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Point de presse de M. Youri Chassin, député de Saint-Jérôme

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Thursday, March 27, 2025, 14 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures huit minutes)

M. Chassin :Alors, bonjour. On a eu un moment où Québec solidaire n'était pas d'accord avec le gouvernement sur Stablex, mais là je vous parle d'un autre dossier, en fait, un dossier où ils sont plutôt d'accord, le budget. Alors, c'est des réactions, évidemment, un peu plus tardives, et puis je vous dirais bien franchement... Parce qu'on voit, en fait, toutes les réactions, hein, de différents groupes de la société, puis c'est correct, je pense que c'est important. Mais, pour moi, il y a quelque chose d'évident, qui n'est pas souligné ou, en fait, très peu, c'est l'absence de remise en question des mêmes façons de faire, des mêmes réponses bureaucratiques aux défis, parce qu'on les voit les services publics qui craquent, puis on n'a pas le sentiment que le gouvernement remet en question les différentes missions de l'État, n'essaie pas de trouver, bon, comment on va se concentrer sur l'essentiel. Bien au contraire, on se disperse, on essaie de tout faire, puis on le fait relativement mal.

Alors, évidemment, moi, devant ce constat-là, je suis toujours un peu étonné parce que je me rappelle de ce qu'était la Coalition avenir Québec au départ, qui était un parti hein, qui utilisait beaucoup un langage de rupture, on allait changer les choses. Bien, ce n'est pas ce qu'on observe. Au contraire, c'est un peu... un peu plus de toujours la même recette bureaucratique, puis là j'ai l'impression qu'on arrive dans un cul-de-sac, qu'on ne réalise peut-être pas à quel point ça craque. Bien, quand on a, par exemple, en santé, des gens malades qui ne vont pas chercher des soins, ou alors, qui vont les chercher, mais au privé, parce qu'ils décident de débourser, bien, ça, c'est... pour moi, c'est un questionnement important quant à la qualité, à l'accessibilité et à l'efficacité des différents services publics qu'on s'est donnés.

Alors, évidemment, quand on regarde un petit peu le budget de cette année par rapport à l'année passée, moi je voyais, l'année passée, dans ce grand déficit record de 11 milliards de dollars, un gros défi, et puis je l'ai dit. À l'époque, évidemment, j'étais dans le parti au pouvoir. On prenait une charge sacrée de faire un examen des dépenses, et des dépenses fiscales et des dépenses de programmes, des dépenses budgétaires. Les dépenses fiscales, on en a entendu parler, on a vu des analyses passées, on a entendu parler de débats. Il y en a certains... en fait, même des choix, là, qui ont été faits dès le budget de l'année passée. À part peut-être les bourses Perspective Québec, là, je n'ai pas trop vu de conséquences de choix quant aux dépenses de programmes.

Et même, quand on regarde, par exemple, non seulement le budget, le plan budgétaire d'Eric Girard, mais la partie Conseil du trésor, bien, il n'y a absolument pas l'information que, par exemple, Eric Girard nous sert, dans une section au complet du budget, par rapport à la révision du cadre fiscal. Il n'y a absolument pas l'équivalent pour les dépenses de programmes, mais, tu sais, ni même... Alors donc, ce n'est peut-être pas transparent. Peut-être qu'il y a des sommes, là, qui ont été, effectivement, sauvées sur l'espace de bureau, la mise en commun de services, le regroupement d'achats, mais c'est mineur, et moi, je trouve que c'est inquiétant. Si on n'est pas capables de faire, au moins, ce qu'on s'était dit qu'on allait faire l'année passée, ça n'augure certainement pas bien. À la limite, ça me dit que... J'ai un peu la crainte qu'Eric Girard soit isolé, là, tu sais, comme ministre des Finances, quand ses collègues ne veulent pas nécessairement faire le travail.

Alors, contre mauvaise fortune bon cœur, on essaie de trouver une façon intéressante d'illustrer les défis d'Eric Girard. Évidemment, dans une perspective où je pense, moi, qu'on doit se remettre en question et qu'on doit sortir des sentiers battus, bien, j'espère avoir, effectivement, quelque chose comme une réponse forte du gouvernement. C'est de moins en moins probable, je vous dirais. Et donc ce qu'on constate, c'est plus un gouvernement moins de la CAQ, mais une espèce d'hybride.

Puis je trouve que le député de Marguerite-Bourgeoys, Frédéric Beauchemin, a une bonne ligne. Quand on regarde les cadres financiers, entre autres — puis c'est ce qu'on faisait ce matin et c'est ce que j'ai soulevé dans ma question aussi — bien, la dépense, elle est considérable, comme si, finalement, au gouvernement, on avait comme un nouveau parti, un peu un croisement entre deux partis, la Coalition avenir solidaire, le bleu tirant vers le orange tranquillement. Et, ça, moi, en fait, bien, évidemment, c'est un clin d'œil, mais j'ai l'impression qu'il y a un fond de réalité. Puis malheureusement, c'est un petit peu ça qu'on voit au pouvoir. C'est un petit peu cette espèce de coalition où, sur le logement, on va serrer la main de France-Élaine Duranceau, hein, parce qu'on est contents du projet de loi. On entendait Alexandre Leduc dire, d'habitude : Je m'entends avec le ministre Boulet, hein? Bon. C'est ça. On n'a pas trop de remise en question.

Pour Eric Girard, là c'est peut-être un peu nouveau, ça fait qu'on s'est dit qu'on n'a peut-être pas agi... allé chez le cordonnier lui acheter des chaussures, mais on lui a fait faire une cravate. Ça fait qu'il pourra porter une belle cravate de la Coalition avenir solidaire, hein, comme ça, quand il ira défendre son budget devant les chambres de commerce...

Alors, moi-même, là, si je me fais moi-même le modèle, on voit que c'est très orange. Et puis malheureusement, c'est peut-être la couleur des choses à venir avant que ça ne vire au rouge.

Alors, sur ce, si vous avez des questions.

Journaliste : Vous pensez que la... Vous ne pensez pas que la comparaison va un peu loin?

M. Chassin :Bien, les couleurs sont posées, hein, tu sais, mais... pour le budget. Puis justement, tu sais, sur Stablex, peut-être qu'on ne s'entendra pas, les deux partis, le gouvernement puis Québec solidaire, mais certainement que sur le budget, en termes de niveau de dépenses, en termes du réflexe du tout au public, tout le temps, puis à la limite, même, là, je vous dirais, des éléments coercitifs qu'on a vus, par exemple, du ministre Dubé, bien, je vois effectivement des grosses similitudes.

Journaliste : Est-ce que vous... Bon. Vous êtes quand même... Vous avez expliqué en long et en large pourquoi vous avez quitté la Coalition avenir Québec, là. Mais, comment dire, est-ce que... est-ce que... est-ce que vous êtes vraiment étonné de ce budget-là? Je veux dire, c'est-à-dire que vous les... vous les avez supportés, les choix qui ont été faits depuis, dans le premier mandat puis au début du deuxième mandat. Donc, les programmes qui coûtent cher aujourd'hui, ils ont été lancés durant cette période-là. Donc, êtes vous vraiment surpris?

M. Chassin :Alors, l'équilibre, hein, d'un parti politique, c'est aussi de dire il y a des programmes qui vont être lancés puis qui vont coûter quelque chose. Il y a de l'efficacité de l'État aussi qui va se faire. On va réfléchir à des façons de dire : Bien, on a peut-être besoin de se concentrer, par exemple, sur nos missions essentielles.

Puis, dans une complémentaire, je lisais le texte fondateur de la Coalition pour l'avenir du Québec, avant que ce soit un parti politique, qui parlait des vieilles façons de faire qui nous ont peut-être servis autrefois, mais qui ne sont plus adaptées au monde actuel, puis qu'on ne peut pas, dans le fond, laisser les choses aller. Ce qui, dans le fond, transforme le Québec en une espèce de république du statu quo, qui est sur son lent déclin tranquille. Alors, cette espèce de flamme là, là, de dire : Oui, il y a des choses que l'État peut faire mieux, parfait. Et est-ce qu'on doit dépenser pour ça? Oui. Absolument. Est-ce qu'on doit aussi prioriser, se concentrer sur l'essentiel, délaisser l'accessoire? Moi, je n'en reviens pas de la quantité de dépenses qui n'ont, dans le fond, là, pas trop de sens.

Journaliste : ...

M. Chassin :Bien, absolument. Je vous donne un exemple. Puis là, tu sais, en fait, je vais vous en donner deux, même, pour le prix d'un. En santé, il y a un énorme budget, mais là-dedans, il y a par exemple l'obligation de plein d'établissements de santé de faire affaire avec les services de buanderie de la Buanderie centrale de Montréal. Pourquoi? Pourquoi on n'irait pas vers des appels d'offres? Pourquoi on passe par une structure hyperbureaucratique avec un service plus ou moins de qualité, bien syndiqué, bien rigide? Moi, sérieusement, ça, c'est un exemple où je me dis le ministre de la Santé n'y arrivera jamais à cette priorité-là parce qu'elle est 148e. Mais c'est un problème. C'est dans le budget de la santé. Puis ce n'est pas des soins de santé.

Tu sais, je veux dire, Michel Clair en avait parlé, là, en 2001 dans son rapport. Les services accessoires, là, tu sais, tout ce qui est l'hôtellerie, la buanderie, la partie même cafétéria, on peut-tu dire que ce n'est pas ça le «core business» d'un hôpital puis on va le délaisser un peu? Moi, tu sais, c'est un exemple.

Puis on entendait Suzanne Roy. Les garderies, là, il y a un concept fondamental dans dire : On va aider des parents, puis je vais dire surtout des mamans, à retourner sur le marché du travail avec des places en services éducatifs à l'enfance de qualité puis subventionnées. Qu'est-ce qui est important? C'est-tu d'avoir une liste pour gérer l'attente, avec des employés qui vont gérer l'attente puis avec des fonctionnaires qui vont faire des plans et devis, qui vont approuver des subventions pour la construction, donc le béton, les briques? Non, ce n'est pas ça qui est important. Qui vont faire des distributions puis des bureaux coordonnateurs? L'armature bureaucratique est immense.

Est-ce qu'on peut se concentrer sur : On va donner les subventions pour les places? Puis ça peut passer directement aux parents, en fait. Puis on va inspecter pour la qualité, point. On ne va pas négocier les conventions collectives à Québec pour décider combien on paie les techniciennes de garde de Saint-Jérôme à Saint-Joachim, à Gaspé, à... Non. À un moment donné, il va falloir laisser les gens sur le terrain décider. Puis ça, c'est l'autre aspect aussi, la décentralisation, qu'on prônait, hein, quand on disait : On va donner des pouvoirs aux gens qui, par exemple, connaissent les enfants par leur nom dans les écoles, on va faire confiance à des pouvoirs locaux, régionaux. On ne bâtira jamais un Québec fort si on n'est pas capables de se faire confiance entre nous. Là, on centralise à tous crins. Ça n'a plus de sens.

Journaliste : Juste par curiosité... Parce que vous dites que vous auriez noté un changement de discours à la CAQ depuis sa fondation. Vous avez été là pendant la majeure partie de cette période-là?

M. Chassin :Oui.

Journaliste : Comment vous l'expliquez?

M. Chassin :Puis on le combat à l'interne, hein. On essaie, là, de toutes les façons puis on essaie de... des fois, des fois, de... Bien, en fait, chacun a un peu son... ses... son agenda. Moi, je dis «on» dans ce cas-ci pour parler de moi et certains collègues, mais que je ne veux pas nécessairement impliquer, mais je vais parler en leur nom. Mais ils se reconnaîtront.

Puis, c'est ça aussi, on essaie de freiner par exemple des velléités, de dire : Bien, O.K. Vu qu'on a vu, là, certains articles qui sonnent dans le fond, là, l'alarme sur une problématique peut-être ponctuelle, est-ce qu'on va vraiment aller adopter un projet de loi qui va rester là pour les siècles des siècles? Moi, je me dis : Bien, ce n'est peut-être pas le bon réflexe. Ça fait qu'on essaie de le freiner, tu sais, on essaie de décentraliser, on essaie de couper puis de réfléchir aux missions. Mais ça, des fois, ça ne marche pas.

Journaliste : Je vous pose la question, là... Dans l'entourage de Pablo Rodriguez, au Parti libéral, il y a Martin Coiteux...

M. Chassin :Oui.

Journaliste : ...qui veut faire un retour puis qui dit qu'il aimerait ça... Parce qu'il songe à faire un retour, mais, écoutez, il a l'air d'y songer pas mal. Il dit qu'il aimerait ça, compléter finalement ce qu'il a commencé, là, c'est-à-dire que, quand il est arrivé, il avait mis en place la commission Robillard...

M. Chassin :Absolument, et la commission Godbout. Ça fait 10 ans, et ils ont fait un colloque au CIRANO, oui.

Journaliste : ...mais que ça n'avait pas été complété, puis qu'il aimerait ça, le compléter. Donc, pour vous, j'imagine que vous avez du respect pour M. Coiteux. Est-ce que...

M. Chassin :Ah oui! tout à fait.

Journaliste : ...bonne nouvelle qu'il revienne? Est-ce que ça...

M. Chassin :C'est ça, on... Oui, absolument. On se connaissait avant qu'il fasse le saut en politique puis certainement avant que je fasse le saut, moi, en politique. Tant mieux s'il a encore ce cœur à l'ouvrage.

Moi, je souhaite en fait que les gens qui voient le niveau de péril des services publics, l'espèce de spectre, là, qu'on retombe dans l'espèce de cercle vicieux des déficits qui nous a dans le fond bien abîmés il y a 30 ans puis que Lucien Bouchard a réussi à briser, puis dans le fond, tu sais, on s'en est sortis difficilement, bien, moi je pense que, s'il y a des gens qui peuvent revenir en politique puis s'engager pour rappeler lucidement où on en est puis espérer dans le fond montrer aussi la voie où on s'en va, tant mieux.

Journaliste : Là, vous êtes un peu un orphelin en ce moment.

M. Chassin :Oui. Vous voulez savoir si je vais me coller sur Pablo? 

Journaliste : Bien oui, mettons.

M. Chassin :Alors...

Journaliste : Ou est-ce que vous avez l'intention, là, en se rapprochant de l'élection, de trouver le meilleur véhicule politique qui justement ne veut pas le statu quo?

M. Chassin :Alors, pour répondre très franchement, là, je ne suis pas attaché à mon statut d'orphelin politique, je suis plutôt attaché à des idées ici. Puis, si M. Rodriguez, si M. Milliard, si M. Blackburn, peut-être, amène des bonnes idées, bien, je vais certainement applaudir à deux mains. Est-ce que ça va m'amener à me rallier au PLQ? Là, il y a peut-être, disons, loin de la coupe aux lèvres.

Ceci étant, c'est des idées qui pour moi sont nécessaires, ce n'est pas juste, comment dire, là, cosmétique. Ça fait que pour moi, c'est des convictions, puis c'est pour ça que je suis parti, mais c'est pour ça aussi que je pourrais très bien reconnaître les bons coups de quelque parti que ce soit d'ailleurs, hein. Ça pourrait être le PQ aussi, sait-on jamais, ils vont peut-être se retrouver une certaine qualité économique; ça pourrait être par exemple lors d'une course à la chefferie à la CAQ. Ça fait que moi, je pense qu'il y a des possibilités. Puis est-ce que ça pourrait être Éric Duhaime puis le Parti conservateur du Québec qui n'a pas de représentation, mais, sait-on jamais, dans une partielle d'Arthabaska? Moi, je pense que c'est toutes des possibilités. En politique, ça bouge vite, puis l'avenir est long, on va voir.

Journaliste : Merci.

M. Chassin :Merci à vous.

(Fin à 14 h 23)

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