Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Onze heures une minute)
Mme Ghazal : Alors, bonjour,
tout le monde. Il y a un mois exactement, Québec solidaire a demandé un
moratoire sur tous les nouveaux contrats de transformation numérique, puis aussi,
on a demandé qu'il n'y ait plus aucun dépassement de coûts qui soit autorisé avant
que la commission Gallant ait fini son travail et qu'il y ait eu des
recommandations qui soient mises en place. Clairement, on le voit, là, il y a
eu le fiasco SAAQclic, puis moi, je me rappelle très bien, j'avais mis en garde
François Legault contre le fait qu'il va y avoir un autre SAAQclic, un autre
fiasco. C'est en train de se produire, puis c'est exactement ce qu'on a vu la
semaine passée. Même Santé Québec a mis sur pause les projets DSN, SIFARH, et
il y en a probablement d'autres, parce que, dans tous les ministères, il y a
des projets de transformation numérique. Et les Québécois, bien, ils ont une
capacité de payer qui est en train d'être pas mal atteinte, et même dépassée, je
dirais.
Clairement, la CAQ puis le Parti libéral
du Québec, qui avaient signé ces contrats-là, bien, c'est des cancres en
matière de signature de contrats publics, et c'est toujours les Québécois qui
paient, c'est toujours la même poche qui paie. On a l'impression que, malgré
tous les scandales, malgré tout ce qu'on apprend à la commission Gallant,
comment l'argent des Québécois a été gaspillé c'est... ça continue comme si de
rien n'était. Il va falloir que François Legault se réveille puis qu'il accepte
la seule chose qui est logique, c'est-à-dire qu'il y a un moratoire sur tous
les contrats de transformation numérique. D'ailleurs, même son ministre du Numérique
lui a dit. Aujourd'hui, il n'est pas ici à l'Assemblée nationale, peut-être qu'il
est inquiet qu'on lui pose des questions parce qu'il n'est pas d'accord avec
son boss, le premier ministre du Québec, donc, qui lui dit : Il y a des
drapeaux rouges, il faudrait arrêter ça, puis le premier ministre ne lui donne
pas les pouvoirs dont il a besoin.
Je veux aller aussi sur un autre sujet. Je
ne sais pas si vous avez remarqué, mais c'est la saison des constitutions, tout
le monde parle de ça. Nous, ça fait depuis notre fondation, à Québec solidaire,
qu'on n'a jamais tergiversé sur cette question, qu'on a toujours eu une
position très claire, qu'on a présenté dans chacune des élections depuis notre
fondation, c'est-à-dire d'avoir une assemblée constituante, une constitution d'un
Québec indépendant. La CAQ et le PQ se moquaient un peu de nous, de cette
proposition-là, à travers le temps, beaucoup de gens s'en moquaient.
Maintenant, tout d'un coup, c'est rendu à la mode. Je trouve ça quand même
intéressant.
Et la constitution d'un Québec pays, c'est
la meilleure façon la plus démocratique de sortir du Canada. On n'a pas besoin
d'une constitution écrite dans le bureau de Simon Jolin-Barrette, d'une constitution
d'une province. On n'a pas besoin non plus d'un référendum perdant de Paul
St-Pierre Plamondon. Ce qu'on a besoin, c'est d'une constitution, écrit par et
pour le peuple québécois, d'un Québec indépendant.
Journaliste : Pourquoi vous
parlez du référendum perdant de Paul St-Pierre Plamondon? Vous pensez que
son initiative est... vouée à l'échec? Vous ne voulez pas le faire gagner, ce
référendum-là?
Mme Ghazal : Bien, moi, j'observe
ce que dit, ce que fait M. Paul St-Pierre Plamondon. Tout d'abord, la
stratégie. C'est la première fois qu'il parle d'avoir une constitution avec une
petite consultation. Ce n'est pas clair. Ils vont nous le sortir un jour, là, le
livre bleu qui a été promis depuis un an, et on va peut-être en savoir un peu
plus. Mais la stratégie, elle va être perdante parce qu'on l'a fait, le
référendum où est-ce qu'il y a une consultation qui durait juste le temps d'une
élection... d'un référendum, là, que ça dure 30, 40 jours, et ça nous envoie
vers un échec.
Ce qu'on a besoin, c'est que la population
soit partie prenante de cet exercice-là, qu'on puisse savoir ça va être quoi le
pays dans lequel on va vivre. Moi, pour moi, je signerai demain matin, là, pour
n'importe quelle... une constitution, et aussi, pour le Oui, mais ce n'est pas
le cas de tous les Québécois, de 50 % plus un des Québécois. Donc on a
besoin d'additionner, on a besoin d'avoir plus de gens, puis, pour ça, on a
besoin de cet exercice démocratique qu'est une assemblée du peuple, c'est comme
ça que j'aime l'appeler.
Journaliste : ...pourrait-elle
décider d'écrire une constitution provinciale?
Mme Ghazal : Non. Dans notre
programme, c'est très, très clair, le mandat de cette assemblée-là est d'écrire
la constitution d'un Québec pays, et, à la fin du processus, il va y avoir un
référendum.
Journaliste : ...auriez-vous
besoin... OK, donc pas un référendum pour demander aux gens : Voulez-vous
faire une constituante?
Mme Ghazal : Non. Dès le
début, c'est la première loi, dans le fond qu'on ferait, c'est de mettre en
place une assemblée constituante, la plus représentative, la plus large
possible, qui représente la population québécoise, qui va aller partout à
travers le Québec, qui ne va pas juste faire des petites consultations, mais
qui va faire en sorte que la population va être partie prenante de cet exercice-là,
et, à la fin, à la fin, parce qu'il faut que ce soit démocratique il va y avoir
un référendum sur cette... sur cette constitution.
Journaliste : En résumé, pas
de constitution de Simon Jolin-Barrette?
Mme Ghazal : Non, pas de
constitution de Simon Jolin-Barrette.
Journaliste
: Pas de
référendum?
Mme Ghazal : Bien non, il va y
avoir un référendum à la fin de ce que je dis.
Journaliste
: Bien, ce
que le PQ propose, 2026, c'est... ils proposent, pour vous, pas de référendum?
Mme Ghazal : Oui, mais le Parti
québécois, le Parti québécois, en plus de sa stratégie, qui, moi, m'inquiète
parce que c'est la même que celle, par exemple, en 1995 ou en 1980...
c'est-à-dire qu'il n'y a pas cette participation la plus large possible de la
population québécoise, ce que permet une assemblée du peuple pour écrire cette
constitution, mais la deuxième chose aussi qui m'inquiète.... Moi, je vois des
gens au Québec, là, qui disent : Moi, ce discours-là qui divise la
population québécoise, moi, ça ne m'intéresse pas de faire un pays avec un
discours aussi divisif. Je l'entends tous les jours. Quand on veut avoir la
majorité... Parce que, pour avoir un référendum gagnant, on ne peut pas rester
à 40 %. C'est le maximum qu'on a depuis de nombreuses années. Moi, ça me
fait mal, que ce soit à 40 %. Moi, j'aimerais ça le faire demain matin, le
pays, puis qu'on soit à 50 % plus un. Sauf que, je suis pragmatique, la
réalité, c'est qu'on n'en est pas là. Je regarde les chiffres, on est à
40 %. On est à...
Journaliste : Mais, en 1995,
là, quand Jacques Parizeau...
Mme Ghazal : J'aimerais ça
finir ma... mon idée, s'il vous plaît. Merci. Donc, ce qu'on a besoin, c'est
d'arriver à 50 % plus un. Puis ça, ça n'arrivera pas par une opération du
Saint-Esprit. Ça arrive en rassemblant la population québécoise. Ça arrive avec
un discours qui rassemble tout le monde, des gens de gauche, de droite, des
gens de centre, des gens qui... des jeunes qui sont inquiets pour la protection
de l'environnement, des gens qui sont inquiets du discours, qui a été dénoncé
par Kim Thúy, qui divise la population puis qui montre les immigrants comme
s'ils n'étaient pas les bienvenus. Ce genre de discours là fait mal à la
construction du pays. Et, pour ça, on a besoin de rassembler et d'additionner.
Et, en ce moment, on ne s'en va pas vers ça. Moi, quand je vois M. Paul
St-Pierre Plamondon, j'ai l'impression qu'il est beaucoup plus préoccupé par
gagner l'élection. Mais, après ça, est-ce qu'il va faire un référendum, et tout
ça? Je n'ai pas l'impression qu'il travaille pour ça.
Des voix : ...
Mme Ghazal : Je vais laisser
monsieur poser sa question puisque je l'avais... c'est lui qui avait commencé.
Allez-y.
Journaliste : En 1995, quand
Jacques Parizeau a lancé le... en fait, toute la démarche vers le référendum,
la souveraineté était à 37 %, ça a fini à 49,5 %, avec tout ce qu'on
a su par la suite, là, etc. Est-ce que vous ne pensez pas que ça peut servir
d'exemple à ce qui pourrait mener vers un référendum gagnant? Parce que... Vous
dites : Bon, le plus haut qu'on va chercher, c'est 40 %. C'est plus
haut que ce qu'il y avait en 1995, c'était 37 %. Alors, il n'y a pas un
espoir là-dedans de regarder dans le passé puis de dire : Bien, pourquoi
est-ce qu'on n'est pas capable de faire la même chose?
Mme Ghazal : Écoutez, moi, je
n'ai pas de boule de cristal qui va me dire est-ce que ça va être exactement un
copier-coller de ce qui va arriver en 1995. On n'est plus dans le même Québec.
On n'est plus dans la même situation. Le discours s'est beaucoup, beaucoup
polarisé, avec les réseaux sociaux, avec le discours politique qu'on entend.
Donc, on n'est plus dans le même Québec. Ça fait qu'on ne peut pas dire :
On s'asseoit sur nos mains puis on attend que la même chose arrive.
Mais ce qui est intéressant, par exemple,
avec ce que M. Parizeau avait fait à l'époque, c'est que... c'est vraiment...
il y a eu des consultations, il y a eu des gens, à l'époque, ils n'avaient même
pas encore l'Internet, ils envoyaient des mémoires pour dire c'est quoi, le
Québec dont il rêve... des gens qui étaient inquiets, qui étaient consultés. Il
y a eu des commissions un petit peu partout. Ça n'a pas duré assez longtemps,
mais ça a quand même duré assez longtemps pour augmenter l'adhésion à
l'indépendance. Et c'est ça qu'on veut faire à Québec solidaire. C'est un
processus pas juste de consultation un dimanche après-midi des Premières
Nations puis de la population québécoise, mais une vraie, vraie consultation.
Journaliste : Mais le PQ n'a
pas dit qu'il ferait un référendum le lendemain de l'élection, là, il a... Vous
semblez dire que le PQ va... s'il était élu, il ferait un référendum le
lendemain. Ce n'est pas vrai.
Mme Ghazal : Moi, je ne le
sais pas, qu'est-ce qu'ils vont faire. C'est eux qui vont décider s'ils vont
faire un référendum s'ils gagnent l'élection d'octobre 2026. On est encore à un
an. Comme je vous dis, votre boule de cristal est aussi bonne que la mienne.
Donc, on ne le sait pas. Mais ce que... je le sais, c'est que, quand je regarde
le Parti québécois, quand je regarde le discours de Paul St-Pierre Plamondon,
ce qu'il fait, c'est qu'il divise la population. La façon qu'il parle des
enfants qui font du prosélytisme à l'école, c'est totalement inacceptable comme
discours. Et ce discours-là n'additionne pas, et, en n'additionnant pas, bien,
on ne s'en va pas vers le 50 % plus. Moi, c'est un projet... Moi, je veux
additionner.
Des voix : ...
Mme Ghazal : Vous, après ça
vous. Oui.
Journaliste : À quelle
condition est-ce que M. St-Pierre Plamondon doit remplir pour vous avoir à ses
côtés dans une éventuelle campagne référendaire? Parce qu'il pourrait y en
avoir une, là, on n'en doute pas. Donc, quelles...
Mme Ghazal : Ah! vous ne vous
en doutez pas, vous êtes déjà sûr qu'il va y en avoir une?
Journaliste : Bien, non, «il
pourrait y en avoir une».
Mme Ghazal : Exact.
Journaliste : Quelles
conditions est-ce que M. St-Pierre Plamondon doit remplir pour vous avoir à ses
côtés dans le camp du Oui?
Mme Ghazal : Moi, je trouve
ça très intéressant, qu'il y ait une pluralité de partis indépendantistes.
Parce que ceux qui vont faire le pays, ce n'est pas les partis politiques,
c'est le peuple. Quand on fait un pays, quand on construit un pays, oui, les
partis politiques sont un outil, mais c'est le peuple qui le fait. Ça fait que,
s'il y a plusieurs partis indépendantistes, c'est très bien, après ça on verra
s'il y en a un, puis les discussions, ça, on verra en temps et lieu. Il n'y a
pas discussion en ce moment. Ça fait que ce qu'il va falloir c'est rassembler
le peuple vers ce projet là de pays. C'est ça, la condition première. Et moi,
c'est ce à quoi je m'engage depuis que je suis impliquée en politique. La façon
de parler de l'indépendance, de mon amour du Québec, de mon amour des
Québécois, c'est que peu importe qui ils sont, peu importe d'où ils viennent,
c'est de les rassembler. Et c'est ça, ce discours-là, qui n'est pas présent.
Puis moi, je vais vous le dire, nous, à Québec solidaire, on a ce projet qui
est rassembleur, qui inclut la population. Et j'ai envie qu'on en parle encore
plus. Et l'Assemblée constituante, c'est quelque chose qui peut être un endroit
rassembleur pour ça, pour additionner au lieu de diviser.
Journaliste
: Donc,
vous êtes d'accord avec M. St-Pierre Plamondon de dire que ce n'est pas grave
s'il n'y a pas un camp du oui unifié selon... Il parlait de l'autobus du camp
du oui. Il semblait dire que c'est correct qu'il y ait plusieurs partis qui
font chacun un peu leur stratégie de leur bord. Vous êtes d'accord finalement
avec ça? Il pourrait y avoir une espèce de... plusieurs camps du oui,
finalement.
Mme Ghazal : On a
besoin... En fait, la façon que ça fonctionne dans la loi du DGEQ, c'est qu'il
y a deux camps, le camp du oui et le camp du non. Il n'y a pas plusieurs camps
oui et plusieurs camps non. Non, oui, ça, ça n'existe pas. Ça, c'est pour les dépenses
électorales. C'est important de parler de ça. Nous, ce que je vous dis, c'est
qu'aujourd'hui, en octobre 2025, à l'heure où on se parle, ce qu'il faut, c'est
qu'on rassemble, pas les partis politiques, qu'on rassemble la population. Et
en ce moment, nous, c'est pour ça, nous. Je ne veux pas parler du Parti
québécois. Moi, je pense que la façon qu'il nous amène, comment il le fait, il
nous amène vers un référendum perdant.
Moi, je vais vous parler de nous à Québec
solidaire, ce qu'on fait. Il y a à peu près deux ans, un an et demi, on a lancé
la campagne Nouveau Québec pour aller dans les cégeps, les universités,
voir les jeunes, pour les rassembler, les unir dans un projet de
l'indépendance. Et la question environnementale est une question très importante.
En ce moment, tout le monde a décidé de faire comme ce qu'est en train de faire
Mark Carney, c'est-à-dire le Parti libéral, le Parti québécois et la CAQ. Ils
s'alignent sur les partis qui décident de laisser tomber la protection de
l'environnement, alors qu'on a l'été, en octobre actuellement. En ce moment, on
est en pleine canicule. La crise climatique est toujours là, puis c'est quelque
chose qui est important pour les jeunes. Ça fait qu'il va falloir... Un des
arguments qui attirent les jeunes, c'est de sortir de l'état pétrolier
canadien. C'est comme ça qu'on va additionner. Et moi, je suis très content de
voir qu'il y a un appui plus large des jeunes à l'indépendance, mais on est
encore à moins de 40 %. Et ça, c'est... Il faut travailler pour augmenter
ça.
Journaliste
:
Trouvez-vous justement que cette semaine, là, on parle de constitution
depuis... Est-ce qu'on est dans des discussions théoriques?
Mme Ghazal : Oui, je vous
dirais...
Journaliste
: Est-ce
que c'est normal qu'on soit dans des discussions théoriques pour les gens qui
nous écoutent?
Mme Ghazal : Bien, moi,
ce que je peux vous dire, c'est que pour avoir parlé de l'assemblée
constituante depuis la fondation de Québec solidaire en 2006, ce n'est pas ça
qui fait courir les foules. Mais il va falloir aussi... On a un travail
d'éducation plus d'expliquer. Puis on va le faire, là, c'est quoi, l'assemblée
constituante. Parce que quand on l'explique où est-ce qu'on inclut la
population pour qu'ils puissent savoir, ça va être quoi le pays, parce qu'ils
ne veulent pas que ce soit le statu quo, la même chose. Il y a toutes sortes de
raisons pour être indépendantiste. Et pour rassembler, il faut qu'il y ait une
multitude de façons, une diversité de la population qui soit incluse dans le
projet. Mais pour ça, il faut en parler. Puis c'est notre moyen, c'est notre
stratégie gagnante. Parce que si on continue à faire la même chose que dans le
passé, bien, on va encore une fois perdre. C'est une stratégie gagnante. Et
aussi d'avoir un discours rassembleur. Vous avez entendu Kim Thúy. Qu'est-ce
qu'elle disait, Kim Thúy, qui est une amoureuse du Québec autant que je le
suis? Qu'elle crachait sur le Québec, qu'elle entendait le discours de certains
politiciens diviser le Québec. Moi aussi, je l'entends, je le vois, je le sens.
Moi, je suis supposée être immigrante parfaite. Mais les jeunes immigrants qui
sont ici, eux, ils disent : C'est pour quoi? Pourquoi, Ruba, tu es pour le
Québec pays? Et moi, je leur explique c'est quoi le projet d'indépendance de
Québec solidaire. Et là, il y a une chance de les rassembler puis de les unir
pour additionner, pour arriver aux 50 % plus un.
Journaliste
: Mais le
projet de la CAQ, ne se retrouve pas dans la bonne direction. Ça va vous
permettre, vous, comme opposition, de participer à ça puis d'amener des idées.
On en parle présentement, comme ma collègue l'a dit. Donc, ce n'est pas un pas,
justement, dans la bonne direction, cette idée de la CAQ de mettre la
construction de l'avant?
Mme Ghazal : On n'a pas
besoin d'une constitution d'une province. Moi, je ne fais pas confiance à ce
que Simon Jolin-Barrette va mettre dans la constitution. Et ce n'est pas
quelqu'un qui est connu.
Journaliste
: ...de le
remettre sur la table, ça va vous permettre, comme opposition, comme
aujourd'hui, de... de marteler l'indépendance à toutes les fois que ce
projet-là va être étudié, il va être discuté. Donc, ce n'est pas un pas dans la
bonne direction?
Mme Ghazal : Moi, je n'ai
pas attendu et Québec solidaire n'a pas attendu le projet de constitution d'une
province écrite dans le bureau de Simon Jolin-Barrette pour parler de
l'indépendance. On n'a pas non plus attendu Simon Jolin-Barrette pour parler
d'une assemblée constituante. On l'a toujours fait. On était seuls, on se
moquait de nous. Je suis très contente de voir qu'il y en a qui se rallient à
cette idée-là, même si on n'est pas d'accord avec les moyens. Nous, notre
proposition, c'est la stratégie gagnante pour avoir un référendum gagnant.
Journaliste
: ...des
termes que vous entendez, des discours que vous dénoncez, entendre... qui
divisent. Voteriez-vous oui à un référendum avant, justement, qu'une
constitution soit écrite? Ou est ce que, pour vous, ça serait comme signer un
chèque en blanc à des politiciens pour lesquels vous trouvez qu'ils divisent?
Mme Ghazal : Bien, je vais
faire de la politique fiction avec vous. Supposons qu'il y a un référendum puis
il n'y a pas de constitution, supposons, moi, je voterais oui n'importe quand.
Puis je vais continuer à me battre pour un Québec qui soit le plus... pour le
nationalisme inclusif. Moi, j'ai toujours dit que j'étais l'héritière de Gérald
Godin, qui a voulu qu'au Québec les immigrants soient inclus dans le projet
national des Québécois. Malheureusement ce discours-là est très loin. On ne
l'entend plus. Et donc, moi, oui.
Mais ce que vous venez de dire sur le fait
qu'il y en a qui ne veulent pas donner le... de voter pour un projet dans lequel
ils ne se sentent pas appartenir, ça, il existe. C'est ça que je vous dis. Ça
me fait mal qu'il existe mais c'est la réalité. Donc il faut en prendre acte.
Parce que, si on veut avoir un référendum gagnant, c'est 50 % plus 1. On
est dans une démocratie.
Journaliste : Un sympathisant
d'un groupe de motards criminalisés affilié aux Hells Angels qui veut se
présenter comme conseiller municipal, vous en pensez quoi?
Mme Ghazal : Mon Dieu!
Beaucoup de malaise avec ça. Je trouve que ça n'a pas... ça n'a pas lieu
d'être. Ce n'est pas très inspirant, surtout quand on sait qu'il n'y a pas
assez de monde qui se présente dans les élections, pas de femmes, etc., ce
n'est pas très inspirant. J'ai un malaise avec ça.
Journaliste :
Concordia University closed its
downtown campus today because of potentially obstructive protests on October
7th to mark the October 7th 2023. And it says that threat of extreme disruption
is simply too high for university to operate as usual. Don't you think it's
unfortunate to… for Concordia to have to close its downtown campus because of
this threat of violence?
Mme Ghazal :
For sure, Concordia can… they can make
their own decision, and I respect that. But, if I talk about generally, yes,
it's very sad because today, it's October 7th. So, it's important to remember
what happened for Israeli people that have been killed, innocent people. And
I'm always thinking about these people, how they suffer right now, and all the
hostages. So, it's important to liberate them.
And, since October 7th
2023, there was has been a genocide. So, the population from Palestine, Gaza
and Israel people, they are suffering. It's a human situation, very, very sad.
And, here in Québec, as we are living in a pacifist country, it's important to
make sure that peace is present and to call for peace for our governments. So,
it's sad, what's happening. And the population of Israel, Gaza, they are
hostage also of their governments, of the Hamas, of Netanyahu. So, it's
important for us to speak about peace today.
Journaliste :
Are you asking specifically for those
protests this afternoon to be done in a peaceful way?
Mme Ghazal :
It's very important to express
ourselves here in Québec and to manifest in a peaceful way today, on October
7th, everywhere in Québec. Thank you.
Journaliste :
And on the Constitution that… the PQ is
saying that the CAQ's Constitution is basically window-dressing. It doesn't
mean anything. It won't give Québec any more powers or any more autonomy.
What's your view on that?
Mme Ghazal :
Yes. Well, at Québec solidaire, we
don't think that constitution written by Simon Jolin-Barrette is a good thing
for Québec. What Québec solidaire propose is to have a constitution assembly
to… for an independent Québec, so that all the population is part of this
democratic exercise. This is… And to have a referendum after that. This is the
only solution for us to get out from Canada, not to have a constitution written
by Simon Jolin-Barrette. This is not good for Québec. We don't need that today.
Merci.
(Fin à 11 h 21)