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(Huit heures vingt-trois minutes)
M. St-Pierre Plamondon
: Alors,
bonjour, tout le monde. Un mot sur la situation à la frontière. Donc, aujourd'hui,
le Parti québécois dépose une motion importante qui se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale se
prononce en faveur de l'abolition du principe énoncé dans l'Entente entre le
Canada et les États-Unis sur les pays tiers sûrs qui rend une demande d'asile
admissible après être entré au Québec par des chemins illégaux lorsque le
demandeur d'asile démontre qu'il est demeuré 14 jours sur le territoire
qui a la ferme;
«Qu'elle affirme que cette politique
encourage les réseaux de passeurs criminels et la traite de personnes aux
frontières.»
Donc, hier, je vous disais qu'on a connu
Roxham en raison du laxisme du gouvernement Trudeau et que c'était
littéralement un sabotage de notre planification de l'immigration, qui
fonctionnait très bien avant cette intervention-là, et, bon, un reportage très
intéressant de Romain Schué, mais qui traite sur les passages aux postes
frontaliers. Mais là où il va falloir aller chercher plus de données, c'est que
cette règle-là qui permet de passer par une forêt, et ça implique
potentiellement des gens qui se perdent l'hiver, ça... un risque pour la
sécurité, s'ils passent par une forêt et, ensuite, se cachent sur le territoire
du Québec pendant 14 jours, ils sont ensuite reçus, mais ça crée,
évidemment, un incitatif pour les passeurs criminels, ça crée un incitatif de
procéder de la sorte. Et ça fait partie de toutes ces règles qu'on doit
réformer. J'ai nommé à plusieurs reprises ce que le Parti québécois veut, à
savoir qu'on ait une pré-évaluation à la frontière pour distinguer les cas
vraisemblables de demandes d'asile de cas qui sont absolument non fondés, et c'est
une question qui se pose très sérieusement dans le cadre de l'élection
fédérale.
Je vous rappelle que tout ça dépend
entièrement du fédéral. François Legault nous avait dit qu'on obtiendrait les
pleins pouvoirs en immigration si on lui donnait un mandat fort. Et ça me fait
penser à la demande de M. Jolin-Barrette, hier, pour être consultés sur la
nomination des juges. C'est toute la même chose que les pleins pouvoirs en
immigration ou les transferts en santé. On demande quelque chose qu'on sait qu'on
n'obtiendra pas. Quand on ne l'obtient pas, on dit : Ça ne passe pas, on
est fâchés, puis ensuite on laisse ça là. D'ailleurs, vous serez intéressés d'apprendre
que, la dernière fois qu'on a demandé d'être consultés sur la nomination des
juges, c'est notre ami Maurice Duplessis qui a fait ça, et sans succès. Et je
vous soumets respectueusement que Maurice Duplessis avait peut-être plus de
chance que Simon Jolin-Barrette de faire fléchir le fédéral, mais, entre vous
et moi, tout ça est théorique, ça n'arrivera pas.
Dernier mot sur une histoire qui me tient
à cœur. Donc, ce n'est peut-être pas dans l'actualité, autant, là, mais l'Académie
Centennial, on a fait une motion hier. Puis, oui, c'est une institution privée,
mais c'est une institution que peu importe, publique ou privée, vient en aide à
des jeunes qui sont pas mal à la dernière chance dans le système scolaire. Ils
ne sont pas lourdement handicapés, mais ils ne peuvent pas suivre dans des
classes dans le public normal. Et cette école-là va faire faillite si on
n'intervient pas. Et on va revenir souvent sur cette question-là. Je vois que
le Parti libéral également s'est saisi de ce dossier-là. On parle de 3 millions de
dollars, mais vraiment pour un groupe de jeunes qui vont contribuer à la
société si on les accompagne, qui veulent leurs chances. Puis il n'y a personne
d'autre qui offre le service. Donc, si un jour on veut que ce soit une école
publique, on peut en discuter, là, mais, à court terme, personne d'autre n'offre
ce service-là pour une clientèle qui ne rentre ni dans une case ni dans l'autre.
Et je pense que, pour 3 millions de dollars, la CAQ devrait avoir un
peu plus de respect que ce que j'ai entendu Bernard Drainville crier à Pascal
Bérubé pendant notre motion, comme quoi on était rendu désormais pour le privé,
là. Ça n'a rien à voir avec privépublic. C'est une clientèle qui se retrouve
nulle part si on n'agit pas dans ce dossier-là. Je voulais juste le mentionner.
Journaliste : Comme on est là-dessus,
M. St-Pierre Plamondon, le gouvernement du Québec avait débloqué une aide
d'urgence pour le Collège des Hauts Sommets, là, je n'ai pas le nom exact, il y
a environ un an. Bon. C'était une situation similaire. Donc, est-ce que ce que
vous demandez clairement, c'est une aide d'urgence? Puis comment on fait pour s'assurer
qu'il y ait, comment dire, du financement pérenne pour...
M. St-Pierre Plamondon : Je
vais laisser à mon collègue Pascal, qui a...
M. Bérubé : Il y a deux
éléments. Il y a une aide d'urgence qui est sur le bureau du ministre depuis l'an
dernier et puis il y a une aide pour assurer sa pérennité. C'est aussi une
école où il y a un secteur anglophone et francophone. Le secteur anglophone est
financé par l'État, pas le secteur francophone. Donc, il y a aussi une
iniquité. Les histoires qu'on retrouve là sont de véritables miracles, avec des
enfants qui auraient abandonné l'école, qui ne seraient pas... qui ne seraient
pour autant des actifs qu'ils voudraient l'être. Et leurs parents paient une
fortune pour les envoyer là. Certains sont même très pauvres. C'est une école
franchement fantastique. Le parallèle est excellent avec l'école de Charlevoix
où, si je me souviens bien, deux anciens premiers ministres avaient pris
position pour faire débloquer le dossier. C'est arrivé. C'est un cas quasi
humanitaire. Cette école-là est méconnue, mais j'ai rarement vu une mission
aussi émouvante à l'égard d'enfants. Donc, ce qu'on demande essentiellement,
oui, il y a l'aide d'urgence, mais il y a l'aide pour assurer une pérennité. C'est
une magnifique école avec un projet particulier. Donc, Paul et moi, on est très
touchés par ça. Puis je vous le dis, ce n'est pas ce qui fait le plus l'actualité,
mais, pour nous, on veut mettre de la lumière là-dessus. La motion hier. Le
Parti libéral va poser un geste aujourd'hui. Puis on entendra la position du
ministre.
Journaliste : Puis sur les
demandeurs d'asile, Dany Laferrière a invité le ministre de l'Immigration à
faire preuve d'humanisme après qu'il ait dit : On ne peut pas accueillir
toute la misère du monde. Est-ce que vous pensez qu'il faut revoir la façon
dont on parle de ces personnes-là qui se présentent à la frontière?
M. St-Pierre Plamondon : Il
faut essayer de comprendre, c'était quoi l'intention du ministre. Ce n'est pas
une formule heureuse, là, la misère du monde. Je pense qu'on aurait pu choisir
des mots plus appropriés. Je pense, la question de fond, puis il faut en
débattre avec calme et dans une perspective de moyen, long terme, c'est :
Comment pouvons-nous venir en aide, et quelle est notre responsabilité par
rapport à des milliards de personnes dans le monde qui vivent sous le seuil de
la pauvreté, selon nos standards au Québec, et que faisons-nous avec du droit
qui a émergé dans les années 50, sur le droit d'asile qui d'année en année,
finalement, a changé de vocation?
Donc, à la base, une demande de réfugié, un
droit dans un droit d'asile, c'est lorsque personnellement on est visé par des
menaces. C'est le cas, supposons de quelqu'un impliqué en politique, dont l'implication
politique dans un autre pays fait en sorte qu'il va être exécuté, il va être
assassiné. Mais tout ça a dérivé vers une immigration économique, une voie de
contournement pour arriver sur un territoire et obtenir des services, que ce
soit en santé ou en éducation.
Je souligne que mon collègue de la
campagne 2022, Stéphane Handfield, qui est notre porte-parole, notre co-porte-parole
en immigration, a fait une déclaration intéressante sur les médias sociaux, où
est-ce qu'il a dit qu'il laissait tomber sa pratique du droit à l'immigration, parce
qu'essentiellement il dit : Dans mon bureau, ce que je vois, ce sont des
gens qui se servent du droit des demandes d'asile mais pour des fins qui n'ont
rien à voir avec la raison d'être de ce mécanisme-là, et il y voit de l'abus au
point où il se disait : Moi, je suis éthiquement plus confortable. Et,
vous voyez, ce matin, là, il y a plusieurs histoires de... très tristes, là,
d'étudiants qui se sont fait berner, d'hôpitaux qui offrent des services, ils
ne seront jamais payés. Donc, il faut prendre un pas de recul. Je vous l'avais
dit il y a je ne sais pas combien de mois, je vous avais dit : Si tous les
pays occidentaux sont en train de resserrer leurs règles, puis nous, on a le
gouvernement Trudeau qui fait exactement l'inverse, comprenons qui... ce dont
il est question, ce sont des milliards de personnes, et que le Canada, le
Québec va devenir beaucoup plus prisé parce que les autres... les autres pays
ont changé leur politique. Et on est complètement à côté de la plaque à ce
niveau-là. On ne suit pas le groupe.
Et là, avec ce qu'on voit aux États-Unis,
on parle de plus de 10 millions de personnes, selon les déclarations de
Trump, qui sont appelées à déménager, nous sommes 9 millions au Québec. Il
faut se poser la question des politiques à la frontière... frontière, les
politiques de visas. C'est pour ça que le Parti québécois a déposé un document
sur l'initiative du siècle, avec des propositions très concrètes de ce qu'on
peut faire pour avoir un filtre puis des délais de traitement de demandes
beaucoup plus serrés.
Et, ironie du sort, le document porte sur
l'initiative du siècle, et cette lubie fédérale de faire passer la population
canadienne à 100 millions, qui est-ce que Mark Carney nomme comme
conseiller principal? Le fondateur de l'initiative du siècle. Donc, peu importe
ce que vous disent les politiciens fédéraux en campagne, il va falloir prendre
acte des 10 dernières années, là, parce que c'est le même monde. Moi, je
suis très inquiet et je ne suis pas satisfait de ce que j'ai entendu des partis
fédéraux. C'est plus de flou que de concret, et on demande très concrètement
qu'au moins on n'envoie pas les gens à travers la forêt, là, puis qu'on ne joue
pas à cache-cache, des gens qui se planquent pendant 14 jours pour
exploiter un peu cette incohérence dans la...
Journaliste : ...départager
les vrais demandeurs d'asile, là, des faux, là, à la frontière. Dans le cas des
Haïtiens, je veux dire, on connaît la situation d'Haïti. Est-ce qu'ils ne sont
pas tous des vrais demandeurs d'asile? On ne peut pas les renvoyer dans leur
pays alors que c'est pratiquement la guerre civile?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est parce qu'à ce compte-là, bon, Haïti, il y a 11 millions de
personnes. Donc, suivant votre raisonnement, il y a 11 millions de
personnes qui ont un droit d'asile au Québec. On est 9 millions, mais,
parlons du Mexique, des politiciens qui voient leurs têtes coupées, puis on la
retrouve sur un véhicule le lendemain, là, le crime organisé qui contrôle des
villes au complet au Mexique, en ce moment, là, c'est déprimant. C'est très
triste. Puis vraiment, j'ai... on a une responsabilité vis-à-vis ces pays-là
puis ces populations-là, mais il y a une faille intellectuelle. C'est... on
pense qu'en déracinant puis en déménageant des gens, on règle les problèmes de
pauvreté, d'instabilité et de guerres. Puis là je ne vous ferai pas la liste de
tous les pays qui sont en guerre de manière sanglante et cruelle dans le monde
en ce moment. Tous les pays dont le régime est tellement corrompu qu'il n'y a
pas de liberté puis que les gens vivent sous des seuils de pauvreté. Est-ce que
c'est en déménageant tout ce monde-là qu'on va trouver une solution à leur
situation ou est-ce que ce n'est pas plutôt qu'à titre de pays riches on a une
responsabilité envers eux, puis qu'on a... on s'est fermé les yeux puis on a
été paresseux en assumant que la démocratie s'installerait partout par magie.
C'est l'inverse qui est en train d'arriver.
Journaliste : ...quoi, qu'on
arrête de recevoir les réfugiés, puis on agit sur le plan démocratique pour
essayer de faire changer le pays?
M. St-Pierre Plamondon : Ce
que je propose, c'est qu'il y ait un resserrement à l'image d'à peu près tous
les pays dans le monde, en ce moment, en Occident, là, un resserrement pour que
ce soit vraiment de véritables demandeurs d'asile.
Journaliste : Comment vous
pouvez déterminer à la frontière, ça? Comment vous pouvez le déterminer?
M. St-Pierre Plamondon : L'Europe
le fait en ce moment, l'Union européenne, la Hollande. Donc, bien, c'est... on
appelle ça, en droit, un examen prima facie, c'est-à-dire que, sur la base des
preuves, à première vue, est-ce que ça tient la route? Est-ce qu'il y a une
vraisemblance ou est-ce que ce n'est absolument pas vraisemblable? Puis je vous
donne un exemple très, très concret par rapport aux États-Unis. Le reportage de
Romain Schué porte sur les gens qui arrivent à la frontière et qui sont sans
papiers pour la plupart, mais il y a tous les demandeurs... il y a tous les
travailleurs temporaires aux États-Unis qui sont simplement des gens,
d'Amérique latine ou d'ailleurs, qui sont allés travailler aux États-Unis, ils
ont obtenu un permis, et qui, là, voient les choses bouger. Ils se
disent : Moi, je vais essayer le Canada. Et c'est quand même facile
d'entrer en ce moment dans ce contexte-là. Donc, il faut élargir un peu le
portrait et se demander : Est-ce que nos politiques, en ce moment, en matière
de visas et d'examens préliminaires, les délais également, qui n'ont pas de bon
sens... est-ce que tout ça cadre avec le nombre de personnes dont il est
question aux États-Unis, qui sont appelés à déménager? On parle de plus que
10 millions de personnes. Et ça, c'est sans compter d'autres facteurs à
l'international. Donc, il y a... à un moment donné, il faut prendre un pas de
recul, regarder ce qui se fait à l'international puis harmoniser, dans une
certaine mesure, nos politiques. Et malheureusement, bien, ce n'est pas qu'on
ne l'a pas demandé au gouvernement fédéral libéral de Justin Trudeau, c'est
simplement que, pour des raisons idéologiques, ils ont créé de toutes pièces
une crise du logement puis une situation vraiment exigeante. Ça pourrait être plus
gros que Roxham, là.
Journaliste : Est-ce que...
est toujours crédible quand on voit les nouveaux liens entre Mme LeBel et M.
Marsolais?
M. St-Pierre Plamondon : Je
veux juste dire une chose, puis après je te laisse parce que ça me...
On a été très clairs depuis le début sur
notre absence de confiance dans le processus. Ce qu'on a vécu hier, il ne faut
pas le sous-estimer. Il faut mettre les pièces de casse-tête ensemble. Donc, on
a des révélations dans le journal ce matin comme quoi plusieurs personnes sont
liées. Ce n'est pas une surprise, je vous l'avais dit. Si Sonia LeBel et le
juge Gallant, c'est eux qui géraient les opérations de la commission
Charbonneau, puis que ça s'est terminé qu'il n'y avait aucun responsable
politique, puis qu'on n'a posé aucune question aux ministres, puis au premier
ministre Charest, déjà, il y a des questions, il y a des lumières rouges. Mais
là, s'ajoute à ça qu'essentiellement, hier, la version des faits de la CAQ,
c'est qu'ils ont été bernés par la SAAQ, ils sont victimes de ça, et qu'il faut
faire toute la lumière, ils ne savaient pas. Lorsqu'on leur demande :
Bienm parfait, on va entendre les gens et les dirigeants de la SAAQ de sorte
que vous pourrez vous disculper puis qu'on va faire toute la lumière. Magie,
magie, ils ne veulent absolument pas que ces gens-là parlent. C'est cousu de
fil blanc. Ça me semble évident ce qui se passe. Donc, non, ça ne passe pas, je
maintiens le point, je l'ai mis par écrit, le juge Gallant doit se récuser, et
on doit repartir à zéro l'échafaudage de cette commission pour que la confiance
soit là puis qu'on... Il en va de l'avenir des commissions d'enquête puis de
notre démocratie, là, parce que, la confiance, elle n'est pas là.
M. Bérubé : Un élément
supplémentaire. Donc, la CAQ a refusé une enquête des parlementaires à l'égard,
là, de ceux qui ont rendu la Chambre en erreur. Donc, comment peut-on refuser
une telle enquête supplémentaire lorsqu'on veut faire toute la lumière? Gros
problème. La CAQ semble avoir vraiment beaucoup confiance dans la commission
Gallant, comme dans le sens qu'on n'a pas à s'inquiéter. Ce qui se passe à la
composition de la commission Gallant ressemble beaucoup à un conventum de la
commission Charbonneau, un conventum avec l'énergie qu'on y retrouve, heureux
de se retrouver. De nouveaux liens sont établis ce matin et on a des raisons de
croire que d'autres seront révélés bientôt.
Journaliste : Est-ce que...
M. Bérubé : Bien, il y a des
informations qui circulent, qui restent à vérifier, que certains d'entre vous
vérifient et qui parviennent à nos oreilles. On ne peut pas aller plus loin
pour l'instant, mais disons que les liens...
M. St-Pierre Plamondon : Ce
n'est pas fini.
M. Bérubé : Les liens... les
liens sont... sont manifestes.
M. St-Pierre Plamondon : ...
M. Bérubé : Et on a... et on
va vous tenir informés si on obtient ces informations, ces confirmations.
Journaliste : Mais je veux
juste vous entendre, Monsieur... M. St-Pierre Plamondon, sur le... je pense que
vous l'avez mentionné d'ailleurs un peu plus tôt, là, cette agence de placement
Iris, qui a, comment dire, promis à des demandeurs d'asile d'être placés dans
certaines régions. Finalement, on les a envoyés dans d'autres régions du
Québec. Selon vous, est-ce que c'est un modèle qui est unique à Iris, et
qu'est-ce que le gouvernement du Québec peut faire pour mettre fin à ce type de
pratiques là qui sont illégales?
M. St-Pierre Plamondon : Mais
évidemment, un travailleur, c'est une personne humaine, là, donc il n'y a
personne qui a le droit de propriété sur un travailleur, là. On ne met pas en
location des gens. Donc, il y a clairement à nouveau du laxisme dans les
règles. Il n'y a pas d'encadrement. Mais vous avez trois... en un matin, là,
vous en avez trois cas. Donc, il y a celui-là, il y a la pauvre personne qui
témoigne de faux... d'un faux diplôme ou d'un faux certificat pour aller à
l'Université du Québec, qui est pris dans sa chambre puis qui ne sait pas quoi
faire, puis il y a tous les cas d'interventions médicales qui essentiellement
sont des gens qui n'ont jamais payé, qui ont réussi à rentrer sur le territoire
pour avoir le service gratuitement, puis bonne chance ensuite. Donc, qu'ont en
commun ces trois exemples-là? Le laxisme, le laxisme réglementaire dans
l'encadrement, donc il faut absolument resserrer parce que notre système de
santé, notre système d'éducation et le logement, on ne sera pas capables si on
ne se donne pas des règles durables, et le modèle actuel n'est pas durable.
Journaliste : Précisément sur
les agences de placement, qu'est-ce qu'on peut faire pour régler ce laxisme
que...
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
on n'a pas... Entre 8 heures et 8 h 20, on n'a pas déterminé
précisément, mais on peut vous revenir par écrit sur ce qu'on pense qui
pourrait être fait minimalement, là.
Journaliste : Très
rapidement, très, très rapidement, est-ce que les États-Unis sont encore un pays
tiers sûr?
M. St-Pierre Plamondon : Je
pense qu'il faut sortir de cette logique-là, à savoir est-ce que c'est un pays
tiers sûr ou pas, et se demander plutôt est-ce que les règles actuelles sont
viables pour le Québec et le Canada. Il va falloir poser la question non pas en
termes de qualification juridique des autres pays, mais en termes de notre
situation et notre capacité devant une migration de 10 millions de
personnes potentiellement dans la prochaine année ou les prochaines années. C'est
plus comme ça qu'il faut l'analyser.
Journaliste : Sur la PGA,
vous avez été ministre du Tourisme, M. Bérubé, ou M. St-Pierre
Plamondon, qui êtes député à Montréal, mais vous aviez critiqué, il me semble,
la subvention accordée par le gouvernement à cet événement-là. On se rend
compte qu'il y avait moins de touristes provenant de l'extérieur du Québec,
finalement, qui se sont présentés à l'événement. Est-ce qu'il faut se
questionner sur les subventions accordées à ce genre d'événements?
M. Bérubé : Lorsqu'on est au
Tourisme puis on finance un événement, on se questionne toujours sur le nombre
de personnes qui viennent de l'extérieur, qui amènent de l'argent neuf. Donc,
il y a des études d'impact qu'on demande. Parfois on les obtient, parfois pas.
Dans ce cas-ci, j'aimerais que la ministre du Tourisme nous fournisse les
garanties qu'on lui a données, puis ça va nous permettre de juger si c'était
opportun ou pas. Des groupes qui demandent de l'argent, il y en a plein. Mais
il faut que ça soit toujours accompagné d'un certain nombre de garanties, et,
si ce n'est pas le cas, posons-nous la question : Pourquoi on dit oui
quand même? Je vais replonger dans un des dossiers qui me fascinent. Celui-là,
en particulier, il existe certainement une garantie ou une étude d'impact. Si
c'est le cas, elle existe, puis quelqu'un peut vous la fournir. À suivre.
M. St-Pierre Plamondon : Puis
s'ils ne vous la fournissent pas, c'est peut-être qu'elle n'est pas là.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
M. Bérubé : Il y a peut-être
quelqu'un qui aime golf, aussi, à la CAQ.
Journaliste :
Minister Roberge's comment yesterday at
Gérald Filion and RDI, that we cannot... «On ne peut pas recevoir toute
la misère du monde», is it a faux pas or a harsh reality?
M. St-Pierre
Plamondon :
You
have to distinguish how it's said and what is the reality. So, I think Dany
Laferrière is correct when saying that it's not the appropriate words given the
harsh circumstances of certain people's population in Haiti, but all over the
world.
Now, in terms of what's
the reality? Billions of people live under the threshold of poverty as we
define it in Québec. So, is it true that we cannot host, we cannot move
billions of people in Québec as a solution to counter poverty, or instability,
or wars worldwide? Indeed. Not only it's not a solution, but Québec will not be
able to maintain those services that are attractive if you have an unlimited
people... of people crossing the border saying: I live in an unstable regime and
I want to switch. The proportions need to be understood. Just for the US, if we
follow Donald Trump's reasoning, whether or not we agree, we're dealing with
more than 10 million people who will want to move. And when they will ask
themselves where to? Québec and Canada will be first on the list, way before
Mexico and the way before Europe, because you need to take a plane and then
there's... there are rules. And that's why we're saying: Our rules are off if
you look at what has changed in other countries, in Western countries. And the
pressure will be tremendous. And I'm not really comfortable with what I hear
from Mark Carney and Pierre Poilievre in terms of concretely what they're
willing to do. And we have something very concrete this morning, we're saying
there's a flaw in the current rules of pays tiers sûrs, whereby you can go
through a forest during the night and hide for 14 days, and if you're
successful to stay on the territory for 14 days, then you're in. But can you
imagine how criminal organizations will try to use that exactly like we
experienced during Roxham. So, we're dealing with a potential Roxham, but the
size, the scope of it might be way greater than Roxham, given that we're
talking about more than 10 million people in the US.
Journaliste :
Why do you expect more potential
conflicts of interest in the SAAQclic commission?
M. Bérubé :
First of all, it looks like a
commission Charbonneau get together. And it feels like there's no distance
between the actors back then and the actors right now between the minister of
the CAQ and the people who are in charge of investigating. So, we have reasons
to believe that it might... we might know new information about those links.
And we have many sources, and I guess you have many sources as well. Some of
you have some communication with people who are frankly disturbed by how it
works. So, we want to make sure that we put the light on what happened, which
is pretty, pretty bad. We lost millions of dollars. And the CAQ seem to feel
very comfortable with the actual commission. And yesterday they voted against
an inquiry of the parliamentarians, which is weird because they want to put the
light and want to get the truth. Maybe not that much. So, this is our case and
stay tuned for new information.
Journaliste
: What's the balance between...
at the border, between compassion and not overwhelming our services?
M. St-Pierre
Plamondon :
I
don't think it's the right way to put it. The question is not whether you
choose between compassion and capacity. You simply need sustainable models for
immigration overtime, which includes capacity, but includes also what is the
foreseeable number of people that will come to the border in the upcoming year
or so. And since we're dealing with more than 10 million people, and that's a
part many asylum seekers that come from everywhere in the world, the math just
don't add up in anyway. However, I think we do have a responsibility towards
populations going through harsh, unstable and dangerous regimes. But the
problem is, the law that we enacted in the 50s, I think, foresaw that democracy
would spread everywhere and people would get rich everywhere in the world. And
we're seeing, unfortunately, kind of the opposite. If you look at Mexico, how
many cities right now are controlled by organized crime. And are we capable of
hosting all of those cities, all that population? How many people, how many
millions of people in Mexico? It's about a hundred. Mexico City in itself, it's
just...
So, I don't want to name
all the countries where there's war, instability, but I think the idea that we
will act on poverty, wars and unstable regime through moving people is flawed,
it's just impossible, but that doesn't mean we don't have any responsibility.
So, how should we help so that those populations are not in distress? We have a
responsibility, and we need to provide answers. But I think, here, it's really
a question of mathematics and acknowledging that we already past our capacity
to... in terms of health care and housing.
Le Modérateur
:Merci beaucoup.
M.
Bérubé
:
Merci, tout le monde.
(Fin à 8 h 48)