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Point de presse de M. François Legault, premier ministre, Mme Sonia Bélanger, ministre responsable de l’Habitation, et Mme Caroline Proulx, ministre responsable des Aînés

Version préliminaire

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le jeudi 30 octobre 2025, 13 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement


 

13 h 20 (version non révisée)

(Treize heures vingt-deux minutes)

M. Legault : Oui. Bonjour, tout le monde. Bien, suite au départ de Lionel Carmant, j'ai procédé à des ajustements au Conseil des ministres. D'abord, j'ai demandé que... on commence par Sonia Bélanger, j'ai demandé à Sonia d'être ministre responsable des Aînés et des Services sociaux. Bien, on sait que Sonia connaît bien le réseau. D'abord, elle a déjà eu la responsabilité des aînés puis elle a déjà été présidente, PDG d'un CISSS, donc connaît très bien le réseau de la santé et des services sociaux. Pour la remplacer au ministère de l'Habitation, j'ai demandé donc à Caroline d'occuper ces fonctions-là. Je sais que Caroline, c'est quelqu'un qui est proche du peuple, hein, puis très consciente des enjeux sociaux qu'on a dans le domaine entre autres du logement. Donc, je veux les remercier toutes les deux, Sonia et Caroline, d'avoir accepté de relever ces deux grands défis qui sont importants pour les Québécois.

Peut-être un mot additionnel sur le départ de Lionel Carmant. Évidemment, c'est triste. Il y a des journées comme ça où ce n'est pas facile d'être premier ministre, mais il faut regarder en avant. Il faut être capable de prendre des décisions dans l'intérêt des Québécois, même si c'est déchirant, personnellement, et c'est ce que je vais continuer de faire dans les prochains mois. Donc, de ce côté-là, j'accepte, là, la décision de Lionel Carmant.

Évidemment, si on revient sur le fond du dossier, changer le mode de rémunération des médecins, je ne suis pas surpris de la réaction des médecins. Si c'était si facile de changer le mode de rémunération des médecins, bien, il y a plein de gouvernements qui l'auraient fait depuis 25 ans. Mais il n'y a jamais eu un gouvernement, que ce soit péquiste ou libéral, qui a eu le courage de vraiment changer le mode de rémunération des médecins. Bon, évidemment, les partis d'opposition nous disent : On est d'accord pour changer le mode de rémunération des médecins, mais en autant que les syndicats, les deux syndicats soient d'accord. Si on attend que les deux syndicats soient d'accord, on ne changera jamais le mode de rémunération...


 
 

13 h 25 (version non révisée)

M. Legault : ...le mode de rémunération. On l'a vu au cours des derniers mois, on s'était donné tout l'été pour faire des négociations intensives. Et malheureusement, jour après jour, les deux fédérations nous ont dit : Si vous n'enlevez pas le projet de loi n° 106 qui change le mode de rémunération, on n'est pas prêts à discuter, à négocier. Donc, on était devant un blocage.

C'est important de se rappeler pourquoi on change le mode de rémunération, c'est pour améliorer l'accès aux soins pour les Québécois. Ça a été fait dans d'autres provinces, ça a été fait à d'autres endroits dans le monde. Entre autres, entre autres, en première ligne, il y a actuellement 1,5 million de Québécois qui n'ont pas accès à un médecin de famille. Puis, dans les Québécois qui ont accès à un médecin de famille ou à un GMF, bien, il y en a beaucoup qui n'ont pas de service le soir, la fin de semaine. Donc, ce qui était prévu, là, puis c'était moi qui étais à l'époque ministre de la Santé quand on a ouvert le premier GMF, ce qui était prévu, c'était qu'à tour de rôle, les médecins, les infirmières se relaieraient pour offrir des services le soir et la fin de semaine. Puis malheureusement, mais ce n'est pas ce qu'on voit dans tous les GMF.

Et c'est important donc de changer le mode de rémunération pour passer d'un paiement qui à l'acte vers un paiement qu'on appelle à la capitation, c'est-à-dire à la prise en charge d'un certain nombre de patients. C'est important, là, de se rappeler ça parce qu'évidemment il y a beaucoup d'émotion dans l'air. Je peux comprendre qu'il y a des médecins qui se demandent : Bon, qu'est-ce qui va arriver avec ma rémunération avec le nouveau mode de rémunération? Ce qui est important de rappeler, c'est qu'on n'enlève pas un sou du budget qui est donné aux médecins. Donc, l'idée, ce n'est pas de faire des économies sur la rémunération des médecins, c'est d'avoir des actes qui sont plus pertinents puis qu'il y ait une véritable prise en charge des Québécois.      Donc, je suis convaincu que malgré cette émotion, au cours des prochaines semaines, au cours des prochains mois, on va réussir à travailler ensemble, les deux fédérations de médecins et le gouvernement, pour le bien des patients, pour le bien des Québécois.

Journaliste : ...le départ de M. Carmant apporte quand même une certaine réflexion de votre côté, peut-être apporter certains aménagements, entre autres au niveau des sanctions, de la surveillance des médecins? C'est ça aussi qui provoque la... la frustration. Est-ce que vous avez une réflexion qui s'amorce avec le départ de M. Carmant?

M. Legault : D'abord, revenons sur les sanctions. Puis je peux comprendre que quelqu'un qui lit une loi spéciale, comme les médecins, trouve que les sanctions... bon, c'est intimidant peut-être, mais dans toutes les lois spéciales... Moi, je me souviens, là, j'étais dans le gouvernement de Lucien Bouchard quand on a adopté une loi spéciale, à l'époque, la présidente de la FIQ, c'était Jennie Skenne, et il y avait des sanctions très importantes qui, malheureusement même, ont été appliquées. Donc, des montants très importants de pénalités. C'est la même chose quand les libéraux ont déposé des lois spéciales, il y a toujours ce genre d'articles, on ne l'a pas inventé, c'est le même article qui est répété à peu près dans toutes les lois spéciales, mais je peux comprendre. Je peux comprendre qu'un médecin qui regarde ces sanctions là où on dit : Toute personne qui pourrait faire de la collusion en vue éventuellement de ne pas donner les services ou de mettre des moyens de pression qu'il y a des pénalités qui seraient chargées.

Journaliste : ...quand même, M. Legault, des surveillants dans les milieux de pratique puis un surveillant national, tu sais, ça, on ne l'a pas vu, là.

M. Legault : Oui, mais en même temps, si on a une loi, il faut être capable de l'appliquer.

Journaliste : Mais ça ne change rien à votre stratégie le départ de M. Carmant?

M. Legault : Bien, écoutez, comme je vous disais, moi, je m'attendais à ce que ce soit dur, je m'attendais à ce que les médecins soient très émotifs. Eh bien, c'est ce qu'on voit actuellement. Mais il faut, à un moment donné, laisser la poussière retomber. Regardez, regardez le fait que la rémunération, la rémunération...

Journaliste : ...la famille Carmant, comment vous allez réussir à convaincre les 20 000 autres médecins? Vous avez trois médecins spécialistes, dont un fondateur de la CAQ, là, M. Carmant, il a signé le manifeste. Est-ce que votre parti est en train d'imploser avec ça, là?

M. Legault : Bien, j'aimerais être capable de prendre...


 
 

13 h 30 (version non révisée)

M. Legault : ...d'expliquer à chaque médecin qu'un...

Des voix : ...

M. Legault : Non, non, mais écoutez...

Journaliste : Vous n'avez pas été capable de convaincre M. Carmant.

M. Legault : Bon. Regardez bien, on dit : On ne coupe pas un sou dans le budget total, OK, mais on veut répartir les sommes là où c'est le plus pertinent. Donc il y a de l'incertitude, donc, peu importe le médecin qui lit ça, il se dit : Moi, je recevais une prime, est-ce que je vais continuer à recevoir ma prime ou si c'est mon voisin qui va recevoir la prime? Ce qu'on sait, là, c'est qu'au total on n'enlève pas un sou. Mais il y a de l'incertitude. Il va falloir, à un moment donné... Ce qu'on aurait voulu durant l'été, c'est de discuter avec les deux fédérations pour dire : Quels sont les actes les plus pertinents pour atteindre nos objectifs?, mais les fédérations ont refusé de négocier et de discuter.

Journaliste : Il était d'accord ou il n'était pas d'accord? Qu'est-ce qu'il vous disait, M. Carmant? Est-ce qu'il était d'accord avec votre réforme ou il n'était pas d'accord?

M. Legault : Bien, écoutez, si vous avez des questions à poser, M. Carmant, posez-les à M....

Journaliste : Est-ce que vous l'avez consulté, M. Carmant?

M. Legault : Lionel Carmant était au Conseil des ministres quand on a approuvé le projet de loi no 2.

Journaliste : ...sur les sanctions, parce que ce que disent les médecins, c'est que les sanctions... par exemple, les actions concertées, ils disent : Dans les lois auxquelles vous faites référence, il y avait des exceptions, par exemple, pour ceux qui prennent leur retraite. Est-ce que vous pourriez prévoir ce genre d'exception là pour dire : Ceux qui prennent leur retraite, c'est correct, ce ne sera pas considéré comme une action concertée puis il n'y aura pas de sanction?

M. Legault : Écoutez, je vous le répète, là, ce sont les mêmes mots qu'on a dans toutes les lois spéciales. Donc, peut-être qu'il y a des médecins que c'est la première fois qu'ils les voient, là, mais Lucien Bouchard lui-même, qui négocie pour la FMSQ, l'a mis dans la loi spéciale avec les infirmières.

Journaliste : Pourquoi vous n'avez pas réussi à convaincre M. Carmant?

Journaliste : ...votre réforme, elle va avoir beaucoup de conséquences, l'une d'elles, c'est le départ de M. Carmant. Est-ce que c'est grave?

M. Legault : Bien, écoutez, ce n'est pas quelque chose que je souhaitais, évidemment, mais je suis là pour travailler pour l'ensemble des Québécois. Je suis là pour être capable d'offrir des meilleurs services, puis on va tous s'entendre qu'on peut offrir des meilleurs services dans notre réseau de la santé.

Journaliste : ...M. Carmant, est-ce que le jeu en vaut la chandelle? Est-ce que le jeu en vaut la chandelle?

M. Legault : Bien, évidemment. On a actuellement besoin de faire ces changements-là. Je l'ai dit, là, depuis... j'allais dire 10 ans, 20 ans, là, depuis que je suis en politique... depuis 20 ans que je le dis, on ne sera jamais capables d'avoir un réseau de la santé efficace si on ne change pas le mode de rémunération des médecins. Vous m'avez entendu sûrement des dizaines, si ce n'est pas des centaines de fois, le dire. Donc, je n'ai pas changé d'idée.

Journaliste : ...depuis le début. Il a signé le manifeste de la coalition, là, qui incluait un nouveau pacte avec les médecins, il était conscient de votre intention depuis le début. Maintenant, le résultat : il quitte à cause de la loi no 2. Pourquoi vous avez été incapable de le convaincre?

M. Legault : Bien, écoutez, moi, j'aurais souhaité que lui, son épouse, sa fille, que tout son entourage prenne le temps, dans les prochaines semaines, les prochains mois, de constater que même si, aujourd'hui, il y a de l'incertitude, qu'au total on ne coupe pas d'argent. Mais je comprends qu'il y a des médecins qui se disent : Moi, je recevais une prime, est-ce qu'à l'avenir je vais continuer de recevoir la prime ou si c'est mon voisin, ma voisine?

Journaliste : ...de la loi no 2, le temps de négocier avec les fédérations? Pourquoi ne pas suspendre la loi no 2?

M. Legault : Bien, il n'est pas question de reculer sur le changement du mode de rémunération. Ça fait 25 ans, minimum, qu'on essaie de changer le mode de rémunération. On n'ira pas retirer le projet de loi qui, enfin, vient changer le mode de rémunération.

Journaliste : Est-ce que tous les députés qui sont toujours dans votre caucus vous appuyaient...

La Modératrice : En anglais, s'il vous plaît. En anglais.

Journaliste : ...in less than a week, you lost a close friend, because of your law. Don't you reflect on this? Don't you want to make some changes?

M. Legault : I knew that it would be tough, including for friends, because we're talking about Lionel, but I have got other friends that are doctors. And of course, there's some uncertainty, because even if we say the total budget will stay the same, so there will be no reduction of the budget, the way we will pay the different doctors may be different. So, there is some uncertainty, we say we won't make any change before...


 
 

13 h 35 (version non révisée)

M. Legault : ...before January the 1st. So, I still hope that we can have some discussions from now until January the 1st to make sure that all federations and doctors, that they understand that we do that for the good of the Quebeckers.

Journaliste : After a week, the week you experienced and a very difficult week for your Government, is the political price worth, worth what you're paying, if you lose Mr. Carmant? Is it too high a price to pay to push this vision through that you have?

M. Legault : Like I said in French this morning, a politic is like an extreme sport, so it's not easy. It's not the first time that it is tough for me. But I can assume that what is important for me... Every morning, I get up and I say: Hey, what can I do to help Quebeckers getting better services? And it's clear, we need to do something in the health care system. And the first thing, the most important thing is to change the way we pay the doctors. I am saying that since 25 years. So, I haven't changed my mind.

Journaliste : ...all the doctors in our families and entourage here, and the system of surveillance for any concerted action, even though, like, it's been like almost a week, it's still scary for doctors.

M. Legault : Yes, but we had that in 60 special bills.

Journaliste : ...Mr. Legault, not written the same way.

M. Legault : Yes, yes. If you... I can tell you because I was there, OK, when Mr. Bouchard was a Premier. I remember very well the special law that was applied to Jennie Skene and the FIQ. And the first thing I asked Christian and the other people is: Please, go look at this law. I think we have... It has to be an inspiration for what we're doing with the doctors. If it was good for nurses, why it's not good for doctors? We have to make sure that there's no consultation about not giving services to the population in a way to negotiate. It's important that the doctors continue to give all services, even if there's some uncertainty and some people that are unhappy. It's important. We're talking about health care.

La Modératrice : Dernière question.

Journaliste : Your close friend and minister left. There are hundreds of doctors that are willing to leave the province. What will it take for you to change, and really try to understand, and make some adjustments to give them a little leeway, these doctors?

M. Legault : OK. Again, what I say is that we keep the same total budget. So, in total, there will be no reduction, but do we all agree that we should target the places where it's most urgent to change services or give more services? I think that the doctors, they have to take some time, the next few weeks, and understand that no money, not a cent has been cut in their budgets, but we are trying to give better services with the same amount of money, not less money, the same amount of money. And it's unacceptable that we have 1.5 million people not having a family doctors, a GP. And, even if we have per capita more GP and doctors in Québec than in Ontario, we have less in percentage Quebeckers, citizens not having a family doctor. More than that, even the people having a family doctor, a GP, nobody is available on night and on weekends in many GMF. So, we have to change things. If we continue doing the same recipe, we'll get the same bad cake.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Legault : Merci.

(Fin à 13 h 40)