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(Huit heures)
M. Arseneau : Chaos hier à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Est-ce qu'il faut en dire davantage sur le sérieux de la situation puis l'importance que revêt pour tout le monde, je pense, sauf le gouvernement, le projet de modernisation de l'hôpital?
Écoutez, on se serait cru, là, dans un mauvais épisode de STAT. Pour ceux qui suivent la populaire série, qui est très bien faite, là, bien, le dernier épisode, bien, c'étaient les génératrices qui ne partent pas, et puis on est en pleine opération cardiaque. Hier soir, là, bien, il s'en est fallu de peu pour qu'une opération soit compromise par une panne électrique alors que les génératrices n'ont pas pu démarrer. Un médecin a dit : Bien, on venait tout juste de finir l'opération pour une chirurgie de cancer. On a même dit : Heureusement, il y avait une autre opération d'urgence qui était prévue, mais on n'avait pas entamé l'opération. Heureusement, on n'a pas pu opérer la personne d'urgence. Alors, quand on est rendu à se féliciter que les opérations urgentes ne sont pas réalisées, parce qu'on craint que les systèmes électriques tombent en panne dans un hôpital au Québec, quel genre de médecine de brousse est-ce qu'on a?
On a aussi des vitres qui ont volé en éclat, des vitres qui sont... vous le savez, là, on a des photos à l'appui, elles tiennent avec du «duct tape», des vitres qui ont éclaté, une infirmière qui a été blessée. Écoutez, ce n'est pas sérieux. C'est encore une fois une illustration que repousser à plus tard un projet comme celui-là, c'est absolument irresponsable de la part du gouvernement. Puis on va continuer de pousser le gouvernement à prendre les bonnes décisions dans ce dossier-là. Si vous avez des questions, Pascal Bérubé et moi, nous sommes prêts.
Journaliste : Vous allez les avoir à l'usure, parce que, là, c'est des exemples qui s'ajoutent puis qui se rajoutent, puis hier c'était le chaos, là, à Maisonneuve-Rosemont... le premier ministre, il dit... il ne changera rien, il ne fera... il ne fera rien cette année. Il n'y aura pas de date. Allez-vous les avoir à l'usure ou...
M. Arseneau : Bien, en fait, ce n'est pas nous qui allons les avoir à l'usure. Je pense que c'est la réalité qui rattrape le gouvernement sur sa propre turpitude. Les annonces ont été faites. Les budgets devaient être disponibles. On a décidé de les affecter ailleurs. Pourquoi on continue de dépenser... de dépenser des dizaines de millions de dollars dans les... dans des projets, c'est-à-dire, d'études géotechniques pour le troisième lien, alors que cet argent-là servirait à démarrer les travaux à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont? On parle de 85 millions, la phase un, là, pour reconstruire un stationnement étagé, pour pouvoir permettre de libérer la place sur le stationnement actuel pour construire le prochain pavillon. On peut y aller par étapes, mais il faut déclencher la première étape. Le gouvernement dit : On cherche des solutions, il faut en trouver là où on investit de façon éhontée des sommes dans un projet de fable, par exemple, le troisième lien.
M. Bérubé : Petit ajout. Le premier ministre, hier, s'est rendu, à juste raison, au lancement d'un livre sur l'histoire du réseau de la santé. C'est très bien, mais s'il veut en savoir davantage sur l'actualité du réseau de la santé, il ne serait pas prématuré qu'il visite l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Je suis convaincu qu'on saura l'accueillir et lui présenter ce qui se passe.
Journaliste : Bien, sur l'argument de M. Legault que, si on y va avec l'activation de ce projet-là, il faut en stopper un autre pour ne pas éviter d'avoir trop de dépenses en infrastructures. Vous répondez quoi à ça?
M. Arseneau : Bien, en fait, on a retardé les échéances, je pense, beaucoup trop dans ce projet-là. Et il faut ramener le gouvernement au sens des priorités. C'est un hôpital qui dessert tout l'est de Montréal, qui a des spécialités que d'autres hôpitaux n'ont pas. Et là on parle de la santé et de la sécurité des patients qui est en jeu. Qui aujourd'hui, là, souhaiterait aller se faire opérer à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont? Ma fille a accouché là l'an dernier, là. Si elle devait tomber enceinte encore, là, pensez-vous qu'elle va choisir cet hôpital-là en se disant : Peut-être bien que je vais rester prise dans l'ascenseur?
Journaliste : ...
M. Arseneau : Mais quel projet on coupe? Ça, c'est au gouvernement de le déterminer. C'est lui qui a élaboré son PQI, c'est lui qui dit : On va le réaliser, mais qui décide d'annoncer des projets en parallèle. Par exemple, le troisième lien, je ramène cet exemple-là. Il y en a probablement d'autres, mais, à un moment donné, le sens des priorités, c'est de soigner les gens puis c'est de s'assurer de la sécurité du personnel également dans un hôpital majeur du Québec. Et ça, c'est un exercice de priorisation que visiblement le gouvernement n'a pas fait et qu'il doit faire aujourd'hui, puis qu'il nous donne un plan puis un échéancier, puis qu'il débute les travaux. 85 millions sur un budget de plus de 100 milliards, là, à un moment donné, je pense qu'on est capable de trouver ce montant-là pour démarrer le projet, redonner espoir aux gens qui gèrent, et qui travaillent, et qui tiennent cet hôpital-là à bout de bras.
Journaliste : Le pont de... le projet de pont de Tadoussac, hier, dont Mme Guilbault a parlé, les études ne sont toujours pas rendues publiques, mais là on parle d'un projet jusqu'à 5 milliards de dollars. C'était intéressant hier d'ailleurs de l'entendre dire qu'elle n'excluait pas un péage. Puis là on a posé des questions sur un péage aussi sur le troisième lien. La porte ne semble pas être fermée. Qu'est-ce que ça vous dit, d'abord, dans le contexte économique, un projet comme ça pour Tadoussac, puis l'histoire des péages?
M. Arseneau : Bien, ça nous dit deux choses, que le gouvernement... continue de manquer de transparence. On a fait plusieurs motions pour demander que les études sur le pont de Tadoussac soient rendues publiques. On n'a toujours pas accès à cette information-là. Deuxième des choses, c'est que le gouvernement et la ministre Guilbault en particulier continuent d'improviser sur un thème connu, celui de la fable du troisième lien.
Journaliste : ...les crédits du Conseil exécutif aujourd'hui. Vous allez miser sur quoi? Quel sera votre angle d'attaque contre M. Legault?
M. Bérubé : Ils nous ont dit de ne pas vous le dire si vous nous le demandiez.
M. Arseneau : Garder la surprise.
M. Bérubé : Je pense que c'est intéressant parce que Paul St-Pierre Plamondon se présente face au premier ministre dans des circonstances où les Québécois, présentement, indiquent Paul St-Pierre Plamondon est la meilleure personne pour remplacer François Legault. Il devra démontrer, François Legault, qu'il doit poursuivre, même, il sollicite un troisième mandat. Et je pense que ce que Paul St-Pierre Plamondon va lui demander, c'est des questions que les Québécois se posent. On est en phase avec ça, et c'est un exercice qui est toujours intéressant. Moi, je l'ai fait à deux reprises, j'ai beaucoup aimé ça. Donc, j'invite les gens à suivre, à suivre ça, mais il y a tellement à dire.
Puis, hier, François Legault qui nous dit qu'il est sur la même longueur d'onde que Mark Carney, après nous avoir dit l'an, dernier, qu'il fallait renverser le gouvernement libéral, il est dur à suivre. Alors, peut-être qu'on va en apprendre davantage sur sa pensée d'aujourd'hui, qui sait.
Journaliste : ...le pont sur la rivière Saguenay, donc, à 4,2 milliards, est-ce qu'on le fait ou on ne le fait pas?
M. Arseneau : Bien, écoutez, nous, on va attendre de prendre connaissance des études pour se prononcer là-dessus. Je ne sais pas sur quelle base...
Journaliste : ...
M. Arseneau : Bien, il nous manque l'étude. Moi, je pense qu'on n'a pas tiré le montant 4,2 milliards d'un chapeau, là, mais il faudrait comprendre pourquoi on en est arrivé là. Ça fait sept ans que le gouvernement tergiverse là-dessus. Est-ce que c'est justement le temps qui a passé qui génère une explosion des coûts comme celle-là? Et le gouvernement, il dit : On va le faire, mais on ne touchera pas à ça. On ne mettra pas une cent là-dessus avant 2030. Mais, nous, on aimerait savoir sur quelle base il affirme que ça va coûter 4,2 milliards, et pourquoi il dit qu'il va le faire, mais seulement à partir de 2030. En quoi est-ce que la situation économique ou financière va s'améliorer? O n'a pas toutes les informations pour se prononcer.
Alors, nous, on a dit que de raccorder - comme on appelle ça - établir un lien permanent vers la Côte-Nord, bien, je pense que ça fait longtemps qu'on aurait dû le faire. Maintenant, si on avait l'information, est-ce qu'on sait davantage, à savoir quand et comment, et combien ça coûtera, mais on ne l'a pas, cette information-là.
Journaliste : Juste un retour sur ce que M. Blanchet a dit hier, en lien avec M. St Pierre Plamondon. Il a parlé du fait que vous avez deux réalités qui sont complètement différentes. Vous n'êtes pas dans le même Parlement. Puis M. St-Pierre Plamondon doit prendre et camper des positions qui lui sont légitimes. Autrement dit, il faut qu'il prenne des positions, ça fait qu'il en prend en ce moment. Mais, sur le fond, ça vous a dérangé, vraisemblablement, ce que le Bloc a fait dans cette campagne-là, en fin de campagne.
M. Bérubé : Paul St-Pierre Plamondon dit les choses telles qu'elles sont. C'est un homme franc qui dit la même chose en public qu'en privé. Alors, ce que vous avez devant vous, lorsqu'il se présente ici ou ailleurs, c'est quelqu'un qui dit les choses. Une fois que c'est dit, prochaine étape, il y aura une rencontre entre les deux chefs pour permettre de mieux arrimer notre action. Puis on a un objectif commun. Nous, on était réuni lundi soir puis on suivait avec beaucoup d'intérêt les résultats pour le Bloc. On est tous membres du Bloc québécois, on est tous des gens qui ont appuyé le Bloc québécois. D'ailleurs, on est le seul parti politique pour qui vous pouvez clairement indiquer pour qui on a voté. Je ne sais pas si vous l'avez fait avec les députés du Québec solidaire, avec les députés de la Coalition avenir Québec. Je serais curieux de savoir ce qu'ils vont vous dire si on leur demande d'assumer leur vote.
Nous, comme on est plus transparents que les autres, on vous dit ce qu'on en pense, on vous dit pour qui on vote. Moi je pense que ça mérite de la considération.
Journaliste : ...d'être en phase, tantôt, est-ce que vous êtes en phase avec le Bloc, ceux que vous allez rencontrer? Il faut s'arrimer qu'on dit.
M. Bérubé : Oui, mais on est des indépendantistes puis on poursuit le même objectif. C'est les mêmes militants qui font les campagnes. Moi, j'ai donné un coup de main avec Joël pour la campagne d'Alexis Deschênes. C'est quelqu'un qu'on connaît bien, c'est un indépendantiste, alors on est très heureux de ça. D'ailleurs, c'est le seul gain qui a été fait pour le Bloc québécois, bien, il est dans notre circonscription, puis on est heureux d'y avoir contribué, bien humblement, tous les deux. Donc...
Journaliste : ...qu'il fasse campagne pour le PQ?
M. Bérubé : Bien, il l'a fait déjà, mais, je veux dire, on aura plein de bonnes candidatures, y compris dans Bonaventure. Moi, j'ai bien hâte, à 2026, pour vous présenter ces personnes. Mais on a du monde intéressant qui se profile. Et voilà.
Journaliste : ...M. Bérubé, parce que ça a quand même sorti comme une prise de bec ou enfin...
M. Bérubé : Non, c'est-à-dire, quand on dit les choses telles qu'elles sont...
Journaliste : ...quel message ça envoie à M. et Mme Tout-le-monde qui n'est pas la bulle, ne suit pas la politique? Là ce qui est ressorti, c'est que pas tout à fait sur la même longueur d'onde. Quel message ça envoie, d'après vous, à la population par rapport au camp souverainiste?
M. Bérubé : Ça dit que Paul St-Pierre Plamondon est un homme franc, qui sait les choses telles qu'elles sont. Une fois qu'elles sont dites, on trouve des solutions, on se rencontre, puis on travaille ensemble parce qu'on est de la même famille politique. Yves-François Blanchet, c'est moi qui l'ai recruté en politique en 2008. C'est moi qui est allé le voir en lui disant : Pourrais-tu envisager une candidature. J'ai siégé, avec lui, au Conseil des ministres. C'est quelqu'un...
Journaliste : ...
M. Bérubé : Bien non, non, regardez ce qu'il réussit. Donc, il est de la même famille politique que nous. Et quand on est une famille, bien, on se dit des choses et après on travaille à trouver des solutions. Et je vais dire le clan indépendantiste est particulièrement vigoureux au Québec. Alors...
Journaliste : Mais, hier, là, M. St-Pierre Plamondon, là, a dit à deux reprises qu'il collaborait avec Mark Carney. Vous savez que cette expression-là a une connotation particulière quand on dit de quelqu'un qu'il est un collabo.
M. Bérubé : Ce n'est pas dans celle que vous semblez vouloir évoquer. C'étaient les mots «collaboration», ce qui est utilisé récemment ici, on ne sait pas ou... Il ne voyait pas d'autres choses. Participer...
Journaliste : I was wondering what you think about what happened to the hospital Maisonneuve-Rosemont after the storm last night and the damages that we can see all over the place. So, do you think that may convince minister Dubé to put this project that is stalled in planning stage to the realization stage?
M. Arseneau : Frankly, this is appalling, this is a shame. And if this doesn't get the government moving what will? Are we waiting for the hospital to collapse? Like, what's the next step to convince the government that after postponing the modernization of the hospital again and again, what will it take for the government to make the right decision and reassure patients and the public in general, that this hospital is worth going to and is going to give you adequate services without risking, you know, to lose your during, you know, a power shortage. It was dangerous. Just look at the testimonies by a surgeon, saying: You know, we had just finished our cancer surgery on one patient after a number of hours. If it had happened like three hours earlier, we could have lost the patient. Another one said: Well, we were just about to operate in emergency another patient. Thank God we didn't start the operation. Note the quote: Thank God we didn't start the emergency operation. Who will celebrate the fact that we did not proceed with an emergency surgery? Because the hospital cannot guarantee that we'll have power in the next few hours. That makes no sense in modern day Québec. It doesn't make sense. So, if the government doesn't take action, it will lose credibility. While the government is spending all sorts of millions of dollars on things like the third link between Lévis and Québec, this is absolutely shameful.
Journaliste : Thank you.
M. Arseneau : Thank you. Merci.
(Fin à 8 h 13)