Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Dix heures trente et une minutes)
M. St-Pierre Plamondon : Bonjour,
tout le monde. Donc, dans un premier temps, je veux vous parler de ce qui se
passe à la frontière depuis quelques semaines. Au Québec, le nombre de demandes
d'asile en provenance des États-Unis a triplé depuis l'arrivée de Donald Trump,
et, comme je vous le disais en novembre dernier, c'est probablement juste le
commencement, la pointe de l'iceberg d'un phénomène qui va être beaucoup plus
grand et qui vise des millions de personnes. J'en ai parlé en novembre dernier
pour dire : Il faut surveiller ça. Et je réitère, là, le Québec est un
endroit accueillant, respectueux, mais la crise du logement, l'impact sur les
services et le recul du français n'est plus un débat au Québec. C'est un débat
qu'on a mené qui était encore... pas controversé, là, mais qui est encore un
débat très, très vif il y a trois ans. Mais maintenant c'est évident, là, qu'il
y a un lien entre la capacité d'accueil et le logement, les services, le
français.
Et donc je demande à la population de s'intéresser
à la campagne fédérale au-delà de chacune des déclarations de Trump. Parce que,
moi, ça fait bientôt cinq ans que je suis chef du Parti québécois, et j'aurai
consacré un temps fou à dénoncer les politiques de Justin Trudeau et plus
particulièrement l'initiative du siècle, qui vise à faire passer la population
du Canada à 100 millions presque du jour au lendemain. Mark Carney est l'architecte
des politiques de Justin Trudeau. Et, si vous en voulez une preuve, il a pris
le fondateur de l'initiative du siècle, Mark Wiseman, et il l'a nommé à nouveau
son conseiller. C'est le même monde, la même équipe. Et c'est le gouvernement
Trudeau qui, pendant près de 10 ans, a littéralement saboté la politique d'immigration
du Québec, un système d'immigration qui fonctionnait très bien avant le
sabotage par le gouvernement Trudeau.
Donc, à la lumière de ce qui se passe à la
frontière et chez nos voisins du Sud, lorsque le conseiller principal de Mark
Carney, qui lui-même était conseiller de Justin Trudeau, dit : On va se rendre
à 100 millions de personnes au Canada, même si les Québécois aboient, ce
qui n'est pas sans faire penser à John A. Macdonald et son mépris quand il
traitait, il y a plusieurs décennies puis siècles, les Québécois de chiens, là,
ce manque de respect là, ce manque de mépris là, il va falloir s'intéresser à
la campagne et comprendre les conséquences potentielles, dans le contexte
actuel de l'élection, d'un gouvernement Carney, qui est en droite ligne avec le
gouvernement Trudeau sur ces questions-là.
Et, sur la question des tarifs, que ce
soit Poilievre ou Carney, je demande à la population de s'intéresser à ce qui s'en
vient sur le bois d'oeuvre, parce qu'ils ont beau avoir des téléphones, là,
entre Trump et Carney, si la résultante, c'est qu'on se retrouve au Québec avec
34 % de tarifs sur notre bois, bien, c'est que le premier ministre actuel
n'est pas capable de défendre les intérêts du Québec. Donc, défendre l'économie
canadienne comme si c'était une seule économie, c'est une façon de passer sous silence
qu'en fait les intérêts ne concordent pas, que l'Ontario, l'Alberta et le
Québec n'ont pas les mêmes demandes. Et la question, c'est : Qui va être
lancé sous l'autobus? Et l'histoire récente du Québec démontre qu'on est à
risque.
Donc, au-delà des déclarations et des
tarifs, il se passe des choses dans cette campagne fédérale, il se passe des
choses à la frontière qui méritent notre attention.
Sur ce, je vais prendre vos questions.
Journaliste : Mais, la
semaine dernière, vous disiez que vous ne vouliez pas dire aux gens quoi voter,
que vous ne vouliez pas vous mêler de l'élection. Ça commence à ressembler à
une intervention, là, M. Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon : J'interviens
sur tout ce qui touche le premier ministre du Canada, comme je l'ai toujours
fait. Je ne commente pas les annonces du jour et chacune des déclarations de
chacun des partis. Mais, lorsque ça touche le premier ministre actuel du
Canada, j'ai la même politique, et d'ailleurs je fais les mêmes déclarations qu'à
l'époque que c'était Justin Trudeau. Donc, c'est mon rôle à titre de chef du
Parti québécois.
Journaliste : ...vous dites
que les gens devraient plus suivre la campagne fédérale.
M. St-Pierre Plamondon : Oui.
Ça, c'est un appel à suivre la campagne.
Journaliste : Puis le
sous-texte, ce n'est pas de dire : Bien, M. Carney est trop fort dans
les sondages, ça m'inquiète, les Québécois devraient voter pour quelqu'un
d'autre?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
ça, c'est à vous de décoder des sous-textes. Moi, le texte, c'est que les
politiques du Parti libéral n'ont pas changé. Et, à la lumière de l'actualité,
c'est un sujet sur lequel je suis intervenu souvent puis qu'idéalement
j'aimerais ne pas avoir à intervenir de la même manière. Parce que si vous
pensez que Roxham... si vous pensez que Roxham, c'était du sabotage, ce qui
s'en vient, compte tenu, là, des millions de personnes qui sont en jeu avec les
politiques de Donald Trump, ce qui s'en vient est peut-être encore beaucoup
plus gros que ce qu'on a connu sur Roxham.
Journaliste : Donc les
conservateurs et les néo-démocrates sont mieux?
M. St-Pierre Plamondon : Je...
Journaliste : ...on parle de
politique d'immigration, vous dénoncez la politique d'immigration du
gouvernement libéral.
M. St-Pierre Plamondon : Exact.
Journaliste : Est-ce que la
proposition du potentiel gouvernement conservateur de Pierre Poilievre est
meilleure?
M. St-Pierre Plamondon : Ma
proposition, c'est qu'il y a un seul parti qui est loyal envers les intérêts du
Québec et qui l'a démontré sans arrêt de manière constante, c'est le Bloc
québécois. Et, dans les circonstances... dans les circonstances...
Journaliste : ...a dit qu'il
concéderait...
M. St-Pierre Plamondon : ...et,
dans les circonstances, il ne faut pas être devin ni avoir une boule de cristal
pour réaliser qu'on serait dans une bien meilleure posture avec un gouvernement
minoritaire, peu importe lequel de ces trois partis là, et un Bloc québécois
qui a un pouvoir de négociation. Parce que ce qu'on a vécu avec les libéraux de
Trudeau, c'est du sabotage des intérêts du Québec et de politiques qui étaient
pourtant... qui fonctionnaient bien, là. Notre politique d'immigration, en
termes de planification, elle est bonne au Québec à la base. C'est le fédéral
qui est venu...
Des voix : ...
Journaliste : Vous invitez
les gens à voter Bloc, vous invitez les gens à voter pour un gouvernement
minoritaire. Dites-moi de voter pour... semble dire, là, tu sais. C'est un peu
ça que vous êtes après faire, là.
M. St-Pierre Plamondon : En
2021, j'ai fait un appel à voter Bloc. Puis je vous ai dit, il y a trois
semaines, que ma réponse, à la fin, sera très, très probablement un appel à
voter Bloc. Rien de nouveau.
Journaliste : Donc, c'est ce
que vous faites aujourd'hui?
M. St-Pierre Plamondon : Non.
Ce que je dis aujourd'hui, c'est : Je comprends que la campagne est plate,
là, à date, mais il va falloir s'intéresser. Parce que ce qu'on a vécu sous
Trudeau, là, c'est peut-être de la petite bière avec ce qu'on pourrait vivre,
dépendamment du choix qu'on s'apprête à faire. Je constate autour de moi qu'il
y a peu d'intérêt pour la campagne fédérale. Et mon sentiment de loyauté envers
le Québec m'amène à penser qu'on devrait s'intéresser davantage à cette
campagne-là.
Journaliste : Comment vous
expliquez que des souverainistes décident d'aller vers Carney? Même le chef du
Bloc l'a affirmé, c'est ce qu'il se fait dire. C'est ce qu'on se fait dire dans
la rue par des souverainistes, des nationalistes, qu'ils vont voter cette
fois-ci pour Carney, que c'est ça, le plus important.
M. St-Pierre Plamondon : Je
n'ai aucune... Je n'ai fait aucune démarche d'étude de l'électorat à l'échelle
fédérale. On en a plein...
Journaliste : ...dans les
sondages aussi, là. Au Québec, le Bloc est à 25 %, 23 %, donc...
M. St-Pierre Plamondon : Je
renvoie ces questions-là à la campagne fédérale, là. Comme vous le savez, on a
beaucoup de boulot à...
Journaliste : ...minoritaire
ne mettrait pas le Canada en position de faiblesse face à Trump dans la
négociation, par exemple, pour les tarifs?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est ça que j'essaie de vous dire. Trump, peu importe, là, qui formera le
gouvernement fédéral, puis que ce soit majoritaire ou minoritaire, ma
compréhension... regardez les Européens et les autres pays, là, ma compréhension,
c'est qu'il n'y a pas grand monde qui a beaucoup d'influence sur les politiques
de Donald Trump, sauf des facteurs à l'interne, là, c'est-à-dire l'opinion
publique, les marchés boursiers, les tribunaux, les États-Unis eux-mêmes. Mais
ce que je crains, c'est que, comme c'est arrivé tellement souvent dans notre
histoire, puis je comprends que notre plaque d'immatriculation est marquée «Je
me souviens», mais, des fois, je trouve qu'on oublie vite, là. Les intérêts du
Québec, souvent, passent à la trappe quand ils rentrent en concurrence avec les
intérêts de l'Ontario, de l'Ouest. Et, d'avoir un gouvernement minoritaire où
le Bloc a la balance du pouvoir, il me semble, nous donne une bien meilleure
position pour protéger nos intérêts qu'un Mark Carney qui a des positions
tellement alignées sur celles de Justin Trudeau. C'était son conseiller. Je dis
juste aux gens : Intéressez-vous, suivons les débats, même si, à date, ça
n'a pas soulevé les passions. Moi, je regarde la situation puis je me dis :
On ferait mieux de s'intéresser.
Journaliste : L'inquiétude
des gens, qui est exprimée sur la souveraineté du Canada, c'est justifié ou
non?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
je...
Journaliste : ...existentiel
pour le Canada en ce moment?
M. St-Pierre Plamondon : Premièrement,
je trouve ça intéressant de voir ceux qui ont méprisé la démarche de
souveraineté du Québec parler de souveraineté du Canada à tout vent. Évidemment
que je suis d'accord avec le principe de souveraineté. On n'est jamais certains
à 100 % de la souveraineté d'un pays et c'est pour ça qu'il faut le
défendre puis c'est pour ça qu'il faut gérer les frontières. Le problème, avec
l'administration Trudeau et le Parti libéral du Canada, c'est qu'on a passé
10 ans à avoir une armée qui n'est pas très bien entretenue ou en tout cas
où on ne fait pas ce qu'il faut pour avoir... être solides, mais surtout
10 ans à saboter la frontière. Puis après, on se surprend qu'on a des
enjeux avec nos voisins américains.
En passant, ce que j'avais dit sur la
frontière et Donald Trump, j'avais parlé des Américains en faisant référence à
Biden, en faisant référence à Obama, qui avaient à peu près les mêmes
commentaires sur le Canada. Donc, tout ce que je dis, c'est : Si la
souveraineté est bonne pour pitou, elle est bonne pour minou, puis c'est,
justement, ce qu'on a négligé, les frontières et d'autres questions de
souveraineté du côté du Parti libéral du Canada, la politique commerciale
aussi, là, une diplomatie qui s'est détériorée. C'est le fun de montrer la
couleur de ses bas à l'international, mais ce n'est pas nécessairement de la
bonne diplomatie.
Journaliste : Concernant
l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, c'est 1,8 milliard de dollars de
manque à gagner dans le... dans le volet Infrastructures, on l'a vu, pour le
budget 2025-2026. Christian Dubé dit qu'il veut aller de l'avant ou qu'il veut
livrer quoi que ce soit. Vous dites que vous voulez, vous, en faire une affaire
personnelle également. Comment pensez-vous qu'on peut livrer
Maisonneuve-Rosemont avec 1,8 milliard de manque à gagner en
infrastructures?
M. St-Pierre Plamondon : En
priorisant correctement les projets d'infrastructures au Québec. Les deux seuls
critères qui devraient compter, quand on se demande quels projets faire
avancer, puis lesquels mettre sur la glace, c'est le niveau de vétusté de
l'installation et le besoin dans la population. Il n'y a pas un endroit où
c'est plus vétuste et où il y a... les besoins sont plus criants que l'Est de
Montréal et l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, à l'heure actuelle, donc il n'y a
pas d'excuses, surtout que la CAQ l'a annoncé en tambours et trompettes à plusieurs
reprises. Il n'y a pas d'excuses. Et je ne lâcherai pas ce morceau-là, parce
que, l'ayant vu, je trouve ça archidangereux. Et c'est un problème aussi de
dignité des patients et de ce personnel, qui donne tout pour une cause où
est-ce qu'on les trahit. Ça ne passera pas. Regardez-moi, là, il va y avoir un
hôpital.
Journaliste : Êtes-vous allé
à Drummondville?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
et ça non plus, ce n'était pas beau.
Journaliste : Bien, c'est ça.
Vous dites : C'est le pire. Drummond est pas mal...
M. St-Pierre Plamondon : Il
serait classé... suivant nos deux critères, là, dont je viens de vous parler,
il serait classé très, très élevé également. Mais, clairement, il y a un
problème de classement, où est-ce que d'autres projets qui ne devraient pas
être aussi élevés dans le classement passent, pendant que...
Journaliste : ...
M. St-Pierre Plamondon : Pardon?
Journaliste : Pensez-vous à
Le Gardeur?
M. St-Pierre Plamondon : Bien
là, je ne commencerai pas à faire un classement des 100... des... Mais autre
problème : Comment expliquez-vous qu'on soit passés de 100 milliards
à 162 milliards dans le PQI? Qu'est-ce que ça dit sur le gouvernement
quand il vous dit : On n'a jamais investi autant? Ce n'est pas qu'on
investit autant. C'est qu'on augmente sur la file d'attente, le nombre de
projets qui ne se font pas, et il va falloir obtenir des réponses. Pourquoi
cette file d'attente augmente au moment où nos infrastructures en ont tant
besoin? Et ça, c'est... à nouveau, la gestion difficile à comprendre, et très
opaque, de la CAQ.
Journaliste : ...c'est de
l'argent de Monopoly?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
à dire que ça commence à ressembler à un stationnement de projets qui ne se
feront jamais, à des fins de communication, là. Vous les voyez en Chambre, là,
ils nous sortent des beaux tableaux puis là ils pensent que la population ne
comprendra pas que ces tableaux-là, c'est de l'argent de projets qui n'ont pas
eu lieu puis qui n'auront pas lieu. La population est intelligente puis elle ne
se laissera pas berner par ces affaires-là. C'est devenu le stationnement des
projets qui ne se font pas, et la CAQ a l'entière responsabilité, après huit
ans, de ne pas avoir livré la marchandise.
Journaliste : Qu'en est-il
des risques pour la cote de crédit évoqués par le ministre des Finances?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est ça, c'est un vrai risque.
Journaliste : Oui, mais ce
qu'il laissait entendre, c'est qu'en allant de l'avant avec des gros projets de
plus, comme HMR on risquait d'avoir une décote, là. Donc, est-ce qu'il faut
aller de l'avant avec HMR au risque... si je suis son raisonnement... au risque
d'avoir une décote?
M. St-Pierre Plamondon : Il
faut faire le lien entre les décisions de la CAQ et la situation actuelle. La
CAQ a décidé d'accélérer les projets après la pandémie, alors que la reprise
économique était déjà vigoureuse. Ça a eu l'impact d'augmenter les prix de
chaque projet. Ça coûte beaucoup plus cher, en ce moment, construire au Québec
que de construire ailleurs en Amérique du Nord. La CAQ, également, a décidé de
faire plusieurs annonces, de remplir le PQI de projets, et a démontré un
gaspillage qu'on n'a pas vu depuis très longtemps, là. Ce n'est pas juste SAAQclic,
là, on pourrait se parler de Santé Québec ce matin, parce qu'on voit d'autres
procédés douteux là, pour déterminer qui qui a le contrat.
Vous connaissez... Regardez juste le
garage Newton ici, là, à Québec. On l'a annoncé, on a mal fait le travail, on
va perdre 92 ou 94 millions de dollars parce que, finalement, on
tire la plogue sur un projet qui est déjà annoncé puis qui est déjà en cours.
Les études sur le troisième lien, les études sur le tramway, les études sur le
REM de l'Est, toutes... le... les affaires de... l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont, où est-ce qu'on essayait de rénover une croix qui n'est
pas rénovable.
On a lancé notre argent par les fenêtres
dans tellement de projets et, en raison de cette mauvaise gestion, on se
retrouve dans le dilemme dont vous venez de parler. Vous comprenez que nous, on
n'acceptera jamais que des patients au Québec... on est quand même une société
riche, là... voient leur vie et leur santé, leur sécurité en danger par des
installations tellement vétustes que ce n'est... c'est choquant pour quiconque
prend le temps de...
Journaliste : La démarche de
M. Jolin-Barrette, là... Est-ce que vous l'appuyez dans cette démarche là pour
la nomination des juges, les négociations au fédéral?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
tu veux-tu le prendre?
M. Paradis : Ça, c'est... derrière
des intentions louables, c'est encore une entourloupe pour dévier l'attention
du centre de la question, c'est-à-dire que dans le projet nationaliste de la
CAQ, il n'y a rien... il n'y a rien qui fonctionne.
Journaliste
: ...va
être proposé, est-ce que vous allez l'appuyer ou pas?
M. Paradis : C'est un...
C'est encore un coup de communication du gouvernement de la Coalition avenir
Québec qui détourne du centre de... du centre de l'attention, c'est-à-dire que
le Québec a besoin de tous les pouvoirs, y compris en matière de justice. Le
fait que ce soit le fédéral qui nomme les juges de la Cour supérieure, de la
Cour d'appel, le ministre, là-dessus a raison, il y a plein d'autres endroits
dans le monde où les provinces, où les territoires participent à la nomination
des juges. Mais ici, ce que le gouvernement de la CAQ demande, notez bien, ce
n'est pas de dire : Nous allons avoir le pouvoir de nommer, c'est... ça va
être : Nous proposons d'envoyer une liste de propositions pour que le
fédéral continue à nommer. Donc, on est complètement à côté de l'essentiel de
ces questions-là.
M. St-Pierre Plamondon :
Bien, je veux juste mettre en contexte, là. C'est parce que la CAQ nous a dit
qu'on obtiendrait les pleins pouvoirs en immigration, qu'on obtiendrait
6 milliards en santé, qu'on... Je ne ferai pas toute la liste, là. À
chaque fois, ils font beaucoup de bruit. Puis ça ne fonctionne pas parce que
c'est le pouvoir discrétionnaire du fédéral. Si vous voulez une réponse à votre
question, là, allez demander à Mark Carney, aujourd'hui ou demain, s'il va dire
oui à cette affaire-là. C'est la question.
Journaliste
: La question...
M. St-Pierre Plamondon :
Bien, c'est ça. Dans quel cas on n'aura pas le temps de se prononcer parce que
Mark Carney va déjà avoir dit non. Ça va être aussi simple que ça.
Journaliste
: À votre
connaissance, on peut-tu arrêter ça, le projet de tramway sans pénalité?
M. Paradis : Bon, il y a
toutes sortes de... Il y a des ententes qui ont été signées. Et dans une
entente de construction d'une telle infrastructure, c'est normal, les clauses
de pénalités s'il y a un arrêt des travaux. Tous les contrats ont ça. Donc là,
en l'occurrence, je ne l'ai pas vu, ce contrat-là, puis je ne l'ai pas vue, la
clause, mais c'est la normalité. Vous savez que j'ai fait ça dans ma vie avant.
Puis quand il y a un projet d'infrastructure, bien, ceux qui opèrent, ceux qui
ont la charge de construire disent : Bien, écoute, si jamais pour des
raisons politiques, des raisons mal avisées, tu me dis, en plein milieu, que
j'arrête, j'ai engagé des coups, j'ai embauché, je me suis mis en route pour
que ça se réalise, puis là tu l'arrêtes en plein milieu. Ce qui démontre
qu'encore aujourd'hui qu'il y ait de telles discussions sur ce projet
structurant qui est un des plus analysés, sur lequel il y a le plus grand
nombre d'études qui démontrent que c'est nécessaire, qu'on en a besoin comme
capitale nationale du Québec, qu'on soit encore en train de discuter de ce
projet de loi là... Qui a lancé cette mode-là? Qui a lancé cette habitude-là?
Le gouvernement de la CAQ, qui l'a utilisé comme un hochet électoraliste plutôt
que l'utiliser dans l'intérêt public. Je le répète, ce n'est pas seulement
nous, ce n'est pas seulement les partis d'opposition qui le disons, c'est un
rapport qui a analysé la gestion du gouvernement de la CAQ, rapport de HEC,
2024, mars 2024, qui dit : Le projet structurant à Québec, le projet
de tramway, le projet de REM, ce sont des exemples de mauvaise gestion et
d'ingérence politique qui coûtent très cher aux Québécois.
Journaliste
: Est-ce
que Sam Hamad à la mairie de Québec c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle
pour votre circonscription?
M. Paradis : Pardon?
Journaliste
: L'arrivée
de Sam Hamad dans la Capitale-Nationale, pour votre circonscription, est ce que
ce serait une bonne ou une mauvaise nouvelle?
M. Paradis : Bien, vous
comprenez que la dernière chose que je vais faire, c'est de me mêler des
élections à Québec. Nous...
Journaliste
: ...
M. Paradis : Nous, on
va...
Journaliste
: ...
M. Paradis : Attendez.
Journaliste
: ...
M. Paradis : Non, mais
attendez. Nous allons travailler avec la personne que les gens de Québec vont
élire à la mairie de Québec, comme nous l'avons toujours fait. Nous allons être
respectueux de l'autonomie de la ville et des municipalités, comme nous l'avons
toujours dit. Maintenant, lorsqu'il s'agit d'enjeux de fond sur lesquels nous
avons des positions bien connues, bien sûr qu'on va continuer à affirmer notre
point de vue dans l'intérêt des gens de la Capitale-Nationale. Mais, en ce qui
concerne la position du Québec. Et là, vous avez vu que, tout de suite, je me
suis concentré à la posture du gouvernement de la CAQ, qui est celui qui nous a
menés dans ce débat qu'on a encore aujourd'hui, après tant d'années. C'est le
gouvernement de la CAQ qui a retourné sa veste à tant de reprises.
Journaliste
:
...troisième élection municipale sur le même sujet, là. Ça dit quoi de la
vitalité de la ville de Québec? Est-ce que ça va vraiment mal si c'est juste
ça, le sujet?
M. Paradis : Il y a une
étude qui a été publiée l'année dernière par... et Fortin, qui montre que la
ville de Québec, que la Capitale-Nationale a été un véritable tigre économique
à l'échelle canadienne dans les 25 dernières années et que là,
soudainement, il y a de l'incertitude. Bien moi, je suis en lien avec les gens
d'affaires de Québec, avec les organismes communautaires, avec toute la
communauté à Québec. Et tout le monde dit la même chose. C'est qu'un projet de
locomotive que tout le monde attend depuis toujours, c'est le projet de
tramway, le projet de transport collectif structurant. Et la Coalition avenir
Québec, le gouvernement de la CAQ a joué avec dans ses intérêts électoralistes
plutôt que de veiller aux intérêts économiques et sociaux de la Capitale-Nationale.
Ça, ça a des coûts, et c'est ça le problème.
Journaliste
:
...peut-être une dernière question sur le dossier de santé numérique. Vous
l'avez brièvement effleuré tout à l'heure, mais qu'est-ce qui devrait être
fait? Est-ce qu'il devrait y avoir des vérifications dans ce dossier-là, dans...
M. St-Pierre Plamondon :
C'est compliqué, là. De ce que je comprends, il y a des dépassements de coûts
très importants à Santé Québec, qui ont été un peu éclipsés par SAAQclic, là,
mais quand on parle de 290 millions, là, pensez aux Kings, à 7 millions,
là, c'est beaucoup d'argent. Là-dedans, il y a beaucoup de projets. Il y a un
projet qui porte sur les ressources humaines puis le système de paie, il y a un
autre projet d'informatisation.
Là, ce qu'on apprend, c'est qu'il y a des
conflits d'intérêts relativement similaires à SAAQclic, c'est-à-dire que la
personne qui organise le concours, l'appel d'offres, finalement, gagne le
contrat. Mais ce n'est pas clair, c'est lequel des projets qui est affecté,
mais donc je vais... on va faire des démarches et on s'attend à ce que les
journalistes aussi continuent à creuser, mais ça se peut que tout ça débouche
sur une enquête de l'AMP, parce que ce n'est pas normal, comme dans SAAQclic,
que la personne qui organise le concours qui se veut neutre et concurrentiel
finisse par avoir le contrat, et, magie, magie, on se retrouve avec un
dépassement de coûts sur un projet de 1,5 milliard, là, qui n'a pas
fonctionné.
Donc, il va falloir que quelqu'un... Là,
il y a une commission sur SAAQclic, mais, sur Santé Québec, on parle quand même
de 290 millions, de mémoire, c'est beaucoup d'argent, là. Comparez ça à
n'importe quel autre dossier, c'est énorme. Donc, on va faire le suivi quand on
aura un peu plus d'information, mais ça ressemble étrangement à SAAQclic.
Journaliste :
Did you see Romain Schué's
investigation? He was in the U.S. and we can see that thousands of people from
Haïti living in the U.S. will lose their status this summer. What do you think
about this situation?
M. St-Pierre
Plamondon :
I
think we're underestimating the situation by a lot, because it's just getting
started, given there are millions of people that are in this situation in the
U.S. The data from Romain Schué is just about people who come to the border and
say : I'm within one of the four exceptions, most of them, they say they
have family here, and that's how they can cross the border. But it doesn't tell
you all the temporary workers in the U.S. that have understood that they can't
stay anymore, that will come to the airport here and try to become citizen
here. It doesn't tell you all those who are not crossing at the official
points, that are going through a forest and that are trying to stay 14 days in
a row to get the same status.
So, the pressure will be
extremely strong. The data that you're seeing this morning is just the tip of
the iceberg, and we're in a situation where the Government that really
sabotaged our immigration system and planification in Québec, the Liberal
government of Justin Trudeau, are really telling us that a Carney government
will do more or less the same, and the impact on housing, on services, on the
French language, on many aspects could be greater than Roxham, that we went
through a few years ago.
Journaliste :
But if we look at the numbers, just for
2025, it's been like like a constant increase since January, like, 560 people
asked for asylum, like, they wanted to become asylum seekers going through
Saint-Bernard-de-Lacolle. So, 560 in January, 755 in February, 1,056 in March,
And like just the few first days of April, it's 557.
M. St-Pierre
Plamondon :
Yes,
but it's going to go higher, and higher, and higher. If the Government in
Ottawa holds the same approach than under Trudeau, which is basically to
sabotage the border and the rules and to tell on Twitter that anyone is...
everyone is welcome, we are before an unprecedented situation.
And I just want to remind
that the Parti québécois has
published a very long document on the century initiative and on what measures
we would put forward, and they are measures that are done elsewhere in the
world. But you need a first screening of the «vraisemblance», of the...
M. Paradis : Likelihood.
M. St-Pierre
Plamondon : ...likelihood of the demand. If
you let everybody in as soon as they say : I might be a refugee, that's
how you end up from 100 temporaries... 100,000 temporaries to 600,000
temporaries. And it will go higher and higher.
So, there are measures in
place right now in the world to try to manage this situation and try to
distinguish legitimate cases, legitimate demands from economic immigration. So,
the instance of a temporary worker in the US, he went to the US... the person
went to the US not saying anything about threats or a situation in their own
home country, but now that they know that they will not be able to stay, many
of them will come. So, those stats are very fragment... they're fragmented. It
doesn't give you the whole picture. So, we should take this seriously. And we
should get answers, clear answers from each federal party within the election
right now.
Journaliste :
Can you summarize a couple of these
policy points in the PQ's perspective on how the federal Government should curb
immigration?
M. St-Pierre
Plamondon :
So,
it's important to remind everyone that under Trudeau, we went from a very
sustainable and successful model of immigration to a model where we basically
created a crisis in housing services and French language. Why? Because Justin
Trudeau tweeted : «Everybody can come to Canada», organized crime started
human trafficking, and we had an unprecedented number of people going through
Roxham. They also rented facilities to donators of the party. Like it really
went wrong in terms of public policy. Not to blame anyone, not to blame people
who want to enter the territory, but to blame the Liberals.
Mark Carney was the
advisor of Justin Trudeau and the founder of the idea of the initiative that
wants Canada to be... to get to 100 million citizens, as Mark Wiseman, and Mark
Carney just named him his advisor. So, it tells you that most likely we'll get the
exact same policies under Carney than under Trudeau. So, we'll get back to the
Roxham situation with the difference that the next situation might be much
bigger in terms of number of people, given that the Trump policies are
concerning millions and millions of people in the U.S.
So, that's why I
said : We need to take this, the federal election, seriously. And the
Parti québécois has already proposed a few measures, such as having a first
screen at the border to distinguish real cases, genuine and legitimate cases of
refugees from cases that are basically economic immigration that is dressed up
as a refugee demand.
Journaliste :
What do you think of the Justice
Minister's desire to have more power to select judges?
M. St-Pierre
Plamondon :
Well,
it looks a lot like asking for federal transfers in health care, asking for the
full powers in immigration. The CAQ has made demands, all of them were denied
by the federal Government. So, what are the odds that the federal Government
will use their discretionary power to give more power to Québec Government? If
you want an answer to that, just ask Mark Carney whether he is consenting to
that demand or not. We'll know it within 24 hours. And I pretty much know the
answer already. So, unfortunately, it's more communication than realistic
demands, I'm afraid. I'd be happy to be wrong, but I mean, we've been through
that so many times with the CAQ.
Le
Modérateur : Merci beaucoup.
(Fin à 10 h 58)