Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures une minute)
Mme Gentilcore : Bon matin.
En août dernier, le gouvernement a décidé d'imposer des restrictions
budgétaires de 151 millions de dollars dans le réseau des cégeps. Et
depuis ce temps-là, les étudiants en paient le prix à tous les jours. Au cégep
de Saint-Jean-sur-Richelieu, c'est 75 % du budget de l'entretien qui a dû
être coupé. Cégep Édouard-Montpetit, on parle de coupures dans les postes d'orthophonistes
et de psychologues. À Chicoutimi, c'est des postes de techniciens en
laboratoire qui ont été coupés. Un peu partout, on nous parle de coupes dans le
soutien pédagogique, les activités parascolaires, les services d'orientation,
les projets internationaux.
La semaine dernière, le gouvernement a
renchéri en coupant une enveloppe de 200 000 $ qui était consacrée
aux activités parascolaires, dont des concours, dont un en littérature par
exemple, qui a permis de former et de mettre au monde parmi les plus grands
auteurs dont on trouve les livres sur toutes les tablettes de nos librairies
aujourd'hui.
La CAQ est l'unique responsable du déficit
auquel on fait face en ce moment. Ils sont les uniques responsables aussi de
ces coupures-là dans le... dans le réseau des cégeps. Et puis c'est pour ça que
je dépose ce matin une pétition qui a été signée par plus de 11 000 citoyens,
citoyennes pour demander, entre autres, de réinjecter ce 151 millions-là
et surtout de donner plus d'autonomie aux cégeps qui savent comment dépenser
leur argent et qui sont capables de prendre des décisions pour eux-mêmes.
M. Arseneau : C'est bon?Questions?
Journaliste
: ...ça ne
vous tente pas de nous faire un petit laïus là-dessus? Il y a-tu urgence, selon
vous, de déposer une loi spéciale?
M. Arseneau : Bien, il y a
urgence de régler la situation, actuellement, là, où les étudiants en médecine
sont privés de formation. Ça, c'est... pour nous, c'est la priorité. Mais ce qu'on
constate, c'est le gâchis total qui a été provoqué par le gouvernement qui, depuis
des mois, veut un affrontement avec les médecins. Relevez, là, toutes les
citations du premier ministre dans un discours belliqueux contre les médecins
depuis des mois et des mois. Donc, ce que le gouvernement... ce sur quoi il
travaille, là, en affrontant les médecins, il travaille sur ses intentions de
vote. Il pense que ça va améliorer, là, son statut auprès des... de la population.
Les médecins, de leur côté, sont tombés
dans le piège de l'escalade et... en défendant, évidemment, là, ces moyens de
pression là qui sont, à mon point de vue, indéfendables.
Alors, la question qui se pose, c'est :
Qui travaille pour les patients? Est-ce qu'on peut faire... sortir de cet... de
ce conflit-là, de ce gâchis-là quelque chose de positif? Malheureusement, on ne
le voit pas à l'heure actuelle.
Journaliste : Vous êtes davantage
en faveur, par exemple, d'une loi spéciale qui mettrait fin aux moyens de
pression puis qu'on poursuive plus tard, donc, dans l'étude du projet de loi n° 106,
c'est-tu ça ou...
M. Arseneau : Bien, chose certaine,
il faut que les médecins recommencent à enseigner. Puis relevez d'ailleurs l'ironie
de la situation. Le gouvernement prend prétexte des moyens de pression des
médecins sur l'enseignement pour présenter une loi spéciale, mais dans la loi n° 106,
lorsqu'on a discuté en commission parlementaire du travail des médecins puis de
leur rémunération, on avait omis d'inscrire que parmi les tâches des médecins, mais
il y a la recherche et il y a l'enseignement. Mais on a eu tout un débat à
savoir si ce n'était que... le médecin, là, sa tâche était uniquement la
facturation à l'acte, et tout ça, et le ministre Dubé semblait lui-même
négliger la question de l'enseignement. Aujourd'hui, c'est la raison principale
pourquoi on veut agir. Moi, je pense que les médecins, hier, ont dit :
Mais, écoutez, si on allait du côté de l'arbitrage, par exemple, on lèverait
ces moyens de pression là. Donc, il y a encore, à 17947
mon point de vue, il y aurait encore de la place à la négociation si
les médecins montrent leur bonne foi en enlevant ces moyens de pression là, qui
ont des conséquences délétères à moyen, long terme sur la formation de la
relève. Que le gouvernement soit un peu l'adulte dans la pièce puis commence à
dire : Bien, on va essayer de trouver des moyens de s'entendre. Mais la
loi no 106, là, la question de l'organisation des soins, la question de
l'amélioration de la prise en charge, on n'y arrivera pas, là.
Journaliste : ...avec la
FMSQ, finalement?
M. Arseneau : Pantoute.
Pantoute. Je viens de dire que les moyens de pression de la FMSQ sont
absolument scandaleux, OK? Ça, c'est clair. Il faut qu'ils lèvent les moyens de
pression. Mais est-ce que la loi spéciale, c'est le bon moment, c'est le bon
moyen lorsqu'on dit qu'en même temps on va enfoncer à travers la gorge du
Québec et du réseau un projet de loi qui ne règle rien dans les problèmes
d'accès à des soins de santé de qualité?
Journaliste : Qu'est-ce qui
n'est pas correct, dans l'offre, là, du gouvernement? Selon vous, là, c'est
quoi qui ne fonctionne pas? C'est le 15 %... la performance? Qu'est-ce qui
ne fonctionne pas, selon vous, dans cette offre, dans l'offre du gouvernement?
M. Arseneau : Bien, ce qui ne
fonctionne pas, c'est que le gouvernement a commandé un rapport d'experts sur
la première ligne et puis il n'en tient aucunement compte dans son projet de
loi no 106 sur... Qu'est-ce qu'on veut? On veut améliorer les soins, mais, dans
l'offre, il n'y a rien pour améliorer les soins et l'accès.
Journaliste : ...400
millions de dollars pour les blocs opératoires, 50 millions de
dollars pour plus de personnel dans les GMF. Pourquoi ça ne fait pas, ça?
M. Arseneau : Bien, ça ne le
fait pas parce que...
Journaliste : ...
M. Arseneau : Bien, en fait,
moi, je n'ai pas eu le dépôt de l'offre gouvernementale sur mon bureau, là,
mais...
Journaliste
:
...d'argent supplémentaire, c'est juste un déplacement de sommes.
M. Arseneau : Oui, mais ce
qu'on entend dire, d'ailleurs, les médias l'ont rapporté, c'est que... aussi,
serait aboli, si j'ai bien compris, que ce serait aussi dans les plans du
gouvernement. Encore une fois, douce ironie. Lorsqu'on a failli, au
gouvernement, aller chercher 1 milliard, là, dans la rémunération des médecins
spécialistes il y a six ans, la solution, c'était... puis, justement, d'avoir
le moyen de pouvoir mieux distribuer cet argent-là. Aujourd'hui, on va
l'abolir. Le moyen, l'écran de fumée qui a été mis en place par le gouvernement
pour masquer son échec face aux médecins il y a sept ans, aujourd'hui, on veut
l'abolir en proposant un projet de loi qui est un peu un fourre-tout, là, pour
régler ses comptes avec les médecins.
Bien, moi, je ne sais pas si c'est de
l'argent neuf. Ce que je crains pour les patients du Québec, c'est que, non
seulement le gouvernement casse, souhaite casser le syndicat des médecins, mais
qu'il casse pour de bon le réseau. Parce que ce qui va arriver, c'est que les
médecins vont continuer de quitter le réseau pour le privé. Ils vont quitter
pour les autres provinces, ils vont quitter pour la retraite.
Et il y a un projet de loi qui a été
adopté, le projet no 83, qui ne change rien au fait qu'au Québec on a 800, 900
médecins, là, qui pratiquent au privé, puis ils vont y aller davantage parce
qu'ils peuvent facturer davantage qu'à la RAMQ, alors qu'ailleurs au Canada, on
a quoi, une poignée de médecins, une vingtaine, qui vont au privé parce qu'ils
n'ont pas le droit de faire ça. Le gouvernement a les mauvais moyens pour
trouver des solutions au système de santé, à l'accès pour les Québécois, qui
n'en ont pas pour leur argent.
Journaliste : Donc, il faut
cesser d'assortir la rémunération à des objectifs de performance ou des
conditions? Ce principe-là, on le rejette?
M. Arseneau : Bien, en fait,
moi, ce que j'ai entendu, c'est qu'il y a déjà des objectifs dans le réseau,
mais que le gouvernement va en rajouter une couche en disant : Je vous
enlève 25 % de votre rémunération, puis il y a des objectifs volumétriques,
des objectifs quantitatifs que je vous fixe, mais que... l'amélioration des
soins est loin d'être garanti, selon les experts qu'on a entendus à la
commission parlementaire. Donc, l'amélioration des soins au Québec n'est
d'aucune façon assortie à l'adoption du projet de loi no 106.
Journaliste : ...votre niveau
de collaboration dans les prochaines heures?
M. Arseneau : Bien, en fait,
nous, on va voir en quoi consiste le projet de loi spéciale. Est-ce que c'est
vraiment un projet de loi qui a pour objectif à la fois de faire cesser les
moyens de pression des médecins et d'imposer la loi no 106 telle qu'on l'a
étudiée en commission parlementaire et qui est gravement déficiente quant à une
meilleure organisation des soins, au développement d'équipes
multidisciplinaires et à l'atteinte, vraiment, d'une meilleure qualité de soins
puis un plus grand accès. Là, à ce moment-là, on va avoir un problème, parce
que, si ça n'améliore pas l'accès aux soins ou la qualité du réseau, si on
encourage les gens à quitter pour le privé... Et soit dit en passant, Santé
Québec, là, a le champ libre pour maintenant détourner les patients du public
vers le privé s'ils n'ont pas, par exemple, des chirurgies.17947 Est-ce que c'est ça, l'idée du gouvernement,
c'est de dire : On va continuer d'affaiblir le réseau public au profit du
privé? On peut se poser la question.
Journaliste
: Étant
donné que c'est combiné, moyens de pression, projet de loi 106, vous allez
voter contre.
M. Arseneau : Bien, en fait,
on va voir de quoi... en quoi consiste le projet, mais, nous, on est pour la
cessation des moyens de pression des médecins face à l'enseignement des jeunes
médecins. Mais, si on veut nous faire passer à travers la gorge un projet de
loi qui va détériorer l'accès aux soins de santé plutôt que l'améliorer, on va
avoir une discussion là-dessus.
Journaliste
: ...les
médecins doivent en faire plus, qu'est-ce qu'ils doivent faire de plus?
M. Arseneau : La question est
bonne, mais je n'ai pas la réponse. Est-ce que...
Journaliste
: Mais là
vous critiquez un gouvernement qui essaie d'en faire... d'en demander plus aux
médecins, mais vous ne savez pas ce qu'il faut faire de votre côté.
M. Arseneau : Nous, ce qu'on
veut faire, et ça, c'est très, très clair, on veut que les médecins puissent
avoir les moyens, par exemple, les médecins spécialistes, et les...
Journaliste
: ...ils
nous ont dit qu'il va en avoir 500 de plus. On va ouvrir la place pour qu'il y
ait de nouveaux médecins spécialistes. Ce n'est pas bien, ça?
M. Arseneau : Mais est-ce
qu'on a besoin d'une loi spéciale pour mettre plus d'argent dans le système,
pour pouvoir faire opérer les salles, justement, les salles d'opération au
Québec? Pourquoi est-ce que ça prend sept ans puis un conflit avec les médecins
pour se dire : Les médecins n'ont pas les moyens de pratiquer des
chirurgies dans le réseau québécois, on vient de le découvrir à la CAQ.
Journaliste
: ...de
l'État d'imposer une vision, des façons de faire, d'obliger des médecins qu'on
a formés à...
M. Arseneau : En fait, ce
qu'on a jusqu'à présent, c'est que le gouvernement mettait essentiellement
l'ensemble du blâme sur les dysfonctionnements du réseau de la santé sur les
médecins. Nous, on dit : Les médecins, est-ce qu'ils peuvent en faire
plus, davantage individuellement ou collectivement? Peut-être, mais ils ont
aussi besoin là-dedans d'un contrat avec Santé Québec qui va leur fournir les
outils pour le faire. Nous, on dit aussi que la porte d'entrée du système de
santé, la première ligne, si on parle des omnipraticiens, ils doivent aussi
être appuyés d'une équipe multidisciplinaire, parce que le tout au médecin,
c'est révolu. Le gouvernement de la CAQ veut nous faire croire que le médecin doit
encore être celui qui rencontre l'ensemble des patients pour déterminer la
trajectoire de soins, alors que tous les autres spécialistes sont mis de côté.
Et tout ce qu'on a entendu dans la
commission parlementaire et au-delà, c'est qu'on a besoin d'équipes multi ou
pluridisciplinaires et d'un travail de collaboration avec une porte d'entrée
qui pourrait être les CLSC. C'est ça qu'on propose au Parti québécois. Et le
gouvernement semble dire que c'est le médecin et c'est uniquement le médecin
qui va régler le problème.
Journaliste
: ...vous
avez dit : Le gouvernement travaille sur ses intentions de vote. Qu'est-ce
que vous voulez dire? Pouvez-vous élaborer là-dessus?
M. Arseneau : Bien, en fait,
le gouvernement, nous, on est convaincus qu'il a voulu, depuis plusieurs
semaines, en arriver à un conflit avec les médecins, donc, provoquer une crise
pour ensuite se présenter comme le grand pacificateur, celui qui va régler la
crise qu'il a lui-même fomentée et, aux yeux de la population, finalement,
apparaître comme grandi, plus populaire, parce qu'il avait... parce qu'il
aurait réglé le problème qu'il a lui-même provoqué.
Journaliste
: On ne
peut pas dire que c'est pacifique d'imposer une loi spéciale.
M. Arseneau : Bien, en fait,
vous avez raison...
Journaliste
: ...
M. Arseneau : ...peut-être que
ce n'est pas la bonne expression, mais pour régler, en fait, supposément tous
les maux du réseau de la santé qu'il a lui-même provoqués.
Journaliste
: Vous
pensez que ça arrange le gouvernement, autrement dit...
M. Arseneau : Ça arrange le gouvernement,
parce que... Bien, on le voit à l'heure actuelle que les... la population
semble voir, dans les gestes du gouvernement, de vouloir imposer la loi n° 106 et les conditions de rémunération aux médecins comme
étant quelque chose de positif.
Journaliste
: ...à
siéger demain, vous êtes prêts à siéger demain, je pense que vous avez une
annonce aujourd'hui, à Chicoutimi, demain, tout le monde va être là, le chef y
compris.
M. Arseneau : On va être là, absolument,
oui, oui.
Journaliste
: Sur le
logement, qu'est-ce que j'ai pensé des propos de M. Carmant hier, qui dit que
l'ajout de refuges, ce n'est pas une priorité puis les villes devraient en
faire davantage pour construire du modulaire en état d'itinérance.
M. Arseneau : Écoutez, encore
une fois, c'est la responsabilité du gouvernement du Québec et du ministre de
voir à ce que, par exemple, le plan interministériel sur l'itinérance, il soit
déployé pour... en soutien aux villes. Mais là que le ministre se décharge de
sa responsabilité en disant : Les villes doivent en faire plus, moi, je
m'en lave les mains, le problème de l'itinérance n'est pas ma faute, il y a
quelque chose là d'absolument inacceptable de se déresponsabiliser ainsi, alors
que ce que le gouvernement doit faire, c'est travailler en collaboration avec
les villes pour, justement, les soutenir dans l'offre de logement, dans
l'accompagnement, dans les services communautaires, et ainsi de suite. La crise
de l'itinérance, le gouvernement, ultimement, en est responsable, et il doit
travailler en collaboration avec les villes pour... Ce n'est pas les villes qui
doivent prendre toute la responsabilité, c'est absolument une vision tronquée
de la réalité et des responsabilités.
Journaliste : Peut-être une
petite dernière sur les médecins, là. Tout à l'heure au 98,5, le Dr Oliva a
laissé entendre que si la loi spéciale était imposée, il y aura une deuxième
phase de moyens de pression, puis vous avez appelé à l'arrêt des moyens de
pression. Alors, si jamais la loi spéciale est adoptée puis que les médecins
graduent leurs moyens de pression, vous leur dites quoi ce matin?
M. Arseneau : Bien, moi, je
dis que c'est irresponsable pour les médecins d'accentuer les moyens de
pression qui ne sont pas faits contre le gouvernement, ils sont faits contre la
population qui a besoin de ces soins de santé là ou contre les... par exemple
dans l'enseignement, contre la relève qui elle doit compléter sa formation pour
pouvoir contribuer aux services de santé à partir du mois de juillet prochain.
Donc, c'est absolument contre-productif
pour les médecins de continuer dans l'escalade parce qu'ils perdent, à mon
sens, là toute... toute crédibilité dans ce conflit-là. Je pense que les
médecins doivent cesser de voir ce dossier-là de façon corporative, ils doivent
être sensibles à... aux besoins de la population. Et je pense que de tomber
dans le piège du gouvernement, du bras de fer puis de ce gâchis là, ce n'est
pas une posture qui est acceptable. Ils se tirent dans le pied, totalement.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous avez pensé de l'appel à la nation ou l'annonce à la nation fait sur les
réseaux sociaux. Le premier ministre n'a pas pris les questions des
journalistes, là, après ça. Qu'est-ce que vous avez pensé de la manière de
livrer cette annonce?
M. Arseneau : L'adresse à la
nation du premier ministre hier soir, c'est du mauvais théâtre, comme le
discours d'ouverture c'était du mauvais théâtre.
Journaliste : ...sur le fait
que ce se soit fait sur les réseaux sociaux et non pas, disons, dans une... de
façon formelle ici, à l'Assemblée nationale, en prenant les questions des
journalistes.
M. Arseneau : C'est une façon
pour le gouvernement, je dirais, de se défiler de ses responsabilités, de
répondre aux questions légitimes non seulement de la presse, mais de la
population qui dit : Comment est-ce que la CAQ, dans son approche de la
gouvernance, peut en arriver là, à laisser les choses traîner, à ne pas pouvoir
s'entendre avec un groupe de professionnels comme celui-là, en fait, de
s'attaquer à ces deux fédérations-là dans l'espoir d'un gain politique et ne
pas pouvoir affronter, je dirais, les questions légitimes qui peuvent se poser?
J'imagine qu'au cours des prochains jours, là, il le fera, mais je pense que
c'est une façon de faire, encore une fois, là, qui est... qui est à l'image de
la CAQ et qui est décevante.
Le Modérateur
: On va
penser en anglais.
Journaliste
: Is back to work legislation
the right choice at this point?
M. Arseneau :
I think there would be room for, you
know, negotiating if both parties agree to deescalate the conflict. I think…
you know, what's happening right now is what the Government was wishing for and working for months. Listen to all the
declarations by the premier and the minister of Health, they are attacking the
doctors do mask their failure in improving access to healthcare services. And
unfortunately, doctors' federations fell into the trap. And the escalation is
certainly detrimental to the population and patients. And right now, I would to
speak to for the patients and say : Can you be adults and negotiate in good
faith and find, you know, a middle ground , and if you have to go to
«l'arbitrage», you know… arbitration, when it comes… at least, when it comes to
organizing the system in a better way to provide services, that would be a step
forward as long as doctors' federations stop their pressure… pressure tactics
that would penalize eventually the population. If you can't graduation the
residents, the doctors, we'll have to pay for this one way or another. And my
fear is that it will way worst before it gets better in the crisis that the Government provoked.
Journaliste
: In what sense? Do you think doctors will just go into retirement,
towards... decide to go private or…
M. Arseneau : I mean, we… I mean, I think we already know that Québec is the
worst place when it comes to 17947the private
sector in health care, you know, close to a thousand doctors left the public
system. And there was a bill that was passed and it's not changing anything
because the Government didn't
take the right path. Instead of, you know, blocking the possibility for the
doctors to overcharge for surgeries, for example, or for services. They said, well, you have to ask Santé Québec if you want to leave, and as
far as we know, the exodus has continued.
But my fear, to answer
your question more precisely...
Of course, doctors who are... have already reached age of retirement will
retire. They have no reason to
continue, they are lacking motivation and they are being despised by the Government and somewhat by the p ublic. They
can flee to other provinces of the private sector. So, we will have less
doctors totake care of our people, but to say that improbing access to health
services and say that only doctors can change it is the wrong way of looking at
the system. There is a study that the Government had done precisely to find, you know, a better way and he's
rejecting all of the conclusions. So, we're not turning around the system,
we're just turning around the medical profession for the worse.
Journaliste
: Mr. Arseneau, just briefly, what do you think of the Government's strategy to repeat and repeat
again that he is not doing this against doctors, but for Quebeckers, what's happening right now?
M. Arseneau : I think the Government thinks that he will improve the situation, and chances are it will make the situation way worse for the patients. The Government is right now trying to solve this conflict or this appetite by the
Premier to put the doctors in their place, for he's been dreaming about it for
20 years. Now, he wants to do it for good. Will it improve access to quality
services? The answer is no,
it's not going to be, for the reasons that I just gave, doctors will no longer be available for services.
Journaliste
:
Merci.
M. Arseneau : Merci.
(Fin à 8 h 23)