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Point de presse de Mme Ruba Ghazal, cheffe du deuxième groupe d’opposition, et M. Etienne Grandmont, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de développement économique régional

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Tuesday, April 29, 2025, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures deux minutes)

Mme Ghazal : Alors, bonjour, tout le monde. Très heureuse d'être ici avec vous, accompagnée de mon collègue Etienne. Bon, c'était élection fédérale hier. On a tous dormi très tard. Je veux tout d'abord féliciter M. Mark Carney d'être maintenant le premier ministre du Canada et je félicite aussi toutes les personnes qui ont été candidates, qu'ils aient gagné ou pas, d'avoir participé à cet exercice démocratique. Ça prend toujours du courage de mettre sa face sur une pancarte. Donc, je félicite toutes les personnes candidates et les personnes aussi qui ont été élues.

Maintenant, dans le contexte actuel, où est-ce qu'on a un gouvernement minoritaire du Parti libéral, j'invite François Legault à faire deux choses, tout d'abord de négocier comme du monde, d'arrêter d'être un mauvais négociateur en matière de transport en commun pour aller chercher l'argent du fédéral, c'est l'argent des Québécois, pour investir massivement dans les transports en commun. La crise tarifaire ne vient pas éliminer la crise climatique comme ça, tout d'un coup. Donc, c'est important qu'on ait l'argent du fédéral ici puis qu'il y croie, pour commencer, au transport en commun, pour aller chercher notre argent. La deuxième chose : le Canada, peu importe qui est à sa tête, c'est un État pétrolier. Ça, c'est un fait. Donc, j'espère que le premier ministre va refuser tout projet de pipeline que Mark Carney va vouloir nous passer ici sur la gorge en saccageant notre environnement puis en ne créant presque pas d'emplois puis en n'ayant aucun bénéfice économique pour qui que ce soit. Donc, voici les deux demandes que je fais à François Legault et sur lesquelles je vais... je vais le surveiller face à ses relations avec M. Mark Carney. Merci.

M. Grandmont : Merci beaucoup, Ruba. Je vais aller un petit peu plus loin sur l'analyse en termes de demandes à François Legault en ce qui a trait notamment à l'économie. Ce matin, François Legault a tweeté qu'il voulait que... il voulait protéger l'économie du Québec. Bien, l'économie du Québec, il y a deux choses qui... qui plombent sa balance commerciale, là, c'est le pétrole puis c'est les automobiles qu'on achète au Québec. Donc, si on veut développer l'économie du Québec alors qu'en même temps on veut réduire notre impact sur la crise climatique, bien, il y a une seule façon de le faire, c'est d'investir dans l'industrie que nous avons, dans les industries que nous avons ici, au Québec. On produit de l'électricité verte et on produit aussi des systèmes de transport collectif.

Donc, moi, ce que je demande à François Legault, c'est de faire aussi bien que l'Alberta, de faire aussi bien que l'Ontario qui, depuis quelques années, réussissent à aller chercher une part du gâteau qui est considérable. On le sait, il y avait un reportage qui montrait bien que l'Ontario allait chercher jusqu'à 12 milliards de dollars en infrastructures, l'Alberta, 4 milliards de dollars, le Québec seulement 4 milliards aussi. Alors, au prorata, là, en taille... par tête de pipe, là, François Legault a fait très, très, très peu pour aller chercher de l'argent, notre argent, à Ottawa. En fait, notre argent, actuellement, là, sert à financer des projets de transport collectif ailleurs au Canada, en Ontario puis en Alberta. Donc, moi, ce que je lui demande, là, c'est de pousser sur l'accélérateur, de repartir une relation de négociation forte avec Mark Carney, tant qu'on fait partie du Canada, puis qu'on aille chercher notre contribution, notre argent qui dort à Ottawa pour faire le projet de tramway dans les délais les plus brefs, pour faire le projet structurant de l'est à Montréal dans les plus brefs délais, pour que le projet de TGV entre Québec et Windsor se fasse dans les délais les plus brefs aussi. On en a besoin. On a besoin de développer des quartiers qui sont moins dépendants de l'automobile parce que ça, ça plombe notre économie au Québec. Merci.

Journaliste : ...on veut pour François Legault au lendemain de cette élection générale. Mais quand vous regardez avec un pas de recul ce qui est arrivé hier, vous ne pensez pas que tant au niveau des champs de compétence que des transferts vers les provinces, que c'est du pareil au même, Justin Trudeau et Mark Carney?

Mme Ghazal : François Legault, là, moi, je n'ai pas beaucoup d'espoir qu'il va faire mieux avec Mark Carney que ce qu'il a fait avec Justin Trudeau. Toutes les demandes et toutes les promesses puis les espoirs qu'avaient François Legault et le gouvernement de la CAQ pour avoir plus d'argent, par exemple, de transferts en santé, pour avoir le rapport d'impôt unique, pour avoir plein de demandes au fédéral, ça a toujours été non, non, non. La plus récente demande qui a été faite, c'était par le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, que le Québec ait son mot à dire sur la nomination des juges. Mark Carney a dit non, déjà. Donc, je n'ai pas beaucoup d'espoir que Legault va aller obtenir plus de gains. Nous, notre...

Journaliste : ...

Mme Ghazal : Pardon?

Journaliste : Pardon, désolé. Vous me parlez de François Legault. Moi, je vous parle de Mark Carney.

Mme Ghazal : Oui, c'est ça. Je n'ai pas beaucoup d'espoir que Mark Carney va écouter le Québec plus que ce qui a été fait avec Justin Trudeau. Un, parce que sur les enjeux, disons, qu'on parle ici, qui sont des priorités prioritaires, c'est-à-dire aller chercher notre argent pour investir en transport en commun et ne pas faire de pipeline, François Legault n'y croit pas. Déjà, ça va mal. Puis même s'il y croyait, faire la demande à Mark Carney, peu de succès parce que le Canada est un État pétrolier, peu importe qui est à sa tête. Donc, on a peu d'espoir. Nous, notre espoir, on le fonde pour faire nos propres choix, ici, au Québec, c'est en étant un pays indépendant. Mais on répète, dans le contexte dans lequel on est, alors qu'il y a les changements climatiques, alors que tous les projets de transport en commun brettent, on fait quand même des demandes dans le contexte où on est encore une province canadienne.

Journaliste : ...du Bloc Québécois, de dire qu'il voulait travailler avec M. Carney?

Mme Ghazal : Bien, je n'ai pas de... Le parti... Le Bloc Québécois est un parti indépendant de Québec solidaire. Donc, ils font leur propre stratégie. Je n'ai pas de commentaire à faire avec ça. Chacun des partis politiques a...

Journaliste : ...vous demandez essentiellement la même chose, de négocier avec Ottawa?

Mme Ghazal : Bien, lui, il est dans une autre...

Journaliste : ...donner un rapport de force avec...

Mme Ghazal : Moi, je n'ai aucune attente que les intérêts du Québec vont être mieux défendus au Parlement d'Ottawa. Les intérêts du Québec vont être défendus ici, au Québec seulement, par des élus québécois du Québec. Et c'est ici que ces décisions-là doivent être prises. Après ça, s'il y en a d'autres qui veulent aller chercher des choses, bien leur fasse, mais je ne veux pas... Je n'ai pas de commentaire à faire sur la stratégie des autres partis fédéraux.

Journaliste : ...ça fait que le Bloc n'est pas utile selon vous.

Mme Ghazal : Je n'ai pas de commentaire à faire sur l'existence des partis fédéraux. On est dans une démocratie. On est encore dans le Canada. Il peut y avoir tous les partis politiques qui font toutes leurs stratégies. C'est tout à fait sain et légitime. Moi, je n'ai pas de commentaire à faire au fédéral, pour n'importe quel parti politique. Nous, on fait la politique ici au Québec, et l'État dans lequel on croit, c'est l'État québécois.

Journaliste : ...une réserve par rapport aux conservateurs de Pierre Poilievre... Vous faites des commentaires... de Pierre Poilievre. Pourquoi vous faites des commentaires sur eux?

Mme Ghazal : Bien, d'ailleurs, il y a une chose dont je me réjouis énormément, c'est qu'on n'ait pas eu un gouvernement de Pierre Poilievre parce qu'il a un recul sur des principes fondamentaux qui est le principe d'égalité entre les femmes et les hommes. Les droits des femmes sont attaqués. Donc là, oui, quand les droits des femmes sont attaqués par un parti qui a beaucoup de gens qui sont antichoix, oui, là, je n'ai aucune réserve à dire que je suis contre ça, et Québec solidaire aussi, comme parti féministe, est contre ça.

Journaliste : Mais qu'un gouvernement ait... Pardon, qu'un gouvernement? Qu'un parti indépendantiste comme le Bloc Québécois dit vouloir s'associer avec un parti fédéraliste comme le Parti libéral, ça, ça ne vous dérange pas.

Mme Ghazal : Bien, c'est-à-dire qu'ils font leurs propres décisions. Je ne veux pas être... Je ne suis ni pour ni contre. On est neutres face aux stratégies d'un parti fédéral. Parce que le Bloc québécois, même s'il est indépendantiste, c'est un parti qui siège à Ottawa. Ils sont... Ils font la stratégie qu'ils veulent, ça ne me choque pas puis ça ne me... En fait, je suis indifférente face à ça.

Journaliste : Vous vous êtes souvent inquiétée de l'affaiblissement des partis de gauche. Quel signal envoient, vous croyez, les résultats obtenus par le NPD hier?

Mme Ghazal : C'est sûr que, moi, ce qui m'inquiète ici, c'est... ce qui est important pour moi, c'est la gauche ici, au Québec. C'est pour ça que j'ai mis de l'avant beaucoup la question que Québec solidaire, on doit être le parti des travailleurs et des travailleuses. On est les seuls à l'Assemblée nationale, alors que la CAQ va à l'encontre des droits des travailleurs, travailleuses, à les défendre, à porter leur voix.

Maintenant, ce qui va se passer d'ici l'élection en octobre 2026... il n'y a pas d'influence de l'élection actuelle sur ces résultats-là. C'est deux choses différentes. Mais, oui, à travers le monde, les partis de gauche ont de la difficulté à se faire entendre, partout à travers le monde. Moi, je me concentre sur ici, le Québec, pour être prêts pour 2026, et ce qui s'est passé dans les élections fédérales n'a aucune... n'a aucune influence sur ce qui va arriver en 2026 au Québec.

Journaliste : ...dit la même chose, il dit qu'il veut être le parti des travailleurs, de la classe ouvrière. Vraisemblablement, ce message-là ne lui a pas servi. Vous pensez que ça va vous servir davantage l'an prochain?

Mme Ghazal : Je n'ai pas d'analyse à faire avec ce qui s'est passé. On sait aussi le contexte avec lequel toutes les élections se sont passées. Il y a à peine six mois, on ne savait pas que ça allait être ça, le résultat. En politique, les choses changent énormément vite, donc tout peut arriver, et tout peut arriver en 2026. Ce qui s'est passé en ce moment n'a pas d'impact ou n'a pas de relation avec ce qui va se passer en 2026 pour un parti de gauche ici, au Québec.

Journaliste : M. Grandmont, puisque vous en avez parlé, est-ce que vous pensez que le tramway a été sauvé hier?

M. Grandmont : Moi, je... Depuis... Depuis que le tramway a été annoncé, hein, puis, vous savez, ça fait longtemps que je travaille sur ce dossier-là, là, j'ai tout le temps dit que ça ne serait pas une balade dans le parc, pour reprendre l'expression anglophone. Donc, je ne pourrais pas dire qu'il a été sauvé, mais je vais travailler d'arrache-pied avec toutes les personnes qui sont présentes actuellement pour faire en sorte que ce projet-là se réalise. C'est un projet qui est important pour Québec solidaire. C'est un projet qui est important pour les gens de la circonscription que je représente, celle de mon collègue aussi dans Jean-Lesage. L'échiquier a changé un peu. On a des nouveaux acteurs en présence. On va prendre des... On va faire des rencontres rapidement avec eux autres pour se mettre à l'ouvrage, parce que ce projet-là doit se faire dans les délais les plus brefs. On sait qu'on en a besoin pour les changements climatiques, on sait qu'on en a besoin aussi pour, comme je le disais tantôt, là, réduire notre dépendance à l'automobile, redévelopper la ville sur elle-même. C'est un vecteur de développement économique et social superintéressant également. Donc, pour moi, là, les acteurs ont un peu changé, mais on va simplement s'atteler à la tâche pour continuer à travailler. Si le résultat avait été très différent, on aurait... on aurait foncé avec le même aplomb pour que ce projet-là se réalise.

Journaliste : On what happened to Mr. Singh last night, the fact that he has to resign, how did you react? Because the Québec solidaire teams and also NDP teams have been helping each other over the years. Is it heartbreaking for you to see this left-wing political leader that has to resign?

Mme Ghazal : Well, I just want to correct an information. In Québec solidaire, we have members that... «appuient»...

Journaliste : Support.

Mme Ghazal : Yes. In Québec solidaire, we have members that support a lot of parties in the federal. Some of them support Bloc, some other NDP. So...

Journaliste : ...some cases that QS...

Mme Ghazal : No, no. If you go at Saguenay-Lac-Saint-Jean, you can see that they support other...

Journaliste : ...all I'm saying is that you had volunteers of Québec solidaire that did help, in the past, NDP in different campaigns...

Mme Ghazal : And also the Bloc. This is a fact. That's important to say it.

Journaliste : ...but this is not... it's not a mistake to say that this parallel... I'm not saying the opposite. All I'm saying is that it was a nightmare for Jagmeet Singh last night. He is the left-wing political leader. So, how did you react personally to see this?

Mme Ghazal : Well, for... in politics, it's hard. There's good days and there's bad days. And, behind the politicians, there's people, human being who... and sometimes politics is hard. And I'm sure that it's hard for M. Singh, or even M. Poilievre also, it should be hard, because he lost his own riding. So...

Journaliste : What does that tell you for the left-wing parties?

Mme Ghazal : So, for... So, humanitarian... in a human way, it's hard for people. And this is... this is politics.

Now, for the left, here I'm concerned about our political party, Québec solidaire, in Québec, and what happened in the federal election has no influence of what's happening here, in Québec, and what will happen in the election in one year and a half. But it's true that, in all around the world, we see all these right-wing parties being in power and we see also women and equality going back. So, the left-wing parties have difficulties to be here. So, I can't concentrate on what's happening in Ottawa or all other countries in the world, I'm concentrating here. And my focus with Québec Solidaire is that we continue to be the voice of the workers here, in Québec, especially when the CAQ and M. Legault is attacking worker... worker class here, in Québec, and their rights. We are the only party who speaks for them in the National Assembly of Québec and we will continue until 2026.

Journaliste : And do you trust Mark Carney to make a difference for Québec, a good difference?

Mme Ghazal : I have only confidence with people here, in Québec, to make good decisions for Québec. Unfortunately, in the past, M. Legault tried to negotiate, negotiate with Justin Trudeau and it was all «un échec».

Journaliste : A failure.

Mme Ghazal : Yes. And it was a failure, and I think it will be also a failure with Mark Carney. The only way to defend the interests of Québec is to be a country.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 16)

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