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(Onze heures quarante-quatre minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour à tous et bienvenue à ce point de presse du Parti québécois sur le mont
Sainte-Anne. Alors, prendra la parole, lors de ce point de presse, le député de
Jean-Talon et porte-parole du Parti québécois pour la Capitale-Nationale, M.
Pascal Paradis. Il est accompagné aujourd'hui de M. Jean-Pierre Dufour,
président du conseil d'administration du Centre Plein Air Mont-Sainte-Anne et
de M. Hugo St-Laurent, qui est un citoyen engagé dans le dossier du mont
Sainte-Anne.
M. Paradis : Merci beaucoup.
Merci, M. Dufour... merci, M. Dufour, d'être là. Merci, M. St-Laurent, d'être
avec nous aujourd'hui. Donc, des citoyens engagés, des gens qui représentent la
communauté de la Côte-de-Beaupré, qui sont là avec moi pour dire au
gouvernement qu'il n'est pas trop tard pour faire la bonne chose. Que, d'abord,
toutes les ententes soi-disant secrètes qui ont été négociées dans le passé,
qui sont en train d'être négociées avec Resorts of the Canadian Rockies,
relativement au mont Sainte-Anne, doivent être rendues publiques, et pour
demander au gouvernement de ne rien signer avec Resorts of the Canadian Rockies
après 20 ans de mauvaise gestion de la montagne de ski alpin et du secteur
Est, qui est le secteur de ski de fond, de vélo de montagne et de sports de
plein air, d'activités de plein air. Ne rien signer parce que c'est au
détriment de la communauté, c'est au détriment des intérêts économiques,
sociaux du Québec d'aller de l'avant.
J'étais il y a quelques semaines ici. J'ai
passé la nuit à l'Assemblée nationale du Québec parce que le gouvernement nous
a imposé par bâillon une loi spéciale qui visait à exproprier des terrains de
la ville de Blainville pour les donner à une compagnie américaine. Le
gouvernement a taillé une loi sur mesure pour une compagnie américaine, et
cette loi-là exproprie, suspend les lois du Québec, interdit aux tribunaux de s'occuper
de ça puis donne des pouvoirs discrétionnaires immenses au gouvernement du
Québec. Depuis un an, un an et demi, on est dans la saga Northvolt, une
compagnie étrangère où le gouvernement a décidé de donner 2,9 milliards de
subventions à une compagnie suédoise, puis ça s'est avéré un fiasco.
Donc, le gouvernement, quand c'est le
temps d'être pour les intérêts des compagnies étrangères, ah bien, là, il est
prêt à faire beaucoup de choses, mais quand c'est le temps de se tenir debout
face à une compagnie étrangère comme Resorts of the Canadian Rockies, qui
dilapide un bien public, parce que le mont Saint-Anne, autant le secteur Est
que la montagne, c'est un bien public, là, elle prétend... la CAQ, elle prétend
qu'elle a les mains liées.
Je vous ai indiqué plus tôt, au Salon
rouge, aujourd'hui, que les ententes contiennent des leviers pour permettre au
gouvernement de mettre fin à ces 20 ans de négligence avec Resorts of the
Canadian Rockies, autant pour le secteur Est que pour la montagne, et que les
ententes, au départ, n'étaient pas confidentielles. C'est le gouvernement qui a
décidé, avec l'entreprise, de les rendre confidentielles. Donc, on demande de
lever ça et de ne rien signer avec Resorts of the Canadian Rockies. Et, pour
vous en parler plus amplement, en se concentrant aujourd'hui sur le secteur
Est, je cède la parole à Jean-Pierre Dufour, qui est président du conseil d'administration
de Centre Plein air Mont-Sainte-Anne.
M. Dufour (Jean-Pierre) : Alors,
merci, M. Paradis, de me donner cette occasion-là. Quand on parle du secteur
Est, je vais me permettre de vous montrer une petite carte ici. Alors, le
secteur Est, c'est 40 kilomètres carrés de nature qu'on veut préserver. Et
vous voyez, ici c'est la station Mont-Sainte-Anne. Tout ce qui est en vert
foncé, c'est de ça quand on parle du secteur Est. Alors, le secteur Est, c'est
un endroit où on peut développer facilement toutes sortes d'activités de plein
air, des activités qui sont facilement accessibles pour la majorité de la
population à un coût qui est raisonnable quand on le compare avec le ski alpin.
Je vais prendre une analogie, Vallée
Bras-du-Nord. Donc, on est dans la Capitale-Nationale, dans le comté de
Portneuf, Vallée Bras-du-Nord, avec un territoire similaire, ce qu'ils ont
pensé, ce qu'ils sont parvenus à faire, c'est de développer, pour le besoin de
la population, un ensemble d'activités de plein air, que ce soit du vélo de montagne,
que ce soit du ski hors piste, que ce soit du ski de fond, de la raquette, etc.
Alors, pourquoi nous, au mont Sainte-Anne, le gouvernement ne nous permet-il
pas de faire la même chose alors qu'on a des équipes de gens bénévoles très
engagés sur le territoire?
Je parle un peu de l'exploitant actuel.
Alors l'exploitant actuel, RCR, depuis près de 25 ans maintenant, laisse
aller complètement des infrastructures qui sont dans un état lamentable. Alors,
ce sont des mêmes personnes qui exploitent notamment le ski de fond. Vous savez
que le ski de fond au mont Sainte-Anne, hein, on a une image qui en est
vraiment très différente, c'est un centre important, mais dans les faits, RCR,
ce qu'ils font, c'est qu'ils chargent plus de deux fois le prix qu'on peut
retrouver dans les réseaux de la SEPAQ ou dans des sentiers similaires comme
Sentiers du moulin ou encore Vallée Bras-du-Nord justement. Et le pire, c'est
que les sentiers de vélo, le sentier de vélo de montagne, c'était une Mecque au
mont Sainte-Anne. Alors, c'est l'origine pratiquement du vélo de montagne à
partir du mont Sainte-Anne. Aujourd'hui, si ce n'était pas des bénévoles qui
développaient les sentiers et qui en faisaient l'entretien... Écoutez, on parle
d'un apport de bénévoles d'une centaine de corvées annuelles par une centaine
de personnes, un 2 000 heures qu'ils font pour entretenir tout ça.
Alors, RCR, sa contribution, c'est ramasser des sous pour le vélo, ramasser les
sous pour le ski de fond et de retourner tout cet argent-là au secteur alpin.
Il n'y a jamais de réinvestissement.
En 2018, M. Legault est venu sur la
Côte-de-Beaupré pour rencontrer nos élus. Quand il a fait cette rencontre-là,
il a dit que le mont Sainte-Anne, c'était un joyau, un joyau qui se devait de
retourner à la population, aux Québécois. De plus, il a ajouté lorsqu'il y a eu
des incidents répétés à la montagne que RCR était un très mauvais citoyen
corporatif. Donc, en 2021, la SEPAQ a dit : On met fin à l'entente. Et
après quatre années devant les tribunaux, 1 million de dollars de
dépensés, bien, on apprend que finalement, selon le ministre Julien, notre
ministre de la Capitale-Nationale, qu'ils ont recouvré le terrain. Ils font une
annonce pour le ski alpin. Et ce qu'on apprend dans l'annonce, c'est qu'il n'y
a absolument pas un sou qui est dédié au secteur Est. Alors, je vous rappelle,
là, le secteur Est, c'est tout ce qu'il y a là à développer, un territoire
immense.
Le 28 février dernier, stupeur, on
apprend non seulement que le ministre Julien dit que la SEPAQ l'a repris, mais
il a omis de nous dire qu'il avait demandé à la SEPAQ de resigner une entente
avec RCR. Ça, c'est absolument inacceptable pour la population. Pourquoi, après
toutes ces années-là, on ne redonne pas tout simplement le secteur Est à cette
population-là? Alors, M. Legault, ce qu'on vous demande aujourd'hui,
respectez la parole de votre gouvernement, respectez ce que vous avez dit en
2018. Le secteur Est, il est libre. Alors, ne l'attachez pas pour des dizaines
d'années. Nous savons quoi faire pour le prendre en main. Nous avons tout ce
qu'il faut. Alors, vous nous le retournez maintenant. Merci...
M. St-Laurent (Hugo) : Bonjour.
Effectivement, après 30 ans de saga au mont Sainte-Anne, des équipements
en décrépitude, la santé des gens, la sécurité des gens qui est mise en jeu
après 20 ans de... de laisser aller du secteur est du mont Sainte-Anne, où
les ponts, des sentiers, les gens n'ont pas été bien servis, le gouvernement
voudrait redonner ça à RCR. C'est inacceptable. Après quatre ans de lutte, le
gouvernement a repris les droits sur le secteur est du mont Sainte-Anne. Le
secteur est, là, c'est le ski de fond, le vélo de montagne, le fat bike, le
camping, les gens qui vont faire un pique-nique, la marche, les randonnées, le
ski de... le ski de randonnée. Le gouvernement a forcé pendant quatre ans, le
gouvernement de la CAQ, notre gouvernement, a forcé pendant quatre ans pour
arrêter ce fiasco-là avec RCR. Ils ont réussi à casser le... à casser
l'entente. Maintenant, le parc, la forêt revient aux Québécois, revient à la
SEPAQ. Et là, on voudrait redonner ça à RCR. C'est inacceptable, complètement
inacceptable.
Quand la communauté a découvert, tout
récemment, en février dernier, à la fin février, que ça reviendrait peut-être,
peut-être, hein, je dis bien peut-être, parce que ce n'est pas fait, à RCR, ça
a été tout de suite un tollé. La population est contre ça et la communauté est
contre ça. On s'est mobilisé dans les assemblées citoyennes, aux différentes
municipalités, au conseil de la MRC. Et ça... ça a été suivi, je me souviens,
le mercredi, on était au conseil de la MRC et, le samedi, il y avait 1000 personnes dans
les rues de Sainte-Ferréol pour dire non au gouvernement. On ne veut pas de RCR
dans le secteur est du mont Sainte-Anne.
Le secteur est vit uniquement et
uniquement depuis des années, grâce aux bénévoles, grâce aux gens qui
s'impliquent à faire des... aider dans les sentiers, réparer des ponts, faire
une nouvelle trail. Ce n'est pas normal. Il faut que ce soit l'utilisateur qui
engendre des profits, qui chargent des... qui chargent des sous incroyables aux
gens pour faire des activités. Il faut que ça cesse, il faut que ça cesse.
C'est aussi les bénévoles qui organisent les coupes sportives, la classique
Alex Harvey, les randonnées de... les compétitions de ski de fond, les
randonnées de vélo de montagne, les promenades en forêt avec des groupes
organisés, c'est toujours des bénévoles, c'est toujours des gens impliqués dans
le milieu. Mais il faut... redonnons au milieu ce qu'ils font déjà... gardons
ça dans la communauté, gardons ça aux Québécois.
Donc, moi, ce que je dis à M. Legault, à
M. Julien, c'est la CAQ, c'est le... notre gouvernement qui est au pouvoir, qui
a lutté pendant quatre ans pour casser l'entente avec RCR. C'est fait
maintenant, bien là, continuons, allons de l'avant, ne redonnons pas le secteur
est à RCR et gardons-le pour la SEPAQ, pour la communauté, avec un organisme à
but non lucratif comme le centre de plein air du Mont-Sainte-Anne.
Et aussi on a toujours une pétition qui
est en cours, qui va être déposée incessamment à l'Assemblée nationale. Je vous
invite à aller sur le site Web du centre de plein air du Mont-Sainte-Anne,
signez cette pétition-là, les utilisateurs, les gens… les amoureux de plein air,
les gens qui ne veulent pas qu'un parc québécois, qu'une forêt québécoise soit
dans les mains d'un mauvais citoyen corporatif étranger, ça n'a aucun sens.
S'il vous plaît, signez la pétition. Merci.
Le Modérateur : Merci
beaucoup. On va être prêt à prendre les questions.
Journaliste : M. Paradis...
de TVA, vous parliez, tout à l'heure, qu'il y avait une loi qui avait été prise
dans un autre dossier, du côté de Blainville, je crois. Pour vous, on est
rendus là, le gouvernement, on parle d'expropriation, on parle de loi?
M. Paradis : Le gouvernement
doit vraiment considérer cette option-là. Il ne doit écarter aucune option,
mais surtout il doit analyser les alternatives. Il faut qu'il cesse de
démontrer qu'il va être là derrière Resort of the Canadian Rockies, toujours
bienveillant, le gouvernement, qui va dire : Peu importe ce que vous
faites, peu importe la négligence, peu importe la décrépitude des
installations, autant au secteur est que de la montagne, on va toujours être là
pour vous. C'est ça qu'il doit cesser. Le gouvernement doit explorer toutes les
autres options, y compris invoquer les défauts clairs de RCR de respecter ses
obligations, parce qu'il en a, des obligations. Il fallait maintenir les
actifs. Il fallait s'assurer que des gens ont accès de manière sécuritaire aux
installations. Ce n'est pas le cas. Alors, il y a des clauses de défaut à
invoquer. Et, oui, le gouvernement devrait réfléchir à toutes les options, y
compris celle de la voie législative, pour reprendre les actifs en raison des
défauts de RCR.
Journaliste : Bien, encore
hier, en Chambre, le ministre Julien, qui disait que comme le contrat avait été
signé sans obligation, on ne pouvait pas résilier, nécessairement, ce
contrat-là. Par contre, en parlant à d'autres personnes, entre autres des
anciens juges, on comprend qu'il y a la clause de la bonne foi qui n'aurait pas
été respectée. Comment vous voyez les explications du ministre?
M. Paradis : La question que
vous posez, c'est la grande question que tout le monde se pose : Pourquoi
le gouvernement est dans le camp des compagnies étrangères dans tous les
dossiers? Pourquoi il est dans le camp de RCR, ici, alors qu'il y a des
citoyens engagés qui disent : C'est nous qui l'entretenons, en réalité, depuis
20 ans, le secteur Est, alors qu'il y a des gens qui se montrent
intéressés à la montagne aussi? Qu'est-ce qui fait que le gouvernement est
résolument dans le camp de RCR puis il dit : Bien, on va continuer avec
RCR? Décret du 4 décembre 2024, 50 millions de dollars en prêt,
dont 25 millions pardonnable. Vous savez ce que ça veut dire, ça,
pardonnable, ça veut dire que c'est probablement de l'argent dont on... en tout
cas, ça pourrait être de l'argent dont on ne reverra pas la couleur, comme dans
d'autres dossiers.
Pourquoi cette insistance alors qu'il y a
des leviers? Il y a des leviers. Ce n'est pas vrai que le gouvernement a les
mains liées, c'est une question de volonté politique. Est-ce qu'il veut faire
la bonne chose pour le Québec? Est-ce qu'il veut faire la bonne chose pour la
communauté? Est-ce qu'il veut faire la bonne chose pour ce joyau qui appartient
aux Québécois? C'est ça, la question.
Journaliste : Alors, la
question, ça fait longtemps qu'on en parle, RCR comme, bon, opérateur du côté
du mont Sainte-Anne. Pourquoi, maintenant, vous décidez d'aller de l'avant avec
cette sortie aujourd'hui? Ça fait depuis 2020, bon, les premiers événements,
les télécabines qui se sont fracassées, et 2022, qui se sont carrément
décrochées. Pourquoi maintenant?
M. Paradis : Bien, parce que
les événements se sont précipités. Bon. D'abord, il y a une situation qui
existe depuis 20 ans et qui arrive malheureusement à son paroxysme, c'est
que ce défaut d'entretien, cette négligence, les gens n'en peuvent plus. Les
utilisateurs du secteur Est n'en peuvent plus. Hugo St-Laurent vient de le
mentionner, ce sont des bénévoles qui entretiennent les sentiers, qui assurent
le développement, la sécurité pendant que RCR empoche des profits. C'est
inacceptable. Même chose pour la montagne. Donc, ça, ça dure depuis longtemps.
Récemment, ce qui s'est passé, c'est que
la Cour d'appel du Québec, à la fin de l'année 2024, a confirmé que la
SEPAQ avait raison. La SEPAQ a invoqué les défauts de RCR, et les tribunaux lui
ont donné raison. C'est une victoire sur toute la ligne. On vient de le
mentionner, la réaction du gouvernement, ça devrait être : Ah! voilà une
autre bonne raison de faire la bonne chose puis de dire : On va la
reprendre, la montagne, puis on va la confier à des gens crédibles qui vont
s'en occuper.
Qu'est-ce qu'a fait le gouvernement? Il a
forcé SEPAQ à revenir en arrière. Ça vient de se passer, au mois de février. Et
donc là on nous annonce qu'il y a des ententes qu'ils pourraient signer. C'est
pour ça qu'il faut le faire maintenant. Qu'on lève le secret sur ces
ententes-là. Il n'y a aucune raison, c'est des biens publics des Québécois,
c'est l'argent des Québécois, il n'y a aucune raison de maintenir ce secret.
C'est le gouvernement et la compagnie qui ont décidé ça, que ça allait être
secret. Qu'on mette sur la place publique toutes les ententes, et surtout que
le gouvernement ne signe pas avec RCR, ni pour le secteur Est ni pour la
montagne, et qu'il considère les autres options.
Journaliste
: Merci.
Le Modérateur
: Alors,
merci. C'est ce qui conclut ce point de presse.
M. Paradis : Merci beaucoup.
(Fin à 12 h 01)