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(Onze heures une minute)
Mme Zaga Mendez : Bonjour,
tout le monde! Aujourd'hui, j'ai le goût de parler de l'annonce qu'on a eue
hier de la part de M. Legault puis la vision économique. Alors, que la filière
batterie devrait être le legs le plus important de la CAQ, François Legault
jette l'éponge sur ce projet. Le tapis rouge qu'il avait déroulé pour les
multinationales étrangères s'est dérobé sous ses pieds. Puis maintenant, qu'est-ce
qui va... qu'est-ce qui arrive en fait de nos entreprises locales qui
travaillent déjà dans cette transition énergétique? Qu'est-ce qui va arriver de
toutes les initiatives régionales et citoyennes? Le Québec a encore toujours
tout ce qu'il faut pour être un chef de file de la transition énergétique, pourtant
le premier ministre a choisi de saboter cette ambition et d'abandonner ces
chantiers. À la place... à la place, la CAQ privilégie l'industrie de l'armement,
une industrie qui se porte déjà très bien sans aide publique. Et aussi, il nous
a parlé des centres et des données, puis on va se le dire, c'est une industrie
qui consomme énormément d'énergie et tout en créant très peu d'emplois. Ses
choix sont complètement déconnectés des préoccupations réelles de la population.
On a des crises au Québec, la crise du logement. Les gens n'arrivent pas à se
nourrir convenablement, ils n'arrivent pas à accéder à un transport qui est fiable.
Le premier ministre se dit interventionniste, mais il... pardon, il n'intervient
pas là où les crises sont les plus urgentes, je vous disais en logement, en
foresterie et dans la transition énergétique. Et concernant la production d'armes,
je nous rappelle qu'ici, au Québec, on a une longue tradition pacifiste. Il
faut que le premier ministre prenne ça en considération, parce que lancer des
milliards à une industrie qui coûte des millions de vies à travers le monde va
à l'encontre des
valeurs des Québécois. Et on va le répéter, il y a
une ligne rouge qu'il faut tracer et il ne faut pas franchir. On ne doit pas
donner du financement public à la production d'armes létales.
M. Leduc : Merci, Ale. Moi,
ce matin, je veux bien sûr dénoncer l'hypocrisie de la CAQ. On a un
gouvernement qui sous-finance le service de transport collectif à la grandeur
du Québec pendant des années. Quand il y a une fermeture d'une station à
Saint-Michel, la ministre, elle se sauve. Mme Guilbault s'est sauvée, elle n'a
pas... son point de presse, il y a un peu plus d'un an maintenant. Ils
sous-financent le transport collectif. Ça ne les intéresse pas, elle dit qu'il
faut que tout le monde gère sa fougère : Arrangez-vous, puis là, tout à
coup, ça les intéresse, le transport collectif, tout à coup, c'est important, tout
à coup, ils réalisent que c'est important.
Nous, on les prend à longueur d'année, les
transports collectifs, à Montréal. Je l'ai, moi, ma carte du STM, je la prends,
ma carte Opus, je me promène avec, tous mes collègues députés de Montréal
aussi, on prend le métro pour aller dans des événements, aller voir des
citoyens, on rencontre des groupes.
Hier, dans mon bureau, j'avais une
association qui offre des services à des personnes âgées qui vont faire des
ménages, qui vont faire des cuisines. Ils trouvent ça difficile, en ce moment,
ils ont de la misère à se rendre chez les personnes âgées. C'est difficile pour
tout le monde, la grève, mais de là à commencer à dire que Québec solidaire ne
s'occupe pas de ses citoyens, que Québec solidaire n'est pas intéressé par les
citoyens, non. C'est hypocrite de dire ça, de la part de la CAQ. Je
n'accepterai jamais que le gouvernement Legault, Jean Boulet en particulier,
qui a mis de l'huile sur le feu avec son projet de loi n° 89. On lui avait
dit que ça générerait ça, des conflits de travail. On lui avait dit que les
patrons s'assoiraient sur leurs mains puis on leur avait dit que les syndicats,
coincés, bien, la seule façon qu'ils auraient de bouger, c'est d'aller faire la
grève.
C'est donc une création du gouvernement
Legault, puis là il nous demande d'aller ramasser son gâchis à la place... son
propre gâchis. Non merci, qu'il s'arrange.
Journaliste
: ...vous
n'allez pas appuyer le gouvernement?
Journaliste : ...vous n'avez
pas peur que ça vous nuise à Montréal, dans vos circonscriptions, cette prise
de position là?
Speaker 2 Le gouvernement, là, il n'a
jamais eu besoin de Québec solidaire pour adopter les huit bâillons précédents,
il n'a jamais eu besoin de Québec solidaire pour faire passer des lois ici, à
l'Assemblée nationale.
Journaliste
: ...
M. Leduc : Moi, je ne veux pas
de bâillon. Je ne veux pas d'un, deux, trois. Je ne veux pas de bâillon, je
veux qu'on négocie. Il y a des bonnes nouvelles. J'ai entendu hier des deux
parties... j'ai des sources à la fois à la STM et à la fois aux syndicats. Ça a
bougé, dimanche, à la table de négo, autant sur le monétaire que sur la
sous-traitance.
Là, aujourd'hui, à la demande du ministre
Boulet, les parties sont en train, au moment où on se parle, de négocier avec
des médiateurs. Ça va dans le bon sens. Moi, j'espère qu'on va trouver un
règlement. La mairesse, elle a parlé d'une trêve. C'est intéressant. C'est une
bonne idée. Il faudrait que le syndicat regarde ça, mais, après ça, commencer à
jeter de l'huile sur le feu en plus de tout ce qu'il a déjà fait comme pompier
pyromane avec son projet de loi n° 89, c'est irresponsable. Si...
Journaliste
: ...
M. Leduc : Bien non, non. Je
l'ai dit hier, je l'ai dit à matin, je vais leur dire si vous voulez :
Non, on n'appuiera pas la procédure accélérée, qui est un bâillon sous un autre
nom. Non, on ne demande pas qu'il y ait un bâillon, c'est une mauvaise idée. Pour
trouver une entente négociée, il faut donner des moyens à la STM. Si le
gouvernement veut faire œuvre utile, qu'il aille chercher les surplus, une
partie des surplus du Fonds vert puis qu'il verse un chèque à la STM pour
qu'ils aient de la marge de manœuvre pour trouver des règlements à la table de
négociation. Ça, ce serait oeuvre utile.
Journaliste : Mais
expliquez-nous pourquoi un arbitre qui entre en jeu... Ou vous ne trouvez pas
que ce serait une bonne chose si un arbitre arrive avec cette loi-là, par exemple?
M. Leduc : Vous voulez dire
suite à l'adoption de l'entrée en vigueur de 89?
Journaliste
: Oui, c'est
ça.
M. Leduc : Les arbitres, ce
n'est pas la... ça peut apaiser une situation, mais il n'y a rien qui ne
remplacera jamais une entente négociée. C'est la meilleure façon d'avoir une
paix industrielle à l'intérieur d'une entreprise privée ou publique,
d'ailleurs. L'arbitre peut être potentiellement une solution. Des fois, les
parties le réclament, hein, dans le cas des médecins, eux autres même le
réclament, l'arbitrage. Ça fait que ce n'est pas quelque chose qu'on peut
exclure, mais c'est toujours mieux qu'une entente négociée, pour la paix
industrielle.
Journaliste : ...Québec
solidaire avec ce dossier-là, défendre vos électeurs puis, en même temps,
défendre votre position ici, là?
M. Leduc : Moi, je défends la
STM et les usagers de la STM à longueur d'année. Je les défends tout le temps.
Quand le métro Saint-Michel a fermé puis que la ministre s'est sauvée en
courant, j'étais là, moi, je suis allé faire un point de presse pour réclamer
de l'argent. Dans les études des crédits, quand on demande plus de financement
pour la STM puis les autres transports collectifs dans... à la grandeur du
Québec. D'ailleurs, on est là. Ça fait que je ne me sens pas tiraillé du tout.
On défend la STM à longueur d'année, nous autres, ici, ça fait qu'il n'y a pas
de leçons à recevoir de personne, certainement pas de la CAQ.
Journaliste
: Tantôt,
le chef libéral, M. Rodriguez, a dit que votre position au sein de Québec
solidaire était déconnectée. Êtes-vous déconnecté de la population de Montréal
qui vit les contrecoups de cette grève-là?
M. Leduc : C'est quand la
dernière fois que... M. Tanguay, c'est ça, qui a dit ça?
Mme Zaga Mendez : M.
Rodriguez.
M. Leduc : Je ne sais pas
c'est quand, la dernière fois qu'il a pris le métro, M. Rodriguez...
Journaliste
: ...
M. Leduc : Il y a un nouveau
chef, oui, c'est ça. Je ne sais pas c'est quand, la dernière fois qu'il a fait
un tour de métro, M. Rodriguez, peut-être que c'est lui qui devrait faire un
petit tour pour voir que les services publics, les services de transport
collectif, il faut qu'ils soient mieux financés. Il était où quand on réclamait
plus d'argent pour le transport collectif? Il était où? Bien, qu'il fasse son
bout. Qu'il nous appuie quand on demande à ce qu'ils utilisent les surplus du
Fonds vert pour payer le transport collectif, plutôt que son idée un peu folle
d'aller faire le versement au Fonds des générations, de construire des
autoroutes avec ça, ou même le troisième lien. C'est complètement délirant, ça.
Journaliste
: ...vous
appuyez donc à 100 % les syndicats dans ce conflit-là.
M. Leduc : Moi, je ne suis
pas à la table de négo, moi, je ne suis pas en train de décider qu'est-ce qui
est juste ou pas 17935comme
rémunération, comme revendications syndicales, ça, ça leur appartient, c'est
aux membres de faire ça. Puis je vous dis même que la proposition de la
mairesse de regarder pour une trève, je trouve ça intéressant, je trouve que
c'est une belle contribution qu'elle fait Mme Martinez aujourd'hui. Après ça,
ce n'est pas moi qui va aller négocier à leur place, mais de commencer à dire que
c'est à cause de Québec solidaire qu'il y a une grève à Montréal, jamais je ne
vais accepter ça. La grève, on leur a dit l'année passée, vous étiez là, vous
avez entendu les audiences, vous avez entendu les études détaillées, provoquer
le projet de loi n° 89, c'est pousser les employeurs à arrêter de négocier,
c'est pousser le syndicat vers la grève, ça va générer des conflits, et c'est
exactement ça qu'on vit.
Journaliste : Mais il va
rester deux semaines dans le sens où, si ça ne passe pas aujourd'hui, c'est le
30 novembre que ça va passer. Donc, ce n'est pas un peu faire souffrir les
Montréalais pour deux semaines?
M. Leduc : Je souhaite la fin
de la grève, comme tout le monde, je la souhaite avec une entente négociée,
puis là, les échos qu'on a, c'est que ça avance, ça a... Ça fait 20 mois qu'il
négociait, je pense, le syndicat, c'est quand même long, on va s'entendre
là-dessus, puis ça a débloqué en fin de semaine. Alors, je croise mes doigts et
j'espère et je souhaite de tout cœur que ça se règle aujourd'hui ou en tout cas
dans les prochaines heures, prochains jours. Les échos que j'ai sont bons pour
l'instant, c'est très bien. Alors, si on est capable d'avoir une entente, puis
qu'il y avait une trêve, ça serait la meilleure situation.
Journaliste : C'est
symbolique plus qu'autre chose, votre position, là, parce que ça va aller de
l'avant la loi comme l'a dit ma collègue, là. Tu sais, d'ici le 30 novembre...
Le 30 novembre, ça va de l'avant, cette loi-là, autrement dit, ça entre en vigueur.
M. Leduc : La loi n° 89.
Journaliste
: Oui.
M. Leduc : La loi n° 89.
Journaliste : Exactement.
M. Leduc : Oui, c'est ça.
Journaliste
: Ça fait
que votre position aujourd'hui, c'est de revendiquer le pouvoir de négociation,
parce qu'en réalité, on s'en va de l'avant avec ça, là.
M. Leduc : La loi entre en
vigueur, en effet, la fin du mois de novembre, c'était ce qui était prévu et ce
qui a été mis en place par le M. Boulet, c'est son choix. C'était la logique de
dire... c'est ça qu'il avait même mis dans la construction. Il y avait
dit : Si on change le paramètre de la négo, ce n'est pas correct de le
faire pendant une négo, parce que c'est là l'idée de dire : La loi qu'on a
adoptée au mois de juin va être appliquée un peu plus tard pour que les négos
en cours puissent se terminer dans le même cadre dans lequel elles ont
commencé. C'était une cohérence avec sa propre pensée, à M. Boulet, qu'il avait
faite dans les précédents projets de loi.
Journaliste : Il y a comme
une contradiction dans ce que vous dites, parce que, d'un côté...
M. Leduc : C'est-à-dire? Moi,
je ne trouve pas, mais, bon, je vous écoute.
Journaliste : Bien, vous
dites que... vous dites : Dans la loi, tel que c'est conçu, les patrons
n'ont aucun intérêt à régler. Puis là vous dites : Ah! je suis encouragé
parce qu'il y a des progrès dans la négo. Ça fait que, dans le fond, vous êtes
confiant qu'avant les deux prochaines semaines ça pourrait se régler, mais vous
dites aussi que vous êtes convaincu que ça ne va pas se régler. Ça fait que
c'est comme si vous condamniez les usagers à deux semaines de plus.
M. Leduc : Je comprends votre
question. Alors, moi, ce que je vous soumets, c'est que le déclenchement de la
grève, le fait qu'il y ait eu grève massive comme celle qu'on connaît, c'est la
conséquence du projet de loi n° 89. Après ça, maintenant qu'elle est
déclenchée, puis se joue un certain rapport de force, je ne suis pas
nécessairement étonné qu'il y ait du mouvement à la table parce que les
dirigeants de la STM le voient bien, que c'est tout croche, que ça a des
conséquences économiques, ils lisent les journaux comme vous et moi. C'est le
fait qu'il y ait eu cette grève-là qui est une création artificielle, à mon
avis, du projet de loi n° 89 de M. Boulet.
Journaliste : ...ne craignez
pas que votre posture actuelle, et le fait que là, les partis... tous les
partis vont vous pointer du doigt, là, que ça vous nuise... ça vous nuise?
M. Leduc : Bien, j'aimerais toujours
mieux... j'aimerais toujours mieux ma position cohérente et claire que celle de
Paul St-Pierre Plamondon, qui a dit tout et n'importe quoi dans son
texte-fleuve. Je n'ai rien compris de ce qu'il a écrit avant-hier. Il était
pour, il était contre, peut-être que oui, peut-être que non. J'ai vu des gens
déchirer leur carte de membre du PQ dans les commentaires en dessous de sa
publication. C'est à lui de s'arranger avec sa propre cohérence. Moi, je sais
que j'ai des principes. Mes collègues sont d'accord avec nous là-dessus, puis
qu'on fonctionne en fonction de ça.
Journaliste
: ...vous
n'avez pas peur d'être peinturés dans le coin, politiquement, comme le parti
qui maintient des conditions qui sont décriées, là, par plusieurs Montréalais?
M. Leduc : Mais moi, monsieur,
je ne maintiens pas des conditions. La grève, elle est le produit du mauvais
cadre de négociation de la CAQ. Après ça, si la CAQ veut aider, qu'ils disent
qu'ils vont prendre de l'argent du Fonds vert puis qu'ils vont donner de la
marge de manœuvre à la STM, elle va se régler demain matin, votre grève.
Journaliste : ...vous aimez
mieux que ça dure deux semaines de plus.
M. Leduc : Bien non, je
n'aime mieux pas. J'aime mieux qu'il y ait un règlement.
Journaliste : Bien, vous ne
voulez pas aider le gouvernement à faire appliquer le règlement parce que vous
voulez lui faire porter l'odieux que c'est à cause de lui, la situation...
M. Leduc : C'est sa situation,
c'est son projet de loi, et son initiative.
Journaliste
:
Pouvez-vous me laisser terminer ma question, s'il vous plaît?
M. Leduc : Allez-y.
Journaliste : C'est vos
circonscriptions. Vous dites que vous êtes les défenseurs de la veuve et de
l'orphelin. La veuve et l'orphelin, actuellement, ils marchent à pied dans la
neige, dans le verglas, à Montréal, là, parce qu'il n'y a pas de transport en
commun.
M. Leduc : Moi, monsieur, je
défends tout le monde, veuve, orphelin, citoyens ordinaires, classe moyenne,
peu importe le salaire, là. Les résidents peuvent compter sur moi pour défendre
leurs conditions de vie puis défendre leur accès à un transport public de
qualité.
Journaliste : Mais ce n'est
pas le cas, là, il n'y a pas de transport en commun, là.
M. Leduc : Il n'y a pas de
transport en commun. Les transports en commun, on doit les défendre à l'année
longue. Puis que là, que la CAQ débarque ici puis me dise : Ah! bien là,
tout à coup, nous, ça nous intéresse, le transport en commun, puis que c'est à
cause de QS qu'il y a une grève, excusez le bon français, mais «bullshit»,
«bullshit». La grève est là parce que vous avez mal mis en place votre régime
de négociation du PL n° 89. Vous avez sous-financé la
STM puis les autres transports collectifs pendant des années, puis là, tout à
coup, ce serait à nous de porter le chapeau? Non merci.
Journaliste : Quelles
seraient les conséquences, pour les travailleurs en grève, de devancer la loi
de Boule, donc de faire ce que le gouvernement propose de faire?
M. Leduc : Bien, ça dépend de
ce que le gouvernement va faire. Parce qu'il y a deux options. Vous vous
rappellerez peut-être que le PL n° 89 disait deux
choses. La première, c'était un nouveau système de services essentiels, avec un
autre nom, qu'il appelait les services... comment ils appelaient ça déjà?... de
bien-être, les services de bien-être, puis il y avait... l'arbitrage
automatique. S'il va vers l'17935 arbitrage
automatique, l'option deux, admettons, là, puis ça cesse tout conflit de travail.
Je ne sais pas si c'est ça qu'il veut faire, il ne l'a même pas dit, M. Boulet.
Par contre, s'il veut aller resserrer les
services de bien-être, ça se peut que ça produise exactement le même effet
qu'on a actuellement. Je ne sais pas si vous l'avez lu, mais le jugement du
Tribunal administratif du travail d'avril dernier a tout clarifié. Les services
essentiels, maintenant, on a voté une loi là-dessus en 2019, à la demande du
gouvernement, parce qu'il y avait eu un jugement du tribunal pour dire :
On ne peut plus se baser uniquement sur des pourcentages de services
essentiels, ça doit être jugé en fonction du critère de la sécurité des
personnes. On peut être d'accord ou pas avec ce jugement-là, reste que c'est ça
que la cour a demandé au gouvernement de faire.
Journaliste
: Est-ce
que vous êtes négociable?
M. Leduc : Qu'est-ce que ça
voulait dire?
Journaliste
: Bien, est
ce que M. Boulet pourrait vous offrir quelque chose qui pourrait faire
qu'il pourrait avoir votre appui mercredi?
M. Leduc : Pour appuyer son
projet de loi de... son pompier pyromane? Moi, je lui offre une solution depuis
tantôt : qu'il signe un chèque en fonction des surplus du Fonds vert.
Journaliste
: Peu
importe ce qu'il va vous offrir, vous n'allez jamais l'appuyer?
M. Leduc : Pour devancer son
projet de loi? Non.
Journaliste : Vous êtes non négociable.
M. Leduc : Pour devancer son
projet de loi, non, mais je vous soumets une solution, je vous soumets une
solution qu'il peut faire dans le matin, qui est de dire : Je vais mieux
financer le STM, leur donner une marge de manœuvre pour négocier puis trouver
une entente. C'est ça, la bonne solution.
Journaliste : J'aimerais vous
entendre sur les conditions de travail, justement, des employés de la STM.
Qu'est-ce que vous en pensez? Est-ce que, selon vous...
M. Leduc : Honnêtement, je ne
les connais pas en détail, là. J'ai vu que vous avez fait des enquêtes, là,
mais je n'ai pas tout regardé, là. Je ne sais même pas comment ils font, là, à
peu près. Mais qu'est-ce que vous voulez savoir exactement? Si je suis d'accord
ou pas avec leurs conditions...
Journaliste : Mais comment
vous qualifiez les... Est-ce que ce que les conditions sont justifiées? Est-ce
que...
M. Leduc : Moi, ce que j'ai
compris qui bloquait à la table, c'étaient les augmentations en fonction du
coût de la vie, que là, la STM offrait peut-être moins que les hausses de coût
de la vie qui sont... qui ont eu lieu dans les dernières années puis qui sont à
prévoir. Je pense que personne dans la vie n'a envie de s'appauvrir.
Après ça, ce n'est pas moi qui négocie à
leur place. Moi, je ne fais que dire que le cadre de M. Boulet pousse à la
grève. Je trouve que c'est un pompier pyromane. Puis de mettre ça sur nos
épaules, que c'est la faute à Québec solidaire s'il y a une grève en ce moment
alors que c'est l'inverse, moi, je n'accepte pas ça. C'est nous qui défendons
le transport collectif à l'année longue. Puis on va continuer de le faire.
Journaliste : Puis on pige
jusqu'à quel point dans le Fonds vert, là, dans les surplus du Fonds vert?
M. Leduc : Mais qu'il parle à
la STM, qu'il parle à la mairesse, elle a sûrement un chiffre magique à lui
soumettre. À la table de négo... si on me dit que ça avance à table de négo, on
ne doit pas être bien loin, là.
Journaliste
: Si on
verse à la STM, il faut verser au RTC, il faut verser à tous les autres...
M. Leduc : Mais j'espère,
c'est ça ou construire des autoroutes ou faire le troisième lien.
Journaliste
: On
finance tous les déficits des sociétés de transport ou...
M. Leduc : Mais il faut
investir dans le transport collectif. En effet, il n'y a pas assez d'argent.
Comment on veut développer du... des nouvelles lignes, développer une meilleure
attractivité si on n'est pas capables d'investir dans le transport collectif,
puis tout ce qu'on trouve à dire, c'est que... c'est «occupez-vous de vos
fougères»?
Journaliste : Ce matin, il y
avait un avis du Comité consultatif sur les changements climatiques — on
reste un peu dans le thème — qui plaide pour, bien, l'atteinte de
décisions ambitieuses, là, malgré les vents contraires, là, avez-vous pris
connaissance de l'avis?
Mme Zaga Mendez : Mais
d'abord, les... ce qu'ils sont en train de nous dire, les scientifiques, c'est
que le minimum pour le Québec, c'est garder nos cibles en 2030. C'est ça,
l'avis scientifique. Puis même aller vers la carboneutralité en 2050. Nous,
pour nous... Mon collègue a déposé une motion, justement, qui a été adoptée à
l'unanimité pour garder nos cibles et... Mais ça m'inquiète parce que, de l'autre
côté, ce qu'on a vu avec l'annonce hier, c'est qu'on est en train de reculer
sur la transition énergétique.
Pour arriver à réduire nos cibles, il faut
substituer nos sources d'énergies polluantes par des sources d'énergie verte,
par l'électrification des transports. Puis on est... on est en train de
repousser des quatre ans la transition énergétique. Alors, on peut même dire
qu'il y a un grand recul et on parle des deux côtés de la bouche.
Journaliste : Puis cette
impression que même si le Québec fait bien, il est entouré de gens qui, de
toute manière, que ce soit à Ottawa ou particulièrement aux États-Unis, ne font
plus rien, ont pratiquement baissé les bras. C'est un peu une idée de
dire : Bien, pourquoi, nous, on ferait une différence?
Mme Zaga Mendez : Mais ce
n'est pas parce que Trump baisse les bras qu'ici on va arrêter de mener de
front la lutte climatique. Ce n'est pas parce que Carney a d'autres intérêts
puis qu'il veut nous pousser à accepter de continuer à financer les pétrolières
canadiennes, là, parce que c'est de ça qu'il s'agit qu'ici au Québec on ne va
pas tenir ce qui est le plus précieux que c'est l'environnement. C'est une
grande valeur pour les Québécois et Québécoises, et c'est en train d'être
abandonné de plus en plus. Puis on voit le recul aussi. Je ne sais pas si tu
veux ajouter.
M. Leduc : Juste ajouter. Les
États-Unis, ce n'est pas un bloc monolithique. La Californie vient juste de
prolonger et renforcer son système carbone. Donc, il y a des bonnes nouvelles
quand même un peu aux États-Unis, ce n'est pas tout noir.
Journaliste : Peut-être,
juste une petite question personnelle, M. Leduc : Est-ce que vous
vous représentez aux prochaines élections?
M. Leduc : Oui. Oui, oui,
bien sûr.
Journaliste : Oui? OK. Je ne
me souvenais pas si on vous avait posé la question.
M. Leduc : Si les gens
d'Hochelaga le désirent toujours.
Journaliste : Est ce que vous
croyez que le gouvernement peut réussir son pari d'accélérer les projets, tu
sais, il parle de BAPE express, là, notamment, sans diminuer les exigences?
Mme Zaga Mendez : Bien, il
faut voir. Il va y avoir un projet de loi pour l'accélération. On va voir ce
qu'il y a là-dedans. Pour nous, c'est clair, c'est que les exigences, on ne
peut pas faire des compromis là dessus.
Et la seule façon d'aller plus vite, c'est
d'avoir la main-d'œuvre nécessaire pour19263
faire les évaluations en environnement. Mais qu'est-ce qu'on est en
train de nous dire de l'autre côté? C'est qu'on est en train de couper des
postes en évaluation environnementale. La seule façon d'arriver à faire des
BAPE plus vite, c'est d'avoir des évaluateurs et que le BAPE ait les moyens de
le faire. On ne peut pas nous dire qu'on va accélérer puis, de l'autre côté,
couper dans la fonction publique. Il se peut, dans certains cas, que ça peut
aller plus vite. Ceci étant dit, moi, je veux nous rappeler le cas de
Northvolt. On a évité à tout prix un BAPE, ça a duré combien? Presque
16 mois. Pendant tout ce temps-là, on aurait pu faire un BAPE. Puis le
BAPE ne permet pas seulement de voir les questions environnementales, on peut
faire aussi l'évaluation sur la viabilité économique, sur les retombées
sociales. Et ça, là, on a manqué le bateau avec Northvolt. Il ne faut pas faire
les mêmes erreurs, parce qu'il ne s'agit pas seulement de l'environnement, mais
aussi des retombées économiques. Les gens veulent savoir où est-ce que le gouvernement
est en train de mettre l'argent.
Journaliste
: So, a lot of people in Montréal are suffering because of this transit situation. Why won't you support the Government's attempt to speed up an agreement?
M. Leduc : Because it's the Government's fault. The Bill 89, we told them it would have a bad effect
on negotiation tables. It would
push buses to sit on their hands, and don't negotiate, and wait, play the
clock, as we say in French, «jouer l'horloge», and it would push the unions to
strike because they have nothing else, they can do. So, the situation is 100% the product of the CAQ.
So, we defend public transit all year long here, at Québec
solidaire. We defend the funding of them. We defend the
fact that they need to have more ability to construct new lines and be
attractive. So, trying from CAQ to put the hat on your head that it's our
fault, no thank you. It's hypocritical from their part, and we are not playing
this game.
Journaliste
: People's perceptions besides what has preceded, people's
perceptions today will be that you are blocking this.
M. Leduc : I'm not blocking anything. How many bills here did they have the
need for Québec solidaire to
propose and pass? Zero. They are the Government; they can do what they want. So, to try to convince people that
it's our fault, no, no, no. If they want to precede with a «bâillon», they can
do what they can… they want, we don't support that. What we support is the good
funding of public transit. If they want to solve the solution intelligently,
they should use the Fonds vert extra, surplus, and give
a part of this to the STM, so that they have the margins to negotiate a done
deal, a deal. There is no better way to have industrial peace than a deal. We
see that with the doctors as we speak. They've tried to impose something; it's
not worked out. So, I wish them to restraint their eager to do another «projet
de loi bâillon, so they have a done deal.
he.
The good news is that we
hear that it is going forward, there is movement at the table of negotiation yesterday. They are meeting all
day long with the facilitator of the Ministry of Labor, so, let's hope for the
best.
Journaliste
: Thank you.
M. Leduc : Merci. Bonne
journée!
(Fin à 11 h 21)