Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Onze heures trente-quatre minutes)
M. Boulet : Bien, merci d'être
présents. Écoutez, j'ai présenté, comme vous avez vu un peu plus tôt, au salon
rouge, un projet de loi pour améliorer la transparence, la gouvernance et le
processus démocratique d'association de salariés en milieu de travail.
Évidemment, souvenez-vous, quand M. Legault, le premier ministre, a fait
référence à la modernisation du régime syndical lors de son discours à l'ouverture
de la session parlementaire, il référait notamment aux 1,5 milliard de
dollars qui étaient versés en cotisation syndicale au Québec.
Et évidemment il y a des cas qui nous
préoccupent. Il y a des pratiques que nous devons développer, au Québec. Et ce
projet de loi là est divisé en trois blocs, comme je l'ai mentionné, puis je
vais aborder les trois blocs un après l'autre en parlant des mesures concrètes
de façon sommaire et je pourrai répondre à vos questions.
D'abord, la transparence. On veut,
essentiellement, permettre aux travailleurs d'avoir une information qui est
plus fiable et accessible, parce qu'évidemment ils paient des cotisations puis
ils veulent savoir, ils doivent savoir comment ces cotisations-là sont utilisées.
Donc, il y a une imposition d'états financiers qui font l'objet d'une
vérification. L'obligation est modulée en tenant compte du nombre de salariés
dans l'unité d'accréditation syndicale, pour respecter chacune de ces
associations-là. Dans les plus petites associations, c'est des états financiers
qui n'ont pas nécessairement besoin d'être audités, dans les plus moyennes
accréditations syndicales, c'est des missions d'examen qui sont réalisées par
des comptables professionnels, et dans les plus grosses associations, c'est des
états financiers audités, donc qui doivent être faits par un comptable
professionnel agréé. Et ça représente à peu près 92 % des travailleurs
syndiqués où il y aura soit une mission d'examen ou un état financier audité.
Il y a une obligation de présenter annuellement à une assemblée générale ces
états financiers là et aussi une obligation de remettre une copie gratuitement
à tous les salariés, qu'ils soient membres ou non du syndicat, une copie de ces
états financiers.
Pour la transparence, il y a un deuxième
bloc, vous m'avez entendu tout à l'heure, un rapport sur l'utilisation des
ressources financières qui comprend un certain nombre d'éléments essentiels,
comme les salaires. Évidemment, on réfère à la rémunération, les avantages, les
dépenses 17899 de fonction des
dirigeantes et dirigeants syndicaux. Et je donne souvent en exemple les frais
de voyage, les frais d'hébergement, les frais de repas, au-delà des salaires et
avantages. Ce rapport-là devra contenir aussi les dépenses de plus de
5 000 $ et les dépenses concernant les cotisations facultatives que
je traiterai au troisième bloc, de la même façon que les états financiers, une
obligation de présenter en assemblée générale ce rapport-là sur l'utilisation
des ressources financières. Et il y a aussi une obligation pour les unions, les
confédérations, les fédérations. Donc, les accréditations syndicales locales
sont affiliées à des unions que vous connaissez, donc ils vont aussi devoir,
sur demande, présenter les états financiers audités et le rapport annuel sur
l'utilisation des ressources financières aux salariés qui sont dans les unités
d'accréditation syndicale réparties au Québec. Ça, c'est le premier bloc.
Le deuxième bloc, c'est la gouvernance.
Évidemment, là, ici, on réfère aux informations essentielles qui doivent se
retrouver dans les statuts et règlements de régie interne des syndicats. Je
donne les éléments qui doivent s'y... s'y retrouver : la structure, les
affiliations du syndicat, le quorum pour les assemblées, le mode de convocation
d'une assemblée, les modalités liées à la tenue du vote, la procédure
permettant aux personnes salariées de refuser le paiement de la cotisation
facultative et aussi la révision obligatoire des statuts et règlements. Et, ça,
ça doit être approuvé au maximum à tous les cinq ans.
Il y a une obligation de présenter ces
statuts et règlements aux membres et permettre aux membres de les approuver.
Puis, enfin il y a un pouvoir réglementaire du gouvernement, à défaut, par un
syndicat, de prévoir certains des éléments que je viens de mentionner.
Des obligations un peu plus précises en
matière de gouvernance. Dans les avis de convocation, il y aura nécessairement
la date, l'heure, le lieu et l'ordre du jour pour permettre aux salariés de se
préparer et de connaître les sujets qui vont être discutés lors de l'Assemblée.
On reconnaît aussi dans le projet de loi,
vous l'avez peut-être déjà vu, le droit à la dissidence. Ça, ça vient interdire
à quiconque de faire des représailles, des menaces ou de l'intimidation à
quelqu'un qui exprime un point de vue. Ça, c'est le deuxième bloc.
Le troisième bloc, c'est le processus
démocratique. Et, ça, c'est vraiment important. Donc, c'est un plus grand
pouvoir d'expression et d'influence pour les travailleurs au sein de leur
organisation syndicale. Donc, il y aura un vote secret quand il y a un vote qui
est requis sur une période d'au moins 24 h. Évidemment, ce que ça vise à
faire, c'est la participation d'un maximum de travailleurs. On a vu, des fois,
des votes qui étaient limités dans le temps, à des heures inaccessibles. Donc,
en obligeant que ce vote-là soit tenu sur une période minimale de 24 h, on
anticipe que la participation va être beaucoup plus importante.
Les votes, vous les connaissez, au scrutin
secret pour ratifier une convention collective de travail, pour déclarer une
grève, pour l'élection à des fonctions qui le requièrent. Puis, évidemment, il
y a le montant de la cotisation syndicale principale et la cotisation syndicale
facultative.
Ce qui est facultatif, c'est bien défini
dans la loi. Il y a quatre alinéas ou quatre paragraphes. On réfère à ce qui
est exclusivement dans le facultatif. C'est les campagnes de publicité.
Évidemment, ça inclut les activités de nature politique, la participation à des
mouvements sociaux, incluant les activités de nature politique puis les
interventions faites dans le cadre de certains recours.
Et je dis tout le temps, évidemment, on ne
vient pas museler, on ne vient pas interdire. On permet, mais à la condition
d'avoir l'assentiment des travailleurs. On l'a vu notamment, puis excusez-moi
d'utiliser cet exemple-là, à la Fédération autonome de l'enseignement. Ils ont
engagé déjà à ce jour 2 millions de dollars d'honoraires
professionnels, et ça, c'est notamment payé avec les cotisations syndicales des
salariés. Et c'est ce même syndicat-là qui n'avait pas de fond de grève, 17899qui ne versait donc pas d'indemnité à ses
salariés pendant la grève qu'on a connue il y a deux ans. Donc, si on attaque
le caractère opérant, ou l'applicabilité constitutionnelle, ou la validité
d'une loi, ou d'un décret, ou d'un arrêté ministériel, encore une fois, c'est
important pour moi de le dire, on ne prohibe pas, on n'interdit pas, on permet.
Comme je l'ai dit à des médias, on peut aller à Dubaï, on peut contester une
loi, on peut engager des dépenses exorbitantes en autant que les salariés sont
conscients et qu'ils l'acceptent. Les campagnes de publicité ou la
participation à des mouvements sociaux, c'est des... sur des sujets,
évidemment, autres que la la défense des droits conférés par une loi ou une
convention collective de travail, donc, si ce n'est pas là-dessus, ça fait
partie du facultatif et ça doit donc requérir l'approbation des travailleurs.
Donc, l'obligation pour les syndicats de
présenter le montant des cotisations syndicales facultatives à leurs membres
lors d'une assemblée annuelle, y compris, ça, c'est important de le souligner,
le montant total des cotisations qui doivent être transmises à l'association à
laquelle il est affilié, donc, ça peut être un des quatre centrales syndicales
ou autre. Donc, quand tu paies ta cotisation, par exemple, il y a une partie de
cette cotisation-là qui va à la centrale, la confédération ou la fédération,
donc, on transmet en même temps un document qui détaille le montant des
cotisations facultatives, y compris le montant des cotisations facultatives de
l'association à laquelle le syndicat est affilié. Bon, il y a le vote au
scrutin secret, période minimale de 24 heures. Le vote ne peut pas débuter
avant l'expiration d'un délai de 72 heures et il doit se tenir dans une
période maximale de 30 jours. Et le prélèvement, évidemment, de la
cotisation facultative, il est autorisé seulement si la majorité des personnes
salariées qui exercent leur droit de vote expriment leur accord.
Donc, encore une fois, c'est important
pour moi de réitérer que ce n'est pas un projet de loi... ce n'est pas contre
les syndicats, c'est pour les travailleurs. On donne des outils à des
travailleurs et travailleuses pour leur permettre de s'exprimer et d'influencer
la façon dont les cotisations sont utilisées. Puis moi, je demeure convaincu
qu'une organisation transparente devient une organisation forte. Une
organisation qui rend des comptes devient une organisation plus crédible. Une
organisation qui tient compte de la volonté de ses membres est une organisation
qui accroît sa légitimité. Donc, j'en profite pour saluer les syndicats qui
font preuve de transparence, qui ont des processus démocratiques bien établis
et qui en ont fait d'ailleurs une priorité, parce qu'il y a beaucoup de
dispositions qui sont dans le projet de loi qui sont déjà mises en application
par certains syndicats, mais pas tous les syndicats, et ceux qui publient leurs
états financiers, qui consultent, qui favorisent le débat interne. Je pense que
ça incarne une démocratie syndicale qui est vivante, moderne et inclusive. Mais
on se devait, avec le projet de loi, d'aller plus loin, d'inciter à des
pratiques exemplaires. Je pense que le projet de loi comporte des solutions
équilibrées.
Et, ceci dit, mon dernier commentaire, il
n'y a pas, dans le projet de loi, aucune reddition de comptes qui est exigée
pour le bénéfice du gouvernement puis il n'y a pas d'information obligatoire à
transmettre au gouvernement. La balle est dans le camp des travailleurs et
travailleuses. Ils ont le coffre à outils pour accroître la transparence, pour
s'assurer qu'il y ait des saintes pratiques de gouvernance et que les processus
décisionnels soient les plus démocratiques possibles. Alors, merci. C'est tout.
La Modératrice : Alors, ça va
être la période de questions. On va y aller avec Anne-Sophie Jobin, TVA.
Journaliste : ...que le
projet de loi s'applique aux deux fédérations de médecins?
M. Boulet : Non.
Journaliste : Pas du tout?
M. Boulet : Non... non.
Journaliste : OK.
M. Boulet : Ils sont couverts
par une autre loi qui s'appelle la Loi sur les syndicats professionnels. Et
notre loi s'applique à tous les syndicats dont les accréditations syndicales
ont été émises en vertu du Code du travail, donc ça ne s'applique pas. C'est
une bonne question.
Journaliste : Est-ce que
c'était un bon moment pour faire ça, cette semaine, avec tout ce qui se
passe...
M. Boulet : Eh mon Dieu!
Anne-Sophie...
Journaliste : Non, mais on
a... Première semaine pour moi ici, à la Colline. Ça brasse avec les médecins,
un autre projet de loi. Est-ce que c'était le bon moment?
M. Boulet : Mais les cas qui
ont été documentés par les médias dans les 18 derniers mois. Et les cas
qui n'ont pas été documentés par les médias dans les 18 derniers mois nous
imposaient d'agir, nous imposaient de penser à un projet de loi. C'était
revendiqué par plusieurs, que les syndicats fassent preuve de plus de
transparence, aient des meilleures pratiques de gouvernance et que les
travailleurs, travailleuses, puissent s'exprimer. Est-ce que la conjoncture est
propice à ça? Il n'y en a jamais une, bonne conjoncture. On est en politique,
hein, vous le savez, il y a tellement d'événements qui sont imprévisibles. Mais
je suis convaincu que ça s'impose et que ça va être bénéfique pour les
travailleurs, travailleuses. Merci.
La Modératrice : Isabelle
Porter, Le Devoir.
Journaliste : ...mais est-ce
qu'il y a un mécanisme pour faire en sorte que ce soit précisé sur le talon de
paie des gens, le... la cotisation qui a été payée, qui est... qui va au
facultatif puis le bout qui va à la cotisation de base, là?
M. Boulet : Ce sera...
Évidemment, Isabelle, c'est une bonne question, hein? Parce qu'on avait parlé
d'un... d'un retrait ou d'une acceptation individuelle. Mais là, comme c'est
collectif, ça va faire partie des informations qui sont actuellement
communiquées sur la cotisation. Et, sur le volet facultatif... Puis ce n'est
jamais des gros montants d'argent, là, tu sais, mais c'est le principe qui est
important, que les travailleurs puissent s'imprimer... puissent s'exprimer
convenablement. Est-ce que ça va être bien distingué sur le talon de paie? Les
travailleurs vont avoir toute l'information qui leur permet non seulement de
s'exprimer et... mais aussi de savoir le montant qui est du facultatif et qui
peut être utilisé.
Journaliste : Mais sur le
talon de paie, ça ne sera pas écrit?
M. Boulet : Bien, sur le
talon de paie, moi, je...
Journaliste : Il n'y a rien,
il n'y a rien de prévu par rapport à ça?
M. Boulet : Non. Il n'y a
rien de prévu dans le projet de loi. Mais il y a évidemment des obligations qui
permettent aux travailleurs, travailleuses syndiqués de savoir.
Journaliste : Puis concernant
la notion, là, d'activité politique, je veux dire, une manifestation pour dénoncer
une loi, ça rentre-tu dans une activité politique?
M. Boulet : Si ça s'inscrit
dans la défense de droits conférés à des travailleurs, travailleuses dans une
loi ou dans une convention collective, ça peut faire l'objet du principal. Moi,
c'est mon interprétation. Je pense, c'est comme ça.
Journaliste : OK. Donc, à
partir du moment où les syndicats sortent dans la rue pour dénoncer le
gouvernement, ça rentre dans le facultatif?
M. Boulet : Oui. Oui. Tout à
fait. Puis, Isabelle, dans le fond, là, c'est assez simple. La mission centrale
d'un syndicat, là, puis vous m'avez entendu, Isabelle, là, c'est de la
formation, de la représentation puis de la négociation. Tout ce qui est
périphérique à ça devient du facultatif. Encore une fois, on peut le faire,
mais que les travailleurs le sachent et puissent s'exprimer, à savoir s'ils
sont d'accord ou non.
Journaliste : Mais dans la
mécanique de la chose, là, vous dites qu'il faut qu'au moins une fois par
année, les salariés, les travailleurs acceptent, là, de... dans une assemblée,
là, que... qu'on dépense. Mais j'essaie de comprendre, là. Mettons, ça... ça ne
veut pas dire qu'à chaque fois que le syndicat décide d'aller manifester, il va
être obligé de réunir ses membres en assemblée générale pour faire approuver le
budget de la manif?
M. Boulet : Non. Mais c'est
pour ça qu'Isabelle on réfère... Par exemple, si c'est... on a l'intention de
contester l'applicabilité, le caractère opérant ou la constitutionnalité d'une
loi puis on veut avoir un tel montant d'argent pour assumer les honoraires
professionnels des avocats, ça, ça va devoir être dénoncé. Mais je réfère à des
campagnes. Si on a l'intention de faire une campagne de publicité, ou de
participer à un mouvement social, ou de faire une participation à un mouvement
politique, ça, il faut le mentionner. À défaut de quoi, si tu embarques dans
une campagne en cours d'année, il faut que tu en informes tes salariés. Si tu
n'en informes pas, normalement, ce n'est pas accepté. Puis il y a même une
disposition dans la loi, s'il n'y a pas de vote, c'est réputé refusé. Mais,
l'année suivante, à l'assemblée générale annuelle suivante, là on va dans la
mécanique, là, Isabelle, là, mais il va y avoir le rapport sur l'utilisation
des ressources financières, et dans les états financiers, toutes les
informations vont y apparaître.
Journaliste : Je vais... Je
vais me permettre de poser juste une question parce que c'est... je voudrais
renchérir sur la question de ma collègue. Mais, sur le mouvement social,
qu'est-ce... on parle de quoi, là? Par exemple, une manifestation pour...
contre les changements climatiques, ça... ça rentrerait là-dedans, là?
M. Boulet : Bien oui, ça
rentrerait là-dedans. Puis, encore une fois, Geneviève, ce n'est pas
d'interdire. C'est de permettre, mais obtiens l'aval des travailleurs,
travailleuses qui sont dans ton syndicat. C'est simplement ça. Si tu as
l'intention d'aller à la COP 17899 numéro x,
dis-le, puis je le répète pis je ne veux jamais banaliser aucune situation,
mais si tu veux aller à Dubaï ou si tu veux aller ailleurs, c'est correct, si
les travailleurs sont d'accord avec ça, tout simplement.
La Modératrice
: Merci.
Je vais y aller avec Thomas Laberge, La Presse canadienne.
Journaliste
: ...ma
collègue vient de dire : Dès que les syndicats sortent dans la rue contre
le gouvernement, ça... c'est nécessairement facultatif. Mais considérant que le
gouvernement est l'employeur de plusieurs syndiqués dans la fonction publique,
est-ce que ça, ça s'applique à eux aussi?
M. Boulet : Ça... si ça
s'applique aux syndicats? Bien sûr.
Journaliste
: Non, mais
aux syndicats de la fonction publique, considérant que l'employeur, c'est le
gouvernement.
M. Boulet : Bien oui, ça
s'applique aux syndicats de la fonction publique parce qu'ils ont des salariés
qui font partie d'unités d'accréditation syndicales émises en vertu du Code du
travail du Québec.
Journaliste
: Mais,
s'ils manifestent contre le gouvernement, qui est leur employeur, dans un cas
de négociation, ça rentre dans des activités facultatives.
M. Boulet : Si c'est dans le
contexte de la défense des droits des travailleurs découlant d'une loi ou d'une
convention collective, oui, ça pourrait ne pas être facultatif. Sauf que moi,
j'aimerais mieux, si j'étais représentant d'un syndicat, en donner plus en
termes d'information que pas assez.
Journaliste
: Je sais,
on est d'accord sur la mécanique, là, mais au fond, le vote est une fois par
année, mais...
M. Boulet : Oui, il est au
moins une fois par année. C'est ce qu'on dit dans la loi. Donc, c'est sûr,
Thomas, que si tu fais ton assemblée générale annuelle une journée en janvier
puis que, six mois plus tard, tu décides de contester le caractère opérant, la
validité ou la constitutionnalité d'une loi du Québec, il serait requis de
faire une nouvelle assemblée...
Journaliste
: De
refaire une autre assemblée.
M. Boulet : ...puis dire :
On a l'intention, on veut utiliser 1 million, 1,5 ou 2 millions, puis
là permettre aux travailleurs de s'exprimer.
Journaliste
: OK, mais
c'est sûr que ça, c'est un contexte où ça requérait le syndicat de faire une
assemblée là-dessus.
Journaliste
: C'est
bon. Sur l'aspect de la transparence au niveau des états financiers, excusez,
j'ai peut-être manqué un épisode, mais il me semble, c'était le but de votre
projet de loi n° 101 qui a été adopté il n'y a pas très longtemps.
Pourquoi ça revient dans ce projet de loi là?
M. Boulet : C'est une
excellente question, Thomas. Quand on a fait le P.L. 101, on a eu nos
consultations particulières et j'ai entendu les centrales syndicales nous
proposer de moduler en fonction du nombre de salariés dans l'unité
d'accréditation syndicale. Et, quand on a travaillé sur notre projet de loi,
que je dépose aujourd'hui, on a décidé de retirer du 101 un des volets de la
transparence, de l'intégrer dans le projet de loi numéro trois et de le
raffiner en tenant compte des commentaires des... des centrales syndicales. Ce
qui fait que quand tu as moins de 50 personnes dans l'unité, c'est des
états financiers, sommaires, qui peuvent être sommaires, là. Ça peut être
l'état des revenus dépenses, les actifs et le passif. Et ça, c'est 8 % des
salariés qui sont dans des unités de cette grosseur-là. Entre 50 et 199, c'est
une mission d'examen qui est réalisée par un comptable professionnel. 18 %
des salariés sont visés ici et plus de 200 personnes, c'est un audit qui
est réalisé par un CPA, un comptable professionnel agréé. Et là, il y a
74 % des travailleurs qui sont ici concernés.
Journaliste
: OK. Je
comprends. Ça fait que vous avez juste enlevé une partie de votre projet de loi
puis vous l'avez mis dans celui-là.
M. Boulet : Exact. Oui.
Le Modérateur
: Hugo
Pilon-Larose, LaPresse.
Journaliste
:
...mécanique, vous m'excuserez si je vous fais répéter. Donc, si je comprends
bien, à chaque année, au moins une fois par année, les syndicats doivent, en
assemblée annuelle ou en assemblée générale, informer leurs membres des
montants des cotisations obligatoires et facultatives qui seront prélevés sur
leur chèque de paie, n'est-ce pas, puis il doit y avoir un vote de
24 heures pour entériner tout ça.
M. Boulet : Oui.
Journaliste
: Et, par
la suite, à chaque fois que le syndicat entreprend une action qui relève du
volet cotisation facultative, donc qu'il veut puiser de l'argent de ce fonds-là
qu'il récolte... il doit, à chaque fois, procéder à un nouveau vote pour
s'assurer que les membres sont d'accord à ce que l'argent soit dépensé. Est-ce
que c'est ça?
M. Boulet : Bon, à l'assemblée
générale annuelle, bon, il y a les états financiers, il y a le rapport sur
l'utilisation des ressources financières, et, là-dedans, il y a notamment le montant
de la cotisation principale, la cotisation facultative. Ce n'est pas de revenir
à tout bout de champ, mais, en assemblée générale annuelle, ça va être préparé.
On connaît les centrales syndicales, ils vont planifier d'avance, ils vont
expliquer ce qu'ils ont l'intention de faire, qui relève exclusivement du
facultatif, pour éviter d'avoir à aller à trois assemblées, là.
Journaliste : À multiplier
les assemblées.
M. Boulet : Évidemment, là,
ça fait que... Mais si, en cours d'année, par exemple, survient l'événement de
la contestation de la constitutionnalité d'une loi, oui, mais pas... tu sais,
ce n'est pas répétitif, là. Je pense qu'il faut que ce soit présenté
convenablement pour permettre aux travailleurs de savoir, permettre aux
travailleurs de s'exprimer et permettre aux travailleurs d'influencer.
Journaliste : OK. Pourquoi
est-ce que les syndicats aujourd'hui vont tous dire que vous êtes dans une
attaque frontale aux droits des travailleurs?
M. Boulet : C'est une bonne
question, mais mon Dieu!, en même temps, j'ai parlé avec certains syndicats qui
se soumettent déjà à des saines pratiques de gouvernance, puis ce n'est pas le
fait nécessairement de la majorité des syndicats, mais, ici, on vient
harmoniser, on vient s'assurer d'avoir un seuil de pratique exemplaire, qui
soit bénéfique aux travailleurs syndiqués.
Puis ça me donne l'opportunité de dire que
les syndicats, au Québec, ils bénéficient quand même de ce qu'on appelle la
formule... Depuis 1977, dans le Code du travail, il y a une obligation légale
faite aux employeurs de retenir à la source le montant des cotisations
déterminées par le syndicat et de lui remettre ces cotisations-là. Donc, c'est
sûr que ça, ça impose aussi, selon moi, une réciprocité, en termes de
gouvernance, transparence et de démocratie, pour le bénéfice de ceux qui sont
syndiqués et de ceux qui paient la cotisation syndicale.
Ça fait que moi, je ne vois pas ça comme
une attaque frontale. Moi, je veux continuer de discuter, de dialoguer, et on a
tous le même intérêt : que les cotisations soient utilisées de façon
compatible avec la volonté des travailleurs.
Journaliste : Mais question
de précision, en terminant. Si... Est-ce qu'un syndicat pourrait demander à ses
membres de dire : Donnez-nous une «free card» sur les cotisations
facultatives? C'est-à-dire... Parce qu'à un moment donné, est-ce qu'il pourrait
dire : La volonté de mes membres, c'est de donner à l'exécutif syndical le
droit de dépenser sur des campagnes politiques, dans des manifestations, sans
nécessairement revenir en assemblée à chaque fois. Si c'est la volonté des
membres, ce serait quoi, le problème?
M. Boulet : Bien, ce n'est
pas respectueux de la loi. Ça prend un document qui détaille le montant des
cotisations syndicales facultatives, et c'est ce qui est prescrit par la loi,
puis c'est ce qui peut engendrer une amende si quelqu'un soumet une plainte de
violation.
La Modératrice
: Louis
Lacroix, Cogeco.
Journaliste
: Il faut
que je quitte, là, parce que j'ai une intervention dans quelques minutes. C'est
quoi, les amendes qui sont prévues à votre loi, en cas de...
M. Boulet : Bien, il y en a plusieurs
qui sont dans le Code du travail, mais la nouvelle amende qui est créée en
vertu de ce PL là, c'est entre 5 000 $ et 50 000 $, et
évidemment ça double en cas de récidive, et, en cas de deuxième récidive, ça
triple.
La Modératrice : Est-ce que
tu as une autre question, Louis?
Journaliste : C'est beau. Il
faut que je m'en aille, je n'ai pas le temps.
M. Boulet : Puis, Louis, s'il
n'y a pas de vote, là, je ne sais pas si tu étais... si vous étiez là quand je
l'ai mentionné, s'il n'y a pas de vote, conformément à la loi, c'est réputé
refusé. Ça fait que, tu sais, quand même, il y a des protections pour les
travailleurs, travailleuses. Mais je le répète, moi, je mets ça dans les mains
des travailleurs, travailleuses. Ils ont les outils pour influencer,
s'exprimer, puis que ce soit plus démocratique. Merci, Louis, hein?
La Modératrice : Rémi
Léonard, Le Soleil.
Journaliste
: Moi, ce
que j'aimerais démêler, c'est les différents paliers, là, de structure
syndicale. Quand un syndiqué va voter sur sa cotisation facultative, ça va être
à l'unité locale?
M. Boulet : Oui.
Journaliste
: ...donc,
c'est décliné...
M. Boulet : Oui, mais il va
voter... il va voter pour la centrale. Il va tenir compte de la structure et de
l'affiliation de l'unité locale.
Journaliste
: Ça va
être décliné.
M. Boulet : Oui. Bien, tu
sais, puis là excusez-moi de prendre le cas d'une unité d'accréditation syndicale
à Trois-Rivières... Si je suis un travailleur syndiqué pour la compagnie X, je
vais pouvoir m'exprimer et savoir, un, le montant de la cotisation que je paie,
principale est facultative, au niveau local, parce qu'au niveau local aussi il
peut y avoir du facultatif. Et je vais savoir aussi le pourcentage de ma
cotisation qui va aller à la centrale, ou la confédération, ou fédération. Ça
varie d'un à l'autre. Il y en a que c'est 70 % de la cotisation qui va à
la centrale, mais tu auras aussi le droit de savoir ce qui va être utilisé en
cotisation principale et facultative de la centrale à laquelle ton unité locale
est affiliée. Il faut que ce soit simple.
Journaliste : Mais, dans ce
cas-là, dans votre exemple d'une contestation judiciaire, ce n'est pas des
unités locales, ça va être une fédération, une confédération.
M. Boulet : Bien oui, bien
oui.
Journaliste : Donc, si elle
doit revenir vers ses membres, bien, elle fait ça comment?
M. Boulet : Bien, il va y
avoir un vote qui va être tenu.
Journaliste
: Donc, une
nouvelle assemblée.
M. Boulet : Bien, oui, c'est
les salariés. La centrale n'a pas... tu sais, les syndiqués qui paient les
cotisations sont dans les unités locales réparties partout au Québec. Ça fait
que si je reviens à l'unité à Trois-Rivières, ils vont voter, à savoir si la
centrale ou... je ne veux pas, encore une fois, parler d'un syndicat
spécifique, mais pour accepter ou non si la centrale peut utiliser les montants
facultatifs pour contester la validité d'une loi.
Journaliste : Donc, c'est
plus d'assemblées pour un syndiqué, dans une année, là.
M. Boulet : C'est une
assemblée générale annuelle, puis il faut que ce soit préparé puis planifié.
Journaliste : Peut-être juste
sur le 24 heures, ça, ça veut dire que des gens qui n'auraient pas vu la
présentation, pas vu la discussion, pourraient s'enregistrer puis voter par la
suite?
M. Boulet : Non, non, mais
ils vont recevoir un document avec le détail. Le rapport sur l'utilisation des
ressources financières va être accessible gratuitement à tous les salariés, et
le détail des cotisations, la principale et la facultative, va devoir y
apparaître, là, mais, tu sais, voter... voter, de la part de quelqu'un qui...
En fait, ils auront tous les outils. Moi, je le répète, ils ont tous les outils
pour faire.
La Modératrice : Valérie
Gamache, Radio-Canada.
Journaliste
: M.
Boulet, depuis le début de la conférence de presse puis... ça fait plusieurs
jours qu'on vous entend dire : Je ne suis pas contre les syndicats, on est
pour les travailleurs, mais depuis le début de la conférence de presse, vous
attaquez la présence de Mme Picard à la COP, à Dubaï, mais également le
financement par la FAE d'une contestation de la loi n° 21. Est-ce que ce
n'est pas parler contre les syndicats, puis est-ce que ça ne part pas mal les
consultations sur ce projet de loi là?
M. Boulet : Non, mais c'est
des cas qui ont été quand même révélés par les médias, documentés par les
bureaux d'enquête de plusieurs médias au Québec et qui font partie des
circonstances qui justifient qu'on ait un projet de loi. Ce n'est pas que ça,
mais c'est des cas qui parlent, puis qui font comprendre, puis qui ont heurté,
Valérie, beaucoup les travailleurs puis les travailleuses au Québec. Puis je
ne, fais pas ça pour blesse là, tu sais. Mme Picard a déjà fait appel à des
gros bras, a déjà fait appel à au besoin de traquer le premier ministre puis le
ministre du Travail. Moi, je ne veux pas qu'on personnalise. Puis je sais que
Mme Picard peut penser qu'on l'a fait avec le vidéo. Ce n'est pas mon
intention. Il faut poursuivre le dialogue.
Puis Mme Picard, puis les autres centrales
syndicales, je les connais assez bien pour savoir qu'ils veulent tous adhérer à
des saines pratiques de gouvernance. Ils veulent permettre aux travailleurs,
travailleuses de participer et de savoir. Ça fait que la transparence puis la
gouvernance, ainsi que la démocratie syndicale, je pense que c'est un intérêt
commun. Donc, ce n'est pas une attaque aux syndicats. On fait beaucoup plus ça
pour donner des outils additionnels à des travailleurs, travailleuses qui ne
savaient pas, malheureusement, et ces cas-là mettent en lumière ce silence ou
cette opacité-là, malheureusement, dans certains dossiers.
Journaliste : Avez-vous
l'impression qu'encore dans ce cas-là la CAQ... pas nécessairement, de son
côté, le climat idéal pour entamer une négociation puis convaincre les
travailleurs du bienfait de ça, quand on s'attaque à son leader syndical?
M. Boulet : Non. Encore une
fois, je ne m'attaque pas à un leader, je m'attaque à des pratiques.
Journaliste : Bien là, sauf
votre... là, vous venez de parler de Mme Picard, ses gros bras, etc., là. On
est dans l'attaque, quand même.
M. Boulet : Non, mais je
m'attaque à des comportements, je ne m'attaque pas à la personne. Les faits
sont les faits, puis vous les avez rapportés et ils ont été exprimés dans les médias,
ça fait que, quand on fait... puis je l'ai fait pendant ma carrière d'avocat,
on rapporte des faits, mais je n'ai pas l'intention d'utiliser des épithètes,
donc de personnaliser. Je pense que c'est la distinction que je dois faire.
Puis j'ai beaucoup d'estime pour les
leaders syndicaux. Je le répète, le syndicalisme a été bénéfique pour la
croissance du Québec, a été bénéfique pour assurer des progrès, pour
l'amélioration des conditions de travail, pour la lutte pour une meilleure
équité salariale. Et je suis totalement d'accord avec ça. Je suis un partisan
des discussions raisonnées, puis vous me connaissez assez bien, Valérie, pour
ça. Ici, je veux qu'on revienne à la base, c'est les trois mots clés,
c'est : transparence, gouvernance et démocratie. C'est tout. Puis on peut
le faire tout le monde ensemble.
Journaliste : J'ai une
petite précision à vous poser. Donc, des manifestations spontanées, ça,
c'est... ça ne marche pas?
M. Boulet : Bien non, 17899 comme je dis, une manifestation, ça fait
partie normalement du facultatif. Ça ne s'inscrit pas dans la défense des
intérêts des travailleurs. En fait, si ce n'est pas dans ton... dans ta mission
centrale, ça fait normalement partie du facultatif.
Journaliste : Oui. Mais, ce
que je veux dire, c'est qu'il y a... il y a une manif demain, la... si on n'a
pas le temps de... d'appeler une assemblée?
M. Boulet : Bien, Geneviève,
si j'étais le conseiller juridique d'une centrale, lors de l'assemblée générale
annuelle, je l'expliquerais : On va participer à des manifestations qui ne
concerneront pas notre mission centrale, qui vont s'intéresser... qui ne
s'intéresseront pas à la défense des droits prévus dans des lois ou des
conventions collectives, et on va demander l'assentiment des travailleurs,
travailleuses. Encore une fois, ce n'est pas d'empêcher puis ce n'est pas de
complexifier. C'est de simplifier en permettant un accès.
Journaliste : J'aimerais vous
entendre : Est-ce que vous trouvez qu'au... en... au Québec actuellement
les syndicats sont puissants?
M. Boulet : Je pense qu'il y
a un... Mais ça dépend des secteurs puis ça dépend des entreprises. Je ne
pourrais pas généraliser puis dire est-ce qu'ils sont puissants. Ils ont un
rapport de force qui est reconnu, qui est accepté. On a fait une loi, le
printemps dernier, pour essayer de trouver un meilleur équilibre dans les
rapports de force. On a vu, depuis un certain nombre d'années, que la nature et
les impacts des conflits de travail sur la population s'étaient transformés.
Et, ça, ça rendait impérative notre intervention avec la loi pour considérer
davantage les besoins de la population en cas de grève. Cette loi-là a été adoptée
à l'Assemblée nationale en mai dernier, puis elle va entrer en vigueur le
30 novembre prochain. Ça, à mon avis, quand on respecte l'exercice du
droit de grève, là... Tu sais, à la... Bon. Je ne parlerai pas d'un cas
spécifique, là. Mais, moi, j'ai toujours été un partisan de l'équilibre entre
l'exercice du droit de grève et le respect des besoins parfois fondamentaux de
la population qui est affectée. Ça fait que c'est sûr qu'il y a des lois qui
nous permettent de rétablir un certain équilibre. Mais je ne dirais pas :
Les syndicats sont puissants ou trop puissants ou... bons. Les syndicats...
Chacun a droit à son opinion. Mais, moi, je suis un partisan de l'équilibre.
La Modératrice : Je pense
que... que Mme Porter avait d'autres questions.
M. Boulet : Rapidement. Oui.
Journaliste : Oui. Oui. Il y
a M. le député Leduc tantôt qui fait valoir que, dans le fond, ça va coûter
des... ça va... ça va nécessiter des dépenses astronomiques, là, de la part
de... des syndicats, là. On parle de 25 millions, là. Qu'est-ce que vous
répondez à ça? Parce que ça... que ça...
M. Boulet : Bien, Isabelle,
si c'est aussi coûteux pour s'assurer d'avoir des pratiques exemplaires, je
pense que les travailleurs, les travailleuses le méritent. Puis, ce que M. Leduc
dit, des fois... Les cotisations facultatives, ça ne représente pas un gros
montant. Ce n'est pas ce qui nous préoccupe. Ce n'est pas le montant. C'est le
principe que les travailleurs puissent s'exprimer. Que le
2 millions $ de la Fédération autonome de l'enseignement soit un
pourcentage pas si important de l'ensemble des cotisations, ce n'est pas tant
ça qui nous préoccupe que...
Journaliste : Mais c'est les
frais de comptabilité qui seraient onéreux. Ce n'est pas les sommes concernées.
M. Boulet : Pour les
syndicats, je pense que si ça implique - puis je suis totalement conscient de
ça - des coûts pour mettre en place des bonnes pratiques, pour permettre de la
transparence puis de la saine gouvernance, je pense que ça s'impose.
Journaliste : Puis j'ai juste
une affaire qui n'est pas claire pour moi. Tantôt, vous avez comme glissé que
vous le saviez, que c'étaient des petits montants, la plupart du temps, là.
M. Boulet : Ah! bien oui.
Oui. Comme on... on n'a pas ça, là. On n'a pas cette information-là. C'est une
estimation. Ça peut représenter entre 3.5 % et 4.5 % du global. Mais
on a une estimation que ça pourrait représenter, si toutes les cotisations
facultatives actuellement au Québec étaient refusées, si 100 % de ce qui
est facultatif était refusé, ça représenterait peut-être 45 millions. Et,
ça, c'est une estimation, Isabelle. Mais c'est quand même un montant d'argent
sur lequel on donne un droit à des travailleurs de s'exprimer. Puis c'est...
c'est ça.
Journaliste : Merci.
M. Boulet : Aïe! Merci.
La Modératrice : Il n'y a pas
de journaliste anglophone, donc est-ce que c'est... ça fait le tour?
M. Boulet : Aïe! Merci
beaucoup!
(Fin à 12 h 11)