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(Dix heures trente-trois minutes)
M.
Bérubé
: Bonjour,
tout le monde. Je veux vous parler du député de Rouyn-Noranda, Daniel Bernard,
qui a fait une sortie remarquée à Radio-Canada, dans sa région, concernant le
manque de soutien de son propre gouvernement à l'égard de la région. Il parle
du poids politique qui est dans le sud du Québec, qui n'est pas dans les
régions. Il parle du fait, qu'on a évoqué nous-mêmes ici, qu'il n'y a pas de
ministre responsable de l'Abitibi-Témiscamingue. Il fait le tour d'à peu près
toutes les actions, en matière de développement régional, de la CAQ pour les
critiquer.
Alors, c'est la première fois qu'un député
d'une région est aussi vocal sur les problèmes de la CAQ, sur le manque de
leadership. Il rappelle, à juste raison, que, pour deux régions, l'Abitibi-Témiscamingue
et la Gaspésie—Les Îles, la CAQ a fait le choix de ne pas nommer de ministre
originaire de ces régions. Pourtant, il y a cinq députés, trois en Abitibi-Témiscamingue
et deux en Gaspésie, qui auraient pu être nommés.
Donc, ce n'est pas banal qu'un député
décide de libérer sa parole, de faire en sorte de nous communiquer des
problèmes importants. Il l'a fait lui-même dans une entrevue matinale. Et je
sais que ça a beaucoup d'écho chez ses collègues de la CAQ. Ça en a aussi de
notre côté, parce qu'on fait des observations similaires. Donc, c'est majeur, comme
sortie. Je ne sais pas comment M. Bernard va continuer de siéger, dans les
conditions actuelles, avec la CAQ.
Écoutez, M. Bernard a siégé ici pour le
Parti libéral du Québec. Je m'en souviens, j'étais là. Et là il en vient à
évoquer que c'était mieux avec le Parti libéral du Québec dans les régions. Ça,
c'est ses mots à lui. Alors, imaginez où est-ce qu'on est rendus. Donc, ce n'est
pas une bonne nouvelle pour les régions qu'il y ait un manque de leadership, un
manque de poids politique autour de la table, pour les gens qui en ont bien
besoin. On a tenu notre caucus l'an dernier en Abitibi-Témiscamingue. On l'avait
entendu, on vous l'a dit, mais ça a encore plus d'impact quand c'est un député
de l'intérieur qui vous le dit. C'est comme un initié qui vous révèle ce qui se
passe, et il le fait avec courage, et je le salue pour ça. Et j'ai l'impression
que d'autres auraient envie d'en dire autant.
Je vous remercie. On est disponibles tous
les deux, les deux Pascal, pour répondre à vos questions.
Journaliste
: Sur la
taxe carbone, est-ce que vous pensez que le Québec doit aussi emboîter le pas,
puis est-ce qu'on doit l'annuler cette taxe-là?
M. Paradis
: Bon, les
Québécois sont préoccupés, certains sont fâchés par l'écart des prix entre le
reste du Canada et le Québec, et ils ont raison d'être fâchés. C'est un écart
qui est absolument inacceptable, puis c'est non seulement pour les
consommateurs, à la pompe, mais tout ça, ça nuit à la compétitivité de nos
entreprises, notamment de nos PME, au Québec. La solution proposée par le
gouvernement, actuellement, c'est l'abolition du prix plancher. C'est un
amendement qui a été proposé dans le projet de loi n° 69,
qui est un immense projet de loi, dont on est en train de faire l'étude encore,
aujourd'hui même. Dans combien de temps ça va donner des résultats? On ne le
sait pas. La solution, elle n'est pas là, puis ça ne donnera pas les résultats
escomptés.
Il y en a qui disent ensuite : Bien
là, il faut sortir du marché du carbone. Parce que, bon, là, on va se le dire, là,
il n'y a pas de taxe carbone comme telle, ce n'est pas la même chose, ce n'est
pas le même régime que dans le reste du Canada, nous, on fait partie du marché
du carbone. Ceux qui proposent ça, bien, on doit aussi se dire combien ça coûte
pour sortir du marché du carbone : entre trois et 5 milliards de
dollars puis des risques de poursuites, comme ça s'est passé en Ontario. Il ne
faut pas oublier aussi que le marché du carbone, c'est des revenus, là, de
presque 9 milliards pour le Québec.
Donc, il y a des pratiques
anticoncurrentielles qui sont observées. Ça, c'est très clair. Et donc là, ça,
ça veut dire que c'est ça aussi qu'il faut regarder, la concurrence. Donc là,
je vous ai dit, là où ce n'est pas efficace de regarder, maintenant, ce qu'on
peut regarder, c'est les solutions qui sont disponibles. Et c'est au
gouvernement de trouver des solutions. Et nous, on lui dit...
Journaliste
: ...
M. Paradis : ...Et nous, on
demande au gouvernement, ça, c'est très important, parce que là il dit :
J'ai réglé la question, j'ai réglé la question, abolition du prix plancher dans
le projet de loi n° 69. Ça change quoi, ça, au prix actuellement...
Journaliste : ...rien dans le
marché du carbone, mais il faut trouver des solutions? Si je comprends bien...
M. Paradis : Exactement.
Journaliste
: ...le PQ
veut rester dans le marché du carbone, mais en trouvant des solutions?
M. Paradis : Actuellement, la
solution, elle n'est pas là. Elle va coûter très cher au Québec, cette
solution-là. C'est entre trois et 5 milliards. Ça va coûter très cher.
Plus des poursuites judiciaires, plus la perte aussi de revenus pour le Québec.
Donc, nous, on demande au gouvernement du
Québec de s'attaquer à ce problème-là, de trouver une solution qui va donner
des résultats pour les gens en région, actuellement, par exemple, qui n'ont pas
d'alternative, qui n'ont pas accès à un transport en commun et qui paient
beaucoup plus cher. Donc...
Des voix : ...
Journaliste
: ...vous,
vous n'en avez pas, de solutions?
M. Paradis : Il y a toutes
sortes de solutions qui peuvent être... qui peuvent être adoptées. Mais je le
redis : Nous, ce qu'on demande, c'est, avant le congé de la
Saint-Jean-Baptiste, que le gouvernement du Québec nous arrive avec des
solutions qui ont un effet sur le prix à la pompe pour les consommateurs et sur
la compétitivité des PME. Nous demandons au gouvernement du Québec d'arriver
avec des solutions.
Alors, il y en a, des solutions. D'abord,
négocier, négocier avec le gouvernement fédéral qui a causé le problème avec
une solution ou, en fait, une mesure électoraliste de Mark Carney, au tout
début de la campagne électorale. Il y a des chèques qui ont été envoyés partout
au Canada, sauf au Québec. Il y a 800 millions de dollars qui nous
est dû par le gouvernement fédéral. Sur cette opération électoraliste,
discutons avec le gouvernement fédéral.
Il y a aussi cette idée qui est absolument
essentielle dans le contexte actuel, c'est que ça nous prend des mesures pour
être capables de travailler sur la question des mesures anti-monopole,
favoriser la concurrence. Il n'y a toujours pas d'organisme au Québec qui
s'occupe de la concurrence. Donc, ça prend des pouvoirs en matière de
concurrence, ça prend un bureau de la concurrence.
Est-ce qu'on peut jouer sur les autres
taxes? C'est ça, la question.
Journaliste
:
...toujours taxer les surprofits des pétrolières?
M. Paradis : Ça fait partie,
justement, j'y arrivais, des mesures fiscales qu'on peut analyser. Est-ce qu'on
peut regarder ce qu'on peut faire avec la taxe sur les carburants du Québec?
Est-ce qu'on peut regarder l'ajustement de la TVQ? Est-ce qu'on peut regarder
ne pas taxer les taxes comme ça se passe actuellement? Il y a plusieurs
mesures. La surtaxe sur les surprofits des pétrolières...
Journaliste
: ...les
pétrolières, ça ne ferait pas augmenter le prix de l'essence davantage?
M. Paradis : Il y a... Il y a
plusieurs solutions, des mesures fiscales, des mesures pour favoriser la
concurrence, des mesures de négociation avec le gouvernement fédéral. Ça fait
que je vous donne là des idées que, nous, on considère actuellement, qu'on est
en train de travailler parce que c'est un... c'est un problème complexe. La
première chose qu'on doit faire, c'est d'appeler notre gouvernement à agir. Que
fait notre gouvernement? Ça fait des semaines que ça dure. Sa solution, sa
seule solution de repli, c'est d'abolir le pied du... le prix plancher de
l'essence, une mesure qui a été mise dans le projet de loi n° 69 à la fin.
Journaliste : ...la TVQ,
voulez-vous dire peut-être l'augmenter pour compenser pour ce qu'Ottawa est en
train de faire?
M. Paradis : Ça veut dire
qu'il faut regarder l'ensemble des mécanismes fiscaux qui sont à la portée du
Québec.
Journaliste : ...TVQ pour
récupérer ce champ-là, qui est laissé libre par Ottawa?
M. Paradis : Il y a plusieurs
options à considérer. Et je le redis donc : négocier avec le gouvernement
fédéral pour avoir notre juste part, notamment de ce remboursement de taxe
carbone, regarder les mesures fiscales qui sont de la juridiction du Québec et
surtout favoriser la concurrence avec des véritables mécanismes d'appui à la
concurrence.
Journaliste
: ...
M. Paradis : Nous
proposons... Nous disons que ce que nous regardons ou ce que le gouvernement du
Québec peut regarder, c'est notamment les mesures fiscales dans les taxes qui
sont de la compétence du Québec.
Des voix : ...
M. Paradis : Ce qu'on
demande, je vous le redis encore là, celui...
Journaliste
: ...
M. Paradis : Celui qui est
aux manettes... Celui qui est...
Journaliste
: ...ça
veut dire que ce n'est pas clair?
M. Paradis : Celui qui est
aux manettes...
Journaliste
: ...on ne
l'augmente pas?
M. Paradis : Celui qui est
aux manettes, c'est le gouvernement du Québec. Nous demandons...
Journaliste
: ...dans
un an, vous faites quoi : Vous l'augmentez ou vous ne l'augmentez pas?
Vous êtes un gouvernement en attente, là.
M. Paradis : C'est quand
même... Oui. On est un gouvernement en attente. Celui qui est au gouvernement
actuellement, c'est le gouvernement de la CAQ.
Journaliste
: ...c'est
quoi sa position?
M. Paradis : C'est lui...
C'est lui qui connaît les chiffres...
Journaliste
: Vous
n'avez pas de proposition, là?
M. Paradis : Bien, je viens
de vous dire tout ce qu'on regarde comme options.
Des voix : ...
M. Paradis : Je viens... Je
viens de vous dire qu'il y a toutes sortes de mesures qu'on peut regarder. Nous
demandons au gouvernement du Québec d'agir sur ces plans-là.
Journaliste : ...autres que la
TVQ?
M. Paradis : Les mesures
fiscales à étudier concernent également les taxes qui sont de la compétence du
Québec. Nous sommes en train de le regarder. Le gouvernement du Québec devrait
faire la même chose, devrait négocier aussi la juste part qui revient au
Québec, compte tenu des mesures qui ont été adoptées par le gouvernement
fédéral, et doit s'attarder aux mesures qui favorisent la concurrence, parce
que, derrière ça, il y a un problème de concurrence. Notez que dans plusieurs
villes du Canada anglais, la part du prix de l'essence qui avait diminué en
raison des mesures électoralistes de Mark Carney, les compagnies pétrolières
sont en train de la rattraper. Suivez bien ça, toutes les études démontrent la
même chose. Depuis des décennies et des décennies, les compagnies pétrolières
vont combler l'écart et vont faire plus de profits.
Journaliste
:
L'oléoduc, vous êtes pour ou contre?
M. Paradis : Bon, l'oléoduc,
j'aimerais savoir en quoi les projets non existants dont on parle actuellement
sont à l'avantage économique du Québec? La première question à se poser, c'est :
Quelles retombées économiques pour le Québec? En quoi ça va créer de l'emploi
ici, de l'emploi durable, pas juste pour construire l'infrastructure? En quoi
ça va faire des revenus ici au Québec? Moi, on ne m'a toujours pas fait la
démonstration de la rentabilité économique de ces projets-là pour le Québec. Et
s'il y en avait... et si.
Journaliste :
...
M. Paradis : Mais la
souveraineté énergétique de qui? La souveraineté de l'Ouest, de l'Alberta, du
reste du Canada? Là, il faut penser aux intérêts du Québec.
Journaliste
: ...
M. Paradis : ...oui, mais en
quoi d'avoir des pipelines qui font passer du pétrole produit dans l'Est dans
les terres agricoles sous les rivières du Québec pour être mis dans un bateau
pour partir à l'étranger, en quoi ça, ça contribue à la viabilité économique du
Québec? Je demande qu'on en fasse la démonstration, et on ne l'a toujours pas.
S'il y en avait de tels projets qui sont une offre économique qui vient pour le
Québec, on le saurait. Il y en aurait des projets sur la table, il n'y en a
pas, il n'y en a aucun, il n'y en a aucun. Alors, ça prend une démonstration
que c'est dans l'intérêt économique du Québec. Ça prend de l'acceptabilité
sociale. Puis l'acceptabilité sociale, ça veut aussi dire qu'on regarde les
conséquences environnementales, parce que si on n'a à peu près aucun profit,
aucun revenu, mais tous les risques environnementaux, notamment de déversements
dans nos terres agricoles puis dans nos rivières, ce n'est pas dans l'intérêt du
Québec.
Journaliste
: Est-ce
que les Québécois sont d'accord? Parce que là, il semble que l'opinion des
Québécois est en train de changer. Parce que, si les Québécois sont d'accord,
est-ce que vous continueriez à vous opposer?
M. Paradis : Les sondages
semblent démontrer qu'il y a les Québec... que les gens au Québec sont plus à
même d'en entendre parler. Mais de quels projets? Là, on parle... on dit :
Ah! Des oléoducs, des pipelines. Lesquels? Où? Ce qui a fait problème dans le
passé, c'est que, quand on arrive avec des vraies idées puis qu'on voit ce que
ça veut dire, ce que ça ne crée pas comme emplois au Québec, ce que ça ne donne
pas de revenus au Québec, mais ce que, là, ça crée comme risques
environnementaux, ah! là, soudainement, les gens disent : Ouh! attention,
c'est un risque.
Journaliste : ...des oléoducs
pour le remboursement de la taxe carbone.
M. Paradis : Vous faites des
hypothèses. Là, je ne vois pas comment ces questions-là sont liées pour le
moment. Je vous le dis, il n'y a aucun projet sur la table. Où sont les projets
qui sont rentables pour le Québec? Si... s'il y en avait, ça ferait longtemps
qu'on le saurait. Ce n'est pas le cas actuellement.
Journaliste : Sur les écoles,
M. Bérubé.
M.
Bérubé
:
Oui.
Journaliste
: Il y a
99 projets d'ajout d'espace qui est en planification, qui sont sous stop,
là. On ne sait pas quand ça va reprendre. Comment vous envisagez ça? Comment
vous voyez, par exemple, la prochaine rentrée? Qu'est-ce que ça va avoir comme
conséquence à votre avis?
M. Bérubé : Il y a de la
pression partout. Je vais vous donner l'exemple de Saint-Apollinaire, pas
tellement loin d'ici, qui est probablement la municipalité qui a le plus fort
taux de croissance dans les dernières années, dans les petites villes, il n'y a
plus de place, il y a du préfabriqué. Donc, ça envoie un message aussi
défavorable aux... aux municipalités qui ont beaucoup de jeunes familles. Ça
envoie aussi le message qu'à certains... à certains endroits, on va les faire, puis
pas à d'autres. Alors, sur quelle base se fait la sélection? Ça va coûter plus
cher aussi. Si on fait ça plus tard, c'est clair que les coûts vont augmenter.
Donc, le ministre se plaît, à peu près à chaque visite, de dire : J'ai
inauguré une nouvelle école puis une nouvelle école, nouvelle école. Deux
choses, sur quelle base il choisit de procéder ou pas à la poursuite des
travaux dans certaines écoles? Et si j'avais une suggestion à lui faire, les
écoles qu'il doit visiter, ce n'est pas celles qui sont fabriquées et qui sont
terminées. Celles-là, ça va, ils vont survivre sans le ministre. Moi, j'aimerais
ça qu'ils visitent en priorité les écoles qui sont délabrées, qui ne vont pas
bien et que le plafond coule, que les fenêtres sont brisées. C'est celles-là
qu'il devrait visiter en priorité, mais chacun ses priorités.
Journaliste : Vous dites :
Sur quelle base se fait la sélection? Avez-vous des hypothèses ou de
l'information...
M.
Bérubé
:
Bien, souvenez-vous, le ministre... le ministre, une fois, avait dit :
Moi, je me promène dans les écoles, puis là je regarde l'état général, puis,
selon moi, ça va bien. Ce n'est pas une expertise, ça. Donc, sur la base des
chiffres, ce que Paul St-Pierre Plamondon dit pour certains projets en santé
s'applique en éducation également. Donc, l'état de délabrement, l'utilité, le
besoin des usagers, de… que ce soit le personnel ou les élèves. Donc, cette
base-là.
Puis je reviens sur le cas de
Saint-Apollinaire, c'est assez important. Moi, j'ai parlé avec le maire, j'ai
regardé cette école-là. C'est bien embêtant de leur refuser avec toute la
pression qu'ils ont présentement. Le maire Jonathan Moreau, là, il cherche
vraiment des façons de convaincre Bernard Drainville, qui, pourtant, est juste
le comté à côté et qui voit bien, là, que cette communauté-là est débordée.
Journaliste
: Sur le
nouveau régime forestier, là, qui fait quand même beaucoup jaser en région, je
me demandais comment vous vous situez par rapport à ça. On dirait bien qu'il y
a juste l'industrie, là, qui est… du projet de loi.
M.
Bérubé
: On
poursuit l'analyse. C'est clair que c'est…
Journaliste
: Puis là,
ce matin, bon, il y a des membres de Premières Nations qui menacent de blocus.
Donc…
M.
Bérubé
: Oui.
Je poursuis mon analyse. Il y a du bon, il y a du moins bon. Bon, qui se
réjouit? Domtar, la grande entreprise, ça c'est très clair. Qui est contre?
Bien, les plus petits joueurs, le secteur faunique, le secteur de chasse et
pêche, les autochtones, les zecs, plusieurs acteurs. Puis, d'ailleurs,
rappelons que, lorsqu'ils ont été consultés, on leur a demandé de signer un
formulaire de confidentialité. Je n'avais jamais vu ça, moi, dans mes années de
politique, alors c'est très particulier. Comment on en est venu à l'idée que ce
soit un projet de loi beaucoup axé sur la très grande entreprise? Donc, il y
aura des débats importants à faire.
On n'a pas terminé de faire le recensement
de ce que ça implique, mais disons que c'est un projet de loi particulièrement
affairiste. Si j'étais actionnaire d'une grande entreprise dans la foresterie
au Québec, je serais heureux de ce qu'a livré la ministre.
Journaliste
: Vous avez
pensé quoi de ce que vous avez appris, la semaine dernière, dans la commission
d'enquête sur la… sur la SAAQ? Notamment que M. Bonnardel savait, depuis 2021,
qu'il y avait des enjeux budgétaires.
M.
Bérubé
: Je
veux dire, le ministre est responsable de tout ce qui se passe dans son
ministère. Il était au transport. Donc, à partir du moment où il sait, bien,
j'imagine qu'il prend des actions, il informe le gouvernement. Il y a… des
questions lui ont été posées à l'Assemblée nationale. Là, je fais attention
pour ne pas interférer dans les affaires de la commission, mais je veux vous
rappeler les questions qu'on a posées à l'Assemblée nationale. Pour le reste,
les gens de la commission, comme vous, comme moi, ont probablement pris acte de
ces témoignages et agiront en conséquence.
Journaliste : Sur le 0,05, de
mémoire, vous n'aviez pas encore de…
Journaliste : …M. Bonnardel a
menti…
M.
Bérubé
: Non,
non, je vous invite à…
Journaliste
:
…maintenant, on sait que M. Bonnardel savait. Sa première réaction, c'était :
On m'a menti, on vous a menti…
M.
Bérubé
: Je
fais appel à… je fais appel à votre mémoire et à votre jugement. Des questions
lui ont été posées sur sa connaissance du dossier, surtout sur les actions. Il
se peut qu'il y ait des dépassements de coûts, mais ta responsabilité, comme
ministre, c'est d'en informer le gouvernement. Puis il peut décider de mettre
les freins, de suspendre ou d'aller de l'avant. Je comprends qu'il est allé de
l'avant. Moi, ce qui me fatigue le plus, c'est l'enjeu du risque électoral avec
l'élection de 2022. Ça, j'ai hâte d'en savoir plus là-dessus. Qu'est-ce que ça
veut dire? Puis depuis quand un conseil d'administration d'une société d'État
se positionne comme des stratèges de communication de l'action d'un
gouvernement? Je n'ai pas vu ça souvent.
Journaliste
: Donc,
vous vous questionnez sur ce que M. Sioui a dit, là? Parce que lui, il a dit
sous serment que l'élection n'avait rien à voir avec le fait que le contrat
avait été fractionné.
M.
Bérubé
:
J'écoute tout ce qui se dit, ce n'est pas mon dossier, mais ça m'intéresse.
Journaliste
: …
M.
Bérubé
: Non,
je n'ai pas dit. Je n'ai pas dit ça.
Journaliste
: …le
soupçon de ce matin, là, c'est un peu ça que vous faites en ce moment.
M.
Bérubé
:
J'écoute, j'écoute. Puis on suit la commission avec intérêt.
Journaliste : Est-ce que
l'approche de Mme la ministre Guilbault était meilleure? À deux mois du lancement,
elle ne voulait pas rencontrer le C.A.
M. Bérubé : Ça, j'ai moins
suivi ça, par contre, c'est… j'allais dire «Sylvain», c'est Joël qui pourrait
vous raconter ça plus que moi.
Journaliste : Sur le 0,05,
vous n'aviez pas de position à… récemment, là, peut-être que vous en avez une
depuis, je voulais juste voir…
M. Bérubé : Pas de
changement, là, depuis nos… les dernières questions qui nous ont été posées.
Journaliste
:
…positionné là-dessus?
M.
Bérubé
: On
n'a pas de nouvelle position là-dessus.
Journaliste
: …il y a
une analyse de la SAAQ qui dit qu'on pourrait sauver jusqu'à neuf vies par
année. Il y a eu un rapport du coroner récemment sur un cas troublant.
M.
Bérubé
: Ce
n'est pas un débat qui… ce n'est pas un débat qui a cours présentement dans
notre caucus.
Journaliste
: Pourquoi
ce n'est pas… pourquoi ce n'est pas…
M.
Bérubé
:
C'est comme ça, je veux dire, il y a plein de sujets. On y va avec, avec les
sujets qu'on peut traiter à cinq, avec l'actualité, on… mais ce n'est pas un
débat qu'on a présentement.
Journaliste
: Les
médecins, c'est-tu un sujet que vous traitez, ça?
M.
Bérubé
: Oui.
Journaliste
: La
FMSQ sort une publicité, ce matin, en disant : Ça va brasser, puis ils
disent : Vous ne regardez pas le problème par le bon côté de la lorgnette.
Est-ce que vous trouvez que le gouvernement fait bien de vouloir serrer la vis
aux omnis et aux spécialistes?
M.
Bérubé
: Le
gouvernement est libre de ses... de ses actions puis les syndicats aussi.
Alors, peut-être que les jeunes caquistes pourraient aussi s'occuper, là, des
médecins spécialistes, là, ils veulent s'ingérer dans les actions...
Journaliste : Sur le principe
du projet de loi n° 106, là, est-ce que vous êtes
d'accord avec le fait de lier la rémunération à la performance?
M. Bérubé : Je ne suis pas
spécialiste, il faudrait poser la question à Joël. Ce n'est pas que je ne veux
pas répondre, mais je n'ai pas les derniers développements, là, là-dessus.
Journaliste : Les
spécialistes disent qu'ils n'ont pas les plateaux là, qu'ils n'ont pas les
salles d'opération, qu'ils n'ont pas le personnel, que le gouvernement essaie
de leur attacher les mains alors qu'il ne leur donne pas les moyens de
travailler, là.
M.
Bérubé
:
Bien, je peux vous parler en...
Journaliste : ...ne se passe
pas chez vous, là...
M. Bérubé : Tu avais un
élément sur l'incorporation, que tu me disais?
M. Paradis : Oui, bien, vous
nous avez posé ces questions-là, mais on veut quand même réitérer la promesse
fondamentale du gouvernement de la CAQ, lorsqu'il a été élu en 2018, réitérée
en 2022 : mettre fin à l'incorporation des médecins. Où est la
réalisation? Où sont les résultats? On n'est pas là.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste
:On the carbon tax, we saw the poll, this morning, that the majority of
Quebeckers are against the idea of paying more than other provinces when it
comes to gas. What is your position on this?
M. Paradis : All Quebeckers have reasons to be worried, to be upset, because
there's a gap between the gas prices here in Québec and in the rest of Canada.
And we believe that the Government should act on the problem and we ask the
Government to come with a solution, with results on the ground, in the regions,
before we have the Saint-Jean-Baptiste on June 13th... 23rd. So, the Government
must come with a solution. Up to now, the solution they propose is to get rid
of the fixed lower price of gas, and this is under study in the Parliamentary
Commission. It doesn't change anything for the consumers and for our businesses
here in Québec.
Journaliste
: So, when you say that you would like to see the Government come up
with solutions, what exactly are you hoping will change here? What would you
propose as a solution?
M. Paradis : There's a number of solutions to be considered. For the time being,
this fixed gas price will not entail, will not provide results on the ground,
so this is not the way to look forward. We will study that question in the
Parliamentary Commission. There are a number of solutions to be looked at with
the Federal Government. The electoralist decision to get rid of the carbon tax
was accompanied by a cheque sent to Canadians all around the country, but not
in Québec, so we're owed $800 million that could be used in that respect. The
Government of Québec should look at our own taxes here in Québec, and we should
look at fostering competition. We don't have the tools necessary here in
Québec. We continue to demand for the setting-up of a bureau, of a competition
bureau here in Québec.
Journaliste
: On pipelines, should we support all of this Eastward expansion?
M. Paradis : So, that's exactly... The answer is in the question. The proposal
now is to have a pipeline in Québec, so... throughout our lands, our rivers,
and for the... for the oil to be exported. So, Québec must look at its own
economical interests. Where is Québec's economical interest in such a project?
Where are the profits, the revenues we're gaining here in Québec? Where are the
jobs, permanent jobs, long-term jobs that will be created by such an
infrastructure? We don't know yet, we have not seen yet any project for which
Québec's economical interest was there, was shown. And where are the markets?
Where's the project at the present time? We have no project.
Journaliste
: But you agree with Premier Legault when he says that the idea of a
pipeline in Québec has become more socially acceptable right now?
M. Paradis : There's one poll showing a certain openness, but to what? It's easy
when, you know, comes... oh! there is an idea. They're floating there, in the
air. O.K., I might... you know, I might have a look at it. Where is the
project? Because, when push comes to shove, that's where the problems arise.
Whenever we have considered real projects, with real impacts on our
communities, on our environment, people said : Wait a while. Where's our
benefit if we are taking so much risks? So, benefits for Québec's economy,
social acceptability, including environmental impacts.
(Fin à 10 h 56)