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(Huit heures trente-neuf minutes)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Aujourd'hui, des éducatrices en CPE convergent vers l'Assemblée
nationale pour manifester pour de meilleures conditions. Elles méritent toute
notre considération. Ce sont des femmes et des hommes exceptionnels engagés
pour l'éducation des tout-petits. Elles ont tout notre soutien. Nous irons à
leur rencontre. C'est un réseau qui fait la fierté des Québécois. Lorsque des
parents y ont accès, ils apprécient les services. C'est un investissement en
l'avenir. C'est également un héritage précieux qu'a laissé Pauline Marois, mais
c'est un actif actuel exceptionnel pour le Québec, qui fait l'envie d'ailleurs
d'autres provinces et qui est cité dans le monde. Donc, on en est très fiers.
Mais pour le préserver, il faut bien s'occuper des artisanes, des
professionnelles de l'éducation à l'enfance. Donc, je veux réitérer notre
soutien. Elles le savent qu'on les soutient et je veux les réitérer
formellement là où ça compte à l'Assemblée nationale du Québec, lorsqu'il y a
une négociation.
M. Paradis : Par ailleurs,
quelle semaine pathétique pour les transports et la mobilité durable dans la
Capitale-Nationale et, en fait, au Québec. On apprend ce matin qu'un autre projet
très important pour la Capitale-Nationale, pour l'avenir des transports et de
la mobilité durable à Québec, vient d'être annulé. Il était en réalisation. On
était en train d'esquiver le garage Newton, qui est essentiel pour la poursuite
des activités du Réseau de transport de la capitale. C'est à la suite d'une
décision gouvernementale sur l'électrification des autobus qu'on doit
construire ce garage-là. La ville est en cours, il y a déjà des dizaines de
millions de dépensés. Et cette semaine, ils apprennent sans avertissement que
le projet est retiré du Plan québécois d'infrastructures. Donc, il ne se
réalisera pas. C'est la troisième nouvelle cette semaine qui concerne le PQI à
Québec. Ce sont des mauvaises nouvelles. C'est un cafouillis, c'est un manque
de planification. Et tout ça, ça nuit à la Capitale-Nationale. On réitère nos
messages. Qu'est-ce que ça veut dire sur la valeur aujourd'hui du Plan
québécois d'infrastructures qui autrefois était un exercice crédible? Et
aujourd'hui, on s'aperçoit que c'est surtout pour faire des communications. La
semaine dernière, après le huis clos, on entendait dire que Québec, c'est
extraordinaire le PQI, mais il n'y a rien qui sort de terre. Les projets ne se
réalisent pas. Et notre chef, Paul St-Pierre Plamondon, est à Montréal. Il va
faire une conférence de presse sur l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, aujourd'hui.
C'est la même chose, un projet inscrit au PQI, une promesse du gouvernement qui
ne se réalise pas. Puis là dessus, on est prêts à prendre vos questions.
Journaliste
: Quelles
sont les implications… Parce que, bon, il y avait le raisonnement, hier, de
M. Dubé, là, à la période des questions, sur le fait que bon, il allait
falloir sacrifier des projets. Si on allait, mettons, avec HMR... Si on allait
de l'avant avec HMR, pardon, il n'y aurait pas des implications sur la dette à
peut-être garder tous ces projets-là dans... en vie, finalement?
M. Paradis : Mais
l'important, c'est la planification. Le PQI, c'est un instrument, c'est
l'instrument central de la planification des infrastructures au Québec. Et
aujourd'hui, c'est devenu un exercice de communication. Si le gouvernement
promet aux Québécoises et aux Québécois qu'il va y avoir l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont, qu'il fait une belle conférence de presse, qu'il se vante
que ce projet-là va se réaliser, puis ensuite ça ne se réalise pas, c'est un
problème. D'abord, c'est un gaspillage de fonds publics. Ça coûte cher aux
Québécois, parce qu'il y a des engagements qui sont pris, on commence. C'est le
cas pour les projets d'infrastructure, ici, dans la Capitale-Nationale. C'est
un enjeu de planification. Et ce n'est pas seulement les oppositions ou nous
qui le disons, c'est un rapport publié, l'année dernière, par HEC, par des
experts indépendants qui analysent la gestion de ce gouvernement, de son
programme d'infrastructure, et qui dit que c'est un désastre d'ingérence
politique et de mauvaise gestion. On en voit les conséquences. C'est ça, l'enjeu.
Journaliste : Hier, Mme
Guilbault nous assurait que le troisième lien va aller de l'avant en 2028, là,
malgré les retraits et abandons des différents projets. Qu'est-ce que vous en
pensez?
M. Paradis : On apprend, ce
matin, c'est quoi, la réalité, qu'un autre projet qui, lui, est un projet
sérieux, avec des excavations réalisées sur le terrain, et aujourd'hui le
gouvernement, cette semaine, le gouvernement annonce : Non, ça ne se
réalisera pas. Ça, c'est un vrai projet. Et hier soir la ministre Guilbault
fait un gazouillis, et de quoi parle-t-elle en premier lieu comme projet pour
la Capitale-Nationale? Le troisième lien, dont tout le monde sait que c'est une
fabulation qui n'arrivera jamais. C'est un instrument électoral. C'est un
joujou électoraliste dans les mains de la ministre Guilbault et du gouvernement
caquiste. Tout le monde le sait, ça fait 10 ans que ça dure. C'est ça qu'elle
met quand elle veut vanter les réalisations de la CAQ pour la Capitale-Nationale,
c'est ça qu'elle met en haut de liste, alors qu'il y a des vrais projets voulus
par tout le monde dans la Capitale-Nationale, qui sont essentiels, qui sont
sortis du PQI.
Journaliste : Est-ce que l'annulation
du projet de troisième lien pourrait faciliter la réalisation du projet de HMR?
M. Paradis : Le troisième
lien, c'est une fabulation. C'est un joujou électoraliste, c'est de la
fumisterie. Alors, il n'y a pas de lien entre le troisième lien puis les autres
projets, sinon que le gouvernement engage encore des dizaines de millions de
dollars pour une fabulation électoraliste. Puis, on le sait, la première fois,
c'est ça, là, ça coûtait quoi, 60... plus de 60 millions de dollars, le
bureau de projet sur le troisième lien, qui a conclu qu'il n'y avait pas de
besoin, que ça coûterait trop cher puis que, techniquement, c'était infaisable.
Journaliste : M. Julien dit
qu'ils ont été très transparents, parce que tout était inscrit dans le PQI.
Donc, on pouvait savoir quel projet était retiré. Donc, ils ont fait preuve de
transparence.
M. Paradis : L'opacité de ce gouvernement
dans l'ensemble de sa gestion gouvernementale, mais notamment dans la gestion
des infrastructures, c'est sa marque de commerce, pas la transparence, l'opacité.
La semaine dernière, nous étions réunis pour le huis clos. Ce qu'on a eu, c'est...
c'est extraordinaire, le Plan québécois d'infrastructures pour la Capitale-Nationale.
La réalité, c'est que ce gouvernement, depuis 2018, n'a livré aucun projet d'infrastructure
majeur à Québec et que, là, on voit des projets qui sont sortis. Est-ce que c'est
ça qu'on nous a annoncé la semaine dernière? Est-ce qu'on nous a annoncé la
semaine dernière : Bien, le garage Newton, ça ne se réalisera pas, les
voies réservées dans la couronne nord de Montréal, ça ne se réalisera pas? Ce n'est
pas ça qu'on a entendu. On a eu un bel exercice de communication. Aujourd'hui,
le gouvernement de la CAQ doit faire face à la réalité, en raison du travail
des oppositions et des journalistes.
Journaliste : Sur les tarifs
hier, hier, est-ce que vous êtes soulagés? Est-ce qu'on l'échappe... on l'a
échappé belle hier soir?
M. Paradis : La situation du
Québec, ce matin, n'est pas vraiment différente de celle d'hier. Elle n'est pas
pire, elle n'est pas différente. Et, dès le mois de novembre, nous avons été
parmi les premiers à rappeler à tout le monde que ce sont des techniques de
négociation bien connues de Donald Trump, qu'il les a appliquées dans son
premier mandat, qu'il fallait garder la tête froide. Donc, aujourd'hui, ce n'est
pas un moment où on crie victoire, c'est un moment pour continuer à garder la
tête froide et garder le cap sur les intérêts du Québec. Nous, on regarde du
côté de Mark Carney puis du gouvernement fédéral. On a vu la réaction hier. On
a... on dit qu'il va y avoir une réponse mesurée. Attention, actuellement,
donc, les tarifs... les tarifs visent l'industrie automobile. Ce n'est pas dans
l'intérêt du Québec actuellement, là, de faire croître la guerre commerciale et
la guerre tarifaire. Donc, dans les intérêts du Québec, il faut s'assurer qu'on
ne laisse pas Mark Carney instrumentaliser la situation à ses fins, parce qu'il
a bien compris qu'actuellement ça sert ses intérêts électoraux. Donc...
Journaliste : ...
M. Paradis : J'ai dit que ça
prend une... ça prend... ça prend une réponse mesurée. Et le rôle du premier
ministre Legault, c'est de veiller aux intérêts du Québec. Je note qu'il était
en Allemagne, dans les derniers jours, c'est bien. Nous, on a dit qu'il fallait
que le premier ministre, que la ministre Fréchette travaillent vraiment
activement à la diversification des marchés, mais on lui a... on lui a aussi
demandé une autre chose, de ne pas répéter ses erreurs de Paris et de
Washington et d'affaiblir la position commerciale du Québec. Et qu'a-t-il fait
en Allemagne? Il a encore, encore une fois dit qu'il était prêt à faire des
concessions sur l'aluminium. On ne commence pas des négociations avec Donald
Trump en disant les concessions qu'on veut faire. Pourquoi va-t-il encore dans
les tribunes internationales mettre l'aluminium sur la table? Parce qu'à
Washington, vous vous souvenez, il a dit : Je suis prêt à faire des gros
compromis sur l'aluminium, sur le bois et sur l'aéronautique. Vous vous
souvenez? C'est notre premier ministre, là, qui, aux yeux de... au lieu de jouer
ses cartes comme ça, il dit : Tiens, je te montre mes cartes, à Donald
Trump.
Journaliste : Il dit qu'il
est prêt à aller... à long terme pour pouvoir faire des contrats... avec
Washington. C'est ça qu'il entend par «compromis», c'est ce qu'il nous dit.
M. Paradis : Ce n'est pas le
temps d'affaiblir la posture du Québec en matière de commerce international en
annonçant des concessions qu'on est prêt à faire dans le cadre de négociations
sur les conditions du libre-échange avec les États-Unis. Ce n'est pas la bonne
stratégie.
Journaliste :
Comment
on négocie avec quelqu'un, sachant que le contrat qu'on avait présentement avec
les États-Unis, c'est lui qui l'a signé? Donc, dans un an, on signe une
entente, mais il pourrait ramener des tarifs en faisant des... prétextant
d'autres crises, d'autres fentanyls, d'autres... peu importe, migrants, etc.,
donc. Et comment... À quoi ça sert, finalement, de négocier une entente?
M. Paradis : Bien, nous, on
dit la même chose depuis le tout début, ce n'est pas une bonne idée de proposer
la renégociation complète de l'accord... de l'ACEUM, de l'accord de
libre-échange avec les États-Unis et le Mexique. Et, encore une fois, c'est ce
que notre premier ministre s'est précipité à demander lorsqu'il était à Washington.
Voyez les contre-pouvoirs commencer à
s'organiser aux États-Unis. Puis nous, on a dit : Il faut faire attention.
Aux États-Unis, il va y avoir des réactions, parce que les tarifs vont heurter
d'abord l'économie américaine. Ça commence à s'organiser, on voit les
manufacturiers et on voit les exportateurs, les importateurs qui disent au
président Trump : Ça nous fait mal, ce que vous faites. Hier, il y a eu un
vote au Sénat. Peu importe ce que ça donnera dans l'avenir, c'est significatif
de savoir que des sénateurs républicains ont voté avec des sénateurs démocrates
pour dénoncer la politique tarifaire du président face au Canada. Donc, il faut
laisser le temps à ces contre-pouvoirs de continuer à agir. Ce n'est pas le
moment maintenant, alors que le président Trump est encore au faîte de son
pouvoir, de renégocier l'ensemble de l'accord de libre-échange. Mauvaise idée.
Journaliste :
Concernant
le projet de loi sur l'intégrité du processus électoral, est-ce que vous, vous
étiez favorable à ce que les élections partielles soient à date fixe?
M. Bérubé : Absolument. Il y
a seulement une formation politique qui est contre, c'est le Parti libéral duQuébec. J'ai entendu M. Tanguay tantôt dire qu'il allait prendre la
question en délibéré. Tout le monde est d'accord que ça ne soit plus le premier
ministre qui décide de la date, mais le Directeur général des élections, qui a
proposé il y a quelques années deux dates dans l'année, puis, à partir du
moment où il y a une démission, bien, ce serait une de ces deux dates-là. Donc,
il n'y aurait plus de suspense. Nous, on est toujours en faveur, on aimerait
que le Parti libéral change de position là-dessus.
Puis on pourrait l'intégrer au projet de
loi, qui est essentiellement des mesures qui font consensus au comité avec le
DGEQ. Donc, il y a toutes sortes de mesures consensuelles pour améliorer le
processus électoral. Mais, vous avez raison, il y a notamment cette mesure-là
qui pourrait apparaître dans le projet de loi.
Journaliste : Merci.
Journaliste
: Regarding
Trump and his tariffs, how do you see this, as an expert who worked so much on
the international scene? What's the impact of having this U.S. president
changing completely the rules of international trade on a province like Québec?
M. Paradis : So, for Québec,
the situation hasn't changed much between this morning and yesterday. So, we
must keep a cool head, where Premier Legault must be focusing on Québec's
interests, and Québec's interests must be first advocated for within the Canadian
federation, and even more now than... that the first... the new rounds of
tariff... the new round of tariffs announced yesterday is aiming more at
Ontario's economy than at Québec's economy. So, we must be careful that our
response is respecting Québec's interests.
Globally, if your question is globally,
worldwide, this is an unprecedented attack on the whole of the international
trade structure that was built after World War Two, the Bretton Woods
agreements, the World Trade Organization as a number of rules, and what has
been announced today is contrary to most of these rules. So, the impact will be
very, very important on how international trade is restructured, given this
posture by the U.S. Government by the Trump administration.
Journaliste :
You are like a long time MNA... new
MNA. How do you feel about the use that is more common of deep fakes, the bad
use of intelligence... artificial intelligence, disinformation? And how do you
see yourself, like with this election coming up in 2026? Is Québec ready for
that? Are you able to tackle this as politicians, like in two years, not even
two years from now, like you're a year and a half from now.
M. Paradis :
I would so much hope, wish I could
answer to your question. Yes, we are ready, but we don't know. And it doesn't
seem to be a concern of this government. Once again, last week, I questioned
Minister Francois Bonnardel of Public Security, responsible for Public
Security. What were the plans given the incoming municipal elections and the
incoming Québec election? And once again, because I said, look, we have the
Hogue report. The Hogue report is crystal clear. Foreign interference is not
only a matter concerning the federal government. It is already happening at the
provincial level and at the municipal level. So, I questioned Minister
Bonnardel : So, what are you doing? And once again, he didn't seem to care
much. And he said : Well, this is a matter for the federal government to
deal with. We are in contact.
That's not much. And
honestly, we think that Québec should assume its own responsibility to protect
its own electoral system, municipal and in Québec, to counter any... to
prevent, first of all, to prevent any attack by the deep fakes, by the cyber
attacks. But any other kind of foreign interference, this is Québec's responsibility
not only to, yes, collaborate with the federal authorities. But first and
foremost, Québec must take care of its own security.
M. Bérubé :
And it's supposed to be in the content
of the new bill coming up this morning about foreign intrusion. Intrusion. So,
it's supposed to be one of the major measures in this bill.
Journaliste :
But why is it a concern. Even for
you...
M. Bérubé :
If you use the image of someone, the
voice of someone, and you have a robocall saying : I'm this candidate or
this candidate, and it's not true, it's an interference in the electoral
process. So...
Journaliste :
...now is not protected against this.
M. Bérubé :
No one is. Even you. The system can
imitate voice or lookalike speech that you can do. So, it's a matter... It's a
serious matter for us. And this is why, last year, we proposed a motion and CAQ
voted against the motion. So, we do still think that it's a major concern for
us. It's a new era, a new reality. And don't be naive about that.
Journaliste :
...President Donald Trump held up the
trade barrier report that Québec and Bill 96 is in. So, do you think Québec
dodged a bullet yesterday with Canada and Québec not being included in this
list of new tariffs?
M. Paradis :
Well, first of all, we will always
stand firm on assuming that our language laws are essential to our culture, to
our future. And no one, no one from within Canada or from elsewhere in the
world will use our laws to achieve other goals here, trade... international
trade goals, first of all. This is... This is the bottom line. The report filed
yesterday is not something that new. The report identifies 15 potential trade
barriers that the Secretary of Commerce, the US Secretary of Commerce, has
heard of from businesses around the US. So, it's... The report yesterday was
identifying this among 15 other measures that are potential to the US,
potential trade barriers, which are not. They are not. They are not. I mean,
this exists in the... in Europe. You have products with 15 languages on them.
And companies around the world know that they have to make sure that
instructions, for instance, are written in the proper language for the consumer
to understand what they're using. So... So, yesterday, Donald Trump didn't
mention at all this as a concern.
Journaliste
:Merci beaucoup.
M. Paradis : Merci.
(Fin à 8 h 58)