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Conférence de presse de Mme Martine Ouellet, ministre des Ressources naturelles

Annonce relative à la centrale nucléaire Gentilly-2

Version finale

Wednesday, October 3, 2012, 15 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Quinze heures quatre minutes)

Mme Ouellet: Bon après-midi, bonjour. Saluer M. Vandal, saluer les gens d'Hydro-Québec aussi qui sont dans la salle, mesdames et messieurs représentants des médias. Donc, je m'adresse à vous aujourd'hui afin de rendre publiques les recommandations du rapport d'évaluation d'Hydro-Québec sur les coûts de réfection de la centrale nucléaire Gentilly-2.
Le rapport démontre clairement que la réfection de la centrale nucléaire Gentilly-2 n'est pas une solution économiquement rentable pour les Québécois. Le gouvernement prend acte du rapport et accepte la recommandation portant sur la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2. Nous devons tirer les leçons qui s'imposent: les coûts supplémentaires de réfection de la centrale jumelle de Point Lepreau, au Nouveau-Brunswick, la vente d'énergie atomique du Canada et la catastrophe nucléaire de Fukushima. De plus, nous devons considérer que nous disposons d'un surplus d'énergie électrique. Pour toutes ces raisons, nous sommes convaincus que le déclassement et le démantèlement de la centrale nucléaire Gentilly-2 constitue la meilleure solution sur le plan économique.
Nous travaillerons en étroite collaboration avec Hydro-Québec et avec les forces vives de la région pour réussir ce tournant. D'ailleurs, le Québec n'est pas le seul état à délaisser le nucléaire. Des pays qui, contrairement à nous, éprouveront une réelle rareté en ressources énergétiques s'y sont résolus ou la considèrent, que l'on pense à l'Allemagne ou même au Japon.
Nous sommes bien conscients que la centrale nucléaire est également un employeur. Sachez que je suis de tout coeur avec les employés de la centrale et leurs familles. Je tiens à rassurer la population et les travailleurs: les étapes de déclassement et de démantèlement s'effectueront dans l'ordre, la rigueur, mais avant tout avec la plus grande préoccupation pour la sécurité des personnes.
J'aimerais sur ce point ajouter que les citoyens seront informés des différentes étapes de ce long processus. Hydro-Québec sera disponible pour informer la population. De plus, la société d'État utilisera l'expérience du personnel en place pour franchir ces étapes avec professionnalisme et transparence. Je tiens à vous informer que j'ai obtenu l'assurance que notre société d'État utilisera l'expertise du personnel de la centrale en les associant aux activités de déclassement. Les employés admissibles pourront également prendre leur retraite. Finalement, les employés permanents seront réaffectés à d'autres fonctions au sein de l'entreprise.
Pour l'avenir de la Mauricie et du Centre-du-Québec, nous avons prévu un levier économique important, soit un fonds de diversification économique d'une valeur de 200 millions de dollars. Ce fonds permettra de réaliser des projets porteurs qui donneront un nouveau souffle à la région. Notre gouvernement est à l'écoute des citoyens et de leurs préoccupations. Nous savons que la région dispose de tous les atouts pour tirer son épingle du jeu. Je fais appel à nos forces vives, à notre créativité, notre esprit d'innovation et d'ingéniosité, au savoir de nos universitaires et à la détermination de tous et de toutes pour réussir ce nouveau départ. C'est une occasion exceptionnelle d'être inventif, d'exploiter de nouveaux créneaux et de créer des emplois d'avenir.
Pour nous appuyer dans cette tâche, je sais que je peux compter sur mes collègues de l'Assemblée nationale. Les différentes étapes de déclassement et de démantèlement se feront de manière concertée avec l'appui de mon collègue Daniel Breton, ministre du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs. Les activités de relance économique feront appel à la collaboration de ma collègue Élaine Zakaïb, ministre déléguée à la Politique industrielle. Enfin, je sais que je peux compter sur de précieux alliés en Noëlla Champagne, députée de Champlain, et Yves-François Blanchet, responsable des régions du Centre-du-Québec et de la Mauricie. Leurs connaissances exceptionnelles des différents dossiers régionaux sera sans aucun doute un atout considérable.
Nous ferons tout en notre pouvoir pour minimiser les répercussions du déclassement de la centrale nucléaire Gentilly-2 sur les citoyens et les travailleurs. Nous ferons tout en notre pouvoir pour vous aider à relancer l'économie de la région sur des bases solides. L'annonce d'aujourd'hui est dictée par la sagesse, la responsabilité et des considérations économiquement mûrement réfléchies. Nous devons adapter notre économie au XXIe siècle. Nous devons faire les choix qui nous positionneront parmi les sociétés les plus prospères et les plus modernes de la planète. Nous devons mettre à profit notre formidable potentiel pour créer de la richesse et améliorer le bien-être de tous les Québécois. Je vous remercie.
Je vais maintenant laisser la parole à M. Vandal, P.D.G. d'Hydro-Québec, pour la présentation des grandes lignes du rapport.

M. Vandal (Thierry): Merci, Mme la ministre. Bonjour. Tel que demandé, Hydro-Québec a déposé auprès du gouvernement son rapport sur le projet de réfection de la centrale nucléaire Gentilly-2. Au terme d'une analyse approfondie et à la lumière de l'expérience des projets similaires réalisés avec difficulté au Nouveau-Brunswick et en Corée du Sud, Hydro-Québec en arrive à la conclusion que le projet de réfection n'est plus justifié au plan économique. C'est pourquoi l'entreprise recommande à son actionnaire, le gouvernement du Québec, la fermeture de Gentilly-2 à la fin de son permis d'exploitation, soit la fin décembre 2012.
La centrale Gentilly-2 est opérée de manière sécuritaire et avec beaucoup de professionnalisme par nos employés depuis 1983. La conception initiale de la centrale prévoyait une vie utile de 30 ans liée au vieillissement de plusieurs composantes majeures de l'installation. Le permis d'exploitation Gentilly-2 auprès de la Commission canadienne de sûreté nucléaire exige aujourd'hui l'arrêt de la centrale à la fin 2012. Aucun prolongement n'est possible sans réfection majeure de la centrale.
Au début de la décennie 2000, Hydro-Québec a lancé les études d'avant-projet pour déterminer s'il était possible et avantageux de procéder à la réfection de la centrale pour lui donner un second cycle d'exploitation de 30 ans. Au terme de ces études d'avant-projet, on annonçait, en août 2008, l'intention de procéder à la réfection de Gentilly-2. Le projet devait coûter 1,9 milliard de dollars, ce qui donnait une production d'énergie à 0,086 $ le kilowattheure, en incluant tous les coûts à long terme de 1,6 milliard pour la disposition du combustible irradié durant l'exploitation et le démantèlement de la centrale à terme.
Le contexte de l'électricité, également, le contexte de marché pour l'électricité était favorable à ce moment, avec des prix d'électricité à plus de 0,08 $ le kilowattheure, portés par des prix du gaz naturel à cette époque élevés et l'anticipation de hausses dans le futur. Le projet était donc justifié au plan économique pour Hydro-Québec.
On indiquait toutefois au moment de l'annonce, en août 2008, que l'on allait suivre de près les projets similaires de réfection qui s'amorçaient au Nouveau-Brunswick et en Corée du Sud pour pouvoir profiter, dans toute la mesure du possible, du retour d'expérience de ces projets, les premiers du genre dans le monde pour des centrales de technologie CANDU-6 comme Gentilly-2. Plusieurs facteurs ont conduit par la suite au report du projet: les problèmes majeurs rencontrés par Énergie atomique du Canada, l'EACL, dans l'exécution des projets de réfection au Nouveau-Brunswick et en Corée du Sud, et la décision du gouvernement fédéral de se départir d'EACL, annoncée en 2009, avec l'incertitude que cette décision créait, ont imposé ces reports. Les incidents nucléaires de Fukushima au Japon se sont ajoutés en 2011. La cadence de la préparation du projet de réfection a ainsi été ralentie. Nous avons fait état de ces reports au cours des dernières années.
Le retour d'expérience des projets en Corée du Sud et au Nouveau-Brunswick est maintenant complété. On connaît maintenant le cycle complet et les difficultés très spécifiques d'un projet de réfection de centrales nucléaires comme Gentilly-2. Il en ressort que le coût total de la réfection de Gentilly-2 serait de 4,3 milliards de dollars pour une réfection qui serait réalisée de janvier 2014 à septembre 2016. Un tel investissement donnerait une production d'énergie à 0,123 $ le kilowattheure lorsqu'on tient compte des coûts futurs de 2 milliards de dollars pour disposer du combustible irradié et démanteler la centrale à terme. Si on exclut les 965 millions de dollars dépensés à ce jour, le projet de réfection nécessiterait aujourd'hui un engagement financier supplémentaire de près de 3,4 milliards de dollars, ce qui donne une production à 0,108 $ le kilowattheure. Le projet est donc devenu beaucoup plus coûteux. Vous avez tous ces chiffres. Ces chiffres sont pleinement présentés dans le rapport qui est rendu public aujourd'hui, à la fois dans le sommaire et dans le corps du document.
Le contexte de marché a également changé depuis 2008. La valeur de l'énergie qui serait produite à Gentilly-2 a baissé avec la baisse spectaculaire des prix du gaz naturel et de l'électricité dans les marchés associés à la production de gaz de schiste aux États-Unis principalement. L'augmentation des coûts du projet combinée à la baisse de la valeur de l'électricité produite conduit à la conclusion que le projet n'est plus justifié au plan financier pour Hydro-Québec. Un projet qui était justifié en 2008 ne l'est plus aujourd'hui. C'est pourquoi Hydro-Québec recommande la fermeture de Gentilly-2 à la fin de son permis d'exploitation, à la fin décembre.
La fermeture de Gentilly-2 à la fin de 2012 coûtera 1,8 milliard de dollars étalé sur plus de 50 ans. L'ensemble des coûts de fermeture de la centrale sont pris en compte dans ce montant, incluant les coûts associés à l'évacuation du combustible irradié vers un site d'entreposage définitif et les coûts de démantèlement complet de la centrale dans plusieurs décennies. Cinq grandes étapes comporte cette fermeture de centrale: une préparation à la dormance, qui va durer 18 mois, durant laquelle le combustible irradié sera retiré, l'eau lourde évacuée et, l'ensemble des systèmes qui peuvent l'être, mis en situation de retrait. S'ensuivra une période de 40 ans de dormance, durant laquelle le combustible irradié sera placé dans les vaisseaux bétonnés, sécurisés comme c'est le cas depuis le début de l'exploitation sur le site et la centrale gardiennée, et donc de manière très, très sécuritaire, maintenu dans un état de dormance pendant près de 40 ans. Au terme de ces 40 ans, le démantèlement sera amorcé avec une préparation, d'abord, d'un an de cette période de démantèlement, suivi d'une période de quatre ans pour procéder comme tel au démantèlement de tous les bâtiments de la centrale. La remise en état du site se fera par la suite sur une période de deux ans.
La fermeture à court terme présente un avantage important au chapitre des coûts futurs pour la disposition du combustible irradié de la centrale, puisque le volume sera réduit de moitié par rapport au scénario d'une réfection et d'une opération prolongée. Il en résulte des risques et des coûts futurs réduits.
La fermeture de Gentilly-2 affectera l'emploi des quelque 736 travailleurs permanents et temporaires qui oeuvrent présentement à la centrale. Je tiens à exprimer à ces travailleurs toute ma reconnaissance pour le professionnalisme dont ils ont fait preuve tout au long de ces dernières années qui comportaient, bien sûr, beaucoup d'incertitude. Je tiens également à souligner à quel point je compte sur leur professionnalisme pour la période qui s'engage, qui fera appel, comme la ministre l'a indiqué, à toute leur expertise et tout leur engagement pour mettre cette centrale dans une situation de dormance sécuritaire dans les années qui viennent. Hydro-Québec mettra en place un plan de relocalisation graduelle du personnel permanent en fonction des effectifs requis à la centre durant toute la phase de préparation qui précède la période de dormance.
Le démantèlement final et la remise en état du site. Toutes les conventions collectives et les exigences des normes du travail seront respectées. Les employés syndiqués non requis à la centrale continueront d'être rémunérés le temps de leur relocalisation. Une courbe de main-d'oeuvre est présentée dans le rapport qui est rendu public aujourd'hui.
Cette fermeture, à court terme, conduit à de meilleurs résultats financiers pour Hydro-Québec dans le futur par rapport au scénario d'une réfection de la centrale. On estime que le bénéfice net annuel de l'entreprise sera supérieur d'environ 215 millions de dollars, à compter de 2017 et pour les années subséquentes, à ce qu'il aurait été en cas de réfection. Dit autrement, la réfection amputerait les résultats annuels d'Hydro-Québec de 215 millions de dollars en 2017 et pour les années subséquentes. Cette différence correspond à l'écart entre les coûts élevés de la réfection et les revenus qui ont baissé pour l'énergie produite, multiplié par le volume de production annuelle de la centrale.
Par ailleurs, la fermeture de la centrale de Gentilly-2 n'a aucun effet sur les tarifs d'électricité pour les consommateurs du Québec. Elle n'affecte pas les obligations de l'entreprise en faveur des consommateurs en ce qui concerne, par exemple, le bloc d'approvisionnement patrimonial de 165 milliards de kilowattheures à 0,0279 $.
La fermeture définitive de la centrale de Gentilly-2 à la fin 2012 est aujourd'hui nettement plus avantageuse pour Hydro-Québec. C'est pourquoi l'entreprise en a fait la recommandation à son actionnaire, le gouvernement du Québec. Merci.

Le Modérateur (M. Paul Journet): On va passer à la période des questions. Martine Biron, Radio-Canada.

Mme Biron (Martine): Oui. Bonjour, Mme Ouellet. J'ai deux questions: une pour M. Vandal, une pour vous. Est-ce qu'on comprend que pendant la campagne électorale, quand vous avez annoncé cet engagement de fermer Gentilly, vous n'aviez pas toutes les informations, ici, économiques sur la situation de la remettre à niveau ou de la déclasser? Je comprends donc que vous avez pris cet engagement-là beaucoup plus sur une base philosophique. Est-ce que c'est le cas?

Mme Ouellet: En fait, pas vraiment sur une base philosophique. On a pris cet engagement-là déjà depuis la fin 2009. Donc, c'est un engagement qui n'est pas récent. Et cet engagement-là... Ça fait longtemps que nous demandons d'avoir les rapports, mais nous ne les avons reçus que très, très récemment, depuis que nous sommes élus. Mais nous avons pris cette décision-là sur les différents indicateurs que nous avions. Donc, très clairement, c'était de notoriété publique, les problèmes de réfection à Point Lepreau et la vente d'EACL, donc, les délais que cela a occasionnés et les incertitudes, également la catastrophe nucléaire de Fukushima, qui ajoutait des contraintes techniques supplémentaires. Donc, nous étions conscients de ces différents volets là.
Et vous savez qu'actuellement nous sommes en surplus, nous sommes, au Québec... Je ne porte pas de jugement sur l'énergie nucléaire pour les autres pays, mais, pour le Québec, nous avons des énergies alternatives disponibles, renouvelables, qui sont beaucoup plus intéressantes, tant d'un point de vue économique que d'un point de vue environnemental.

Mme Biron (Martine): Ce que je veux dire, c'est que rapport positif ou négatif d'Hydro-Québec, votre décision, elle était prise, c'est ça?

Mme Ouellet: En fait, les conclusions qu'on lit du rapport, c'est un peu ce qu'on pressentait avec les différents indicateurs qu'on avait dans le marché. On n'avait pas l'information chiffrée, en termes de milliards et en termes de cents du kilowattheure, mais juste avec les milliards de dépassements, plus de 1 milliard de dépassements à Point Lepreau, on savait que ça occasionnerait des coûts très importants également pour la centrale nucléaire de Gentilly. Donc, basé sur ces informations-là, dès 2009, nous avons pris une position en disant: Pour le Québec, c'est le déclassement et le démantèlement pour Gentilly-2, pour l'énergie nucléaire.

Mme Biron (Martine): M. Vandal, je comprends que vous saviez déjà, depuis quelques mois, que le coût de la remise à niveau de Gentilly-2 serait énorme, dépasserait les 3 milliards de dollars. Est-ce que le précédent gouvernement s'est informé, s'est enquis de cette information-là à la fin de l'été... ou au début de l'été, plutôt?

M. Vandal (Thierry): Hydro-Québec ne fait pas de politique, et, ce que je peux vous dire, c'est qu'on échange de l'information, bien sûr, sur une base régulière avec notre actionnaire, le gouvernement, à travers le conseil d'administration, par exemple, où siège le sous-ministre, et dans des échanges directs qui se font avec le gouvernement.
Comme la ministre le mentionnait, le fait que le projet dépassait 3 milliards de dollars, compte tenu de toute l'information qui était disponible, j'avais eu l'occasion d'en faire état ici, en commission parlementaire, au mois d'avril dernier. Donc, le fait que les coûts avaient augmenté, c'était de notoriété publique, et le fait que l'environnement de marché général pour l'électricité avait reculé depuis 2008, c'était également de notoriété publique.
Alors, il y a eu des échanges, mais il n'y a pas eu d'échange dans le cours de l'été pour les raisons évidentes que vous pouvez imaginer.

Mme Biron (Martine): Mais est-ce que le scénario de fermeture était déjà évoqué au printemps, entre vous et le gouvernement?

M. Vandal (Thierry): J'ai évoqué ce scénario-là aussi loin qu'en mars 2011 en rendant publics les résultats d'Hydro-Québec pour l'année 2010. Donc, l'existence de deux scénarios qui avançaient en parallèle, c'était quelque chose qui était, encore là, de notoriété publique. C'est dans ce contexte-là qu'on avait reporté le projet, c'est dans ce contexte-là où on a... Aussi récemment qu'en avril dernier, j'indiquais qu'on poursuivait ce qu'on s'était engagés à faire, c'est-à-dire à compléter le retour d'expérience, compléter l'ensemble d'information qui pourrait permettre une recommandation et une décision, ce qui fut fait, à la demande du présent gouvernement, dans le cadre, là, des dernières semaines.

Le Modérateur (M. Paul Journet): Julien Lafille, Radio-Canada.

M. Lafille (Julien): Oui, bonjour, Mme Ouellet. Pourquoi ne pas tenir une commission parlementaire quand il y a encore beaucoup d'inquiétudes, notamment en Mauricie?

Mme Ouellet: Écoutez, l'idée d'une commission parlementaire n'est pas exclue. Toutefois, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire la semaine passée, je ne suis pas certaine que ce soit le meilleur forum. Vous savez, il y aura un comité pour le développement économique, le fonds de diversification économique de la région. Il y aura Hydro-Québec qui sera disponible pour donner de l'information sur le volet déclassement et démantèlement et, dans le processus, il y aura aussi des audiences publiques qui seront nécessaires, avec la Commission canadienne de sûreté nucléaire, donc beaucoup de processus de consultation.
Est-ce qu'il sera nécessaire d'avoir, en plus, une commission parlementaire? Écoutez, la question est ouverte, mais, moi... On n'est pas fermés à cette idée-là, au niveau du gouvernement, mais on dit: Ce n'est pas nécessairement le meilleur forum pour ce dossier-ci.

M. Lafille (Julien): Est-ce que cette fermeture, ça pose des problèmes au niveau de la sécurité énergétique du Québec, comme le laissent entendre certains détracteurs de la fermeture, certains qui disent qu'on met tous les oeufs dans le même panier avec l'hydroélectricité?

M. Vandal (Thierry): D'aucune façon, pour plusieurs raisons. D'abord, parce que - la ministre l'évoquait dans son intervention au début de cette conférence de presse - le marché du Québec bénéficie, là, de surplus significatifs dans la présente décennie, et donc on a tous les approvisionnements pour fournir pleinement les besoins du marché du Québec et on a également une situation de surplus qui nous permet d'exporter de façon régulière.
Par ailleurs, le retrait de cette centrale-là, qui, à travers les années, a bien sûr contribué à la stabilité du réseau, peut être remplacée par des investissements, je dirais, très pointus, là, sur le réseau de transport qui pourront être faits dans les prochaines années et qui sont des investissements somme toute modestes. Alors donc, c'est quelque chose qui peut être pleinement absorbé. Il n'y aura pas d'impact en termes de sécurité énergétique pour le Québec.

Le Modérateur (M. Paul Journet): Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain): Bonjour, Mme Ouellet...

Mme Ouellet: Bonjour, M. Laforest.

M. Laforest (Alain): ...M. Vandal. Mme Ouellet, vous savez qu'actuellement, probablement, les gens de la Mauricie vous écoutent. Ils sont très, très inquiets. Vous leur dites quoi?

Mme Ouellet: Je leur dis qu'on est à leur écoute. On est conscients des impacts que ça peut avoir dans la région, mais, encore une fois, le choix de déclasser et l'appui qu'on a aux recommandations d'Hydro-Québec de déclasser et de démanteler la centrale nucléaire Gentilly est une sage décision tant d'un point de vue économique - on le voit actuellement, les chiffres le démontrent maintenant avec le rapport - et nous allons faire le maximum pour travailler avec les intervenants de la région dans un premier temps pour l'utilisation des travailleurs le plus longtemps possible - il y a une expertise qui peut et qui va être utilisée pour le déclassement - mais ensuite, avec le fonds de diversification économique au niveau des deux régions, le Centre-du-Québec et de la Mauricie, pour développer des projets d'avenir, pour développer des nouveaux créneaux. Et je suis certaine qu'au Québec on a suffisamment de créativité, d'ingéniosité pour nous permettre de développer des créneaux qui vont être vraiment tournés vers l'avenir plus que ne peut l'être, là, une centrale nucléaire au Québec.

M. Laforest (Alain): On sait que votre collègue Yves-François Blanchet a déjà entrepris des rencontres individuelles avec les intervenants. Est-ce que, vous, vous avez l'intention de vous impliquer plus à fond ou c'est M. Blanchet qui va mener le bal?

Mme Ouellet: Écoutez, ça va être un travail d'équipe. Je pense que M. Blanchet, comme responsable des deux régions, Centre-du-Québec et Mauricie, va continuer à être présent. Moi, je serai disponible également, mais il y aura aussi ma collègue du développement économique, Élaine Zakaïb, qui pilotera tout le dossier, là, de la diversification économique avec les intervenants de la région, autant le milieu des affaires, le milieu universitaire, les citoyens intéressés. Ça va se faire en très étroite collaboration. On va compter sur l'ingéniosité, sur les idées de la région pour faire de la diversification économique.

M. Laforest (Alain): M. Vandal, vous avez toujours été un défenseur, vous avez toujours cru dans le nucléaire. À partir de quand vous avez pris votre décision que c'était terminé?

M. Vandal (Thierry): D'abord, on a toujours cru à l'expertise des employés d'Hydro-Québec pour être capable d'exploiter cette centrale-là de façon sécuritaire et fiable, comme ça a été fait pendant 30 ans. On a... on sait... on savait que c'était un projet qui était difficile - j'ai eu l'occasion de le mentionner à plusieurs reprises - et on s'était justement fixés l'objectif d'aller chercher ce retour d'expérience là. Les faits sont les faits: les coûts ont beaucoup augmenté dans un environnement de marché qui a baissé. Les employés d'Hydro-Québec comprennent cette situation-là, ils sont conscients de cette situation-là et, dans ce contexte-là, à partir du moment où on a été capables de faire le bilan de tout ça, il devenait évident que le scénario de fermeture devenait le scénario à recommander, ce qui a été fait dans le présent rapport.

M. Laforest (Alain): M. Vandal, à partir de quel moment vous avez pris votre décision que la réfection, c'était terminé?

M. Vandal (Thierry): Ça s'est fait de façon graduelle, dans la mesure où on était en mode d'aller chercher le retour d'expérience, il n'y a pas une date à laquelle je peux vous dire: Cette date-là, ça a été la date, disons, où on a franchi, là...

M. Laforest (Alain): Le mois?

M. Vandal (Thierry): C'est une question de mois, essentiellement.

Le Modérateur (M. Paul Journet): Antoine Robitaille, Le Devoir.

M. Robitaille (Antoine): Oui. Mme Ouellet, comment vous avez établi le montant de 200 millions pour la diversification de l'économie de cette partie-là du Québec?

Mme Ouellet: Écoutez, c'est un dossier qui a été travaillé par ma collègue, là, du côté du Développement économique, mais je crois que le montant de 200 millions est un montant très intéressant. C'est un levier de développement économique. Donc, il faut comprendre qu'à ce 200 millions là s'ajoutera des investissements privés pour que des projets puissent se réaliser. Ce n'est pas un 200 millions tout seul du gouvernement, là; doit s'ajouter à ça des investissements privés. Donc, c'est vraiment un levier de développement économique, et je crois qu'ils ont dû travailler ce montant-là en fonction d'expériences passées. Ça s'est déjà fait, dans le passé, de la diversification économique, donc ils ont dû travailler ce montant-là en fonction d'expériences passées.

M. Robitaille (Antoine): M. Vandal, donc, l'impact précis sur le dividende d'Hydro-Québec que causera la radiation de cet actif-là important, ça va être quoi pour la première année?

M. Vandal (Thierry): L'impact n'est que sur la première année, cette année, l'année 2012. Hydro-Québec, en 2012, va faire des écritures comptables. Il n'y a pas de sortie de fonds, ce sont des écritures comptables qui vont faire trois choses: qui vont radier le projet, les argents qui ont été versés dans le projet, il y en a pour un peu plus de 900 millions de dollars dans ce créneau-là; qui vont radier l'actif comptable qu'on a dans nos livres, c'est-à-dire l'actif de la centrale et des opérations afférentes à la centrale qui existe toujours dans nos livres, une radiation comptable; et qui vont augmenter, de façon comptable également, la provision qui est prise pour couvrir l'ensemble des coûts à long terme du démantèlement, qui avait été constituée, qui existe, mais qui va être augmentée pour tenir compte du fait que le démantèlement va se faire plus rapidement et la fermeture se fait plus rapidement que ce qui était envisagé. L'ensemble des ces éléments-là, tel qu'on peut l'évaluer aujourd'hui, c'est autour de 1,7 milliard de dollars. La composante dividendes est de 75 % de ce montant-là, donc, 75 % de 1,7 milliard, mais ces chiffres-là n'ont pas été finalisés et le seront dans les semaines qui viennent.

Le Modérateur (M. Paul Journet): Régys Caron, Journal de Québec.

M. Caron (Régys): On a répondu à ma question, merci.

Le Modérateur (M. Paul Journet): Michel Corbeil, Le Soleil.

M. Corbeil (Michel): Dans tout votre argumentaire, vous ne mentionnez rien sur la santé. Il y a un documentaire, justement, Gentilly or not to be, qui prétendait que la santé et la sécurité étaient des enjeux importants. Est-ce que vous croyez que c'était le cas?

Mme Ouellet: Écoutez, on parle d'une centrale nucléaire mais, moi, je crois que la centrale a été gérée de façon sécuritaire par les employés d'Hydro-Québec, en respectant l'ensemble... et vous savez, une centrale nucléaire, c'est extrêmement réglementé, et je suis certaine que ça a été suivi de façon très rigoureuse par les employés d'Hydro-Québec. Mais on parle quand même d'une centrale nucléaire, donc c'est aussi une raison, dans un contexte québécois, avec les coûts qu'on a aujourd'hui, vous comprendrez qu'on n'a plus besoin d'aller vers cette filière-là au Québec. On a des choix beaucoup plus intéressants au niveau économique et au niveau environnemental, au niveau de la production d'énergie électrique au Québec.

M. Corbeil (Michel): Est-ce qu'on doit croire à l'argument que l'expertise qu'on va développer va être exportée partout dans le monde?

Mme Ouellet: Je pense que M. Vandal pourrait apporter un complément de réponse mais, ce qu'on regarde aujourd'hui, c'est d'utiliser au maximum l'expertise au niveau du déclassement, parce que le démantèlement, vous l'avez vu, là, sur les différentes étapes, là, vient dans plusieurs dizaines d'années. Donc, là, ce qu'on parle, c'est vraiment l'expertise au niveau du déclassement. Le démantèlement, les étapes, on ne peut pas procéder vraiment plus rapidement, vous savez ce qui est nécessaire... bien, le démantèlement, c'est dans des dizaines d'années, là, on parle de...

M. Corbeil (Michel): Le déclassement, ça s'exporte?

Mme Ouellet: Bien, le déclassement, je pense que les travailleurs qui ont une expertise dans le nucléaire, c'est une expertise qui est internationale et, que ce soient les ingénieurs ou les techniciens, je pense que s'ils veulent aller travailler ailleurs, ils ont l'expertise pour le faire et je pense que ce sera possible.

M. Vandal (Thierry): On va être les premiers à le faire, on va être les premiers à procéder à un déclassement comme celui-là, alors, dans ce sens-là, on sera une référence lorsque d'autres centrales - et il y en aura dans le futur - auront à procéder à ce même genre de travaux. Les gens... De la même manière qu'on a voulu aller chercher un retour d'expérience en Corée du Sud puis au Nouveau-Brunswick, parce qu'ils étaient les seuls, les premiers à procéder à une réfection. On peut imaginer que le jour où les déclassements seront initiés ailleurs, parce qu'on aura été les premiers, il y aura des gens qui viendront, qui prendront contact et avec qui on pourra échanger. Donc, il y a une expertise, il y a une rigueur d'opération à mettre en... à respecter à travers tout ça, il y a l'expertise de nos travailleurs qu'on va solliciter, puis, après ça, bien, on pourra être une référence pour d'autres.

M. Robitaille (Antoine): ...

M. Vandal (Thierry): En termes de mémoires, c'est une trentaine de mémoires.

M. Journet (Paul): Je vais me permettre une dernière question en français avant de passer aux questions en anglais. Ma question est pour M. Vandal: Quel est le plus récent estimé des coûts qui avait été fourni au précédent gouvernement? J'aimerais ça savoir le chiffre précis. Vous avez évoqué plus de 3 milliards, mais j'aimerais ça savoir quel est le chiffre précis et à quel moment le plus récent a-t-il été donné au précédent gouvernement?

M. Vandal (Thierry): Il n'y a pas de chiffre plus précis que plus de 3 milliards de dollars, parce que le montant d'investissement est déterminé par la date de décision. C'est la date de décision qui déclenche le calendrier qui conduit à un projet, et, dans ce domaine-là, compte tenu des argents engagés, le temps compte beaucoup dans les coûts. Donc, on était capables de dire que ça allait coûter plus de 3 milliards de dollars, et c'est une information qui était connue avant l'été.

Le Modérateur (M. Paul Journet): Je comprends que vous jongliez toujours avec deux scénarios, le scénario de la réfection et de la fermeture, à partir de quel moment est-ce qu'on est passés de deux scénarios à un scénario? Est-ce que c'était avant ou après le 1er août?

M. Vandal (Thierry): Bien, pour Hydro-Québec, on a produit un rapport qui évoque les deux scénarios, et les données, à partir du moment où on était à plus de 3 milliards, conduisaient directement à la recommandation qui est faite au gouvernement, c'est-à-dire que c'est nettement plus avantageux au niveau financier de procéder à la fermeture immédiate. Et ça, c'est une information qui s'est bâtie au fur et à mesure qu'on allait chercher le retour d'expérience. On avait, bien sûr, ces données-là au moment où l'été s'engageait, et il n'y a pas eu d'autres échanges durant l'été pour les raisons évidentes que vous pouvez imaginer.

Le Modérateur (M. Paul Journet): On va passer en anglais. Elysia, Global TV.

Mme Bryan-Baynes (Elysia): Can you explain why you've chosen this time to declassify Gentilly-2?

M. Vandal (Thierry): Yes, right. Back in 2008, when we announced this project, we had a $2 billion project that was going to produce $0.08 power in a $0.08 market. So it was fully justified financially for Hydro-Québec to go forward. But at the time we also said, because, you know, these projects... not many of these projects have been done before; we're going to track similar projects that are starting in New Brunswick and in South Korea. And what has come out of these other projects are significant cost overruns, significant cost increases. So what we've seen since 2008 is an increase in the costs of the refurbishing project at the same time as we've seen a decline in the overall value of electricity in surrounding markets. So when you combine the two together, what was a fully justified project financially for Hydro-Québec, back in 2008, is today a... you know, a very clearly non-justified project, and the best option by far is to proceed with closure of the plant at the end of the year.

Mme Bryan-Baynes (Elysia): Now, it seems like a coincidence that this report is ready just as a government comes in, that was for closing the plant. Is it a coincidence or did politicians know during the election campaign these numbers, this information that was in the report?

M. Vandal (Thierry): The information contained in this report was built over the years as we were getting feedback from the other projects elsewhere, as we were tracking developments, for example, after Fukushima incidents, as we were tracking developments around the AECL by the federal Government. So, I mean, the information that is contained in this report didn't happen overnight; it was built-up over the years. The previous Government, if you remember, back at the end of 2011, had asked also, and we had committed to continue the, you know, the tracking of this information to be able to provide full information so that the decision would be taken, and what we've now done is with demand that the new Government has expressed, we have produced this report, completed the report in the last few weeks and produced the report with recommendation that Hydro-Québec feels is the right recommendation financially.

Mme Bryan-Baynes (Elysia): Listen, I just want to know: Did they know, though, during the election campaign? Did politicians know? Did the...

M. Vandal (Thierry): Hydro-Québec is not in the field of politics, so I can't go there. What I can tell you is that the fact that the project was over $3 billion was known before the summer, and the conclusions that are contained in this report are conclusions that are derived from that information. Now, we are asked by the Government to put together this information and to produce it in the best possible time for him, which was done over the last few weeks and which has led to making this report public today, with this announcement by the minister.

M. Journet (Paul): Kevin Dougherty, The Gazette.

M. Dougherty (Kevin): Mr Vandal, I am a bit confused by the figures. So, the write-off is $1.7 billion, right? So the hit on your dividend is $1,275,000,000.

M. Vandal (Thierry): Got it.

M. Dougherty (Kevin): O.K. But I just don't understand that now you say if you had included the $965 million that has already been spent, then the whole project shut down and everything is $5.4. So what do you have the $5.4 and the $6.3 figures?

M. Vandal (Thierry): O.K. There is a... We want to be very transparent with information, and so we have a lot of information which is produced in this report. You have the cost of the actual refurbishment, which went from, basically, $2 billion to over $4 billion, OK? Those are hard numbers. Now, the fact that we have spent already... as of the end of September, we've spent already $950 some million, the going forward cost are $3.4 billion, and that information is also provided, so that the decision, going forward, is one of basically committing a further $3,4 billion. It's really not about the 4,3 because you've already spent $900 million on it. So, all that information is taken into account. Now, the $6,3 billion number and the $5,4 billion number recognize the fact that, when you commit to refurbishment, you're not just committing to operate the plant; you're also committing to further costs to actually dispose of the spent fuel, at the end of your production cycle, and of the dismantling of the plant in the future, and those costs are around $2 billion. So that's how you get your numbers.

M. Dougherty (Kevin): And Mme Ouellet, $200 million... I can see the mayor of Trois-Rivières saying: Well, look, you know, if they kept the thing open, it would be like $6 billion spent in my region. It's a good thing. And now, you offer me $200 million? You know, the diversification fund is much less. Is that enough? And maybe some of that, dividends from Hydro-Québec, is going to diversification as well?

Mme Ouellet: No, it's a $200 million diversification funds and it's a lever. So it's not only public money. We want, with this $200 million, we want also to have private investments so we can have new projects in the region of Centre-du-Québec and Mauricie, so...

M. Dougherty (Kevin): You think the mayor of Trois-Rivières will be happy with that?

Mme Ouellet: I think it's a big amount. $200 million for diversification funds, it's a lever. So, with that amount, you can try to... many projects... have many projects...

M. Vandal (Thierry): Attract.

Mme Ouellet: ...attract many projects in the region. And it's only a lever. That's the difference. It's not only with that $200 million. We want to also have private investments to attract new projects.

M. Dougherty (Kevin): Thanks.

Le Modérateur (M. Paul Journet): Angelica Montgomery, CJAD.

Mme Montgomery (Angelica): Yes. You had mentioned that this dismantling would be a world's first. Can you talk a little bit about that?

M. Vandal (Thierry): Yes, this is the first plant that's going to go into, basically, a shutdown cycle, which, at the end, basically, leads to dismantling. Now, the shutdown cycle would start at the end of this year, and, basically, there are a number of phases to that, so that you basically start by shutting down the systems, removing the fuel from the actual reactor, and there are a number of steps to that process. Then there's a very, very long stand-by phase during which not much happens on site other than tight security around the site. And, at around 2050, so 40 years out, it's anticipated that the disposal site for the spent fuel and the heavily contaminated materials will be available somewhere in Canada.
There is a nuclear waste management organization, which is an organization created under a federal act, that's at work to identify that site and to develop that site, and they've indicated that that site will be available to us to dispose of our fuel by 2050. So, that in 2050, you then start to take de fuel, the bundles of fuel, you send them to that disposal site, permanent disposal site, and then what you're left with is a plant, and you basically dismantle it. It's a heavy industrial dismantling type of operation which will take four years.
And a lot of material will be, you know, just regular industrial material. What would be contaminated would, again, go to a permanent disposal site. I mean, there are number of phases to that. We are going to do this work with our employees for a good portion of that, because they have the expertise to take this plant into a safe shutdown mode, safe mothballing mode, if I could use that expression, and as that work progresses, then we're going to relocate our resources elsewhere across the Hydro-Québec system.

Mme Montgomery (Angelica): Forgive my ignorance on this, but I take it that this isn't the first nuclear power plant ever being shut down, but it's because of the type, is that...

M. Vandal (Thierry): Yes. No, exactly. There have been a lot of shutdowns of nuclear... but the first CANDO, so first Canadian nuclear type reactor to be shut down in this type of permanent mode.

M. Caron (Régys): M. Vandal, à combien peut-on estimer, comme bilan, là, la rentabilité qu'aura eue Gentilly-2?

M. Vandal (Thierry): Je n'ai pas ce chiffre-là en tête en ce moment.

M. Caron (Régys): Mais est-ce qu'elle a été rentable, cette centrale-là?

M. Vandal (Thierry): Elle a été rentable durant une période assez longue. Est-ce qu'elle a été rentable ces dernières années, ça, je ne pourrais pas vous donner un chiffre, là, comme ça, là, «top of mind», là, alors... Mais, sur le cycle complet des 30 années, puis la ministre l'a mentionné, c'est une opération qui a été sécuritaire, qui a été fiable et qui a produit 5 milliards de kilowattheures en moyenne chaque année. Donc, alors, ça a été une bonne opération. On était fiers de cet actif-là.
Maintenant, la question, c'est: Est-ce qu'on poursuit un autre 30 ans? Et c'est là où on arrive à la conclusion que ce n'est pas rentable.

Le Modérateur (M. Paul Journet): Je pense qu'on voulait une version en anglais de... pour ma collègue de Global.

Mme Bryan-Baynes (Elysia): Yes. Mme Ouellet, I just want to know what you have to say to the 700 and some employees.

Mme Ouellet: What I have to say to the employees, I have to say that we will be there to listen. We know that it's a big decision, and we will work with Hydro-Québec that we ensure that all the employees that have an expertise to be able to do the commissioning will be able to do the commissioning at the power plant,

. And we also work with the regions, with the $200 millions diversification funds to work with all the business people, with the university people to be able to attract new projects, to have new projects, but turned for the future, for the future of these two regions.

M. Robitaille (Antoine): Et vous, Mme Ouellet, avez-vous encore un lien d'emploi avec Hydro-Québec?

Mme Ouellet: Non, non. Ma démission a été envoyée et reçue avant même ma nomination.

M. Robitaille (Antoine): À quel moment exactement?

Mme Ouellet: Le matin même... en fait, l'après-midi même avant ma nomination comme ministre des Ressources naturelles.

Le Modérateur (M. Paul Journet): Une toute, toute dernière question, Marie.

Mme Verville (Marie): Very last question, Mr. Vandal. Is this the last experience for Hydro-Québec into nuclear energy?

M. Vandal (Thierry): I'm going forward. As the minister has indicated, we have all the resources, renewable resources in Québec we need to cover our needs for as far out as I can see.

Mme Verville (Marie): So that's it?

M. Vandal (Thierry): That's it.

(Fin à 15 h 46)

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