Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures cinquante minutes)
M. Marissal : Bonjour,
bonjour. On est à la fin d'une semaine assez mouvementée en santé, une autre,
je vous dirais, mais celle-ci a été particulièrement mouvementée avec le projet
de loi n° 106. D'abord, j'apprécie que le ton se soit calmé hier, parce
qu'honnêtement, mardi, c'était une journée extrêmement tendue, et je ne pense
pas qu'on peut travailler sereinement dans un milieu comme ça. Il y avait
beaucoup d'acrimonie, là, clairement, entre les fédérations et le ministre. Là,
ça s'est calmé un petit peu.
Je dois dire que le gouvernement a
contribué à faire monter la pression dans le presto en parlant d'un bâillon. Un
premier ministre qui se promène en roulant des mécaniques, en disant aux
médecins : Ça va brasser, ça va brasser, ça fait 25 ans que j'attends
de les mater, ce n'était pas particulièrement délicat, comme manœuvre. Alors,
moi, j'en appelle à tout le monde, là, au calme, pas de bâillon, s'il vous
plaît, parce qu'il y a toujours un risque, là, jusqu'à ce qu'on ne soit pas en
route vers Montréal vendredi prochain, il y a toujours un risque qu'il y ait un
bâillon ici.
Alors, pas de bâillon, et la négociation,
s'il vous plaît, à la table de négociation. Parce que le projet de loi n° 106, ce n'est pas un outil législatif, c'est un outil de
négociation, c'est un outil politique. Et le ministre nous a refait le coup, et
c'était assez hallucinant, hier soir, de réaliser, là, entre 20 h 30
et 22 heures, par exemple, que le gouvernement n'avait pas réalisé l'impact
de son projet de loi sur l'enseignement de la médecine. Il a fallu que trois
jeunes médecins, trois jeunes femmes médecins viennent nous en faire la
démonstration, que les recteurs des quatre universités où il y a des facultés
de médecine viennent nous en faire la démonstration, pour que, soudainement,
eurêka!, panique du côté du gouvernement : on est en train de bousiller l'enseignement
universitaire de la médecine. Ce n'est quand même pas rien, là, ce n'est quand
même pas une mineure dans un programme banal à l'université, on parle de la
formation des futures cohortes de médecins.
Alors, tout ça pour dire qu'encore une
fois on s'est fait faire le coup d'un projet de loi purement politique. La
bonne nouvelle, c'est qu'il va probablement aller dormir tout l'été. Je demande
aux gens de négocier de bonne foi et de garder toujours en tête que ce sont les
patients qui ont besoin de nous. Après ça, il y a de la politique et il y a
évidemment des négociations, c'est dans l'ordre des choses. Alors, on arrête de
faire peur au monde d'un bord et de l'autre et on négocie pour le bien des
patients. Moi, je pense qu'avec le nombre de spécialistes qu'on a au Québec,
des universitaires, des scientifiques qui ont passé leur vie à étudier le
réseau de la santé, notamment sur la rémunération, ces gens-là font des
conférences partout dans le monde parce que c'est des experts, puis on est
encore, au Québec, en train de se chicaner sur quelle façon on va faire le
chèque. Alors, un peu de sérieux dans tout ça, puis moins de politique, je
pense qu'on est capables de s'entendre.
M. Leduc : Merci, Vincent.
Aujourd'hui, on va voter, ça va être le vote final sur le projet de loi n° 86...
89, pardon, qui vise à limiter le droit de grève au Québec. C'est un projet de
loi discriminatoire, c'est un projet de loi… je le qualifie d'autoritaire, qui
donne les pleins pouvoirs au ministre pour interrompre des grèves, qui vise à
limiter le droit de grève dans des endroits qui ont été démocratiquement
choisis par des… par des personnes qui se sont constituées à travers l'outil
syndical.
C'est un projet de loi qui est aussi
inutile, parce qu'il y a déjà la Loi sur les services essentiels, puis on a eu
la démonstration, la semaine dernière, que la loi fonctionne. Il y a eu une
grève qui a été empêchée d'arriver, en fait, par le Tribunal administratif du
travail à la STM, à Montréal, parce qu'ils ont considéré, selon le plaidoyer
des différentes parties, qu'il y avait un danger pour la sécurité physique des
personnes. Alors, la loi des services essentiels fonctionne, elle est là, mais
le ministre, lui, a voulu se donner… doter de nouveaux pouvoirs, donner des
nouvelles responsabilités au TAT, avec des critères beaucoup plus faibles, pour
limiter le droit de grève au Québec.
La seule bonne nouvelle de cette mauvaise
nouvelle là, c'est que j'ai réussi à l'arracher, la date d'application, qui va
être de six mois. Avec l'argument que le ministre avait lui-même utilisé dans
le passé pour ne pas donner la rétro salariale à la construction, en disant :
Bien, il faut que les négos qui a commencé sous un certain cadre puissent se
terminer dans le même cadre. Bien, c'est la même chose pour les centaines d'accréditations
au Québec qui négocient dans toutes sortes de domaines en ce moment. Ils ont le
droit de finir leurs négociations dans le cadre avec lequel ils avaient
commencé et ne pas être menacés par le projet de loi n° 89.
J'ai déposé une pétition de 18 000 noms
la semaine dernière. Malheureusement, ça n'a pas fait bouger le ministre, une
des plus grosses pétitions de la session. Puis je constate qu'on retrouve un
peu l'ADN de l'ancienne ADQ, hein, l'ADQ antisyndicale qui veut faire des
points politiques pour casser les travailleurs, travailleuses du Québec. Ça m'inquiète.
Peut-être que c'est la montée du Parti conservateur du Québec qui fait renaître
cet ADN là de la CAQ… de l'ADQ antisyndicale. On a même vu, la semaine dernière,
une députée, la députée de Vimont, traiter la FAE de bras armé politique. Je ne
pensais pas entendre ces mots-là à l'Assemblée nationale. Puis on a eu, en plus,
François Legault qui a retweeté l'article, en disant bravo à sa députée d'avoir
attaqué les professeurs, professeures qui avaient fait la grève, il y a un peu
plus d'un an, pour les conditions d'enseignement pour les tout-petits au
Québec. Donc, c'est regrettable, et on s'est opposés du début à la fin, on est
fiers de notre travail.
Journaliste : M. Marissal,
hier, vous avez été très clair en demandant à la Fédération des médecins
spécialistes… des médecins omnipraticiens d'arrêter de faire peur au monde.
Hier, le Collège des médecins a demandé de cesser l'envoi, et la FMOQ a répliqué
en disant : Si on ne le fait pas, qui va le faire pour nous? Ça arrête quand?
Puis vous leur dites quoi aujourd'hui?
M. Marissal : Bien, je leur
dis, à tout le monde, ça vaut pour le gouvernement aussi, de se calmer le
pompon, d'aller négocier, de négocier de bonne foi. S'ils ont besoin d'un
arbitre, qu'ils nomment un arbitre.
Cela dit, on ne devrait pas
instrumentaliser les patients, on ne devrait pas leur envoyer des lettres, parce
que ça augmente l'angoisse de certains patients, personnes âgées, par exemple
des aînés, là, qui ont déjà du mal à voir leur médecin, qui sont toujours barouettés,
là, d'une boîte vocale à un système informatique. Puis là ils reçoivent une
lettre disant : Vous risquez de perdre votre médecin.
À la décharge de la FMOQ, quand on lit le projet
de loi n° 106, là, si vous lisez l'article, les articles 3 et 4, on
peut conclure à la lettre que c'est ça que ça veut dire puis qu'il y a péril en
la demeure. Après ça, on nous dit : Non, ce n'est pas ça, puis il va y
avoir une clause grand-père pour les gens qui ont... Alors, le gouvernement
nous a présenté, encore une fois, un brouillon de projet de loi, qui est mal
fait, qui porte à interprétation. Puis la démagogie vaut des deux bords, là.
Quand le premier ministre se lève à l'Assemblée nationale pour dire qu'il y a
assez de médecins de famille au Québec pour soigner le monde, alors que ses
propres chiffres disent qu'il en manque au moins un millier puis qu'on ne sera
pas à l'équilibre avant au moins 10 ans, ce n'est pas respecter les faits,
et les faits ont la tête dure. Alors, je demande à tout le monde de respirer
par le nez, d'aller… d'aller négocier où ça doit se faire, c'est-à-dire à la
table de négociations.
Journaliste : Action
concertée, ça vous dérange? Parce que, là, il y a une lettre-cadre à la FMOQ,
dans son… dans son infolettre dit : Il ne faut pas qu'il y ait d'action
concertée, mais, en même temps, on leur dit : Écrivez-nous, on va vous envoyer
une lettre.
M. Marissal : Oui. Moi, je le
dis, on ne devrait pas prendre les patients en otage puis leur faire peur avec
des possibilités qui n'ont pas été avérées. Cela dit, la révolte, elle est
réelle chez les médecins, et il ne faut pas la minimiser. Il ne faut pas mettre
tout sur le dos du corporatisme. On était, Alexandre et moi, lundi, dans une
clinique qui fait énormément de communautaire, de médecine communautaire, dans Hochelaga-Maisonneuve,
ces jeunes femmes médecins sont très inquiètes. Et elles ne font pas de la
politique, elles ne font pas de syndicalisme. On avait trois jeunes femmes, hier
soir, au projet de loi n° 106, par visioconférence, de très jeunes
médecins qui font aussi de l'enseignement, qui sont dans la région de
Vaudreuil-Soulanges. Ces jeunes femmes sont très inquiètes. Ce n'est pas
factice, ce n'est pas du show politique.
Alors, je demande au gouvernement, là, de
négocier. Puis M. Legault, il est trop émotif quand il parle des médecins :
Ça va brasser, puis ça fait 25 ans que j'attends ça. Je lui ai dit, là :
M. Legault, c'est plus gros que vous, ça vous dépasse largement. Puis, si vous
êtes trop émotif, bien, retirez-vous, laissez les négociateurs travailler à la
table.
Journaliste : Dans votre
programme, là, ce que vous proposez, c'est une révision complète de la
rémunération à l'acte, pour passer à un autre type de rémunération. Est-ce que cette
position-là tient toujours?
M. Marissal : Toujours, rémunération
mixte. Nous, on est des grands partisans, et je le suis de plus en plus, d'un retour
au modèle CLSC. Puis, quand vous décryptez tout ce qu'on nous dit, là, dans les
commissions parlementaires, à la fin, là, si vous passez ça dans une machine,
un logiciel, là, c'est les quatre lettres CLSC qui sortent. C'est le modèle,
c'est le modèle qui a été torpillé, notamment, par un certain corporatisme
médical dans les années 70 et 80. Bien sûr que ma position tient toujours,
bien sûr que ma position tient toujours, et j'espère qu'à la fin de cette négo,
on ne va pas se retrouver avec des médecins qui vont encore gagner plus
d'argent. Mais, d'un autre côté, on est devant un gouvernement qui a signé les
ententes qu'on là, alors il faut être deux pour danser. C'est le gouvernement
qui a négocié ça, c'est le gouvernement qui a signé ça. C'est ce gouvernement
qui disait : On va aller chercher 1 milliard par année dans la
rémunération aux médecins spécialistes. Ils sont allés chercher 450 millions
à tout péter, puis ils étaient tout contents. I450 millions sur 1 milliard,
ça fait 45 %, tu es en bas de la note de passage ici. Alors, le
gouvernement a aussi sa responsabilité. Mais pour répondre très longuement à
votre courte question, oui, on a toujours la même position.
Journaliste : C'est une
question sur le logement. La ministre Duranceau souvent songe à augmenter les
loyers des personnes en logement abordable, là, qui gagnent davantage. Est-ce
que vous êtes d'accord avec cette idée-là?
M. Leduc : Bien, d'abord, ce
qu'il faut dire, c'est que le loyer abordable, le système de loyer abordable,
c'est loin d'être parfait, hein? Ce n'est pas un système... C'est présenté
comme une solution puis quasiment comme une ligne de cas : Ah! on fait du
loyer abordable... Mais, justement, ça a des problèmes d'application. Que la
ministre le regarde, tant mieux, j'espère qu'elle va le faire avec les acteurs
du terrain, avec notre collègue Andrés Fontecilla. Mais ça démontre vraiment
que la solution, ce n'est pas tellement ça, le loyer abordable, c'est le
logement social, c'est les coops, c'est les HLM, c'est quelque chose de
beaucoup plus stable.
Journaliste : Mais, en
attendant, est-ce qu'on continue de tolérer des gens qui ont des hauts
salaires, par exemple, qui vivent dans des coops ou dans des logements du PHAQ,
éventuellement?
M. Leduc : C'est un vrai
enjeu, en même temps, moi, je ne veux pas juger, parce que des hauts salaires,
des fois, ça peut être temporaire, hein? On peut avoir tout à coup un contrat,
mais l'année d'après, descendre de plusieurs milliers de dollars en termes de
salaire. Ça fait que si on a une job instable, peut-être que ça peut être
intéressant de rester dans une coopérative. Mais le problème de toute façon, ce
n'est pas tellement les cas individuels, c'est le macro. Il n'y a pas assez de
logements disponibles, il n'y a pas assez de logements sociaux de disponibles.
Ce n'est pas de ça qu'on construit suffisamment en ce moment au Québec, on
construit beaucoup plus des condos, par exemple. Donc, que la ministre regarde
ça, soit, et j'espère qu'elle le fait de manière transpartisane puis avec les
acteurs du milieu. Mais le problème, il est vraiment plus macro qu'individuel.
Journaliste : ...avec elle...
M. Leduc : Bien, il faut
regarder toutes les options, bien sûr, bien sûr.
Journaliste
: ...le feu
vert, hier, il y a eu une rencontre avec...
M. Leduc : Je n'ai pas les
détails. Je ne sais pas comment ça a eu lieu, je ne sais pas.
Journaliste : En fait,
avez-vous pris votre décision sur le porte-parolat?
M. Leduc : Oui, je suis prêt
à... J'ai bien réfléchi. Je suis prêt, ce matin, à vous dire que je n'irai pas
dans la course de porte-parole pour plusieurs raisons. La première, c'est, en
discutant avec beaucoup, beaucoup de personnes, des membres, etc., j'ai compris
qu'il y aurait beaucoup la recherche d'une candidature à l'extérieur de
Montréal. On a déjà notre porte-parole Ruba, qui vient du Plateau, et il y a
une soif des membres d'aller chercher un équilibre Montréal et autres régions
que Montréal. Alors, étant député d'Hochelaga-Maisonneuve, je ne peux
évidemment pas offrir cet équilibre-là. L'autre aspect qui m'a fait beaucoup
réfléchir, j'étais en circonscription il y a une semaine ou deux, je remettais
des médailles - on a le privilège de remettre des médailles de député - puis
c'étaient tous des gens, évidemment, du quartier, puis, unanimement, les gens
me disaient bonne chance pour la course, mais me disaient : Tu sais,
Hochelaga a beaucoup besoin d'attention dans les prochaines semaines,
prochaines années.
Puis je le sais, là, je me bats, en ce
moment, contre la fermeture de deux groupes communautaires. Je me bats pour la
réouverture d'un centre de loisirs qui a été fermé l'an dernier par le gouvernement
puis CSSDM. La crise du logement est particulièrement aiguë dans Hochelaga. Je
sentais que ça serait un déchirement difficile d'équilibrer la vie de parti, de
porte-parole et la vie de circonscription. Je ne dis pas que c'est impossible à
faire, mais je sentais que, moi, dans Hochelaga-Maisonneuve, j'avais besoin
d'être 100 % dédié à ma circonscription. Puis, pour être 100 %
honnête aussi, évidemment, la question de l'équilibre de vie familiale a
beaucoup joué. J'ai une fille de sept ans que j'adore et que j'aime beaucoup.
Et puis, des fois, des fois, elle se plaint que papa regarde peut-être un peu
trop son cellulaire puis il est préoccupé par son travail. Alors évidemment, un
député, ça gère 150 problèmes par jour, mais s'il y a un porte-parole, vous
imaginez que ça en gère peut-être, 5 000 problèmes par jour.
Alors, cet équilibre-là que je pense, elle
va avoir à peu près réussi à atteindre avec ma fille. Je l'aurais certainement
mis en danger si je m'étais lancé dans cette course-là. Alors, j'ai préféré
passer mon tour. Je souhaite évidemment une bonne campagne à Sol, à Etienne. Il
y a peut-être d'autres candidatures qui vont émerger dans les prochaines
semaines. La course va commencer, dans les faits, plus en septembre. Alors,
bonne chance à tout le monde, puis je souhaite le meilleur pour mon parti.
Journaliste : Il y a déjà des
gens qui ont appuyé... bien, je veux dire, M. Fontecilla a appuyé M. Grandmont.
Vous, vous situez où, là?
M. Leduc : Bien, je vais
laisser la course commencer pour vrai, comme je vous dis, il y a peut-être
d'autres candidatures qui vont émerger durant l'été. Je sais qu'il y a des gens
qui cherchent actuellement d'autres candidatures. Je pense qu'Etienne et Sol
sont des bonnes personnes pour faire cette fonction-là. Moi, je vais garder mon
jugement pour l'instant.
Journaliste
: ...
M. Leduc : Officiellement, je
pense que non. Non, non, mais je ne dévoile pas rien, là, je n'ai pas
d'information privilégiée.
M. Marissal : Bien, il
réfléchit.
M. Leduc : Il réfléchit aussi,
mais... Voilà.
Journaliste
: Puis
pourquoi il y a des gens qui cherchent une troisième candidature, qu'il y a des
gens qui cherchent une autre candidature?
M. Leduc : Bien, il y a... à
Québec solidaire, il y a toujours eu cette idée-là qu'il y avait un
porte-parole qui pourrait être parlementaire puis un porte-parole
extra-parlementaire. Vous avez peut-être déjà entendu cette chanson-là. C'est
une thèse qui se vaut, là.
Journaliste
: Sur le...
Les consultations vont commencer pour le nouveau régime forestier, le projet de
loi de Mme Blanchette Vézina, il me semble qu'il a quand même plein
d'informations qu'elle n'a pas données, qui se retrouvent dans un document
ministériel, au Conseil des ministres. Est-ce que vous vous êtes fait une tête
sur ce projet de loi là puis comment...
M. Leduc : Oui. Notre collègue
Haroun Bouazzi fait du bon travail. Il avait d'ailleurs été au Sommet sur la
forêt, là, il y a deux semaines, si je ne me trompe pas, à Chicoutimi, avec les
travailleurs, travailleuses du secteur. Il a fait le même constat que les
travailleurs, travailleuses, et que plusieurs Premières Nations d'ailleurs,
qu'on est en train de répéter l'erreur boréale qu'on avait faite il y a
plusieurs décennies. Donc, le gouvernement ne fonctionne pas à visière
découverte. Il faut qu'elle fasse mieux son travail pour que les acteurs du
milieu se sentent impliqués dans cette réforme-là, parce que, pour l'instant,
ça ne marche pas du tout.
Journaliste
: Le
commissaire au lobbyisme a fait une sortie publique, là, pour interpeler les
parlementaires, pour dire que ça prend vraiment une réforme des règles de
l'organisme. Êtes-vous en faveur de ça?
M. Marissal : Bien oui, oui,
on est en faveur de ça. C'est vrai que cette loi-là, elle est vieillotte, comme
d'autres lois, d'ailleurs sur les sonneurs d'alarme, qui a été... qui a été
rénovée, mais pas assez à notre goût. C'est vrai qu'il y a des trous, il y a
des endroits un peu plus mous dans le lobbyisme au Québec. Et, moi, je suis
tout à fait d'accord. Je mettrais juste une petite... un petit bémol ici, là,
c'est qu'il ne faudrait pas en arriver... Parfois, le mieux est l'ennemi du
bien, là. Il ne faudrait pas arriver à englober, par exemple, les groupes
communautaires là-dedans parce qu'ils n'ont pas les moyens en ressources et ils
ne travaillent pas pour leur intérêt propre. C'est ça que le lobbyisme me dit,
c'est quand vous travaillez pour votre intérêt propre ou l'intérêt d'une tierce
partie. Ces groupes-là sont toujours aux aguets à chaque fois qu'il y a une
réforme. Ça fait que je pense qu'on est capables de s'entendre là-dessus, là.
Un groupe de défense en droit de logement, ce n'est pas la même chose qu'un
lobbyiste pour une compagnie minière. Je pense que tout le monde fait bien la
différence. Mais, moi je trouve qu'en ce moment, par exemple, le phénomène des
tournantes, là... Les portes tournantes, il y a beaucoup d'huile dans cette
porte-là, elle tourne pas mal, hein, entre le gouvernement puis les gens qui
vont au privé puis qui reviennent. Puis, des fois, on revoit des gens ici, on
pense qu'ils avaient quitté le gouvernement, ils ont effectivement quitté le
gouvernement, ils sont de retour en guise de lobbyistes. Puis, des fois, il
s'est passé très, très peu de temps. Alors, oui, moi, je suis d'accord puis je
suis disponible pour revoir ça. C'est important. C'est un pilier important de
la démocratie, là : l'influence de l'argent auprès du public. Je vous
dirais... Auprès du gouvernement. Puis je vous dirais, là, que ce qui se passe
à la SAAQ, en ce moment, là, il y en a beaucoup, beaucoup de lobbyisme qui se
fait, notamment dans le très lucratif secteur des TI, de l'informatique. Je ne
dis pas qu'il y a eu malversation dans ce cas là, précisément, là, mais, moi,
je dis qu'on devrait faire attention à qui on donne des contrats puis qui vient
nous «peddler» des contrats. Merci.
Journaliste :
On Bill 89, what are your biggest
concerns about this bill and its effects that we can see?
M. Leduc :
The bill that means to restrict the
right to strike is dangerous, because it gives too much power to the minister;
he can interrupt on itself any conflict, any strike in Québec, any time he
wants. So, it's too much power for one man. And we know that they don't like
strikes, especially in the public sector, and… But the right to strike is not
fun for anybody, even for the strikers, for the union advisers, etc. It's not
fun for anybody, but it's the only tool that is left for a lot of people to go
and trying to reach a better distribution of wealth in the Québec society. So,
if you want to limit it, or restrict it, or in a way abolish it by this decree,
we are not going forward to a raising of living standards for the middle class
in Québec. It's not going to happen with the government with this kind of bill.
Journaliste :
To use an example, though, like the
Notre Dame des Neiges cemetery, there was, you know, a strike going on, and
meanwhile there's families who can't bury their loved ones. So, where's the
balance there? Do we have it now or is there a change that is needed somewhere?
M. Leduc :
As far as I know, it hasn't been tested
to the Essential Services Law. There's already a law working in Québec,
Essential Services Law. It could have been tested by this law; it was not
tested. Other thing is, when the minister thinks that a conflict is lasting too
long, it can involve himself, but in a kind of an arbitrary way… in an
arbitrary way. So, he's done it in the past, and each time he has done it with
the union and the boss, most of the time it works. He hasn't done it in this
particular case. Why? Why did he let the conflict last that long? And we never
talk about the employer's position. The employer's position... They canceled
meetings of negotiations for months and months. So, you have an absence of
living conditions for like 18 months. How much is too much, you know?
So, strikes are difficult.
There's an impact on the population, there's no doubt about it. We're not
thinking there's not, but how do you balance it with the rights protected by
the charter of rights, the right to associate and the right to strike? And that
is the only tool available for the working class and the middle class to raise
their living standards.
Journaliste
: Merci.
M. Marissal : Merci.
M. Leduc : Bonne journée.
(Fin à 9 h 09)