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(Huit heures vingt-huit minutes)
M. St-Pierre Plamondon
: Alors,
bonjour, tout le monde. Un point rapide sur la liberté d'expression. Vous le
savez, j'ai fait plusieurs interventions sur la liberté d'expression, davantage
en matière de liberté académique à l'époque, davantage dans la question du
climat de débat dans notre société. La question se pose différemment, mais le
principe demeure le même pour le Parti québécois : Que faire lorsque
l'État québécois veut vraisemblablement affaiblir la liberté d'expression de
certains groupes? La question s'est posée de manière un peu occulte dans
l'abolition des commissions scolaires, dans la réforme des CISSS et des CIUSSS
qui, clairement, sont devenus beaucoup plus alignés sur les considérations
de... de communication du gouvernement qu'à l'époque où ils avaient un
certain... une certaine représentation, une certaine liberté d'expression sur
les enjeux régionaux. Là, ça devient très explicite avec la loi n° 2, la
loi n° 3, donc la loi n° 2, c'est sur les médecins et la santé, la
loi numéro trois touche les syndicats et la loi n° 1, qui est une
Constitution qui prévoit explicitement l'interdiction d'ester en justice et de
contester certains éléments découlant, là, de... de ce projet de loi.
Et dans tout... dans les trois cas, ce
qu'il y a d'important pour nous, c'est de rappeler qu'on peut être profondément
en désaccord avec un syndicat, une fédération de médecins, on peut être très
motivé par un projet de constitution, mais, dans tous les cas, affaiblir la
liberté d'un groupe de s'exprimer puis de contredire, ce ne sera jamais une
bonne chose pour la démocratie. Donc, on s'engage à faire une loi assez large
qui étudiera les diverses options pour renforcer la liberté d'expression dans
notre société. Et ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas d'autres mesures si
jamais, par exemple, on est en désaccord avec le comportement de certaines
organisations.
Un gouvernement peut légiférer, mais
légiférer en empêchant les gens de dire ce qu'ils en pensent, ça ne marche pas.
Donc, je voulais souligner cet engagement-là dans les circonstances que vous
connaissez.
Journaliste
: Est-ce
que... Mais vous vous rappelez, là, quand même il y a quelque temps, là, le
gouvernement avait interdit l'accès au... au centre des congrès? Je crois à un
groupe pro... proavortement. Est-ce que ça, par exemple, c'est quelque chose
que vous considérez qui est problématique dans l'expression de la liberté
d'expression?
M. St-Pierre Plamondon
: Vous
vous souviendrez que c'est moi qui est intervenu après quelques jours pour
dire : Là, on voit tous est obligé de prendre un peu de recul, là,
indépendamment de notre opinion sur le sujet, on est obligé de se poser la
question : Est ce qu'on vit dans une société où la liberté d'expression
est restreinte au point où notre point de vue sur une question va devenir la
contrainte sur la liberté d'expression des autres? Et donc c'est ce que je vous
dis, on va élargir l'étude dans le cadre de ce projet de loi là sur comment on
peut offrir des garanties non seulement de liberté d'expression, mais d'un
climat de dialogue basé sur la véracité de l'argument, la force de l'argument
et non pas la capacité à intimider l'autre et à le contraindre au mutisme.
C'est très différent.
Journaliste
: Sur un
sujet est quand même connexe parce que vous parlez d'intimidation, liberté
d'expression. Votre député qui vous accompagne, hier, a été quand même assez
sévère, critique envers la présidente de la FTQ. Sauf erreur, vous deviez aller
au congrès de la FTQ ce matin, puis là je comprends que vous n'y allez pas.
Pourquoi?
M. St-Pierre Plamondon : Je
constate que, dans les derniers jours, la FTQ a utilisé des mots comme «paralyser
le Québec», «grève sociale», «guerre», «quasiment une dictature extrême droite»,
et j'en passe. Et on n'est pas d'accord avec cette approche-là. Ça ne change
pas notre critique pour la loi Boulet, ça ne change pas ce qu'on va dire sur
ces lois-là, c'est-à-dire que nous, notre analyse, elle est en fonction de ce
qu'on pense, c'est l'intérêt public, mais malheureusement, au cours des
derniers jours, nous, on a l'impression que la FTQ joue le jeu de la CAQ, donne
exactement à la CAQ ce qu'elle recherchait, c'est-à-dire un clivage.
Là, à ce stade, ici, au Québec, tout le
monde a compris ce que la CAQ est en train de faire. Chacune des sorties a été
pensée pour susciter des réactions vives dans la population, créer un clivage,
à la limite, créer une zizanie sur des sujets qui pourraient bien se passer si
on était respectueux puis on avait pris le temps de réfléchir de manière
transparente, ce n'est pas ça que la CAQ va faire jusqu'à la fin, mais on n'est
pas obligé pour autant de leur donner exactement ce qu'ils recherchent, c'est-à-dire
en donner du clivage, surtout pas, comme le disait Alex, si c'est dans l'enceinte
de l'Assemblée nationale où est-ce qu'il y a un minimum de décorum et de
respect dans nos échanges. Et Dieu sait si, entre les partis politiques ici à l'Assemblée
nationale, du monde qui voudraient s'injurier, là, il y en a, puis on le ferait
à tous les jours si on pouvait, mais on ne peut pas, parce que c'est l'enceinte
où est-ce qu'on débat puis ça vient avec un niveau de...
Journaliste : Est-ce que de
boycotter la FTQ, ça ne vient pas...
M. St-Pierre Plamondon : On
ne boycotte pas.
Journaliste
: Bien, en
fait, vous n'y allez pas.
M. St-Pierre Plamondon : J'ai
décidé de ne pas y aller, c'est Pascal Paradis qui y va, mais on y va, là, dans
le sens...
Journaliste : Je comprends, mais
vous... C'est vous qu'ils voulaient avoir, on s'entend, mais...
Journaliste
: M. Rodriguez
y va, par exemple.
Journaliste
: Tu sais,
est-ce que ce n'est pas un peu jouer, justement, dans... dans cette... Parce qu'eux
autres ils ont le droit d'affirmer ça, là. Vous dites, vous parlez de liberté d'expression,
mais parce qu'ils disent ça vous dites «moi, je n'irais pas». Comprenez-vous
ce que je veux dire? Il y a comme un...
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
je comprends. Donc, en effet, les syndicats ont l'entière liberté de l'approche
qu'ils vont prendre dans le dossier de la loi n° 3, mais nous aussi, on
est libres. Et c'est simplement pour nous de marquer qu'on a une approche, au
Parti québécois, qui respecte les institutions puis qui respecte un ton qui
permet un dialogue social. Et on soumet à... aux travailleurs comme à la
population en générale que ce n'est pas parce que la CAQ veut mettre le feu puis
créer la zizanie qu'on est obligés d'embarquer là-dedans parce que... Puis, j'ai
dit la même chose aux médecins, en passant, là. Tu sais, à un moment donné, on
comprend ce que la CAQ fait, ça ne fonctionnera pas, en passant, mais ce n'est
pas une raison pour embarquer dans une détérioration du climat social avec un
ton qui ne mènera pas à des solutions.
Puis je comprends... puis je comprends la
frustration vis-à-vis ce que la CAQ... de la manière de travailler de la CAQ
dans tous les dossiers. C'est vrai pour la Constitution aussi, regardez le
niveau de frustration des experts, des constitutionnalistes vis-à-vis le
travail de la CAQ. Je comprends la frustration. Malheureusement, la population
a voté pour la CAQ la dernière fois puis il reste encore au moins 10 mois.
Donc, il va falloir... il va falloir penser à comment on réagit pour quand même
préserver un espace de civilité dans un environnement où la CAQ cherche à créer
des clivages dans le but désespéré de remonter dans les sondages.
Journaliste : Sur votre introduction,
là, sur ce que vous proposez pour modifier la loi n° 1, là, peut... peut,
sur le fond, là, sur ce que vous proposez, mais, sur la forme, est-ce que ce n'est
pas un problème en soi qu'un prochain gouvernement puisse prendre la loi
fondamentale comme ça puis la modifier? Puis, je ne critique pas votre
proposition de modification, là, je critique juste la possibilité pour n'importe
quel parti qui prend le pourvoir d'utiliser cette loi-là, tu sais, qui est
supposée être la loi des lois, puis de juste aller changer des... morceaux?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
je comprends. Mais, premièrement, elle n'est pas la loi des lois, c'est une loi
simple, absolument soumise à la véritable Constitution qui est celle du Canada,
tant qu'on n'est pas sorti de là. Donc, ce n'est pas vrai que, juridiquement,
elle a une force de loi suprême. Mais surtout la manière dont s'est comportée
la CAQ, c'est-à-dire absence de consultation sérieuse, là, puis je vous ai déjà
dit combien d'années ont pris... on a pris en préparation de la Charte des
droits et libertés du Québec, là. Clairement, il n'y a pas de volonté de bien
faire le travail ni de consulter. Il n'y aura pas d'unanimité de l'Assemblée
nationale. Donc, ça va avoir la légitimité assez limitée d'un gouvernement qui
a décidé de faire une loi simple pour, probablement, son intérêt politique.
Donc, non, je n'aurai aucune gêne à abroger une Constitution qui n'a pas de
légitimité. Et on aura un plan qui mènera un jour à la Constitution du pays du
Québec.
Journaliste
: ...
Journaliste : ...la
disposition sur l'avortement dans la Constitution.
M. St-Pierre Plamondon : Je
vais prendre l'UPAC puis après je...
Journaliste : L'UPAC qui
débarque chez les libéraux, vous en pensez quoi, là?
M. St-Pierre Plamondon : Les
libéraux n'ont pas changé, ils n'ont pas fait le ménage. Et je vous l'ai dit il
y a trois semaines de manière assez candide, le PLQ, à ce moment-là, a répondu
qu'il voulait me poursuivre en diffamation. Et souvenez-vous de ma réaction,
j'avais un petit sourire en coin en disant : S'ils me poursuivent, je
ferai la preuve avec beaucoup de facilité qu'il y a une culture profondément
ancrée, dans le Parti libéral du Québec, de corruption. Et cette culture-là,
elle vient du fait... ce n'est pas un accident de parcours, elle vient du fait
que la raison d'être et la loyauté première du Parti libéral du Québec, c'est
de servir le régime canadien et de servir l'unité canadienne d'abord et avant
tout. Et c'est un régime pas juste de scandale des commandites, c'est un
régime, le régime canadien, qui fonctionne sur une forme de corruption tant de
nos gens que de nos finances.
Et donc on ne peut pas se surprendre que,
de manière répétée, l'UPAC se retrouve au Parti libéral du Québec. Et ça ne
touche pas que Pablo Rodriguez, ça touche toute une organisation. Parce que,
là, comprenons-nous... comprenons-nous bien, si Marwah Rizqy a parlé à l'UPAC
puis que l'UPAC mène enquête parce qu'à l'évidence l'UPAC juge que c'est assez
sérieux pour qu'on mène enquête... Il n'y a rien de léger. Je vous ai dit il y
a trois jours : Ça soulève minimalement la question d'une fraude dans
l'élection du chef, ça soulève, si les textos s'avèrent être avérés, également
une fraude dans l'investiture d'une députée de l'Assemblée nationale et ça
soulève aussi la question d'où viennent les dizaines, peut-être les centaines
de milliers de dollars utilisés pour corrompre une course à la chefferie. C'est
gigantesque, et ça concerne bien des gens, si ces textos-là s'avèrent être
confirmés. Et que pensez-vous que l'UPAC va faire? Ils vont aller voir la
véracité de ces textos-là, évidemment.
Journaliste
:
...illégitime, selon vous?
M. St-Pierre Plamondon : Ce
n'est pas à moi de qualifier la chefferie.
Journaliste
: ...que la
course avait été corrompue, là?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
j'ai laissé entendre que le Parti libéral du Québec a une culture de corruption
qui découle de sa mission d'être, d'abord et avant tout, loyal envers un régime
d'origine coloniale qui a toujours causé du tort aux Québécois. Donc, on ne
peut pas se surprendre après que ce régime-là, à travers le PLQ puis le PLC,
ait des pratiques douteuses sur le plan éthique. Leur mission est douteuse par
rapport aux meilleurs intérêts du Québec.
Journaliste : ...légiférer
sur l'avortement, c'est dangereux ou c'est une bonne idée?
M. St-Pierre Plamondon : Ah! dans
la Constitution?
Journaliste
: Oui.
M. St-Pierre Plamondon :
Bien, à nouveau, là, un cas classique d'une loi caquiste qui n'a pas été
étudiée. Puis là on se retrouve avec un problème où est-ce que plusieurs
experts viendraient répondre à votre question. De ce que je comprends de ces
experts-là, c'est non seulement inutile, mais probablement contre-productif
d'inclure dans la Constitution la question de l'avortement parce que ça ouvre
la porte à un réexamen constant sur le plan juridique de la signification de
cette partie-là de la Constitution, alors qu'en ce moment il... Bien, en tout
cas, ce que je comprends des experts, c'est que ce serait assez
contre-productif. Mais vous avez là un exemple de pourquoi la légitimité de
cette Constitution-là va être au plancher. Pour décider d'une constitution,
d'une loi fondamentale pour un peuple, il faut consulter, et reconsulter, et
réfléchir, et débattre, et ensuite on arrive à un résultat. Et là on a quelque
chose qui a été fait dans le bureau de Simon Jolin-Barrette et qui va être
adopté, peut-être en catastrophe, à des fins électoralistes. Ça donne ça.
Journaliste
: ...les
200 groupes qui font la file?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
il n'a pas le choix.
Journaliste
: Les 200?
M. St-Pierre Plamondon : Bien
oui. Ça aurait dû être une consultation. D'ailleurs, si ça avait été une
priorité de la CAQ, on aurait commencé à travailler là-dessus en 2019.
Mais ça aurait dû être une consultation pendant plusieurs années à travers le
Québec, pour ensuite essayer de faire une synthèse de ce qui est acceptable, de
ce qui ne l'est pas, ce qui reflète le Québec, pour arriver, après plusieurs
années de travail, à un résultat final. Dans la mesure où ce travail-là n'a pas
été fait du tout, minimalement, entendre les groupes qui lèvent la main, ça me
semble la base.
Journaliste : Est-ce que vous
pensez que M. Rodriguez sait des choses qu'il ne nous dit pas?
M. St-Pierre Plamondon : Je
ne le sais pas. Je n'ai pas... Je n'ai pas cette boule de cristal, mais je
sais, j'ai confiance, en toute probabilité, qu'on n'a pas fini d'en apprendre
sur la manière de fonctionner du Parti libéral du Québec. Ça, ça me semble être
une certitude.
Journaliste
: Est-ce
que... Est-ce que, quand même, il peut se relever de ça, vous pensez?
M. St-Pierre Plamondon : Je
ne suis pas dans le commentariat politique, je suis dans le commentariat d'où
s'en va la politique québécoise. C'est très différent. C'est-à-dire que, moi,
les dynamiques internes du Parti libéral... Ça m'a beaucoup frappé de voir
André Pratte sortir, c'était à LCN, pour dire que, même si le processus menant
à l'élection comme chef était vicié, même si on faisait cette démonstration-là,
le résultat serait valide de toute façon. Quand je vous parle d'une culture de
corruption ou de tolérance à la corruption, c'est ça. Donc, ça, c'est des
logiques internes au Parti libéral que moi, je ne connais pas parce que le
Parti québécois a complètement une autre culture puis une autre mentalité sur
ces choses-là.
Journaliste
: ...les
libéraux semblaient vous souffler dans le cou, là, dans les intentions de vote.
Et là il pourrait y avoir un renversement de tendance, là.
M.
St-Pierre
Plamondon :En fait...
Journaliste
: Votre
sortie de ce matin n'est pas... je comprends, elle est très appuyée, mais en
bout de ligne, ça risque de vous profiter, là, ce qui arrive au Parti libéral.
M.
St-Pierre
Plamondon :J'ai dit la même chose il y
a trois semaines puis j'ai dit la même chose, il y a cinq ans, dans mon livre Bâtir
le camp du Oui, donc je n'ai pas changé mon discours sur ce que je pense du
Parti libéral. Et, si vous me parlez de sondages, ce matin, il y a un sondage
qui place le Parti québécois à 36 %, en hausse de trois points par rapport
au précédent. Il faut le spécifier, parce qu'il y a eu une erreur, là. On dit
qu'on a perdu deux points. Ce n'est pas le cas. Le dernier sondage Pallas,
c'était octobre, et on était à 33 %. On passe à 36 %. Et je vous
dirais simplement que ça correspond à ce que je vous ai dit, c'est-à-dire que
le Parti québécois, des fois, monte, des fois, il descend. Mais nous, on ne
fait pas nos déclarations ni nos orientations en fonction du sondage du jour.
Journaliste : Mais si ça vous
profite dans les intentions de vote, d'un autre côté, tout ce qui se passe, en
ce moment, au Parti libéral, ça vient éclabousser, d'une certaine façon, toute
la classe politique.
M.
St-Pierre
Plamondon :Ça éclabousse le Parti
libéral. C'est vraiment propre au Parti libéral, de manière récurrente, et je
pense que les gens font la part des choses. J'ai déjà dit que je n'avais pas
beaucoup de certitudes en politique, mais une certitude que j'ai, c'est qu'on
est peut-être juste six députés, mais que les cinq autres députés avec lesquels
je travaille ne sont pas corrompus et ne le seront pas. Pour moi, c'est une
certitude. Donc, on n'est pas du tout dans la même culture.
Journaliste : ...M.
Plamondon, vous savez quand même que les... les gens qui nous suivent... qui ne
sont pas ici, là, ce matin, qui suivent moins la politique que nous, là, bien,
il y en a beaucoup là-dedans qui se disent souvent : Ah! les politiciens,
c'est tous des pourris, c'est tous des corrompus. Là, ce qui se passe en ce moment,
ça ne vient pas contribuer à ce cynisme-là?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, mon travail c'est de
parler de ce que le Parti québécois a fait dans des circonstances similaires
dans notre passé récent. René Lévesque, lorsqu'il est élu pour la première fois
en 1976, ses publicités, c'est des coups de balai sur la corruption des
libéraux. C'est l'histoire qui se répète.
Et je vous soumets que, tant qu'on ne
sortira pas d'un régime qui corrompt nos meilleurs éléments et qui corrompt nos
finances publiques, ce régime canadien, là, tant qu'on n'en sortira pas, on va
comme jouer dans le jour de la marmotte. Le Parti libéral du Québec, c'est le
jour de la marmotte en matière de corruption, et on n'en sortira pas tant qu'on
ne sortira pas de ce régime-là qui, comme l'a démontré le scandale des
commandites, mais tellement d'autres décisions douteuses du fédéral, Jean
Chrétien cette semaine... L'instrumentalisation de l'immigration,
l'instrumentalisation des fonds publics à des fins absolument idéologiques ou
anti-décisions de... contre les décisions de l'Assemblée nationale, tout ça
devrait nous amener à la seule conclusion possible : sortons de là, et on
pourra améliorer nos moeurs politiques en conséquence.
Journaliste
: Quand est-ce
qu'on va voir votre livre bleu sur la laïcité?
M.
St-Pierre
Plamondon : Oui, c'est... Bien, on est quand même très avancés,
hein, sur la laïcité, ce n'est pas comme si on en a peu parlé. Ce qu'on voit,
c'est une Coalition avenir Québec qui est le plus souvent à la remorque de ce
qu'on met de l'avant. Donc, on a fait un référendum auprès des membres, avec
trois sujets. Magie, magie, ça se retrouve dans ce projet de loi aujourd'hui,
alors que ce n'était pas dans le rapport Rousseau... pardonnez-moi, là... Pelchat,
Pelchat.
Journaliste
: ...
M.
St-Pierre
Plamondon : Oui. C'est-à-dire, si vous regardez le rapport
Pelchat-Rousseau puis vous regardez la loi présentée par M. Roberge, ça ne
correspond pas. Ça correspond à ce que le Parti québécois prône. Et ce n'est
pas la première fois. La fameuse loi n° 96... parce
que la CAQ s'auto... la CAQ aime beaucoup parler de moments historiques quand
elle parle d'elle-même... Et il faut se souvenir qu'en fait c'est le Parti
québécois qui, pendant des années, disait : Vous devez agir, puis,
finalement, la CAQ a fait quelque chose davantage dans la demi-mesure.
Et je veux juste... J'ai entendu quelques
commentaires sur la surenchère identitaire. Le Parti québécois prend des
orientations, avec ses membres, basées sur des changements qui sont réels sur
le terrain, notamment des changements démographiques et des changements de
pratiques par rapport au religieux. Ce n'est pas moi qui ai inventé les prières
de rue au Québec, puis ce n'est pas moi qui constate le premier que les locaux
de prières ou les tenues vestimentaires... que le religieux semble vouloir
prendre une place accrue. Et ça a lien... un lien, notamment, avec le fait
qu'on a des changements démographiques dans un modèle qui dépasse notre
capacité d'accueil, et donc ne mène pas à de l'intégration. Dans quel cas,
réfléchir à des politiques pour maintenir un état laïque, ce n'est pas une
surenchère, c'est simplement une adaptation à des réalités, de véritables
réalités sur le terrain.
Journaliste
: ...dans le
projet de loi que... aujourd'hui, ça vous satisfait?
M.
St-Pierre
Plamondon : On va y aller point par point, mais, tu sais,
attendez-nous du côté de la laïcité, et non pas contre la laïcité, évidemment,
là.
Journaliste
:So, you believe, Mr. St-Pierre Plamondon,
that, in 2025, it's logical, it's pertinent, it's necessary to reinforce
secularism laws in Québec?
M. St-Pierre
Plamondon : Yes. In 2025, if you compare with
2005, you have genuine phenomena in schools, in
the streets of the... of religion taking space, taking up space in the public
space. And that forces us to think what we should do. And of course, we can say
that the CAQ is not thinking very transparently, is not thinking very long...
why is the Roberge bill not coherent with the report they asked for, the
Pelchat-Rousseau report. So, that's typically CAQ, but to say that it's not
legitimate to think about what space we're willing to give or not give to
religion in our collective life... It's a very legitimate subject, and I think
social peace will be better served by putting limits to what religion can
dictate to others, because that's what... that's the topic, a society adapting
to fundamentalist religion or religious practices that are not in accordance to
our social contract.
Journaliste : So, banning
prayers... public prayers like... public on the street, banning students at
CEGEPs and universities...
M.
St-Pierre
Plamondon :From praying.
Journaliste : ...from praying
in specific rooms or covering their faces we are there? We are there, it's
about time?
M.
St-Pierre
Plamondon :Yes. And you see two models
that are taking their own ways, the multicultural community based Canadian
model, that thinks that the right to religion is an unlimited right to have
religion everywhere, and they think it's going to create social peace, good
luck with that, or the Québec model, that says : Religion, no matter which
religion, is very fine, you have a temple for that and we respect that, and we
will not let discrimination based on your beliefs, but religion will not
dictate society as a whole. The society as a whole will not adapt to an
unlimited right to religion that does that streets are blocked or that the food
and animal rights are changed. And it's not up to a society that is based on
secularism to adapt to fundamentalist religious views.
Journaliste
: ...UPAC
getting involved in the liberal crisis now.
M.
St-Pierre
Plamondon : I have said, now three weeks ago, I think, that the
Liberals have always been corrupt, and that's part of their culture as an
organization. And here you have it, because if Marwah Rizqy has already spoken
to UPAC and that this police force thinks it's serious enough that they're
conducting many investigations, I mean, we're dealing with serious stuff here.
Potentially, the leader of the Parti libéral du Québec is... has been elected
through some form of fraud, potentially, an elected member of Parliament has
used fraud and its own election, and potentially tens of thousands of dollars
have been used for corrupting the result of the leadership race. In which case,
we need to find out what is that money, where it's coming from.
All those questions are depending on the
truthfulness of the text messages that we have seen in the media. And I think
that the first thing the UPAC will do is to verify whether those text messages
are true, and, if they are, there's a whole organization. It's not Pablo
Rodriguez, it's the organization as a whole and it's part of the culture. It's
been there like this for decades. It's not going to change.
Journaliste
:
...enjoying watching this with your popcorn as it is just helping you in polls,
right?
M.
St-Pierre
Plamondon :No, but what I'm enjoying
is that I've been threatened by the Liberal Party of being sued for saying that
they're corrupt. Three weeks later, there you go.
Journaliste
:
...talking about fraud in the electoral process... the consequences to be...
M.
St-Pierre
Plamondon : I'm sorry?
Journaliste
: What
should the consequences be, should it be demonstrated that fraud happened in
the process of electing the leader?
M.
St-Pierre
Plamondon : Well, we're talking about criminal offenses, so the
consequences are pretty high. I think they're beyond politics here. They're
dealing with the Criminal code.
Journaliste
: ...
M.
St-Pierre
Plamondon :No, beause it's up to a
party. If there's a crisis at Québec Solidaire or at the Liberal... it's up to
the party to decide what's the political response, but it's not up to the party
to decide whether police is making an investigation and whether courts will
determine that there's a criminal offense.
(Fin à 8 h 51)