Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures quarante-deux minutes)
M. Zanetti : Bonjour, tout le
monde. Alors, aujourd'hui, on veut commencer en vous parlant du prix de la
facture d'épicerie qui va augmenter, cette année, de 1 000 $ encore.
C'est plus que l'inflation, c'est complètement catastrophique pour les familles
et la classe moyenne du Québec. C'est une hausse qui vient aussi avec une
augmentation, dans les quatre dernières années pour la classe moyenne et les
familles, de l'insécurité alimentaire qui est passée, en quatre ans, de 8,5 à
18,5 % et la dernière mise à jour économique de la CAQ, qu'est ce qu'elle
a fait comme solution? On va vous donner à peu près 11 $ par mois de plus.
C'est complètement fou.
Nous, à Québec solidaire, on propose de plafonner
les profits records des grandes chaînes d'épicerie à 2 % pour être capable
de donner une pause à la classe moyenne, puis un répit. Et aussi, on a lancé,
cette semaine, cette demande d'enquête à l'Office de la protection du
consommateur au sujet des faux rabais. Il faut agir par rapport à ça, parce que
1 000 $ par mois, qui est... qui va chez... dans l'épicerie pour les
familles chaque année, bien, c'est de l'argent qui va sortir du budget
tourisme, sortir du budget restaurant, sortir du budget loisirs en général et
ça va avoir des impacts économiques extrêmement importants sur l'ensemble de la
société. Alors même les gens qui ne sont pas dans la classe moyenne devraient
souhaiter qu'on donne une pause à la classe moyenne, parce qu'il va y avoir des
impacts sur tout le monde, et une autre chose qui fait augmenter le prix du
panier d'épicerie, bien, c'est les changements climatiques.
Je vais laisser Etienne vous en parler.
M. Grandmont : Vous vous
souviendrez qu'on a choisi de faire un beau lien, hein, entre nos deux sujets.
On a terminé, hier, la consultation sur les cibles de GES au Québec. On va
travailler à partir d'aujourd'hui, là, sur le rapport de consultation. Pour
nous, il est très, très clair après avoir entendu, lu tous les mémoires et
entendu tous les groupes qui sont passés par là, que la grande majorité des
groupes qu'on a entendus, qui représentent à peu près tous les secteurs d'activité
de la société québécoise, sont en faveur du maintien des cibles de 37,5 %
sous les niveaux de 90 en 2030, ça, c'est important, en 2030, parce que c'est
là, en fait, que le ministre de l'Environnement veut jouer.
Dans la loi, ce que ça dit, c'est qu'il
faut atteindre 37,5 % sous les niveaux de 90, ça, c'est les engagements qu'on
a pris puis qui sont écrits dans la Loi sur la qualité de l'environnement. Il n'y
a pas d'échéance d'écrit dans la loi et le ministre veut essayer de jouer là-dessus.
Le problème, c'est que si on vise 2035 comme il semble le souhaiter, bien on n'atteindra
pas les 37,5 en 2030. Et le risque de ça, en fait, c'est... il est à plusieurs
niveaux, deux niveaux principalement. Le premier, c'est qu'on va continuer à
augmenter la quantité de gaz à effet de serre qu'on produit au Québec, ce qui
ne fait qu'amplifier le problème, d'une part. D'autre part, c'est que, comme on
vise toujours la carboneutralité en 2050, bien, vous imaginez que la courbe
pour atteindre nos cibles va être encore plus grande, hein, la pente va être
plus forte, et ça va avoir quoi comme impact potentiel? Ça va avoir un impact
potentiel sur l'économie du Québec. Parce que les bouchées qu'on va avoir à
prendre pour atteindre la carboneutralité en 2050 vont être encore plus... vont
être encore plus grandes.
Donc le ministre présente ça souvent comme
une espèce d'approche équilibrée, il veut protéger les emplois, il veut
protéger l'environnement. Pour vrai, là, ça, cette affaire-là, je ne comprends
pas comment un ministre peut avoir ce type de discours là. D'une part parce que
c'est très réaliste de penser qu'il faut s'attaquer à la crise climatique, le
climat continuer à se dégrader, on en voit les effets encore de plus en plus
fréquents au Québec. Ça, c'est du réalisme pur, je veux dire, des inondations,
des feux de forêt, c'est très, très très, concret pour la majorité des gens, mais
de l'autre part, c'est que c'est un faux dilemme. Ce n'est pas vrai qu'on a à
choisir entre l'économie puis les emplois. Tous les acteurs qui sont venus nous
voir en commission nous ont dit : c'est... ils nous ont dit que c'est une
opportunité, en fait, de devenir les leaders en transition climatique, de
devenir des leaders dans l'économie décarbonée, qui va, qui va arriver de toute
façon, parce que l'économie du futur, ça va être une économie qui est décarbonée.
Donc, cette transition industrielle qu'on a à effectuer, là, on doit la faire
le plus rapidement possible et en être des leaders.
À ça, on ajoute au fait que... bien, ce
retard, ce repoussement de la cible, on l'ajoute aux 1.8 milliard qu'on veut
prendre dans le Fonds vert et l'envoyer dans le Fonds des générations ou à la
construction de routes, qui sait, peut-être même, à la limite, le troisième
lien, ce serait d'une ironie sans bon sens. On est en train d'assister, en fait,
à... au plus grand recul environnemental que le Québec n'a jamais vécu, puis
ça, c'est signé Bernard Drainville. On est particulièrement inquiets de cette
situation-là. Donc, on va travailler très, très fort pour que le rapport de
consultation soit le plus ambitieux possible et éviter ce recul environnemental
très, très grand qui s'annonce sous l'égide du ministre de l'Environnement.
Journaliste
: ...il a
fait son nid, là, M. Drainville.
M. Grandmont : Bien, écoutez,
vous l'entendez parler comme nous autres, là, je veux dire. Dans les médias, il
n'arrête pas de dire qu'il veut... qu'il envisage, qu'il envisage de repousser
la cible à 2035. Si vous l'avez écouté un petit peu les consultations, là
c'était fou, là, des fois, il était, là, mais d'une agressivité sans bon sang,
avec des groupes. Il cherchait à leur faire dire... Tu sais, par exemple, là,
les alumineries ou les cimenteries qui sont venues, là, il disait : Nous
autres, on est conscients du rôle qu'on a à jouer. On est en mode transition,
on est en train de faire les efforts, on veut garder la cible plus la plus
élevée possible, 37,5 d'ici 2030, parce qu'on est en train de faire les
changements puis on veut garder tout le... tous les investissements nécessaires
puis toute l'erre d'aller qu'on est en train de se donner, là, on veut les
garder vivantes. Puis lui, il est forcé à dire : Oui, oui, mais, tu sais,
si on repousse ça à 2035, là vous n'allez pas... vous n'allez pas pas être
fâchés, tu sais, quand même. Il les poussait tout le temps pour essayer d'aller
chercher leur petit... leur accord sur 2035. Pour vrai, là, c'était une vraie
joke de l'entendre en commission parlementaire.
Journaliste
: M.
Zanetti, vous avez vu que le gouvernement fédéral se prépare à l'élection du Parti
québécois puis à la tenue d'un référendum. Êtes-vous contents de ça, vous, de
voir ça aller?
M. Zanetti : Moi, ce dont je
suis content, c'est l'engouement puis la mobilisation énorme qu'il y a dans la
société civile, en ce moment, puis au Québec, en général, pour la question de
l'indépendance. On voit plus d'une dizaine d'associations étudiantes
indépendantistes se sont créées dans les derniers mois, les Saint-Jean
indépendantistes, fête nationale indépendantiste, notamment des Oui Québec,
mais d'autres aussi qui gagnent en popularité. On voit des collectifs féministes
indépendantistes qui naissent aussi au sein des Oui Québec notamment. Donc, il
y a vraiment un momentum incroyable. Nous, on s'en réjouit, on est contents de
ça.
Ce qu'on veut, à Québec solidaire, c'est
enclencher, dans un premier mandat, une démarche vers l'accession à
l'indépendance, et on se réjouit de ça. Puis je suis content, moi, de voir que
c'est une possibilité de plus en plus. Là où je ne suis pas content, c'est que
le gouvernement canadien semble considérer que c'est de ses affaires. Et ça, on
va le regarder parce qu'on sait, la dernière fois, le camp du Non, il a triché
hors Québec. Ils ont dépensé en dehors du cadre réglementaire de la loi
référendaire. Ils ont dépensé de façon incalculée, énorme, et c'est clair que
ça a fait pencher la balance.
Alors, moi, je les ai avertis
aujourd'hui : Nous allons défendre le Québec. Cette consultation-là ne
concerne que les Québécoises et les Québécois. Ça ne vous regarde pas. Restez
de votre bord puis on va vous checker.
Journaliste
: Est-ce
que c'est un débat légitime que M. St-Pierre Plamondon a jeté dans l'espace
public, en disant que, bon, les artistes sont... le milieu culturel est obligé
de quémander à Ottawa, puis, bon, il s'est attaqué à eux de cette manière-là?
Mais est-ce que, finalement, c'est un débat légitime de dire pourquoi on est
obligé tout le temps de quémander à Ottawa, pour obtenir des sommes pour le
milieu culturel francophone québécois?
M. Zanetti : Bien, je pense
que le Parti québécois essaie de faire croire qu'il a créé ce débat-là, puis il
l'a suscité, puis que c'est une bonne affaire. Moi, je pense que le Parti
québécois a fait quelque chose qui ne se fait pas en insultant une part
importante du milieu culturel québécois qui se sent méprisée aujourd'hui. On
voit les réactions depuis hier. C'est un test de leadership pour Paul
Saint-Pierre Plamondon. Il doit s'excuser. C'est un test de respect, un test
d'humilité. Et on n'avait absolument pas besoin de déverser du fiel sur le
milieu culturel pour parler des conditions des artistes. Nous, à Québec
Solidaire, on fait ça depuis très longtemps. On parle, la question du filet
social des artistes...
Journaliste
:
...indépendantiste solidaire qui dit qu'il y a des gens du milieu culturel qui
font de l'aplaventrisme devant Ottawa... un autre indépendantiste de votre
côté, là, à gauche, qui habituellement brandissent quand même fortement ce
genre...
M. Zanetti : Nous autres, on
va plus... on va plus loin. Au-delà de la question de qui est le ministre
canadien de l'Identité et du Patrimoine, la question, c'est qu'il ne devrait
pas avoir un ministre canadien de l'Identité et du Patrimoine qui s'occupe de
nos affaires. Le Québec devrait gérer ça nous-mêmes. Il n'y en aura pas, un bon
ministre de l'Identité canadienne, machin. Tu sais, c'est nous autres qui
devons gérer ça, puis c'est ça, le fond du problème. Alors, en faisant porter
le débat sur des personnes, puis, en plus, un chef de parti qui va critiquer le
milieu culturel de ne pas être d'accord avec eux autres, puis qui va leur
envoyer du mépris, ça, c'est complètement inacceptable.
Puis moi, je crains aussi que ce soit une
façon, pour le Parti québécois, de créer d'autres divisions puis d'autres
fossés dans le camp du Oui. On a besoin du milieu culturel avec nous. Le milieu
culturel, là, son rôle, c'est de faire le mieux, d'aller chercher de l'argent
pour être capable de faire des productions puis qu'on en ait, des œuvres
québécoises qui sont financées. Puis moi, je rêve du jour où ils vont avoir une
seule place où se tourner, puis ça va être vers l'Assemblée nationale du
Québec, en ce moment, mais ce n'est pas ça la réalité. Et puis on va travailler
à ce que... ce que ce soit ça, la réalité, mais ne pas comprendre à ce point-là
le milieu culturel et ses enjeux, de la part du Parti québécois, moi, je trouve
ça extrêmement inquiétant. Les artistes, là, on veut qu'ils soient de notre
bord, qu'ils soient dans le camp du oui, qu'ils se sentent compris, qu'ils se
sentent respectés. Le Parti québécois, en ce moment, est en train de créer des
fossés dans le camp du oui, et c'est très grave, très irresponsable.
M. Grandmont : Si je
peux me permettre.
Journaliste
: ...
M. Grandmont : Oui. Si
je peux me permettre et juste répondre rapidement aussi, là. J'ai déjà été dans
la position de demander de l'argent pour des projets, là, quand j'étais dans le
milieu environnemental, là. Quand il y a un nouveau ministre qui arrive, là,
puis quand on est dans un cadre fédéral, là, quand on est dans un cadre
fédéral, bien, c'est sûr que l'argent... c'est sûr que l'argent, il vient de là
aussi. Je veux dire, quand on... Quand on nommait un nouveau ministre, là, même
si on n'était pas à 100 % d'accord, là, on saluait ce nouveau ministre là
puis on espérait pouvoir le rencontrer pour essayer de le convaincre, pour
essayer de s'améliorer. Je veux dire, c'est la même chose.
Journaliste
: ...
M. Grandmont : Bien,
exactement, je veux dire, il faut se donner cette chance-là. Donc, moi, je
trouve que ça montre... Je trouve que ça montre aussi que Paul St-Pierre
Plamondon est complètement déconnecté du milieu culturel. Il ne comprend pas
comment ça fonctionne. Pour vrai, là, je... Pour avoir vécu ça, là, je pense
que ça montre sa déconnexion, son incompréhension de comment ça fonctionne.
Journaliste
: Ça se
peut que ça marche parce que le débat est là, là depuis hier, depuis qu'il a
fait ce tweet-là.
M. Zanetti : Bien, je
pense que c'est un débat qui n'est pas engagé au service du monde de la
culture, là, je veux dire. Depuis quand au Québec, là, pour lancer des débats,
il faut qu'on méprise les gens en ne comprenant absolument pas leur réalité? Tu
sais, c'est le rôle des politiciens d'aller critiquer le système canadien.
C'est le rôle des politiciens d'aller critiquer les ministres de n'importe quel
bord, là. Ce n'est pas... Ce n'est pas le rôle de l'UDA ou de l'association des
écrivains et puis des réalisateurs, réalisatrices, là. Donc, il y a comme une
mécompréhension. Puis moi, ce que je trouve là-dedans, ce qui est grave dans
cette espèce d'intransigeance là, dans cette espèce d'exigence de loyauté à
Paul St-Pierre Plamondon, quasiment là, j'exagère, mais c'est que ça sème de
l'inquiétude. Moi, je voyais hier sur les réseaux sociaux, là, des artistes
extrêmement importants qui disaient : Oups! Est-ce qu'il va falloir faire
attention à ce qu'on dit maintenant si on veut avoir des subventions? Tu sais,
je veux dire, c'est quoi cette affaire-là?
Je pense que les... les artistes, ils
doivent se sentir libres. Et ce que fait Paul St-Pierre Plamondon en ce moment,
ça va dans le sens contraire...
Journaliste
:
...d'applaudir quelqu'un qui a remis en doute le déclin du français?
M. Zanetti : Je suis
comme... Ce qu'il faut, c'est qu'on fasse un pays puis qu'on n'ait plus...
Journaliste
:
...comprenez la question...
M. Zanetti : Je comprends
votre question très bien, mais la façon dont j'y réponds, c'est qu'il n'y a
absolument rien qui justifie le mépris envers la...
Journaliste
: ...en
faisant ça.
M. Zanetti : Bien là,
demandez-le à... Moi, je veux... C'est sûr qu'il y en a qui se sentent libres,
puis c'est sûr qu'il y en a qui ne se sentent pas libres. Là, vous leur
demanderez. Je ne veux pas dire qu'ils se sentent de façon unanime puis parler
de leurs sentiments, qu'est-ce que...
Journaliste
: ...pour
obtenir des sommes...
M. Zanetti : Non, mais
c'est un très grand problème que ce soit le... que ce soit le Canada qui... qui
détienne des sommes de notre argent pour financer la... C'est un... C'est le
principe fondamental. C'est pour ça qu'il faut l'indépendance du Québec. Mais
on n'est pas obligé pour faire l'indépendance et surtout on n'est juste pas
obligé, il ne faut pas rejeter... qu'un chef de parti rejette son mépris sur
une partie importante des porte-parole de la culture.
Des voix : ...
Journaliste
: ...les
artistes se demandent si on va devoir faire attention à ce qu'on dit pour
obtenir des subventions. Est-ce que vous pensez que ça déborde du milieu
artistique que d'autres groupes de la société civile pourraient dire : Voilà,
il faut penser comme le PQ?
M. Zanetti : Bien...
Journaliste
: ...pas
s'attirer les critiques, là?
M. Zanetti : Je sens
cette inquiétude-là monter. On a vu aussi les critiques de Paul St-Pierre
Plamondon rapport à Magalie Picard, la façon dont il a décidé d'aller... de ne
pas aller au congrès de la FTQ pour des questions de ton, hein, critiquer une
femme de pouvoir sur son ton. Ce n'est pas la grande classe en 2025. Et je
pense que ce qui se passe avec la culture, ça se ressemble aussi, là. Alors,
moi, je pense qu'on devrait respecter nos tons, là, puis arrêtez de juste
critiquer les gens qui ne pensent pas comme nous sur des questions de ton, et
puis aller sur le fond des choses. Et le fond des choses, là, moi, j'entendais
aussi hier une entrevue très pertinente de la présidente de l'UDA qui disait
que les ennemis sont aussi à l'international. C'est les plateformes numériques,
c'est les géants du Web qui mettent en péril notre culture. Alors, il faut
faire l'indépendance et il faut aussi avoir une stratégie concertée contre ces
difficultés-là qui mettent un vrai péril. Et je pense que la loyauté, là, la
loyauté aux Québécois, c'est de se mettre ensemble.
Journaliste
:
Allez-vous voter en faveur de la motion du Parti québécois?
M. Zanetti : Je ne l'ai
pas vue encore, là.
M. Grandmont : On n'en a
pas pris connaissance encore.
Journaliste
:
...M. Paul St-Pierre Plamondon... justement, est ce qu'on peut lui faire
le même genre de reproche que lui avait formulé à son égard?
M. Zanetti : Bien, moi,
je... Qu'est-ce que tu en penses, toi?
M. Grandmont : Bien, la
question, c'est de savoir est-ce qu'on peut reprocher à M. St-Pierre
Plamondon...
Journaliste
: Bien, le
PQ avait reproché à Mme Picard.
M. Grandmont : Oui.
Journaliste
: Est-ce
qu'on peut faire le même reproche? Tu sais, est-ce qu'il a fait comme Magali
Picard, finalement?
M. Zanetti : Bien, en fait,
c'est que... c'est que je trouve que Mme Picard a droit à son ton puis à
s'exprimer comme elle le veut pour représenter les travailleuses et
travailleurs du Québec. Paul St-Pierre Plamondon, ce n'est pas sa place d'aller
mépriser les gens puis d'aller les critiquer sur leur ton. Ça fait que je ne
veux pas comme rabaisser, mettons, dans ma critique, le ton de Magalie Picard
par rapport à ce que PSPP... je ne veux pas comparer les deux...
Journaliste
: Mais
c'est parce que vous demandez à M. Plamondon de s'excuser pour les propos qu'il
a envoyés sur X? Mais vous défendez le ton employé par Magalie Picard. Donc,
qu'est-ce qu'on peut... Est-ce que... Est-ce que l'une a plus le droit ou la
possibilité d'avoir un ton acerbe que l'autre parce qu'il est chef de parti?
Là, tu sais, pourquoi il y a une distinction entre les deux?
M. Zanetti : Bien, les
représentantes et représentants syndicaux qui en ce moment sont face à un
gouvernement antisyndical qui fait la guerre aux travailleuses et aux
travailleurs du Québec, puis qui doivent défendre les travailleuses et
travailleurs du Québec, qui doivent défendre la classe moyenne, défendre les
familles, là, moi, je les comprends d'être excédés. Puis ce n'est pas le même
rôle qu'ils ont, les chefs de parti. Les chefs de parti, là, aller mépriser les
artistes, ça ne se fait pas. Aller dire aux femmes de pouvoir comment
s'exprimer, ça ne se fait pas. Je pense que c'est des choses qui sont... qu'il
faut remettre au passé puis qui ne sont pas acceptables aujourd'hui.
Journaliste
: Dans quel
état d'esprit vous vous en allez étudier le projet de loi sur la Constitution
du Québec?
M. Zanetti : Dans un état
d'esprit très critique, comme énormément de gens, vous avez vu le nombre de
mémoires. Plus de 200 mémoires déposés dont l'immense majorité, à ce que
j'ai compris, sont contre. On est... on ne les a pas tous analysés encore,
évidemment, mais c'est... il y a une levée de boucliers, puis il y a des
dénonciations, notamment par le Barreau du Québec, là, qui dit qu'il s'agit là
d'un risque pour l'État de droit. C'est extrêmement grave.
Donc, jusqu'ici, on parle beaucoup du
fameux article 29, là, qui fait consensus au Québec, il faut abolir
l'article 29. Et les seuls qui sont pour, c'est Simon Jolin-Barrette, la
CAQ, et puis des organisations qui sont anti-choix. Donc, ça... ça devrait être
un gros signe, là, que ça... ça ne marche pas. On a déposé hier une motion pour
dire au gouvernement : Engagez-vous à retirer l'article 29. Donc, si
cette Constitution-là, déjà, fait obstacle au consensus québécois, elle est
très inquiétante. Puis on va être très critiques de cette Constitution, puis
défenseurs de l'État de droit.
Journaliste
: On Ottawa looking to prepare
for a possible PQ Government, you talk about sort of… they can be involved, but
really what's… where's the line? Can you draw a line between…
M. Zanetti : Well, referendums on Québec's independence involve… should involve
only Quebecers. We have laws that regulate what kind of expenses can be made…
can be made in such campaigns. And Ottawa should not did as they did last time.
Which means that the… the referendum was rigged by Ottawa, because they used
money outside of the Québec's law in order to influence the results. So, we
will look at them and in order for them not to cheat this time.
Journaliste
: …can not be involved in the politics of it, but it's okay for them
to have some sort of plan to prepare for an eventual referendum?
M. Zanetti : My wish is that they… if they respect Quebecers, they will leave us
make our own choices, our own way. That's my… that's my wish.
Journaliste
: And the Constitution… begin today. What will you be listening for
over the next weeks?
M. Zanetti : The consultation of?
Journaliste
: The Constitution.
M. Zanetti : On the Constitution. We will… We're really critical of this
Constitution. We've seen the Barreau of Québec saying this is a risk for the…
c'est quoi, l'état de droit? Pardon. Rule of law? Oui. Oui, OK. So, the Barreau
du Québec says it's a risk for the rule of law. For us, it's… We're really
preoccupied about that. We will fight against this Constitution that puts us,
everybody at risk for their rights and liberties.
Journaliste
: …we heard you on abortion yesterday. You know, there's the motion,
the minister says we need in Québec to have the ability to say things that we
believe. Do you think there's something to be said there, that maybe your point
of view might be right mechanically, but we should be able to put in a… you
know, bill, that we defend the right to abortion?
M. Zanetti : Well, every organization that cares about abortion and the freedom
of women, they all say that everywhere in the world where they put that in a
law, it made the rights of women go back. So, that's not what we want. We
should listen to the experts on the matter, the experts on the defense of the
women's right to choose, and that's what the minister should do. He said his
opinion, now he has to listen to Québec's consensus.
Ça se dit-tu,
consensus? Pardon. Oui? OK. Thank you.
M. Grandmont : Merci.
(Fin à 9 h 01)