Point de presse de M. Christian Dubé, ministre de la Santé, et Mme France-Élaine Duranceau, ministre responsable de l’Administration gouvernementale et de l’Efficacité de l’État
Version préliminaire
Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
Le jeudi 13 novembre 2025, 9 h 30
Hall principal de l'hôtel du Parlement,
hôtel du Parlement
9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures trente-deux minutes)
Mme Duranceau : Bonjour, tout
le monde. Écoutez, les médecins font un travail important, puis on a besoin de
vous, les médecins, là. Puis on veut vous rassurer, les médecins, mais on veut
aussi rassurer les Québécois. On est conscients que tout ce qui se passe
présentement, c'est parce qu'il y a des changements importants qui sont
demandés dans la façon de faire, dans la façon de travailler, dans la façon de
rémunérer nos médecins. Et je veux réitérer qu'on est ouverts à discuter avec
les fédérations des modalités d'application de ces changements-là. Puis on fait
un pas supplémentaire aujourd'hui pour tendre la main aux fédérations pour qu'elles
viennent se rasseoir. Puis je vais laisser mon collègue le ministre de la Santé
vous présenter le changement en question.
M. Dubé : Merci beaucoup.
Merci. Alors, bonjour, tout le monde. Il y a un élément de la loi, de la loi n° 2,
qui a fait beaucoup jaser, puis peut être pour les mauvaises raisons, puis c'est
important de faire cette clarification-là, ce matin, c'est ce qu'on appelle les
mesures d'assiduité ou les mesures de suivi de la présence sur le réseau... mesures
de surveillance. Et je pense que ça a fait jaser beaucoup, et ce n'était pas
notre intention de faire tout ce débat-là. Parce qu'on l'avait mis dans la loi,
vous vous rappelez, là, pour ceux qui ont suivi ça de très proche, mais ce n'était
pas applicable, il fallait faire ce qu'on appelle un décret. Je ne veux pas
rendre ça compliqué, là, mais on l'avait mis dans la loi au cas où on en aurait
besoin, au cas où on en aurait besoin. Et comme on veut justement faire un
geste de rapprochement, l'engagement qu'on fait aujourd'hui, c'est de dire qu'il
ne sera jamais appliqué. Alors, on s'engage aujourd'hui à dire que cet arrêté-là
qu'on pouvait faire, on ne le fera jamais, puis je pense que ça montre un geste
de bonne foi, un peu comme les autres gestes qu'on a faits au cours des
dernières semaines. Et je vais repasser la parole à ma collègue.
Mme Duranceau : Alors, je
réitère qu'on est à l'écoute. On veut trouver une voie de passage, puis, pour
ça, bien, il faut qu'on se rassoie ensemble puis qu'on discute. Et puis je
pense que c'est ce à quoi les Québécois s'attendent aussi, qu'on trouve cette voie
de passage là en se parlant. Alors, c'est notre message pour ce matin. Merci.
Le Modérateur : Merci
beaucoup. Nous allons passer à la période de questions. Je vous invite à aller
au micro devant.
Journaliste : Bonjour. Les
fédérations vont peut-être vous dire pourquoi ne pas retirer cet élément-là de
la loi? Parce que... Est-ce qu'on peut faire confiance comme ça au gouvernement
qui dit : On ne l'appliquera jamais? À ce moment-là, pourquoi ne pas...
9 h 35 (version non révisée)
Journaliste
:
...le retirer carrément de la loi?
Mme Duranceau :
On...
On prend l'engagement publiquement que cet élément-là ne sera jamais appliqué.
Alors, je pense que c'est... c'est le troisième geste qu'on pose pour
démontrer... notre bonne foi, pour démontrer qu'on est à l'écoute, puis qu'on
veut s'asseoir, puis qu'on veut discuter. Alors, on va discuter avec eux.
Évidemment, je ne vais pas négocier ici, là.
Journaliste
:
Mais pourquoi ne pas rouvrir la loi pour enlever, retirer les éléments les
plus controversés ou les plus malheureux?
Mme Duranceau :
Écoutez,
ce n'est pas... tu sais, je ne vais pas discuter de ça ici. On va s'asseoir
ensemble puis on va... on va parler avec les fédérations. La loi, elle est là,
elle a été adoptée, alors c'est... c'est le.... les paramètres avec lesquels on
travaille pour...
Journaliste
:
...vous n'acceptez toujours pas de la suspendre, comme le demandent
plusieurs intervenants, là, les... le Collège des médecins... les fédérations?
Mme Duranceau :
Moi,
j'invite les fédérations... j'invite les fédérations à venir s'asseoir avec
nous et discuter des modalités d'application de tout ça.
Journaliste
:
Juste pour que ce soit clair, M. Dubé, quand vous parlez des mesures d'assiduité,
là, vous voulez dire la surveillance, vous voulez dire les sanctions? Tu sais,
encore hier, à Santé Québec, il y a un affichage de poste d'un inspecteur, là.
M. Dubé :
Oui,
mais c'est pour ça que ça a créé beaucoup de confusion, la question des inspecteurs.
Parce qu'il faut comprendre que les inspecteurs, on en a besoin dans le réseau.
On en a besoin pour... un exemple aussi simple que les boutiques de vapotage,
etc. Alors, des inspecteurs, il en manque en ce moment pour aller faire de l'inspection
dans nos CHSLD. Ça n'a rien à voir avec ça. Et c'est pour ça que,
malheureusement, ce qui a créé peut-être tout ce... ce sentiment-là d'inconfort,
c'est qu'en même temps qu'on demandait des inspecteurs pour le réseau, bien,
les gens disaient : Ça va être des inspecteurs qui vont faire notre
surveillance, alors que la loi ne s'applique même pas. Alors, on... c'est un
peu pour ça...
Journaliste
:
...de surveillance?
M. Dubé :
Bien
non, il n'y aurait pas... il n'y aurait pas cette surveillance-là pour les...
pour des... des médecins. On va continuer à avoir besoin d'inspecteurs dans nos
différents CHSLD, mais pas... pas au niveau des médecins.
Journaliste
:
J'aurais une... une précision à vous demander dans l'interprétation que
font certains médecins de la diminution de 15 % de la rémunération.
Certains médecins croient que chacun des actes est diminué de 15 % et ça s'ajoute
aux 15 % global.
M. Dubé :
Non.
Bien, écoutez, je vais me servir de cette question-là.
Journaliste
:
...qu'est-ce que je veux dire?
M. Dubé :
Je
comprends très bien. Ce n'est vraiment pas ça, l'intention. Mais... Mais il
faut que les gens viennent à table. Parce que moi, j'entends, puis je le dis,
là, pour que tout le monde le comprenne bien, là, que les médecins vont être
payés à 24 $ de l'heure, mais c'est faux. Ce que c'est, c'est qu'il y a un
taux horaire qui vient s'ajouter au forfait, qui vient s'ajouter à la
capitation, qui vient s'ajouter aux actes. Mais il faut que les médecins
viennent aux tables pour bien l'expliquer. Ça n'a pas été expliqué aux
fédérations.
Journaliste
:
Est-ce que chacun des actes a une diminution de 15 % à... l'acte?
M. Dubé :
Je ne
rentrerai pas dans ça, pas du tout. Ce qu'on demande aux fédérations, c'est de
venir s'asseoir avec nous.
Journaliste
:
Si je comprends bien, c'est que vous gardez la loi telle qu'elle est
actuellement au niveau du processus de surveillance, mais il y aura quand même
un... un mécanisme qui... qui sera créé, un mécanisme de surveillance qui...
qui, lui, reste en place au sein des établissements de santé. Non?
Mme Duranceau :
Bien,
le... le mécanisme de surveillance, on l'a bien expliqué, là. Le vapotage, les
CHSLD, des inspecteurs qui... qui s'assurent que le fonctionnement des... des
opérations, là, est conforme à ce qui est prescrit, c'est une chose. Ça n'a
rien à voir avec les médecins, ça, là, là. Donc, ce qu'on vient de dire, c'est
que les mesures de surveillance qui... qui étaient dans la loi deux en lien
avec les médecins ne s'appliqueront pas. On... Premièrement, elles n'étaient
pas en application, ces mesures-là. Et deuxièmement, il aurait fallu qu'il y
ait un décret pour les faire appliquer. Et on s'engage à ne pas faire ce
décret-là.
Journaliste
:
...
M. Dubé :
C'est
exactement ça.
Mme Duranceau :
C'est
exactement ça.
M. Dubé :
C'est
clair. Merci beaucoup...
Journaliste
:
...ça, ma question. Parce qu'il y a aussi les pénalités qui ne sont pas
dans ces articles-là. Ils viennent après. Donc, les actions concertées, vous
gardez ça?
M. Dubé :
Tout
à fait. Puis je ferai remarquer qu'il n'y en a aucune qui a été appliquée
depuis...
Journaliste
:
Des actions?
M. Dubé :
Aucune.
Journaliste
:
Mais qu'est-ce que vous dites aux fédérations aujourd'hui? Parce qu'elles
ne vous font plus confiance. C'est écrit dans la loi. Vous avez beau dire :
On ne les appliquera pas, c'est dans la loi. Est-ce que vous allez les retirer
de la loi quand vous allez l'amender?
Mme Duranceau :
Je
comprends leur position. Je comprends leur... leur état d'esprit en ce moment,
compte tenu de tout ce qui a été dit dans les dernières semaines...
9 h 40 (version non révisée)
Mme Duranceau : ...mais il
faut se rasseoir ensemble, puis on va convenir ensemble des modalités d'application
de tout ça puis comment on peut les rassurer par rapport à ça. Mais on ne peut
pas négocier par personne interposée. Puis sur la place publique, faut s'asseoir
ensemble. Alors, je pense que là, c'est le troisième geste qu'on pose. On ne
peut pas négocier avec nous-mêmes, alors il faut... faut qu'on s'assoie
ensemble pour trouver une solution.
Journaliste : Est-ce que vous
admettez que vous êtes allés un peu fort sur la surveillance et les sanctions?
Mme Duranceau : Écoutez, on
comprend que cette mesure-là inquiétait beaucoup de monde. Ce n'était pas l'intention.
Alors, c'est pour ça, le geste aujourd'hui.
Journaliste : C'est quoi l'intention
au final? Parce que je veux dire, c'est écrit noir sur blanc dans la loi. C'est
quoi l'intention?
Mme Duranceau : Écoutez, c'est
une... c'est une loi spéciale, il y a certaines mesures dans une loi spéciale.
Là, on voit bien que ça va au-delà de l'intention initiale. Je le répète, il
faut s'asseoir ensemble, il faut discuter des modalités d'application de cette
loi-là pour trouver une voie de passage, puis rassurer les Québécois qu'il y a...
que ce sont de gros changements, mais si on se parle, on va trouver une façon d'y
arriver puis que ça fonctionne.
Journaliste : Est-ce que vous
vous engagez aujourd'hui à ne pas l'appliquer pour tous les ministres de la
Santé et les gouvernements subséquents? On va prendre de la même façon.
M. Dubé : Bien, écoutez...
Mme Duranceau : Je ne peux pas
répondre.
M. Dubé : ...je ne peux pas
répondre pour les autres ministres puis les autres gouvernements. L'engagement
que l'on prend aujourd'hui, c'est avec les médecins, en ce moment, comme geste
de bonne foi pour les ramener aux tables.
Journaliste : Si c'est écrit
dans la loi, ils pourront l'appliquer par après...
M. Dubé : Bien, il faudrait
qu'il y ait un décret ministériel, il faudrait que ça passe au Conseil des
ministres. On n'est pas là. Nous, on dit : Ce gouvernement, notre
gouvernement prend l'engagement de ne pas aller là.
Journaliste : Je vous cite, M.
Dubé. Il y a quelques secondes, vous avez dit : On n'a pas pris le temps d'expliquer
sur la rémunération concernant ce que madame ma collègue venait de dire. C'est
le troisième recul que vous faites aussi concernant la loi. Est-ce que vous ne
faites pas les choses à l'envers et ne commencez pas à regretter un peu la loi,
la loi spéciale?
Mme Duranceau : Là, ce n'est
pas un recul, là. Ce qu'on dit, c'est qu'on met sur pause, on suspend puis on
veut... on veut se parler pour convenir de ce qui reste puis ce qui doit être
modulé. Alors, c'est ça, la proposition, là.
Journaliste : Non, mais commencez-vous
à regretter cette loi spéciale?
Mme Duranceau : Écoutez, on
ne va pas faire part de nos états d'âme ici, là. Ce qu'on veut, c'est se
rasseoir avec les fédérations pour discuter. Il y a beaucoup de changement là-dedans,
puis il faut s'en parler pour convenir de l'application de ces changements-là.
Journaliste : Vous avez fait
deux...
Journaliste : ...on aurait dû
en parler avant de déposer le projet de loi spécial?
Mme Duranceau : Écoutez, ça fait
quand même une année, là, qu'on discute.
Journaliste : Vous avez fait
deux mains tendues. Là, il y en voilà une troisième. Combien vous allez en
faire avant qu'ils reviennent à la table? Là, vous êtes prêts... ça va aller à
quatre, cinq, six, sept, là?
Mme Duranceau : Nous, on est
prêts à... on est on est prêts à s'asseoir puis discuter. Alors, on attend un
retour des fédérations.
Journaliste : Oui, mais si ça
ne bouge pas de l'autre côté, là, puis qui... eux autres, ils attendent le
Parti libéral puis Pablo Rodriguez?
Mme Duranceau : Mais, écoutez,
c'est évidemment leur choix. Mais les Québécois s'attendent à ce que... à ce...
à ce qu'il y en ait une entente, là, puis qu'on règle ça. Alors, il faut se
parler. Voyez-vous, on a écouté, puis c'est effectivement la troisième main
tendue, parce qu'on a entendu, puis il fallait aller ajuster des choses. Alors
là, l'ouverture, on ne peut pas la faire tous seuls, il faut faut être deux là-dedans.
Journaliste :I'm sorry, thank you!
M. Dubé : I've been there before.
Journaliste
: Yes, you did, you're still alive!
Journaliste : Ils vous
demandent de suspendre, alors est-ce que... Je comprends bien, là, la main
tendue, mais est-ce que ça va être suffisant dans la mesure où la demande, c'est
de suspendre?
Mme Duranceau :Moi, je leur
demande de venir s'asseoir. Ça fait qu'ils peuvent demander de suspendre. Moi,
je leur demande de venir s'asseoir puis on va se parler.
Journaliste :So, you're saying that you're putting on
pause, you want to put in place a decree for the whole section on attendance to
kick in. Like you think that will please both federations
to come back to the negotiation table.
Mme Duranceau :
So... so, we want to discuss, we want
to sit down together and discuss, and it's the third... third...
Journaliste
: Olive branch.
Mme Duranceau : Vous dites?
Journaliste
: Olive branch.
Mme Duranceau : Olive branch, OK. It's the third olive branch that we are putting forward
and we hope that we can discuss the application of Bill n° 2.
Journaliste : So, you think it's going to make a difference in removing this
part?
M. Dubé :Well, I...
Journaliste
: If you're not removing it, you're putting it on pause.
M. Dubé : Yes. But I think what France-Élaine has
said, is that we've heard a lot what was bothering a
lot, those clauses. So...
9 h 45 (version non révisée)
M. Dubé :
…we've been listening. And as a sign of
commitment, we're… we're showing that. So, I think that it just shows that we
are listening to what the doctors are saying. And we put that as a proof that
say: Please come back on the table.
Journaliste :
And what do you say to family medicine
groups that want to shut…that they say that because of Bill 2, they need to
shut down their operation. There is an open letter in La Presse with 20 or… like
20 GMF in Montréal. And then you had the Agora last night at 24/60. They are
saying that they can't continue their operations as of April 2026.
Mme Duranceau :
Yes, we understand their concern and
that's why we want to discuss and explain the… the application of… of all those
changes. It's a big transformation. We need to sit down, calm down and discuss
how it applies.
Journaliste :
The surveillance part is what you're
going to remove or suspend, but arguably the more controversial is the
concerted action and the fines. That's obviously upset doctors quite a bit. Why
not remove that?
Mme Duranceau :
We need to sit down together and
discuss. So, we invite the federations to come back at the table. We hear their
concerns and we've been showing that we've been listening. So, we asked them to
come back. And if there are more concerns and we know there are still some
concerns that they have, we'll discuss them with… we'll… we'll discuss with
them.
M. Dubé :
Thank you very much. Have a good
weekend. Bye.
(Fin à 9 h 47)