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Conférence de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

arrestation de la fille du député Amir Khadir

Version finale

Thursday, June 7, 2012, 11 h 20

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(One heures trente trois minutes)

M. Khadir: Alors, bonjour tout le monde. Ce matin, à l'instar d'un certain nombre d'autres étudiants et étudiantes, ma fille Yalda a été arrêtée par la police de Montréal. La police cherche à l'incriminer relativement à des méfaits qui ont été commis lors de l'occupation du bureau de la ministre Beauchamp. La police fait son travail, et les tribunaux trancheront sur la responsabilité des uns et des autres. Tout le monde est égal devant la loi, et ma fille assumera ses responsabilités. Ma fille et moi-même, nous ne sommes pas différents des autres personnes arrêtées ou qui ont reçu des contraventions. Aussi, comme tout le monde, celles et ceux arrêtés ce matin sont présumés innocents jusqu'à preuve du contraire. Mon épouse, Nima Machouf, et moi-même, nous allons assumer, bien sûr, notre rôle de parent et accompagner notre fille dans ce qui lui arrive. J'en profite, d'ailleurs, pour remercier sincèrement tous ceux et celles qui nous ont envoyé des messages de solidarité, notamment Yann Perreau, notamment la Dre Archambault, de Terrebonne, qui parlait au nom de ses collègues. Je les remercie du fond du coeur.
Mais tout cela est vraiment bien peu de choses devant la crise importante que vit le Québec. Notre population affiche une profonde insatisfaction à l'égard du gouvernement libéral. Des centaines de milliers de gens manifestent pacifiquement depuis des mois pour exprimer leur rejet des politiques de ce gouvernement et pour protester contre la loi n° 78, et notre peuple ne se laissera pas distraire, encore moins décourager, par la répression policière ou l'intimidation politique. Notre peuple a montré tout son courage depuis trois semaines en rejetant massivement la loi n° 78 et il va continuer à le faire. Toute cette poussière ne doit pas nous faire oublier que la population du Québec a perdu confiance dans ses institutions à cause de la corruption du gouvernement et d'une partie de la classe politique. La population a perdu confiance dans le gouvernement parce que ses ministres sont continuellement sur la sellette pour les juges post-it, pour les scandales qui touchent les ministres Tomassi, Normandeau, Whissell, Beauchamp et, ces derniers jours, la ministre Courchesne, pour sa gestion désastreuse de ses dossiers, de ses ministères.
Il y a aussi le Plan Nord qui ne satisfait pas la population du Québec qui ne veut pas se satisfaire de quelques miettes en échange de nos ressources naturelles. Il y a la corruption dans la construction, mais aussi dans la gestion corrompue des finances publiques et le patronage, tout le lobbyisme dans l'octroi des permis et des subventions.
C'est pour ces raisons que la lutte étudiante est devenue une lutte sociale. Des couches très diverses de la population sont aujourd'hui impliquées, ce qui entraîne son lot d'actions très diverses, généralement légales et pacifiques. Le gouvernement du Québec a largement contribué, cependant, à dégrader le climat social en refusant tout compromis acceptable avec les mouvements étudiants et en imposant une loi odieuse qui brime les libertés démocratiques.
Ce gouvernement doit prendre acte de la grogne populaire. C'est une erreur si le gouvernement compte sur l'essoufflement des mouvements sociaux et les groupes de citoyens et de citoyennes. Il se trompe. La lutte continue. Elle doit demeurer à la fois ferme et non violente. Le peuple du Québec a le droit de s'exprimer sur son avenir, il a le droit de revendiquer des politiques qui soient fondées sur l'intérêt public, sur le bien commun.
Comme Québec solidaire, moi, je continue d'avoir tout à fait confiance en mon peuple, en sa capacité de se battre avec dignité et conviction. Québec solidaire a toujours affirmé que les gestes de violence et d'intimidation n'ont pas leur place dans la lutte politique, dans le débat politique. Manifestants, militants, politiciens, représentants des médias et autres citoyens doivent pouvoir s'exprimer, exprimer leur opinion sans crainte, peu importe les opinions qu'ils et elles défendent, et nous allons, tous ensemble, rester debout. Merci beaucoup.

La Modératrice (Mme Martine Biron): Questions. Robert Plouffe.

M. Plouffe (Robert): M. Khadir, vous dites que tout le monde doit pouvoir s'exprimer sans crainte, les gestes de violence et d'intimidation n'ont pas leur place. Est-ce que vous avez discuté avec votre fille? Estimez-vous qu'elle a posé des gestes d'intimidation, M. Khadir?

M. Khadir: Je ne crois pas. Pour ce que j'en sais de son militantisme puis de son implication dans la grève de son cégep, le cégep du Vieux-Montréal, non.

M. Plouffe (Robert): En tant que député, ça ne vous met pas un peu, quand même, mal à l'aise de voir qu'on perquisitionne à votre résidence et qu'on arrête votre fille?

M. Khadir: Oui, c'est sûr. Comme tous les citoyens qui ont été arrêtés, molestés, reçu des coups de bâton, perdu un oeil, emprisonnés, intimidés de toutes sortes de façons, oui, c'est très dérangeant, ça rend mal à l'aise. Comme député, c'est très dérangeant, c'est sûr, mais tout le monde est égal devant la loi. S'il y a des gestes répréhensibles qui ont été commis par ma fille, par quiconque d'autre, on doit répondre de nos actes. Alors, la police fait son travail.

La Modératrice (Mme Martine Biron): Julie Dufresne.

Mme Dufresne (Julie): M. Khadir, vous avez aussi dit qu'on ne doit pas se laisser distraire par la répression policière. Est-ce que vous pensez que c'est de ça dont il est question ce matin, que c'est de la répression policière?

M. Khadir: J'ai dit qu'il ne faut pas se laisser distraire de la situation, de la grave crise sociale que connaît le Québec. Ce que j'ai dit, cependant, la population ne se laissera pas décourager ou intimider par la répression policière.
Ce qui s'est passé ce matin, dans les circonstances qui m'ont été rapportées, témoigne simplement d'une opération qui répond à une exigence, j'imagine, légale ou d'enquête. Donc, ça, je n'estime pas que c'est une répression. Ce que j'estime une répression, ce sont les arrestations massives, c'est l'utilisation de gaz, de produits chimiques tel que décrié par le comité sur la torture de l'ONU. Nous avons déposé une pétition aujourd'hui, de la Ligue des droits et libertés, qui témoigne de la préoccupation du comité de la torture de l'ONU qui, depuis 2005, demande aux autorités policières du Québec de cesser d'utiliser des moyens qui sont répréhensibles, suivant les conventions internationales.
Donc, quand on utilise matraque, quand on utilise poivre de Cayenne, on utilise des... on opère des arrestations massives ou surtout quand on introduit une loi abusive comme la loi n° 78 qui repose sur des forces de police, ça, c'est une tentative de répression policière, oui.

Mme Dufresne (Julie): ...vous pouvez nous dire sur l'implication militante de votre fille dans le conflit étudiant?

M. Khadir: Mes enfants ont grandi dans un milieu familial marqué par mes parents, par les parents de mon épouse qui, depuis leur jeune âge, se sont impliqués dans la lutte pour les libertés démocratiques. Mes parents à moi et ses parents, à mon épouse, ont lutté contre la dictature du schah. Moi-même et mon épouse, nous avons lutté contre la dictature religieuse en Iran, la dictature de Khomeini. Nous avons aussi milité dans des groupes sociaux pour la défense des réfugiés iraniens qui sortaient du pays.
Donc, dans ce milieu-là, c'est certain que mes filles, ma grande fille Daria, qui a été impliquée aussi dans des contestations étudiantes et citoyennes, ma fille Yalda, bien, ont une éducation qui les pousse à militer pour la justice, pour l'équité en société, et j'en suis fier.

La Modératrice (Mme Martine Biron): Rhéal Séguin.

M. Séguin (Rhéal): M. Khadir, étant donné le caractère plutôt pacifique des manifestations, surtout depuis un bon mois, depuis que les casseroles sont rentrées en ligne de jeu, est-ce que vous voyez ce qui se passe en ce moment, ces arrestations, ce qui s'est passé aujourd'hui, une instrumentalisation de la police par le politique? Et, si oui, comment vous pensez que c'est mené, tout ça?

M. Khadir: Pour ce qui est de l'arrestation de ce matin, je ne peux pas me prononcer parce qu'il y a sûrement quelque chose que la police détient, puis elle veut confirmer ou incriminer des personnes dans différents méfaits qui ont été commis. Je vous rappelle cependant que, jusqu'à preuve du contraire, ces personnes sont présumées innocentes.
Maintenant, généralement, depuis trois mois, c'est sûr que je trouve regrettable que les forces policières se laissent instrumentaliser par le pouvoir. Ça, c'est regrettable, parce que, quand on voit, par exemple, que des manifestations de casseroles sont tout à fait paisibles, puis ensuite on se ramasse, il y a deux jours, avec 65... ou 60 personnes... 67 personnes arrêtées, ce n'est pas sage. Politiquement, c'est mal avisé. Et tout ça se déroule dans un climat politique. La police de Québec, comme de Montréal, comme ailleurs, doit avoir une vision qui fasse en sorte qu'ils ne se laissent pas instrumentaliser par le pouvoir politique qui cherche à tout prix à faire taire la contestation. Le rôle de la police, ce n'est pas de faire taire l'opposition au gouvernement Charest, c'est d'assurer le bien et la protection du public.

M. Séguin (Rhéal): Il n'en demeure pas moins qu'il y a des ministres - et on les a entendus hier et aujourd'hui - qui font le lien entre cette crise sociale là, les manifestations des étudiants, et la violence et le saccage de bureaux. Est-ce que...

M. Khadir: C'est ce que j'appelle de l'intimidation politique. Quand M. Charest se lève en Chambre, jour après jour, avec véhémence... reprocher à Mme Marois et aux députés de l'opposition de porter le carré rouge puis il associe le carré rouge - qui est associé au mouvement étudiant pacifique - il associe, M. Charest, le carré rouge à de la violence, au chaos, à la pire des choses, il tente d'intimider la population, il tente de faire peur à la population et d'intimider les députés de l'opposition.

Le Modérateur (M. Michel Pépin): Jean-Marc Salvet, Le Soleil.

M. Salvet (Jean-Marc): M. Khadir, vous avez... certains vous reprochent de parler de la population comme si elle était unanime. Est-ce que vous estimez, comme ces gens-là, que la population est quand même divisée sur ces questions, sur ce qu'il convient de faire mais également sur le regard que les gens portent sur les droits de scolarité et la loi n° 78?

M. Khadir: Oui. Les élites économiques, par exemple les chambres de commerce, le Conseil du patronat, j'imagine, les financiers, les grands patrons de la finance qui ont beaucoup d'influence auprès du gouvernement libéral ont peur, actuellement. Ils se méfient d'un mouvement qu'ils ne comprennent pas. Bien des commentateurs, même d'anciens ministres, ne comprennent pas ce qui se passe. Je les comprends parce que, moi aussi, je ne comprends pas tout à fait. Et c'est sûr qu'ils vont avoir tendance à vouloir diviser la population, à essayer de mettre les uns contre les autres. C'est ce que tente de faire M. Charest, d'une façon bien machiavélique. Ce n'est pas dans son honneur.
Moi, je crois que la population québécoise, de manière constante, a rejeté les politiques du gouvernement libéral. Une insatisfaction profonde, c'est ça qui s'exprime dans les casseroles, dans la rue, aujourd'hui. Et je vous prie de constater, de convenir avec moi que la population, dans sa très grande majorité, a rejeté la loi n° 78. Les gens pensent que ce n'est pas une loi sage, pensent que c'est une loi qui n'avait pas sa place. Et je pense que la population ne se laissera pas intimider ou décourager de sa volonté de s'exprimer là-dessus et dire: Ce n'est pas bon. Ce n'est pas bon.

M. Salvet (Jean-Marc): Merci.

M. Pépin (Michel): Tommy Chouinard, La Presse.

M. Chouinard (Tommy): M. Khadir, je veux juste revenir... Vous avez dit que, bon, jusqu'à preuve du contraire, les personnes qui ont été arrêtées sont présumées innocentes, là. Effectivement, mais est-ce que vous en avez eu l'assurance, de la part de votre fille, qu'elle n'avait rien à se reprocher quant aux méfaits qui ont été commis au bureau de Mme Beauchamp?

M. Khadir: M. Chouinard, ma fille vraiment est une personne excessivement sage. C'est une femme, maintenant, 19 ans, très responsable et avec beaucoup d'égards et d'attentions. En fait, c'est sa qualité principale dans la famille. Là, je ne veux pas m'épancher trop longtemps là-dessus, mais elle a des traits de personnalité qui en font une personne remarquable sur ce plan-là. Maintenant, moi, je pense que ma fille agit toujours dans l'intérêt du bien commun, elle a un souci très important de la justice. Qu'est-ce qu'elle a fait exactement pour essayer d'avoir... disons, d'agir de manière à faire en sorte d'avancer le mouvement étudiant, dans son cégep, au respect des décisions prises démocratiquement, dans son association? Je ne le sais pas dans le détail. Et, actuellement, il y a, j'imagine, un procès, c'est devant le judiciaire, donc je ne peux pas rentrer dans ces détails-là. Ce que je peux vous assurer, c'est que ma fille est une personne raisonnable et remplie d'égards pour la sécurité et pour le bien d'autrui.

M. Chouinard (Tommy): Maintenant, j'aimerais que vous commentiez le moment des perquisitions et des arrestations. C'est arrivé ce matin.

M. Khadir: Six heures du matin, c'est ce que j'ai appris.

M. Chouinard (Tommy): Pourtant, ça survient, quoi, le surlendemain de votre arrestation. Est-ce que vous voyez quelque lien que ce soit?

M. Khadir: Bien, je ne le sais pas. J'espère que c'est une coïncidence. Vraiment, j'espère que c'est une coïncidence, parce que, si de n'est pas une coïncidence, c'est très grave. Je pense que c'est une question pertinente, mais, moi, je ne suis pas capable de répondre à ça, je vous invite à la poser à la police de Montréal.

M. Pépin (Michel): Je peux me permettre de vous poser une question, M. Khadir, peut-être deux? Bon, évidemment c'est une question d'ordre personnel qui devient publique, maintenant, avec l'arrestation de votre fille, votre rôle, vous-même comme député. Comment vous avez réagi, lorsque vous avez appris cette arrestation-là, M. Khadir?

M. Khadir: Bien, avec beaucoup d'inquiétude pour ce que vit ma famille et ma maisonnée, parce que la police est arrivée à six heures du matin, accompagnée d'un ou plusieurs médias, mais au minimum un média était déjà à la porte, à six heures du matin, avec la police. Ensuite, mon épouse a tenté de faire remarquer aux policiers que, chez nous, comme chez beaucoup de gens, on enlève les souliers quand on entre puis on agit avec, bon, courtoisie. Ça n'a pas, malheureusement, été nécessairement le cas. Il y a eu, disons, une espèce - comment je pourrais dire - de brusquerie qui, dans les circonstances, n'est pas nécessaire, n'est pas utile. Nous sommes une famille qui sommes actifs politiquement sur la scène publique. Je ne crois pas que la police puisse raisonnablement penser qu'à la maison il y aurait eu une quelconque résistance à leur désir d'obtenir des informations.
Or, la police n'a pas agi avec, je dirais, cette sagesse ou cette approche plus judicieuse qui est de tenir compte des circonstances, d'enlever les souliers, d'agir avec un peu plus de modération et de pondération. Donc, ça m'a, bien sûr, choqué, j'étais choqué. J'ai aussi été tenté de penser à toutes sortes de coïncidences, mais je pense qu'on ne peut pas faire ça, c'est à la police de répondre. Alors, voilà. Ce que j'ai voulu d'abord faire, auprès de ma famille, c'est de téléphoner, m'informer, de les rassurer pour pas que les gens soient intimidés, et, heureusement, je pense que tout le monde réagit bien.

M. Pépin (Michel): Est-ce que vous avez eu la chance de parler à votre fille, M. Khadir, depuis son arrestation?

M. Khadir: Non, pas du tout.

Le Modérateur (M. Michel Pépin): Rémi... Régys, pardon.

M. Caron (Régys): M. Khadir, est-ce que vous sentez une responsabilité dans ce qui arrive à votre famille? Vous, vous avez été arrêté, vous préconisez la désobéissance civile en vertu de la loi 78, votre fille a été arrêtée, je pense, à plus d'une reprise, dont ce matin. Sentez-vous une responsabilité dans ce qui arrive à votre famille?

M. Khadir: C'est sûr que, dans une famille, on est solidaires, on est tous responsables les uns par rapport aux autres. Est-ce que je dois répondre des actes de ma fille de 19 ans? Je pense que non. On a, comme adulte, des responsabilités, puis chacun porte ses responsabilités. Mon devoir, ma responsabilité, c'est en solidarité, être à ses côtés, l'aider à traverser les épreuves. Celle-là en est une importante, grave.
Maintenant, c'est sûr qu'il y a une part d'éducation là-dedans. Vous le savez, mon parti, les gens de mon parti - ce n'est pas juste moi, là, ce n'est pas juste Amir Khadir - il y a François Saillant, il y a Manon Massé, il y a Françoise David, il y a des millions... On est 10 000 actuellement dans Québec solidaire, il y a 10 000 personnes dans ce parti, puis des centaines de milliers, dans la société qui n'acceptent pas l'injustice, qui pensent que, des fois, il faut se mettre debout, agir. Puis, quand on agit, des fois, on agit bien, des fois, on commet des erreurs. C'est tout ce que je peux dire.

M. Caron (Régys): Vous avez évoqué le régime en Iran, le régime du schah, le régime Khomeini, avez-vous, dans votre esprit, quelques comparaisons avec le Québec? Lorsque vous parlez d'injustice, c'est de l'injustice aussi en Iran, mais...

M. Khadir: Oui, mais c'est une éducation... Mais à chacun son injustice. J'espère qu'on n'attendra pas, au Québec, de contester des lois abusives, qu'on n'attendra pas que ce soit la Russie de Poutine ou l'Iran de Khomeini. D'accord? De la même manière qu'Al Gore, l'ancien vice-président des États-Unis, il y a quelques années, quand il appelle la population et le mouvement environnemental aux États-Unis à faire de la désobéissance civile pour contrer les centrales de charbon, il ne pense pas que, les États-Unis, c'est la Russie de Poutine, mais il appelle quand même à la désobéissance civile. Quand Svend Robinson dit qu'il a fait et qu'il assume la désobéissance civile - le député du NPD, là, Svend Robinson, a été un des députés les plus remarquables de l'histoire du parlementarisme canadien, d'accord - et quand Svend Robinson parle de désobéissance civile à des lois injustes, ce n'est pas qu'il pense que, le Canada, c'est rendu la dictature de, je ne sais pas quoi, là, du Chili. De la même manière que, quand le Dr Henry Morgentaler a fait de la désobéissance civile, est allé en prison, il ne l'a pas fait parce qu'il y avait de la torture dans les prisons, il ne l'a pas fait parce qu'il y avait, je ne sais pas, moi, l'armée dans les rues; il l'a fait parce qu'à un moment donné, pour que la société évolue, pour que les choses changent... Depuis trois siècles en démocratie, il y a des gens qui ont pensé qu'il y a certaines lois injustes auxquelles il faut résister par des moyens pacifiques.

Le Modérateur (M. Michel Pépin): Kevin. Kevin Dougherty. En anglais, d'accord? Ça va?

M. Dougherty (Kevin): Mr. Khadir, just shortly after 7 o'clock this morning, I looked on Twitter and I saw a photograph of your daughter with handcuffs. There were 11 people arrested, there's one picture. Why do you think that is?

M. Khadir: I don't have a definitive answer to that. I think there is something of the reality we live of, you know. People who are renowned are always those who are under the scrutiny of the media, people who are in charge of public office, like myself, of course their family situation is also, for a lot of people, worthy of consideration, so maybe it is the reason. Now, if there is any other reason, if there is any other reason, if there is any other objective pursued by those who have done that, I hope they don't count on the fact that I would be intimidated or they will shut down or... they will reduce to silence thousands of people who think that the Bill 78 doesn't have its place in a democratic society.

Le Modérateur (M. Michel Pépin): Angelica Montgomery.

Mme Montgomery (Angelica): Yes, M. Khadir, if I didn't... I'm not sure whether I heard you correctly. Did you say that you thought the police were trying to incriminate your daughter regarding the occupation of a minister's office?

M. Khadir: Yes.

Mme Montgomery (Angelica): Can you tell us a little bit about it?

M. Khadir: As I know, they're trying to incriminate my daughter for things that happened in the occupation of Minister Beauchamp's before her resignation.

Mme Montgomery (Angelica): And, if you haven't spoken to her, how is it that you would know about this?

M. Khadir: Because my wife saw the - comment on appelle ça? - the warrant of «perquisition»...

Une voix: ...

M. Khadir: The search warrant, yes.

Mme Montgomery (Angelica): If I'd be allowed one more question. Do you think... or what do the connection might be between this and the fact that she has a father who is working... who is supporting this cause very strongly at the National Assembly and the fact that the Grand Prix is starting this...

M. Khadir: Well, I hope that there is not a political meaning in that fact. And I am satisfied to see that they don't treat my daughter differently from the others. It's not because I'm a member of the National Assembly that she should be, you know, she should be protected in any means or in any ways by whatever justice wants her to, you know, to follow. So, the fact that she is treated equally with others is completely satisfying for me.
What I expect? That everybody should be treated with... What I expect is that everybody, all those who are arrested in any circumstances, be treated with humanity, with regards, with all their rights guaranteed.

Mme Montgomery (Angelica): And the Grand Prix, do you think that there is...

M. Khadir: Well, of course, I know that. That might be a cancellation. I have heard the same contingencies, the same hypothesis evocated by many people, that the police wants to show a demonstration of force and maybe prevent any perturbation of the Grand Prix event. I don't know what the students, what those who are willing to do anything, are preparing, but, what is sure is that with firm... a firm attitude, but with non violent means, with pacific means, our people will continue to demonstrate its «insatisfaction» in front of a corrupted government.

Le Modérateur (M. Michel Pépin): Maya.

Mme Johnson (Maya): Mr. Khadir, yesterday, you said that at times like this, people need to draw inspiration from inspirational figures. Do you think that you daughter is doing the same, drawing inspiration, for example, form civil rights leaders of the past, Rosa Parks?

M. Khadir: It might be. It might be. She has many inspirations. I think her first inspiration - and I don't think I'm mistaken - is her mother, Nima Machouf, who is a Ph. D. in epidemiology, but she has been always involved since her teenage years in fighting for justice. She was in Iran during the Khomeini regime's first years and she had a lot of problems with the police in Iran. So, this very strong figure of a woman, who is intelligent, who, professionally, has success, but also has been involved in social justice issues, I think is the first figure of inspiration of my daughter.

M. Séguin (Rhéal): Mr. Khadir, just one small question. What was she charged with?

M. Khadir: I can't detail, because I haven't seen the warrant. But she was arrested because she was incriminated to be involved in what happened during the occupation of Minister Beauchamp's office.

M. Caron (Régys): Bureau de comté?

M. Khadir: Yes... Oui. Thank you very much. Merci beaucoup pour votre attention.

(Fin à 11 h 58)

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