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(Huit heures deux minutes)
M. Cliche-Rivard : Bonjour,
tout le monde. J'espère que vous allez bien. Aujourd'hui, je vais vous parler
de la crise de l'itinérance. Il y a quand même plusieurs dossiers là-dessus
cette semaine. Écoutez, la semaine dernière, moi, j'ai invité le nouveau
commissaire montréalais à l'itinérance à faire le tour de mon quartier. On est
allé se promener. Je le fais quand même souvent, mais de l'amener lui, puis lui
montrer de visu ce qu'il se passe, ça a été quand même assez important pour
moi. Puis jamais dans le sud-ouest de Montréal, j'ai vu autant de tentes,
autant de campements à autant d'endroits. Je n'ai jamais vu ça. Ça fait une
décennie que j'habite le Sud-Ouest et vraiment, cette année, ça marque des
records. Il y a des rassemblements de tentes un petit peu partout. Le campement
Saint-Rémi ou en sortant du tunnel Atwater, pour ceux qui connaissent le
quartier, c'est particulièrement inquiétant. Puis vendredi, c'était aussi la
nuit des sans-abri. Moi, j'ai marché avec des personnes en situation de l'itinérance,
puis des organismes. On est descendus du Plateau jusqu'au parc Émilie-Gamelin à
Berry-UQAM, où beaucoup de gens, là, connaissent cet endroit-là comme abritant puis,
bien, où que les gens se rassemblent, des gens en situation d'itinérance. Puis
jamais je n'ai vu autant de monde non plus, hein?
Les organismes étaient multiples à offrir
des manteaux, à offrir du matériel, à offrir des trucs. Vraiment, les files
étaient assez... Catastrophiquement, il me semble qu'il y avait vraiment
beaucoup de monde, puis c'était vraiment bondé. La soupe populaire aussi était
absolument bondée. Bref, moi, je n'ai jamais vu ça, autant de gens. Puis je
couvre le dossier depuis un certain moment, donc, je suis très inquiet, là. Les
prochains jours s'annoncent quand même froids, là. On a quand même un automne
doux, là, mais le froid s'en vient. Les grands froids... Le grand froid s'en
vient. Et de savoir qu'il y a plus de gens que jamais qui vont passer l'hiver
dans la rue, moi, ça m'inquiète énormément. On a vu aussi les statistiques au
printemps, là, sur la hausse de l'itinérance. On voyait des chiffres
préliminaires jusqu'à 15 % d'augmentation dans la dernière année.
Face à ça, je ne le vois pas, le plan du
ministre Carmant. Je ne vois pas, le plan caquiste. Je ne la vois pas l'urgence.
Je ne la vois pas l'urgence d'agir puis je ne vois pas qu'est ce qu'on va
faire. En fait, c'était le bordel, là, pour être poli, l'année passée. Les
refuges étaient pleins à craquer. De peine et de misère, là, en février, on s'est
rendus à la promesse de 2 000 lits disponibles, puis c'était
hautement insuffisant pour Montréal. Imaginez les autres régions. Imaginez les
autres villes du Québec, dans lesquelles il n'y a pas de services ou moins de
services. Moi, ça me... Ça m'inquiète grandement de penser que... Ce sont mes
citoyens aussi, hein? Ce sont nos résidents aussi qui vont passer l'hiver
dehors. Ça me... Ça me choque, puis je ne vois pas le... Je ne vois pas le
plan, je ne vois pas le plan de match puis je ne vois pas comment on va s'en
sortir pour que ça se passe mieux cet hiver. Je n'entends pas le ministre
Carmant. Je suis vraiment détruit et démoli de l'inaction de ce gouvernement-là
sur la question de l'itinérance, parce que dès qu'on va se promener un peu puis
dès qu'on parle aux gens de la rue, c'est vraiment troublant. Puis je trouve qu'il
y a un manque de compassion de la part du gouvernement aujourd'hui. Merci.
Journaliste
: Qu'est-ce
que vous aimeriez voir dans ce plan-là?
M. Cliche-Rivard : Ça
nous prend un des lits d'urgence. On n'a pas le choix. L'urgence, ce n'est pas
une solution à long terme, hein? Mais quand il fait moins 20° C, l'urgence,
ça sauve des vies. Il va manquer des centaines de lits à Montréal puis un peu
partout au Québec, si ce n'est pas des milliers cet hiver. Moi, j'en appelle
aux CISSS et aux CIUSSS à prendre leurs responsabilités. Le communautaire a
fait et fait un travail extraordinaire, mais avec les moyens qu'ils ont, ils ne
sont pas capables d'en faire davantage. On a une crise de santé publique, on a
une crise humanitaire qui est celle de l'itinérance. Moi, je veux voir les
acteurs locaux et régionaux de santé publique prendre le problème à bras le
corps puis d'offrir de l'hébergement d'urgence rapidement.
Mais la crise de l'itinérance, ce n'est
pas une fatalité, hein? Il va falloir qu'on s'en sorte. Il va falloir qu'en
prévention, on arrête de mettre du monde dans la rue. On le sait que le premier
facteur d'itinérance, c'est de perdre son loyer. Puis on perd son loyer parce
qu'on n'est plus capable de le payer. Puis ça, bien, on l'a encore aujourd'hui,
là. Statistiquement, le fait qu'au Québec, c'est presque le double de hausses
de loyer cette année, on n'est pas loin de 10 %, alors que dans d'autres
provinces qui contrôlent davantage leurs loyers, on n'est pas dans ces hausses
vertigineuses là. Il va falloir qu'on ait des meilleurs suivis en santé mentale
aussi, parce qu'on le sait que la désorganisation puis l'absence de services,
ça fait en sorte que du monde tombe dans la rue. Ça, c'est le deuxième facteur.
Donc, va falloir qu'on travaille en prévention puis aussi en sortie de crise. C'est
vrai, il s'en construit du logement de transition, ça va sortir de terre, il va
y avoir des places, mais il faut qu'on arrête de tirer dans la chaloupe. Si à
chaque fois qu'on sort 1 000 personnes de la rue, 19593 on en remet 2 000, on ne 'en sortira
jamais de la crise de l'itinérance. Puis, actuellement, ce sont nos quartiers,
puis les citoyens, puis tout le monde, qui souffrent parce que la cohabitation,
elle est hyperdifficile. Les gens investissent les mêmes parcs, les mêmes bords
d'eau, le canal Lachine ou ailleurs, les mêmes endroits que les gens en
situation d'itinérance qui essaient de survivre. Puis évidemment que les
tensions sont là, on ne s'en sortira pas puis on n'aura pas de meilleure
cohabitation s'il n'y a pas plus de ressources. Puis j'en appelle vraiment au
ministre Carmant à prendre ses responsabilités.
Journaliste
: Le gouvernement,
ce matin, va envoyer... vous envoyer une motion qui va demander d'adopter
sur... que tous les partis prennent l'engagement de ne pas signer la
constitution 1982. C'est un message à qui, ils ils envoient, vous pensez?
M. Cliche-Rivard : Bon, j'ai
l'impression que c'est clairement à M. Rodriguez, là, puis à l'histoire d'hier.
Évidemment, à Québec solidaire, on n'est pas intéressé à signer cette
constitution-là. La seule constitution que le Québec devrait se doter, c'est
celle du Québec indépendant, un Québec souverain, le Québec pays. Vous
connaissez notre position là-dessus. Donc, M. Jolin-Barrette peut faire les
motions qu'ils veulent... qu'il veut... Mais, voilà, je pense que ça répond à
votre question.
Journaliste
: Est-ce
que François Legault doit partir? Je fais référence au sondage de LaPresse,
ce matin, qui dit qu'il y a une très forte majorité de Québécois qui pensent
qu'il doit quitter avant les élections.
M. Cliche-Rivard : Moi, je ne
suis pas surpris de ce résultat-là. Je passe beaucoup de temps sur le terrain
puis à parler à mes électeurs. Je ne suis pas surpris de ce que j'entends puis
de ce que je lis là. C'est ça que j'entends sur le terrain. Puis, avec un bilan
tel que celui du premier ministre, après, oui, il va compléter sa huitième
année, après les fiascos qu'on a entendus, puis je peux remonter à plein d'affaires.
Mais, tu sais, moi j'ai en tête, puis les Montréalais ont quand, en tête,
Maisonneuve-Rosemont, je veux dire, ce fiasco de saga d'hôpital là, qui touche
le cœur montréalais, en est certainement une partie. L'ensemble de l'enjeu de
SAAQclic, je veux dire, c'est une abomination, je veux dire.
Les citoyens y voient s'accumuler scandale
après scandale. Ils voient la même revue de presse que vous puis moi, puis je
pense qu'ils font le même constat. François Legault a fait d'immenses
promesses. Il est arrivé en promettant des gestions de fonds publics, en
promettant le gouvernement de l'économie, en promettant plein de choses.
Finalement, ça s'est révélé être un gouvernement imposteur qui a été incapable
de livrer la marchandise. Aujourd'hui, on a un déficit record puis des services
publics plombés, puis pas grand-chose à se mettre sous la dent comme bilan du
premier ministre. Donc, c'est sûr que, quand je lis ça ce matin, je ne suis pas
surpris puis je pense que les citoyens ne sont pas surpris non plus.
Journaliste
: Comment
vous expliquez à ce moment-là que M. Legault ait abandonné les deux conditions
qu'il avait fixées pour revenir en politique en 2026... bien, en tout cas,
continuer la politique en 2026, et qu'il continue de dire qu'il va se présenter
l'année prochaine?
M. Cliche-Rivard : Les
promesses, puis l'évaluation, puis le senti de M. Legault, ça lui appartient,
individuellement, ces questions-là sont propres à chacun d'entre nous. Je ne
vais pas justifier pourquoi ou pourquoi pas, je pense que vous allez pouvoir
lui poser la question.
Journaliste
: ...
M. Cliche-Rivard : Le message
semble clair, puis, moi, je suis en phase avec la population. Je ne me
reconnais pas dans les priorités du premier ministre puis je ne me reconnais
pas du tout dans son discours inaugural. On a d'ailleurs voté contre son
discours inaugural hier. L'ensemble des partis d'opposition ont voté contre...
son discours inaugural. Donc, pour moi, c'est, il récolte ce qu'il sème. M.
Legault, il a placé... il a tenté de placer la barre très, très haute puis,
quand on gagne la confiance du public — puis il l'a gagnée deux fois,
je veux dire, il a été élu démocratiquement — quand on la gagne,
cette confiance-là, on peut aussi la perdre, puis, quand on la perd, la chute
peut être vertigineuse. Puis c'est ce qu'il est en train de vivre, le premier
ministre.
Journaliste
: Est-ce
que vous êtes rassuré de la façon dont la CAQ a voté hier sur la motion que
vous avez soumise, là, qui s'est engagée, donc, à ne pas utiliser le bâillon
pour faire adopter la constitution? Ça vous réjouit?
M. Cliche-Rivard : Réjouit,
c'est un mot fort, mais rassuré, certes. Tu sais, pas plus tard que... Encore
aujourd'hui et même hier, on parlait de loi spéciale puis de bâillon, ce que ça
veut dire sur la question des négos en santé. On a eu sept bâillons en sept ans
de la part du gouvernement. Si on est rendus là, à mettre directement ces
éléments-là au jeu, c'est parce que, sinon... une réputation quand même de
placer puis de pousser ses projets de loi qui ne sont pas consensuels puis de
les imposer aux parlementaires. Donc, je suis satisfait de son engagement
d'hier.
Maintenant, aujourd'hui, on a une motion
qui sera débattue, nous, on demandait des consultations itinérantes aussi. On
l'a fait sur le temps d'écran, on l'a fait sur les violences à caractère
sexuel, on l'a fait sur plein d'autres sujets, puis on est allés à la rencontre
des Québécois, Québécoises. Moi, j'ai de la misère à comprendre pourquoi Simon
Jolin-Barrette refuse qu'on aille, aux quatre coins du Québec, rencontrer les
citoyens sur un document aussi fort et aussi important que ce que, lui, il
appelle la loi des lois. Donc, de quoi a-t-il peur? Pourquoi veut-il...
Pourquoi ne veut-il pas sortir du parlement? Pourquoi est-ce qu'on ne pourrait
pas aller rencontrer les gens à Sept-Îles pour savoir ce qu'ils en pensent de
son document fondateur?
Journaliste
: ...M.
Cliche-Rivard, c'est de dire que, maintenant, à l'Assemblée nationale, quand on
fait des commissions, c'est possible, à tout moment, de faire de la visioconférence,
c'est-à-dire... où qu'on soit, là, on peut présenter des mémoires, si on est
des groupes intéressés, par visioconférence. C'est rendu même la norme
maintenant, vous le savez, vous siégez en commission. Alors, eux disent :
Si quelqu'un à Sept-Îles, effectivement, veut bien se présenter dans les consultations,
bien, il peut le faire à partir du confort de sa résidence ou encore, je ne
sais pas, moi, ça peut être au Lac-Saint-Jean ou n'importe quelle région du
Québec.
M. Cliche-Rivard : Bon, c'est
un argument qui est spécial, parce que ce même gouvernement-là a accordé, il
n'y a pas si longtemps, des... ce droit de pouvoir itinérant pour la commission
spéciale sur le temps d'écran. Ça fait que, là, c'est correct pour savoir ce
qui se passe sur le temps d'écran puis faire des recommandations, mais, tout
d'un coup, ce n'est plus correct pour la Constitution. Ça fait trois, quatre,
cinq... Là, on va avoir des exemples dans la motion, je vais vous en parler
tantôt au salon rouge. Tout d'un coup, là, ce n'est plus nécessaire, des
consultations itinérantes. Donc, je trouve que M. Jolin-Barrette, il a les
arguments qui va comme ils viennent quand ça fait son affaire, parce que, très
récemment, il l'accordait, son pouvoir itinérant. Puis il y a eu une plus-value
énorme d'aller sur le terrain.
Quand on rencontre des groupes en visio,
c'est les groupes qui viennent à nous, ce n'est pas nous qui allons vers les
groupes. De faire le travail de commission itinérante, c'est d'aller vers les
gens puis à leur écoute. Qu'on soit en visio ou pas... Il y a un groupe qui
était en visio hier parce qu'il avait un conflit d'horaire, de déplacement. Ce
groupe-là serait venu pareil. Ça ne vient pas ouvrir la porte à un groupe
supplémentaire, ça ouvre la porte à une partie de la société qu'on ne voit pas
d'habitude, qui ne se présente pas pour déposer un mémoire à l'Assemblée
nationale. Ça, c'est très, très différent.
Journaliste : ...on disait,
par exemple, qu'on est d'accord avec une consultation itinérante, est-ce que
vous lèveriez, comment dire, vos... j'allais dire vos moyens de contestation,
qui ont été exprimés vivement hier par Mme Ghazal?
M. Cliche-Rivard : Moi, les
moyens de contestation puis les... En fait, les éléments inquiétants de cette
constitution-là dépassent la consultation itinérante. Il y a toute la question
du bouclier qui a été levée... des boucliers qui ont été levés sur la question
de l'avortement. Il y a toute la question sur la capacité des organismes
publics de contester. Il y a toute la question sur le fait que la Constitution
devrait avoir été préparée en amont avec la consultation des gens. Donc, on a
plusieurs demandes. Puis moi, j'ai toujours été un parlementaire qui fait mon
travail de manière constructive puis je ne vais pas changer ça demain matin. Je
vais avoir des éléments pertinents à présenter. Aujourd'hui, j'ai un débat
pertinent à présenter pour des commissions itinérantes. Puis, tout au long du
projet de loi, vous allez voir la même pertinence, puis moi, je vais faire mon
travail de manière constructive. Mais les engagements qu'on a pris, on les
respecte.
Journaliste : Donc, ils n'ont
aucune raison de vous accorder des... parce que vous dites que vous allez
maintenir vos autres... vos autres doléances.
M. Cliche-Rivard : Bien,
d'aucune façon la forme va entacher le fond ou peut entacher le fond, là. Simon
Jolin-Barrette n'a pas fait les bonnes choses de forme. Après, le fond, on va
en parler puis on va en discuter. Le blocage, là, il est fondamentalement sur
le fond. Donc, M. Simon Jolin-Barrette, lui, la réponse lui appartient sur
qu'est-ce que lui, il veut laisser et pourquoi lui, il refuse d'aller à
l'écoute des Québécois et des Québécoises. Nous, on lui donne les moyens
d'améliorer son dispositif. Il a écouté sur la consultation générale. Je peine
à comprendre, parce que les libéraux étaient d'accord avec nous aussi, pourquoi
ils n'écoutent pas sur la consultation itinérante. On va y aller, on reviendra
à l'Assemblée, puis on entendra le pouls des citoyens. De quoi a-t-il peur?
Est-ce qu'il a peur que les gens lui disent qu'ils n'en veulent pas, de sa
constitution? C'est-tu de ça qu'il a peur? Pourquoi est-ce qu'il refuse d'aller
écouter les Québécois? Moi, je lui pose cette question-là.
Journaliste : ...deux ans le
règlement sur les piscines, l'application du règlement sur les piscines.
Qu'est-ce que vous pensez que l'approche du gouvernement dans ce dossier-là?
M. Cliche-Rivard : Moi, à
chaque... à chaque été, comme les citoyens puis comme parent, là, je suis
vraiment complètement démoli quand je vois des histoires de... puis tout le
monde l'est, là, de bambins puis d'enfants qui... Puis je vois les reportages
de la société de prévention, ça me choque. Donc, moi, je pense qu'il faut
bouger rapidement dans ce dossier-là. Je pense que c'est la sécurité des
tout-petits qui est en jeu. Donc là, je n'ai pas, tu sais, tous les fins
détails de ce dossier-là, je pourrai vous revenir, mais moi, de reporter des
mesures de sécurité, je pense que c'est rarement une bonne idée.
Journaliste : ...dans les
deux ans qui vont s'écouler avant l'application du règlement?
M. Cliche-Rivard : Bien, tu
sais, ce n'est pas moi qui va être prophète de malheur, là, je veux dire, ça
arrive à chaque été. Donc, on a établi, par mesures scientifiques, que ces
protections-là permettaient de sauver des vies. Le plus vite possible on les
mettra au jeu, le plus vite possible on va sauver des vies. Donc, moi, je ne
suis pas particulièrement heureux d'entendre un report de ces engagements-là.
Journaliste : Juste pour
revenir sur le sondage, M. Cliche-Rivard. C'est la faute à qui si aujourd'hui
la... l'option souverainiste que vous défendez est aussi bas dans les sondages?
Est-ce que c'est la faute au Parti québécois, que Mme Ghazal a accusé de
politiques divisives?
M. Cliche-Rivard : Moi, je me
regarde toujours dans le miroir en premier, là. Je pense qu'on a des
responsabilités collectives. Nous aussi, on a des responsabilités sur le
dossier. Mais je rejoins les propos de ma collègue Mme Ghazal sur les... le
message divisif de M. St-Pierre Plamondon. Moi, j'en appelle à un référendum
éventuel, si c'est ça qui arrive, mais surtout à un camp du Oui inclusif.
Journaliste
: ...
M. Cliche-Rivard : Ils sont
multiples. Je me les... je me les passe en tête. Je vous reviendrai là-dessus,
là, je suis en... je suis en analyse profonde et personnelle. On pourra faire
l'objet d'un grand papier, si ça vous tente un jour.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais... en français.
Journaliste
: ...en
consacrant énormément de temps et d'énergie à parler de la Constitution, là,
comme vous l'avez fait hier, vous en parlez encore beaucoup aujourd'hui, ne
craignez-vous pas de vous éloigner des priorités des Québécois puis de paraître
déconnecté?
M. Cliche-Rivard :
Aujourd'hui, par ailleurs, c'est vous qui me parlez de la Constitution, là,
moi, j'ai parlé d'itinérance. Mais, blague à part, moi, j'étais sur le
terrain...
Journaliste
: ...
M. Cliche-Rivard : Oui, moi,
j'étais sur le terrain la semaine passée dans mon comté. Je vous ai parlé de
l'itinérance, évidemment, mais beaucoup, beaucoup, beaucoup d'appels, de
courriels et de sollicitations sur la question de la Constitution. Moi, les
gens m'en parlent sur le terrain. Puis, hier soir, c'était le
50e anniversaire de la Charte des droits et libertés. Il y avait
énormément d'acteurs de la société civile puis de défense des droits collectifs
qui m'ont dit qu'ils étaient très heureux de nous voir prendre la position
qu'on prend puis que c'était la bonne position à prendre. Donc, le terrain m'a
dit... Ça, maintenant, on a dédié toutes nos périodes de questions au service
public, au coût de la vie, puis à l'itinérance, puis au logement. On a dédié
une période de questions, la première, sur la Constitution. Moi, j'ai très hâte
de lire toutes les belles chroniques qui vont dire qu'on fait notre travail à
toutes ces autres jours-là.
Journaliste
: Ça vous
dit quoi, qu'Éric Duhaime appuie les principes fondamentaux de cette
Constitution-là de la CAQ? Dans un communiqué, on nous dit qu'il y a eu une
rencontre entre M. Jolin-Barrette et le chef conservateur.
M. Cliche-Rivard : J'ai... Je
veux dire, les alliances CAQ-Duhaime sont... sont quand même connues, là, en
terrain... en terrain de logique. M. Chassin a parlé qu'il ouvrirait la porte
de temps en temps à M. Duhaime. Je pense que, bon, c'est un mariage qui leur
semble utile. Là, moi, je n'ai pas envie de jouer dans ce film-là.
Journaliste
:
...co-porte-parolat de... bon, on voit que M. Grandmont a le plein d'appuis.
Vous, votre position, c'était de rester neutre dans cette course...
M. Cliche-Rivard : Tout à
fait. J'exerce l'intérim, j'ai un devoir de neutralité. Je pense que c'est
connu de l'ensemble de ceux qui exercent un intérim, qu'ils ne doivent pas
prendre position. Donc, voilà.
Le Modérateur
: ...en anglais.
Journaliste : How concerning is the homeless situation in the greater downtown
Montréal area?
M.
Cliche-Rivard :
The homelessness crisis is extremely concerning. I visited last week
with the new Montréal Commissioner for homelessness my... my borough and we
went in Saint-Henri, we went
near Atwater Market, but there's also «campement» Saint-Rémi, a little bit
further West, further, People who know, the South-West. There're so many tents,
a lot more tents that I ever seen, so many people living in the streets and so
many people that are going to freeze this winter, in a couple of days, when...
when the very low temperature is going to come. It was also last Friday La Nuit
des sans-abri, and I never saw that many people coming to get a new jacket, a
new helmet, soup and some very basic needs, because they're living in the
streets. It's... Homelessness... The homelessness crisis is exploding, and I'm
not seeing anything or any word by this Government as to what's going to be
done for this winter. Last winter was extremely difficult. So many people were
left behind, so many people were left sleeping in in their cars or in the
streets. And I'm asking: What's minister Carmant's plan? I mean, there's
nothing put forward, there's... there's no new measures. And, I'm very much
hoping for him to understand that crisis and to move very quickly because time
is lacking.
Journaliste :
What... What can Québec do? I mean, are
they... can... Should they be throwing money at this, more money at this or...
Like, it just sounds like the organizations are very overwhelmed too, the ones
that are on the ground, so... What would you do?
M.
Cliche-Rivard :
The organization are doing everything they can for the emergency
shelters. I think, now, the CIUSSS and the CLSC needs to… need to step in. During
the pandemic, we opened some vaccination centers. They rented multiple spaces
where all the population could be vaccinated, sometimes in church basements,
sometimes in other locals that were available. I think this is what should be
done right now. We should be preparing those spaces and opening them for people
not to spend the winter in the streets. It's impossible in the Québec of 2025
that so many of our constituents, because... because this is what they are,
they are our citizens, they are our responsibility. It's very difficult for me
to understand that the Government is just letting it go, and we're going to see
what happened, and maybe some people are going to sleep outside. That's not a
fatality. The homelessness crisis is not a fatality. It's something we have to
address. And however, I'm seeing that the minister is not very interested.
Journaliste :
...showing so few people are hoping Mr.
Legault finishes his mandate and runs again. What's your interpretation of
that?
M. Cliche-Rivard :
I'm not very surprised about what we're
hearing today. It's what I'm hearing on the ground every day. Minister Legault
is receiving what he deserves. He accumulated fiascos after fiascos. He puts...
And he earned the confidence of Quebeckers, but after he didn't deliver the
results. Let's state Maisonneuve-Rosemont hospital, for example, it has been a
nightmare for this government and for Montrealers as well. SAAQclic, Northvolt,
I mean, he's getting the results of all those failures and all his government
failures. So, I mean, when I'm seeing this, I can quite understand, and that's
what I'm... that's what I'm hearing on the streets as well.
Journaliste :
And you're also hearing on the streets
a lot of people talking to you about the Constitution, you were saying.
M.
Cliche-Rivard :
I was... I was surprised in the last week when we went back last
Thursday evening, about how many emails, how many phone calls we received at
the office and how many people within the activities of the weekend had seen
this Constitution. Specifically, a lot of people came and requested
explanations about what's Minister Jolin Barrette doing with the abortion
rights. A lot of people are concerned about that. And last... Yesterday was the
50th anniversary of the charter, la Charte des droits et libertés du Québec. A
lot of people were there and very concerned about what the government is doing
with the charter. And a lot of people told us that we're doing the right thing
to opposing this bill.
Journaliste :
And we just learned that Minister Jean
Boulet, Labor minister, is set to table is reform the union regime tomorrow.
What are your expectations?
M.
Cliche-Rivard :
Well, I mean, we... we saw what was in that bill because the own
machine of the government rejected it and since my colleague Alexandre Leduc
who opened or received the first version of what was to be tabled. What we see
there is another crisis that the government is creating on its own, and it's
another conflict that the government is opening on its own. I mean, there's so
many things that should be tackled now the inflation crisis, the homelessness
crisis, the public services crisis. Does the government really have time,
energy and will to start another fight? I mean, they clearly don't have the
priority at the right place.
Journaliste :
The fight with unions?
M.
Cliche-Rivard :
With unions, obviously. Obviously. And I'm not saying what's the
point and what's the plan? There's so much more crisis, there's so much more
things. And the polls are saying that Québecers should be seeing the government
work on the housing crisis, 10% of increase of the rent in the last year,
double from the other provinces of Québec... of Canada. Where... Where's the
solution for that government? I mean, that's what they should be working on.
(Fin à 8 h 24)