Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures quarante et une minutes)
Mme Dufour : Bonjour. Alors,
malheureusement on a vu, encore une fois, que, pour le premier ministre, bien, l'habitation,
c'est relégué aux oubliettes. Il n'y a eu aucune mention dans le discours d'ouverture
concernant le logement. Mais ce n'est pas étonnant, ce n'est pas étonnant parce
que ce gouvernement a passé son premier mandat à nier l'existence et son
inaction a contribué à empirer la crise. C'est sous, et là je voudrais faire un
bilan de l'habitation, c'est sous le bilan de la CAQ, que les taux d'inoccupation
ont chuté partout au Québec. Ça a créé une pression sur les loyers, sans
précédent, qui ont augmenté comme jamais. C'est sous le leadership de la CAQ
que l'itinérance a augmenté de façon spectaculaire partout au Québec. Le manque
de logements abordables, c'est maintenant la première raison de l'itinérance. C'est
aussi sous le leadership de la CAQ que l'accès à la propriété a reculé pour la
première fois en 50 ans. D'ailleurs, le tiers des nouveaux propriétaires
ont maintenant besoin d'argent de leurs parents pour pouvoir acheter.
Et rien pour aider, on a constaté que le
coût de construction augmente, les coûts de construction augmentent deux fois
plus vite au Québec que partout ailleurs au Canada, et ça, c'est sans compter
la pénurie de main-d'oeuvre. Il manque déjà 11 000 travailleurs dans
le domaine de la construction, mais on prévoit que 25 % des travailleurs
existants vont prendre leur retraite d'ici 10 ans. Ce n'est sûrement pas
en formant les gens à rénover leur sous-sol qu'on va régler la pénurie de main-d'oeuvre
dans ce domaine. Et on peut parler aussi des dizaines de milliers de logements
qui sont bloqués faute d'infrastructures en eau et d'égout.
Bref, le gouvernement a nié la crise trop
longtemps. Il l'a retardée. On a perdu du temps. Il faut maintenant des
solutions. Il faut que le logement redevienne une priorité pour ce
gouvernement. Merci.
Mme Cadet : Merci, Virginie.
Dans les autres grands oubliés de ce discours inaugural, l'éducation, François
Legault nous avait indiqué que son grand retour en politique était pour
parachever son œuvre en matière d'éducation. Il nous avait promis que l'éducation
était la priorité de ses priorités. Mais, dans ce discours inaugural, depuis le
remaniement ministériel, où est passée l'éducation? On s'entend, là, on a un
réseau qui vit des soubresauts, on a un réseau qui vient de subir sa pire
rentrée scolaire des 15 dernières années. Ça va mal en éducation. Tous les
acteurs le disent, tous les acteurs s'accordent sur les raisons pour lesquelles
c'est extrêmement difficile en éducation, notamment les compressions. Et
aujourd'hui, François Legault nous prétend qu'il n'a pas besoin de parler d'éducation,
que ce n'est plus une priorité pour lui. Moi, je suis déçue, et je pense que...
Sonia LeBel doit être déçue. Je pense que François Legault aussi... il doit se
décevoir lui-même. Le François Legault de 2025 doit décevoir le François
Legault de 2014, manifestement. Mais je me dis que Sonia LeBel, elle doit être
très, très, très déçue, parce que, moi, je le suis, les acteurs du réseau le
sont.
La Modératrice
: On
peut passer aux questions.
Journaliste
: Concernant
l'éducation, est-ce que le vouvoiement entre profs est une solution au civisme
dans les écoles?
Mme Cadet : Mais, écoutez, la
question du vouvoiement, je viens de vous parler d'éducation, donc, je viens de
vous parler de tout ce qui ne fonctionne pas dans le réseau.
Journaliste
:
...priorité.
Mme Cadet : Bien, c'est sûr,
mais, manifestement, que ce n'est pas une priorité, parce qu'en ce moment,
donc, on a un réseau, donc, qui vient de subir des compressions. on a des profs
qui quittent, on a d'autres types de professionnels aussi qui quittent, donc on
a un enjeu de rétention dans le secteur de l'éducation. On a des
infrastructures qui tombent, on a 99 projets qui sont mis sur pause. Et
là, en ce moment, donc, depuis la dernière session, donc, le gouvernement de la
CAQ nous dit : Nous, regardez, là, les grands problèmes en éducation, ah!
le vouvoiement, c'est ça qui va régler tout ce qui ne fonctionne pas dans le
réseau d'éducation. Ce n'est pas vrai.
Maintenant, au niveau, donc, du
vouvoiement... ce que je comprends, c'est qu'il y a des écoles qui veulent le
mettre en place. Les directions d'école, là, moi, ce qu'elles me disent, c'est
qu'elles souhaitent être des leaders pédagogiques, que le gouvernement leur met
tellement de pression puis fait tellement de microgestion qu'elles ne sont pas
en mesure d'exercer leur rôle de leaders pédagogiques. Donc, si pour certaines
institutions, là, pour certaines équipes-école, c'est ce qui fonctionne, mais
moi, je ne commencerai pas à m'ingérer dans les choix qui sont faits par
certaines écoles.
Journaliste : Avez-vous plus
confiance en Sonia LeBel que Bernard Drainville en éducation?
Mme Cadet : Je vous dirais
qu'on laisse la chance au coureur. C'est sûr que comme nouvelle ministre, donc
elle arrive. Donc, on n'est pas là avec une brique et un fanal, en
disant : Voyons, donc, c'est... les dés sont pipés d'avance. Donc, c'est
sûr que, bon, elle arrive, on va laisser la chance au coureur, mais c'est
certain qu'en bout de ligne c'est toute la responsabilité du gouvernement qui
est engagée en éducation. Mme LeBel, elle était au Conseil du trésor auparavant.
Les cibles d'ETC, là, ces conditions-là, on s'entend qu'on ne les voyait pas
juste dans le réseau d'éducation, on les voyait partout, là. Partout, on nous
disait : Mais voilà, on a des plafonds d'embauche.
Donc, la confiance, elle avait été brisée entre
Bernard Drainville et le réseau d'éducation, puis je ne suis pas la seule à le
dire, les... bon, en fait, bon nombre de groupes, puis vous les avez
questionnés vous-même, certains sont sortis de par eux-mêmes, puis ils l'on dit
qu'ils n'avaient plus confiance en Bernard Drainville. Donc, je pense qu'eux
sont de bonne foi, ils veulent que ça fonctionne en éducation. Moi, je veux que
ça fonctionne en éducation. Donc, on est là, la main, elle est tendue à Sonia
LeBel, c'est à elle de ne pas nous décevoir.
Journaliste : ...
Mme Cadet : Pardon?
Journaliste
: Pourquoi
vous dites qu'elle serait déçue, dans ce cas-là? Elle vient d'arriver.
Mme Cadet : Mais elle serait
déçue parce que le premier ministre ne parle pas d'éducation dans ses
priorités. Donc, elle, elle arrive donc dans un dossier qui, normalement, là,
devait être la raison numéro un, là, du retour en politique de François
Legault. Donc, moi, je me dis, si je suis ministre, moi, j'ai envie d'être
soutenue par mon premier ministre. Si je veux effectuer des réformes dans un
réseau, si je veux arriver puis de m'assurer donc de pouvoir être une
interlocutrice de confiance, justement, avec les acteurs du réseau, bien, il
faut être soutenu, il faut être soutenu par le premier ministre. Puis quand
dans son discours de 45 minutes, puis quand depuis le remaniement
ministériel, le premier ministre élude complètement le dossier de l'éducation,
mais moi, comme ministre, je me dis : c'est peut-être moins intéressant
d'entamer mon mandat avec peut-être moins de soutien de la part du
gouvernement.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous comprenez de l'annonce d'hier? Le gouvernement a plastronné qu'il allait
enlever les plafonds, mais on comprend que c'est conditionnel et puis qu'il va
y avoir d'autres paramètres. Est-ce que... Parce que c'était loin d'être clair,
là...
Mme Cadet : Exactement. Vous
avez raison, c'était loin d'être clair. Moi, je veux plus de réponses.
Journaliste : Mais je veux
dire... Non, mais je ne suis pas tout seul à ne pas avoir compris ou...
Mme Cadet : Non, vous n'êtes
pas tout seul. Vous n'êtes pas tout seul à ne pas avoir compris.
Journaliste : Mais je vous
demanderais qu'est-ce que vous avez compris de ça puis...
Mme Cadet : Mais, je vous
dirais, la question, c'est : Qu'est-ce que les gens du réseau ont compris?
Parce qu'eux aussi se la posent. Moi, j'ai parlé avec certains interlocuteurs
hier, puis les gens nous disent : Mais d'abord on l'a appris à travers les
médias, donc, nous, on n'a pas été contactés. Donc, moi, ce que je comprends,
c'est que Mme LeBel, elle a voulu mettre le couvert sur la marmite alors qu'il
y avait... on avait déjà mis le couvercle sur une autre marmite avec ce
soi-disant réinvestissement de 540 millions cet été. Et là elle s'est
dit : OK. Bien, on va regarder ça. Là, elle est en réflexion, mais le
temps, il presse, là. Donc...
Journaliste
: Est-ce
que vous trouvez, vous, que c'est un désaveu des gestes de son prédécesseur?
Mme Cadet : Bien, moi, je
pense que c'est un désaveu. Bien sûr que c'est un désaveu du geste de son
prédécesseur. C'est certain. Les compressions de 570 millions ont
tellement déstabilisé le réseau que Bernard Drainville s'est dit au milieu de
l'été : OK, OK, c'est correct, là, on va remettre à la va-vite, donc, ce
soi-disant réinvestissement. Puis je le dis toujours, parce qu'en ce moment là,
en date d'aujourd'hui, le réseau, il ne les a pas, les sommes. Ils doivent
attendre les redditions de compte du 30 octobre avant de savoir si,
peut-être, ils vont avoir leurs 540 millions. Donc...
Journaliste
: Sur un
autre sujet. Qu'est-ce que vous pensez du fait que le premier ministre a
qualifié votre chef d'homme invisible?
Mme Cadet : Bien, je pense que
c'était irrespectueux de la part du premier ministre. On le sait,
M. Rodriguez, donc, se remet, donc, d'une opération en ce moment. Puis il
est excessivement sur le terrain. Donc, pas en ce moment parce qu'il est en
rémission, mais il a très, très, très hâte de pouvoir suivre les ordres de son
médecin puis de retourner sur le terrain. Mais depuis son élection comme chef,
Pablo, donc, il a fait plusieurs régions du Québec. Il est aussi sur le
téléphone. Il est partout, puis il est visible. Puis inquiétez-vous pas, vous
allez nous voir.
Journaliste : C'est le début
des consultations sur l'immigration, le plan en immigration du gouvernement,
est-ce que, selon le Parti libéral, c'est pipé d'avance tout ça?
Mme Cadet : Mais, écoutez,
est-ce qu'il y a une personne au Québec qui croit l'un des scénarios de
François Legault en matière d'immigration? Ce n'est pas sa première
planification pluriannuelle de l'immigration depuis qu'il est premier ministre
du Québec. Puis est-ce qu'aujourd'hui les taux d'immigration que nous avons
sont représentatifs de ce qui avait été énoncé précédemment par le
gouvernement? Donc, il a beau nous arriver avec trois scénarios distincts, là,
le gouvernement n'est pas crédible en matière d'immigration, il ne l'a jamais
été, de... soit depuis, donc, sa première campagne électorale de 2018, où,
manifestement, déjà là, François Legault démontrait qu'il ne connaissait rien à
l'immigration. Et là, depuis, on voit bien que ce qui se passe, là, en
immigration, là, n'est pas... n'est aucunement représentatif des planifications
précédentes. Donc, aujourd'hui, on arrive avec ces trois scénarios-là.
Qu'est-ce qui nous dit que c'est ce qui va arriver en matière d'immigration? Il
n'est pas crédible, comme gouvernement, puis ça fait sept ans qu'il brise ses
promesses.
Journaliste : Vous, en
matière d'immigrants temporaires, vous êtes un peu là où la Fédération des
chambres de commerce est, et tout ça, là, de voir ça à la hausse. Avez-vous un
chiffre?
Mme Cadet : Bien, on n'en a
pas nécessairement. En fait, ce n'est pas une question de chiffre, là. C'est
sûr qu'en matière d'immigration temporaire, d'abord, nous, on avait demandé à
ce que l'immigration temporaire fasse partie de la planification pluriannuelle
de l'immigration. Notre collègue, donc, Monsef Derraji, avait déjà déposé un
projet de loi là-dessus. Notre collègue, André Morin, avait proposé le bureau
intégré de la planification. Donc, nous, ça fait longtemps, ont été les
premiers, en fait, à lever le drapeau rouge et à dire : Il faut qu'on
puisse parler d'immigration temporaire au Québec.
Maintenant, donc, à cet égard, au niveau,
donc, des chambres de commerce, donc, sur le plan des PME, bien, c'est sûr que
le gouvernement doit écouter les PME qui ont... et elles ont été, donc,
extrêmement vocales à cet égard au cours des dernières années, en nous
disant : Bien, soyez au moins cohérents avec vous-mêmes. Vous ne pouvez
pas avoir levé, vous-mêmes, là, comme gouvernement du Québec, donc, certains
plafonds d'immigration temporaire pour, aujourd'hui, donc, revenir, donc, sur
vos décisions. Donc, vous comprenez que, quand on parle, donc, de
déstabilisation puis de manque de planification, c'est dans tous les dossiers
que ça se passe, puis c'est également le cas en matière d'immigration.
Parce que, là, donc, les PME se
disent : Bien, il n'y en a pas, de planification de la part du
gouvernement. Là, le gouvernement, donc, nous a permis de pouvoir accueillir
des travailleurs temporaires et là veut nous empêcher de renouveler ces
permis-là. Donc, c'est un casse-tête pour tout le monde, y compris pour les
PME.
Journaliste : Mais le taux de
chômage a quand même augmenté, là. Il y a plusieurs mécanismes qui doivent...
qui sont déclenchés lorsque le taux de chômage dépasse un certain seuil. On ne
peut pas recourir à une main-d'œuvre étrangère temporaire lorsqu'il y a une...
Mme Cadet : Ce que je dis,
c'est que le gouvernement... Là, vous nous parlez, donc, des chiffres du taux
de chômage, mais le gouvernement est revenu sur ses propres décisions. Le
gouvernement s'est désavoué lui-même, nonobstant les chiffres du taux de
chômage. Le gouvernement, là, la CAQ, en fait, là, ce qu'elle nous a montré,
c'est qu'elle n'est pas capable de planifier en matière d'immigration. Puis
c'est ce qui touche, donc, les entreprises, qui se disent : Bien,
regardez, nous, on va faire avec les règles du gouvernement. Nous, on va... on
a des représentations, c'est certain, mais on va s'adapter, mais ils ne sont
pas capables de savoir quel est le scénario sur lequel se fier parce que le
gouvernement, il n'est pas fiable. Le gouvernement, il a brisé ses promesses
puis...
Journaliste : ...il en admet
toujours plus que les cibles qu'il annonce, non?
Mme Cadet : Bien oui, il en a
toujours admis beaucoup plus que les cibles qu'il avait annoncées, là, oui.
Journaliste : C'est ça. Donc,
tu sais, s'il veut combattre la paperasse et la bureaucratie, là, pourquoi il
ne fait juste pas laisser tomber toutes ces consultations-là puis... envoyer
des seuils qu'il ne respecte pas par la suite puis que...
Mme Cadet : Bien, je pense
que les consultations font partie, donc, d'un travail important de
planification. Maintenant, ce qu'on comprend, c'est que le gouvernement, lui,
n'est pas capable d'aller jusqu'au bout de ce travail de planification là. Donc,
c'est important qu'on puisse tenir des consultations. C'est important, c'est
pour ça que nous, on a déjà présenté le bureau intégré de la planification,
donc, dire : Bien, il faut qu'on soit capable de tenir compte de
l'ensemble des facteurs, y compris de l'immigration temporaire, parce que,
sinon, bien, ces chiffres-là, ils sont factices, ils ne servent à rien. Donc,
c'est des chiffres qui sont sur papier mais qui ne sont pas représentatifs de
la réalité.
Donc, oui, il nous faut des consultations,
ce n'est pas de la paperasse, de consulter les groupes, ceux qui se sont
préparés, qui ont déposé des mémoires, qui sont venus hier, qui vont venir au
cours des prochains jours. Le travail qu'ils ont réalisé, il est sérieux parce
que ce sont eux qui sont sur le terrain, puis une vraie consultation, bien,
justement, ça se fait avec eux. Donc, non, ce n'est pas de la paperasse, mais
maintenant, une fois que ce travail-là, il est fait, bien, il faut que le
gouvernement respecte les cibles au moins, donc, qu'il énonce à la population
puis aux groupes d'intérêts.
Journaliste : ...juste
terminer là-dessus parce que vous dénoncez les cibles... bien, en fait, vous
dites que les cibles sont trop basses.
Mme Cadet : Je n'ai pas dit
ça. Là, en ce moment, là, je n'ai pas nécessairement dit ça, j'ai juste dit que
le gouvernement...
Journaliste : ...cibles sont
beaucoup plus hautes que celles du gouvernement.
Mme Cadet : Je n'ai pas
énoncé ça ce matin. Moi, ce que je dis, ce matin, c'est que le gouvernement,
peu importe les scénarios qu'il met de l'avant, ne les respectera pas, de toute
manière.
Journaliste : Je comprends.
Bien, on va dire : la Fédération des chambres de commerce du Québec a des
cibles beaucoup plus élevées.
Mme Cadet : Je vous entends.
Journaliste : Les PME, la
même chose. Vous dites : Ils annoncent des cibles, mais ils ne les
respectent pas, mais il y a plus de monde qui viennent, ça fait que c'est une
bonne affaire, dans le fond, qu'ils ne respectent pas ces cibles.
Mme Cadet : C'est qui est...
ce que nous décrions ce matin, c'est le fait que le gouvernement n'est pas en
mesure de planifier comme du monde. Ce n'est pas une question de... ce n'est
pas... ce n'est même pas une question de seuils, parce que, peu importe ce que
le gouvernement nous présente, ce n'est pas crédible. Donc, il a beau nous
arriver avec trois scénarios distincts de cibles, ça ne veut rien dire. Donc,
les fédérations des chambres de commerce, Manufacturiers exportateurs du
Québec, eux, ce qu'ils veulent, c'est de la prévisibilité. Ils veulent
s'assurer de pouvoir embaucher des travailleurs pour pouvoir répondre aux
besoins dans les différentes régions puis faire vivre nos régions sur le plan
du développement économique. Mais s'ils ne savent pas dans quelle direction le
gouvernement s'en va, peu importe qu'est-ce qu'ils nous présentent, ça ne
change absolument rien pour... pour eux.
Journaliste : ...
Mme Cadet : Mais, quand on ne
les respecte pas, ce n'est pas de la prévisibilité. Ce n'est pas la première
planification pluriannuelle de l'immigration du gouvernement de la CAQ.
Journaliste : ...à vous,
c'est quoi?
Mme Cadet : Je vais laisser
mon collègue André Morin, donc, vous vous présenter.
Journaliste : ...
Mme Cadet : Bien, je ne suis
pas porte-parole en matière d'immigration. Mais ici, moi, ce que je vous dis...
Journaliste : ...vous êtes...
vous en parlez depuis tantôt, là.
Mme Cadet : Bien sûr. Mais ce
que je vous nomme aujourd'hui, c'est que le gouvernement n'est pas... n'est pas
crédible peu importe les scénarios qu'il nous amène, et nous, c'est notre
message.
Journaliste : ...de cible,
là, est-ce que le Parti libéral en a une?
Mme Cadet : Il aura
l'occasion donc de vous présenter notre position, notre position donc directe
au cours des prochaines années. Mais encore une fois, peu importe qu'est-ce que
le gouvernement nous présente, il n'est absolument pas crédible. Et en bout de
ligne, là, ce que les Québécois, là, doivent... C'est les Québécois qui nous
regardent et puis qui regardent le bilan du gouvernement depuis les sept
dernières années, là, qui regardent donc tout ce qu'il a fait en matière
d'immigration comme en matière d'éducation, comme en matière de logement ou
d'habitation, tu dis : Bien, peu importe qu'est-ce que le gouvernement, il
fait, est-ce qu'on peut le croire? On nous a souvent posé cette
question-là : Que vaut la parole de François Legault? Mais c'est
exactement ce qu'on fait.
Journaliste : ...vous
reprochez au gouvernement de ne pas donner de prévisibilité quand vous, vous
n'en avez pas de plan. En quoi votre approche est plus...
Mme Cadet : Mais bien sûr
qu'on a un plan. Mais nous aussi...
Journaliste : En quoi c'est
plus rassurant si vous ne dites pas vous-même c'est quoi vos attentes?
Mme Cadet : Bien, parce que pour
les milieux d'affaires, puis pour les régions, puis pour l'ensemble des parties
prenantes, ce qu'ils veulent, ils ne veulent pas nécessairement entendre parler
d'un chiffre qui vient de la part de Québec. Ce qu'ils souhaitent, c'est
d'abord être consultés, c'est être dans des parties prenantes donc dans cette
planification-là puis de s'assurer que tous les facteurs soient pris en
considération. Quand vous vous promenez... nous, quand on se promène puis qu'on
va dans les différentes régions, ils ne nous disent pas : Bon, MM., Mmes
les députés, nous on veut, on veut 50 000, on veut 55 000, on veut 35 000,
on veut 25 000. Mais il veut ce que...
Journaliste
: ...la
consultation actuelle?
Mme Cadet : Je vais finir ma
réponse à vous puis je vais poursuivre de votre côté.
Ce que les... ce que les parties prenantes
donc souhaitent, c'est de s'assurer que, quand le gouvernement du Québec donc
lui présente certains chiffres, quand le gouvernement du Québec dit :
Bien, voici donc comment est-ce que nous... ce que nous constatons sur le
terrain puis comment est-ce que nous planifions l'immigration, que l'ensemble
des facteurs soit pris en considération, y compris l'immigration temporaire, y
compris les besoins en matière de logement, y compris.... donc, en fait que ce
soit vraiment de façon intégrée, c'est pour ça qu'on vous a présenté le BIP. Ça
fait plus d'un an que nous, on est arrivés ici puis qu'on a dit : Le
gouvernement ne planifie pas. Le gouvernement n'offre pas de...
Journaliste : ...
Mme Cadet : Non, non,
absolument pas parce que qui croit Jean-François Roberge avec les chiffres
qu'il nous présente, qui croient François Legault avec les chiffres qu'il nous
présente en matière d'immigration? Il n'y a pas un seul groupe d'intérêt, puis
moi, je fais le pari qu'il n'y a pas grand monde dans la population non plus
qui regarde ça puis qui se dit : Ah! bien oui, 25 000, 35 000,
OK, c'est ce qui va arriver, parce que ce n'est pas ce qui est arrivé au cours
des dernières années de toute manière, donc si... et de façon exponentielle, on
ne parle pas de on est passé de 25 000 nouvelles personnes sur le
territoire à 28 000, là. Il y a eu donc des changements substantiels entre
les scénarios qui ont été présentés par le passé puis qu'est ce qui est
véritablement arrivé.
La Modératrice
: En
anglais.
Des voix : ...
Journaliste : Sur le retour
de Martin Coiteux.
Mme Cadet : Oui.
Journaliste : Marwah Rizqy,
votre cheffe actuelle, avait quand même... l'avait blâmé, qu'il était le grand
responsable de l'austérité. Elle avait même... elle avait même demandé, je
pense, des excuses de la part du parti en raison des agissements de M. Coiteux
à l'époque. Qu'est-ce qui... Il est où le changement actuel? Qu'est-ce qui
permet le retour de M. Coiteux alors qu'on vient de nommer Mme Rizqy
cheffe parlementaire?
Mme Cadet : Bien, regardez,
bien, je pense que vous constatez la situation économique du Québec en ce
moment, on vient de subir une décote. À l'époque, là, le PQ était sur le bord
de nous mener à la décote, et c'est Martin Coiteux qui a redressé les finances
publiques.
Journaliste : Bien, est-ce
que Marwah Rizqy était dans le champ, là, d'abord en disant ça?
Mme Cadet : Bien, écoutez
donc, je... vous... vous questionnerez, notre cheffe parlementaire, puis vous
comprendrez qu'elle est... Mme Rizqy n'est jamais dans le champ, ça, c'est très
clair, là.
Journaliste : ...à l'époque,
elle avait raison de dire que Martin Coiteux était le grand responsable, mais
aujourd'hui c'est correct son retour.
Mme Cadet : Elle s'est
exprimée à l'époque, mais aujourd'hui, donc, l'ensemble de notre équipe
parlementaire puis l'ensemble des membres libéraux sont extrêmement fiers de revoir
Martin Coiteux. C'est une des plus grandes têtes économiques au Québec. C'est
une personne d'une extrême compétence. C'est... c'est un être donc qui nous a
permis encore une fois donc de redresser les finances publiques. Puis, comme
l'a dit notre chef Pablo Rodriguez, on vous avait promis qu'on aurait une
équipe économique forte. Donc, c'est exactement ça qu'on vous présente aujourd'hui
avec le retour de Martin Coiteux à la tête de la commission politique puis on
est très... Il n'y a aucun malaise.
Journaliste
: Juste sur
la fusillade à Laval, en fait, est-ce que vous pensez vraiment qu'il y a un
sentiment d'insécurité comme l'ont dit MM. Lafrenière et Skeete, hier, étant...
de Laval?
Mme Dufour : Oui.Bien,
définitivement, je partage l'opinion du ministre de la région de Laval que les
Lavallois ont le droit de vivre en sécurité. C'est sûr que c'est inquiétant, ce
qui s'est passé hier. Malheureusement, ce n'est pas la première fois, c'est
arrivé dans ma circonscription à quelques reprises, notamment. Il faut des
actions.
J'aimerais rappeler que le maire de Laval,
il y a deux ans à peine, avait torpillé les annonces de l'ancien ministre de la
Sécurité publique à l'époque, François Bonnardel, comme quoi il manquait de
l'argent. On voit... Malheureusement, on ne peut pas faire un lien direct, mais
c'est clair qu'il faut agir à Laval. Il y a quelque chose qui se passe. Il faut
agir.
La Modératrice
: En
anglais.
Journaliste
: There is considerable pressure from the business community, which
is upset with the three targets that are on the table for the immigration
levels. What do you think of their forecast and is it helping the economy to… I
mean, they're definitely going to lower the number of immigrations, which is
about 66,000 a year now. So, what's your view of that?
Mme Cadet : Well, who believes the Government like, who believes the Government
on any targets that they presented the population? We see that it's not the
first time that the Government, la CAQ, presents the pluriannual planification
on immigration. And when we look at the numbers that we have in the population
right now, do they represent what was planned in the past? Absolutely not. So,
no matter what the Government presents as numbers and as targets, this is absolutely
impossible to believe François Legault and to believe Jean-François Roberge.
Now, of course, like when
it comes to the needs of the business community, the Government needs to have
an open ear, an open ear to their problems and to their needs. But really what
they want, what the business community wants, they want to make sure that
there's some sort of previsibility in what the Government presents. They want
to make sure that the temporary workers that they have right now can have their
permit being renewed, because if these permits cannot be renewed, well, it's
people that they trained and that would have to go and that they will have to
retrain more people, and they'll have to retrain like additional people in the
future, and that will cost them money. This is not effective. We have a
government that just presented us to us yesterday that efficiency and
productivity or so-called priorities for them. But if you have business
communities and SMEs that have to retrain workers and can not have previsibility
on the people that they were able to welcome in their businesses, but these
people have to go, well, this is definitely something that is problematic
because they did all this work and for years and they had to wait for all these
delays. And now this seems to be a work that has been done for nothing.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
Mme Cadet : Merci.
(Fin à 9 h 03)