des fonds publics pour exactement le même produit.
Journaliste : Allez-vous
demander un bris de contrat avec les Kings?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, je n'ai pas lu le
contrat. Moi, ce que je veux, c'est un retrait, une rétractation du
gouvernement, mais, évidemment, là, ça implique une négo à l'amiable j'imagine,
avec les Kings, qui, de toute façon, eux, ont besoin d'un amphithéâtre, hein?
Rappelons-le, l'amphithéâtre ne fonctionne pas, puis c'est nous qui les
dépannons avec un marché de hockey qui a le potentiel de remplir l'aréna. Donc,
ils iraient où, sinon, tu sais? Pourquoi on paierait pour ça? Il y a
vraiment... Il n'y avait pas d'explication très claire ni précise de la part du
ministre Girard sur la logique de cette dilapidation de fonds publics.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste
: You used
the term a few times, «being taken hostage», when it comes to the strikes. Are
you saying in the sense it's the Government that's taking parents hostage?
What's your message on that today?
M.
St-Pierre
Plamondon : Well, it looks like the Government was not in a
hurry to move forward in those negociations, and the end result is that parents
now are stuck with the problem. And I fear that the Government is hoping for a
certain legitimate anger from the parents to try to use that in a negociation
where there current stance is to impoverish the workers. So, that's not fair,
that's not negociation in good faith. And it needs to be said : Parents
should not be taken hostage for negociation tactics, and the Government should
have made possible efforts to avoid that situation. And it really doesn't look
like it, it looks like a Government that is sitting and waiting. And who's
going to pay the price? The parents.
Journaliste
: Just
for... Just how far are you willing to go when it comes to supporting the
unions?
M.
St-Pierre
Plamondon : There's no way that we're going to let go when the Government
is trying to make the workers poorer than they were before that negociation.
So, that's the minimum stance that they should have on day one of the negociations.
It would tell us that they are in good faith. But that's not what's happening.
Journaliste
: What are
your thoughts on the notaries being concerned that virtual signing is going to
disappear? There's a lot of concern amongst the notary community, if you will.
I mean, what are your thoughts on it?
M. Paradis : An interesting
mention from notaries public. I think the Government should consider whereas
the measures meant to be temporary during the pandemic would not be a good
mechanism to foster access to justice. So, I think it's a good point made by notaries
public and I think we will have a dialogue with the Minister of Justice to see
whereas we should make this a permanent measure.
Journaliste
:Just on the L.A. Kings, quickly, we heard Mr. Girard arguments this
morning for why he did it, why he, you know, still stands by this decision. Do
you feel that the Government can back out at this point? And what do you think
of his arguments?
M. Paradis :
So, we haven't read the contract and we
hope there are no penalty clauses, but this is a bad decision, and the contract
should be rescinded if at all possible because it's not a good use of public
funds. And the long press conference by minister Girard today was giving us new
reasons to exactly say the same thing : It's a bad decision.
Mr. Girard said,
basically, today, that he had no idea what were the terms of the contract
signed for other NHL games in other cities, non-NHL cities. Well, if this was a
serious investment, this should have been studied before. He mentioned today
that there are 10 % chances that the Nordiques might come back to Québec. If
this is the rational behind the contract, where does this number come from? Is
it a number that was thrown away to journalists today? We don't know about
this. And this is another example of, you know, how easy it is for millionaires
and billionaires to access public funds, whereas it is very difficult for food
banks, for community groups to access the same funds. So, this is not a petty
case, this is not just five to seven million, this is really an illustration of
the way... it's not the same thing whereas you have a lot of money or whereas
you're a vulnerable person. This is not acceptable.
(Fin à 11 h 50)