Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Cinq heures dix-sept minutes)
M. Paradis : Alors, il est
presque 5 h 20 du matin. Nous venons de passer la nuit en bâillon.
Vous voyez que toute l'équipe... toute la députation du Parti québécois est là.
On a fait ce qu'on a pu, mais le gouvernement a fini par imposer par bâillon,
donc en suspendant les règles habituelles d'étude des projets de loi, sa
réforme du secteur de l'énergie. Et réglons tout de suite quelque chose, donc, les
oppositions collaboraient. Il y a plus de 250 heures de travaux qui ont
été laissées sur la table par le gouvernement. Donc, le gouvernement était
pressé, et il était pressé parce qu'il a hâte de refiler aux consommateurs une
facture d'un milliard de dollars qui va rentrer désormais dans les tarifs qui
vont pouvoir être facturés aux Québécois.
Par ailleurs, c'est un projet de loi qui
brise quelque chose qui existe depuis 1963, depuis la nationalisation de l'électricité
au Québec. On a fait de l'énergie la colonne vertébrale de notre économie. C'est
un... Ça fait partie de notre société, ça fait partie de notre culture et c'est
le sang qui irrigue notre économie. Et avec la nationalisation vient le fait
que seule Hydro-Québec vend de l'électricité au Québec, sauf de très rares
exceptions qui existaient notamment au moment de la nationalisation. Aujourd'hui,
on vient de changer ça. C'est ce qui s'est passé cette nuit. On autorise
désormais des compagnies privées à vendre de l'électricité à d'autres
compagnies privées. C'est ça que ça veut dire, la privatisation. Il y a
plusieurs autres articles du projet de loi qui vont dans ce sens-là.
Et ce qui est malheureux, c'est que ça s'est
passé au milieu de la nuit, pendant que les Québécois dormaient, sans qu'on leur...
sans qu'on leur aurait dit que c'est ça qui se passait, sans qu'on les ait
consultés, et ce n'est pas acceptable. C'est de l'héritage de René Lévesque
dont on parle, c'est de notre héritage collectif, et aujourd'hui on vient d'en
céder une partie sans que vous ayez votre mot à dire. Donc, augmentation des
tarifs d'électricité, c'est une boîte à outils pour augmenter les tarifs que
vous allez payer, que les PME, que les industries, que les ménages vont payer. Ça
privatise, donc, la vente d'électricité. Ça édente la Régie de l'énergie, qui
est l'arbitre dans ce milieu-là, tout ça aussi sans qu'on l'ait mentionné.
Alors, c'est une triste nuit qu'on vient
de passer, c'est une triste nuit pour le Québec. Et j'espère que les Québécois
vont s'en souvenir. Nous, en tout cas, on va s'en souvenir. On va continuer de
travailler fort. On s'en va pour l'été, mais on va continuer à travailler puis
se préparer pour la rentrée pour les autres projets de loi qui viennent.
Est-ce
que les collègues veulent ajouter quelque chose? Merci. Bonne soirée.
(Fin à 5 h 20)