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Point de presse de M. Jean-François Roberge, ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Thursday, November 23, 2023, 9 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures deux minutes)

M. Roberge : Bonjour. Je suis ici, ce matin, pour offrir la réaction officielle du gouvernement du Québec face à l'insulte qu'on s'est fait faire, hier, par le ministre Marc Miller, par le gouvernement fédéral. Je vais le citer : Je n'ai pas un 400 millions qui traîne ici. «Je n'ai pas un 400 millions qui traîne ici», a-t-il répondu au gouvernement du Québec, qui veut se faire rembourser, de manière totalement légitime, les dépenses encourues par les Québécois pour l'accueil des demandeurs d'asile. En ce moment, la politique du fédéral, c'est : Je décide, tu paies. Je me targue d'être le pays le plus généreux, j'accueille toute la misère du monde, tu paies. Payez, les Québécois. Ça n'a aucun sens. Ce n'est absolument pas une politique qui est responsable. Ça place le Québec dans une position qui est intenable.

On le sait, la capacité d'accueil du Québec est dépassée depuis fort longtemps. On a obtenu, à force de négociations, à force de travail acharné, la fermeture du chemin Roxham. Tant mieux, tant mieux. Mais après, le gouvernement fédéral, qu'est-ce qu'il a fait? Il est allé revoir ses politiques d'immigration, il est allé revoir sa manière de distribuer les visas pour en distribuer plus et davantage, avec moins de vérifications, ce qui fait que, finalement, la fermeture du chemin Roxham n'a pas donné grand-chose, parce que, maintenant, ça se passe à l'aéroport, avec la bénédiction du gouvernement fédéral. Et le Québec reçoit bien plus que sa part des demandeurs d'asile canadiens. Dans les 10 premiers mois de l'année 2023, le Canada a reçu 112 780 demandeurs d'asile, et le Québec a reçu 53 973 de ces personnes-là. 48 % des demandeurs d'asile au Canada arrivent au Québec.

Je vous répète que le Québec, c'est un peu plus de 22 % de la population québécoise. Donc, on reçoit plus du double, on les accueille, c'est difficile, ça pose toutes sortes de problèmes, de logement, notamment. Puis, quand on se revire vers Ottawa, celui qui nous impose ceci, on se fait dire : Je n'ai pas un 400 millions qui traîne ici. Écoutez, ça frôle l'hypocrisie, c'est totalement inacceptable. Le gouvernement canadien, Ottawa, doit reprendre le contrôle de ses frontières, doit assumer ses responsabilités, doit, d'abord, réduire le nombre de demandeurs d'asile qu'on accueille. Le Québec a toujours été une terre d'accueil, mais il y a quand même des limites. Ottawa doit mieux répartir ces demandeurs d'asile là à la grandeur du Canada. Ce n'est pas normal que le Québec, qui représente à peu près 22 % de la population canadienne, accueille plus de 48 % des demandeurs d'asile. Je veux dire, personne de raisonnable ne va contester ça.

Donc là, c'est le temps de se ressaisir. J'espère que le gouvernement canadien, et, en particulier, M. Miller, va revenir sur ses paroles, va revenir sur Terre, va accepter de donner... de rembourser des frais à hauteur de 461 millions, ce qui est dû aux Québécois.

Journaliste : C'est quoi, votre rapport de force vis-à-vis Ottawa, M. Roberge, en immigration particulièrement? Ça fait plusieurs refus que vous essuyez de la part du fédéral, tant de M. Miller que de M. Trudeau. Donc, c'est quoi, votre rapport de force?

M. Roberge : Il n'y a pas que des refus quand même. Il faut faire attention. Je pense que, lorsqu'on se fait entendre de manière forte et claire, on a une résonnance. Je vous ai parlé tout à l'heure du chemin Roxham. Ça a été une victoire, quand même, pour le Québec et les Québécois. Après ça, Ottawa, je pense, a commis d'autres bévues, mais on a été entendus cette fois-là. On a été entendus d'autres fois, quand on s'est fait rembourser aussi des frais pour l'immigration massive qu'on a reçue. Donc, quand Ottawa prend de mauvaises décisions, on les dénonce, on se fait entendre. C'est déjà arrivé par le passé. Moi, j'ai confiance que ça va arriver encore. Mais honnêtement ce n'est pas normal qu'on ait à se fâcher, ce n'est pas normal qu'on ait à lever le temps pour se faire rembourser.

Journaliste : Vous dites que c'était une victoire puis vous venez de dire que ça n'a pas donné grand-chose, finalement.

M. Roberge : Bien, écoutez, c'était une victoire. C'était la bonne chose, de fermer...

Journaliste : ...

M. Roberge : C'était une bonne chose, de fermer Roxham. C'était une mauvaise chose, après, de... je vous dirais, de revoir les visas de manière à ce que, finalement, il arrive autant de personnes par une voie différente.

Journaliste : ...

M. Roberge : Pardon?

Journaliste : On en est au même point, je ne sais pas, six mois plus tard.

M. Roberge : Bien, une fois que ceci est fait, il faut qu'il y ait une meilleure répartition des demandeurs d'asile puis il faut qu'Ottawa paie sa juste part. Écoutez, c'est inévitable.

Journaliste : Est-ce que Marc Miller est provocateur avec le Québec? Ça fait quelques fois, là, l'histoire de nier le déclin du français. Là, il parle du 400 millions qu'il n'a pas, qui ne traîne pas à Ottawa. Est-ce que vous le trouvez... vous trouvez qu'il est provocateur avec Québec?

M. Roberge : Mais je pense que la déclaration d'hier était une déclaration maladroite, puis je lui donne aujourd'hui la chance de se reprendre.

Journaliste : Pourquoi on ne sent pas la même grogne que vous chez votre collègue à l'Immigration, Mme Fréchette, quand il est question...

M. Roberge : Ah! je ne suis pas d'accord, je ne suis pas d'accord. On se concerte. La ministre de l'Immigration et moi, on travaille les dossiers vraiment en collégialité, en duo. Souvent, on s'appelle lorsqu'on parle aux ministres fédéraux. Lorsqu'elle va parler à un ministre fédéral, on se parle avant. Même chose quand c'est moi, avant de faire une rencontre avec le gouvernement fédéral, on se parle avant. On se concerte, on rédige les lettres du gouvernement ensemble. Donc, on travaille en équipe.

Journaliste : Pourquoi elle n'est pas là ce matin? Parce que la dernière chose qu'on l'a entendue dire là-dessus, c'est qu'elle demandait à Ottawa une prise de conscience. Pourquoi elle n'est pas là ce matin?

M. Roberge : Elle est en mission gouvernementale ce matin, Mme Fréchette.

Journaliste : Mais elle partage votre avis sur la question.

M. Roberge : Absolument. Je parle aujourd'hui au nom du gouvernement québécois, en parfaite corrélation avec ma collègue, évidemment. Il n'y a aucune dissonance, donc. Le problème, c'est qu'Ottawa, en ce moment, est en dissonance avec lui-même. C'est ça, le problème, ils prennent une décision, ils ne sont pas capables d'assumer. C'est comme si je faisais l'épicerie, puis, pendant que je fais l'épicerie, «let's go», j'en mets des choses, dans mon panier, je remplis mon panier à ras bord, j'arrive devant la caissière, puis je dis : Bien là, je n'ai pas d'argent dans mon portefeuille, moi, là, je ne suis quand même pas pour payer ça, ce panier-là. Bien là, c'est ça qu'Ottawa fait en acceptant des gens de manière inconsidérée, puis se revire vers nous : Bien là, pensez-vous que j'ai l'argent pour assumer mes responsabilités? Bien, la bonne réponse, c'est oui, vous avez l'argent pour assumer vos responsabilités.

Le Modérateur : Rapidement. On va passer en anglais.

Journaliste : Vous avez parlé de légiférer pour étendre la loi 101 aux centres de formation professionnelle, si c'est possible, d'avoir des détails là-dessus. Est-ce que vous préparez un projet de loi? Est-ce qu'on peut s'attendre à ce qu'il soit déposé, je ne sais pas, moi, la session prochaine?

M. Roberge : C'est une bonne question. En réalité, ce qu'on voit, c'est que, depuis 1977, la charte, la loi 101 s'applique aux jeunes jusqu'à 16 ans, ça ne touche pas la formation générale des adultes, ça ne touche pas la formation professionnelle. Dans la mesure où il y avait très peu de personnes qui fréquentaient ces deux types de formations, là, en anglais, en provenance directe d'immigration, c'était peut-être moins un problème, mais là les chiffres ont changé, la donne a changé. Puis il faut maintenant s'intéresser à cette question-là. Moi, j'ai demandé à mon ministère, j'ai demandé à ma sous-ministre de documenter la chose parce que je pense qu'en ce moment ce qui se passe, c'est inquiétant. Donc, je ne veux pas m'avancer plus loin que ça, mais je vais vous revenir très, très bientôt pour prendre une décision éclairée.

Journaliste : Merci.

Journaliste : We saw in the federal economic update that they also have perhaps even less money than Québec, that might... Is that possibly why, suddenly, he is saying he doesn't have the $400 millions, Mr. Roberge? And you say: This is insulting.

M. Roberge : The federal Government has to take the responsibilities. They decided to accept a lot of asylum seekers, they can't say: Well, we don't have money for that, we don't have money for them, we don't have money for Quebeckers who pay to accommodate them, to feed them. It's not an option, you know. When you decide something, you have to assume.

Journaliste : So, you are saying... in French, you said, it was an insult what he said.

M. Roberge : Well, the response of the federal Minister in Immigration is unacceptable. This reaction is absurd. Quebeckers are paying for Ottawa's lack of responsibility right now and this has to end.

Journaliste : Is it hopeless that Québec will ever... I remember Québec is still asking for money for compensation from the ice storm in 1998, and that money never came in. Do you think this money will ever show up?

M. Roberge : I think, we'll succeed. I'm confident.

Journaliste : Are you talking to them?

M. Roberge : Yes, yes. Of course, we are talking to them, it's my job. Thank you. Merci.

(Fin à 9 h 11)

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