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(Treize heures trente et une minutes)
M. Tanguay : Alors, bon
après-midi. Ce matin, encore une fois, troisième et dernière période de
questions de la semaine. Vous avez vu avec Marwah Rizqy et les collègues, nous
avons questionné François Legault et Christian Dubé sur leur responsabilité
personnelle dans ce qui est maintenant, on peut appeler le fiasco SIFA, le
fiasco SIFA. Vous avez vu, mardi, on a sorti des clauses du contrat qu'ils n'ont
même pas lu et qu'ils ont signé, mercredi, également une autre clause du contrat.
Plus de 150 millions de dollars, c'est ce que ça coûterait pour
annuler maintenant, purement et simplement, un contrat qu'ils ont signé, eux
autres même, en 2024, en février 2024. Et là on a un système dysfonctionnel, un
projet dysfonctionnel qui n'avance pas, des retards pour le projet SIFA, d'un
investissement de 65 millions qui a été perdu en pure perte, et, aujourd'hui,
Santé Québec considère d'annuler cela.
On a appris ce matin, par Thomas Gerbet, à
Radio-Canada, et avec un travail aussi d'accès à l'information de notre côté
également, que le ministre Dubé et son sous-ministre ont été, dans les 14 derniers
mois, cinq fois interpelés en leur disant : Voyez-vous, les rapports d'audit,
ça ne marche pas, il faut arrêter ça immédiatement, et deux fois plutôt qu'une,
par des collègues ministres, et ma collègue va en faire état, Christian Dubé a
été interpelé personnellement : Arrête ça, Christian, arrête ça. On... C'est
dysfonctionnel. Ça n'avance pas, ça ne marche pas. Et Christian Dubé a tassé ça
du revers de la main, dont un rapport d'audit interne qui était clair, et,
aujourd'hui, il veut dire : Bien, on essaie d'analyser ce qui doit être
fait puis on considère de l'annuler. Il aurait pu le faire comme ministre à
cinq reprises dans les cinq derniers mois, dont deux fois interpelé
personnellement, et il a dit non, il a préféré s'entêter, il a préféré aller de
l'avant.
Donc, de A à Z, dans ce fiasco-là, SIFA, c'est
signé François Legault et Christian Dubé. Et ça, nous, on le dénonce. C'est un
autre, malheureusement, gaspillage qui explique l'incapacité de ce
gouvernement-là à donner les services publics.
Michelle, je t'en prie.
Mme Setlakwe : Merci, Marc.
Rappelons-nous qu'en 2023 le ministre Caire voulait des éloges pour la gestion
caquiste du fiasco SAAQclic. Aujourd'hui, avec le fiasco SAAQclic, on est en
pleine commission d'enquête. Deux ans plus tard, on découvre le fiasco SIFA, où
les coûts, Marc l'a mentionné, sont hors de contrôle et les délais sont
inconnus. Le ministre de la Santé, il ne sait pas ce qu'il se passe, malgré des
avertissements. Il nous dit en Chambre qu'il est rassuré, puis, quelques heures
plus tard, on entend que les projets sont suspendus. Il ne sait pas ce qui se
passe. Il n'agit pas. Le ministre du Numérique, lui, il parle tout seul. Des
avertissements, et il lève des drapeaux : Arrêtez ça. Personne ne l'écoute.
Nous sommes à l'aube d'un autre fiasco, le fiasco SIFA.
Nous, on aurait préféré une commission
parlementaire plutôt qu'une commission d'enquête publique, éventuellement, dans
un an. 19285Mais la CAQ a refusé, ils
ont refusé d'examiner leur propre échec. C'est leur échec collectif. On pouvait
sentir le malaise des députés caquistes. On le sait qu'eux autres ils sont
tannés de prendre les coups pour les mauvaises décisions, les échecs de leur
gouvernement. On comprend le malaise, on comprend que c'est difficile pour eux.
La CAQ, imaginez-vous, elle se cache
derrière le fait qu'il y a une enquête en cours de l'Autorité des marchés
publics pour justifier leur refus d'entendre notre demande de tenir une
commission parlementaire. Rappelons-nous que l'AMP se penche sur un contrat qui
a été signé par la CAQ début 2024. Ça n'a pas pris quelques mois que, déjà, ce
contrat-là s'avérait extrêmement problématique. Alors, voilà, on est
extrêmement... Bof! sommes-nous vraiment surpris? Pas vraiment. C'est la CAQ
qui continue à s'enfoncer, et on est devant un autre fiasco, le fiasco SIFA.
Journaliste : ...j'avais des
questions, moi, oui. Alors, est-ce qu'il y aurait d'autres... bien, j'imagine
que votre démarche ne s'arrête pas là... est-ce qu'il y aurait d'autres moyens
d'entendre Santé Québec? Bien, peut-être à la Commission de l'administration
publique?
M. Tanguay : Il y aura
sûrement d'autres démarches, d'autres moyens, mais, dans l'intervalle, ils ont
voté non, là, à la commission de la santé et des services publics. Il y avait
un forum. Et la raison, ce n'est pas de dire : Représentez votre demande à
la CAP. Ils vont voter non pareil, les députés caquistes, mais avec un malaise
certain, on l'a senti. Alors là, ce qu'ils nous disent : Bien, Gallant va
faire la lumière là-dessus. Gallant ne fera pas la lumière là-dessus. Gallant,
il n'est pas sur SIFA. Une fois que j'ai dit ça, tout le monde a compris pourquoi
ils disent ça. Et ils ont dit : L'AMP est en train de regarder les
contrats. C'est eux qui ont signé les contrats, c'est leur fiasco de A à Z, et
nous, on voulait faire la lumière.
Alors, qu'est-ce qui va arriver dans
l'intervalle? On s'en va en circonscription la semaine prochaine... bon, on
revient mardi prochain... mardi dans deux semaines, et on va continuer, parce
que, des demandes d'accès à l'information, on a eu accès à d'autres
informations. Cette semaine, à tous les jours, on est arrivés avec de nouveaux
faits, des clauses du contrat, et, maintenant, Thomas Gerbet ce matin, avec le
fait que le ministre a été personnellement interpelé. On ne va pas lâcher le
morceau, de l'opposition officielle libérale, puis on va continuer à faire le
travail. Normalement, les Québécoises et Québécois se seraient attendu à leur
premier ministre... prenne de la hauteur et dise : Écoutez, on va faire
toute la lumière là-dessus de façon transparente. Mais ce n'est pas le cas, ils
continuent à cacher l'information.
Journaliste : Allez-vous
interpeler la VG... ou le VG, c'est-à-dire?
M. Tanguay
: Ça a déjà
été fait par d'autres collègues, ça a été soulevé. Ce n'est pas exclu, mais la
VG demeure elle-même... le VG demeure lui-même en charge des mandats qu'il
prend ou qu'il ne prend pas. Honnêtement, on peut bien dire : On va aller
à la CSSS, à la CAP, aux commissions parlementaires, à la VG, au Protecteur du
citoyen, à Gallant... Tout ça, au départ, on demande au gouvernement d'être
transparent, puis de bien gérer les fonds publics, puis de répondre à nos
questions. On ne serait pas obligés d'aller là, mais nous, on va continuer le
combat pareil.
Journaliste : Vous
mentionniez, la semaine prochaine, les députés sont dans...
M. Tanguay : En circonscription.
Journaliste : ...sont dans
les circonscriptions. Est-ce que vous pensez que les caquistes vont s'en faire
parler?
M. Tanguay : Ah! bien, je
pense que les caquistes s'en vont parler à tous les jours. Dure époque pour un
député caquiste, très dure époque. On a vu les récentes démissions, là.
Abitibi-Est a été expulsé parce qu'il a défendu sa région, Pierre Dufour. La
collègue de Rimouski, elle, a décidé de quitter, ça s'ajoutait à Yuri Chassin.
Dure époque pour les députés caquistes, et, comme le disait Michelle, on sentait
le malaise palpable. Et je peux, sans révéler un secret d'État, vous dire
qu'ils ont mentionné qu'ultimement — au moins, ils ont reconnu ça — c'est
le ministre qui est responsable ultimement, au-delà de Santé Québec. Ce que les
collègues députés de la CAQ nous ont dit, puis je suis certain qu'ils seraient
capables de vous le répéter publiquement, ce n'est pas un secret... ils ont dit
qu'au-delà de Santé Québec, là, l'agence, là, indépendante, entre guillemets,
bien c'est le ministre qui est responsable de répondre à tout ça. Mais ils ont
voté contre pareil. C'est correct, on respecte ça, c'est leur droit. Mais la
population va juger.
Journaliste : Qu'est-ce qu'ils
vous ont dit exactement par rapport à ça? Pouvez-vous élaborer?
M. Tanguay
: Gallant va
nous donner les réponses de SIFA, qui étaient que c'est le ministre qui est,
ultimement, responsable. Alors, à l'argument de dire... Nous, ce qu'on plaidait
avec les autres collègues des oppositions, c'est que Santé Québec, ils ne
répondent pas à nos questions, c'est une agence indépendante, ils ne sont pas
en Chambre. Le ministre ne répond pas aux questions. Bien, nous, à ce
moment-là, on peut-tu avoir accès à Santé Québec et les recevoir en commission
parlementaire pour leur poser des questions? Les collègues ont dit : Non,
pas besoin, puis, de toute façon, ultimement, c'est le ministre de la Santé qui
est responsable de répondre de cela. C'est ce qu'on demande, nous, depuis
maintenant plusieurs semaines.
Et les révélations sont très troublantes,
de Thomas Gerbet, là, les révélations à l'effet que, cinq fois dans les 14
derniers mois, à l'évidence, ça ne marchait pas. Et là, parce que la vérité
sort, force leur est de constater que ça ne marche pas, et de dire : Bien,
écoutez, on va essayer d'avoir réponse à nos questions. Le ministre Dubé, il a
eu réponse à ces questions, notamment par un audit interne qui lui a été
communiqué en mars 11789 2025, auquel
deux de ses employés ont participé. Le ministre Dubé, pourquoi il a fait ça?
Parce qu'il veut, coûte que coûte, avoir un système informatique qui ne tient
pas la route. La dure réalité l'a rattrapé puis, aujourd'hui, bien, il est pris
avec la patate chaude, sa patate chaude.
Journaliste : Puis
aujourd'hui la CAQ refuse le mandat d'initiative. Donc, est-ce que... est-ce
que vous trouvez que la CAQ lit bien l'humeur de la population lorsqu'on...
Avec SAAQclic, la commission Gallant, il y a une certaine sensibilité pour ces
questions-là dans la population. Est-ce que vous trouvez que la CAQ lit bien l'humeur
des gens en ce moment?
Mme Setlakwe : Bien non.
C'est une autre démonstration qu'ils sont complètement déconnectés, débranchés
de la réalité. Encore une fois, nous, on dit que la transformation numérique,
elle est... elle est nécessaire, elle est requise. D'ailleurs, le Québec a pris
du retard. Mais là, il va falloir qu'on en vienne à la conclusion inéluctable,
là, ce n'est pas la CAQ qui va mener à bien la transformation numérique tant
attendue au Québec. Il y a le fiasco SAAQclic. La population a à peine digéré
ce fiasco-là que là, on semble leur servir le même plat.
Alors, honnêtement, c'est extrêmement
décevant au niveau de la transparence. La population est devant un Conseil des
ministres dysfonctionnel. Il y a... Il y a un bras de fer, il y a... il y a
discordance, et ça ne sert pas du tout les intérêts de la population en ce
moment. Merci.
M. Tanguay : Merci beaucoup.
(Fin à 13 h 41)