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Point de presse de Mme Virginie Dufour, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Version finale

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le jeudi 22 mai 2025, 11 h 07

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures sept minutes)

Mme Dufour : Bonjour, tout le monde. Écoutez, je suis ici pour vous parler de quelque chose qui s'appelle les PFAS, qu'on appelle aussi communément les polluants éternels. Ils existent depuis plus de 70 ans, parce qu'ils ont, en fait, des propriétés exceptionnelles. On les retrouve dans toutes sortes d'usages courants, les cosmétiques, les poêles antiadhésives, des emballages alimentaires, même des vêtements, des textiles. Mais, aujourd'hui, malheureusement, on retrouve des traces de PFAS partout, partout dans l'environnement. Il n'y a pas un humain sur terre qui n'a pas de trace de PFAS dans son sang. Et cette accumulation dans le sang, bien, ça cause, malheureusement, des enjeux de santé qui peuvent devenir majeurs. On a... à ce jour, là, il y a des liens qui ont été faits avec la fécondité, les enjeux de fécondité, des cancers comme celui du rein, il y a une réponse réduite aussi aux vaccins.

Les fabricants de PFAS, eux, connaissent depuis très longtemps les risques pour la santé humaine, mais comme les compagnies de cigarettes l'ont fait avant eux, bien, ils ont caché les effets sur la population globale. Un exemple : en 1973, déjà, Dupont concluait qu'il n'y avait pas de niveau d'exposition sûr aux PFAS dans les emballages alimentaires, mais 50 ans plus tard, bien, on trouve encore de la nourriture humaine dans des emballages avec des PFAS. Malgré les nombreux signes d'alarme, le gouvernement, malheureusement, n'a toujours pas établi de norme qui fait... n'a pas établi de norme qui permettrait aussi d'établir un portrait global de la situation. On ne sait pas quelles sources d'eau potable sont contaminées, on ne sait pas quels sites d'enfouissement s'écoulent... Il y a du lixiviat, le jus de poubelle qui s'écoule des sites d'enfouissement, on ne sait pas lesquels qui sont contaminés au PFAS. Si, par contre, on sait que certains sites sont contaminés, bien, c'est parce que le professeur Sauvé, qui est ici à ma gauche, a fait des tests dans le cadre d'un projet de recherche, mais on ne l'a pas fait pour l'ensemble des sources d'eau potable au Québec.

Et c'est, donc, pourquoi j'ai déposé ce matin un projet de loi, un projet de loi pour brosser un portrait global de la situation, on en a besoin. Il faudra que les municipalités fassent des tests de leurs sources d'eau potable et leurs sources... et leurs boues usées. Les propriétaires de sites d'enfouissement, eux, devront en faire de même avec le lixiviat qui s'écoule de leurs sites. Ces données permettront, permettront, donc, de savoir... d'avoir une idée globale de la situation. Et c'est seulement en ayant cette vue d'ensemble qu'on pourra agir adéquatement et réduire la présence de contaminants dans notre environnement.

Le projet de loi prévoit aussi que le gouvernement fixe les seuils maximaux de concentration de polluants éternels. Ce n'est pas normal que de tels seuils n'aient pas encore été établis à ce jour. Mais, vous l'aurez compris, ces analyses et la décontamination éventuelle auront un coût. Et le maire de Sainte-Cécile-de-Milton, qui est à mes côtés, pourra vous en parler davantage. Mais ce n'est pas à la société québécoise, ce n'est surtout pas aux municipalités d'assumer la facture. Je profite donc de cette tribune pour demander au gouvernement d'embarquer dans le recours collectif déposé, au Québec, l'an dernier, contre les fabricants de PFAS afin de les tenir responsables de cette contamination et les forcer à assumer la facture. Les fabricants ont déjà conclu des accords avec plusieurs États américains, c'est maintenant au tour du Québec, mais encore faut-il que le gouvernement soit au rendez-vous.

Finalement, je demande aussi au gouvernement d'investir davantage en recherche, parce que malheureusement, il y a encore beaucoup, on en sait beaucoup trop peu sur l'impact des PFAS sur la santé des Québécois. La recherche pourrait aussi nous permettre de trouver des façons, des façons innovantes de décontaminer l'eau contenant des PFAS. Avec le recul annoncé, la semaine dernière, par l'administration Trump dans le dossier des PFAS, bien, le Québec a le potentiel de devenir un véritable leader dans la lutte aux contaminants éternels. J'invite donc le gouvernement à appeler rapidement le projet de loi. Merci. M. le maire.

M. Sarrazin (Paul) : Bien, merci. Je salue haut et fort le dépôt du projet de loi ce matin. Je représente la municipalité de Sainte-Cécile-de-Milton, je représente mes citoyens. On n'a pas beaucoup d'expertise encore, on n'a pas beaucoup de connaissances. Mais la municipalité de Sainte-Cécile, en collaboration avec le Pr Sauvé, on a une expertise, une connaissance, puis il y a des gens chez nous qui subissent présentement les effets des contaminants éternels. Ce n'est pas...  D'ailleurs, ce n'est pas anodin, on a un avis de la santé publique pour un secteur de ma municipalité, pour lequel les gens ne peuvent plus consommer, ne peuvent plus boire l'eau de leur robinet. Et c'est un lien direct avec les traces de contaminants éternels qu'on retrouve. Et c'est documenté, le ministère de l'Environnement le reconnaît, le gouvernement est au fait de cette situation. Et, nous, on interpelle beaucoup le gouvernement déjà, depuis plusieurs années, plusieurs mois, même les dernières semaines, à ce qu'ils prennent en main cette situation-là. Le cas de Sainte-Cécile, il n'est pas unique au Québec... On investit puis on va plus loin dans cette démarche-là en mettant des balises. C'est ça qui est le problème aujourd'hui.

Et je souligne encore l'effort de la députée d'avoir déposé ce projet de loi là pour mettre enfin des balises claires, pour être capable de... comment on peut gérer ces situations-là. On a un lieu d'enfouissement technique sur notre territoire, effectivement, et on sait qu'au niveau du lixiviat, il y a des rejets qui s'en vont dans l'environnement, mais il faut que ça cesse immédiatement. On le sait, à partir du moment où on le sait, je pense qu'on a un devoir, on doit le faire. Et si je suis ici aujourd'hui, bien, c'est vraiment en appui avec mes citoyens, chez nous, à Sainte-Cécile, qui... qui subissent, plutôt, les préjudices de ces contaminants-là. On espère que le gouvernement va avoir une oreille attentive, va être capable nous accompagner, accompagner de municipalités qui seraient prises aussi avec ces situations-là.

M. Sauvé (Sébastien) : Merci. Bien, je salue l'initiative pour attaquer la question des PFAS. Ça a été souligné, j'ai fait les projets de recherche. On a identifié une demi-douzaine de sites à travers le Québec où les municipalités, l'aqueduc ou les puits, dans certains cas, sont contaminés aux PFAS. Mais moi, j'ai fait quelques centaines de sites, je n'ai pas fait tout le Québec. Donc, je pense que la demande de faire des analyses à travers le Québec pour savoir qui boit de l'eau, en ce moment, qui est possiblement contaminée aux PFAS... je pense que les Québécois ont droit de savoir.

Maintenant, en identifiant ça, on a vu quelques sites où on dépassait les seuils qui sont recommandés par Santé Canada, par l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis, qui a conservé certaines règles, malgré tout, pour les PFAS, et l'Union européenne. Ce n'est pas normal qu'au Québec, alors qu'on connaît ce que d'autres juridictions font, on n'ait pas de seuil, pas de recommandation, pas d'obligation de mesurer.

Et il y a des options de traitement, là, le nom d'«éternels» fait peur, mais il y a des options de traitement, il y a des façons d'enlever les PFAS, mais c'est compliqué, ce n'est pas simple, mais avant d'enlever les PFAS, il faut savoir où est-ce qu'on a besoin de les enlever.

Mme Dufour : Merci. Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 15)

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