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Point de presse de M. Jean Charest, premier ministre

Version finale

Friday, June 15, 2012, 13 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures vingt-neuf minutes)

M. Charest: Bonjour, mesdames et messieurs. On est prêts? Alors, je suis accompagné de plusieurs de mes collègues aujourd'hui pour vous faire un bilan de fin de session. Je sais que c'est un moment qui est beaucoup attendu par vous dans l'année, entre autres la présentation PowerPoint qui vous excite au plus haut niveau. Et, cette année, je suis convaincu qu'il n'y aura pas de question après, tellement c'est bon, sauf que je vous ai... cette année, on a fait une adaptation puisqu'on vous a donné une version détaillée, plus détaillée. Et, la version que je vous présente, elle est plus courte pour situer notre dialogue et notre conversation.
Alors, allons-y. Je vais vous parler de finances publiques, de financement des universités, du Plan Nord et, évidemment, de l'Assemblée nationale. D'abord, au premier chef, la création d'emplois au Québec a été, depuis le début de l'année, formidable. 84 000 emplois créés au Québec depuis les six derniers mois, et ajoutez à ça le fait qu'il y a eu plus de 80 000 personnes de moins à l'aide sociale au Québec depuis 2003. C'est un record depuis les 35 dernières années. 80 000 personnes, là, c'est l'équivalent de la population de Repentigny, ça. C'est très significatif, surtout quand on tient compte du contexte économique mondial qui est très incertain. L'Europe vit actuellement une période extrêmement difficile, les États-Unis aussi, alors les Québécois ont raison d'être fiers de leur performance économique au niveau... à tous les niveaux, mais en particulier au niveau de l'emploi.
D'ailleurs, quand on se compare à 2003, ce n'est pas rien non plus, parce qu'on sortait d'une période de très forte croissance économique mondiale, en 2003. Le taux de chômage était à 9,2 % sous le PQ. Nous, en sortant d'une période de crise financière économique, la plus grave de l'histoire moderne, on est à 7,8 %. Et, quand on se compare, bien, du côté de l'Ontario, ils sont à 7,8 % également; 6,9 % qu'ils avaient en 2003; du côté canadien, ça a baissé également et du côté des États-Unis, qui est notre principal partenaire économique, ils sont à 8,2 %.
Et les chiffres que je vous donne là, évidemment, on peut en donner beaucoup de chiffres, mais, dans ce cas-ci, ça parle beaucoup. On a pris la période 2008, 2009, 2010, 2011, quatre ans. Et là on est en plein dans la période de la crise économique, là. Les chiffres qu'on vous donne, c'est à partir du dernier trimestre 2007. Le Québec a connu une période de croissance économique de 4,7 % sur la période; l'Ontario, 1,1 %; Canada, 3,5 %; les États-Unis, 0,8 % et, vous le voyez, l'Union européenne a été à -1,6 %. Alors, l'engagement, rappelez-vous, en 2008, c'était de faire en sorte que l'économie du Québec tire son épingle du jeu. Nous avons livré la marchandise. Ce n'est pas par accident que les gens disent qu'au Québec nous avons connu une performance exceptionnelle sur le plan économique pendant la période de la crise financière et économique. Et ça, ça s'est traduit dans résultats très concrets pour les citoyens du Québec, parce que le revenu des gens a augmenté, les gens ont plus d'argent dans leurs poches.
Mais je vous invite à regarder l'échelle, pas uniquement le fait qu'ils ont plus, parce que les changements que nous avons faits, avec les allocations familiales en particulier, ça a permis de combattre la pauvreté. Nous avons augmenté le revenu de 40 % pour ceux qui avaient un revenu modeste de 30 000 $; de 50 000 $, presque 14 %; 75 000 $, 12 % et les revenus de 100 000 $, 6,5 %. Alors, à travers ces chiffres-là, vous voyez à quel point on a mis l'accent sur les personnes à bas revenus, familles monoparentales, pour les sortir de la pauvreté, avec des résultats très concrets.
Le Québec a une distribution plus égalitaire de la richesse que celle observée en Ontario puis au Canada. Entre 2002 et 2009, le revenu disponible des ménages les moins riches a augmenté de 1,8 % au Québec, alors qu'il augmentait de 1,2 %, en moyenne, au Canada puis de 1 % seulement en Ontario. Et, quand on dit qu'ils ont plus d'argent dans leurs poches, je reviens là-dessus parce que, s'il y a un combat qui vraiment nous tient à coeur et qui mesure l'effet des politiques économiques du gouvernement, c'est est-ce que, oui ou non, on réduit la pauvreté, est-ce qu'on est capables de la combattre. Toutefois, en ajoutant que ce combat n'est pas terminé, là, je ne voudrais pas, jamais, pour une seconde, donner l'impression que le gouvernement dit: Bien, on arrête, là, on a atteint l'objectif. Ce n'est pas vrai, ça. Mais le Québec possède le taux de faibles revenus le plus bas au Canada pour les familles. Et ça, pour nous, là, c'est la démonstration que nous sommes capables, lorsqu'on met l'épaule à la roue, de changer la vie des gens et d'améliorer leur qualité de vie.
On se démarque par la rigueur budgétaire. Notre déficit prévu est moins important que celui de nos partenaires en 2012-2013, à 0,4 % du PIB, 2,3 % pour la même année en Ontario, 1,2 % au Canada, 8,1 % du PIB en Ontario, 3,2 % dans la zone euro. Alors, là-dessus, DBRS, qui a publié sa note sur la cote de crédit du Québec le 31 mai dernier, jeudi, il y a une semaine, soulignait le fait que la dette au Québec a grossi moins rapidement qu'ailleurs. Et ça, ça fait partie, là... ces chiffres-là illustrent l'effort que nous avons fait. Le retour à l'équilibre budgétaire, pour nous, là, c'est le printemps prochain; au fédéral, c'est programmé pour 2015-2016; en Ontario, 2017-2018, et, aux États-Unis, ils n'ont même pas encore fixé de date.
Je veux vous parler d'un sujet qui a pris évidemment beaucoup de place dans les derniers mois, c'est incontournable, c'est toute la question du financement des universités qui a fait l'objet de débats pendant des dizaines d'années au Québec, littéralement. On a eu des commissions, on a eu des études, des commissions parlementaires, en voulez-vous, là, la cour est pleine. Le gouvernement a annoncé une consultation, on l'a fait avec rigueur puis avec ouverture, on a fait ça avec transparence, et on a annoncé avant le budget d'il y a un an que nous allions avoir une nouvelle politique. Nous l'avons livrée. Et là, ce que nous avons comme politique, c'est une augmentation de 1 milliard de dollars pour régler le problème de sous-financement de nos universités.
Je peux-tu juste vous situer dans le contexte et vous répéter une chose que j'ai eu l'occasion de raconter à un groupe dernièrement, en présence de Michelle Courchesne, qui a été oubliée? Pendant la période de Pauline Marois, on a vécu des coupures intenses dans le financement des universités. L'augmentation par année, là, était d'autour de, quoi, 1 % par année? Peut-être moins, alors que, chez nous, on est à 3,7 % en moyenne par année pour les universités uniquement. Le contexte du débat, les gens l'ont oublié, là, c'est qu'après le passage de Pauline Marois puis le PQ, puis la scie à la chaîne dans le financement des universités, les universités étaient en situation de sous-financement. C'est pour ça que le débat a été initié en grande partie, et que le gouvernement du Québec a formulé cette nouvelle politique.
Nous avons, sur cette question-là, posé plusieurs gestes. 5 avril dernier, on a annoncé la mise en place du régime de remboursement proportionnel aux revenus, la bonification des prêts de telle sorte qu'un étudiant dont la famille a un revenu familial de 100 000 $ va avoir accès à un appui financier. Une famille qui a un revenu familial de 51 000 $ a l'équivalent de la gratuité au niveau universitaire. Mais on a mis en place aussi des mesures. Je pense entre autres à la bonification des bourses, 40 millions de dollars de plus.
Il y a 67 000 étudiants au Québec pour qui l'augmentation des droits de scolarité sera à coût nul ou ils vont recevoir plus que l'équivalent de l'augmentation des droits de scolarité en bourses. Plus. Alors, ce n'est pas rien. Ça revient à quoi? 0,50 $ par jour, par année, le projet du... et de la politique. Et, l'apport qui est demandé aux étudiants, c'est 17 % de leur formation. Ils payaient 25 % dans les année soixante, ils paient 13 % à l'heure actuelle. Tout ça est très raisonnable, et tout ça donne un meilleur accès aux prêts, et tout ça fait en sorte que le Québec a les droits de scolarité les plus bas au Canada avec le régime de prêts et bourses le plus généreux également.
Sur le Plan Nord, on a créé Ressources Québec, dans lequel nous investissions 1,2 milliard de dollars pour prendre des participations dans les entreprises sur le territoire, et ça, ça va nous permettre de garder une fenêtre sur les investissements qui sont faits sur notre territoire. Il y a la... Sur la transformation, nous avons mis sur pied une aide fiscale bonifiée, et je vous rappelle que, sur la transformation, le Québec fait mieux que ses voisins en Ontario. Nous, on a de vrais résultats pour en témoigner. À 2,7 % de notre produit intérieur brut, là, c'est plus de 40 % de plus que ce que va chercher l'Ontario quand, lui, il est à 1,9 %. Et on a beau citer d'autres provinces comme Terre-Neuve-et-Labrador, ils vont chercher 0,2 % de leur économie, alors que la moyenne canadienne est à 1,8 %. Ça, ça témoigne de vrais résultats sur la question de la transformation.
On a amélioré les régimes de redevances, pour les hydrocarbures entre autres, qui est précurseur d'un développement possible. On a augmenté les redevances minières. Dans une seule année, la dernière année complète, là, on a ramassé plus d'argent en redevances minières que dans les 10 années précédentes mises ensemble. Et, pour les prochaines années, c'est pour 4 milliards de dollars pour les 10 prochaines années que nous allons aller chercher. 41 % de nos profits dans le secteur minier sont taxés au Québec, c'est 30 % en Ontario.
En date du 9 mai, donc, le Plan Nord, c'était 11 projets miniers pour une valeur d'environ 8 milliards de dollars quand on a annoncé le Plan Nord. Depuis ce temps-là, on est rendus à 28 projets au même stade de développement que les 11 projets de l'année précédente étaient. On a maintenant ce nombre de projets avec 33 milliards de dollars en perspective.
D'ailleurs, DBRS, à nouveau, soulignait, dans leur rapport et leur évaluation de l'économie, que la perspective d'investissements privés non résidentiels pour la prochaine année, 2012, est à 8,5 % d'augmentation, en grande partie à cause du secteur minier et forestier.

À l'Assemblée nationale, malheureusement, on a eu des blocages. Même si on a eu des succès, il y a des lois, évidemment, on a passé plus d'une vingtaine de lois, ce qui est pas mal dans les normes, mais on a eu des blocages. Une des lois, en passant, qui a été adoptée, ironiquement, c'est celle sur l'intimidation dans nos écoles...

Mme Courchesne: La violence.

M. Charest: ...pilotée par... l'intimidation et la violence. Nous, on y croit, pas uniquement pour le primaire, le secondaire; on y croit aussi pour le collégial puis les universités. Et on a, malheureusement, eu des blocages idéologiques partisans de la part du PQ sur le projet de loi n° 14 sur les mines, même si plusieurs groupes demandaient qu'il soit adopté. Également, sur le projet de loi n° 27 sur la Société du Plan Nord, qui a été bloqué systématiquement par le Parti québécois, purement pour des raisons idéologiques. Et le projet de loi n° 73 sur les mesures budgétaires, où, là, malheureusement, il y a toute une série de mesures qui n'iront pas de l'avant tant que ça ne sera pas adopté.
Il y a 300 millions de dollars qui vont au Fonds des générations, la création du fonds de ressources naturelles pour Capital Mines Hydrocarbures, la lutte contre le travail au noir, la hausse des revenus provenant des droits et permis des redevances pétrolières, le transport en commun en Gaspésie, et c'est près de 50 heures en commission parlementaire qui ont été là-dessus.
Finalement, la conclusion, là, c'est que, quand on fait le bilan de tout ça, du côté de Mme Marois puis du PQ, on en vient à la conclusion que ce n'est pas Mme Marois qui contrôle le PQ; c'est le PQ qui contrôle Mme Marois. Elle a plié devant les extrémistes souverainistes de son parti qui lui ont forcé la main. Elle prend maintenant l'engagement de tenir un référendum le plus rapidement possible et de le faire, là, avec une formule, là, d'initiative populaire, et, en plus, l'extrême gauche prend le contrôle avec les gels, les moratoires, les fermetures.
Alors, ça donne, malheureusement, des résultats qui ne vont pas dans le sens des intérêts du Québec, certainement pas les intérêts économiques du Québec. Alors, le gouvernement va continuer à travailler fort pour qu'on mette l'accent sur la croissance.
Je termine là-dessus, en rappelant que nous avons une chance formidable, nous, qui existe à très peu d'endroits actuellement sur la planète, c'est... nous en avons un plan de croissance pour créer des emplois et de faire avancer notre économie. C'est ce qui rend le reste possible. Si notre économie roule, ça nous permet de soutenir nos programmes sociaux, la santé, l'éducation, l'appui aux familles. C'est ça qui fait la différence dans la vie des gens. Alors, nous allons travailler beaucoup là-dessus.
Pendant l'été, j'aurai l'occasion de me déplacer également, de visiter des régions du Québec. On aura un retour à l'Assemblée nationale, évidemment, au mois de septembre. Ce sera l'occasion de finir le travail qui est déjà commencé, puis, le travail, il est immense, il est très important, surtout pour les familles québécoises.

Le Modérateur: Merci, M. le premier ministre. On va débuter la période de questions avec Robert Plouffe, TVA.

M. Plouffe (Robert): M. Charest, j'ai presque le goût de vous dire que vous avez bien de faire une telle démonstration, parce qu'on a entendu parler juste de conflit étudiant, au cours de la dernière session, et vous le savez très bien. M. Charest, vous êtes un homme intelligent...

M. Charest: Merci.

M. Plouffe (Robert): ...à quel moment croyez-vous avoir échappé le conflit étudiant, M. Charest?

M. Charest: On n'a pas échappé le conflit étudiant, là, parce que ça prend deux pour s'entendre, et le gouvernement a fait une politique fondée sur les débats qui s'étaient faits depuis des dizaines d'années au Québec. Il faut vraiment, là, faire le constat de ce débat. Puis, plusieurs d'entre vous en ont été témoins, là, ce n'est pas une affaire qui est sortie d'un chapeau, là. Puis, quand on a fait le dernier épisode du débat, là, on a fait ça avec une consultation puis on a annoncé ça dans le budget, puis ça a été bien reçu au budget du mois de mars 2011, du 17 mars 2011.
Puis là, un an plus tard, ça réapparaît dans le décor, contesté par des représentants des associations étudiantes. Attention: 70 % des étudiants sont restés dans leurs salles de cours. L'a-t-on oublié? 70 %. Et ces étudiants-là ont droit au chapitre aussi. Il y a une question qu'on a posée à Mme Marois, pendant la session, quand même assez importante, à laquelle elle n'a jamais répondu: Est-ce qu'un étudiant qui veut avoir accès à sa salle de cours y a droit? Oui ou non? Ou est-ce qu'on peut l'empêcher, par l'intimidation et la violence, d'avoir accès à sa salle de cours? Pauline Marois n'a jamais répondu à cette question-là. Vous en avez été témoins comme moi.
On ne l'a pas échappé. On a mis en place une politique qui est juste, qui est raisonnable, qui est équitable et qui est appuyée par la population du Québec.

M. Journet (Paul): Alors, M. Charest, il y a quand même encore des gens dans la rue aujourd'hui. Vous dites pourtant que vous ne l'avez pas échappé. Est-ce que, toujours en tant que premier ministre et homme intelligent, il y a une geste que vous n'avez pas posé, que vous poseriez ou quelque chose... ou vice-versa? Vous comprenez ma question.

M. Charest: Les gestes se sont succédés les uns après les autres. Alors, le 5 avril, on annonce qu'on bonifie les prêts puis le régime proportionnel au revenu, puis, le 27 avril, on bonifie les bourses. Puis, après ça, on annonce l'étalement également de cinq à sept ans. On n'en a pas parlé. On fait l'étalement de cinq à sept ans en plus. Et, après ça, on pose des gestes, une négociation qui dure toute une nuit, signe un document, on met notre main sur le... là-dessus, on signe le document. Le document, après ça, est mis à la poubelle par ceux qui ont signé avec nous. Vous savez, au départ, là, on pensait pouvoir s'entendre avec des gens qui allaient travailler avec nous. Comment se fait-il que ça a été impossible?

M. Plouffe (Robert): Il n'y a rien, rien, rien que vous auriez changé? Rien, rien...

M. Charest: J'essaie de voir tous les efforts qu'on a faits, là, puis je vous prends en témoin, là, je prends en témoin les Québécois de tous les gestes posés depuis le début. On va... Je vais vous répondre autrement. Prenez le bilan et l'inventaire des gestes faits par le gouvernement là-dessus puis faites donc l'inventaire des concessions que les étudiants ont faites. Je pense que vous allez avoir... le portrait va ressembler à ça. D'ailleurs, la dernière proposition des étudiants, c'est quoi? Aller charcuter les crédits d'impôt pour les épargnes-études de nos enfants. Ils en veulent aux générations qui les ont précédés, mais ils veulent régler leurs comptes avec ceux qui les suivent.

Le Modérateur: Tommy Chouinard, La Presse.

M. Chouinard (Tommy): Bonjour. Dans votre présentation... vous l'avez terminée en déclarant qu'en septembre il y aura un retour à l'Assemblée nationale pour compléter le travail. Je comprends que des élections en août ou en septembre, ce n'est pas possible?

M. Charest: Il y aura des élections d'ici les 18 prochains mois au Québec, mais il y aura des élections quand nous arriverons à la conclusion qu'il est dans l'intérêt de tenir des élections. Alors, on est programmés pour revenir à l'Assemblée nationale le 18 septembre prochain.

M. Chouinard (Tommy): Mais, dans ces conditions, est-ce que c'est impossible qu'il y ait des élections en août ou septembre?

M. Charest: Je vais vous redonner la même réponse pour vous dire que ça aura lieu d'ici les 18 prochains mois.

M. Chouinard (Tommy): Maintenant, juste une précision sur... je veux revenir sur le conflit étudiant un instant. Sur une échelle de un à 10, vous vous donnez quelle note pour la gestion de la crise étudiante?

M. Charest: Ah! Jamais je n'oserais m'immiscer dans le travail que vous faites, jamais de la vie, surtout après la présentation de mon PowerPoint. Alors, je suis convaincu que vous aurez amplement l'occasion d'évaluer notre travail. Ultimement, c'est la population qui en juge.

M. Chouinard (Tommy): Mais, vous-même, vous faites quel bilan de ça?

M. Charest: Je ne me donne jamais un score parfait puis je ne... je n'ai jamais pensé, pour un seul instant, là, que les politiques du gouvernement, c'était parfait, et que nous avions réponse à tout, là. Je vous rassure, là, on n'a pas le... on n'est pas habités de ce sentiment. Mais, en même temps, honnêtement, là, quand je fais le compte de note politique, de ce qu'on a vécu depuis les 10, 20 dernières années sur le débat, puis tous les gestes posés, vous allez me pardonner, j'espère, si j'en arrive à la conclusion que, sur l'inventaire des efforts, ils ont été pas mal importants.

Le Modérateur: Martine Biron, Radio-Canada.

Mme Biron (Martine): Bonjour, M. Charest. On entend beaucoup, justement, concernant le conflit étudiant, que... de vos adversaires, mais aussi d'observateurs d'un peu partout, que le gouvernement aurait gagné à le régler rapidement, s'asseoir rapidement avec les jeunes. Est-ce que vous pensez que vous auriez dû vous asseoir dans les premières semaines, là, du conflit avec eux?

M. Charest: Si on avait pu le régler rapidement, on l'aurait réglé rapidement. Si on avait pu puis, si on avait eu des gens devant nous avec qui on avait pu régler rapidement, on aurait réglé rapidement. Bien là on arrive à la conclusion que la réponse, c'est non, parce qu'on n'a quand même pas été dans ce scénario. Et cela n'empêche pas tous les gestes qu'on a posés.
En même temps, il faut dire que le gouvernement a... non seulement a-t-il... n'a pas reçu d'aide, mais au eu devant lui un parti d'opposition qui a pris la part de ceux qui boycottaient, qui continue de s'associer à des étudiants qui utilisent l'intimidation et la violence pour empêcher d'avoir accès à des salles de cours. On a vu des scènes très inquiétantes, très disgracieuses. J'ai posé la question à plusieurs reprises à Mme Marois là-dessus, elle n'a pas voulu me répondre, hein? Dans ce cas-là, son silence parle, parle très fort, c'est très inquiétant. Elle a porté le carré rouge. Puis Mme Marois n'a pas uniquement porté le carré rouge, elle s'est promenée avec des casseroles au Québec. Alors, c'est quoi la prochaine étape pour elle?

Mme Biron (Martine): Dans le Powerpoint ou dans l'extrait... pas celui-là, là, mais dans...

M. Charest: Celui qui est plus détaillé.

Mme Biron (Martine): Oui. À la plage de Powerpoint, le titre, c'est: Deux enjeux, Nous avons deux enjeux, et là on a...

M. Charest: Ah! Vous parlez de celui-là, oui.

Mme Biron (Martine): Oui. Et le premier est assez détaillé, en fait, en quelques lignes, et c'est l'emploi et l'économie. On parle du Plan Nord, etc. Quel est le deuxième?

M. Charest: Bien, j'ai... il y a plusieurs façons d'exprimer ces enjeux-là. Et d'ailleurs vous n'avez pas eu le bénéfice de l'entendre, ça a été présenté à plusieurs personnes, je peux vous dire que, dans le même PowerPoint, il y avait des choses très intéressantes sur Mme Marois et le fait qu'elle a plié l'échine devant l'extrême gauche de son parti et ceux qui sont les extrémistes dans le mouvement souverainiste. Mais les enjeux, là, c'est clair, là, il y a l'emploi puis l'économie. C'est notre cheval de bataille à nous, c'est notre priorité à nous. C'est quoi, la priorité de Mme Marois? C'est quoi la... Puis vous n'êtes pas capables de répondre l'emploi, parce que ce n'est pas l'emploi puis ce n'est pas l'économie, c'est la souveraineté. C'est ça, son enjeu, sa priorité à elle et au Parti québécois. Alors, il faut dire les choses comme elles sont.

Le Modérateur: Julie Dufresne, Radio-Canada.

Mme Dufresne (Julie): Bonjour, M. le premier ministre.

M. Charest: Bonjour.

Mme Dufresne (Julie): Quelle leçon vous retenez du conflit étudiant?

M. Charest: On aura amplement l'occasion d'en tirer des enseignements, ça, je n'ai aucun doute là-dessus. Je peux vous dire qu'on ne s'attendait certainement pas à avoir devant nous des gens avec qui il était impossible d'en venir à une entente.

Mme Dufresne (Julie): C'est tout?

M. Charest: Bien, je pense, c'est pas mal l'essentiel de ce qu'on a vécu, hein? Nous, on a cru au départ qu'il serait possible d'en arriver à une entente. Et là, bien, les gestes se sont multipliés les uns après les autres, de notre côté à nous, pour aller vers une entente, pour aller vers eux, pour tendre la main. Puis on a tendu la main à plusieurs reprises, puis elle a toujours été refusée. Alors, la preuve, je vous le redis, là, comme je l'ai dit tantôt: Faites l'inventaire de ce qu'on a fait puis l'inventaire de ce qu'on a reçu comme réponse, puis ça parle beaucoup en termes de ce que nous avons vécu dans les derniers mois, de ce que les Québécois ont vécu dans les derniers mois, en passant, pas uniquement...
Parce qu'avouons, à la fin, là, on ne s'attaque plus au gouvernement du Québec, on s'attaque aux Québécois. Quand les représentants des associations étudiantes font des menaces directes sur l'organisation du Grand Prix de Montréal dans une séance de négociation, ça dit pas mal sur le contexte où nous avons dû travailler.

Mme Dufresne (Julie): Maintenant, qu'est-ce qui, à votre avis, rendrait inévitable un déclenchement d'élections?

M. Charest: Ah! Je ne veux pas faire de spéculation là-dessus. Vous êtes mieux placé que moi presque, je dirais, pour spéculer sur ces choses-là. Il y aura des élections d'ici les 18 prochains mois.

Le Modérateur: Rémi Nadeau, Journal de Québec.

M. Nadeau (Rémi): M. Charest, est-ce que vous admettez que vous avez sous-estimé l'ampleur de la contestation de votre position sur les droits de scolarité, parce que, la négociation avec les associations, c'est une chose, les manifestations, les grèves étudiantes, sauf que ça s'est... est-ce qu'on aurait pu prédire, avant ce printemps, qu'il y aurait 50 journées de manifestations consécutives? Donc, si votre proposition était si bonne, comment vous décodez le fait qu'on a assisté au Québec à un mouvement de contestation sans précédent, là?

M. Charest: Bien, Rémi, je vais vous retourner la question, là, dans ma réponse en disant: Je n'en ai pas rencontré un parmi vous encore, là, qui m'a dit: Ah! J'ai vu tout ça venir. S'il y en a un aujourd'hui, je l'invite à monter au micro sur le champ, là, dire: Moi, j'ai vu tout ça venir, là. J'avais tout prévu ça. Je n'ai pas... ni chez vous, en passant, ni ailleurs. Alors donc, cela étant dit, nous, personne n'avait prévu ou aurait pu prévoir que les gens avec qui nous allions avoir devant nous allaient prendre l'attitude qu'ils ont prise.
L'autre chose que je veux rappeler, parce qu'il faut prendre du recul par rapport à tout ça, là, au-delà... il y a l'événement puis il y a l'événement médiatique, 70 % des étudiants choisissent de rester dans leurs cours. Pas 50 % plus un, 70 %. Ils sont les oubliés de ce que nous venons de vivre. Ces jeunes-là, eux, ont voulu rester dans leurs cours puis exercer leurs droits de citoyens. D'autres auraient voulu faire la même chose, ils en ont été empêchés par des gestes d'intimidation et de violence que nous avons dénoncés et que Pauline Marois n'a pas voulu dénoncer ni même repousser.

M. Nadeau (Rémi): Il est survenu quelque chose de pas banal, là. Vous faites une présentation devant les stratèges de votre parti, et puis le parti d'opposition, le Parti québécois, se retrouve avec une page de cette présentation-là. Qu'est-ce qui explique, d'après vous, donc, que s'est effritée, là, l'unité légendaire de votre parti pour que...

M. Charest: Il n'y a aucun...

M. Nadeau (Rémi): ...pour que cette page-là, importante, se retrouve dans les mains du...

M. Charest: D'abord, ils ont voulu faire dire à... Vous l'avez lue, cette page-là. Ils ont essayé d'en détourner le sens puis de lui faire dire des choses que ça ne disait pas, et que je n'ai... et que, en passant, je vais le dire, là, que je n'ai jamais dites ni pensées, là. Puis je pense... Il n'y en a pas un parmi vous qui doit penser pour une seule seconde qu'il y a un premier ministre du Québec qui souhaiterait qu'il y ait des difficultés au Québec, pas une seule seconde. Cela étant dit...

M. Nadeau (Rémi): Mais le fait est qu'ils l'ont... ils ont la page.

M. Charest: Bien, chez... Ça ne vient pas de chez nous. On a... Je n'en ferai pas, de spéculation publique, parce qu'on n'a pas une preuve formelle, mais on a une très bonne idée de quelle façon c'est arrivé, très bonne idée. Et, de toute façon, ce qu'il y a là-dedans me conforte dans le sens où il y a une présentation qui reflète un certain nombre de constats de la situation actuelle sur Mme Marois, sur la CAQ, sur la politique en général. Et je vous assure qu'on est très à l'aise avec ce que j'ai fait comme présentation, parce qu'il y a là-dedans également le reflet de nos valeurs. Ça inclut un portrait de situation que je fais en moyenne à chaque année à mes troupes sur la politique au Québec. Merci.

Le Modérateur: Robert Dutrisac, Le Devoir.

M. Dutrisac (Robert): Bonjour, M. Charest. Dans la vingtaine des projets de loi qui ont été adoptés lors de la dernière session, lequel vous rend le plus fier?

M. Charest: Celui sur l'intimidation dans les écoles est celui qui, je pense, ressort du lot cette année, dans la mesure où... dans la session actuelle, d'autant plus que ça fait un contrepoids à ce que nous avons vécu dans les derniers mois. Il faut apprécier quand même, hein, de voir les députés à l'Assemblée nationale, Mme Marois compris, voter en faveur de cette loi-là puis, en même temps, se comporter de la façon dont elle s'est comportée pendant ce boycott d'un groupe d'étudiants de leurs cours.

M. Dutrisac (Robert): Maintenant, il y avait une possibilité de bâillon pour un ou l'autre des trois projets de loi dont on a parlé tout à l'heure: les mines, la Société du Plan Nord... Pourquoi est-ce que vous n'avez pas utilisé un bâillon pour en faire passer un au moins s'ils sont importants? Est-ce que c'est une question d'autorité morale? Est-ce que...

M. Charest: Bien, c'est... Non. Bien, c'est la première... Permettez-moi de dire, M. Dutrisac, c'est une des rares fois que les médias nous suggèrent de passer le bâillon, parce que vous seriez en train d'écrire un texte vitriolique aujourd'hui sur l'utilisation du bâillon. Et là on aurait un débat à l'Assemblée nationale avec des cris à l'Assemblée. J'ai-tu besoin de... Je n'ai même pas besoin d'imaginer le comportement et physique et verbal de l'opposition si on avait imposé un bâillon. D'ailleurs, il n'y a personne qui nous a demandé de faire des bâillons, ni sur la Loi sur les mines, ni sur la Loi de la Société du Plan Nord. Les gens se sont plaints du fait que ce n'était pas adopté. La responsabilité est carrément sur les épaules de Mme Marois puis du PQ, pour qui, la partisanerie, c'est plus important que les intérêts du Québec.
Alors, nous, nous allons continuer à être patients jusqu'à une certaine limite, mais on n'est pas rendus à l'étape où on en vient à la conclusion qu'il faut faire un bâillon.

Le Modérateur: Michel Pépin, Radio-Canada.

M. Pépin (Michel): Bonjour.

M. Charest: Bonjour.

M. Pépin (Michel): Pour suivre un peu dans la même lignée, quatre semaines après son adoption, est-ce que vous êtes fier de la loi n° 78 sur le conflit étudiant?

M. Charest: La loi n° 78, c'est une loi nécessaire qui arrive dans la foulée d'événements malheureux qu'on n'aurait pas voulu voir au Québec. Je pense aux émeutes de Victoriaville. L'épisode de Victoriaville, c'est quand même... donnez-vous la peine de revenir là-dessus, là, tu sais, juste pour un instant. On a un conseil général de nos militants, un exercice démocratique prévu à Montréal puis au centre-ville de Montréal. On fait un pas de côté face à ceux qui veulent manifester quand, nous, on leur dit: Bon. Vous voulez manifester contre nous, on va se tasser pour diminuer les possibilités de dérapage.
En retour, les mouvements étudiants puis les syndicats paient des autobus, remplissent des autobus puis ils descendent à Victoriaville nous rejoindre, nous autres, venir nous chercher. Et là il y a une émeute qui suit, qui, franchement, a été un événement très malheureux des derniers mois. Des gaz fumigènes dans le métro de Montréal, de la casse dans certaines manifestations à Montréal, les menaces de mort sur des ministres, leurs familles, les enfants, chez nous, les bidons d'essence laissés sur les balcons de deux ministres du gouvernement avec des mèches dedans, le saccage du bureau de la ministre de l'Éducation, le saccage de l'Université de Montréal.
Nous voulons... c'est précieux pour nous de préserver cette liberté de parole et de manifestation, mais notre charte des droits et libertés, au quatrième considérant, dit bien que les respects des uns sont également modulés par le droit des autres, le droit des uns par le droit des autres, et la loi reflète ces valeurs.

M. Pépin (Michel): À votre avis, les citoyens québécois qui portent le carré rouge, est-ce qu'ils s'associent à la violence et l'intimidation?

M. Charest: Les citoyens ont le droit de porter le carré rouge, mais, en même temps, il faut respecter les autres. C'est ce que nous disons depuis le début. Mme Marois n'est pas un citoyen ordinaire ni les députés à l'Assemblée nationale du Québec, qui ont des privilèges que d'autres citoyens n'ont pas, d'une part, mais également des responsabilités que n'ont pas les autres citoyens. Il n'y a que 125 personnes sur 8 millions, au Québec, qui jouissent de ces privilèges et à qui incombent ces responsabilités.
Mme Marois n'a pas été à la hauteur et elle a failli à la tâche. Elle a porté le carré rouge, mais, quand elle porte le carré rouge, c'est drôle, elle l'enlève dépendant des personnes à qui elle parle. On le sait, nous. Vous le savez aussi. Elle module ses convictions en fonction de son auditoire. Mais là le carré rouge... Et elle l'a même rapetissé aujourd'hui pour son point de presse. Alors, le carré rouge, elle le portera, elle nous le dit. Elle nous a même laissé entendre qu'elle va le porter jusqu'à la fin du mandat du gouvernement actuel. Les Québécois auront l'occasion de l'observer. Elle s'est même prêtée au jeu des chaudrons, d'aller frapper de la casserole. On n'a jamais vu ça dans l'histoire du Québec, une personne qui prétend vouloir être premier ministre du Québec avoir un comportement comme celui-là.

Le Modérateur: Michel David, Le Devoir.

Journaliste: ...

M. Charest: C'est ça, la réponse. La réponse, vous l'avez eue plus d'une fois: nous respectons le fait que les citoyens québécois ont le droit de porter le carré rouge, mais, en même temps, au Québec, nous nous attendons à ce que chacun se lève et parle quand il y a des gestes d'intimidation et de violence. C'est une responsabilité de tous les citoyens. On l'a vécu pas plus tard qu'hier - j'ai-tu besoin de vous le rappeler? - hier.
Alors, c'est une chose de dire: On a le droit de s'exprimer. Mais, dans une société qui se respecte, lorsqu'on fait face à l'intimidation et la violence, il faut que les citoyens se lèvent et parlent. Ce n'est pas assez que de dire: C'est la responsabilité de quelqu'un d'autre C'est exactement ce que nous avons fait hier. Et, là-dessus, Pauline Marois n'est pas à la hauteur de la tâche.

Le Modérateur: Michel David, Le Devoir.

M. David (Michel): Oui. Bonjour, M. Charest.

M. Charest: Bonjour.

M. David (Michel): Vous vous indignez que l'opposition interprète le PowerPoint de la semaine dernière comme une volonté de votre part de vouloir capitaliser sur le désordre pendant une campagne électorale. Pour dissiper, disons, des soupçons à cet égard-là, est-ce que vous êtes disposé à poser un nouveau geste, à faire une proposition outre que de ne pas laisser la porte barrée, là, pour que les associations étudiantes se rassoient et éviter que la rentrée n'enflamme à nouveau la rue ou si vous préférez laisser aller les choses?

M. Charest: On a... D'abord, le passé étant garant de l'avenir, là, tout le monde s'entend sur le fait que nous avons posé toute une série de gestes, hein? On l'a fait...

M. David (Michel): On les connaît, mais est-ce que vous pensez faire quelque chose de nouveau?

M. Charest: J'ai entendu votre question. On a posé tous ces gestes-là, là. Nous les avons posés puis, oui, effectivement, la porte n'a jamais été fermée chez nous. Mais à quelles conditions allons-nous revenir dans une négociation? Parce que les étudiants, à ce jour, ont toujours dit que ou c'est le gel ou pas de hausse de droits de scolarité.
Alors, peut-être que vous posez la... la question que vous posez, là, vous ne la posez peut-être pas à la bonne personne. Je pense qu'il faut la poser à ceux qui, jusqu'à ce jour, là, ont refusé de bouger. C'est à eux qu'il faut poser cette question.

M. David (Michel): De votre part, ce n'est pas quelque chose...

M. Charest: Bien, nous, les efforts... on en a fait des efforts. On va toujours être disponibles pour parler, mais à la condition que cette discussion se fasse sur une base raisonnable. Alors, ça, ça n'a pas changé. Difficile de nous culpabiliser d'avoir agi de manière aussi responsable qu'on l'a fait depuis le début. Mais, la question que vous posez, malheureusement, ce n'est pas à nous qu'il faut la poser, c'est aux représentants étudiants. On ne peut pas conclure une entente tout seuls.

M. David (Michel): Sur un autre sujet, il y a quelques semaines, votre ministre des Affaires intergouvernementales se lamentait, disons, en déplorant qu'il n'y a plus personne qui écoutait le Québec à Ottawa. Et, à chaque fois qu'une question lui est posée, il a l'air bien pessimiste, M. Vallerand... Vallières.
Comment qualifieriez-vous l'état de vos relations avec le gouvernement fédéral actuellement?

M. Charest: Je dirais que les relations sont bonnes. Il y a plusieurs enjeux. C'est un nouveau gouvernement majoritaire, qui, de toute évidence, veut bouger sur un certain nombre d'enjeux. Mais le gouvernement a été... du Québec et mon gouvernement a été très affirmatif dans la défense de nos droits. Il y a six mois seulement, six mois, nous avons eu gain de cause devant la Cour suprême du Canada dans l'affaire de la commission des valeurs mobilières nationale, la commission nationale sur les valeurs mobilières. C'est le Québec qui est allé chercher cette victoire-là pour nous, pour les Québécois et pour le reste du Canada.
On a conclu également l'entente sur l'harmonisation de la TPS-TVQ, dans laquelle on va chercher 2,2 milliards de dollars du gouvernement fédéral. On a également l'entente sur la possibilité de l'exploration pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent, Old Harry, le dossier Old Harry qui est un dossier historique avec une percée majeure.
Sur d'autres dossiers...

M. David (Michel): Mais tout ça est antérieur au 2 mai, là. M. Vallerand, lui... Vallières...

M. Charest: Non, attention. Non, non, non. TVQ-TPS, c'est après, là, et...

Le Modérateur: ...on va donner une chance à tout le monde.

M. Charest: Oui, mais le résultat, quand même, est là. On ne va pas s'obstiner sur des technicalités, là. Le résultat, il est là, comme on a obtenu un résultat assez impressionnant sur les transferts fédéraux et toutes les autres ententes.
Mais, au mieux, dans une fédération... puis il y a toujours des contentieux, il y en a toujours, mais on défend, avec beaucoup de fermeté puis avec des résultats très concrets, les intérêts du Québec. Merci.

Le Modérateur: In English. Angelica Montgomery, CJAD.

Mme Montgomery (Angelica): It's been a very interesting spring for Montréal as well. The city is now asking for $10 million to help pay for their policing costs. Is that, in any way, a possibility for the city?

M. Charest: Well, I don't want to negotiate or discuss this... on the amounts probably, but we are in discussions with the city of Montréal.

Mme Montgomery (Angelica): When we take a summer break, as well, it's sometimes the time for people to think about other things, enjoy the sunshine. People tend to forget about things. Do you think that Pauline Marois will still be wearing the red square when we come back in September or if there's no election campaign?

M. Charest: Well, is she that hypercritical? Are you assuming she will be that hypercritical? You mean she will not wear it?

Mme Montgomery (Angelica): So are you saying that, if she is true to her belief, she'll keep wearing it?

M. Charest: Well, if not, and I think we'll have to draw another conclusion: Does she change her mind again? If she has a... I mean, has she reached that point now or she's going to take it off? Well, if she does, I'm... I'll be like you, I'm very interested in finding out. We do know that it depends on who she talks to and her audience. Her principles are very according to whoever she talks to. But, if she takes it off, I mean, this will be a new record, right? I look forward to... is that what she's saying?

Le Modérateur: Caroline Plante, Global.

Mme Plante (Caroline): Hello, Premier. Why do... I just wanted to know why you didn't invoke closure to pass the bill that you thought were important.

M. Charest: That's a decision that we took because we felt that we had to work very hard on the bill. Both pieces of legislation, the new mining bill and the new law to create la Société du Plan Nord is systematically blocked by the PQ for ideological reasons, and Bill 73, which is also the implementation, legislation for the budget, is also blocked. And we worked extremely hard to get them through and we are going to continue to work very hard to get them trough. Closure is when you arrive finally at the conclusion that there really isn't anything else you can do, and so we felt that we are going to continue to make those efforts.

Mme Plante (Caroline): And how would you qualify this session?

M. Charest: Well, it's been dominated by one event, of course, a big part of it. But, behind all that, and that's why it's important to take a step back, Québec's economy has continue to perform exceptionally well, relative to the rest of the planet. 84,000 jobs created in the last six months, 80,000 people who were on welfare in 2003, when we were elected Government, that are not on welfare today. And we've had, you know, if you look at the overall picture of economic growth in the lasts four years, the debt, the deficit, we have had an exceptional performance. So our economy has done well, and that's where the real priority is for us because it means jobs and it means the ability to finance our social programs including healthcare, and education, and family policies.

Le Modérateur: Kevin Dougherty, The Gazette.

M. Dougherty (Kevin): Yes. Mr. Charest, a change in subject a bit. I see you have two former Transport Ministers standing behind you. Mr. Duchesneau, in his hearings, has suggested that your Government didn't really take his commission on collusion seriously. He didn't have computers, he didn't have staff, he didn't have... he wasn't given any means, he had to threaten to resign, and so on. And then Mr. Hamad, he said, in his words, didn't want to have his fingerprints on the report, he wouldn't pick it up. How seriously, you know, did your Government take the Duchesneau's report?

M. Charest: Well, we took it as seriously as when he presented it himself in front of the parliamentary commission, which, by the way, I'm going to comment on, the parliamentary commission, because I don't want to comment on what he is saying in front of the Charbonneau commission, as much as possible. But, when he was in front of us, parliamentarians, he made a statement to the effect that not only did he have «carte blanche», but he had more than that. And that's what he said to us when he was sitting in front of the parliamentarians here, in the National Assembly, in front of you. And he said on a TV show that he had had the full support of the Premier. And, on the report, there's 40, what, 45 recommendations? We implemented 44 out of the 45 recommendations; the other one is within federal jurisdiction. They're all implemented. We implemented the report.

M. Dougherty (Kevin): OK. And another subject, you're going to Rio now. In the past, you've had differences with the federal Government over these issues, environment, climate change, and so on. Do you detect any changes? Are they moving towards your position or is there still going to be this cleavage between Québec and the federal Government?

M. Charest: Let's talk about cleavage. We have differences of opinion, though the federal Government has been more active on this file than it was in the last little while, I should point out, and that is something that has been noticed more favourably in the international community. And I'm thinking in particular in the preparation leading up to Rio, because, in Rio+20, we're focused on the green economy and institutional reform. They are the two broad themes that are being discussed. And the reports I have received on the preparatory meetings indicate to us that the federal Government of Canada was more active and more engaged than it was in the past. Now, on climate change, there are major differences in our views that remain.

Le Modérateur: We'll take one last. Phil Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip): Good afternoon.

M. Charest: Hello.

M. Authier (Philip): Every time your Government gets in trouble and something hits the fan, people speculate about your personal future. Again, this week, there was a story with possible names of replacement for you. And, how do you take all that? How do you feel when you see all that? Because it happens every time you seem to be on the roast.

M. Charest: I think it's just part of political life, frankly. I take it all in stride. I think, you know, it's... The other way of looking at this, it's probably inevitable that, from time to time, that kind of speculation will happen.

M. Authier (Philip): And you intend to lead the Québec Liberal Party in... through the next election?

M. Charest: Yes. Yes, I do.

M. Authier (Philip): I just want to give a chance to clarify that.

M. Charest: Well, I wouldn't want to disappoint you...

Des voix: Ha, ha, ha!

M. Charest: Let me make your day. The answer is yes. Thank you. Merci beaucoup. Merci. Au revoir.

(Fin à 14 h 13)

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