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(Neuf heures dix-sept minutes)
Le Modérateur : Bonjour à
tous et bienvenue à ce point de presse du Parti québécois dans le contexte de
la rentrée parlementaire et du caucus présessionnel. Alors, prendra la parole
Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois. Il est accompagné des
députés et de la porte-parole nationale, Méganne Perry Mélançon.
M. St-Pierre Plamondon : Alors,
bonjour, tout le monde. Évidemment, bien content de vous retrouver. Début des
activités qui ont été légèrement retardées. Début d'une année qui sera
différente sur le plan politique parce que nous sommes bel et bien dans une
année électorale, et ça a beaucoup de conséquences.
Donc, de notre point de vue, on voit bien,
là, que le gouvernement de la CAQ va consacrer ses prochains mois à tenter de
rattraper des gaffes qu'elle a elle-même commises, rattraper des engagements
qu'elle n'a pas... des promesses non tenues qu'on va tenter de tenir à la
dernière minute avec des nouvelles personnes qui n'ont que quelques mois pour
se familiariser avec leurs nouveaux dossiers.
Devant ce constat-là, évidemment que nous,
notre réaction, d'abord et avant tout, c'est de se poser la question :
Comment est-ce qu'on peut bâtir la meilleure équipe, avoir la meilleure offre
politique en termes de qualité des gens et des propositions pour 2026? Et c'est
ça qui change cette année dans ce que vous allez voir en politique.
Notre but, c'est d'être réellement à la
hauteur des aspirations des Québécoises et des Québécois. Et ces
aspirations-là, elles sont plus que déçues en ce moment. On est conscients de
la pente qu'on a collectivement comme classe politique, mais on est conscients
également du potentiel qu'on a d'aller chercher du talent. Parce qu'on porte
une cause, on porte un idéal, et c'est là-dessus que vous allez nous voir
travailler le plus.
Évidemment, vous allez me poser la
question : Oui, mais quels sont les thèmes, là? On va devoir quand même
être à l'Assemblée nationale, faire notre travail. Les thèmes ne changent pas
vraiment, les deux plus importants, c'est... étant la défense du Québec, tant
vis-à-vis le fédéral que vis-à-vis l'affairisme, qui est... qui est typique de
la CAQ. Puis également, bien, le sujet qui s'impose, évidemment, c'est gérer
l'argent des Québécois avec rigueur, mettre fin au gaspillage éhonté dans
toutes les directions.
Donc, le message qu'on a pour la prochaine
année, c'est : L'État québécois va devoir recentrer ses activités,
recentrer sur ce qu'il y a de fondamental, soigner notre monde, s'occuper de
nos tout petits, s'occuper des aînés. Mais on voit bien qu'en termes de
contrôle bureaucratique, de mission complètement périphérique de l'État
l'argent coule à flots, pendant qu'on ne soigne pas notre monde correctement
puis qu'on ne s'occupe pas de nos aînés correctement. C'est là que ça ne marche
pas. Et ça se traduit de toutes sortes de manières, là. Ce n'est pas normal,
qu'on mette 8 milliards par année dans des subventions à des entreprises
inefficaces qui multiplient les échecs. Ce n'est pas normal que les structures
bureaucratiques explosent, qu'on augmente de près de 50 % le nombre de
cadres à travers des Santé Québec, des Infra Québec. Ce n'est pas le rôle de
l'État de faire 57 % de ses nouvelles embauches en personnel de bureau et
en personnel administratif pendant que la proportion de gens qui offrent
vraiment des services à la population n'augmente pas du tout au même rythme, là.
Donc, je vous parle, notamment, là, des enseignants, des infirmières.
Clairement, on ne met pas nos priorités au bon endroit. La bureaucratie a
grossi deux fois plus vite que la taille de la population en sept ans.
Et là, j'en passe, sur l'endroit où il y a
le plus de gaspillage. Parce que, des fois, en politique québécoise, on a
l'impression qu'Ottawa ce n'est pas chez nous. On a raison. Mais la moitié de
nos impôts s'en va quand même à Ottawa. C'est l'endroit où est-ce qu'il y a le
plus de gaspillage. Ce qu'on voit au Québec, ce n'est rien, à comparer à ce qui
se passe à Ottawa. 90 milliards de notre argent est envoyé à chaque année.
Posez-vous la question : En échange de quels services? Et vous réaliserez
que c'est probablement là qu'on peut faire le plus d'économies.
Donc, je profite de ce début de la saison
pour faire une première annonce en direction de 2026, qui va exactement ce
sens-là. Nous allons déposer un projet de loi pour une haute fonction publique
plus imputable, plus transparente et plus efficace.
Donc, c'est un engagement qui vise à avoir
un État qui est simplement plus responsable et transparent, à la lumière
notamment de ce qu'on apprend dans SAAQclic, mais de ce qu'on ne sait toujours
pas dans d'autres secteurs où ça a complètement dérapé.
Ce que vous allez voir dans ce projet de
loi là... on va travailler, au cours des prochains mois, là, avant de le
déposer, évidemment, mais les grands thèmes, le premier, c'est le constat que,
dans la quasi-totalité des cas d'incompétence et d'ingérence ou de dilapidation
des fonds publics, on a des hauts fonctionnaires qui commettent des erreurs
graves mais qui n'ont aucune conséquence. Ils sont simplement replacés dans un
autre poste. Personne ne leur pose de questions. Il ne se passe rien. L'absence
de conséquences, c'est ça, le plus gros problème au Québec. Pensez à la
commission Charbonneau. Pourquoi il n'y avait personne de responsable? Pourquoi
il y avait une impunité totale? Pourquoi il n'y avait pas de conséquences? On
veut qu'il y ait une imputabilité puis qu'on mette fin à ce tablettage facile
des gens qui ont une responsabilité. Concrètement, ça veut dire donc qu'on va
se pencher là-dessus dans le projet de loi.
On va également rendre plus fréquents les
exercices périodiques de reddition de comptes et d'évaluation de la fonction
publique et de ses organismes. Ça veut dire notamment ne pas octroyer des bonus
automatiquement à tout le monde sans évaluer réellement s'il y a du rendement
ou pas. Parce que c'est évident que cette... ça a lieu. C'est inacceptable.
On aura... On tentera de mettre en place
un mécanisme d'auditions en commission parlementaire pour un certain nombre
d'organismes importants de l'État, là, donc Hydro-Québec, Investissement
Québec, SAAQ, SAQ.
Et finalement, on va revoir aussi les
critères de nomination aux conseils d'administration et aux agences. Parce que
ce qui ressort très clairement, c'est qu'on fait des nominations comme cadeaux
et on se retrouve avec des gens qui n'ont absolument pas les compétences pour
être là. Ça a des conséquences graves qui se comptent en centaines de millions
d'argent qui a été durement gagné par les Québécoises et les Québécois.
On ne ferme pas la porte à d'autres
réformes. Je vous dis simplement que le Parti québécois va déposer ce projet de
loi. On se donne les prochains mois pour y travailler. J'ai nommé Pascal
Paradis en charge de cette mission-là parce que c'est notre nouveau
porte-parole en matière d'efficacité gouvernementale et pour le Conseil du
trésor également. Et on est ouverts, donc, venant du public, à toutes autres
suggestions d'amélioration. Ça peut être aussi des lanceurs d'alerte qui, sur
une base confidentielle, nous écrivent. Mais un gouvernement du Parti québécois
va réformer le problème d'imputabilité chez les hauts fonctionnaires. Et un
gouvernement du Parti québécois va veiller également à ce qu'il y ait une
responsabilité politique. Parce qu'en ce moment vous aurez noté, dans la
commission Gallant, personne au gouvernement n'était au courant de quoi que ce
soit. Et pourtant, les traces écrites, tous les témoignages suggèrent
l'inverse. Ce n'est pas normal. Et ce n'est pas trop demandé, il me semble,
qu'il y ait quelqu'un de responsable, qu'il y ait des conséquences. De sorte
que, les prochaines fois, on y réfléchisse un peu plus avant de dilapider les
fonds publics.
Le Modérateur : Nous allons
être prêts à prendre vos questions. Une question, une sous-question par
journaliste. Merci.
Journaliste : Bonjour, M.
St-Pierre Plamondon. François Carabin, Le Devoir. M. Legault veut imposer un
traitement choc à l'État québécois, a beaucoup parlé, dans les dernières
semaines, d'imputabilité justement de ces fonctionnaires. Qu'est-ce qui est
différent dans ce que vous proposez aujourd'hui?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est un peu difficile, M. Legault a dit beaucoup de choses dans les dernières
semaines. On sent la volonté de secouer une formation politique en déclin puis
assez stagnante. Donc, comme pour plusieurs choses avec la CAQ, on va attendre
de voir ce que... concrètement, il suggère. Ça ne nous empêche pas de
collaborer, là. C'est-à-dire que, si ce qui est proposé a du sens puis que
notre projet de loi contribue à cette réflexion-là, je veux dire, l'important,
c'est que ça avance.
Mais convenons que la CAQ va tenter de
solutionner un problème qu'elle a elle-même créé sur une période de sept ans en
augmentant la taille de la fonction publique et en se fermant les yeux puis en
se bouchant les oreilles, là. C'est de ça dont il est question. Donc, on n'en
voudra pas au Parti québécois de préparer nos propres affaires pour que, si
jamais les gens nous choisissent dans un an, nos réformes soient déjà prêtes,
notre réflexion est déjà finie, là.
Journaliste : On comprend que
vous ne voulez pas couper dans les services directs aux citoyens.
M. St-Pierre Plamondon : En
fait, on veut les bonifier en ramenant la taille de la bureaucratie à des
niveaux...
Journaliste : ...services de
garde.
M. St-Pierre Plamondon : Exact.
Journaliste : Où doit-on
couper à ce moment-là? Est-ce que c'est dans l'environnement? Est-ce que c'est
dans certains programmes économiques?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est-à-dire qu'il y a deux dimensions. La première, c'est que plus on a de
contrôle bureaucratique, peu importe c'est sur quel sujet, plus ça coûte cher.
Et les données sont claires, c'est-à-dire que le nombre de personnes qui font
du contrôle bureaucratique augmente beaucoup plus vite que le nombre de
personnes qui offrent des services. Première chose.
Deuxième chose, en effet, mais là on n'a
pas les moyens de l'État, ce sera un exercice qu'on s'engage à faire comme
gouvernement, ce sera de dire, en effet : Est-ce que c'est le rôle de
l'État d'avoir des programmes sur tout, toutes sortes de sujets, pendant qu'on
n'est pas capable de s'occuper de nos aînés, de nos tout-petits, puis de
soigner notre monde, là? Il y aura un arbitrage à faire sur le panier de
programmes de l'État tant que l'État faillit à la tâche sur l'essentiel.
Parce que, quand Alex Boissonneault
disait, souvent, en Arthabaska : Le contrat social est brisé, c'est que ce
qui se produit, c'est que l'essentiel n'est pas rempli. Puis l'État a le nez
dans plein d'autres affaires qui n'ont pas vraiment de rapport avec
l'essentiel, avec ce qui compte pour la population.
Donc, un gouvernement du Parti québécois
va vraiment se concentrer sur les services essentiels Santé, Éducation,
Services sociaux à des gens plus vulnérables. Et tant que ça, ce ne sera pas
amélioré, on va être beaucoup plus prudent sur des missions qui sont à côté...
Journaliste : Par exemple,
dans son discours, après le remaniement, M. Legault a beaucoup parlé
d'environnement, a dit qu'il fallait réviser certains programmes, peut-être en
couper certains. Est-ce que vous êtes dans la même logique?
M. St-Pierre Plamondon : On
n'est vraiment pas pour un relâchement des normes environnementales. Donc, un
gouvernement du Parti québécois veut des normes environnementales qui fassent
en sorte qu'on est dans un environnement sain. Ça, il n'y a pas de doute. Ça
n'empêche pas que, dans un ministère comme l'Environnement, la bureaucratie ou
les étapes peuvent être dysfonctionnelles. Et ça, ça n'a rien à voir avec les
normes. Donc, sur les normes, on va être intraitables, l'environnement est
important pour nous. Par contre, s'il y a des dysfonctions au niveau du
fonctionnement de la bureaucratie, c'est comme dans n'importe quel autre
ministère, évidemment qu'on peut l'étudier.
Journaliste : Bonjour à
tous-tes! Vous voyez où je veux en venir? Qu'est-ce que vous pensez, plus
sérieusement, donc, de la directive que le ministre Roberge a décidé d'imposer
à travers le réseau scolaire et les ministères, contre, donc, ce qu'on appelle
l'écriture inclusive, là? Est-ce que, selon vous, ça fait partie de leur... du
virage à droite de la CAQ, de leur espèce, de combat contre l'idéologie woke?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
ce n'est pas tant ça, c'est de s'assurer que, dans les écoles, ce qui est
enseigné a fait l'objet d'une réflexion ou d'un débat et qu'on demeure une
société démocratique. C'est un exemple, le concept d'écriture inclusive, qui
n'a fait l'objet d'aucun débat ni aucune étude sérieuse sur la nécessité de
changer la langue française. Puis on parle quand même, là, d'une modification
profonde de la langue française, sans aucun débat. Donc là, il y a un
gouvernement démocratiquement élu qui a parlé sur ce sujet-là. C'est la
prérogative d'un gouvernement, puis on est d'accord avec cette décision-là.
Journaliste : Donc, vous
partagez la position du ministre Roberge, en clair?
M. St-Pierre Plamondon : Oui.
Moi, ce que j'ai lu sur l'écriture inclusive, c'est qu'elle n'amenait
aucunement plus d'inclusion, mais elle amenait des complications, quand même,
une confusion puis des complications quand même sérieuses. Et ça s'est imposé
sans qu'il y ait absolument aucune réflexion.
Comme vous le savez, on est plus des
partisans d'une commission parlementaire, avant d'arriver à ces décisions-là,
on aime davantage écouter tout le monde avant. Il y a quelque chose, dans le
style caquiste, là, qui, en fonction du sondage, tout d'un coup, se met à
légiférer, puis ne consulte personne, là, donc il y a toujours un risque, mais,
sur le fond des choses, je vous ramène à ce que j'ai dit il y a un an et demi,
maintenant, je pense, sur ce sujet-là : Je trouve que ce sont des
changements qui avaient très, très peu de légitimité.
Journaliste : Comme vous
parlez des sondages, vous avez vu, dans le dernier sondage...
M. St-Pierre Plamondon : Vraiment,
vous êtes...
Journaliste : En forme, hein?
Donc, vous avez vu, dans le dernier sondage Léger, que la souveraineté, chez
les femmes... l'appui est moins fort, donc, chez les femmes que chez les
hommes, on est à peu près, tu sais, à un peu moins du tiers, à peu près, là, où
on se situait en 1995 puis par le passé. Est-ce que vous allez vous donner une
stratégie particulière pour essayer de marquer des points de ce côté-là? Est-ce
que c'est une inquiétude que vous avez quand vous voyez cette donnée-là?
M. St-Pierre Plamondon : On
prône l'indépendance du Québec parce que ça doit être fait. Donc, c'est une
question de devoir davantage que de marketing ou de stratégie. On pense qu'il
n'y a pas d'avenir linguistique et culturel puis qu'on perd beaucoup sur le
plan financier si on demeure dans le Canada. On n'a jamais fait de stratégie
segmentée à ce niveau-là. Rappelez-vous, il y a à peine deux ou trois ans, on
me posait exactement la même question, mais en me parlant des jeunes. On
disait : Les jeunes ne sont pas au rendez-vous pour l'indépendance.
Avez-vous une stratégie pour les jeunes? Êtes-vous inquiet? On a continué notre
travail sur le fond des choses, puis, tout d'un coup, on s'est rendu compte que
les jeunes appuyaient beaucoup plus l'indépendance, mais on s'expliquait... tu
sais, c'est un bond tellement soudain que, des fois, il n'y a peut-être pas de
lien entre une stratégie puis des changements. Donc, même chose, femmes,
hommes, régions, peu importe. Nous, on parle à tout le monde tout le temps et,
non, on n'a pas de stratégie spécifique là-dessus.
Journaliste
: Juste une
microprécision. Dans le fond, la mesure que vous nous présentez ce matin, là,
pour une fonction publique plus efficace, ça serait, autrement dit, le projet
de loi n° 1 d'un éventuel gouvernement du Parti
québécois.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
je ne sais pas s'il vient en premier, là, je ne m'engage pas à ce qu'il soit le
n° 1, mais, en effet, il va venir rapidement parce
que ce sera parmi les projets de loi déjà rédigés, déjà travaillés pour
lesquels on est fixé, là. Donc, oui, ça va arriver vite. Que ce soit le 1 ou le
4, ça, je ne peux pas vous dire, là.
Journaliste : Bonjour.
M. St-Pierre Plamondon : Ah!
bonjour.
Journaliste : Négociations
avec les médecins. M. Bouchard négocie pour les spécialistes. Là, il y a
les étudiants qui risquent de perdre un an, voire plus parce qu'ils ne seront
pas capables de graduer en raison des retards. Qui a raison dans tout ça,
M. St-Pierre Plamondon?
M. St-Pierre Plamondon : Qui
a raison? M. Arseneau, je pense que je vais vous laisser celle-là.
M. Arseneau : Bien, je pense
qu'il faut faire preuve de nuance. Qui a raison? Qui a tort? Nous, on déplore
les moyens de pression qui sont exercés par les médecins aujourd'hui parce que
ça va avoir des conséquences, évidemment, sur la formation des médecins. Donc,
nécessairement, si on impose un délai dans la formation des médecins, on va
payer pour et la population du Québec et la santé de la population du Québec va
écoper. C'est pour ça qu'on juge que ces moyens-là, il faut les cesser.
Cela dit, les moyens de pression des
médecins, actuellement, si j'ai bien compris, visent à convaincre le
gouvernement de ne pas légiférer, de ne pas modifier le mode de rémunération
des médecins. Moi, je pense que c'est une mauvaise cause. Le gouvernement a
toute la légitimité de légiférer, l'Assemblée nationale a la légitimité de
légiférer et nous allons nous pencher sur le projet de loi n° 106
s'il revient et on va certainement trouver toutes les failles et tenter
d'amender le projet de loi pour qu'il puisse être acceptable et donner des
résultats en matière de santé. Mais on ne peut pas dire : On va faire des
moyens de pression pour empêcher le gouvernement de faire son travail et l'Assemblée
nationale de faire son travail, c'est de légiférer. Donc, c'est précipité, ces
moyens-là.
Cela dit, le gouvernement, évidemment, il
contribue à mettre de l'huile sur le feu en ayant un langage extrêmement
belliqueux, celui de dire : Venez négocier à la table, mais j'ai aussi le
bâton pour vous mettre à votre place et vous forcer à vous imposer des
indicateurs de performance, et puis, essentiellement, de conclure la
négociation, la négociation par la loi. Ça n'a aucun bon sens. La stratégie
gouvernementale, elle ne mène nulle part. Ils ont perdu les quatre derniers
mois en disant : On va peut-être avoir une prorogation, on va peut-être
avoir un remaniement ministériel. Pendant ce temps-là, il ne se passait rien
aux tables de négociation. Est-ce qu'on peut reprocher ça au gouvernement?
Absolument. Qu'on se mette au travail puis qu'on règle. Le gouvernement
préfère, je dirais, promouvoir une bataille contre les médecins plutôt qu'un
règlement pour la population, puis c'est ça qu'on lui reproche à l'heure actuelle.
Journaliste : Youri Chassin
va tenir un point de presse tout à l'heure avec Éric Duhaime. Est-ce que
M. Duhaime a réussi à entrer à l'Assemblée nationale? Qu'est-ce que ça
peut annoncer, selon vous?
M. St-Pierre Plamondon : Ça
n'annonce rien de spécial, dans le sens où, dans une société où tout le monde a
une liberté d'expression, M. Duhaime avait déjà la liberté de dire ce
qu'il veut. On l'a vu dans Arthabaska. Malheureusement, souvent, il ne s'en
sert pas de manière très, très appropriée selon sa liberté d'expression. Je lui
reproche, et je l'ai fait à plusieurs reprises, son manque de rigueur et
d'honnêteté intellectuelle. C'est beaucoup de faussetés, beaucoup de
déclarations qui sont non seulement erronées, là, mais qui ne rehaussent pas du
tout le niveau du débat au Québec. Malgré tout ce que je viens de vous dire là
demeure que toute personne a le droit de s'exprimer, et puis M. Duhaime — d'ailleurs,
j'avais pris cette position-là dès l'élection 2022, là — il a le
droit d'avoir un micro à l'Assemblée nationale, moi, je ne vois pas de
problème. Tout ce que je lui demande, étant donné que c'est la maison du peuple
puis que c'est une institution importante, c'est de mettre un peu, là... de
mettre un peu le frein sur les déclarations mensongères à répétition puis de
relever un peu le niveau de son discours étant donné qu'il est dans une
institution importante, la maison du peuple des Québécois. S'il peut faire ça,
ce serait apprécié.
Journaliste : Bonjour,
M. St-Pierre Plamondon. Je ne sais pas si vous avez lu la sortie, ce matin,
du grand patron du groupe Dynamite, Andrew Lutfy, notamment en matière de
politique d'immigration, que ça vient mettre des bâtons dans les roues, entre
autres, de l'environnement d'affaires, des PME, mais aussi des entreprises en
bourse, vraisemblablement. Qu'est-ce que vous avez pensé de sa sortie, de ses
propos?
Mme Gentilcore : Mais,
écoutez, dans un contexte où le chômage est en pleine augmentation, je pense
qu'on est autour de 7 %, là, chez les jeunes, venir menacer de quitter la
nation qui nous a permis de réussir, ça tient du caprice dans le contexte.
Absolument. Donc, très clairement, c'est ça que j'ai pensé, cette sortie-là.
Une voix : ...
Mme Gentilcore : Oui, c'est
ça, surtout la lumière de ce qui se passe chez nos voisins du Sud. Donc, je
pense qu'on ne peut pas se permettre... un gouvernement ne peut pas se
permettre de gouverner sous la menace. On ne peut pas se permettre ça, en ce
moment.
Journaliste : Mais là, il y a
la menace, mais il y a quand même le fond de son propos aussi, là, c'est-à-dire
qu'il y a des politiques en matière d'immigration, on veut réduire...
Mme Gentilcore : On peut
débattre de certains sujets.
Journaliste : Même chose pour
la chambre de commerce, la Fédération des chambres de commerce, l'UMQ, le
Conseil du patronat, ils ont fait front commun récemment pour... Ottawa aussi,
concernant les restrictions en immigration temporaire. Est-ce que ces
orientations-là sont en train de nuire, en ce moment, aux PME et aux
entreprises du Québec?
Mme Gentilcore : On peut
toujours débattre, on peut toujours émettre son opinion, mais là où ça ne tient
pas la route, c'est de venir menacer de quitter la nation où on a tellement
bien réussi. C'est là où on est en désaccord avec cette sortie-là.
Donc, sur le fond, évidemment, mais avec
le contexte avec les États-Unis, notre chef vient de le dire, c'est
complètement un caprice, en ce moment, de venir nous dire qu'on menace de quitter.
Il l'a dit lui-même : son entreprise a du succès.
Donc, oui, on a rencontré tellement
d'entreprises avec Pascal Paradis, ils nous font part de ces craintes-là qu'ils
ont. Mais de venir menacer le gouvernement de quitter, ce n'est pas la façon
d'agir, là, pour débattre de la question.
Journaliste : Ma deuxième
question est en lien avec ce que Québec solidaire a découvert hier concernant
le projet de loi ou l'éventuel projet de loi pour moderniser le modèle syndical
au Québec. Donc, la notion d'opting out qui est considérée en ce moment par le
gouvernement. Est-ce que... parce que ça a déjà été réformé, notamment en
Alberta, je pense, en 2020, là, au niveau du modèle syndical. Est-ce que c'est
une option qui est envisageable pour le Québec au niveau des cotisations
syndicales?
M. St-Pierre Plamondon : Je
vous dirais qu'il y a des utilisations des cotisations syndicales que je juge
aberrantes. Je vous donne l'exemple de la FAE qui, avec des cotisations
syndicales, financent la contestation de la loi n° 21, un geste qui est
non seulement déloyal envers l'Assemblée nationale puis notre démocratie, mais
qui est complètement en dehors de la mission d'un syndicat.
Maintenant, une fois qu'on voit qu'il y a
ces dérives-là, est-ce que c'est de jouer dans la cotisation syndicale ou
plutôt de se poser la question qu'est-ce qui arrive de la démocratie syndicale?
Parce qu'en principe, les membres, s'ils voient une utilisation inacceptable de
leur cotisation, ils ont toujours le droit de voter puis de changer les gens
qui dirigent. Et donc je ne suis pas sûr de la conclusion, on va l'étudier, là,
mais je ne suis pas sûr que c'est en essayant de dicter comment les cotisations
sont utilisées ou comment elles peuvent être prélevées, notamment en raison
aussi de considérations juridiques, là, assez connues, là, la formule Rand.
Donc, les tribunaux vont avoir une participation là-dedans.
Je m'intéresse, moi, à la démocratie
syndicale, c'est à dire est-ce que ce n'est pas là-dessus qu'il faut
réfléchir ensemble avec les syndicats pour que la confiance soit élevée puis
que ces sommes-là soient utilisées de manière cohérente. Donc, la question...
évidemment, on va étudier, là, la question, mais...
Journaliste : Ça ouvre la
porte à la contestation, c'est ce que vous dites un peu.
M. St-Pierre Plamondon : Ah,
c'est une dimension évidente, comme plusieurs autres dossiers, là, il y a un
aspect juridique. Je ne sais pas s'il a été considéré avec sérieux du côté de
la CAQ, mais c'est sûr qu'il y a des questions juridiques qui, tout de suite,
vont rebondir dans ce dossier-là.
Journaliste : Merci.
Journaliste : Bonjour à tous.
Pour revenir sur le projet de loi, juste une précision, là, au fond, vous
voulez le déposer cette session-ci, là, le projet de loi sur l'efficacité
gouvernementale?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
mais je ne m'y engage pas, là. Donc, il y a toutes sortes de facteurs, mais
c'est sûr que ça va être déposé bien avant le rendez-vous électoral de 2026.
Journaliste : C'est un peu
ça, ma question. Est-ce que vous avez déjà discuté avec d'autres partis
politiques pour avoir leur collaboration, considérant que la CAQ... dans ces
mêmes thèmes-là, également?
M. St-Pierre Plamondon : Le
plus souvent, c'est en bâtissant le projet de loi qu'on voit le gouvernement
piger dans ce matériel-là. Souvenez-vous, la loi n° 96 dont la CAQ s'est
vantée et vantée. En fait, c'est que le Parti québécois prônait ça depuis deux,
trois ans à l'époque...
M.
Bérubé
: ...
M. St-Pierre Plamondon :
Pardon?
M.
Bérubé
: ...
M. St-Pierre Plamondon : On
avait notre propre plan, donc... D'habitude, ce n'est pas tant qu'il y a une
négociation que lorsqu'on publie, le gouvernement va piger dans ce qu'on a
publié, puis ensuite tente de se l'approprier.
Journaliste
: ...c'est
ce que vous souhaitez que la CAQ peut-être dépose son propre projet de loi qui va
dans le même sens que le vôtre?
M. St-Pierre Plamondon :
On est très ouverts à ça dans le sens que nous, une fois qu'on pense que
quelque chose doit être fait, que ce soit le gouvernement actuel ou nous, dans
un an, qui le faisons, l'important, c'est que ça se fasse. Donc, les choses
qu'on peut faire avancer dans la prochaine année ne seront pas nombreuses parce
que c'est un gouvernement qui est épuisé et dépassé par la situation. Mais si
on peut faire avancer quelque chose dans l'intervalle, c'est du travail de
moins pour le gouvernement qui va suivre. Et si c'est nous qui sommes choisis
par les Québécois, bien, c'est à l'avantage de tout le monde, y compris du
Parti québécois.
Journaliste
: J'ai été
surpris quand vous avez parlé de vos thèmes. Il n'y a pas eu la question de
l'immigration. Pourtant, on en parle encore beaucoup. J'aimerais vous entendre
sur les déclarations de Mme... par rapport à comment elle voit le changement de
discours sur l'immigration.
M. St-Pierre Plamondon :
Bien, écoutez, le fait est, et c'est une question de fait, que le Parti
québécois parle de politiques publiques, de capacité d'accueil avec des
documents volumineux, 97 pages avec toutes les études au... de se
comprendre. On parle beaucoup aussi de l'ingérence fédérale parce que c'est du
sabotage par le fédéral d'un modèle qui fonctionnait. Ce sont tous des sujets
légitimes et ce sont tous des sujets qu'on a portés de manière très responsable
en ne blâmant personne d'autre que le fédéral et l'aveuglement volontaire de la
CAQ aussi. Dans quel cas il faut juste s'assurer d'être factuel et de ne pas...
de conserver une rigueur aussi, là. Parce que si on parle de capacité
d'accueil, bien, le concept c'est bel et bien la capacité d'accueil. Ce n'est
pas la même chose que la volonté d'accueil. Et il faut demeurer connecté avec
la réalité parce que, des fois, si on critique mais sur la base d'un ressenti,
mais que ce n'est pas rattaché à la réalité, bien là, ça devient un peu
difficile de trouver comment on devrait en débattre ou réfléchir
intelligemment.
Donc, on est ouverts, nous, aux
commentaires. On est ouverts à toute réflexion sur le fait de s'assurer que ça
se déroule bien comme débat. Et vous avez vu dans une vidéo récente, je fais
l'argument qu'on tente de dire aux Québécois issus de l'immigration qu'eux, ils
veulent toujours plus d'immigration et toujours une désorganisation plus grande
puis que les... les autres Québécois, eux, ne pensent pas comme ça, alors que
c'est évident qu'on a, tous, le même intérêt à avoir un modèle durable. Donc,
qui divise qui là-dedans? Posez-vous la question, là. Est-ce que c'est le Parti
québécois qui dit : On est tous unis là-dedans dans la recherche d'un
modèle durable? Ou est-ce que ce n'est pas plutôt que je ne parle pas de... ici,
là, mais le discours pro-immigration vient toujours avec des accusations puis
des procès d'intention, j'en ai parlé à plusieurs reprises, qui ne collent pas
avec la réalité?
Donc, moi, tant qu'on n'est pas dans
l'étalement de vertus puis les procès d'intention, puis qu'on est connecté à la
réalité, on est ouverts aux commentaires. On va mener ce débat-là dans le
respect puis avec intelligence, avec sens des responsabilités. S'il y a quelque
chose qu'on peut améliorer, on est à l'écoute, mais il faut que ce soit ancré
dans le réel, et dans les faits, et pas simplement dans le ressenti parce que
ça devient très compliqué après de mener le débat. Je ne veux pas qu'on
contourne le débat par peur de choquer ou de créer un inconfort alors que ce
débat-là doit absolument avoir lieu dans l'intérêt de tous les Québécois, y
compris les Québécois issus de l'immigration. Merci.
Journaliste
: Bonjour.
M. St-Pierre Plamondon :
Bonjour.
Journaliste
:
Concernant le problème d'imputabilité que vous nommez dans la fonction
publique, dans des dossiers comme SAAQclic, le cas où vous déplorez qu'il n'y
ait aucune conséquence, est-ce que c'est des congédiements au fond que vous
voulez qui sont nécessaires selon vous?
M. St-Pierre Plamondon :
Bien, dans n'importe quel milieu de travail, c'est ça la conséquence. C'est
comme une convention inexplicable, comme quoi on peut dilapider des centaines
de millions de dollars puis il n'y aura jamais de conséquence. Mais s'il n'y a
pas de conséquence, il n'y a pas d'imputabilité. Est-ce qu'on peut se
surprendre que le problème revient de manière récurrente tout le temps? Il est
là, le problème, et il est là, le problème sur le plan politique aussi. Parce
que, que ce soit la commission Gomery puis la commission Charbonneau, puis vous
vous souviendrez que j'étais un peu sur mes gardes par rapport à la commission
Gallant, je le suis toujours, on épargne toujours la responsabilité du
politique. Ce n'est jamais la faute de personne. Mais tant que ce ne sera pas
la faute de personne puis qu'il n'y aura pas de conséquence nulle part, vous
avez la garantie que ça va revenir comme problème. Et il est là, le problème de
la société québécoise. On est trop tolérants par rapport à l'inacceptable.
Dilapider des centaines de millions de dollars, c'est inacceptable. Ça vient
avec la responsabilité et des conséquences. Tant qu'on n'aura pas la
responsabilité et des conséquences, le problème va revenir. Puis notre estime
de soi comme société va être atteinte parce qu'on se dit qu'on n'est pas
capable. Ça va changer. Le Parti québécois va faire ce projet de loi là et on
va espérer que ça change cette culture-là.
Journaliste
: Puis
avez-vous parlé avec Mme Blanchette Vézina dans les derniers jours? Puis est-ce
que vous partagez ses constats sur la représentation des régions au
gouvernement?
M. Bérubé : C'est ma voisine
de comté. Je ne la connaissais pas comme ça. Elle a dit beaucoup de choses,
elle a dit qu'à peu près toutes les sorties qu'on a faites pour le
Bas-Saint-Laurent, les régions, finalement, on avait raison. Un peu comme
quelqu'un qui nous décrit les coulisses, elle nous dit : Quand vous
demandiez ça, on savait qu'on ne pouvait pas le faire, mais on ne le disait
pas. Elle l'a fait pour un ensemble de dossiers : l'autoroute 20, le
retour du train en Gaspésie, etc. Donc, nous apprécions sa... son honnêteté et
sa candeur, et on l'invite à continuer de nous raconter pourquoi ce
gouvernement n'est pas... n'est pas celui envers lequel on devrait avoir une
confiance.
Ceci étant dit, quand elle nous a dit tout
ça, elle indique qu'elle veut toujours se présenter pour la CAQ. Mais, une fois
qu'elle a dit tout ça, il n'y a plus personne qui va voter pour la CAQ dans les
régions. C'était antérieur à ses déclarations, donc.
En ce qui nous concerne dans Rimouski, je
vais le dire très clairement pour ne pas qu'il n'y ait aucune spéculation, nous
avons déjà plusieurs candidatures potentielles qui ont approché l'exécutif
local, qui ont été rencontrées. Nous aurons notre propre candidature et nous
sommes déterminés à remporter cette élection dans Rimouski si les citoyens nous
accordent leur confiance, comme ils l'ont fait souvent dans le passé.
Donc, on n'a pas d'échanges avec elle.
Moi, j'en aurai comme voisine de circonscription pour certains dossiers, mais
je comprends qu'on est maintenant... c'est maintenant plus facile pour elle de
parler avec nous qu'avec son gouvernement, qui ne veut plus lui parler.
Journaliste : Mais vous lui
avez parlé ou pas dans les derniers jours?
M. Bérubé : Bien oui, après.
Je voulais en savoir plus. Vous me connaissez.
Journaliste
: Merci.
Le Modérateur
: On va
prendre une dernière en français.
Journaliste : Quelque chose à
ajouter, M. St-Pierre Plamondon, là-dessus? Non?
M. St-Pierre Plamondon : Non.
Des voix : ...
Journaliste : Sur
l'efficacité gouvernementale, M. Legault a parlé de 2 000 ETC qu'il
aimerait couper. C'était 5 000 à une certaine époque. Est-ce que vous avez
une cible, vous, de votre côté pour améliorer l'efficacité? Est-ce qu'il y a
des chiffres qui peuvent être utilisés comme cible?
M. St-Pierre Plamondon : Ça
manquerait tellement de rigueur. C'est ça, le problème avec la CAQ : Vous
allez voir un médecin en 20 minutes, vous allez... on va couper 5 000 fonctionnaires,
on va... C'était tout de l'arbitraire, pas sérieux, comme le troisième lien,
là, ça ne tient à rien, il n'y a pas de feuille, il n'y a pas de... Ça
manquerait vraiment de rigueur de se fixer aléatoirement des cibles de jobs à
couper. Ce n'est pas ça, l'idée ici, c'est de réduire les contrôles bureaucratiques
qui empêchent les gens de faire leur travail. Les témoignages sont en santé, en
éducation, en services sociaux, le temps passé à remplir de la paperasse
gouvernementale au lieu de faire ce pour quoi on a été embauché a explosé.
Donc, les coûts de contrôle ont explosé, puis, pendant ce temps-là, on n'est
plus capable de financer les services importants à la population.
Donc, c'est ce qu'on va faire, on va
recentrer sur l'essentiel. Et ça veut dire d'élaguer de la... des couches de
bureaucratie et de contrôle, qui, en passant, servaient pas mal à protéger le
gouvernement. Là, il va falloir accepter qu'on fait confiance au monde, puis
qu'on les laisse travailler, puis qu'on arrête de protéger le gouvernement.
Évidemment, en responsabilisant puis en décentralisant, ça peut mener à une
coche mal taillée à un endroit puis... mais il va falloir vivre avec... mais
financer correctement les missions fondamentales de l'État, ce qui n'est pas le
cas en ce moment.
Journaliste : Et, sur votre
projet de loi, est-ce qu'il y a la possibilité d'y aller... là ça peut sembler
assez radical, mais d'une liste noire pour s'assurer que ces hauts
fonctionnaires là ne se retrouvent pas, justement, dans un autre ministère?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
écoutez, le projet de loi n'est pas rédigé. Donc, si votre proposition, c'est
une «blacklist» de la fonction publique, on peut l'étudier. L'idée ici, c'est
que... Voici comment fonctionne la grande majorité des milieux de
travail : Vous dilapidez des centaines de millions de dollars? On vous met
dehors, on vous fout à la porte pour incompétence grossière. Pour une raison
qu'on ne s'explique pas, la tradition semble être de juste déplacer la personne
dans un autre poste bien payé en lui disant : Fais-toi-z-en pas, tout est
beau. Ça ne marche pas parce qu'à ce moment-là, vu qu'il n'y a pas de
conséquence, quel est l'incitatif à ne plus commettre ce genre d'erreur là?
Donc, on veut juste simplement que ces postes-là, très bien rémunérés,
fonctionnent comme la grande majorité des milieux de travail, on exige de la
compétence. Puis, s'il y a de l'incompétence, avec des conséquences graves,
bien, il y a une conséquence. C'est tout.
Journaliste
: Merci.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais.
Journaliste :
Just for my colleague from CTV. There's
a bill already that Mr. Legault wants to do to reduce the size of the State.
How different your bill will be compared to what Mr. Legault wants to do? And
can you tell us about the responsibility of civil servants… the part that will
be about the civil servants?
M. St-Pierre
Plamondon : Well, you'll remember that
François Legault wanted to cut thousands of jobs in the public service without
being able to explain how, why. There was just no planning, it's just political
marketing, and that's what we're afraid of. I mean, if it's a well done bill,
we'll collaborate, but the idea here is just... it's not just to cut jobs
without any meaning to it, the idea is that we want a bill that pertains to the
responsibility of high-level
public servants who, right now, when they make mistakes that will cost hundreds
of millions to taxpayers, have no consequences whatsoever, they are just placed
in a similar job, a well paid job, and there's just no incentive to be careful at
all, and it's not normal in the same way that the nominations on boards should
be more structured so that we actually get people who know what they're talking
about. And so, we need to learn something from the Gallant Commission, and we
will be working on it in advance for the event, the possible event, that Quebeckers give us a mandate in one year. It
needs to change. All of this is not normal when you compare with any other
workplace where, of course, if you're incompetent and you've wasted hundreds of
millions, you're going to lose your job.
Journaliste
: And, I'd like to have your take on the decision from
Mr. Roberge today to put a stop on the inclusive language in French.
M. St-Pierre
Plamondon : It was never demonstrated that the
inclusive language has any inclusivity, has a consequence, has any purpose.
It's a major change because you don't change like this the French language
without any debate, it was kind of imposed. And I think the Government is democratically elected and
they have the right to say : This is not useful and it creates more
complications than it has benefits.
Journaliste
: ...
M. St-Pierre
Plamondon : So, we're in agreement, yes.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
M. St-Pierre
Plamondon : Thank you. Merci.
(Fin à 9 h 52)