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(Huit heures vingt-deux minutes)
M. Tanguay : Alors, bon matin
à chacun et à chacune. Je cède la parole au chef Pablo Rodriguez.
M. Rodriguez (Pablo) : Merci
beaucoup, Marc. Bon matin, tout le monde. Bien content de vous voir, de vous
voir ici, de bien vous voir. Vous savez, le fait d'avoir deux yeux, parfois,
c'est un privilège, on l'oublie. Et parfois on a deux yeux qui fonctionnent
bien et on ne voit rien, et là, ici, je fais référence au premier ministre
Legault. Hier, vous l'avez vu, en période de questions, Mme Rizqy s'est levée,
M. Tanguay s'est levé avec des questions très précises concernant Santé Québec.
La transition numérique est extrêmement importante, mais qui va mal, mal parce
que mal ficelée depuis le départ, mal conçue, mal planifiée. Maintenant, on a
65 millions déjà dépensés. On s'en va probablement vers des pénalités de
150 millions, et le premier ministre se lève hier à l'Assemblée nationale pour
dire comme : Tout va bien, Mme la marquise, il n'y a pas de problème.
Circulez, circulez, il n'y a rien à voir. On a plein d'autres projets qui vont
mieux que ça. Ça fait que ce n'est pas si pire que ça; alors que c'est l'argent
des Québécois, c'est un problème fondamental. Et nous, on a fait d'autres
découvertes et je laisse la parole à mon collègue.
M. Tanguay : Merci beaucoup, chef.
Alors, en trois temps d'autres révélations ce matin quant au dossier SIFA.
Rappelons-nous qu'hier, dans un premier temps, nous avons rendu publique une
clause du contrat dont j'ai copie ici. Nous avons la clause standard que le
ministère de la Santé et des Services sociaux signent. Autrement dit, quand il
y a des délais, le ministère n'a pas à payer pour les délais. Pour SIFA, pour
LGS, ils ont fait un pas de côté et ils ont rédigé une clause qui fait en sorte
qu'ils payent l'entièreté. Même s'il y a des délais LGS, c'est garanti d'avoir
paiement de l'entièreté. Et les délais, la facture, c'est pour le gouvernement.
Clause de garantie, on n'avait jamais vu ça dans d'autres contrats. C'est la
CAQ qui a signé ça.
Dans le même contrat, nous vous informons
ce matin. Ça, la clause, c'est la clause 10.20 ... 10.12.02... 10.12.02, la
clause d'hier. La clause d'aujourd'hui, François Legault ne veut pas lire le
contrat et Christian Dubé non plus ne veut pas lire le contrat. Bien, on va
leur lire une clause à la fois. On va vous dire la clause 13.01. Qu'est-ce que
c'est ça? 13.01, c'est la résiliation du contrat. Comment ça marche? Le
gouvernement peut résilier le contrat avec motif. Exemple, le fournisseur a
fait des déclarations fausses, il est en défaut. Ce n'est pas le cas
présentement. Le gouvernement ne plaide pas que LGS est en défaut, le
gouvernement veut arrêter le contrat parce qu'il s'est rendu compte qu'il a été
cabochon puis qu'il a signé un contrat garanti de plusieurs centaines de
millions. Mais je vous informe que dans cette clause-là, 13.1, pour une
résiliation sans motif, vous pouvez le faire, mais dans la sixième année du
contrat, avec un préavis de 365 jours. Autrement dit, le contrat a été
signé en 2024. Vous pourrez envoyer un avis, M. Legault, en 2030. Un préavis de
365 jours. C'est rendu qu'on va voir le troisième lien avant de voir la
résiliation de ce contrat-là.
Chers amis, chers amis, troisième
révélation, troisième révélation. Nous avons demandé d'accès à l'information au
ministère de la Cybersécurité et du numérique, Cybersécurité du numérique, qui
a fait en date du mois de juillet 2025, a fait une analyse de SIFA, et dans le
dossier SIFA. On peut voir ici, dans cette demande d'accès à l'information, le
dépassement de court 112 % valeur du dépassement d'échéancier 24 mois,
ainsi de suite, ainsi de suite pour si fort. Il y a une analyse. On réfère à un
rapport d'audit d'automne 2024 et hiver 2025. Alors, on peut voir Prochaines
étapes du ministère de la Cybersécurité et du Numérique. Allons voir la
prochaine étape. Regardons ça, ce n'est pas caviardé. Quelles sont les
prochaines étapes? Je vous le donne en mille, sans objet, ce n'est pas
caviardé. Prochaines étapes pour le ministère de la Cybersécurité et du Numérique
pour SIFA, sans objet, consultation, aucune. Bien, c'est ça, le gouvernement de
la CAQ, c'est ça, François Legault.
Je termine là-dessus, hier, François
Legault, comme un chevreuil sur la 20, ne savait pas du tout de quoi on
parlait. Il disait qu'il y avait une enquête de l'Autorité des marchés publics.
Oui, ils sont descendus pour poser des questions. Mais c'est Santé Québec qui a
décidé de suspendre ça parce qu'ils n'ont plus d'argent, puis Christian Dubé,
hier, n'avait aucune réponse. C'est ça, un gouvernement qui ne sait pas gérer.
C'est pour ça que ça va être long, la dernière année de ce mauvais gouvernement-là,
et qu'il y a du gaspillage par-dessus gaspillage. On peut désormais dire, chers
amis, là, c'est le fiasco SIFAs après le fiasco SAAQclic.
Journaliste : Qu'est-ce que
le gouvernement doit faire rendu là? Résilier le contrat, ça coûte une fortune,
puis on ne pourra pas le faire avant 2030.
M. Tanguay : Qu'est-ce qu'il doit
faire, là? Répondre à nos questions. Pourquoi il a signé cette clause-là puis
pourquoi, François Legault, c'est à nous de l'informer? François Legault, là, vous
l'avez vu sur toutes les tribunes dans la dernière semaine. François Legault a
dit que ça prend des gens imputables. C'est qui qui est imputable? C'est eux
qui ont signé cette clause-là en 2024 qui sont poignés avec ça. Même Santé
Québec, Mme Biron, là, elle, elle se protège. Elle, elle dit : Ce n'est
pas moi qui ai signé ce contrat-là, là, avant que j'arrive, et je suis poignée
avec. Puis elle considère même l'annuler. Elle aimerait mieux même payer 150 millions
en pure perte, plus de 65 millions qui n'a rien donné, on ne l'aura pas,
le système, que de poursuivre dans cette lignée-là.
Journaliste : Là, il faut
prendre une décision, soit on remet de l'argent, soit on arrête tout.
M. Tanguay : Première des
choses, là, il faut que François Legault, là, il agisse comme premier ministre,
c'est lui le gardien des fonds publics, on paye assez cher de taxes, puis on en
envoie des milliards à Québec, c'est à lui à y voir... 11789 aïe! Il a accusé notre collègue, Marwah
Rizqy, de lire les clauses des contrats, hier, comme si c'était une perte de
temps. Eux, est-ce qu'ils l'ont lu avant de signer? Alors, ce qu'on demande ce
matin... François Legault, là, il doit prendre en charge, tasser Christian
Dubé, qui ne fait pas sa job. Christian Dubé est un mauvais ministre. Christian
Dubé est un mauvais ministre, c'est le temps qu'on le dise, au Québec, là. Le
bon ministre Dubé, là, c'est fini, ça, là là. Hier, il faisait peu de cas de
centaines de millions de dollars. Qu'il tasse Dubé du dossier puis qu'il s'en
occupe.
Journaliste : Mais, M.
Tanguay, là, quand même, je veux dire, le gouvernement a des avocats. Ce n'est
pas le ministre qui lit chacun des contrats signés par l'État québécois, non?
M. Tanguay : J'imagine que
Chrostian Dubé, quand il a donné cette autorisation-là, il aimerait ça... il
aimerait ça, être au courant de ce qui se passe. Quand vous signez un
contrat... Encore une fois, là, SAAQclic, le fiasco, en 2024, là, on était tous
au courant de ça. À ce même moment-là, en cette année 2024, ils ont signé, eux,
deux contrats majeurs de transformation numérique, Dossier santé numérique
et... et ils ne s'en sont pas occupés. On parle de centaines de millions de dollars.
Je reviens...
Journaliste : ...
M. Tanguay : Pardon?
Journaliste : Qui avait signé
le contrat...
M. Tanguay : Bien, le
commissaire Gallant... le commissaire Gallant va nous arriver avec son rapport,
mais ce que l'on voit, là...
Des voix : ... ...
M. Tanguay : Non, mais les
clauses du contrat... les clauses du contrat, Gallant... la commission Gallant
va nous aider à faire toute la lumière là-dessus.
Journaliste : ...Fortin, il a
lu toutes les clauses du contrat avant de le signer?
M. Tanguay : Non, non, mais
attendez, attendez. Là, on parle d'un contrat qui n'est pas standard. On parle
d'un contrat qui n'est pas standard. Et que Christian Dubé dise : Je ne
l'ai pas lu, c'est possible, mais que Christian Dubé, aujourd'hui, fasse peu de
cas d'un contrat qui a été signé sous sa gouverne... Revenez à ce que disait
François Legault : Ça prend du monde imputable au Québec. Qu'ils répondent
à nos questions. Ils ne répondent pas à nos questions puis ils tassent ça du
revers de la main. Comment vous pensez que Santé Québec, Mme Biron, se sent
quand ils voient le gouvernement tasser ça du revers de main? La job de bras,
c'est Santé Québec qui va la faire.
Journaliste : Vous dites que
Christian Dubé est un mauvais ministre. Est-ce qu'il devrait démissionner?
C'est quoi, là qu'est-ce que vous demandez...
M. Tanguay : François
Legault... c'est à François Legault à décider. On ne commencera pas à demander
des démissions de ministres parce que c'est la première chose que... il ne fera
pas ça, ça n'arrivera pas. Mon point, là...
Journaliste : ...
M. Tanguay : Je ne parle pas
de démission de Christian Dubé. Je peux-tu dire qu'il est mauvais ministre? C'est
un mauvais ministre. Il est mauvais, il est mauvais. Écoutez, mettez... Je
prends à témoin tout le monde, là, qui nous écoutez, là : vous êtes
ministre de la Santé, vous avez signé un contrat garanti pour des centaines de
millions de dollars. Ça dérape, Santé Québec est prise avec ça, puis vous dit
que vous avez mal fait vos devoirs, et là vous ne vous en occupez pas, vous
faites... Ça va finir comment, cette histoire-là? Ça va finir comment, cette
histoire-là? On va arrêter d'en parler, on va payer?
Journaliste : ...vous avez
dit que vous étiez d'accord pour la Constitution québécoise. Le fait
d'apprendre ce matin que Jean Charest, Philippe Couillard, Pauline Marois et
Lucien Bouchard ont été consultés par Simon Jolin-Barrette pour voir vers où on
devait aller, ça vous dit quoi, vous?
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
je pense que c'est un bon début. Le problème, c'est qu'on en apprend au jour le
jour. La constitution, en soi, le document en soi, doit être discuté de façon
très large, de façon non partisane, avec les caucus des différents partis, avec
les chefs des différents partis, avec nos Premières Nations, avec les gens dans
les différentes régions. Ça prend une consultation large. Je l'ai dit hier,
c'est un document unique, on a une chance de le faire, et ce serait une erreur
historique de précipiter le geste, par un gouvernement en fin de mandat, sans
consultation des autres partis. On a une opportunité de le faire, faisons-le
comme il faut.
Journaliste : ...d'un
gouvernement qui protégeait la Constitution canadienne. Est-ce que vous trouvez
que Simon Jolin-Barrette, le fait qu'il veuille inclure, comme la langue
française, la laïcité dans la Constitution canadienne, maintenant que vous êtes
au Québec, c'est une bonne chose?
M. Rodriguez (Pablo) : Moi,
j'étais tout à fait d'accord avec l'intégration de la protection du français
lorsque M. Barrette l'a fait, puis je l'avais dit également à l'époque. Moi, je
n'ai pas de problème qu'on intègre le fait que le Québec est une société
laïque, la laïcité de l'État, je l'ai toujours dit, je l'ai toujours défendue.
Le Parti libéral, historiquement, l'a toujours défendue, et on le défendra tout
le temps.
Maintenant, il faudra voir les détails de
ce que M. Jolin-Barrette voudra intégrer. Moi, je n'ai peut-être pas le même
niveau de confiance que vous à l'égard de M. Jolin-Barrette, mais si c'est le
fait d'intégrer la notion, le concept de laïcité, que le Québec est un État
laïque, absolument, moi, je n'ai aucun problème.
Journaliste : ... ça va être
bien reçu, ça, cette modification?
M. Rodriguez (Pablo) : Je
n'ai aucune idée. Il faudrait leur demander. Ça fait longtemps que j'ai
traversé le pont.
Journaliste : ...
M. Rodriguez (Pablo) : Bien
là, ça fait un bout, là, ça fait un bout.
Journaliste : ...
M. Rodriguez (Pablo) : Je
n'ai aucune idée. Ça fait plus qu'un an que je suis parti, là.
Journaliste : Est-ce que vous
êtes surpris de constater l'ampleur des pertes du gouvernement dans Airbus?
M. Rodriguez (Pablo) : C'est
beaucoup de sous, c'est beaucoup de sous, mais, en même temps, le secteur de
l'aérospatiale, c'est un secteur névralgique au Québec. Comme ministre des
Transports, à l'époque, j'ai eu l'opportunité d'être à Farnborough, à la grande
Foire de l'aviation et de voir les... le fait de voir les Bombardier... les
Héroux Devtech et autres compagnie québécoises démontrent à quel point non
seulement on a une belle industrie, mais on est crédibles au niveau
international.
Moi, ce qui est important, c'est lorsque
le gouvernement investit, que ce soit dans Airbus, que ce soit ailleurs, il
faut qu'il y ait des retombées concrètes chez nous, qu'il y ait des bonnes jobs
créées chez nous, qu'il y ait des retombées au niveau de nos PME chez nous. Ça,
c'est fondamental. Et il y a une différence, par exemple, dans des
investissements comme Airbus ou Northvolt, ou dans un cas où il y a eu... il y
a une entreprise qui existe vraiment, qui a fait ses preuves, mais
malheureusement ce n'est pas le résultat exact.
Journaliste : Mais est-ce que
vous dites ça parce que le Parti libéral aussi a investi dans la CSeries à
l'époque?
M. Rodriguez (Pablo) : Non,
non, pas du tout. Non. Pas du tout. Je ne me souviens pas exactement de... ce
qui avait été dit, je ne m'en souviens même pas non plus si le gouvernement
avait investi, c'est possible. Mais ce que je dis, c'est que lorsqu'une
entreprise qui est établie dans un secteur prioritaire au Québec, comme
Bombardier, Airbus, dans le secteur aéronautique, il y a une logique à le
faire, mais, encore une fois, il faut absolument s'assurer qu'ils aient des
retombées chez nous en termes d'emploi, en termes de nos PME. Et lorsqu'on
parle de l'aéronautique, on dit souvent : Ah mon Dieu, oui, c'est un gros
secteur à Montréal. L'aéronautique, là, vous en avez à Sherbrooke, à
Trois-Rivières, partout à travers le Québec.
Journaliste : Est-ce que les
contrôleurs routiers du Québec doivent être munis d'armes à feu?
M. Rodriguez (Pablo) : Moi,
je suis totalement ouvert à l'idée, je l'ai mentionné hier. Et je le disais, je
comprends l'inquiétude de quelqu'un... un contrôleur qui arrête un camion et
qui va se présenter et...
Journaliste : ...est-ce
qu'ils doivent être munis d'armes à feu?
M. Rodriguez (Pablo) : Moi,
je suis ouvert à l'idée qu'ils soient munis d'armes à feu. Moi, c'est ma
position, mais c'est des discussions qu'on a, nous, à l'interne. Absolument.
Moi, ma position, oui. Pourquoi? Parce qu'il y a un risque. Parce que ces gens-là
prennent des risques pour s'assurer de la sécurité routière. Et en sécurité
routière, aucun...
Journaliste
: ...
M. Rodriguez (Pablo) : Ce qui
se passe actuellement, c'est inacceptable. Alors, il ne peut pas y avoir de
passe-droit, il ne peut pas y avoir des gens qui sont sur les routes sans la
formation adéquate, sans les heures d'entraînement adéquates. Ça, c'est
inacceptable. Et donc, ça, ça doit changer.
Et il faut donner aussi à nos contrôleurs
routiers les outils pour pouvoir faire les contrôles nécessaires. Et si eux
nous disent «il faut qu'on soit armé», et Moncef Derraji travaille
énormément sur ce dossier-là, est en contact avec eux, là, à ce moment-là, moi,
je dis : Je suis complètement ouvert à l'idée. Maintenant, pourquoi le
gouvernement hésite? C'est le gouvernement qui... C'est typique du
gouvernement.
Journaliste : ...c'est un peu
ça, le problème, des chauffeurs inc., là. Qu'est-ce que Québec peut faire?
Est-ce qu'il faut mettre la pression sur Ottawa? Est-ce que c'est en Ontario
qu'il doit légiférer? Qu'est-ce qu'on peut faire?
M. Rodriguez (Pablo) : Je
pense que c'est un travail qui se fait à plusieurs égards. Ottawa, de ce que je
comprends, c'est plus lié au niveau de la taxation. Au niveau de la sécurité
routière, Québec et l'Ontario ont énormément à dire. Lorsqu'une entreprise ne
respecte pas les conditions, les conditions d'embauche, les conditions
d'immigration, les conditions de sécurité, elle doit perdre sa capacité
d'embaucher ces gens-là et, à terme, perdre... enlever les permis à ces
conducteurs-là et enlever le permis à l'entreprise, si l'entreprise ne veut
rien savoir. Aucune concession au niveau de la sécurité sur nos routes. Une
vie, c'est une vie. Chaque vie compte.
Journaliste
: Sur la
santé mentale...
Journaliste : Peut-être,
juste terminer sur la laïcité puis la constitution. Vous avez dit : Je ne
suis pas opposé à l'idée. Est-ce que ça peut être quelque chose de positif
d'inscrire la laïcité dans la Constitution canadienne?
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
si ça fait partie...
Journaliste : ...à, tu sais,
rendre des jugements qui tiennent de la laïcité.
M. Rodriguez (Pablo) : Si
c'est fait correctement, là, puis il n'y a pas de partisanerie, puis on fait
état du fait que le Québec est une société laïque, chose à laquelle on souscrit
depuis toujours, puis jusqu'à ma mort, bien, à ce moment-là, oui, c'est quelque
chose de positif parce que ça fait partie de la définition de qui nous sommes
comme Québécois. Mais, encore une fois, il faut voir les libeller parce que je
n'ai pas tout à fait confiance en ce que fait le ministre.
Journaliste : ...l'entente
sur les négociations avec les médecins, le fait que ça ne marche pas.
M. Tanguay : Une autre
affaire qui ne marche pas avec François Legault.
Journaliste : ...le projet de
loi de M. Dubé, comme le demandent les médecins?
M. Tanguay : Il faut... De
répondre oui, je me ferais accuser : Ah, les libéraux ne veulent pas
revoir le mode de rémunération des médecins. Or, nous voulons revoir le mode de
rémunération basé sur des critères scientifiques. Les médecins également, les
spécialistes et les omnipraticiens, le veulent aussi. Le projet de loi
n° 106 est un projet de loi qui, dans le contexte d'une négociation, est
une imposition unilatérale d'un choix fait par le ministre de dire : Vous
allez faire du volume.
Je vous donne une anecdote. La semaine
passée, je parlais avec des représentants du CIUSSS, dans mon coin, dans
Rivière-des-Prairies, et ce qu'on nous disait, c'est que M. Tanguay,
demain matin, là, si les milliers de personnes qui n'ont pas de médecin de
famille étaient inscrites, elles n'auraient pas accès aux services parce qu'on
n'a pas la capacité. Je reviens donc en amont puis je vais atterrir sur de
façon spécifique, il faut que le gouvernement écoute la science. Il y a eu un
rapport, le 31 mars, d'experts que le ministre n'a pas lus. Mauvais
ministre Dubé, il ne lit pas les rapports d'experts qu'il commande lui-même. Et
il a déposé... il a décidé d'écrire lui-même dans son petit coin son projet de
loi. Puis on voit le résultat du mauvais ministre, Christian Dubé, de la Santé,
c'est la guerre maintenant avec des professionnels du réseau. Pensez-vous que
madame puis monsieur, là, qui attendent leur opération11789 , là, parce qu'ils ont le cancer, pensez-vous qu'ils sont
rassurés par ça?
Journaliste
: ...parce
que vous dites, c'est qu'il faut se baser sur la science puis les rapports
d'experts, il ne l'a pas fait. Nous, on est contre, il faut revoir les modes de
rémunération. En suivant ce que les experts ont dit, vous, vous feriez quoi
pour revoir la rémunération?
M. Tanguay
: Parfait.
Là, vous... des 0,25 $, je pourrais parler pendant des heures. Le rapport
du 31 mars, il faut le lire, il faut le lire. Alors, qu'est ce qu'ils
disent, les experts?
Journaliste
: ...
M. Tanguay
: Bien,
qu'est-ce qu'ils disent, les experts? Eux autres même, les experts, ils disent
que ça doit être de la co-construction. Ça doit être évidemment, oui, de la
qualité populationnelle, autrement dit, il faut regarder une population, quels
sont les indicateurs de qualité des soins de service, est-ce qu'on s'occupe,
dans cette population-là, de notre monde. On va ajouter plus d'IPS, plus de
médecins, plus de travailleurs sociaux, plus... des psychologues, des
psychiatres. Alors, il faut avoir une approche globale, intelligente,
intelligente et réfléchie. Les experts ont dit, dans leur mémoire, ceux mêmes
qui ont écrit le 31 mars, ils sont venus en commission parlementaire, puis
ils ont dit : Ça, c'est une façon archaïque. Aie! Il faut le faire, hein?
Christian Dubé est archaïque dans son approche du projet de loi n° 106.
Alors, Christian Dubé, puis je termine
là-dessus, lui, a dit : Non, non, non, oubliez ça, la science. Moi, je le
sais, moi, je vise les médecins. C'est à eux autres à offrir les services et
juste à eux autres, alors que tout le monde dit : Il y a une
responsabilité de l'État puis une responsabilité de tout le monde.
Journaliste
: ...pour
la santé mentale...
M. Tanguay
: Pardon?
Journaliste
: Vous ne
touchez pas à la rémunération, là, avec ce que vous nous avez dit?
M. Tanguay
: Oui, il
faut voir le mode de rémunération. Donc, eux-mêmes, les médecins, ils sont
prêts à le faire, puis, nous, on est prêts, de toute façon, à le faire au Parti
libéral du Québec.
Journaliste
: ...les
médecins, ils n'en veulent pas de loi, ils veulent une entente-cadre, sauf que
le gouvernement, le véhicule qu'il utilise, c'est une loi.
M. Tanguay
: Ça prend
de la co-construction, pas juste avec les médecins, avec tous les
professionnels de la santé.
Journaliste
: ...
M. Tanguay
: Bien, vous
ne pouvez pas légiférer si vous n'avez pas fait de co-construction, vous
comprenez? Ce n'est pas au gouvernement, cabochon qu'il est, de dire :
Bien, ça va être uniquement ça, la solution, alors que la solution est
multiple. Il faut lire la science, il faut lire la science. Alors, même les
experts disent : Écoutez, on ne peut pas nous, ce matin, quand ils ont
écrit le rapport du 31 mars, on ne peut pas vous dire la loi, ce serait
ça, ça, ça. Il faut aller voir les meilleures pratiques, il faut se concerter.
Ça prend une responsabilité puis une imputabilité de l'État de fournir les
soins. Comment on voit... Il y a 160 blocs opératoires qui sont fermés, au
moment où on se parle, sur 560 au Québec. Il y a des médecins spécialistes qui
sont payés à l'acte, qui ne peuvent même pas opérer.
Rappelez-vous du cas de cet anesthésiste
de l'Outaouais qui doit aller pratiquer au Saguenay, en Estrie et à Ottawa,
parce qu'il n'y a pas de bloc opératoire de disponible. Il a même été mis en
vacances forcées pendant trois semaines. L'article a été paru, on pourrait vous
le fournir si vous voulez. C'est un autre exemple patent d'un gouvernement qui
ne livre pas, qui est incapable. Puis, de l'autre côté, il dit : Je n'ai
plus d'argent, j'ai un trou de 14 milliards. Puis il va gaspiller puis il
fait peu de cas du 400 millions dont on parle dans... C'est épouvantable.
Ils sont, donc, bien mauvais.
Journaliste : ...le projet de
loi n° 106, non?
M. Tanguay
: C'est la
mauvaise approche, mon point, encore une fois. Si je vous dis : Il faut
retirer le projet de loi, je ne veux pas que les gens disent : Ah! les
libéraux ne veulent pas revoir le mode de rémunération des médecins. On veut le
revoir, éventuellement, ça va prendre une loi. Mais dans un contexte où il doit
faire de la co-construction, il n'est pas capable de faire de la
co-construction, lui, il est capable de se chicaner. Il n'est pas capable de
construire, François Legault, c'est un chicaneux, ce n'est pas un constructeur.
Journaliste : ...
M. Tanguay
: Quand on
va être rendu à terme, c'est mettre la charrue avant les bœufs. Ça va prendre
probablement une loi, mais qu'est ce qu'on va mettre dedans? On voit le
résultat, on voit le résultat, le résultat, ce matin, pour les patients. Encore
une fois, là, nous autres, le Parti libéral du Québec, notre priorité, c'est
les patients, que les services soient donnés. Et là l'approche de François
Legault puis de Christian Dubé, mauvais ministre, bien, c'est la mauvaise.
Journaliste
:
...combien de temps... par le bon chemin, c'est des années de co-construction?
M. Tanguay
: Bien, il
faut... On n'a pas le choix, ça ne se fera pas autrement. Les spécialistes nous
disent : Ça ne se fera pas autrement. Coup de baguette magique, alors coup
de baguette magique, pourquoi ils font ça? Parce qu'ils sont doués minimalement
d'une intelligence, la CAQ, il y a de la stratégie là-dedans. Dans leur
dernière année, catastrophe en santé, huitième année. Ils veulent avoir une
petite étoile, un petit quelque chose à dire en élection : On a été
capable d'inscrire 100 % des Québécois en l'enfonçant dans la gorge des
professionnels de la santé. Ils n'auraient pas plus les services. Même ceux, le
85 % qui est inscrit, ils ne l'ont, pas les services.
Journaliste
: M.
Rodriguez, comment vous expliquez que le réseau de la santé laisse échapper,
comme ça, des gens qui ont des pensées suicidaires, des pensées noires...
d'avoir de l'aide et qui n'en ont pas?
M. Rodriguez (Pablo) : C'est
un drame horrible. Vous parlez du jeune de 20 ans, qui s'est enlevé la vie
après avoir cogné à de multiples portes. Et il va falloir que le gouvernement,
et ce sera notre cas lorsqu'on formera le gouvernement, mette la santé mentale en
termes de priorité. On le voit, au cours des dernières années, que ce soit la
pandémie, que ce soit l'utilisation des médias sociaux ou d'autres éléments, il
y a une augmentation importante, notamment, au niveau de nos jeunes, au niveau
de la santé mentale, il y a une augmentation importante des défis vécus. Et ces
jeunes-là, et leurs parents, souvent, se butent à des portes fermées. Il va
falloir, puis moi, je l'ai dit pendant toute ma campagne à la chefferie,
pendant plusieurs mois, traiter la santé mentale comme une priorité absolue en
termes de santé.
Journaliste : ...de ça, que
les gens ne puissent pas...
M. Rodriguez (Pablo) : Les
gouvernements sont toujours imputables. Ça, je veux dire, on n'y échappe pas,
on ne doit pas y échapper, c'est le système que l'on a choisi. Les ministres et
le gouvernement en soi le sont.
Maintenant, ça prend une volonté politique
de dire, qui, après ça, par la suite, descend : La santé mentale est une
priorité absolue. Je ne le sens pas. Je ne sais pas si tu le sens, Marc, mais
je ne le sens pas au sein du gouvernement de la CAQ. Mais, encore une fois,
c'est se fermer les yeux.
On la voit, la recrudescence des défis en santé
mentale vécue à travers la société, en particulier à travers nos jeunes. Et ça,
c'est un drame de société.
Journaliste : Juste un petit
mot sur le programme Hilo...
M. Rodriguez (Pablo) : Oui,
bien, lui, il le connaît plus que moi, il l'utilise.
Journaliste
: Qu'est-ce
que vous pensez du fait qu'on a confié à un seul groupe didacticien le
programme au complet...
M. Rodriguez (Pablo) : Ah!
Hilo, pardon.
Journaliste
: ...
M. Rodriguez (Pablo) : Oui,
oui. C'est quoi, toi... que tu utilises, toi, le programme pour l'école, là?
M. Tanguay : Ah! Je vais te
revenir là-dessus.
Journaliste : ...
M. Rodriguez (Pablo) : Bien,
c'est la continuité. C'est le même problème avec le gouvernement actuel, qui y
va avec fournisseur unique, qui y va sans appel d'offres. Vous avez combien de
PME, dans le secteur de l'électricité, qui auraient pu contribuer, qui auraient
pu en bénéficier? Il y a un problème de fond, là. On dirait que le gouvernement
veut donner des contrats comme ça, sans appel d'offres, de façon unique, pour
régler un problème ou un défi vite, vite, mais à terme, ça en crée d'autres.
Le Modérateur : On va passer
en anglais. Cathy.
Journaliste : The French
language commissioner will table a report later today on international
students. I know taht you haven't seen anything yet, but I heard a lot of
comments in my entourage of people working with CEGEP students, because the 20%
reduction of international students is mostly targeting students at the CEGEP
level. What do you hear from your own constituents or the people around you if
QuÉbec went too far in reducing the number, the proportion of international
students, and the image that it sends all across the world?
M. Rodriguez (Pablo) : I can
tell you what I hear, not only where I live, not only in Montreal, but what I
have heard in Abitibi-Témiscamingue, in Baie-Comeau, in Sept-Îles and in Trois-Rivières.
For them, it's a huge challenge, and every student pays the price, because if
you don't have enough students, then they have to close the whole program,
which means that local students, young Quebeckers don't have access to those
programs anymore. So, it's a challenge, you can see that across Québec.
Journaliste : You heard that
a lot when you make, like, your tour of. Québec?
M. Rodriguez (Pablo) : I keep
touring Québec. I remember, physically remember my meetings that I had in Abitibi,
and in Baie-Comeau, and in Sept-Îles. I am pointing those because we spent like
probably an hour discussing this.
Journaliste : And on doctors,
Bill 106, you would have done things differently?
M. Tanguay : Yes. Listen to
the science, reading the reports. So, the Government asked for a report, that
has been published March the 21st... 31st, March the 31st, and regardless of
this, Christian Dubé hasn't read this report.
Journaliste : ...focus was on
primary care, building primary care.
M. Tanguay : Yes, but it goes
with the new way of seeing the salary or the incomes for the doctors. So, that
being said, caught in the middle of a negotiation, they want to review. The
Government wants it and the doctor want it as well, to review the way they are
doing things.
It's not the proper way to achieve this
goal. When you have to build on coconstruction, you cannot table a bill with
your view only, very partial one, regardless of the science, regardless of the
partnership that you must construct with everyone, not only the doctors,
everyone, the nurses and all the professionals. But again, that's the way of
doing things for Francois Legault, and we see the end result. So, at the end of
their last mandate, their last year, I think that they want to achieve something,
but it's not going to be... it's not going to work because it's the wrong way
of doing things.
Journaliste
: As of
today, where do we go from here... negotiations that are suspended, kind of up
in the air?
M. Tanguay : They have to
open a discussion with respect to way of doing things in the future. And that's
not only for the Government to say : That's my way, 11789 you cannot achieve this.
And again, the Québec Liberal Party is about helping our people who are
desperately looking to have public services, and they don't have it. You know,
that is what wants to achieve Francois Legault, he wants to have technically
100% of the Quebeckers
registered to a doctor, but...
Journaliste
: Or a professional.
M. Tanguay
: ...or a professional, but,
that being said, it's impossible because of the state of the of the Santé
publique. It's impossible to achieve this.
Journaliste :
This morning, Louis Lacroix revealed on
his broadcast that the Government had consulted various premiers about the Constitution,
Mme Marois, M. Bouchard, M. Charest, M. Couillard. What do you think of that,
Mr. Rodriguez? Is that... Does that give the document any more credibility, in
your opinion?
M. Rodriguez
(Pablo) :
You're
talking about a document that is going to be tabled by a Government at the end
of the mandate, with 15% of support of the people without consulting the other
parties? Is that the same document we're talking about? It doesn't change much.
I'm happy that they consulted some people, but did they consult the different
caucuses? Did they consult First Nations? Did they have a broad consultation to
go through the regions? No. This is a fundamental document, this isn't a normal
law. This is not something that you write one day and then, the morning after,
you erase a bit of it and then you rewrite again. No. And the problem is, and
I've been in this game for a long time, the second you take a document and you
put it in the middle of a parliament, you put it in the middle of the National
Assembly, then everything becomes partizan, which is extremely sad. I think
it's an historic mistake to do this. We have one shot at doing it well, we're
in favor of a Québec constitution, let's do it together.
Journaliste :
One precision. Minister Lafrenière, in
the hallway just this morning, said that First Nations communities will be
consulted.
M. Rodriguez
(Pablo) :
Yes,
but the bill... Why do you table the bill and then consult? What's that way of
doing? And it's a constitution, it's not a law about changing the color of the
walls or something like that, it's a fundamental document, it says who we are
as a nation, that talks about us, and they're not going to consult before
tabling it? It's a historical mistake. Thank you.
M. Tanguay :
Merci. Thank you.
(Fin à 8 h 50)