Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Quinze heures vingt-huit minutes)
Mme Blanchette Vézina : Merci
d'être là. Je vous avais mentionné... J'avais mentionné la semaine dernière que
je voulais m'adresser au caucus. Donc, j'ai été au caucus tout à l'heure, puis
pour mentionner que je siégerai dorénavant de députée indépendante. J'en
profite, d'entrée de jeu, pour vous mentionner que je vais terminer mon mandat,
que ce n'est pas pour aller à la mairie de Rimouski, là. Je veux poursuivre mon
mandat pour les citoyens et citoyennes de Rimouski-Neigette qui m'ont élue.
Je vais me permettre de vous lire le
message que j'ai livré au caucus, parce qu'en toute transparence je pense que
ça explique bien les motifs qui motivent ma décision. Donc, je vais y aller,
donc.
Depuis mon arrivée en politique, j'ai
choisi de m'engager pour ma région, pour mes concitoyens, pour les valeurs qui
m'animent, toujours avec le couteau entre les dents, parce que, la politique, c'est
exigeant, c'est parfois rude, ça demande du courage, de la loyauté, des
convictions. Et j'ai toujours exercé ce rôle avec intégrité, en assumant mes
positions, mes responsabilités, sans détour. J'ai défendu les dossiers qui m'étaient
confiés avec engagement et loyauté également, n'hésitant pas à prendre des
coups pour l'équipe lorsqu'il le fallait.
Mais, pour aller au combat ensemble, il
faut savoir clairement ce qu'on défend, y adhérer et surtout avoir confiance en
son chef et sa garde rapprochée. Et malheureusement ce n'est plus le cas pour
moi.
Depuis plusieurs mois, je m'interroge
profondément sur la direction de notre formation politique, sur la capacité
aussi du leadership actuel à donner un cap qui rassemble et inspire les Québécoises
et les Québécois. Et on en a discuté à plusieurs reprises ensemble, les députés
au caucus notamment, de l'importance de donner une place prépondérante aux
régions. Et pourtant, malgré ces nombreuses suggestions, les nombreuses
suggestions qu'on a pu faire, force est de constater qu'aucune vision claire et
porteuse ne s'est imposée.
Confier encore une fois à une seule
ministre la responsabilité d'un territoire plus vaste qu'un pays comme la
Suisse, alors que de nombreux députés de la CAQ y sont élus, ça illustre bien
ce manque de considération. Et je pourrais en dire tout autant pour l'Abitibi-Témiscamingue
ou l'Outaouais. Malgré le fait que la tête du Conseil des ministres, contre
toute attente, soit restée la même, on peut difficilement affirmer que le poids
des régions en date d'aujourd'hui ait augmenté autour de la table des
décisions.
Et, sans manquer de respect à mes
collègues, que je respecte et dont la compétence ne fait aucun doute, on aurait
pu penser à augmenter l'importance des portefeuilles des gens qui siègent en
région. Mais, au mieux, c'est le statu quo, au pire, c'est une régression en ce
moment.
Ce sont pourtant les régions qui ont fait
élire la CAQ. Et pourtant, de nombreuses décisions entraînent une
centralisation qui se fait, dans les faits, au détriment des régions.
Le choix de financer un troisième lien
autoroutier ou de prioriser certains projets portuaires en zone urbaine, que je
respecte parce que des collègues portent ces messages-là, ça amène comme
conséquence directe, par contre, de retarder et de bloquer des projets
structurants chez nous.
Pensons à la finalisation de l'autoroute 20,
sa sécurisation sur un tronçon aussi entre Mont-Joli et Rimouski. On peut
penser aussi au chemin de fer de la Gaspésie, au déploiement du transport
aérien au Bas-Saint-Laurent, la réfection de nos ports régionaux, la desserte
maritime entre la rive sud de la rive nord de l'est du Québec, j'en passe. Même
chose en ce qui concerne la 55 en Outaouais ou la stratégie maritime, l'accès à
la main-d'œuvre étrangère, les soins de santé en région, l'éducation. Je ne
peux plus aujourd'hui continuer d'endosser des décisions qui sont prises sur le
dos des régions.
Les régions éloignées ne peuvent pas être
vues comme périphériques. Elles doivent être au cœur du projet québécois. Et je
crois qu'il est nécessaire de nommer tout haut ce que plusieurs pensent tout
bas. Ce n'est pas une question d'être ministre ou non, là, je tiens à le dire
ici. C'est une question d'être en cohérence avec les valeurs... les valeurs qui
m'ont élue, des gens qui m'ont élue, d'être en cohérence aussi entre la parole
et les actes, pas seulement devant le public, aussi entre nous.
Je déplore aussi malheureusement la
place... que la place des femmes au sein du Conseil des ministres n'ait pas été
mieux affirmée. On a dans nos rangs, au sein de l'équipe de la CAQ, de
nombreuses femmes compétentes et inspirantes. Et je m'exclus de ça. Je pense
aux autres femmes qui sont là, qui auraient pu occuper un rôle accru. Le Québec,
à mon avis, doit être exemplaire en matière de parité et de représentativité. C'est
des valeurs fortes pour les citoyens du Québec. Ce n'est pas le cas en ce
moment.
Dans le contexte actuel, qui est marqué
par la guerre tarifaire, les bouleversements économiques mondiaux, je suis
convaincue plus que jamais de la pertinence d'une troisième voie, celle qui
mise, par contre, sur la force de nos régions, sur nos ressources, sur l'innovation,
sur l'unité du Québec autour d'un projet collectif inspirant et pragmatique.
C'est ça qui a propulsé la CAQ au pouvoir en 2018, et qui a permis de
pratiquement rayer les partis traditionnels de la carte électorale.
Dans mon ancienne vie, j'ai accompagné des
dirigeants dans des moments de transition, j'ai appris que la pérennité d'une
organisation, ça repose non seulement sur des succès présents, des succès
passés, mais aussi sur une lucidité, puis une préparation à l'avenir. Et, comme
on planifie une retraite ou une succession, un chef doit savoir reconnaître le
moment de préparer la relève, pour assurer la continuité et la vitalité de ce
qu'il a bâti. J'invite donc le premier ministre à réfléchir sérieusement à ce
plan de relève.
C'est donc après une dure réflexion, qui
m'apparaît aujourd'hui plus cohérente et fidèle à mes convictions, de
poursuivre mon mandat comme députée indépendante. Ce choix va me permettre de
défendre avec liberté et authenticité les citoyens, les citoyennes de mon comté
de Rimouski, de ma région aussi, tout en restant fidèle à ce qui a toujours
guidé mon action politique, c'est-à-dire servir avec intégrité, proximité et
courage pour le développement régional du Québec.
En terminant, je demeure convaincue que la
CAQ, c'est une belle et grande équipe. Je suis aussi reconnaissante envers les
membres de cette équipe-là des réalisations qu'on a partagées ensemble. Mais je
ne peux pas, moi, m'éloigner davantage des valeurs qui sont les miennes, qui
font que les citoyennes et les citoyens de Rimouski m'ont élue, m'ont fait
confiance, et mon devoir, c'est d'être en cohérence avec moi-même, avec mon
rôle de députée, mais aussi avec ceux qui m'ont confié leurs voix. Merci.
Journaliste : Quand vous
dites «préparer la relève», vous pensez que M. Legault doit partir? C'est ça
que vous dites?
Mme Blanchette Vézina : Je
pense qu'il y a une grande réflexion qui doit être faite puis je l'invite à la
faire.
Journaliste : Il n'est plus
l'homme de la situation, selon vous?
Mme Blanchette Vézina : Je
l'invite à faire une réflexion. Pour moi, le lien de confiance, il est brisé.
Journaliste : Pour vous ou
pour d'autres collègues? Parce qu'on sent votre frustration d'avoir été écartée
du Conseil des ministres, on sent votre frustration du fait qu'on n'a pas
assez... on ne vous a pas aidée pour développer davantage de projets dans votre
région. Ça, c'est clairement nommé, c'est ce que vous avez dit au caucus. Mais
est-ce que vous avez été endossée par d'autres députés pour faire croire au
premier ministre que c'est peut-être le temps de céder sa place?
Mme Blanchette Vézina : J'invite
les collègues à faire cette réflexion-là. Pour moi, elle est faite. À ce
moment-ci, je suis... je serai seule indépendante.
Journaliste : À quel moment,
précisément, le lien de confiance a été brisé? À quel moment? Est-ce que c'est
quand vous avez rencontré François Legault? Quand est-ce que ça a cassé pour
vous?
Mme Blanchette Vézina : C'est
certain que le p.l. n° 97, on m'avait donné des
orientations claires, qui étaient d'être... de se rapprocher d'un environnement
d'affaires qui favorisait l'industrie forestière, ce qui est louable, parce que
c'est une activité économique importante pour les régions. C'est certain que,
dans le courant de l'été, on a eu à... et j'ai travaillé fort pour arriver à
concilier certains éléments, avec, ce qu'on me disait, le soutien du cabinet du
premier ministre et de l'équipe rapprochée de M. Legault. J'ai,
malheureusement, compris que ce n'étaient pas des orientations qui étaient...
qui étaient claires, suite à l'exclusion. Mais, au-delà de ça, la réflexion, la
réflexion, je la fais depuis plusieurs mois.
Journaliste : On vous a
sacrifiée, on vous a sacrifiée, sur le projet de loi, là, sur les forêts? Parce
que vous avez dit : J'ai défendu la position du premier ministre la
semaine passée, du cabinet du premier ministre. On vous écarte du cabinet, donc
on vous fait porter le chapeau pour avoir défendu les idées du cabinet. C'est
ce que vous dites?
Mme Blanchette Vézina : En
tout cas, ce que je peux vous dire, c'est qu'aujourd'hui on ne m'utilisera pas.
Journaliste : Avez-vous
l'impression... en fait, avez-vous de l'amertume par rapport, justement, au
projet de loi n° 97, et aussi, Stablex? C'est deux dossiers pour lesquels
on vous a demandé d'aller au batte, là, tu sais.
Mme Blanchette Vézina : Je
n'ai pas d'amertume puis je n'ai pas de colère. Je suis sereine avec la
décision que je prends aujourd'hui, je tiens à vous le dire. C'est quelque
chose qui m'habite depuis plusieurs mois, pour des raisons que je vous ai
nommées, là, qui sont hors du projet de loi n° 97, hors du remaniement
ministériel. C'est des valeurs profondes qui font qu'on s'implique en politique,
qu'on a envie d'aller... d'aller se battre, et, malheureusement, en ce moment,
je ne sens pas qu'il y a une vision claire pour le développement des régions.
Journaliste : ...
Mme Blanchette Vézina :
Pardon?
Journaliste
: Avant le
remaniement, avant le remaniement, avez-vous dit au premier ministre et à son
entourage que ça n'allait plus, là, qu'il y avait un problème?
Mme Blanchette Vézina : Dans
le projet de loi n° 97, vous voulez dire?
Journaliste : Peu importe.
Votre sentiment par rapport à ce qui se passe.
Mme Blanchette Vézina : Je
l'ai nommé... je l'ai nommé au premier ministre.
Journaliste : Ça a été quoi,
son... sa réponse, au moment où vous l'avez nommé, si vous pouvez préciser le
moment où ça s'est passé?
Mme Blanchette Vézina : Bien,
écoutez, c'est certain que moi, durant l'été, tout allait bien. J'ai été
surprise de voir que, finalement, ce n'était pas le cas. Tout allait bien dans
le sens où j'avais le support de l'équipe, de la garde rapprochée du premier
ministre et du premier ministre pour poursuivre le travail, bien que je
mentionnais qu'il y avait des choses qui devaient être travaillées, j'ai nommé,
à certaines reprises, qu'il y avait... Lorsqu'on s'implique en politique, il
faut avoir la foi, puis là, en ce moment, je ne l'ai plus envers M. Legault.
Journaliste
: La
semaine dernière, là, l'extrait que vous avez donné aux collègues régionaux,
là, l'entrevue que vous avez donnée, est-ce qu'après ça vous avez eu un appel
du bureau du premier ministre pour vous demander soit de vous excuser, soit de
vous rétracter? Est-ce qu'on est intervenu à la suite de votre déclaration de la
semaine dernière?
Mme Blanchette Vézina : On
m'a appelé, oui.
Journaliste : Pour vous dire
quoi?
Mme Blanchette Vézina : On se
demandait si j'allais sortir. J'ai dit que ce n'était pas le cas à ce
moment-là.
Journaliste : Tantôt, quand
vous l'avez annoncé, ça a été quoi, la réaction de vos anciens collègues et de
M. Legault quand vous avez fait l'annonce?
Mme Blanchette Vézina : J'ai
quitté rapidement. Je tenais à être franche envers mes collègues, je tenais à
être transparente avec eux également. Ils méritent de savoir pourquoi je m'en
vais, pourquoi je quitte, mais je suis parti avant de savoir leur réaction.
Journaliste : Qu'est-ce qui a
changé, Mme Blanchette-Vézina, entre la semaine passée, le moment où vous
vous adressiez aux médias locaux à Rimouski et aujourd'hui? Est-ce que vous
sentez que vous vous êtes fait pousser dans le dos par le bureau du premier
ministre pour prendre... quitter le...
Mme Blanchette Vézina : Non,
c'est moi qui ai réfléchi, j'ai réfléchi à mon avenir, aux priorités aussi qui
étaient présentées par le premier ministre. Mais c'est certain que, comme je le
mentionnais, si on veut poursuivre ce travail-là, ça prend des gens engagés. Et
moi, je n'ai pas... je ne sens pas la confiance... je n'ai pas de confiance
envers M. Legault en ce moment.
Journaliste : Dans votre
rencontre avec le premier ministre cet été, avez-vous dit que vous vouliez vous
représenter en 2026?
Mme Blanchette Vézina : C'est
encore mon intention, oui.
Journaliste : Vous voulez
vous représenter...
Mme Blanchette Vézina : Tout
à fait.
Journaliste
: ...comme
indépendante...
Mme Blanchette Vézina : Bien,
écoutez, je serai...
Journaliste
: ...ou
pour un autre parti?
Mme Blanchette Vézina : Non,
je n'ai pas été sollicitée. C'est... Pour moi, s'il y a un autre parti, ce sera
un parti qui représentera mes valeurs. Mais, pour l'instant, je n'ai pas
l'intention de me présenter pour un autre parti.
Journaliste : ...M. Legault
qui est de la CAQ. Est-ce que vous pourriez vous représenter sous la bannière
de la CAQ?
Mme Blanchette Vézina : Je
crois encore que la troisième voie puis la CAQ, elle a quelque chose à apporter
aux Québécois, particulièrement dans un contexte de guerre tarifaire, de
relations difficiles d'un point de vue économique avec notre principal
partenaire, les États-Unis. Donc, oui, la CAQ, c'est toujours un bon véhicule.
Journaliste
: La
cassure est avec le chef.
Mme Blanchette Vézina : Tout
à fait.
Journaliste
: Vous ne
croyez plus en François Legault.
Mme Blanchette Vézina : Je ne
vois pas de vision porteuse qui me permet de continuer de faire le travail au
sein de la Coalition avenir Québec avec M. Legault à sa tête.
Journaliste : Mais vous ne
fermez pas la porte à aller à un autre parti, à joindre un autre parti?
Mme Blanchette Vézina : Aujourd'hui,
ce n'est pas ce que je vous dire. Je vais être indépendante jusqu'à la fin de
mon mandat.
Journaliste : Mais vous le
connaissez bien, M. Legault, vous le connaissez bien. Pourquoi, d'après
vous, il s'accroche comme ça?
Mme Blanchette Vézina : Vous
pourrez lui poser la question.
Journaliste : Qu'est-ce qui a
changé chez M. Legault qui fait que, maintenant, vous ne voyez plus sa
vision porteuse que vous voyiez l'an passé?
Mme Blanchette Vézina : Ça
fait quelques mois, comme je vous dis, qu'on voit des difficultés. Pour moi,
c'est difficile les allers retours de ne pas avoir une vision claire. C'est ça
aujourd'hui qui est difficile pour moi.
Journaliste : Ça a été quoi,
la réaction de vos collègues quand vous avez lu ce message-là au caucus?
Mme Blanchette Vézina : J'ai
quitté avant de voir la réaction. Je ne voulais pas... je voulais leur
permettre de pouvoir discuter librement.
Journaliste : ...sur les
régions, vous dites qu'il n'y a pas de considération pour les régions. Comment
vous l'expliquez? Il n'y a pas de... de la part de la CAQ, là...
Mme Blanchette Vézina : Non,
mais je pense qu'il faut distinguer la CAQ. Il y a des députés qui portent la
voix des régions, là, je tiens à vous le dire.
Journaliste : ...M. Legault,
dans ce cas-là, il n'a pas de considération pour les régions? Comment vous
l'expliquez? Parce que vous avez quand même des députés partout à travers le
Québec.
Mme Blanchette Vézina : Je
pense que ça prend un leadership qui veut faire une priorité des régions puis
ce n'est pas ce qu'on a en ce moment.
Journaliste : Est-ce que le Bas-Saint-Laurent
est mal représenté en ce moment, même s'il reste une ministre?
Mme Blanchette Vézina : Non,
je trouve qu'Amélie Dionne fera... je suis convaincue qu'elle fera un excellent
travail.
Journaliste : M. Legault
va être responsable de l'Abitibi-Témiscamingue. Est-ce que, selon vous, c'est
un message qui est faux, essentiellement?
Mme Blanchette Vézina : Écoutez,
je pense qu'il y a des députés aussi de la Coalition avenir Québec qui auraient
pu être ministres, en Abitibi-Témiscamingue, en Outaouais également. C'est un
choix, hein, d'avoir cinq députés dans la région de la Capitale-Nationale, mais
ça démontre la considération qui peut être portée aux autres régions du Québec.
Journaliste
: Comment
vous expliquez ce choix-là?
Mme Blanchette Vézina : Je
vais laisser le premier ministre commenter sur ses décisions. C'est sa
prérogative.
Journaliste : Selon vous,
dans le caucus, combien pensent comme vous que ce serait le temps que
M. Legault réfléchisse?
Mme Blanchette Vézina : Je
n'ai pas cette réponse-là puis je vais laisser mes collègues commenter.
Journaliste : Est-ce qu'il y
en a d'autres?
Mme Blanchette Vézina : Je
vais laisser les collègues commenter.
Journaliste
: Est-ce
que vous souhaitez être une Chrystia Freeland?
Mme Blanchette Vézina : Je
souhaite être Maïté Blanchette Vézina, députée du Rimouski, en ce moment.
Journaliste : Mais vous
comprenez ce que je veux dire, c'est quand même elle qui a provoqué le départ
de M. Trudeau puis remplacé un chef, qui a fait gagner les libéraux.
Mme Blanchette Vézina : J'espère
que le reste de la réflexion va se faire, j'espère sincèrement.
Journaliste : ...la bougie
d'allumage.
Mme Blanchette Vézina : Pour
moi, j'ai atteint la limite de ce que je peux tolérer. J'espère sincèrement que
le premier ministre va faire cette réflexion.
Journaliste : Voyez-vous des
gens à l'intérieur du caucus qui pourraient prendre la place de
M. Legault?
Mme Blanchette Vézina : Je
vais laisser la Coalition avenir Québec et les membres décider sur leur chef.
Journaliste : Donc, est-ce
qu'il y a des gens qui sont prêts à prendre la place du chef?
Mme Blanchette Vézina : Je
vais laisser les membres de la Coalition avenir Québec décider qui sera leur
chef.
Journaliste : Est-ce que la
CAQ peut survivre à M. Legault?
Mme Blanchette Vézina : Je
suis convaincu qu'elle a sa place, la coalition, c'est une... On rappelle
l'importance que ça peut avoir de se fédérer ensemble pour l'avenir du Québec.
Et ça, moi, j'y crois. Peu importent les allégeances souverainistes, plus
libérales, je pense qu'on travaille tous et on a tous travaillé pour l'avenir
du Québec. Et, moi, l'avenir du Québec, je le vois dans les régions du Québec.
C'est ce que j'espère qu'on portera comme message aujourd'hui.
Journaliste : Votre ancien
collègue, M. Chassin, cette semaine, a déchiré sa carte de membre de la CAQ.
Est-ce que vous allez faire de même?
Mme Blanchette Vézina : Non.
Sauf si m'on exige de la déchirer.
Journaliste : Voyez-vous un
parallèle entre M. Chassin? Voyez-vous un parallèle avec M. Chassin et vous
aujourd'hui? Il y a un an, M. Chassin était ici en disant : Je ne crois
plus vraiment à la vision de la CAQ ou à que la CAQ promettait à l'époque.
Mme Blanchette Vézina : Bien,
je pense qu'il y a une réflexion qui doit être faite sur la vision, où on s'en
va. Puis c'est ce que j'invite les membres à faire aujourd'hui.
Journaliste : Bien, la vision
présentée par le premier ministre la semaine dernière, dont les priorités, les
quatre priorités, vous ne vous reconnaissez pas là-dedans? Vous pensez que
c'est quoi?
Mme Blanchette Vézina : Je
pense qu'il y a une place... entre les paroles et les actes, il y a une place
plus importante qui aurait pu être faite aux régions. Puis ce n'est pas le cas.
Le Modérateur : En anglais,
s'il vous plaît.
Journaliste
: Can you your reason why you're leaving the CAQ?
Mme Blanchette
Vézina : Yes. I will tell that in French. OK?
Just to make sure. Because it's really important for me to have the right
words, expression.
Pour moi, il est important
aujourd'hui de préciser que je ne me présenterai pas à la mairie de Rimouski,
dans un premier temps.
J'ai décidé de siéger comme députée
indépendante. Ce n'est pas une vengeance de ma part. C'est une réflexion qui
est faite depuis un certain temps déjà. C'est parce que je ne sens pas qu'on
représente bien les régions, que le premier ministre a un leadership qui permet
de bien représenter les régions. Et je ne peux plus continuer, dans ce
contexte, à défendre des positions qui viennent avoir un impact important sur
les services aux citoyens en région. Et c'est pour ça que je siège comme
indépendante.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
Mme Blanchette Vézina : Merci.
(Fin à 15 h 45)