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(Neuf heures trente-deux minutes)
Mme Duranceau : Bonjour, tout
le monde. Écoutez, les médecins font un travail important, puis on a besoin de
vous, les médecins, là. Puis on veut vous rassurer, les médecins, mais on veut
aussi rassurer les Québécois. On est conscients que tout ce qui se passe
présentement, c'est parce qu'il y a des changements importants qui sont
demandés dans la façon de faire, dans la façon de travailler, dans la façon de
rémunérer nos médecins. Et je veux réitérer qu'on est ouverts à discuter avec
les fédérations des modalités d'application de ces changements-là. Puis on fait
un pas supplémentaire aujourd'hui pour tendre la main aux fédérations pour qu'elles
viennent se rasseoir. Puis je vais laisser mon collègue le ministre de la Santé
vous présenter le changement en question.
M. Dubé : Merci beaucoup.
Merci. Alors, bonjour, tout le monde. Il y a un élément de la loi, de la loi n° 2,
qui a fait beaucoup jaser, puis peut être pour les mauvaises raisons, puis c'est
important de faire cette clarification-là, ce matin, c'est ce qu'on appelle les
mesures d'assiduité ou les mesures de suivi de la présence sur le réseau... mesures
de surveillance. Et je pense que ça a fait jaser beaucoup, et ce n'était pas
notre intention de faire tout ce débat-là. Parce qu'on l'avait mis dans la loi,
vous vous rappelez, là, pour ceux qui ont suivi ça de très proche, mais ce n'était
pas applicable, il fallait faire ce qu'on appelle un décret. Je ne veux pas
rendre ça compliqué, là, mais on l'avait mis dans la loi au cas où on en aurait
besoin, au cas où on en aurait besoin. Et comme on veut justement faire un
geste de rapprochement, l'engagement qu'on fait aujourd'hui, c'est de dire qu'il
ne sera jamais appliqué. Alors, on s'engage aujourd'hui à dire que cet arrêté-là
qu'on pouvait faire, on ne le fera jamais, puis je pense que ça montre un geste
de bonne foi, un peu comme les autres gestes qu'on a faits au cours des
dernières semaines. Et je vais repasser la parole à ma collègue.
Mme Duranceau : Alors, je
réitère qu'on est à l'écoute. On veut trouver une voie de passage, puis, pour
ça, bien, il faut qu'on se rassoie ensemble puis qu'on discute. Et puis je
pense que c'est ce à quoi les Québécois s'attendent aussi, qu'on trouve cette
voie de passage là en se parlant. Alors, c'est notre message pour ce matin.
Merci.
Le Modérateur : Merci
beaucoup. Nous allons passer à la période de questions. Je vous invite à aller
au micro devant.
Journaliste : Bonjour. Les
fédérations vont peut-être vous dire pourquoi ne pas retirer cet élément-là de
la loi? Parce que... Est-ce qu'on peut faire confiance comme ça au gouvernement
qui dit : On ne l'appliquera jamais? À ce moment-là, pourquoi ne pas le
retirer carrément de la loi?
Mme Duranceau : On... On
prend l'engagement publiquement que cet élément-là ne sera jamais appliqué.
Alors, je pense que c'est... c'est le troisième geste qu'on pose pour
démontrer... notre bonne foi, pour démontrer qu'on est à l'écoute, puis qu'on
veut s'asseoir, puis qu'on veut discuter. Alors, on va discuter avec eux.
Évidemment, je ne vais pas négocier ici, là.
Journaliste : Mais pourquoi
ne pas rouvrir la loi pour enlever, retirer les éléments les plus controversés
ou les plus malheureux?
Mme Duranceau : Écoutez, ce
n'est pas... tu sais, je ne vais pas discuter de ça ici. On va s'asseoir
ensemble puis on va... on va parler avec les fédérations. La loi, elle est là,
elle a été adoptée, alors c'est... c'est le.... les paramètres avec lesquels on
travaille pour...
Journaliste : ...vous
n'acceptez toujours pas de la suspendre, comme le demandent plusieurs
intervenants, là, les... le Collège des médecins... les fédérations?
Mme Duranceau : Moi, j'invite
les fédérations... j'invite les fédérations à venir s'asseoir avec nous et
discuter des modalités d'application de tout ça.
Journaliste : Juste pour que
ce soit clair, M. Dubé, quand vous parlez des mesures d'assiduité, là, vous
voulez dire la surveillance, vous voulez dire les sanctions? Tu sais, encore
hier, à Santé Québec, il y a un affichage de poste d'un inspecteur, là.
M. Dubé : Oui, mais c'est
pour ça que ça a créé beaucoup de confusion, la question des inspecteurs. Parce
qu'il faut comprendre que les inspecteurs, on en a besoin dans le réseau. On en
a besoin pour... un exemple aussi simple que les boutiques de vapotage, etc. Alors,
des inspecteurs, il en manque en ce moment pour aller faire de l'inspection
dans nos CHSLD. Ça n'a rien à voir avec ça. Et c'est pour ça que,
malheureusement, ce qui a créé peut-être tout ce... ce sentiment-là
d'inconfort, c'est qu'en même temps qu'on demandait des inspecteurs pour le
réseau, bien, les gens disaient : Ça va être des inspecteurs qui vont
faire notre surveillance, alors que la loi ne s'applique même pas. Alors, on...
c'est un peu pour ça...
Journaliste : ...de
surveillance?
M. Dubé : Bien non, il n'y
aurait pas... il n'y aurait pas cette surveillance-là pour les... pour des...
des médecins. On va continuer à avoir besoin d'inspecteurs dans nos différents
CHSLD, mais pas... pas au niveau des médecins.
Journaliste : J'aurais une...
une précision à vous demander dans l'interprétation que font certains médecins
de la diminution de 15 % de la rémunération. Certains médecins croient que
chacun des actes est diminué de 15 % et ça s'ajoute aux 15 % global.
M. Dubé : Non. Bien, écoutez,
je vais me servir de cette question-là.
Journaliste : ...qu'est-ce
que je veux dire?
M. Dubé : Je comprends très
bien. Ce n'est vraiment pas ça, l'intention. Mais... Mais il faut que les gens
viennent à table. Parce que moi, j'entends, puis je le dis, là, pour que tout
le monde le comprenne bien, là, que les médecins vont être payés à 24 $ de
l'heure, mais c'est faux. Ce que c'est, c'est qu'il y a un taux horaire qui
vient s'ajouter au forfait, qui vient s'ajouter à la capitation, qui vient
s'ajouter aux actes. Mais il faut que les médecins viennent aux tables pour
bien l'expliquer. Ça n'a pas été expliqué aux fédérations.
Journaliste : Est-ce que
chacun des actes a une diminution de 15 % à... l'acte?
M. Dubé : Je ne rentrerai pas
dans ça, pas du tout. Ce qu'on demande aux fédérations, c'est de venir
s'asseoir avec nous.
Journaliste : Si je comprends
bien, c'est que vous gardez la loi telle qu'elle est actuellement au niveau du
processus de surveillance, mais il y aura quand même un... un mécanisme qui...
qui sera créé, un mécanisme de surveillance qui... qui, lui, reste en place au
sein des établissements de santé. Non?
Mme Duranceau : Bien, le...
le mécanisme de surveillance, on l'a bien expliqué, là. Le vapotage, les CHSLD,
des inspecteurs qui... qui s'assurent que le fonctionnement des... des
opérations, là, est conforme à ce qui est prescrit, c'est une chose. Ça n'a
rien à voir avec les médecins, ça, là, là. Donc, ce qu'on vient de dire, c'est
que les mesures de surveillance qui... qui étaient dans la loi deux en lien
avec les médecins ne s'appliqueront pas. On... Premièrement, elles n'étaient
pas en application, ces mesures-là. Et deuxièmement, il aurait fallu qu'il y
ait un décret pour les faire appliquer. Et on s'engage à ne pas faire ce
décret-là.
Journaliste : ...
M. Dubé : C'est exactement
ça.
Mme Duranceau : C'est
exactement ça.
M. Dubé : C'est clair. Merci
beaucoup...
Journaliste : ...ça, ma
question. Parce qu'il y a aussi les pénalités qui ne sont pas dans ces
articles-là. Ils viennent après. Donc, les actions concertées, vous gardez ça?
M. Dubé : Tout à fait. Puis
je ferai remarquer qu'il n'y en a aucune qui a été appliquée depuis...
Journaliste : Des actions?
M. Dubé : Aucune.
Journaliste : Mais qu'est-ce
que vous dites aux fédérations aujourd'hui? Parce qu'elles ne vous font plus
confiance. C'est écrit dans la loi. Vous avez beau dire : On ne les
appliquera pas, c'est dans la loi. Est-ce que vous allez les retirer de la loi
quand vous allez l'amender?
Mme Duranceau : Je comprends
leur position. Je comprends leur... leur état d'esprit en ce moment, compte
tenu de tout ce qui a été dit dans les dernières semaines, 19257 mais il faut se rasseoir ensemble, puis
on va convenir ensemble des modalités d'application de tout ça puis comment on
peut les rassurer par rapport à ça. Mais on ne peut pas négocier par personne
interposée. Puis sur la place publique, faut s'asseoir ensemble. Alors, je
pense que là, c'est le troisième geste qu'on pose. On ne peut pas négocier avec
nous-mêmes, alors il faut... faut qu'on s'assoie ensemble pour trouver une
solution.
Journaliste : Est-ce que vous
admettez que vous êtes allés un peu fort sur la surveillance et les sanctions?
Mme Duranceau : Écoutez, on
comprend que cette mesure-là inquiétait beaucoup de monde. Ce n'était pas
l'intention. Alors, c'est pour ça, le geste aujourd'hui.
Journaliste : C'est quoi
l'intention au final? Parce que je veux dire, c'est écrit noir sur blanc dans
la loi. C'est quoi l'intention?
Mme Duranceau : Écoutez,
c'est une... c'est une loi spéciale, il y a certaines mesures dans une loi spéciale.
Là, on voit bien que ça va au-delà de l'intention initiale. Je le répète, il
faut s'asseoir ensemble, il faut discuter des modalités d'application de cette
loi-là pour trouver une voie de passage, puis rassurer les Québécois qu'il y
a... que ce sont de gros changements, mais si on se parle, on va trouver une
façon d'y arriver puis que ça fonctionne.
Journaliste : Est-ce que vous
vous engagez aujourd'hui à ne pas l'appliquer pour tous les ministres de la
Santé et les gouvernements subséquents? On va prendre de la même façon.
M. Dubé : Bien, écoutez...
Mme Duranceau : Je ne peux
pas répondre.
M. Dubé : ...je ne peux pas
répondre pour les autres ministres puis les autres gouvernements. L'engagement
que l'on prend aujourd'hui, c'est avec les médecins, en ce moment, comme geste
de bonne foi pour les ramener aux tables.
Journaliste : Si c'est écrit
dans la loi, ils pourront l'appliquer par après...
M. Dubé : Bien, il faudrait
qu'il y ait un décret ministériel, il faudrait que ça passe au Conseil des
ministres. On n'est pas là. Nous, on dit : Ce gouvernement, notre
gouvernement prend l'engagement de ne pas aller là.
Journaliste : Je vous cite,
M. Dubé. Il y a quelques secondes, vous avez dit : On n'a pas pris le
temps d'expliquer sur la rémunération concernant ce que madame ma collègue
venait de dire. C'est le troisième recul que vous faites aussi concernant la
loi. Est-ce que vous ne faites pas les choses à l'envers et ne commencez pas à
regretter un peu la loi, la loi spéciale?
Mme Duranceau : Là, ce n'est
pas un recul, là. Ce qu'on dit, c'est qu'on met sur pause, on suspend puis on
veut... on veut se parler pour convenir de ce qui reste puis ce qui doit être
modulé. Alors, c'est ça, la proposition, là.
Journaliste : Non, mais
commencez-vous à regretter cette loi spéciale?
Mme Duranceau : Écoutez, on
ne va pas faire part de nos états d'âme ici, là. Ce qu'on veut, c'est se
rasseoir avec les fédérations pour discuter. Il y a beaucoup de changement là-dedans,
puis il faut s'en parler pour convenir de l'application de ces changements-là.
Journaliste : Vous avez fait
deux...
Journaliste : ...on aurait dû
en parler avant de déposer le projet de loi spécial?
Mme Duranceau : Écoutez, ça
fait quand même une année, là, qu'on discute.
Journaliste : Vous avez fait
deux mains tendues. Là, il y en voilà une troisième. Combien vous allez en
faire avant qu'ils reviennent à la table? Là, vous êtes prêts... ça va aller à
quatre, cinq, six, sept, là?
Mme Duranceau : Nous, on est
prêts à... on est on est prêts à s'asseoir puis discuter. Alors, on attend un
retour des fédérations.
Journaliste : Oui, mais si ça
ne bouge pas de l'autre côté, là, puis qui... eux autres, ils attendent le
Parti libéral puis Pablo Rodriguez?
Mme Duranceau : Mais, écoutez,
c'est évidemment leur choix. Mais les Québécois s'attendent à ce que... à ce...
à ce qu'il y en ait une entente, là, puis qu'on règle ça. Alors, il faut se
parler. Voyez-vous, on a écouté, puis c'est effectivement la troisième main
tendue, parce qu'on a entendu, puis il fallait aller ajuster des choses. Alors
là, l'ouverture, on ne peut pas la faire tous seuls, il faut faut être deux
là-dedans.
Journaliste : I'm sorry, thank you!
M. Dubé : I've been there before.
Journaliste
: Yes, you did, you're still alive!
Journaliste :
Ils vous demandent de suspendre, alors est-ce que... Je comprends bien, là, la
main tendue, mais est-ce que ça va être suffisant dans la mesure où la demande,
c'est de suspendre?
Mme Duranceau :Moi, je leur
demande de venir s'asseoir. Ça fait qu'ils peuvent demander de suspendre. Moi,
je leur demande de venir s'asseoir puis on va se parler.
Journaliste : So, you're saying that you're putting on
pause, you want to put in place a decree for the whole section on attendance to
kick in. Like you think that will please both federations
to come back to the negotiation table.
Mme Duranceau :
So... so, we want to discuss, we want
to sit down together and discuss, and it's the third... third...
Journaliste
:
Olive branch.
Mme Duranceau : Vous dites?
Journaliste
: Olive branch.
Mme Duranceau : Olive branch, OK. It's the third olive branch that we are putting
forward and we hope that we can discuss the application of Bill n° 2.
Journaliste : So, you think it's going to make a difference in removing this
part?
M. Dubé :Well, I...
Journaliste
: If you're not removing it, you're putting it on pause.
M. Dubé : Yes. But I think what France-Élaine has
said, is that we've heard a lot what was bothering a
lot, those clauses. So 12223 we've
been listening. And as a sign of commitment, we're… we're showing that. So, I
think that it just shows that we are listening to what the doctors are saying.
And we put that as a proof that say: Please come back on the table.
Journaliste :
And what do you say to family medicine
groups that want to shut…that they say that because of Bill 2, they need to
shut down their operation. There is an open letter in La Presse with 20 or…
like 20 GMF in Montréal. And then you had the Agora last night at 24/60. They
are saying that they can't continue their operations as of April 2026.
Mme Duranceau :
Yes, we understand their concern and
that's why we want to discuss and explain the… the application of… of all those
changes. It's a big transformation. We need to sit down, calm down and discuss
how it applies.
Journaliste :
The surveillance part is what you're
going to remove or suspend, but arguably the more controversial is the
concerted action and the fines. That's obviously upset doctors quite a bit. Why
not remove that?
Mme Duranceau :
We need to sit down together and
discuss. So, we invite the federations to come back at the table. We hear their
concerns and we've been showing that we've been listening. So, we asked them to
come back. And if there are more concerns and we know there are still some
concerns that they have, we'll discuss them with… we'll… we'll discuss with
them.
M. Dubé :
Thank you very much. Have a good
weekend. Bye.
(Fin à 9 h 47)