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Point de presse de M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour la Capitale-Nationale

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Thursday, April 10, 2025, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures quarante-quatre minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour à tous et bienvenue à ce point de presse du Parti québécois sur le mont Sainte-Anne. Alors, prendra la parole, lors de ce point de presse, le député de Jean-Talon et porte-parole du Parti québécois pour la Capitale-Nationale, M. Pascal Paradis. Il est accompagné aujourd'hui de M. Jean-Pierre Dufour, président du conseil d'administration du Centre Plein Air Mont-Sainte-Anne et de M. Hugo St-Laurent, qui est un citoyen engagé dans le dossier du mont Sainte-Anne.

M. Paradis : Merci beaucoup. Merci, M. Dufour... merci, M. Dufour, d'être là. Merci, M. St-Laurent, d'être avec nous aujourd'hui. Donc, des citoyens engagés, des gens qui représentent la communauté de la Côte-de-Beaupré, qui sont là avec moi pour dire au gouvernement qu'il n'est pas trop tard pour faire la bonne chose. Que, d'abord, toutes les ententes soi-disant secrètes qui ont été négociées dans le passé, qui sont en train d'être négociées avec Resorts of the Canadian Rockies, relativement au mont Sainte-Anne, doivent être rendues publiques, et pour demander au gouvernement de ne rien signer avec Resorts of the Canadian Rockies après 20 ans de mauvaise gestion de la montagne de ski alpin et du secteur Est, qui est le secteur de ski de fond, de vélo de montagne et de sports de plein air, d'activités de plein air. Ne rien signer parce que c'est au détriment de la communauté, c'est au détriment des intérêts économiques, sociaux du Québec d'aller de l'avant.

J'étais il y a quelques semaines ici. J'ai passé la nuit à l'Assemblée nationale du Québec parce que le gouvernement nous a imposé par bâillon une loi spéciale qui visait à exproprier des terrains de la ville de Blainville pour les donner à une compagnie américaine. Le gouvernement a taillé une loi sur mesure pour une compagnie américaine, et cette loi-là exproprie, suspend les lois du Québec, interdit aux tribunaux de s'occuper de ça puis donne des pouvoirs discrétionnaires immenses au gouvernement du Québec. Depuis un an, un an et demi, on est dans la saga Northvolt, une compagnie étrangère où le gouvernement a décidé de donner 2,9 milliards de subventions à une compagnie suédoise, puis ça s'est avéré un fiasco.

Donc, le gouvernement, quand c'est le temps d'être pour les intérêts des compagnies étrangères, ah bien, là, il est prêt à faire beaucoup de choses, mais quand c'est le temps de se tenir debout face à une compagnie étrangère comme Resorts of the Canadian Rockies, qui dilapide un bien public, parce que le mont Saint-Anne, autant le secteur Est que la montagne, c'est un bien public, là, elle prétend... la CAQ, elle prétend qu'elle a les mains liées.

Je vous ai indiqué plus tôt, au Salon rouge, aujourd'hui, que les ententes contiennent des leviers pour permettre au gouvernement de mettre fin à ces 20 ans de négligence avec Resorts of the Canadian Rockies, autant pour le secteur Est que pour la montagne, et que les ententes, au départ, n'étaient pas confidentielles. C'est le gouvernement qui a décidé, avec l'entreprise, de les rendre confidentielles. Donc, on demande de lever ça et de ne rien signer avec Resorts of the Canadian Rockies. Et, pour vous en parler plus amplement, en se concentrant aujourd'hui sur le secteur Est, je cède la parole à Jean-Pierre Dufour, qui est président du conseil d'administration de Centre Plein air Mont-Sainte-Anne.

M. Dufour (Jean-Pierre) : Alors, merci, M. Paradis, de me donner cette occasion-là. Quand on parle du secteur Est, je vais me permettre de vous montrer une petite carte ici. Alors, le secteur Est, c'est 40 kilomètres carrés de nature qu'on veut préserver. Et vous voyez, ici c'est la station Mont-Sainte-Anne. Tout ce qui est en vert foncé, c'est de ça quand on parle du secteur Est. Alors, le secteur Est, c'est un endroit où on peut développer facilement toutes sortes d'activités de plein air, des activités qui sont facilement accessibles pour la majorité de la population à un coût qui est raisonnable quand on le compare avec le ski alpin.

Je vais prendre une analogie, Vallée Bras-du-Nord. Donc, on est dans la Capitale-Nationale, dans le comté de Portneuf, Vallée Bras-du-Nord, avec un territoire similaire, ce qu'ils ont pensé, ce qu'ils sont parvenus à faire, c'est de développer, pour le besoin de la population, un ensemble d'activités de plein air, que ce soit du vélo de montagne, que ce soit du ski hors piste, que ce soit du ski de fond, de la raquette, etc. Alors, pourquoi nous, au mont Sainte-Anne, le gouvernement ne nous permet-il pas de faire la même chose alors qu'on a des équipes de gens bénévoles très engagés sur le territoire?

Je parle un peu de l'exploitant actuel. Alors l'exploitant actuel, RCR, depuis près de 25 ans maintenant, laisse aller complètement des infrastructures qui sont dans un état lamentable. Alors, ce sont des mêmes personnes qui exploitent notamment le ski de fond. Vous savez que le ski de fond au mont Sainte-Anne, hein, on a une image qui en est vraiment très différente, c'est un centre important, mais dans les faits, RCR, ce qu'ils font, c'est qu'ils chargent plus de deux fois le prix qu'on peut retrouver dans les réseaux de la SEPAQ ou dans des sentiers similaires comme Sentiers du moulin ou encore Vallée Bras-du-Nord justement. Et le pire, c'est que les sentiers de vélo, le sentier de vélo de montagne, c'était une Mecque au mont Sainte-Anne. Alors, c'est l'origine pratiquement du vélo de montagne à partir du mont Sainte-Anne. Aujourd'hui, si ce n'était pas des bénévoles qui développaient les sentiers et qui en faisaient l'entretien... Écoutez, on parle d'un apport de bénévoles d'une centaine de corvées annuelles par une centaine de personnes, un 2 000 heures qu'ils font pour entretenir tout ça. Alors, RCR, sa contribution, c'est ramasser des sous pour le vélo, ramasser les sous pour le ski de fond et de retourner tout cet argent-là au secteur alpin. Il n'y a jamais de réinvestissement.

En 2018, M. Legault est venu sur la Côte-de-Beaupré pour rencontrer nos élus. Quand il a fait cette rencontre-là, il a dit que le mont Sainte-Anne, c'était un joyau, un joyau qui se devait de retourner à la population, aux Québécois. De plus, il a ajouté lorsqu'il y a eu des incidents répétés à la montagne que RCR était un très mauvais citoyen corporatif. Donc, en 2021, la SEPAQ a dit : On met fin à l'entente. Et après quatre années devant les tribunaux, 1 million de dollars de dépensés, bien, on apprend que finalement, selon le ministre Julien, notre ministre de la Capitale-Nationale, qu'ils ont recouvré le terrain. Ils font une annonce pour le ski alpin. Et ce qu'on apprend dans l'annonce, c'est qu'il n'y a absolument pas un sou qui est dédié au secteur Est. Alors, je vous rappelle, là, le secteur Est, c'est tout ce qu'il y a là à développer, un territoire immense.

Le 28 février dernier, stupeur, on apprend non seulement que le ministre Julien dit que la SEPAQ l'a repris, mais il a omis de nous dire qu'il avait demandé à la SEPAQ de resigner une entente avec RCR. Ça, c'est absolument inacceptable pour la population. Pourquoi, après toutes ces années-là, on ne redonne pas tout simplement le secteur Est à cette population-là? Alors, M. Legault, ce qu'on vous demande aujourd'hui, respectez la parole de votre gouvernement, respectez ce que vous avez dit en 2018. Le secteur Est, il est libre. Alors, ne l'attachez pas pour des dizaines d'années. Nous savons quoi faire pour le prendre en main. Nous avons tout ce qu'il faut. Alors, vous nous le retournez maintenant. Merci...

M. St-Laurent (Hugo) : Bonjour. Effectivement, après 30 ans de saga au mont Sainte-Anne, des équipements en décrépitude, la santé des gens, la sécurité des gens qui est mise en jeu après 20 ans de... de laisser aller du secteur est du mont Sainte-Anne, où les ponts, des sentiers, les gens n'ont pas été bien servis, le gouvernement voudrait redonner ça à RCR. C'est inacceptable. Après quatre ans de lutte, le gouvernement a repris les droits sur le secteur est du mont Sainte-Anne. Le secteur est, là, c'est le ski de fond, le vélo de montagne, le fat bike, le camping, les gens qui vont faire un pique-nique, la marche, les randonnées, le ski de... le ski de randonnée. Le gouvernement a forcé pendant quatre ans, le gouvernement de la CAQ, notre gouvernement, a forcé pendant quatre ans pour arrêter ce fiasco-là avec RCR. Ils ont réussi à casser le... à casser l'entente. Maintenant, le parc, la forêt revient aux Québécois, revient à la SEPAQ. Et là, on voudrait redonner ça à RCR. C'est inacceptable, complètement inacceptable.

Quand la communauté a découvert, tout récemment, en février dernier, à la fin février, que ça reviendrait peut-être, peut-être, hein, je dis bien peut-être, parce que ce n'est pas fait, à RCR, ça a été tout de suite un tollé. La population est contre ça et la communauté est contre ça. On s'est mobilisé dans les assemblées citoyennes, aux différentes municipalités, au conseil de la MRC. Et ça... ça a été suivi, je me souviens, le mercredi, on était au conseil de la MRC et, le samedi, il y avait 1000 personnes dans les rues de Sainte-Ferréol pour dire non au gouvernement. On ne veut pas de RCR dans le secteur est du mont Sainte-Anne.

Le secteur est vit uniquement et uniquement depuis des années, grâce aux bénévoles, grâce aux gens qui s'impliquent à faire des... aider dans les sentiers, réparer des ponts, faire une nouvelle trail. Ce n'est pas normal. Il faut que ce soit l'utilisateur qui engendre des profits, qui chargent des... qui chargent des sous incroyables aux gens pour faire des activités. Il faut que ça cesse, il faut que ça cesse. C'est aussi les bénévoles qui organisent les coupes sportives, la classique Alex Harvey, les randonnées de... les compétitions de ski de fond, les randonnées de vélo de montagne, les promenades en forêt avec des groupes organisés, c'est toujours des bénévoles, c'est toujours des gens impliqués dans le milieu. Mais il faut... redonnons au milieu ce qu'ils font déjà... gardons ça dans la communauté, gardons ça aux Québécois.

Donc, moi, ce que je dis à M. Legault, à M. Julien, c'est la CAQ, c'est le... notre gouvernement qui est au pouvoir, qui a lutté pendant quatre ans pour casser l'entente avec RCR. C'est fait maintenant, bien là, continuons, allons de l'avant, ne redonnons pas le secteur est à RCR et gardons-le pour la SEPAQ, pour la communauté, avec un organisme à but non lucratif comme le centre de plein air du Mont-Sainte-Anne.

Et aussi on a toujours une pétition qui est en cours, qui va être déposée incessamment à l'Assemblée nationale. Je vous invite à aller sur le site Web du centre de plein air du Mont-Sainte-Anne, signez cette pétition-là, les utilisateurs, les gens… les amoureux de plein air, les gens qui ne veulent pas qu'un parc québécois, qu'une forêt québécoise soit dans les mains d'un mauvais citoyen corporatif étranger, ça n'a aucun sens. S'il vous plaît, signez la pétition. Merci.

Le Modérateur : Merci beaucoup. On va être prêt à prendre les questions.

Journaliste : M. Paradis... de TVA, vous parliez, tout à l'heure, qu'il y avait une loi qui avait été prise dans un autre dossier, du côté de Blainville, je crois. Pour vous, on est rendus là, le gouvernement, on parle d'expropriation, on parle de loi?

M. Paradis : Le gouvernement doit vraiment considérer cette option-là. Il ne doit écarter aucune option, mais surtout il doit analyser les alternatives. Il faut qu'il cesse de démontrer qu'il va être là derrière Resort of the Canadian Rockies, toujours bienveillant, le gouvernement, qui va dire : Peu importe ce que vous faites, peu importe la négligence, peu importe la décrépitude des installations, autant au secteur est que de la montagne, on va toujours être là pour vous. C'est ça qu'il doit cesser. Le gouvernement doit explorer toutes les autres options, y compris invoquer les défauts clairs de RCR de respecter ses obligations, parce qu'il en a, des obligations. Il fallait maintenir les actifs. Il fallait s'assurer que des gens ont accès de manière sécuritaire aux installations. Ce n'est pas le cas. Alors, il y a des clauses de défaut à invoquer. Et, oui, le gouvernement devrait réfléchir à toutes les options, y compris celle de la voie législative, pour reprendre les actifs en raison des défauts de RCR.

Journaliste : Bien, encore hier, en Chambre, le ministre Julien, qui disait que comme le contrat avait été signé sans obligation, on ne pouvait pas résilier, nécessairement, ce contrat-là. Par contre, en parlant à d'autres personnes, entre autres des anciens juges, on comprend qu'il y a la clause de la bonne foi qui n'aurait pas été respectée. Comment vous voyez les explications du ministre?

M. Paradis : La question que vous posez, c'est la grande question que tout le monde se pose : Pourquoi le gouvernement est dans le camp des compagnies étrangères dans tous les dossiers? Pourquoi il est dans le camp de RCR, ici, alors qu'il y a des citoyens engagés qui disent : C'est nous qui l'entretenons, en réalité, depuis 20 ans, le secteur Est, alors qu'il y a des gens qui se montrent intéressés à la montagne aussi? Qu'est-ce qui fait que le gouvernement est résolument dans le camp de RCR puis il dit : Bien, on va continuer avec RCR? Décret du 4 décembre 2024, 50 millions de dollars en prêt, dont 25 millions pardonnable. Vous savez ce que ça veut dire, ça, pardonnable, ça veut dire que c'est probablement de l'argent dont on... en tout cas, ça pourrait être de l'argent dont on ne reverra pas la couleur, comme dans d'autres dossiers.

Pourquoi cette insistance alors qu'il y a des leviers? Il y a des leviers. Ce n'est pas vrai que le gouvernement a les mains liées, c'est une question de volonté politique. Est-ce qu'il veut faire la bonne chose pour le Québec? Est-ce qu'il veut faire la bonne chose pour la communauté? Est-ce qu'il veut faire la bonne chose pour ce joyau qui appartient aux Québécois? C'est ça, la question.

Journaliste : Alors, la question, ça fait longtemps qu'on en parle, RCR comme, bon, opérateur du côté du mont Sainte-Anne. Pourquoi, maintenant, vous décidez d'aller de l'avant avec cette sortie aujourd'hui? Ça fait depuis 2020, bon, les premiers événements, les télécabines qui se sont fracassées, et 2022, qui se sont carrément décrochées. Pourquoi maintenant?

M. Paradis : Bien, parce que les événements se sont précipités. Bon. D'abord, il y a une situation qui existe depuis 20 ans et qui arrive malheureusement à son paroxysme, c'est que ce défaut d'entretien, cette négligence, les gens n'en peuvent plus. Les utilisateurs du secteur Est n'en peuvent plus. Hugo St-Laurent vient de le mentionner, ce sont des bénévoles qui entretiennent les sentiers, qui assurent le développement, la sécurité pendant que RCR empoche des profits. C'est inacceptable. Même chose pour la montagne. Donc, ça, ça dure depuis longtemps.

Récemment, ce qui s'est passé, c'est que la Cour d'appel du Québec, à la fin de l'année 2024, a confirmé que la SEPAQ avait raison. La SEPAQ a invoqué les défauts de RCR, et les tribunaux lui ont donné raison. C'est une victoire sur toute la ligne. On vient de le mentionner, la réaction du gouvernement, ça devrait être : Ah! voilà une autre bonne raison de faire la bonne chose puis de dire : On va la reprendre, la montagne, puis on va la confier à des gens crédibles qui vont s'en occuper.

Qu'est-ce qu'a fait le gouvernement? Il a forcé SEPAQ à revenir en arrière. Ça vient de se passer, au mois de février. Et donc là on nous annonce qu'il y a des ententes qu'ils pourraient signer. C'est pour ça qu'il faut le faire maintenant. Qu'on lève le secret sur ces ententes-là. Il n'y a aucune raison, c'est des biens publics des Québécois, c'est l'argent des Québécois, il n'y a aucune raison de maintenir ce secret. C'est le gouvernement et la compagnie qui ont décidé ça, que ça allait être secret. Qu'on mette sur la place publique toutes les ententes, et surtout que le gouvernement ne signe pas avec RCR, ni pour le secteur Est ni pour la montagne, et qu'il considère les autres options.

Journaliste : Merci.

Le Modérateur : Alors, merci. C'est ce qui conclut ce point de presse.

M. Paradis : Merci beaucoup.

(Fin à 12 h 01)

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