Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures vingt-deux minutes)
M. Paradis : Bonjour à toutes
et à tous. Demain, j'interpelle le ministre de la Justice et le ministre
responsable des Relations canadiennes, Simon Jolin-Barrette, sur le bilan de la
Coalition avenir Québec dans son nouveau programme nationaliste pour le Québec.
Les 21 demandes importantes, fondamentales pour l'avenir du Québec, qui
devaient représenter ce qui est la troisième voie caquiste, après sept ans de
gouvernement, c'est un échec sur toute la ligne. Comme le dit la chanson bien
connue : C'est zéro, comme bilan.
Et on en a eu deux exemples éclatants hier :
une motion unanime de l'Assemblée nationale demande seulement l'équité fiscale.
Il y a une taxe actuellement qui a été annulée et qui a été abolie au niveau
fédéral, et il y avait des chèques qui étaient envoyés à l'avance pour
compenser cette taxe-là, 3,75 milliards de chèques vont être envoyés, dans
les prochaines semaines, à des gens au Canada qui ne paieront pas la taxe en
question, mais ces chèques-là ne seront pas envoyés au Québec. On a dit, bien,
il faut une compensation, c'est 3,75 milliards, c'est à peu près 800 millions
auxquels le Québec a droit. Refus net. Simon Jolin-Barrette... on a adopté
ensemble hier une motion demandant une participation minimale du Québec à la
nomination des juges des cours supérieures québécoises.
Une voix : ...
M. Paradis : Résolution...
Oui, c'est vrai, le ministre dit que c'est quelque chose de très différent. C'est
une décision unanime de l'Assemblée nationale, qui demande au gouvernement
fédéral qu'il y ait une participation minimale du Québec à la nomination des
juges. Pour la deuxième fois en quelques semaines, le premier ministre du
Canada a dit : Non, ça n'arrivera pas.
Alors, c'est ça, le bilan de la troisième
voie caquiste, avec des illustrations fréquentes du refus du fédéral de
répondre aux demandes minimales du Québec. Là-dessus, on est prêt à répondre à
vos questions.
Journaliste : Sur un autre
sujet, on vient d'apprendre là, la nouvelle offre du gouvernement pour les
médecins omnipraticiens, ils veulent assortir une partie de l'argent à des
critères de performance. Est-ce que vous pensez que c'est une bonne stratégie?
M. Paradis : Oui, le
gouvernement essaie toutes sortes de choses, mais la chose qu'il ne fait pas, c'est
respecter ses promesses. Le gouvernement de la CAQ s'est présenté aux élections
avec une promesse formelle de réformer de fond en comble la rémunération des
médecins, en commençant par mettre fin à l'incorporation des médecins, qui fait
en sorte que les médecins au Québec ne paient pas leur juste part d'impôt. C'est
important, ça. C'est ça, la promesse du gouvernement de la CAQ. C'est ça, le
changement fondamental à opérer. Et le gouvernement ne respecte pas sa
promesse. Il ne va pas là. Il ne fait pas ce qu'il a dit qu'il allait faire. Et
ça, c'est typique du gouvernement de la CAQ.
Journaliste : Mais sur le
principe, lier la rémunération des médecins de famille à la performance. On ne
sait pas quelle forme ça prendra, là, mais, par exemple, j'imagine qu'il y a
cette idée de prendre plus de patients vulnérables, offrir plus de plages
horaires. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça?
M. Paradis : Que le
gouvernement de la CAQ commence par tenir ses promesses. Ce qu'il a promis aux
Québécois, c'est de mettre fin à l'incorporation des médecins, qui coûte une
fortune en revenus que l'État ne va pas chercher en taxes et impôts. C'est ça,
la promesse du gouvernement de la CAQ.
Le gouvernement de la CAQ a promis que
tous les Québécois auraient un médecin de famille. Où est-ce qu'on en est? Il y
a moins de Québécois qu'avant qui ont accès à un médecin de famille. Là, on est
rendu maintenant à «un professionnel québécois», puis là on envisage peut-être,
là, des pastilles pour classer les Québécois entre gens en santé, gens moins en
santé, gens malades. C'est là qu'on est rendu. Que le gouvernement de la CAQ
commence par respecter ses promesses les plus importantes.
Journaliste : Dans un premier
temps, est-ce qu'il faut mettre plus d'argent dans la rémunération des médecins
cette année, comme M. Legault vouloir... dit ne pas vouloir le faire? Tu sais,
il a déclaré hier, à la télévision... avant-hier : Je ne mettrai pas une
cent de plus dans la rémunération cette année, comme ça on va contenir les
dépenses en santé à 3 %.
M. Paradis : Oui, et il faut
tenir la promesse qui a été faite aux Québécois. C'est important, sur la
question de l'incorporation des médecins. Ça a peut-être l'air technique, mais
ça, c'en est une, question de revenus dont l'État se prive actuellement. Et c'est
par là qu'il faut passer, c'est par là qu'il faut commencer.
Journaliste : Sur la
commission Gallant, le juge va prononcer sa déclaration d'ouverture aujourd'hui.
Est-ce qu'il y a quelque chose qui pourrait... qui serait de nature à vous
rassurer là-dedans?
M. Paradis : Qu'il se récuse.
Journaliste : Il ne le fera
pas.
M. Paradis : Qu'il se récuse.
Nous maintenons la demande formelle de récusation.
Journaliste : Mais il ne le
fera pas, là, M. Paradis...
M. Paradis : Qu'il se récuse.
Journaliste : ...ça commence
aujourd'hui. Il va s'adresser, là, aux gens, là. Il ne le fera pas.
Journaliste : Est-ce que vous
allez le demander tout le long de la commission, qu'il se récuse?
M. Paradis : Oui, il doit se
récuser. Le juge Gallant, en tout respect pour ses compétences... on l'a répété
à plusieurs reprises, ce n'est pas ça, la question. La question, c'est que ce
n'est pas la bonne personne pour présider les débats, et pour rendre toutes les
décisions, et pour juger de toute la preuve, alors que des personnes avec qui
il a des liens de proximité professionnelle et personnelle vont devoir
témoigner. Il va être appelé à rendre des décisions sur l'ensemble de ce qu'il
va avoir entendu. Ce n'est pas la bonne personne. Cet exercice est mal
commencé. Le gouvernement de la CAQ en porte la responsabilité. Au départ,
c'est lui qui a décidé de nommer le juge Gallant à la tête de la commission.
C'est une erreur. Aujourd'hui, il est nommé, et là on s'aperçoit que la plupart
des acteurs centraux de cette commission ont le même problème d'apparence de
conflit d'intérêts, d'apparence de conflit sur l'indépendance. C'est une
question d'apparence, et ça, c'est un élément essentiel, essentiel dans le
domaine de la justice. Il ne faut pas que les gens se posent des questions sur :
Hum, mais est-ce que, trois points de suspension.
Journaliste : ...que
l'exercice est décrédibilisé et vous rejetez les conclusions d'avance en raison
de ça?
M. Paradis : L'exercice est
décrédibilisé parce que nous n'avons pas les bonnes personnes pour présider à
cet exercice qui est important. On parle de 1,2 milliard de l'argent des
Québécois uniquement dans SAAQclic puis on pourrait l'étendre à... Nous, on
voulait que ça soit étendu à d'autres contrats en matière informatique. C'est
beaucoup d'argent, c'est des principes de saine gestion des fonds des Québécois.
Et malheureusement c'est mal commencé. Et nous on continue à demander la
récusation du juge Gallant.
Journaliste : ...à rejeter
les conclusions de la commission tout de suite?
M. Paradis : Mais non, on ne
s'engage pas... On ne connaît pas les conclusions, mais on va toujours
maintenir...
Journaliste : ...
M. Paradis : On continue à
maintenir que ce qu'il faut, c'est que le juge Gallant se récuse. Il n'est pas
trop tard. Il n'est pas trop tard.
Journaliste : ...
M. Paradis : Ce qu'on dit
actuellement, c'est que nous n'avons pas la bonne personne pour présider aux
débats et pour juger de l'ensemble des faits et des témoignages qui seront
présentés parce qu'il y a des liens personnels et professionnels entre les
décideurs et des personnes qui vont être appelées à témoigner. Ce n'est pas ce
qu'il fallait faire. On aurait pu éviter tout ce débat si le gouvernement de la
CAQ avait fait la bonne chose. Le ministre Simon Jolin-Barrette aurait pu nous
appeler. En 24 ou 48 heures, on se serait mis d'accord parce qu'il y en a
des centaines, des juristes, retraités, actuels, qui auraient pu faire un
excellent travail, qui auraient pu le faire. Et on a choisi des personnes... on
a choisi une personne, d'abord, qui a ces liens personnels et professionnels.
Pourquoi? La question se pose toujours. Et là, maintenant, il y a plusieurs
personnes qui ont été nommées qui ont le même problème.
Journaliste : Et si Sonia
LeBel ne témoigne pas, est-ce que vous avez la même opinion du juge Gallant?
M. Paradis : Je ne vois pas
dans quel monde cette commission n'entendra pas la présidente du Conseil du
trésor. Parce que, depuis le début, on dit : C'est important de voir
comment a été géré l'argent. Ce gouvernement prétend qu'il a dépensé un
demi-milliard et plus que ce qui était prévu, de plus que ce qui était prévu
dans le contrat initial, puis personne n'a rien vu, personne n'a compris que ce
n'est pas... qu'il y avait un problème. 600 000...
600 millions de dollars de plus que ce qui était prévu, c'est des
chèques qui ont été faits par le Conseil du trésor. Donc, c'est sûr qu'il faut
entendre la présidente du Conseil du trésor, c'est sûr et certain. Et, si ce
n'est pas le cas, on a un autre problème.
Journaliste : La STM qui est
obligée de modifier son affichage qui encourage le Canadien de Montréal pour
Allez, Montréal, Go! ou Allez, Canadiens, Go!, là... Allez, Canadiens, allez!,
est-ce que... est-ce que c'est une bonne décision, à votre avis, de l'OQLF?
Mme Gentilcore : Écoutez,
nous, je vous dirais qu'on a d'autres priorités pour la langue française au
Québec, là, la loi 101 dans les cégeps, par exemple, la francisation, meilleur
arrimage entre la culture québécoise, la langue et nos programmes d'éducation
dans les écoles. Donc, je vous dirais que c'est ça, nous, nos priorités pour la
langue française.
Journaliste : ...ce que vous
pensez de cette décision de l'OQLL... l'OQLF de demander qu'on modifie
l'affichage. Est-ce que c'est une bonne décision ou une mauvaise?
Mme Gentilcore : Bien là, je
pense que ça a été fait. De toute façon, c'est fait, c'est fait. Donc, ce sera
ça, c'est leur décision, mais nous, on ne pense pas que c'est les priorités à
mettre de l'avant pour sauver le sort de la langue française au Québec.
Journaliste : Sur la
question... QS propose de taxer les ultrariches, là, pour aller récupérer 3 milliards
de dollars. Vous pensez quoi de ça?
M. Paradis : Ce n'est pas
dans notre programme...
Journaliste : ...
M. Paradis : Ce n'est pas
dans notre programme. QS expliquera sa proposition puis la distinction entre ça
puis la taxe orange.
Journaliste : ...supplémentaire,
est-ce que c'est quelque chose que le Parti québécois...
M. Paradis : Ce n'est pas
dans notre programme.
Journaliste : ...
M. Paradis : Ce n'est pas
dans notre programme actuellement.
Journaliste : ...vous avez
une objection de principe ou sur... c'est sur la mesure en particulier?
Journaliste : Est-ce que les
riches font leur juste part au Québec?
M. Paradis : QS fera ses
représentations, expliquera son programme. Nous, ce n'est pas dans notre
programme.
Journaliste : Est-ce que les
riches font leur juste part au Québec?
M. Paradis : Nous,
actuellement, ce n'est pas dans notre programme de réviser les taux de
taxation...
Journaliste : ...leur juste
part au Québec...
M. Paradis : Actuellement,
cette question-là...
Journaliste
: ...
M. Paradis : QS expliquera sa
mesure. Pour nous, actuellement, ce n'est pas dans notre programme.
Journaliste :
So, «Allez Canadiens, allez», that's
the... that's the topic this morning. So, do you agree with this? Is it good
that we with «Allez Canadiens, allez», and we take so much time to retrieve
those words on STM buses?
Mme Gentilcore :
I mean, it's already done. I think they
made the decision. But for the Parti québécois, we have other big priorities
for «la langue française», «la loi 101 au Québec», «francisation, make
sure that we have better programs in schools for our culture and our language.
So, that's our priorities.
Journaliste :
That's a waste of time.
Mme Gentilcore :
It's not that it's a waste of time, I
think, we just... we have bigger priorities for French language.
Journaliste :
Paul St-Pierre Plamondon uses Go Habs,
go on X. Is he going to change to «Allez Canadiens, allez»? This is what you
are going to tell him to do.
Mme Gentilcore :
He won't do that. We're using Go Habs,
go. We've been using Go Habs, go for years now. So, I think «Allez Canadiens,
allez», is good, fine, but Go Habs, go, is fine too.
Journaliste :
It's better?
Mme Gentilcore :
No, it just... you know, both can...
can live together.
Journaliste :
OK. Clear. Mr. Paradis, on SAAQclic, Judge
Gallant will speak, will make his opening speech at 10 o'clock. So, what are
your expectations?
M. Paradis :
That he recuses himself.
Journaliste :
But he's not going to do it.
M. Paradis :
He must do it.
Journaliste :
He's not going to do it. He's going to
explain how this public inquiry will go.
M. Paradis :
For the greater good, for public
interest, for the credibility of this very important exercise, he must recuse
himself, he must.
Journaliste :
If not, you're not going to trust this
public inquiry.
M. Paradis :
Unfortunately, the appearance of
conflict of interests will remain.
Journaliste
: I know, it's not part of your program, but is taxing the ultrarich
a good idea?
M. Paradis :
Not part of our program.
Journaliste :
Is it something you, guys, would
consider, or are you, guys, are going to look at this and study it at all?
M. Paradis : Not part of our program. Merci.
Mme Gentilcore : Merci.
(Fin à 8 h 35)