Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huite heures une minute)
M. Bouazzi : Bon matin, tout
le monde. Bien, moi, je vais revenir d'abord sur les échanges qu'il y a eu avec
Sabia. C'étaient des échanges très instructifs. Suite à nos échanges,
justement, on a parlé des tarifs d'électricité, et puis du fait qu'il avait
simulé le fait de les bloquer à 3 % jusqu'à 2035. On a aussi parlé des
19 % des personnes pauvres au Québec qui n'ont pas accès à toutes les
politiques qui permettent d'optimiser leur énergie. On a parlé de la question
de la dénationalisation d'Hydro-Québec, de la compagnie TES Canada,
particulièrement. On a parlé de réconciliation avec les Premières Nations. 4 heures
et demie très instructives.
Ceci étant dit, c'est un projet de 182 milliards de
dollars. Pour mettre en perspective, c'est 20 000 $ par Québécois,
sur les 9 millions de Québécois que nous sommes. On pense que 4 heures
et demie n'est absolument pas suffisant pour que les Québécoises et Québécois
comprennent exactement tous les enjeux qui entourent cette... ce plan-là, ce
plan d'action là. Hier, on était avec une centaine d'organisations qui
mettaient la base d'un dialogue national sur la transition énergétique. Leur
demande historique, c'est d'avoir un BAPE générique où le plan en tant que tel
va être étudié, où les scientifiques, où la société civile va pouvoir s'exprimer
sur ce plan-là. On pense que, par transparence pour les Québécoises et les
Québécois, il est important que ce dialogue-là ait lieu.
M. Cliche-Rivard :
Merci, Haroun. Bonjour, tout le
monde. Aujourd'hui, je vais vous parler du p.l. no 15, mais aussi
d'immigration. Je débute avec une pensée pour la situation catastrophique qui
reprend aujourd'hui au Proche-Orient. Malheureusement pour les civils, c'est le
retour vers l'enfer après une pause qui nous avait, tous, donné espoir. Je ne
peux que penser aux victimes du conflit ce matin et je rappelle qu'il faut un
cessez-le-feu permanent dans le conflit.
Pour le p.l. no 15, à une semaine de
la fin des travaux, la CAQ a refusé hier de s'engager à ne pas imposer de
bâillon. Vous l'avez vu comme moi au salon bleu. Pourtant, le projet de loi est
imparfait, et encore très tard hier soir, il y avait plusieurs amendements qui
étaient acceptés par le gouvernement. Donc, je pense que c'est la preuve que le
projet de loi est perfectible. Ce qui m'inquiète grandement, c'est qu'on ne
nous permette pas de faire notre travail jusqu'au bout puis qu'il y ait encore
plusieurs erreurs, plusieurs imperfections dans le p.l. On le voit jour après jour,
là, avec toutes les modifications. C'est d'ailleurs tout ce que les membres ou
plusieurs membres de la société civile sont venus nous dire hier, à
l'Assemblée. Je rappelle qu'il n'y a aucune urgence à adopter le p.l.
no 15. Ce n'est pas le p.l. no 15 qui ramène des travailleuses dans
le réseau, ce n'est pas le p.l. no 15 qui améliore les conditions de
travail dans le réseau. Donc faisons le travail comme il faut, allons jusqu'au
bout du processus législatif démocratique. Puis je redemande au gouvernement
aujourd'hui de s'engager à ne pas bâillonner le 15.
Je suis venu sur l'immigration. Hier,
Radio-Canada nous a appris qu'il y avait 122 000 personnes
sélectionnées dans l'inventaire. Et donc, ça, c'est des gens qui ont respecté
tous les critères du Québec, qui ont déposé leur demande régulièrement, qui ont
obtenu leur sélection, qui ont payé leurs frais et qui doivent attendre en
raison d'une gestion catastrophique de la CAQ. Comme je l'ai dit en
consultation, la CAQ n'a aucun plan crédible, n'a aucune solution pour régler
les inventaires. Et ça, ça fait qu'en ce moment on a plus du double du seuil
annuel, là, notre cible annuelle, là. Il y a des débats sur les chiffres de ce
que la CAQ prévoit, mais, mettons, entre 50 000 et 60 000. On est à
plus du double du seuil annuel en inventaire. Et ça, ça fait en sorte que dans
certaines catégories, notamment les familles, il y en a qui vont attendre trois
ans. Mais on apprenait cet été aussi qu'il y en a qui vont attendre
10 ans, puis d'autres 25 ans selon les catégories. Alors, c'est une
gestion inacceptable de nos inventaires puis des gens qui ont choisi le Québec,
qui se sont qualifiés, qui ont respecté les critères, puis qu'on fait attendre
maintenant des années avant de leur donner la résidence permanente.
Journaliste : ...M. Cliche-Rivard,
est-ce que vous croyez que le projet de loi sur la réforme de la santé peut
être un frein au règlement des négociations, là, compte tenu, entre autres, de
ce qu'est venu dire l'APTS, hier, et que la FIQ laisse entendre au niveau de la
gouvernance syndicale? Est-ce que vous croyez que ça peut peser dans la
balance, dans le règlement?
M. Cliche-Rivard : Bien,
j'espère vraiment que non, mais c'est effectivement une des choses que j'ai
entendues. Là, il y a une déstabilisation, c'est clair. Le ministre nous a
rappelé qu'il fallait, ou il nous a dit à plusieurs reprises qu'il fallait
dissocier les deux. Mais en pleine négociation, il y a des syndicats qui se
font dire qu'ils perdent des milliers de travailleurs dans leur catégorie
d'emploi. Donc, je ne suis pas prêt à dire que ça favorise ou que ça améliore
non plus, là. Donc, je vais laisser la chance au ministre, là, la chance au
coureur, mais disons que, sans vouloir entrer dans le jeu, que ça n'aide pas,
je ne vois vraiment pas comment ça favorise les relations en ce moment, là,
dans la négociation.
Journaliste : Le ministre a
envoyé un message très clair à la FIQ, hier, en disant que c'était... c'était
difficile, ardu, qu'il leur demandait de lâcher du lest, là. C'est un peu le
message qu'il a passé hier, là.
M. Cliche-Rivard : Puis
ce matin ou, en tout cas, en fin de journée, je pense que j'ai compris de la
FIQ qu'ils ne comprenaient pas pourquoi ils étaient, comme ça, identifiés sur
la place publique. Et puis je pense qu'ils ont identifié qu'ils étaient à
collaborer. Moi, je ne suis pas à la table de discussion, là. Je ne suis pas à
la table de négociation. Qui dit vrai? Qui dit quoi? Je ne le sais pas. Ce que
je demande, par contre, pour les Québécois et Québécoises, c'est qu'il y a une
offre qui fonctionne puis qu'on règle ça le plus vite possible, parce que ça...
Ça, ça peut avoir un impact sur les soins. Ça, ça peut avoir un impact sur les
travailleurs dans le réseau, bien plus que le p.l. no 15. Alors, pour moi,
c'est là où tout l'accent et puis tous les efforts devraient être mis
quotidiennement pour qu'on ait une résolution du conflit de travail le plus
vite possible.
Journaliste : Est ce que...
devrait suspendre sa grève générale illimitée?
M. Cliche-Rivard : Là,
je veux vraiment laisser aux gouvernances syndicales le choix de leur
stratégie, là. Mais moi, ce que j'appelle vraiment, puis je les appelle, les
deux parties, le plus vite possible, j'espère, à accentuer les négociations,
puis à trouver des solutions pour les Québécois et les Québécoises. Il est
évident que les Québécois et Québécoises sont derrière ceux qui font la grève
en ce moment, derrière les profs, derrière les infirmières. Ça, je veux dire,
c'est indubitable. Puis je pense que les gens, là, l'ont compris plus que
jamais, que nos réseaux publics tenaient... En fait, c'est eux qui les tenaient
à bout de bras. Donc, le gouvernement, je pense qu'ils ont un mandat de régler.
Il faut régler, il faut trouver des solutions. J'espère vraiment que les
prochains jours vont être positifs, qu'ils vont nous permettre d'arriver à une
fin du conflit. Mais là, après ça, de la gestion d'une négociation syndicale,
là, je n'entrerai pas là-dedans.
Journaliste : Est-ce que
placer 300 000 $ en publicité pour le gouvernement, c'est de l'argent
bien placé?
M. Cliche-Rivard : Bien,
écoutez, ce qui est évident, à mon humble avis, c'est que les citoyens et
citoyennes, je le redis, là, appuient les gens. Donc, ils pourraient investir
400 000 $, 500 000 $, 600 000 $, les gens sont
derrière les travailleurs, travailleuses. Donc, dans cette nature-là, à mon
humble avis, moi, ce n'est pas là où j'aurais mis l'argent. Je pense qu'on
gagnerait davantage à avancer avec des propositions qui vont nous permettre
d'avoir une résolution du conflit. Les gens, les Québécois et les Québécoises,
là, on l'a répété, je pense que c'est huit sur 10, à 80 %, sont derrière
les travailleurs, travailleuses. Alors, je pense que cette bataille là de
l'opinion publique, ils l'ont gagné puis ce n'est pas un sondage ou des
publicités qui vont changer ça.
Journaliste : Est ce que ça a
des chances, par contre, de glisser plus ça va avancer?
M. Cliche-Rivard : C'est une
bonne question, mais je pense que 80 %, c'est excessivement fort, là, on
n'a pas vu ça souvent, pour être franc, là. Donc, je pense que les gens ont
fait leur camp. Évidemment, ça va dépendre de comment les gens se comportent
puis comment les deux partis se comportent, là, je ne suis pas garant de l'avenir.
Mais dans le momentum actuel, on ne voit pas de décroissance, alors je ne peux
pas le prévoir. Moi, je ne peux pas prédire que ça va se passer.
Journaliste : Pour revenir
sur le dossier de l'énergie, là. Hier, vous disiez craindre une dénationalisation
au Québec. Avez vous été rassuré par le plaidoyer de M. Sabia et des
propos de M. Legault hier?
M. Bouazzi : Non, et on va
rester très vigilants. Il faut comprendre que l'histoire d'Hydro-Québec, c'est
une histoire de nationalisation où on s'approprie cette richesse-là depuis
maintenant déjà 25 ans. Ça avait commencé par le Parti québécois, continué
par le Parti libéral et maintenant par la CAQ. Déjà, il y a la production
d'énergie à travers les éoliennes qui se fait au complet en faisant appel au
privé, comme si mettre des turbines dans l'eau, on était très bon à
Hydro-Québec, mais les mettre dans le vent, c'était compliqué. Ça fait qu'il y
a déjà un pas qui a été fait. Et puis on voit aujourd'hui, maintenant,
carrément... hier, les explications de M. Fitzgibbon qui nous dit qu'une
éolienne à Saint-Tite ou à Sainte-Thècle, c'est juxtaposé à un terrain d'usine
qui se retrouve à Shawinigan et qu'il n'y a aucun problème de transport.
Il faut comprendre aussi qu'il y a
d'autres questions qui se posent, hein? Le vent, c'est un bien qui nous
appartient à toutes et tous, là. Tu sais, avant, on parlait de gisements de
pétrole, maintenant on parle de gisements éoliens. Est-ce qu'on fait payer
l'exploitation de ces gisements-là au privé sous prétexte d'autoproduction?
C'est c'est très, très inquiétant que ces gisements-là — parce qu'ils
sont finis, hein, ce n'est pas infini, le vent qui se balade au Québec, là — qu'on
les passe comme ça sur un territoire de 200 kilomètres carrés.
Journaliste : Pardon? Le vent
n'est pas infini au Québec.
M. Bouazzi : Les gisements,
oui, bien sûr. C'est comme le pétrole, c'est-à-dire que le...
Journaliste : ...va mourir,
c'est ça?
M. Bouazzi : Non,
c'est-à-dire qu'on ne peut pas mettre... Évidemment qu'il y a du vent,
heureusement, c'est pour ça qu'il y a des éoliennes, mais le problème, c'est
qu'une fois qu'on a mis des éoliennes pour le privé là où il y a du vent, bien,
on ne peut plus en mettre pour le public là où il y a du vent parce qu'il y a déjà
des éoliennes. C'est une ressource finie.
Journaliste : ...un monopole
pour vous, là, ça veut dire qu'Hydro-Québec va se priver de revenus parce qu'il
permet à l'entreprise privée d'aller installer des parcs éoliens qui vont
appartenir au privé, là. Donc, on retourne aux mini centrales puis c'est des
minis centrales éoliennes, là. Est-ce que mon image est bonne?
M. Bouazzi : Bien oui, elle
est permise actuellement. Si c'est sur le terrain même, si j'achète un terrain
et que j'y mets une éolienne pour ma production, c'est normal, c'est produit.
Si je la mets juste à côté qui est collée à mon terrain, c'est normal, ça
existe aujourd'hui, c'est prévu dans la loi. Si je la mets à 40 kilomètres
ou 200 kilomètres à la ronde, où je donne ces gisements-là à du privé pour
ma production, nous, on pense effectivement que c'est une cassure non seulement
sur le fait qu'on exploite ce vent-là, mais aussi sur le transport. Le
transport d'électricité, la distribution dans la loi, c'est un monopole
d'Hydro-Québec et on est très, très inquiets, surtout quand on voit le parti
pris annoncé...
Journaliste : ...compris
qu'Hydro hier n'allait pas aller devant les tribunaux pour dire qu'une
entreprise peut installer des éoliennes à la distance qu'elle veut pour s'alimenter.
M. Bouazzi : Oui,
c'est-à-dire que, si on entend ce qui a été dit hier, on a le droit de mettre
une éolienne à la Côte-Nord et ramener un câble jusqu'à Montréal, et que ça ne
touche pas au monopole d'Hydro-Québec. Nous, on se permet d'être très inquiets
face à ça, surtout qu'il y a quand même une différence entre ce qui a été dit
par Sabia, qui a dit que c'était nouveau, que c'était de l'innovation et qu'il
fallait faire ça avec... qu'il fallait prendre... je ne sais plus le mot qu'il
a dit, mais en gros, être prudent. Et de l'autre côté, Fitzgibbon qui a
dit : Préparez vous, il va y avoir de ça partout. Nous, on pense que c'est
dangereux et, encore une fois, on pense que l'électricité est un bien public,
le vent est un bien public et qu'il ne faudrait pas casser ce monopole-là. Vous
savez, encore une fois, 182 milliards de dollars d'investissement,
c'est beaucoup d'argent. Il y a des gens qui vont devoir payer pour ça. Et,
entre autres choses, vendre l'électricité au privé est une manière de le payer,
si on permet au...
Journaliste : La même logique
pourrait s'appliquer avec l'énergie solaire. Est-ce que vous avez la même
crainte pour ce type d'énergie là?
M. Bouazzi : 100 %. Si
quelqu'un met des panneaux solaires sur son toit, c'est une très bonne idée. Si
une usine le met sur son toit, c'est une très bonne idée. Si on se met à avoir
des kilomètres de panneaux solaires et amener des câbles sur 30, 40 kilomètres
pour fournir une usine. On pense que c'est contraire au monopole d'Hydro.
Journaliste : D'un autre
côté, là...
M. Bouazzi : Puis,
excusez-moi, la question, aussi, c'est de pouvoir avoir un réseau qui
fonctionne. Ce n'est pas pour rien, je veux dire, rappelez-vous les
présentations de René Lévesque, où on avait de l'électricité qui allait un peu
dans tous les sens, avec un réseau très mal conçu. L'idée du monopole du
transport et de la distribution, c'est pour avoir un service de qualité, et on
pense que ce monopole-là est très important pour la suite des choses.
Journaliste : D'un autre
côté, les capitaux privés qui sont investis pour construire, installer,
entretenir des éoliennes... donc, vous, vous dites : Il faudrait dire non
à ça et que le monopole d'État investisse tout cet argent-là? Il n'y aurait pas
un risque, éventuellement, d'augmenter les coûts d'électricité?
M. Bouazzi : Bien, c'est une
question idéologique, c'est une question idéologique. Il y a un parti pris de
ce gouvernement-là pour le privé. Comprenez que, quand on met une éolienne, il
y a une cote à chaque kilowattheure que, nous, on paie, qui va au privé. Cette
cote-là, on peut la garder pour nous.
Deuxièmement, on garantit un prix au privé
pour chacun de ces kilowattheures, c'est-à-dire que tout le risque associé à
cet investissement-là, il est du côté d'Hydro-Québec. Donc, encore une fois, on
privatise les revenus, on socialise les risques. Je pense qu'il est tout à fait
normal pour une société d'État de décider de garder la richesse qui entoure
cette énergie-là pour elle-même.
Maintenant, la situation actuelle fait
qu'il y a du nouveau. On veut développer le privé tous azimuts. On nous
parle... Qu'est-ce qui nous promet que, dans quatre ans... On nous dit :
Bien, en fin de compte, ces éoliennes-là vont fournir le Québec parce que c'est
une bonne idée. On vient de donner un contrat sur 200 kilomètres carrés
d'éoliennes sans appel d'offres. Là, on a fait des... il y a eu toutes sortes
d'appels d'offres. Là, on est en train de parler d'une compagnie qui va mettre
des éoliennes sur... 200 kilomètres carrés d'éoliennes sans appel
d'offres.
Journaliste : ...ce n'est pas
pour vendre l'électricité à tout le monde là, c'est pour son usine, je veux
dire, dans le sens qu'elle produit ces éoliennes pour son courant à elle, ce
n'est pas comme s'ils allaient alimenter la ville de Shawinigan puis alimenter
la Mauricie, là.
M. Bouazzi : D'abord, c'est
notre vent. Je rappelle que 200 kilomètres carrés de vent sur le Québec,
ce n'est pas privé, c'est du vent public, et qu'on vient de donner à une
compagnie privée pour exploiter. Deuxièmement, si on se retrouve... Ces 1 000 mégawatts
dans ce projet-là, si, dans quatre ans, ils nous disent : Bien, en fin de
compte, ça va servir, on va l'acheter pour les réseaux d'Hydro-Québec, bien, on
va l'acheter pour Hydro-Québec, je veux dire, c'est des gros, gros, gros
investissements. Vous savez, une fois que l'éolienne est là, elle peut servir à
d'autres affaires.
Journaliste : Quand M. Sabia
dit : Il n'est pas question de privatiser Hydro, comme il a dit hier,
vous, vous trouvez que ce n'est pas encore assez rassurant, c'est ça?
M. Bouazzi : Nous, on pense
qu'il faut... Je veux dire, 4 h 30 sur un projet de...
Journaliste : ...la question.
Vous avez dit que vous n'étiez pas rassuré.
M. Bouazzi : Oui, exactement.
Exactement.
Journaliste : M. Sabia vous
dit ça, vous dites que ce n'est pas encore assez.
M. Bouazzi : Bien, moi, je
dis qu'on a donné... Alors, juste qu'on se mette d'accord, donc, le vent est un
bien public.
Journaliste : Moi, je reviens
sur ce qu'il a dit, je vous demande...
M. Bouazzi : Oui. Je ne suis
pas rassuré, bien sûr. Bien sûr, je ne suis pas rassuré devant l'historique. Ça
ne suffit pas de le dire, et puis ça ne suffit pas que M. Fitzgibbon le
dise. À date, je dois avouer, depuis que je suis ici, il y a eu plusieurs
affirmations de M. Fitzgibbon. Moi, je me rappelle, aux crédits, l'année
dernière, quand je lui ai demandé pourquoi est-ce que les réglementations du
BAPE allaient changer, alors qu'on ne savait pas que Northvolt allait arriver,
il m'a dit qu'il n'était pas au courant, qu'il ne savait pas... vous pouvez
aller voir la vidéo, qu'il ne savait pas de quoi on parlait. Aujourd'hui, je
peux bien me dire que la parole du ministre de l'Économie... quand il dit qu'il
n'est pas au courant ou que ce n'est pas vrai, bien, on peut se permettre
d'avoir un doute.
Journaliste : Vous n'êtes pas
rassuré par ce que dit M. Sabia ou parce que M. Fitzgibbon est en
arrière?
M. Bouazzi : Ah bien, c'est
clair... alors, ça, c'est un autre point. C'est clair que, moi, je viens d'un
monde où un plan d'action découle d'un plan stratégique et, en général, est
plus court. On a un plan stratégique d'Hydro-Québec sur quatre ans, qui a été
fait par Mme Brochu, et un plan d'action qui dure vraiment beaucoup plus
longtemps, et, clairement, et le ministre, et M. Sabia ont référé aux
politiques du gouvernement du Québec et pas une seule fois au plan stratégique
de Mme Sophie Brochu, qui s'inquiétait qu'on devienne le Dollarama de
l'énergie pour les multinationales étrangères. Force est de constater
qu'évidemment il y a un plan pour qu'on devienne ce Dollarama de l'énergie.
Hier, une des questions que j'ai posées à
M. Sabia, c'est : Il y a 75 % qui sert à décarboner, 25 %
pour les projets joujoux de M. le ministre de l'Économie... il m'a dit :
Bien, moi, je ne fais pas la différence entre le 75 % qu'il décarbone et
le 25 % qui sert à ramener d'autres compagnies ici, au Québec.
Nous, on pense qu'il faut absolument
prioriser la décarbonation. C'est une urgence nationale. Et, évidemment, on est
très, très inquiets devant cette priorisation qui est faite pour notre énergie.
La décarbonation doit passer avant
les mégawatts qu'on donne aux multinationales
étrangères.
Journaliste
: On Bill 15, Mr. Cliche-Rivard, if we can hear you specifically on
the amendments that Mr. Dubé tabled a couple of nights ago regarding the
language of services. Do you have any concerns about this amendment? What's
your stance on…
M.
Cliche-Rivard : Well, obviously, we had many
questions. The MNA from Pontiac, André Fortin and I, we asked multiple
questions, and the minister was not capable of getting full answers at the
moment. So, it was decided by Mr. Dubé to table it and to come forward,
probably today or hopefully next week, to get some detailed answers. There are
some concerns, obviously, and we're hoping that those concerns are answered.
And, depending on what amendment he might show up or depending on the
explanation, we'll be capable of commenting forward, but rest assure that what Minister
Dubé said, the intention was to continue with what was the current situation,
so he stated that no language rights would be violated or obstructed. This is
what the intention was. So, let's make sure this is what happens and that the
amendment that he will put forward hopefully respects what he stated last…
Wednesday, was it?
Journaliste
:
I think it was Tuesday.
M.
Cliche-Rivard : Tuesday, Tuesday. Days are
long, these days, at…
Journaliste
:
Do you believe him when he says that?
M.
Cliche-Rivard : Seeing how many amendments are
accepted and seeing how large the bill is, honestly, I'm willing to accept that
this is something that they probably didn't understand fully, or that they
weren't sure about, specifically considering how many amendments are accepted,
how many… let's give the example with the «fondations», the foundations, they
made some phone calls even yesterday. And the CAQ Government was able to provide
some reassurance and some explanation. And they're about to see if it's
necessary or not to provide some amendments. So, considering the willing… or
they're ready to accept some amendments and some modifications, I'm hopeful
that this is something that they forgot or didn't see clearly. And this is
another example as to how important it is for us to finish our job at Bill 15
and to make sure that every single amendment and every single section are
processed at the commission and not in an expedited manner if the Government
impose closure.
Journaliste
:
Especially when it comes to health, which is such an important aspect, how
concerning do you find the lack of clarity or the perceived lack of clarity, at
least?
M.
Cliche-Rivard : Oh! It's very concerning. And
I want to make sure, and rest assure, we stated it multiple times, that
language rights and the health access are very, very, very important and I
stated this to my very constituents in Saint-Henri—Sainte-Anne and this is why
I asked many questions and the MNA Fortin did the same. And I think the
Government is also sensible, I mean, I'm hoping that the amendments that will
come forward or that the suggestions or the answers that will be put forward by
the legal team will reassure everyone. But yet, it's another example of dozens
or hundreds of pages of amendments that were not taken with any consult of the
people that are being directly targeted by. We can give the example of the
workers. We can give examples of the nurses or people that are changing
categories of… of work categories for the unions. They didn't know. So, same
for the Anglophone community, they were not consulted, there were no
discussions, and this is another example as to why it's so important for us to
finish the job.
Journaliste
:
And specifically with that amendment, there's no recourse, there's no way to…
it back. I mean, if Santé Québec decides, then they decide. So, is that
something you can focus on, or…
M.
Cliche-Rivard : Well, there's three things. I
think, there's… Santé Québec decides, there's the regional committee and
there's the national committee. So, it would take, like, the trifold, that
everybody accepts, which… What I want to make sure is that we keep with what
was actually within the law and we want to make sure that all those
protections… that nothing is taken away and to make sure that people are
reassured within their rights and I'm hopeful that we will go forward with that
and, if not, well, I'm pretty sure the opposition will do the job that we need
to be doing.
Journaliste
:
Mr. Cliche-Rivard, can we be more concise and precise? What's the problem with
Bill 15 for people at home who are not following what you're doing during the
clause-by-clause examination and will hear you and will say: Well, that's your
job to negotiate and receive amendments? Is it your job? Is it normal what's
happening with Bill 15 or it's not normal regarding the fact that it's an enormous bill.
M. Cliche-Ricard: Well, it's the second largest bill of Québec's
recent history. So, just starting with that, I mean, we
haven't seen something like that since the Code civil
du Québec. So, that's the second largest bill; and we are incapable of
finishing it, it seems so. And there are hundreds of amendments that are being
accepted. This is something that, in the recent history, we haven't seen.
Yesterday, we provided a
billboard stating how many amendments and sections are being accepted within
this very bill, and this is something absolutely unique. And there are so many
corrections, there's so many stuff that needs to be adapted every day, that the
direct consequence of us not finishing the job is that there will be a lot of
imperfections, a lot of mistakes, and that this will directly impact the
quality of the bill, and, therefore, the quality of the reform.
Journalist: And as a lawyer yourself, that's not what you want.
M. Cliche-Ricard: Lawyer...
Journalist: You see everything, you see all the imperfections and you're just
like: Wo!
M. Cliche-Ricard: Well, every day, and the Government accepts those amendments. It's not like if the Opposition was putting forward amendments, and amendments and they were denied, and denied, and denied. Those amendments are accepted and, most of the
time, the legislative team of the Government are saying: OK, wait
a minute, we're going to suspend and I'm coming forward with the amendments. So, they are accepting the amendments and the amendments
are getting put forward by the Minister Dubé himself, because his legal team is
saying: Oh, wait a minute, we missed something here.
This is something I
haven't seen in other bills. I haven't been here for a long time, but, I mean,
this is my fourth or fifth bill, I haven't seen that before, that couple of
sections and so many amendments every day are getting accepted by the Minister.
Journaliste
:
And about English-speaking Quebeckers, services to English-speaking Quebeckers.
Mr. Dubé and Mr. Dubé's... are saying the opposite of what… of your fears, it's
like as if we have two different situations here.
M.
Cliche-Rivard : I really want... We tabled it.
We asked all our questions and Minister Dubé said: Let me check on it, and let
me go and see what I can do about it, and let me check and see if what you're
raising and what your concerns are and what the people's concerns are real.
And, if so, let met provide some things. So, I'm going to look forward, I'm
going to look forward of what he's going to present.
Journaliste
:
Ok.But just the 50% of English-speaking Quebeckers, the population, like,
acting...
M.
Cliche-Rivard : He wasn't able to define who,
how, what, where, when, what's 50% of what, of the people in the territory, 50%
of the people receiving the services, when, how, the members of what. He wasn't
capable of providing the answers. So, what he made sure, and which I respect,
is: Let me go back and check the answers and I will give you those answers. If you
are not satisfied with the answers, well, you can argue, but let me first get
my answers. That's what Minister Dubé stated. I am concerned that he did not
have those answers, that he was putting forward that amendment without knowing
directly what he was providing for. However, like Mr. Dubé stated: Let's table
it and allow me to get the answers, I mean, I can only respect at that point.
Merci.
(Fin à 8 h 25)