Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Onze heures une minute)
Mme Ghazal : Alors, bonjour, tout
le monde. J'ai senti, tout à l'heure, en parlant avec des journalistes dans le corridor
qu'il y en a qui s'ennuyaient beaucoup de nous puis avaient hâte qu'on
revienne, même si on était déjà venus à quelques reprises pendant les
deux semaines de prorogation de François Legault.
Évidemment, aujourd'hui, on est le
30 septembre. Vous voyez, je porte le chandail orange, c'est pour
souligner la journée nationale de la vérité et réconciliation. D'ailleurs, il y
aura un point de presse de mes collègues, Manon, Haroun, et une organisation
autochtone aujourd'hui. Vous êtes évidemment tous et toutes invités à y aller.
François Legault nous a dit en fin de
semaine qu'il veut se battre. Quand il a dit ça, je me suis demandé : Il
veut se battre pour qui? Clairement, il se bat pour son siège, il se bat pour
son parti à la déroute.
Moi et avec tous les collègues de Québec
solidaire, les députés de Québec solidaire, c'est pour la classe moyenne et le
vrai monde que je me bats.
Je me suis aussi demandé : Il se bat
contre qui? On l'a vu, il a déclaré la guerre aux syndicats, et on sait que
cette guerre-là qu'il a déclarée aux syndicats, bien, ça ne va pas faire en
sorte que les travailleurs et travailleuses, des pères de famille, des mères de
famille, vont avoir de meilleurs salaires ou vont avoir de meilleures
conditions de travail. Quand François Legault fait la guerre aussi aux
médecins, il s'attaque aux patients, et non pas pour les patients, pour qu'ils
aient de meilleurs soins.
Nous, à Québec solidaire, on se bat contre
les vrais coupables, des vraies crises qui existent au Québec, contre les
spéculateurs immobiliers, les... des gens qui sont sans foi ni loi, qui
profitent de la crise du logement pour se faire de l'argent sur le dos des gens
qui ont de la misère à se loger. Je le vois. Je le rencontre partout. Dans mon
comté, rien que la semaine passée, j'étais avec des locataires qui étaient
victimes de Corey Shapiro, qui avait toutes sortes de stratagèmes pour
inviter... pour s'assurer que les locataires quittent. Et c'est vraiment
dégueulasse. Et, évidemment, ces gens-là, les Shapiro, les Zavriyev de ce
monde, ils n'ont pas peur parce que le gouvernement de François Legault les
laisse aller comme ils veulent.
Cet après-midi, François Legault va nous
faire un discours. Même si je n'ai pas beaucoup d'attentes, pour vous dire la
vérité, pour François Legault, j'aimerais quand même que, dans son discours, il
donne un peu d'espoir, un peu d'espoir aux jeunes, les jeunes qui se sentent
aujourd'hui abandonnés, je le sens.
J'étais en fin de semaine dans une marche
pour le climat et la justice sociale, et il y avait des gens qui sont venus me
voir, des jeunes, des jeunes parents aussi, qui me disaient : On est
découragés. Les mines étaient basses. C'était difficile. On était quelques
centaines de personnes. Et ils marchaient juste pour se faire du bien.
On le voit avec les jeunes. Il y a un taux
de chômage extrêmement élevé de 15 %. Ils se sentent impuissants face à la
crise climatique. Leurs conditions de vie vont être encore moins bonnes que
celles de leurs parents. Pour eux, avoir une maison, c'est rendu un rêve
inaccessible. On le voit partout autour de nous.
Donc, j'invite François Legault de donner
un peu d'espoir aux jeunes, aujourd'hui, et de leur parler.
Journaliste : Je vais
reprendre vos propos Mme Ghazal. Est-ce que... Vous avez un an pour retrouver
votre étoile polaire. Est-ce que vous allez y arriver?
Mme Ghazal : Oui. Je suis sur
le chemin et de cette... de ce parcours-là pour la retrouver. Moi, je l'ai dit
quand je suis devenue cheffe parlementaire, que la priorité, c'est que Québec
solidaire, on soit le parti des travailleurs et travailleuses. Et vous savez
quoi? Nous sommes les seuls, dans ce Parlement, aujourd'hui, à être ceux qui
défendons les travailleurs et travailleuses. Quand on regarde ce que le
gouvernement fait, la guerre qu'il mène aux syndicats, quand on voit le Parti
libéral qui est le parti des patrons, quand on voit le Parti québécois qui dit
que ce que François Legault est en train de faire... de charcuter, une vraie
boucherie, dans les services publics et dans les services de l'État, oui, nous
sommes les seuls à défendre les travailleurs travailleuses. Et c'est notre
étoile polaire.
Journaliste : Il y a
désaffection des Québécois, là. Vous êtes au plus bas dans les sondages, là,
même les conservateurs sont en avant de vous, là.
Mme Ghazal : Quand on parle
aux gens, moi, je parle... Je suis très, très présente sur le terrain. Je parle
à toutes sortes de monde, pas uniquement à nos membres, je parle aussi à nos
membres, et ce qu'ils nous disent, c'est... Et d'ailleurs, dans la marche, il y
avait quelqu'un qui me l'a dit. Il m'a dit : On aimerait ça que Québec
solidaire soit encore plus haut. Parce que vous êtes les seuls à porter notre
voix, vous êtes les seuls à parler de la crise climatique, à parler des vraies
crises et non pas à inventer des crises imaginaires avec des prières de rue
puis des signes religieux chez les enfants. Vous êtes les seuls à le faire. Et
moi, je dois le reconnaître, c'est vrai que ce que les gens ont beaucoup
entendu parler de Québec Solidaire, c'étaient des conflits, et tout ça est
derrière nous. Tout ça est terminé. On regarde vers l'avant pour porter... pour
être ce porte-voix pour les gens qui, aujourd'hui, sont découragés par l'état
du monde.
Journaliste : Concernant le
logement, tout à l'heure, là, vous parliez de M. Shapiro, tout ça, là, les gens
qui spéculent dans... immobilier. OK, mais, M. Legault, s'il devait agir dans
ce dossier-là, quelle politique publique qu'il devrait mettre en œuvre pour
lutter contre les Shapiro de ce monde?
Mme Ghazal : On a fait une
liste de propositions, puis on va continuer à en faire. La dernière en date qu'on
a faite, c'est des mesures même qui ne coûtent pas cher. On essaie d'être très
créatifs et imaginatifs pour donner des mesures au gouvernement pour qu'il les
mette en place. Puis, additionnées les unes à côté des autres, ça pourrait
donner des résultats.
Premièrement, il devrait avoir y un
préjugé défavorable envers les locataires. Moi, il n'y a pas une seule fois que
j'ai posé une question au premier ministre François Legault sur...
Journaliste : ...
Mme Ghazal : Envers les
locataires. Oui. François Legault a un préjugé défavorable.
Journaliste : ...OK. Oui.
Mme Ghazal : François Legault
a un préjugé défavorable envers les locataires. Je l'ai senti. Il n'y a pas une
seule fois où je n'ai pas posé de questions sur les logements, qu'il ne me
parlait que, tout de suite, des propriétaires en mettant tout le monde dans le
même panier. Nous, on veut qu'il s'attaque aux spéculateurs immobiliers qui
font ce qu'ils veulent.
La semaine passée... je vous donne un
exemple, ça a été sorti par votre collègue Véronique Prince, qui est de... Il y
a pleins de logements vacants, moi, j'en ai dans mon comté, il y en a un peu
partout qui sont laissés à l'abandon par des spéculateurs immobiliers qui
préfèrent qu'ils se dégradent plutôt que de loger du monde, pour se faire
encore de la grosse argent. Et, au même moment, juste à côté, il y a des gens
qui dorment dans la rue. Donc, la crise du logement amène à la crise de
l'itinérance, qui est une crise humanitaire qu'on vit.
Nous, ce qu'on demande, c'est de forcer,
de taxer ces logements vacants pour avoir un incitatif financier, pour que ces
logements-là n'arrêtent pas de dépérir alors qu'il y a des gens qui sont dans
la rue.
Ça, c'est une mesure. Il va y en avoir
d'autres. On a parlé des contrôles des loyers. Andrés Fontecilla a déposé un
projet de loi pour que l'augmentation du TAL soit au niveau de l'inflation. Des
mesures, là, il y en a plein, il y en a plein. Construire plus vite. Il nous
parle de bureaucratie, il veut couper partout. Le PHAQ, ce n'est pas le
programme pour avoir des logements abordables et logements sociaux, ce n'est
pas le programme le plus efficace qui existe. La bureaucratie est kafkaïenne.
Et c'est pour ça que les logements ne sortent pas. Il n'y a pas de volonté.
C'est lui qui donne le la, c'est le premier ministre François Legault, il n'a
pas de volonté pour agir pour régler la crise du logement. C'est clair, net et
précis. Il n'en a pas parlé une seule seconde. Et, quand on lui parle de
logement, il nous parle des gros propriétaires.
Journaliste : Est-ce que vous
demandez sa démission au premier ministre?
Mme Ghazal : Non. Ce n'est
pas ça que je suis en train de demander. Moi, je ne le demande pas. Cela dit,
j'ai entendu... peut-être pas demander la démission, mais j'ai entendu des gens
dans son propre parti qui lui demandent de réfléchir à son avenir. Il y a aussi
des gens, comme Maïtée Blanchette Vézina, qui lui demandent de réfléchir à son
avenir. Mais, moi, ce que je lui demande, c'est d'arrêter de s'occuper de
lui-même, d'arrêter de s'occuper à sauver son siège, d'arrêter de s'occuper de
sauver la CAQ puis de s'occuper des Québécois et Québécoises qui souffrent du
coût de la vie, qui souffrent de la crise du logement, qui souffrent de la
crise de l'itinérance.
Journaliste : ...% d'appuis
dans la population, là. Le gouvernement de la CAQ a-t-il la légitimité pour
mettre en œuvre ou mener ce que vous appelez la guerre contre les syndicats,
par exemple, ou contre des mesures environnementales, là? On a vu le report du
règlement sur l'achat obligatoire de véhicules qui ne sont pas à essence à
partir de 2035, ça a été repoussé. Il n'en a pas parlé en campagne électorale,
de ces mesures-là, la guerre contre les médecins, qui a un impact sur les
patients. Vous dites : Est-ce qu'il a la légitimité d'aller de l'avant
avec des telles mesures?
Mme Ghazal : Je vais ajouter
d'autres choses dont il n'y a pas eu un seul débat là-dessus, c'est le fait de
financer avec de l'argent public des entreprises pour avoir des armes létales
qui tuent du monde. Je comprends qu'il y a des guerres dans le monde. On n'est
pas obligés au Québec de participer à ça. C'est ce que Mme Fréchette nous a
dit. Ça, quand est-ce qu'il y a eu un débat là-dessus au Québec? Est-ce que les
Québécois sont d'accord avec ça?
Donc, vous avez raison de poser la
question. François Legault, tout d'un coup, après sept ans de pouvoir, décide
de faire concurrence au Parti conservateur et au Parti québécois en allant de
plus en plus dans des mesures à droite, alors qu'il n'y a pas eu de débat
public.
Nous, ce qu'on lui demande, c'est qu'il
fasse ces débats-là, ce débat public, puis qu'il soit connecté avec la
population. Maintenant, notre système, la façon qu'il est fait, c'est qu'on est
élus pour quatre ans, donc il faut accepter ça. Mais il faudrait quand même,
quand même qu'il soit à l'écoute des gens. C'est... Ce n'est pas juste sur les
réseaux sociaux, là, où c'est : Dehors, la CAQ! C'est partout. La tension,
là, la lassitude des Québécois est palpable. Ils n'en peuvent plus de la CAQ.
Journaliste : ...la question,
je vais vous la reposer. Parce que je pense à M. Poilievre à Ottawa qui a
répété à maintes reprises que Justin Trudeau devait démissionner, il était dans
l'opposition officielle à Ottawa. M. Legault est parmi... dans les sondages,
est le pire Premier ministre dans l'idée des Québécois, notamment au Canada.
Est-ce qu'il faut se questionner? Est-ce que François Legault, comme vous, en
tant que parti d'opposition, doit démissionner?
Mme Ghazal : Oui. Bien, c'est
vrai que notre démocratie, une des... c'est le moins pire des systèmes. On ne
veut pas être dans une dictature. Dans les démocraties, les gens se sentent
impuissants. Ils votent une fois, quand ils votent, parce que, des fois, ils
n'y croient pas, puis après ça, ils disent : Quand les élus font ce qu'ils
veulent... Moi, par exemple, si je décidais de faire n'importe quoi, eux, ils
ont voté pour Québec solidaire, puis j'ai décidé de changer de parti, que Dieu
nous en préserve, ce n'est pas ça que je suis en train de vous annoncer, si je
décide de faire ça, bien, les Québécois, ils ont... les gens dans mon comté,
ils n'ont aucune prise. Ils n'ont aucune prise.
C'est vrai qu'il va falloir qu'on ait une
réflexion là-dessus, sur... Par exemple, dans certains États ou ailleurs dans
le monde, il y a le processus de destitution. Moi, je pense qu'on devrait, pour
notre démocratie, où est-ce qu'on est rendus, avec le mode de scrutin malade
qu'on a, qui fait que ça ne représente pas la volonté de la population, avoir
une réplique de réflexion là-dessus, quand on voit l'état de la démocratie dans
le monde. Donc, c'est des réflexions qu'on doit avoir pour donner le pouvoir au
peuple. En ce moment, ils ont l'impression que les gens, ils décident, ils
votent une fois aux quatre ans, puis après ça, bien, ils ne sont plus écoutés.
Et, après ça, le gouvernement fait ce qu'il veut, et ils n'ont aucune prise.
Donc, c'est des discussions qu'on devrait avoir. Moi, c'est des réflexions que
je fais beaucoup, beaucoup.
Journaliste : Quand vous
regardez le programme de la CAQ, là, avec les quatre champs d'action, le
programme à ce moment-ci, là, est-ce que vous vous sentez, Québec solidaire,
complètement à l'opposé? Est-ce que vous êtes l'opposant en ce moment...
Mme Ghazal : Bien,
c'est-à-dire que François Legault nous dit : Je veux qu'il y ait moins de
bureaucratie puis plus d'efficacité de l'État. Je veux dire, on est tous
d'accord avec la tarte aux pommes. Qui se réveille le matin en disant :
Moi, je veux que l'État, ça aille très, très mal puis qu'il y ait une
inefficacité atroce pour faire mal aux Québécois? Il n'y a personne qui
réfléchit comme ça. Mais, c'est lui, de par ses décisions, en ajoutant des
agences par-dessus agence, avec des «top guns» avec des salaires d'un demi-million
et plus, Santé Québec, Agence Transports Québec. Tout ça, là, ils sont où les
services dans la population? Il est où le transport en commun efficace pour la
population? C'est où les soins de santé pour les gens? L'inefficacité a été
créée...
Journaliste : ...
Mme Ghazal : ...l'inefficacité...
je vais juste venir, l'inefficacité a été créée par François Legault. Et ce
qu'il est en train de faire en ce moment, où est-ce qu'il est en train d'opérer
une vraie boucherie, un massacre à la tronçonneuse de notre fonction publique, ça
va augmenter l'inefficacité de l'État. C'est ça que ça va faire.
Ça fait qu'on est d'accord avec l'objectif
qu'on veut plus d'efficacité. Mais lui, il va exactement dans le
contraire : tout ce qu'il veut, c'est faire les gros bras comme Rocky puis
montrer que lui, il l'a, l'affaire, puis flasher devant tout le monde :
Regardez ce que je fais vivre aux médecins que les gens n'aiment pas, regardez
ce que je fais vivre aux syndicats, que les gens n'aiment pas, regardez ce que
je suis en train de faire. Ce n'est pas ça qu'on a besoin au Québec.
Journaliste : ...salaires,
les médecins à 700 000 $, c'est trop pour Québec solidaire?
Mme Ghazal : Nous, à Québec
solidaire, on est, depuis notre fondation, pour qu'on aille à terme vers un
salariat des médecins. Maintenant, je sais que c'est gros, dire ça. Puis ça ne
se fera pas juste comme une lettre à la poste. Mais ce qu'on ne ferait pas, ce
que le gouvernement a décidé de faire, François Legault, c'est de faire un
projet de loi qui est un instrument de négociation publique, ni plus ni moins,
puis de nous le dire : Allez-y, on va travailler là-dessus. Et ça a mis
les médecins en colère.
Ce qu'on a besoin, là... Les médecins, ils
ont leur lobby. François Legault, c'est lui, le premier ministre. Il a le
pouvoir décisionnel. Nous sommes le lobby des patients. Moi, quand je vous
parle ici pour le système de santé, je ne vais pas parler ni du gouvernement ni
des médecins. Je veux parler des patients.
Journaliste : ...à
700 000 $ ou 500 000 $ ou 400 000 $, vous avez
parlé du demi-million tantôt, les médecins gagnent plus que ça par année, là,
pour Québec solidaire, c'est trop, là?
Mme Ghazal : Mais ce n'est
pas une question... Là, je vous parlais des «top guns». Je ne parlais pas des
médecins.
Journaliste : ...les médecins
gagnent plus que les «top guns».
Mme Ghazal : Mais quand je
disais leur salaire, je ne parlais pas de leur... le chiffre du... le salaire
seulement. Je disais : Est-ce qu'on a besoin, pour plus d'efficacité de
l'État, de plus de «top guns»? La réponse, c'est non. François Legault,
qu'est-ce qu'il a fait? Il a ajouté des «top guns» qui ne donnent aucun
service. Pour les médecins, est-ce que c'est justifié? Moi, je ne vais pas
faire le calcul avec vous. Nous, ce qu'on dit, ce qui est important avec les
médecins, c'est qu'il y ait... qu'on aille vers le salariat des médecins, puis
s'assurer qu'il y ait plus de services à la population. C'est ça qui est
important. Puis la stratégie de François...
Journaliste : ...
Mme Ghazal : Je ne veux
pas... Je ne veux pas juger. Est-ce que... Peut-être que dans certains cas,
oui, peut-être, dans certains cas, non. Ce n'est pas à la pièce, comme ça, de
façon populiste que je vais en parler. Contrairement à ce que François Legault,
il dit. Lui, il dit : Les gens trouvent que c'est vrai qu'ils gagnent
très, très, très cher puis ils gagnent très, très bien leur vie.
Maintenant, moi, ce qui est important pour
moi, c'est est-ce qu'on en a pour notre argent, est-ce que la population a des
services. Et, la réponse en ce moment, c'est non. La cause, ce n'est pas
juste... S'il baisse les salaires puis que tous les médecins quittent, on ne
sera pas plus avancés. C'est à lui de s'asseoir à la table. Là, je suis
contente. Je suis soulagée que les médecins omnipraticiens lui ont laissé
quelques jours, pour leurs moyens de pression, pour qu'il y ait une
négociation, une médiation. Donc, nous, ce qu'on lui demande, c'est... On va
voir, là, ça va être quoi, les projets de loi qui vont être au feuilleton. Le
106, on ne voudrait pas le voir là. Parce que c'est un outil de négociation.
Qu'il négocie puis qu'il arrive avec une entente.
Journaliste : ...du Parti
québécois, la question référendaire dans la prochaine année, là, risque de
prendre beaucoup plus de place. Vous êtes indépendantiste. Quelle place Québec
solidaire pourrait prendre dans le débat?
Mme Ghazal : Oui. Très
importante, parce qu'on est un parti indépendantiste convaincu. Et nous, nous
avons aussi une stratégie d'accession à l'indépendance pour mettre toutes les
chances de notre côté pour arriver avec un référendum gagnant. Je parlais tout
à l'heure de la démocratie, je parlais...
Journaliste : ...accompagner,
par exemple, le parti, comme PQ, dans cette avenue-là?
Mme Ghazal : Bien, nous, on a
une proposition qui est d'avoir une assemblée constituante. Il faut donner la parole
au peuple. Ce n'est pas juste avec une question référendaire, qui est
importante, mais il faut aussi qu'il participe à la réflexion c'est quoi, un
pays. Parce que, si on dit aux gens : On veut un pays, puis ça va être
exactement la même chose que maintenant, avec moins d'État, avec moins de
services, etc., ça ne donne pas confiance.
Moi, je vote oui n'importe quand parce que
je veux qu'on soit un pays. Ce n'est pas la... Ce n'est pas le cas de 50 %
plus un de la population québécoise, donc ça, il faut en prendre acte. Et nous,
on a une proposition, une stratégie gagnante qui est que la population soit
partie prenante du processus, avec une assemblée du peuple citoyenne qui écrit
la constitution. On n'en veut pas, de la constitution province de Simon
Jolin-Barrette écrite dans son bureau.
Le Modérateur : Puis après on
passe en anglais.
Journaliste : ...la stratégie
référendaire du Parti québécois soit trop risquée. Lucien Bouchard a déjà dit
que M. St-Pierre Plamondon devrait réfléchir avant de lancer une démarche
référendaire. Vous venez de dire, là, qu'on est loin du 50 % plus un en ce
moment. Est-ce que c'est risqué, la stratégie du Parti québécois?
Mme Ghazal : Moi, je suis
cheffe parlementaire de Québec solidaire, je ne suis pas conseillère
stratégique de Paul St-Pierre Plamondon, donc je vais le laisser, lui, décider
de sa stratégie. Moi, mon avis, c'est celui que je viens de vous donner. C'est
une stratégie...
Journaliste : ...plus de
chances, présentement... tu sais, sur le plan des statistiques, que ce soit le
Parti québécois, qu'il fasse un référendum?
Mme Ghazal : Bien, on
l'invite à nous écouter. On n'est pas les seuls à défendre aussi cette idée-là.
Les OUI Québec... Il y a d'autres organisations et d'autres gens qui
réfléchissent à la constitution, qui trouvent que, oui, on a besoin que le
peuple soit partie prenante. Donc, j'espère qu'il va l'entendre. Nous, c'est ça
qu'on va dépendre.
Journaliste : ...pour
l'avenir du Québec de s'exposer à une défaite référendaire. Est-ce que vous
êtes d'accord avec M. Legault?
Mme Ghazal : Moi, je veux que
le Québec devienne un pays. Et je vais, personnellement, et avec Québec
solidaire, comme parti indépendantiste qui n'a jamais tergiversé à aucune
campagne électorale à est-ce qu'on fait un référendum ou non... Nous, ça a
toujours été clair. Il y a un référendum dans notre... dans toutes nos
plateformes électorales, et ça va être le cas aussi en 2026, et il va y avoir
une assemblée constituante. C'est même dans notre cadre financier, tout le
temps.
Journaliste : ...est-ce
qu'ils font partie de l'assemblée constituante?
Mme Ghazal : En 1995, le camp
du Oui, il y a eu des négociations, il y a eu des discussions. Il y avait Mario
Dumont et Françoise David. Un an plus tard, si jamais il y a un référendum, on
ne le sait pas. On ne sait pas qui va remporter l'élection d'octobre 2026, on
ne sait pas s'il va y avoir un référendum. Avec les «si», on peut partir très
loin et faire de la politique fiction. Moi, je vis dans la vraie vie. Et moi,
c'est sûr et certain que je travaille pour le Québec pays, pour qu'on qu'on ait
une majorité québécoise, et, pour y arriver, la seule chose que j'ajouterai,
pour y arriver, c'est qu'il faut additionner et non pas exclure. Si on veut
arriver à 50 % plus un puis que le seul sujet qu'on met de l'avant, c'est
que l'immigration, ça menace notre identité, notre culture et que, quand on
parle des écoles québécoises, la seule chose dont on parle, c'est les enfants
qui font du prosélytisme actif dans les écoles alors qu'ils ont 10 ans,
ça, je pense que ça ne nous mène pas vers un référendum gagnant.
Journaliste : Vous parlez
beaucoup du parti des travailleurs, le syndicat, du climat, là, qui s'installe
pour l'automne. Avez-vous l'impression que la rue... que les citoyens vont
manifester? Vous attendez-vous à une certaine... disons, à un certain climat
d'opposition comme on a vu, par exemple? Ça commence, là, on commence...
Mme Ghazal : Oui. Exact, ça
commence. Je vous ai parlé aussi de la marche du climat. C'est sûr qu'on a déjà
été plus nombreux, mais il y a quand même un sentiment, moi, pour moi, j'ai
trouvé, il y avait de l'espoir, où est-ce que plus on met de côté les consensus
qu'on a eus sur l'environnement, les consensus sur les droits des travailleurs
et travailleuses, on ne peut pas devenir comme les États-Unis, là... où il y a
cette solidarité qui fait partie des valeurs québécoises, plus on met ça de
côté... Je sens qu'il va y avoir un sentiment qui va se raviver dans la population
québécoise pour protéger des acquis puis des consensus qu'on a eus au Québec.
On a une société pacifiste. Ça fait partie des valeurs québécoises. Et je suis
convaincue, et je le vois, qu'il y a beaucoup de Québécois qui défendent ces
valeurs-là, et nous, on va être les seuls à les porter à l'Assemblée nationale.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste :
Have you evaluated the Premier's new
priorities going into this session and his strategy?
Mme Ghazal :
He is not on the right priorities. The
priorities for the Quebeckers are the cost of living, which is very, very high,
it's the housing crisis. These are the real priorities. And, unfortunately,
François Legault is not on point on these priorities. And what he's putting in
place, this war with the doctors, the war with the workers, this is a bad... a
bad thing that he's doing. So, we will fight against these priorities. And, we
will be focus on the cost of living and the housing prices. We'll continue, Québec
solidaire, to propose solutions for people.
Le Modérateur
:
Merci.
Mme Ghazal : Merci beaucoup.
(Fin à 11 h 22)