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(Dix heures trente et une minutes)
M. St-Pierre Plamondon :
Alors, bonjour à tous. Évidemment, je veux
revenir, ce matin, sur le scandale SAAQclic, qui, on doit le mentionner, est un
des plus gros scandales politiques sur le plan financier de l'histoire du
Québec. On parle de 1,2 milliard simplement sur un des dossiers, avec un
dépassement de coûts de 500 millions de dollars. Juste en
comparaison, le scandale des commandites, la commission Gomery, c'était 330 millions
dont il était question. Norbourg, comme comparaison, c'est 100 millions.
On est devant potentiellement le plus gros scandale sur le plan financier de
notre histoire politique. Et nous voulons une enquête publique et indépendante.
Ce qu'on voit du gouvernement de la CAQ,
c'est cette volonté en ce moment qu'on détourne le regard sur ce qu'il y a de
fondamental, la responsabilité ministérielle. La responsabilité ministérielle,
la définition, elle est claire, c'est que le ministre est individuellement
responsable de la gestion de son ministère et doit répondre de ses propres
actions de même que les actions de ses fonctionnaires. Or, on a plein de PV du
conseil d'administration de la Société d'assurance automobile et on sait qu'ils
ont parlé à plusieurs reprises de comment se déroulait ce projet-là. On sait
qu'il y a eu des réunions spéciales sur ce sujet-là. Et là on caviarde tout ça
en nous disant : Nous, à la CAQ, on ne vous dira pas ce qu'on savait et on
va demander à notre ministère de faire une enquête sur le ministère, et le
reste, on s'en lave les mains, il n'y aura pas de responsabilité ministérielle.
Bien, je regrette, on est devant d'abord
et avant tout un problème de mauvaise gestion. Et, si on veut restaurer la
confiance du public, il va falloir s'intéresser à la gouvernance. Surtout si on
sait, comme on l'apprend ce matin dans certains articles, que c'est la pointe
de l'iceberg. C'est-à-dire que ce genre de dépassements de coûts là a lieu dans
d'autres projets reliés à la SAAQ et d'autres parties de l'État. Même chose en
santé, là, parce que c'est la même chose, Santé Québec. C'est de se laver les
mains comme ministre et dire : Bien là, moi, ensuite, si Santé Québec veut
dépenser dans toutes les directions, puis il y a des dépassements de coûts, ce
n'est pas mon problème. Ça ne fonctionne pas.
Donc, on veut toute l'information et on ne
veut pas que le politique s'élude, s'exempte de sa responsabilité dans ce
dossier-là. C'est une question de confiance du public. Et donc évidemment qu'à
court terme, ce qu'on demande, c'est que le gouvernement décaviarde ce qu'il
savait pour qu'on parte tous du même endroit, à savoir qu'est-ce que savait le
gouvernement et qu'est-ce qui a été fait ou pas fait pour qu'on s'intéresse à
cette gouvernance très étrange où il y a un conseil d'administration, des
fonctionnaires, un ministère, tout le monde semble au courant de l'évolution
d'un dossier catastrophique, et pourtant personne n'arrête le train avant que
la catastrophe ait lieu. Donc on veut comprendre et on veut savoir l'entièreté
de ce qui s'est passé.
M. Arseneau : Est-ce que je
peux juste faire un... juste un autre sujet, rapidement, là. On a le ministre
de l'Environnement et de la Lutte aux changements climatiques qui aujourd'hui
joue les cheerleaders d'une compagnie américaine qui importe des déchets
dangereux au nord de Montréal, à Blainville. Il veut déposer un projet de loi
pour permettre de saisir les propriétés de terrains dans une tourbière, des
terrains immenses, aux dépens de la ville de Blainville pour pouvoir y enfouir
des déchets dangereux dont le tiers proviennent soit de l'extérieur du Québec
ou carrément des États-Unis. En pleine période de guerre tarifaire appréhendée,
bien, nous, on déroule le tapis rouge pour l'entreprise Stablex pour qu'ils
viennent enfouir au Québec des déchets dangereux au mépris des décisions de la
ville de Blainville, des citoyens et du BAPE, qui a un rapport qui est très
accablant à l'encontre du projet de Stablex.
Stablex peut fonctionner, je vous le
rappelle, là, actuellement pour au moins 25 ans sur les terrains qui sont
actuellement sa propriété ou la propriété du gouvernement du Québec. Il veut
aller un peu plus loin puis pouvoir développer des affaires pour les
40 prochaines années. Nous, on pense que les conditions dans lesquelles
ils opèrent aujourd'hui sont suffisantes pour les 20 prochaines années,
surtout si on se concentrait sur nos déchets à nous et puis qu'on respecte la
démocratie locale. Et il y a le CMM également, là, qui est... qui est dans le
dossier. Puis que le ministère de l'Environnement fasse son travail de protéger
les milieux naturels.
Journaliste : Pour revenir
sur la SAAQ, là, on voit justement ce matin que... généralisé. Est-ce que la
ministre Guilbault s'en lave un peu trop facilement les mains en disant qu'elle
n'était au courant de rien?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est ce qu'elle affirme, mais elle nous remet des documents caviardés sur ce
qu'elle savait. Donc, on n'est pas dupes, ce qu'on tente ici de faire, c'est de
s'en laver les mains en termes de responsabilité ministérielle, mais surtout de
détourner le regard en disant : On va lancer des enquêtes sur des
endroits, sur des aspects très précis, mais on vous... on n'enquêtera pas sur
qui savait quoi et c'est quoi le problème de gouvernance. Puis c'est ça le cœur
de l'affaire, qui est responsable puis pourquoi, si autant de personnes sont au
courant, on procède quand même puis on dilapide au moins
500 millions de dollars. Compte tenu des coupures en santé, en
éducation, compte tenu du déficit historique du Québec, là, il y a des ministres
qui sont devant du gaspillage à coup de centaines de millions et qui
n'interviennent pas à temps. Ils vont nous dire qu'est-ce qu'ils savaient, puis
on va faire la lumière sur ce problème de gouvernance pour savoir s'il y a un
pilote dans l'avion et si, oui, qui était ce pilote.
Journaliste : ...on a bien
compris, votre appréciation de la chose, c'est de dire que ce qu'on voit là,
c'est pire que le scandale des commandites et que c'est pire que Norbourg?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, c'est-à-dire qu'on ne
sait pas ce qu'il y a dedans. Le scandale des commandites Norbourg, on sait,
maintenant, c'était quoi. Mais en montant d'argent qui est en jeu, en fonds
publics gaspillés, on est, au moins, à 500 millions. Mais ce qu'on apprend,
ce matin, dans le journal, c'est qu'en fait ce genre de dépassements de coûts
là est peut-être monnaie courante. Et donc il est question de plusieurs autres
centaines de millions de dollars, et on voudrait, à la CAQ, qu'on passe outre
ce qu'ils savaient et ce qu'ils ne savaient pas, et ce qu'ils ont fait et ce
qu'ils n'ont pas fait vis-à-vis l'ampleur de... Donc, c'est un peu comme
Northvolt, là. Quand on lance des centaines de millions de dollars en fonds
publics, ils sont responsables et ils vont nous rendre des comptes sur ce
gaspillage-là, parce que, pendant ce temps là, on n'est pas capables de soigner
notre monde puis on est... on a des... des enjeux très importants.
Journaliste : ...depuis assez
longtemps, là. Je peux vous dire que, tous gouvernements confondus, il n'y a
pas un projet informatique qui a fonctionné, au gouvernement, sans dépassements
de coûts...
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui, mais il y a
dépassements de coûts, puis il y a fiasco...
Journaliste : ...dépassements
de coûts...
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, il y a fiasco sur
toute la ligne.
Journaliste : ...gargantuesques,
là... système de télécommunication de la Sûreté du Québec, par exemple.
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, raison de plus pour
le prendre au sérieux. Parce que le mécanisme, en fait, qu'on observe dans
plusieurs domaines, c'est que, si tu dis à une entreprise privée : Peu
importe ce que ça coûte, fais ça... Bien, vous vous souviendrez, en
construction, des extras, là. Charger des extras, c'est tentant quand il n'y a
pas beaucoup de surveillance, pas beaucoup de redditions de comptes. D'où
l'importance d'aller au fond de qui surveille lorsqu'un projet est en train
de... et que c'est évident, là. On ne parle pas de 1 million de
dollars de surplus, on parle de 500 millions de dollars. Il y a
toujours quelqu'un qui était censé allumer avant qu'on soit devant le fait
accompli. Puis là tu as des ministres, deux ministres, là, Bonnardel,
Guilbault, qui veulent nous dire : Ah! nous autres, on n'a absolument rien
à voir là-dedans, puis ce qu'on savait on ne veut pas vous le dire, puis vous
allez vous contenter du ministère qui enquête sur le ministère. Un instant, là,
un instant.
Journaliste : ...la
Vérificatrice générale semble aller moins loin que votre interprétation, selon
vous?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, c'est-à-dire que
c'est là qu'entre le travail de la VG puis une commission d'enquête c'est le
degré d'approfondissement de comment on peut se retrouver avec un dépassement
de coûts au-dessus de 500 millions de dollars. Et... et là, avec
les moyens de la Vérificatrice générale, on se rend à un certain niveau, qui
fait en sorte qu'on est alertés aujourd'hui et qu'on se penche sur ce
problème-là. Mais nous, ce qu'on dit, c'est que, compte tenu des montants en
jeu, compte tenu de ce que ça implique pour la suite, dans d'autres projets, on
va faire une commission publique et indépendante mur à mur, là, on va s'assurer
de comprendre comment on peut se retrouver avec une telle... un tel gaspillage,
une telle dilapidation des fonds publics.
Journaliste : ...bien
comprendre, là : Au bout de cet exercice-là que vous proposez, qu'est-ce
que vous espérez? Que des ministres soient blâmés, qu'on récupère de l'argent
qui a été gaspillé, ou, simplement... ou... en fait, c'est important, mais que
cela ne se reproduise plus dans... dans le futur, ou les trois options?
Qu'est-ce que... qu'est-ce que vous espérez au bout de l'exercice d'une
commission publique d'enquête?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bonne question. Si le
gouvernement a comme objectif d'éluder sa responsabilité, de sorte qu'on ne
comprenne jamais comment on peut gaspiller plus de
500 millions de dollars dans une histoire comme SAAQclic, vous
pouvez avoir la certitude que, pour l'avenir, on n'est pas plus avancés, puis
que ça va se reproduire. Le but, c'est que ça ne se reproduise plus ou qu'à
tout le moins il y ait des mécanismes qui réagissent un peu plus rapidement que
ça, puis, dans quel cas, la base, c'est de comprendre ce qui s'est passé. Et,
vraisemblablement, le gouvernement de la CAQ ne veut pas qu'on comprenne ce qui
s'est passé parce qu'il nous envoie des documents caviardés sur ce qui a été
dit, en temps utile, notamment au ministre. Donc, on veut comprendre pour
prévenir, à l'avenir, des aberrations de...
C'est parce que, si c'était
5 millions de dollars... On a débattu des Kings de Los Angeles
pour 7 millions, là, puis c'était choquant, mais c'était 7 millions.
500 millions, au moment où on fait le pire déficit de l'histoire du Québec,
puis au moment où on sabre dans les services partout au Québec... puis il
faudrait laisser passer ça, puis dire : Non, non, il n'y a personne de
responsable, ça ne nous intéresse pas de savoir ce que le ou la ministre
savait, puis qu'est-ce qu'ils ont fait en temps utile.
Journaliste : Je comprends,
là, ceci dit, le procès-verbal caviardé, mais est-ce que vous pensez qu'en 2022
quand il est question de la stratégie contractuelle de CASA... est-ce que vous
prétendez aujourd'hui que Geneviève Guilbault était au courant de ce qui était
écrit noir sur blanc dans ce procès-verbal là ou était au courant une fois que
la demande d'accès à l'information était faite?
M. St-Pierre Plamondon : Ce
n'est pas le procès-verbal, c'est les procès-verbaux. J'en ai plein. À chaque
fois, il y a de l'information qui est donnée.
Journaliste
: Ma
question c'est : Est-ce que Geneviève Guilbault, selon vous, était au
courant en 2022?
M. St-Pierre Plamondon : Je
veux une réponse à votre question. Et, tant qu'on n'aura pas une réponse à
votre question légitime… Non, non, mais moi, je ne suis pas payé pour deviner
la réponse à votre question. Je veux le savoir.
Journaliste
: ...M.
St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon : Non.
Je veux savoir ce qu'il y a là et qu'est-ce qui était su. Et votre question,
elle est importante. On va s'organiser pour avoir la réponse à votre question.
Ça s'appelle la responsabilité ministérielle, rendre des comptes pour ce pour
quoi on est employé, c'est-à-dire gérer. Donc, c'est la base.
Journaliste : Avez-vous
l'impression que la ministre a peut-être ignoré des signaux d'alarme?
M. St-Pierre Plamondon : Si
on n'a rien ignoré, là, pourquoi est-ce qu'on nous cache ce qu'on savait en
temps utile? Je ne comprends pas. Quand on caviarde, là, c'est quoi, l'utilité
de caviarder quelque chose d'aussi important pour comprendre ce qui s'est passé
dans SAAQclic, si ce n'est pas qu'on ne veut pas que les gens sachent ce qu'on
savait à l'époque. J'essaie juste de comprendre.
Journaliste : Peut-être sur
un autre sujet, là, bon, au Parti québécois, vous voulez construire des
dizaines de milliers de logements, là, puis on voit qu'il y a... de plus en
plus de municipalités mettent des moratoires sur la construction parce que les
infrastructures municipales sont désuètes, là, pour... Je sais que c'est un
dossier qui est complexe, là, mais quelle stratégie doit avoir le gouvernement
du Québec là-dedans?
M. St-Pierre Plamondon : Les
aqueducs sont désuets dans plusieurs villes, hein? Ce n'est pas juste d'en
construire, là, c'est l'état des aqueducs et des infrastructures dans plusieurs
villes. C'est un problème sérieux qui est exacerbé par une très mauvaise
planification de la démographie par rapport à notre capacité à suivre le rythme
au niveau du logement. Mais on voit la même chose, donc, dans une
infrastructure comme l'aqueduc, on voit la même chose du côté d'Hydro-Québec,
c'est-à-dire que, s'il y a un choc démographique, puis la population augmente
nettement, bien, il y a des planifications en énergie qui se sont mal faites, à
l'évidence, pas juste pour ça, en passant, là. On a donné beaucoup
d'électricité à des entreprises, mais donc, oui, on est devant des
infrastructures qui ne suivent pas le rythme, non seulement de l'accroissement
de la population, mais également des changements climatiques et de certaines
pratiques qui devraient être… qui devraient évoluer dans la bonne direction.
Mais clairement, regarder la tête du PQI, en ce moment, on accumule les projets
en disant : On l'a mis sur le PQI, mais, quand on regarde, ça… l'équation
ne fonctionne pas, là. Donc, ce sera un vrai défi. Donc, voilà.
Journaliste : …que vous
pouvez dire aujourd'hui qui doit payer pour ça? Est-ce que c'est le
gouvernement du Québec? Un déficit de 11 milliards, puis un très gros PQI,
qui doit en faire davantage, ou c'est les villes qu'il faut qu'elles trouvent
de nouvelles sources de revenus? On fait payer les nouveaux acheteurs…
M. St-Pierre Plamondon : Je
ne vous ferai pas croire que c'est un problème qui est simple, pour lequel j'ai
une solution magique. Mais je vous promets qu'à l'élection, donc, en campagne
électorale, on arrivera avec une réponse sur comment on fait face à autant de
défis alors qu'on vient de connaître le pire déficit de l'histoire du Québec et
que les services sont en recul. Ça va être ça, le bilan de la CAQ. Et
malheureusement c'est avec ça qu'on devra travailler si les Québécois nous
choisissent, et évidemment qu'on va arriver en campagne électorale avec cette
planification-là, qui sera exigeante compte tenu du délabrement des finances
publiques et des services après huit ans de la CAQ.
Journaliste : M. Arseneau,
concernant... là, est-ce que je comprends, donc, que, dans le contexte de la
guerre commerciale avec les États-Unis, il faut retirer le projet de loi qui a
été déposé...
M. Arseneau : Bien, en fait,
le contexte, je dirais, là, n'aide pas à comprendre pourquoi le gouvernement va
là, mais déjà tous les arguments sont connus depuis le dépôt du rapport du
BAPE, que ce dossier-là n'a ni queue ni tête et qu'on ne doit pas donner à
cette firme la capacité, pendant les 40 prochaines années, d'enfouir des
déchets dangereux, dont une partie, le tiers, viennent d'ailleurs. Il faut
gérer nos déchets dangereux ici, au Québec, et on a une bonne façon de le
faire. La méthode est éprouvée. On est dans des… dans des milieux qui sont déjà
déstabilisés, si on veut, là, mais qu'on continue sur une période de
25 ans en essayant de trouver des moyens de mieux gérer ces déchets-là
dans l'avenir.
Mais de donner un chèque en blanc à
l'entreprise, pour les 40 prochaines années, sur un terrain qui est une
tourbière qui est essentielle, là, pour l'équilibre des écosystèmes dans la
région, et que ce soit le ministère, le ministère de l'Environnement lui-même
qui est attablé aujourd'hui, là, et depuis une semaine, sur la révision des
lois concernant par exemple la protection des milieux naturels, moi, je trouve
ça absolument aberrant.
Journaliste
: Pourquoi
le ministre fait ça?
M. Arseneau : Bien, je pense
qu'il s'est laissé convaincre par le lobby de l'entreprise, je pense qu'il a bu
le Kool-Aid de Stablex, et aujourd'hui il se fait le promoteur du développement
des affaires d'une entreprise américaine aux dépens de la ville et de ses
citoyens, ce qui est incompatible.
M. St-Pierre Plamondon :
Si
je peux mettre l'emphase sur la réponse de mon collègue, ça ressemble beaucoup
à Ray-Mont Logistiques, ça ressemble beaucoup à la nouvelle d'hier comme quoi
il y a des taux de BPC 40 fois plus élevés que la norme qui ont été émis
dans l'est de Montréal. Y a-t-il un pilote dans l'avion en environnement au
Québec? Et ça ressemble à l'ensemble de la gestion caquiste. On vient de passer
la moitié de notre temps ce matin sur SAAQclic. Mais, troisième lien,
infrastructures de transport, y a-t-il un pilote dans l'avion? Sur le plan
environnemental, ça me semble très, très clair qu'il y a une absence de suivi
puis de vision.
Journaliste
: Donc,
qu'est-ce que vous avez pensé de la lettre de Lucien Bouchard ce matin dans La
Presse, qui dit qu'on est... on est pognés avec... on est un peu pogné, là,
je...
M. St-Pierre Plamondon :
Bien, évidemment.
Journaliste
: ...avec
les États-Unis, puis que... Bon, il n'a pas voulu s'étendre sur le sujet, mais
il dit, pour l'indépendance du Québec, que ce n'est pas tout à fait un bon
moment non plus. Qu'est-ce que vous avez pensé de sa sortie ce matin?
M. St-Pierre Plamondon :
Bien,
moi, je suis assez d'accord avec les constats sur le repreneuriat. Un gros
enjeu, c'est qu'on est... on a une belle capacité d'innovation au Québec, mais
on a une tendance à vendre rapidement, notamment aux Américains, de la même
manière que notre économie est largement basée sur la facilité de sortir des
ressources naturelles puis de l'envoyer aux États-Unis, dans quel cas, oui, il
faut se pencher sur la productivité. Et je pense qu'on peut diversifier, tenter
de réduire notre dépendance à l'économie américaine, mais tout en concédant,
comme il le fait, sur le fait qu'en effet les États-Unis demeurera toujours
notre partenaire principal. Et je suis tout à fait en accord avec lui, en tout
cas, c'est mon espoir, et j'étais content de l'entendre sur ça, que les
États-Unis ont des mécanismes de «checks and balances», ont des contrepoids, notamment
des contrepoids économiques. Je pense au Governor du Colorado qui a commencé à
s'exprimer sur les tarifs. Mais il y aura des voix pour s'élever, lorsque les
tarifs seront mis en place, et qu'elles feront mal à l'économie américaine.
Moi, j'ai confiance que les États-Unis vont avoir des contrepoids pour exercer
cette pression-là. Les Américains vont cheminer jusqu'à la conclusion qu'on est
en train, tous, mutuellement, de se tirer dans le pied sur le plan économique.
Journaliste
: Ce serait
rapide, sur... parce qu'on n'a pas eu l'occasion de vous poser la question, je
pense, la semaine dernière. Est-ce que vous, au Parti québécois, allez aider le
Bloc québécois dans la campagne fédérale à venir? Parce qu'on a eu vent, bon,
des tensions qu'il y avait eu entre vos deux partis, et tout ça?
M. St-Pierre Plamondon :
Oui,
bien, en fait, dans le fameux mémo interne, c'est marqué que nous allons aider
le Bloc québécois dans la mesure de nos moyens et compte tenu des
chevauchements, parce que le mémo portait sur un chevauchement qui est de plus
en plus probable entre des campagnes fédérales. Mais, oui, c'est déjà indiqué
par écrit.
Journaliste :
...à Montréal,
ça pourrait prendre une ampleur plus nationale. Êtes-vous inquiet pour la
chaîne alimentaire étant donné que l'usine se fait bloquer des projets
d'amélioration, d'atténuation des odeurs, là? Ça concerne Montréal, mais, si ça
doit fermer, il va y avoir un problème au niveau de la chaîne alimentaire.
Est-ce qu'il y a des raisons d'être préoccupé de ça?
M. St-Pierre Plamondon :
Je
vais revenir sur ce dossier-là. Je n'ai pas de position spécifique, mais je
vous reviens dans les 30 minutes.
Le Modérateur
: On peut
passer en anglais.
Journaliste :
You're asking for a public inquiry. But
what will you gain in… with a public inquiry now that there is this internal
investigation that Minister Guilbault asked in the SAAQ? And then, you have
also l'Autorité des marchés publics that Ms. LeBel asked and… And Minister
Guilbault is also asking you back to… to… to… you know, to get interested into
this fiasco. So, why a public inquiry now?
M. St-Pierre
Plamondon :
Well,
if the Government doesn't want its own responsibility to be under the light,
what they'll do is that they'll split the inquiries on small portions of the
problem, saying: We're doing something about it, yet nobody's going to ask us
any questions about whether or not we're responsible, what we knew, what we
didn't know, what we ought to do, what we didn't do, we are… we will make sure
that nobody asks questions to us and frame it so that we look away. And that's
our problem. A public inquiry will look at the governance as a whole, asking
the fundamental question: How can there be so many people involved and, at the
end, nobody does anything useful, regarding more than $ 500 million in…
overpaying on that project only? Because we think other projects have the same
problem. Somebody has to be responsible. And the definition of the
responsibility of the Minister is that the first person who should respond to
those questions is the Minister. In which case, it's a public inquiry...
inquiry we're looking for, not an inquiry specifically on how the contract was
handed out or not an inquiry specifically on criminal acts, because we have no
evidence so far that it's a criminal file. We want a real inquiry on the
responsibility of those people in charge.
Journaliste :
And when you're talking about those
people in charge, are you talking about ministers that are… that are not taking
the heat right now, or you're asking for the persons at the head of the CASA
program who like managed, according to the Journal de Québec, to find so
many other jobs outside of their… of CASA program or they were at the head of
the… vice president…
M. St-Pierre
Plamondon :
So,
the CASA program has been discussed over and over again during the meetings of
the board of the SAAQ, in which case the Minister is… knows what's going on.
Everybody knows what's going on. So, to your question, the answer is : All
of those people are accountable and they need to answer the questions, they
need to start by showing us what has been discussed when it was the time to do
something about it, what they knew, what they didn't know. But the basic thing
is we need a minimum of transparency. If you don't have transparency, it's
because the Government doesn't want us to know actually what happened and will
try to put make-up on the whole thing by saying : We're just going to
inquire one specific thing and not look at the general picture, which is
against the fundamental principle of the responsibility of the minister.
Journaliste :
So, with this document, you've proven
that Minister Guilbault knows more than what she says?
M. St-Pierre
Plamondon :
I'm
proving that she knows more than what she says if she doesn't give the full
account of those documents. If she keeps on hiding what's been hidden here, it's
because there's stuff they knew they… that they don't want us to understand or
to know about it. So, we'll see what happens in the next few days. But it's
obvious that they need to be fully transparent as to what has been discussed
when they realized that the whole thing would cost a fortune for a disaster.
Somebody knew something obviously. Merci.
(Fin à 10 h 54)