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Point de presse de Mme Catherine Gentilcore, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’enseignement supérieur

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Tuesday, May 6, 2025, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures cinquante-sept minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour à tous et bienvenue à ce point presse du Parti québécois portant sur la rémunération des stages étudiants. Pendront la parole, pendant ce point de presse, Mme Catherine Gentilcore, députée de Terrebonne et porte-parole du Parti québécois en matière d'enseignement supérieur, Jacob Parisée, qui est vice-président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, et de Flora Dommanget, qui est présidente de l'Union étudiante du Québec.

Mme Gentilcore : Bonjour, bonjour, tout le monde! Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Flora Dommanget, qui est juste ici, de l'Union étudiante du Québec, et Jacob Parisée, qui lui est de la Fédération étudiante collégiale du Québec.

Vous le savez, au Parti québécois, il y a une question qui nous préoccupe énormément depuis le début de l'actuel mandat de la CAQ, et c'est celle de la rémunération de tous les stages étudiants. On a eu, à plusieurs reprises, des engagements de la CAQ, que ce soit par des votes dans le cadre de motions ou encore des annonces qui ont été faites, qui nous laissaient croire que, vraiment, on y était presque, que les stages allaient tous été... être rémunérés. Ça fait deux ans de ça, et on est en... maintenant en mai 2025. On est encore très loin du compte, le ministère en éducation a trouvé une formule trois plus un qui est loin de convenir à tout le monde, qui est loin de faire l'unanimité. Et pour ce qui est des autres ministères, il n'y a absolument rien qui a bougé depuis.

J'aimerais insister sur le fait qu'on parle surtout d'étudiantes parce que les secteurs concernés sont vraiment à prédominance féminine. L'équité salariale, à mon sens, débute au tout début de la chaîne, donc dès la rémunération des stages étudiants. J'aimerais dire aussi que j'ai questionné non pas un, non pas deux, mais trois ministres, la semaine dernière, au sujet de la rémunération des stages, dont la ministre de la Condition féminine, parce que je juge que c'est un enjeu qui est féministe aussi, évidemment, la ministre de l'Enseignement supérieur et le ministre à la Jeunesse, et ils m'ont tous dit la même chose, c'est-à-dire que c'était une priorité pour eux et qu'ils espéraient vraiment qu'on puisse rémunérer les stages d'ici la fin de leur mandat. Donc, je pense que là, c'est vraiment le moment pour la ministre de l'Enseignement supérieur de se saisir de l'enjeu, de faire preuve de leadership et d'amener ses collègues ministres à trouver des solutions concrètes et tangibles. Nous n'accepterons plus un non comme réponse à la rémunération des stages. Ce qu'on nous a servi comme réponse pendant les crédits, ce n'est ni viable ni respectueux du travail des stagiaires et qui oeuvrent dans des... Dans des secteurs de notre... de nos services publics qui sont névralgiques, où il y a une grande pénurie de main-d'œuvre.

Il y a de l'argent dans les ministères pour rémunérer le personnel. Il y a pénurie de main-d'oeuvre dans plusieurs de ces secteurs, je le disais. Donc, il y a une solution directe et évidente à ce problème-là, et c'est de rémunérer tous les stages. Et on a aussi des modèles qu'on peut suivre. Je parlais avec le recteur de l'Université du Québec à Trois-Rivières la semaine dernière et lui, il disait qu'il avait trouvé et mis une politique en place au sein de leur... de leur université pour rémunérer les stages sans pour autant, là, empiéter sur les stages d'observation. Donc, les solutions sont là et on demande au gouvernement d'agir. Je passe la parole à Jacob.

M. Parisée (Jacob) : Parfait! Donc. Bonjour à toutes et à tous. D'abord, merci, Catherine, de nous accueillir aujourd'hui, on apprécie vraiment ton soutien. Je m'appelle Jacob Parisée, je suis vice-président de la Fédération du Québec. La FEQ représente 28 des associations étudiantes réparties dans 13 régions administratives pour un total de plus de 70 000 membres. Ce qui en fait la voix la plus importante pour les personnes étudiantes collégiales au Québec.

Je vais aller tout droit au but, les stagiaires méritent d'être rémunérés. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est la ministre de l'Enseignement supérieur elle-même, Pascale Déry, en avril 2023. C'est aussi la même ministre qui, ici même, a voté à deux reprises en faveur de motions pour la rémunération des stages, mais c'est également la même ministre qui, il y a quelques jours à peine, affirmait, en disant être transparente et très franche, qu'elle n'allait pas rémunérer les stages. Eh bien, nous aussi, aujourd'hui, on va être transparents et très francs. En 2025, c'est encore 84 % des stages au Québec qui ne sont toujours pas rémunérés. Ça représente des dizaines de milliers de personnes étudiantes, majoritairement des femmes, à qui on demande de faire jusqu'à 40 heures de stage par semaine sans même recevoir une cent.

Ce qu'on envoie comme message, ce que la ministre Déry envoie comme message, c'est que leur travail, leur travail ne vaut pas la peine d'être payé, et ça, c'est profondément injuste et surtout complètement incompréhensible. Parce que, quand les personnes étudiantes sont en stage, elles jouent déjà un rôle essentiel en contribuant activement à pallier à la pénurie de main-d'œuvre. C'est nos futures enseignantes, nos futures infirmières, nos futures éducatrices, nos futures travailleuses sociales. Elles sont la relève. Et, sans elle, cette pénurie-là, elle ne va que s'aggraver. Mais, au lieu de les appuyer, on les épuise, puis après ça on ose se demander comment est-ce que ça se fait qu'on manque de monde encore dans nos services publics.

Eh bien, évidemment, ne pas rémunérer nos stages, c'est aussi plonger les stagiaires dans la précarité, c'est leur demander de concilier un stage, des études, un emploi, parfois même des responsabilités familiales, tout ça dans un contexte où le loyer, l'épicerie et le transport coûtent de plus en plus cher. Aujourd'hui, c'est 40 % des personnes étudiantes qui vivent de l'insécurité alimentaire. Et, non, contrairement à ce que la ministre de l'Enseignement supérieur répète sans cesse, l'aide financière aux études, ça ne suffit pas. Chez les personnes qui en bénéficient, ce chiffre grimpe à 46 %.

Puis, comme si ce n'était pas déjà assez difficile, le gouvernement a aussi décidé de couper les bourses Perspective Québec, des bourses qui, rappelons-le, étaient principalement destinées à des domaines où les stages ne sont pas rémunérés. On vient donc enlever une aide financière essentielle à des personnes à qui on demande déjà de travailler gratuitement. Je vous dis tout ça, mais j'entends déjà la réponse de la ministre Déry. Elle va nous dire qu'elle assume avoir appuyé la rémunération des stages, mais que, bon, son gouvernement a dû faire des choix.

Alors, nous, on aimerait ça savoir : Quand est-ce qu'on va enfin faire le choix de la population étudiante? Parce que, tant qu'on ne le fera pas, ce sont ces personnes qui vont devoir continuer de faire des choix, des choix comme : Est-ce que je paie mon loyer ou je mange trois repas par jour, est-ce que je continue mes études ou je vais travailler à temps plein? C'est pour ça que, le mois dernier seulement, plus de 37 000 personnes étudiantes étaient en grève partout à travers la province pour la rémunération des stages et qu'une lettre ouverte signée par 49 organisations représentant plus de 1 million de personnes a été publiée, pour demander la même chose, que le gouvernement respecte sa parole et rémunère tous les stages. Parce que ce n'est pas un caprice, ce n'est surtout pas un luxe, c'est la moindre des choses. Donc, aujourd'hui, on est ici pour le redire, le travail des stagiaires doit être rémunéré.

Mme Dommanget (Flora) : Bonjour à vous. Je m'appelle Flora Dommanget et je suis présidente de l'Union étudiante du Québec.

L'UEQ regroupe 14 associations étudiantes universitaires, soit actuellement 110 000 personnes étudiantes à travers le Québec. Encore une fois, l'enjeu de la rémunération des stages est au cœur de nos priorités. On demande au gouvernement de venir rémunérer l'ensemble des stages.

La semaine dernière, on constatait, encore une fois, un retour en arrière des promesses de la ministre Pascale Déry. Si on rappelle le déroulement des dernières années, mars 2023, une première motion à l'Assemblée nationale du Québec pour la rémunération des stages adoptée à l'unanimité. Septembre 2023, une deuxième motion à l'Assemblée nationale du Québec pour la rémunération des stages adoptée à l'unanimité. Mars 2024, un retour en arrière, le gouvernement arrive avec un budget avec aucune mesure pour la rémunération des stages. En automne 2024, deux motions déposées à l'Assemblée nationale du Québec pour la rémunération des stages rejetées pour la CAQ. Pourtant, en septembre dernier, le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, et la ministre de l'Enseignement supérieur, Pascale Déry, réouvraient la porte pour venir rémunérer les stages. Il y a quelques semaines, la ministre de l'Enseignement supérieur revenait, encore une fois, sur sa parole. Ce n'est pas acceptable.

Les partis de l'opposition l'ont pourtant bien compris, eux. Ils sont unanimes sur la question. Il y a un consensus au Québec, et pourtant la CAQ décide, encore une fois, de ne pas écouter sa population. Nos futures enseignantes, nos futures infirmières, nos futures travailleuses sociales et bien d'autres dans les domaines à prédominance féminine sont complètement oubliées et délaissées. Ce n'est pas... Ce n'est pas normal qu'on ne reconnaisse pas leur travail à leur juste valeur, surtout dans un contexte où on a de plus en plus besoin de ces métiers. Ce n'est pas normal que nos personnes étudiantes, particulièrement en situation de précarité, soient encore délaissées. Je suis en... Je suis en ingénierie, mes stages sont payés, je vois à quel point c'est vraiment essentiel. Il est clair que sans cette paie, avec une charge de travail à temps plein, je n'aurais pas pu concilier mes études à mon travail. J'aurais dû faire de nombreux sacrifices. Ça aurait été difficile, voire même impossible, pour moi, surtout avec l'inflation des dernières années et avec l'augmentation des loyers.

Dans le contexte actuel où la population étudiante a un besoin criant de soutien, le gouvernement coupe dans le réseau universitaire. Le gouvernement est actuellement en train de s'acharner sur la population étudiante, et ce n'est pas normal. Alors, au lieu de répondre présente, la ministre veut que les stagiaires continuent de travailler sans être payés. Au lieu de répondre présente, la ministre préfère couper un programme destiné à donner des bourses aux personnes étudiantes. Au lieu de répondre présente, la ministre préfère couper dans l'enquête sur les violences à caractère sexuel en milieu postsecondaire qui devait avoir lieu sur les campus du Québec.

L'UEQ est aujourd'hui ici, à côté de la FEQ et à côté du Parti québécois, parce qu'on en a assez. Quand la ministre évite ses responsabilités, ce sont les stagiaires et les personnes étudiantes qui en paient le prix. Merci.

Journaliste : Oui. Bonjour. Simon Carmichael, pour Le Soleil. Est-ce qu'on sait, la rémunération des stages, ça ressemblerait... ça ressemblerait à quoi en termes de coût pour les finances publiques?

Mme Gentilcore : J'ai posé la question à la ministre et il ne semblait pas y avoir de réponse claire là-dessus. Je n'ai pas obtenu de montant, non, de mon côté pour combien ça pourrait être...

Journaliste : En 2014, Mme Marois, dans une entrevue avec l'Exemplaire de l'Université Laval, disait que c'étaient des sommes considérables, donc elle ne voulait pas prendre d'engagement en lien avec la rémunération des stages. Pourquoi la position du Parti québécois a changé? Puis, si vous êtes élus, comment vous allez payer ça essentiellement?

Mme Gentilcore : Bien, en fait, là, l'engagement est du côté de la CAQ. C'est-à-dire que la CAQ s'est clairement engagée à rémunérer les stages à plusieurs reprises.

Journaliste : Est-ce que vous vous engagez clairement à rémunérer les stages?

Mme Gentilcore : Évidemment que, si le gouvernement du... si le Parti québécois prend le gouvernement, la tête du gouvernement en 2026, on devra aussi regarder ce qui va être fait au niveau... au niveau de... ce qui va être laissé comme contexte.

Journaliste : Vous dites «regarder», mais est-ce que...

Mme Gentilcore : Non, non, non...

Journaliste : Est-ce que vous vous engagez à rémunérer les stages?

Mme Gentilcore : La position du Parti québécois est très claire là-dessus. Le Parti québécois soutient la rémunération des stages absolument. Ça fait à plusieurs reprises, mon collègue Pascal Bérubé l'a dit et l'a redit, donc nous, on soutient absolument la rémunération des stages. En ce moment, par contre, c'est vraiment à la CAQ d'agir parce que ça fait plusieurs années qu'ils le promettent aux étudiants, aux étudiantes. Ils l'ont promis de multiples façons, on l'a dit, que ce soit par des votes dans des motions, que ce soit par des déclarations qu'ils ont faites aussi publiquement. Les trois ministres que j'ai questionnés à ce sujet-là la semaine dernière étaient sans équivoque, il faut rémunérer les stages étudiants. Maintenant, c'est l'argent qui semble manquer. Ils l'ont dit, il faut faire des choix. Mais c'est une promesse qui a été faite. Donc, ça va être un autre exemple parfait de cas où la CAQ promet quelque chose et fait l'inverse par la suite. Donc, pour l'instant, la pression est sur eux et c'est à eux d'agir. C'est eux qui sont au gouvernement.

Du côté du Parti québécois, on soutient la rémunération des stages. On pense que c'est essentiel, surtout dans des secteurs névralgiques de notre système public comme la santé et l'éducation. Il y a de l'argent, dans les ministères, d'embauche pour rémunérer les stages. Donc, oui, c'est un... c'est la ligne du Parti québécois.

Journaliste : Puis, si vous devenez ministre ou première ministre, je ne sais pas, là, on verra ce qui se passe...

Mme Gentilcore : C'est bien loin.

Journaliste : C'est bien loin. Mais, au terme des prochaines élections, si le Parti québécois forme le prochain gouvernement, comment est-ce qu'il va financer la rémunération des stages?

Mme Gentilcore : Bon, écoutez, comment financer la rémunération des...

Journaliste : Quels choix vous allez faire?

Mme Gentilcore : Il y aura plusieurs choix à faire. On l'a... On l'a dit à plusieurs reprises, la première chose qu'on ferait, c'est couper dans le bar ouvert des subventions aux entreprises. Ça, c'est la première place où on irait chercher de l'argent. Notre chef Paul St-Pierre Plamondon, mon collègue Pascal Paradis en a parlé à plusieurs reprises, il y a une façon facile d'aller chercher de l'argent à ce niveau-là. Ensuite de ça, réduire la paperasse, réduire tout ce qui est... comment on appelle ça, des fonctionnaires, là...

Journaliste : La bureaucratie.

Mme Gentilcore : Bon. Donc, les hauts fonctionnaires, les postes de hauts fonctionnaires, la taille de l'état qui a explosé dans les dernières années sous la CAQ, il y a des économies à aller faire là, fort probablement, de réduire, là, la paperasse, réduire tout ce qui est bureaucratie, faire en sorte d'aller faire des gains là en efficacité. Donc, ça, c'est déjà deux postes majeurs où on pourrait couper et où on pourrait aller rechercher de l'argent. Évidemment, je l'ai dit et je le redis, si le Parti québécois venait prendre le pouvoir en 2026, il y aurait évidemment tout un contexte financier qui sera laissé par le gouvernement en place actuellement. Et il y aura évidemment une étude exhaustive à faire de ce contexte-là. Mais, la rémunération des stages, c'est prioritaire pour le Parti québécois.

Journaliste : Puis est-ce que le contexte financier ou budgétaire au Québec, en ce moment, sous le gouvernement de la CAQ, permet aux Québécois de s'offrir la rémunération des stages selon vous?

Mme Gentilcore : Je pense que... C'est un engagement qui a été pris par la CAQ. Eux, ils étaient en mesure, dans leur budget, de prévoir la rémunération des stages. Je ne vois pas pourquoi ça aurait changé à ce point-ci. On l'a dit, il y a eu du gaspillage d'argent récurrent qui a été fait par la CAQ, il y a... il y a des places où était l'argent où on croit que l'argent aurait pu aller ailleurs. Je pense que c'est là-dessus qu'il faut se pencher aujourd'hui. C'est une promesse qui a été faite et c'est une promesse qui doit être tenue.

Journaliste : Une dernière question : Est-ce que vous pensez que Mme Déry, elle souhaite vraiment la rémunération des stages? Pensez-vous qu'elle, dans sa conviction profonde, elle pense que ça doit être rémunéré?

Mme Gentilcore : Oui. J'espère que oui. Si ce n'est pas le cas, elle n'aura pas dit la vérité dans le cadre de l'enquête des crédits. Mais, dans le cadre de l'enquête des crédits, elle a dit que c'était véritablement une volonté de sa part. C'est ce qu'on... ce que m'a dit aussi M. Lacombe à la Jeunesse et Mme Biron à la Condition féminine. Donc, les ministres semblent s'entendre pour dire que c'est la chose à faire, qu'ils veulent le faire. Et c'est la commande d'en haut au niveau de l'argent qui semble ne pas venir. Donc, c'est pour ça que j'en appelle au leadership de Mme Déry dans cette situation-là. Actuellement, c'est à elle de prendre les ministres avec elle et de s'assurer que cette promesse-là soit tenue.

Journaliste : Merci beaucoup.

Mme Gentilcore : Merci.

Le Modérateur : Merci beaucoup. C'est ce qui met fin à ce point de presse.

(Fin à 13 h 12)

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