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Point de presse de M. Raymond Bachand, ministre des Finances et ministre du Revenu

Version finale

Thursday, September 13, 2012, 13 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trente cinq minutes)

M. Bachand (Outremont): Bonjour tout le monde. C'est un grand plaisir d'être ici pour mon dernier point de presse comme ministre des Finances du Québec. Hier, les gens du ministère à qui je disais bonjour, au fond, me sortaient la liste des ministres des Finances dans l'histoire du Québec, et le premier trésorier à faire le premier discours en français au Parlement du Québec, à ce moment-là, pas à l'Assemblée nationale, s'appelait Pierre Bachand, en 1878, et, oui, c'était un de mes ancêtres directs.
Alors, aujourd'hui, je tenais, bien sûr, à vous revoir pour vous dire bonjour. On va se retrouver dans une autre fonction dans quelques jours ou la semaine prochaine, mais, non, sérieusement, pour faire, quand même, le point sur les finances publiques et l'économie, vous dire trois messages, au fond: que les finances publiques sont sous contrôle, que l'économie du Québec est en bonne position et, bien sûr, de demander au Parti québécois de maintenir le cap sur l'équilibre budgétaire.
Les finances publiques sous contrôle pour... Tout indique que, pour la troisième année consécutive, le déficit du Québec sera inférieur aux prévisions originales et, dans ce cas-ci, le déficit du Québec devrait être de moins de 3 milliards de dollars, ce qui est 800 millions de moins que les prévisions originales. C'est dans votre pochette, vous verrez. Le ministère des Finances a émis un rapport au mois de juillet basé sur ce qui... pour l'année qui s'est terminée le 31 mars - je vous l'ai donné dans votre pochette - et les dernières indications que j'ai, c'est que ces chiffres-là sont confirmés, et donc je suis très fier de dire que les finances publiques du Québec sont sous contrôle.
C'est essentiellement parce qu'on a les dépenses sous contrôle que les dépenses de programmes, qui étaient auparavant à des rythmes de 5,3 %, l'an dernier, ont été à 2,3 %, donc on a réussi à contrôler les dépenses de programmes.
Et, bien sûr, à vous dire que, depuis aussi les cinq agences de crédit ont maintenu la cote de crédit du Québec, ont réitéré leur confiance au Québec dans leurs commentaires qualitatifs, alors que, malheureusement, vous le savez, certaines d'entre elles ont décoté des provinces voisines ou les ont mis sous surveillance. Voilà donc pour les finances publiques.
L'économie du Québec est toujours en bonne position. La croissance économique du Québec est toujours, prévisions d'avant-hier, si vous faites la moyenne des prévisionnistes, elles sont toujours à 1,5 % pour l'année en cours. Les investissements sont à des rythmes records depuis deux ans, 2011, 2012, les investissements privés, évidemment, je parle des investissements privés. Il y a une confiance du milieu des affaires dans l'économie du Québec. Investissements manufacturiers sont à deux années records, les investissements miniers sont à des années records, les investissements au niveau de la construction aussi sont à des années records qu'on n'avait pas vues depuis très, très, très longtemps. L'économie grandit à un rythme de 1,5 %. Vous avez vu l'emploi, le taux de chômage du Québec est maintenant à 7,3 %, je pense, je vais essayer de regarder... Pardon, Mia?

Une voix: ...

M. Bachand (Outremont): 7,6 %, excusez-moi. Merci. Et donc la question de l'emploi, qui est le coeur de notre préoccupation, est vraiment en bonne condition aussi globalement au Québec.
Alors, voilà les messages, à quelques heures de quitter mes fonctions. Je quitte Québec aujourd'hui, je vais finir le ménage dans mon bureau de Montréal demain, et je change de chapeau en respectant, bien sûr, la décision des Québécois et en demandant au Parti québécois... c'est tellement important... Quand un peuple contrôle ses finances publiques, il est maître de son destin. Et le fait que le Québec, aujourd'hui, a réussi à contrôler ses finances publiques dans une des pires périodes depuis plusieurs décennies de turbulence économique, ça garde la confiance des marchés financiers. Et parce que vous gardez cette confiance, vous pouvez continuer, finalement, et vous continuez à financer les services publics, l'éducation et la santé. Alors, je demande, bien sûr, au Parti québécois de maintenir, comme ils se sont engagés, le cap sur l'équilibre budgétaire en 2013-2014, et, après cela, de commencer à réduire la dette du Québec, comme nous le faisions avec le Fonds des générations.
Alors, voilà ce que je voulais faire aujourd'hui avant de quitter mes fonctions.

M. Lessard (Denis): ...la photo au mois de mars, mais, année après année, au mois de septembre, le Trésor envoie des lettres un peu partout pour dire: Bien là, on dépasse de 500, 600, 700, puis là, si on veut finir sur les chiffres, ça prend des compressions. Est-ce qu'il y a un dépassement anticipé au moment où on se parle?

M. Bachand (Outremont): Ça, c'est la photo pour les trois dernières années et l'année qui s'est terminée au 31 mars. Je ne vous ai par parlé de l'année en cours. Vous avez raison, M. Lessard. Sur l'année en cours, il y a les mêmes défis que toutes les années. Oui, l'année en cours, on a une augmentation des dépenses de programmes de 2 % qui est prévue dans le budget. Toujours en cours d'année, il y a des ministères qui ont des dépassements, et toujours ça prend une volonté déterminée, une volonté de fer du Conseil du trésor pour...

M. Lessard (Denis): ...au mois de septembre, on connaît les dépassements.

M. Bachand (Outremont): ...pour ramener et pour arriver comme on est arrivés depuis plusieurs années. On a le même défi cette année. Il y a la même ronde de ramener les dépenses...

M. Lessard (Denis): C'est le quoi, le chiffre, à peu près?

M. Bachand (Outremont): ...dans les enveloppes qui sont prévues. C'était un chiffre, fin juin, qui était autour de 800 millions, là, de mémoire. J'y vais de mémoire.
Ce n'est pas différent, au fond, des autres années. Des années, c'est 600, c'est 500 millions. Et ça prend vous savez quoi? Ça prend - et je rends hommage à Michelle Courchesne, parce qu'elle a tenu ça de façon exceptionnelle depuis trois ans - ça prend quelqu'un qui est capable de dire non. Alors, il faut que la présidente ou le président du Conseil du trésor soit capable de dire non, parce que c'est la seule façon de contrôler l'augmentation des dépenses du gouvernement du Québec.

M. Plouffe (Robert): M. Bachand, deux questions, si vous me permettez. Alors, je comprends que vous avez hâte de voir qui sera le prochain ou la prochaine présidente du Conseil du trésor. Votre ancêtre a passé à l'histoire, c'est ce qu'on croit comprendre, mais on sent que vous voulez passer à l'histoire, peut-être, pour devenir, peut-être, le prochain chef du Parti libéral.
Donc, aujourd'hui vous vous présentez comme l'image d'intégrité, ou enfin l'image de celui qui pourra le mieux maintenir l'économie du Québec, et c'est comme ça que vous allez peut-être faire campagne à une course à la direction, M. Bachand?

M. Bachand (Outremont): Non. Aujourd'hui, je viens ici parce que notre gouvernement, le premier ministre le premier, avec lequel j'ai fait ces trois derniers budgets, a maintenu un contrôle des finances publiques, a maintenu la croissance économique du Québec, a maintenu la création d'emplois du Québec avec l'ensemble de l'économie. On en est très fiers.
Mais c'est une plan... c'est une lutte perpétuelle. On voulait simplement dire aux Québécois: Voici les derniers chiffres, voici où ils en sont. Bravo au Parti québécois, ils ont gagné les élections. Continuons dans cette direction.

M. Plouffe (Robert): Vous êtes en train de dire au Parti québécois: Ne venez pas nous faire le coup de: Quand on prend les finances, quand on se retrouve au gouvernement, on sait bien, le gouvernement précédent nous a laissé des finances catastrophiques. C'est un peu ce que vous nous dites.
Mais je voudrais quand même rester dans la course à la direction, si vous le permettez. M. Couillard est intéressé, M. Moreau aussi. M. Bachand, est-ce que vous pensez que le parti peut avantager un candidat par rapport à un autre?

M. Bachand (Outremont): Moi, hier, je vous ai parlé. Je vous ai parlé de mon intérêt et de la réflexion qui est en cours parce que... Je vais répéter ce que je vous ai dit hier: C'est que... Quelle est la meilleure personne pour le Parti libéral du Québec, et la meilleure personne pour le Québec, et pour que ce grand parti dans notre histoire puisse regagner la confiance des électeurs, qui, cette fois-ci, ont préféré... Remarquez, deux tiers des électeurs ont préféré un autre choix, là. Qui que ce soit qui eut gagné, deux tiers des électeurs n'auraient pas voté pour nous et ont préféré un autre choix. Le Parti libéral doit se tourner vers l'avenir et regagner la confiance des électeurs du Québec.
Et, moi, j'ai un intérêt, mais, comme je vous dis, il faut que cet intérêt-là soit aussi partagé par de nombreux collègues. C'est ce que je suis en train d'évaluer, mais ma décision n'est pas prise.

Mme Lajoie (Geneviève): Qu'est-ce que ça prend au prochain chef du Parti libéral?

M. Bachand (Outremont): Je vais vous laisser juger de cette question.

Mme Lajoie (Geneviève): Mais, le Parti libéral, c'est un parti... c'est le parti de l'économie. Vous l'avez dit, il y en a d'autres qui l'ont dit, M. Fournier l'a dit hier. Qu'est-ce que ça prend au prochain chef du Parti libéral?

M. Bachand (Outremont): Un chef de parti doit avoir de nombreuses qualités, non seulement sur l'économie. Ça doit être un rassembleur. Il faut, au Québec... il faut qu'il y ait plus d'harmonie au Québec, il faut rassembler les gens. On a été trop divisés au cours des dernières années. On peut... J'écoutais Lucien Bouchard hier, je suis tout à fait d'accord avec lui. On peut être en désaccord les uns avec les autres sans s'insulter personnellement. On a eu trop de ça au cours des dernières années, et les citoyens ont le droit d'avoir un débat public de qualité pour faire leurs choix.

M. Ouellet (Martin): M. Bachand, vous dites... Dans votre message, vous dites: Ça prend quelqu'un capable de dire non. Vous parliez, là, de la présidence du Conseil du trésor. Est-ce que vous redoutez, quoi, que le nouveau gouvernement, ça va être un peu un bar ouvert, qu'il va être incapable de dire non aux groupes de pression? Est-ce que c'est ce que vous sous-entendez?

M. Bachand (Outremont): Je vais vous laisser observer ce qui se passe. Mais, quand on veut contrôler les dépenses, c'est difficile, O.K.? Ils font... On se fait un plan, on fait un plan budgétaire, et, en cours d'année, il faut être capable parfois de le changer mais maintenir ces enveloppes globales là.
Michelle Courchesne, je dois dire... nous, on se rencontrait à toutes les deux semaines. C'est la première fois, un peu, de l'histoire que la présidente du Conseil du trésor et le ministre des Finances, toutes les deux semaines, on avait une rencontre pour... et elle avait une rencontre, même, de la même façon, à toutes les deux semaines, avec le ministre de la Santé pour s'assurer qu'on garde le cap sur le contrôle des finances publiques. Et il faut être capable de dire non.

M. Ouellet (Martin): Votre crainte, c'est quoi, par rapport à ça?

M. Bachand (Outremont): Ma crainte, je ne sais pas si c'est une crainte, mais, quand j'observe, c'est très difficile pour un chef de parti de s'appuyer sur une équipe qui dit non. Alors, je souhaite qu'ils soient capables de dire non.

M. Lavoie (Gilbert): M. Bachand, est-ce que... Deux questions. La première, c'est: Qu'est-ce qui... Est-ce que vous croyez que le gouvernement sortant est à l'abri du genre d'exercice qu'a effectué le gouvernement libéral en 2003, à savoir embaucher... C'était l'ancien Vérificateur, je pense, pour démontrer que les finances ne sont pas en bon ordre. Est-ce que vous croyez que ce que vous nous offrez aujourd'hui, c'est totalement à l'abri de ce genre d'exercice là?

M. Bachand (Outremont): Bien, moi, je pense qu'on a des états financiers qui sont signés par le Vérificateur général sans aucune restriction, et ça, c'était une première. Ça fait quatre ou cinq ans qu'on a ça. Le ministère des Finances - pas le ministre, mais le ministère - a publié au mois de juillet son estimé de la fin de l'année financière de l'an dernier, un estimé qui était conforme au budget que j'ai déposé. Aujourd'hui, je vous indique que la provision de 300 millions qui était dedans, toutes les indications que le ministère m'a données cette semaine, c'est qu'on n'en aura pas besoin. Le travail se termine, là, les comptes publics devraient être prêts d'ici quelques semaines tout au plus.
Ceci étant, il n'y a rien qui empêchera, bien sûr, un prochain ministre des Finances d'essayer de... à travers tous les problèmes qu'on... Vous savez, dans un budget de 70 milliards, il y a beaucoup de problèmes à gérer, mais, année après année, on réussit à les gérer.

M. Lavoie (Gilbert): En sous-question, quelque chose qu'on va certainement entendre dire souvent au cours des prochaines semaines, à savoir que le gouvernement actuel a gonflé la dette, notamment en grande partie à cause des immobilisations qui sont de l'ordre, depuis trois ou quatre ans, de 5 milliards par année. Mme Marois, pendant la campagne électorale, a dit que c'est des immobilisations, c'est... dépenses en immobilisation, elles étaient trop élevées, il faudrait les diminuer ou elle voudrait les diminuer.
Est-ce que vous pensez que c'est possible, dans le contexte économique actuel, que c'est possible ou souhaitable de réduire le niveau des dépenses en immobilisation au cours des deux ou trois prochaines années?

M. Bachand (Outremont): J'espère qu'on se souviendra du pont de la Concorde, malheureusement, et que le Québec est dans une période de rattrapage important sur 20, 25 ans, tous partis confondus, sous investissements dans nos immobilisations. Et non seulement pour stimuler l'économie, mais aussi pour effectuer ce rattrapage, parce que des infrastructures de qualité, c'est la base d'une économie forte. Alors, là, il y a des investissements dans tous les domaines, routier, mais de transport en commun aussi, on... routier, l'échangeur Turcot, il y a nos hôpitaux, etc.
Et ce rythme d'immobilisation est soutenable, souhaitable pour l'économie, souhaitable pour ramener nos infrastructures à un niveau de qualité que les citoyens méritent, et, par ailleurs, finançables, avec le plan qu'on a mis en place sur le Fonds des générations. Et le bloc patrimonial d'électricité, tout se tient jusqu'en 2025. En tout cas, les agences de crédit et nos prêteurs ont salué, depuis plusieurs années maintenant, cette détermination, et ce dosage, et cet équilibre.
La dette du Québec... et la dette du Québec sera à 45 % en 2025, ce qui est un niveau, internationalement, tout à fait acceptable.

Mme Dufresne (Julie): Parmi, M. Bachand, les facteurs qui vous font hésiter à faire le saut dans la course à la direction, est-ce qu'il y a celui d'envisager de faire le saut à un autre palier politique?

M. Bachand (Outremont): Vous parlez d'Ottawa?

Mme Dufresne (Julie): La mairie de Montréal, par exemple.

M. Bachand (Outremont): Non, pas du tout.

Mme Dufresne (Julie): Vous n'êtes pas intéressé?

M. Bachand (Outremont): Non. Le jour où je quitterai mes fonctions politiques, je ne serai plus en politique.

Mme Thibeault (Josée): ...question. Est-ce que je peux poser juste une petite question sur la course au leadership? Je ne reviendrai pas ensuite. Est-ce que, puisque vous avez manifesté votre intérêt, parce que vous réfléchissez, vous vous êtes mis une limite ou, en fait, vous vous êtes mis des balises en vous disant: S'il y a plus de trois candidats, si untel vient, est-ce que vous... Est-ce qu'il y a des limites que vous vous êtes mises pour dire: Je n'irai pas, à un certain moment?

M. Bachand (Outremont): Pas de cet ordre-là, non, c'est... Moi, ma réflexion, c'est vraiment: De quoi le parti a besoin, de quoi le Québec a besoin comme leader du Parti libéral, qui est ce parti qui nous a conduit à des choses extraordinaires dans l'histoire, puis qui a beaucoup de plans pour l'avenir aussi?
Et, si mes collègues pensent que je suis la bonne personne, bien sûr, ça va être l'élément déterminant pour moi.

Mme Thibeault (Josée): Est-ce que c'est la base militante ou est-ce que ce sont les collègues, justement, qui sont les plus importants dans un choix comme celui-là?

M. Bachand (Outremont): Bien, ultimement, c'est la base militante, parce qu'ultimement ce sont les militants qui vont prendre la décision.

M. Dutrisac (Robert): M. Bachand...

M. Bachand (Outremont): Mais on rejoint les militants par les collègues.

M. Dutrisac (Robert): Compte tenu de votre expérience comme ministre des Finances, qu'est-ce que ça prend pour être un bon ministre des Finances du Québec? Qu'est-ce que vous pensez... Est-ce que vous pensez par exemple que Nicolas Marceau a l'étoffe d'un bon ministre des Finances?

M. Bachand (Outremont): Ah, je vais vous laisser le soin de répondre aux deux questions, c'est-à-dire: Qu'est-ce que ça prend pour être un bon ministre des Finances, parce que, si vous voulez que je me décrive, à ce moment-là, vous allez trouver que la réponse est un peu, à ce moment-là, «self-serving», comme on dirait en anglais.
Et je souhaite la meilleure chance du monde à Nicolas Marceau si c'est lui - je présume que ça sera lui - et je lui offre toute ma collaboration, d'ailleurs. Et on a une relation de courtoisie, tous les deux, qui détonne sur la relation qui existe à l'Assemblée nationale et ailleurs. Puis vous avez même vu les débats que j'ai eus avec lui lors de la campagne électorale, que ça soit à TVA ou à Radio-Canada, et j'espère pouvoir continuer à débattre avec lui, sans que ça soit personnel. Et, avec Nicolas Marceau, c'est possible.

M. Séguin (Rhéal): M. Bachand, vous avez dit que vous étiez d'accord avec Lucien Bouchard. Vous êtes d'accord avec quoi exactement, dans les propos que l'ancien premier ministre a tenus?

M. Bachand (Outremont): Dans cette nécessité d'avoir des capacités, au Québec, de débattre dans le respect. Et c'est drôle parce que c'était le coeur de ma première intervention ici, à l'Assemblée nationale, et quand je me suis présenté dans Outremont à l'automne 2005, ce souhait que nous puissions, au Québec, avoir des débats, mais qu'on puisse les avoir aussi dans le respect des uns des autres. La qualité d'une société, la qualité des décisions, l'orientation d'une société dépend de notre capacité de se parler les uns les autres, de combattre les idées des uns et des autres. Il y a de la place pour tout le monde. Je salue, moi, l'élection de Françoise David avec Amir Khadir.
Vous savez, moi, j'ai un comté, Outremont... À ma... j'allais dire à ma droite, mais ce n'est pas tout à fait ça, à l'est, j'ai Amir Khadir, puis à l'ouest, j'ai Lawrence Bergman, réalité sociologique assez différente, vous en conviendrez. Et d'ailleurs, quand on voit l'évolution du vote dans mon comté, les citoyens dans mon comté, j'ai la même chose. Mais ça, c'est la richesse du Québec. Il faut protéger ça avec la prunelle de nos yeux, avec passion, cette capacité... Puis, moi, je note malheureusement qu'au cours de la dernière année, les deux dernières années mais particulièrement la dernière, ça s'est détérioré.
Alors, j'aimerais... Moi, je souhaite qu'on revienne à ce niveau de débat citoyen qui ne... ce n'est pas un débat de... ni dans l'insulte, ni... quand c'est dans la rue, il n'y a pas de problème, mais ni dans la violence non plus.

M. Séguin (Rhéal): Mais vous aviez été dans le mouvement souverainiste à une certaine époque. Est-ce que vous pensez, dans les propos de M. Bouchard, qu'il rejoint finalement les conclusions auxquelles vous-même vous êtes arrivé?

M. Bachand (Outremont): M. Bouchard a été très clair sur son opinion sur la question constitutionnelle, puis je ne reviendrai pas là-dessus, je n'ai pas de commentaire. Mais je rejoins la qualité démocratique que Lucien a toujours eue et je souhaite qu'on retrouve ce sens du débat et cette sérénité dans le débat, et que ce soit un nouveau départ, et qu'on retrouve ça aussi dans la course au leadership du Parti libéral. Mais ça, vous l'aurez. On va passer en anglais dans...

M. Lessard (Denis): On entend beaucoup: M. Bachand ne courra pas contre Couillard. Est-ce qu'une arrivée probable de M. Couillard dans la course est un élément important dans votre réflexion?

M. Bachand (Outremont): Je ne sais pas où vous entendez ça. J'ai... Cette arrivée n'est pas une... Premièrement, il n'a pas confirmé non plus qu'il est là, alors on verra. Mais ce n'est parce que vous avez divulgué ça dans La Presse que je n'étais pas au courant de cette réflexion-là avant que je vous parle hier.

M. Plouffe (Robert): Mais seriez-vous du genre à décliner, à renoncer à une course, à renoncer à vous lancer...

M. Bachand (Outremont): Je suis en réflexion, M. Plouffe. Je vous l'ai dit.

M. Lacroix (Louis): Mais est-ce que ça changerait quelque chose à votre réflexion, M. Bachand, si M. Couillard se présentait?

Mme Thibeault (Josée): ...combien de temps, monsieur...

Journaliste: On va passer en anglais.

M. Bachand (Outremont): Je suis en réflexion. Je ne me donne pas de temps. Est-ce que vous savez quand le congrès va avoir lieu? Est-ce que vous savez quand... On le saura... On le saura autour de la troisième... Sûrement qu'à ce moment-là ça sera...

M. Plouffe (Robert): Peut-être une dernière question, M. Bachand. M. Bachand, quand vous avez fait votre réflexion, on vous a... d'ailleurs, on vous a souvent posé la question: Allez-vous revenir? Allez-vous revenir? Allez-vous vous représenter? M. Bachand, quand vous avez décidé de vous représenter, est-ce que vous avez envisagé que cette opportunité-là pourrait s'offrir à vous, c'est-à-dire que la chefferie du Parti libéral serait ouverte?

M. Bachand (Outremont): Moi, je... Depuis que je suis en politique, je n'ai jamais réfléchi à cette question. J'ai toujours refusé de réfléchir à cette question par loyauté envers Jean Charest. J'ai toujours qu'un seul objectif. Après 2007, quand certains se posaient la question, moi, j'avais dit - j'appelle ça mes deux Isabelle qui travaillaient pour moi, chef de cabinet et mon attachée de presse - j'avais dit: Nous autres, on a une job, c'est qu'on gagne les élections avec Jean Charest. Et je n'y ai jamais pensé, ni dans le parti, ni personnellement, parce que c'est très malsain. Et j'ai assez eu de travail comme ministre des Finances à penser à ça, et donc...
Et, moi, j'espérais qu'on gagne les élections et qu'on les gagne par un gouvernement majoritaire. Les Québécois n'ont pas choisi ça, je respecte ça, puis là - j'allais dire Jean, on va pouvoir l'appeler bientôt Jean Charest - le premier ministre a décidé de quitter ses fonctions mercredi dernier. Il nous l'a annoncé vraiment mercredi après-midi. Jeudi, alors, ma réflexion a commencé ce jour-là.

M. Ouellet (Martin): Ça peut-u être avant octobre, M. Bachand?

M. Bachand (Outremont): In English.

M. Duboyce (Tim): Mr. Bachand, if your job was to balance the budget next spring, without the 200 $ health contribution and without the tuition fee hike that are currently unscheduled, how would you do, what would you have to do to get back to zero deficit?

M. Bachand (Outremont): Well, I wouldn't do these things because I...

M. Duboyce (Tim): No, but if you did them, what else would you have to do to balance the budget?

M. Bachand (Outremont): I will let my successor answer that question, because the plan to come back to a balanced budget over a four year period, which is very, very difficult, and two thirds of that by controlling our expenses, as you know, and here we see that we are on target on that objective. But if you imbalance that plan, you jeopardize getting back to a balanced budget. Unless you do things which I think are very, very dangerous... the word is too strong, but for the Québec economy, like taxing people at 55% and like thinking that if you double the revenue from mining royalties, if you think you can do that without killing thousands of the 35 000 jobs, you're mistaken. So, I don't know how I would do that.

M. Duboyce (Tim): Will the Liberal opposition oppose any and all personal income tax rate increases?

M. Bachand (Outremont): We'll try to negotiate with the opposition because they're minority and we're there, so we will certainly have discussions with them so that they bring in a responsible budget...

M. Duboyce (Tim): So that means...

M. Bachand (Outremont): ...and 55% income tax hike for Quebeckers is not in that game plan. Merci beaucoup.

(Fin à 13 h 56)

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