Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures deux minutes)
M. Arseneau : Alors, bonjour,
tout le monde. Je voulais revenir sur la commission hier en transports et environnement,
qui a complété ses consultations publiques sur l'établissement de cibles de
réduction de gaz à effet de serre pour le Québec. Vous savez qu'on doit les
définir. Il y a 39 mémoires qui ont été déposés, 26 groupes qui ont
été entendus, des groupes de divers horizons. Évidemment, il y a le monde
municipal, il y a les entreprises dans plusieurs domaines, notamment dans le
domaine du ciment, de l'aluminium, des organismes communautaires, des groupes
en environnement, des experts, des professeurs également.
Et il y a une quasi-unanimité pour le
maintien minimalement des cibles actuelles de réduction de 37,5 % par
rapport à 1990 pour l'année 2030. On a aussi des gens qui demandent d'être
davantage ambitieux, comme le Comité consultatif sur les changements
climatiques. Le ministre, lui, a l'air d'avoir déjà fait son idée. Il n'a cessé
de demander aux gens si on n'était pas trop ambitieux, si on ne devait pas se
donner davantage de temps. Repousser, donc, cet objectif-là de quelques années.
Ce à quoi les gens ont répondu qu'il
fallait de la prévisibilité, qu'il fallait maintenir le cap et qu'il fallait
mettre en place des mesures structurelles et à savoir si c'était atteignable, ces
cibles-là, c'est la question que le ministre posait à tous les groupes. La
réponse était : Soyons ambitieux, et c'est une question de volonté
politique et de mesures structurelles. Plusieurs groupes ont démontré également
que c'était une opportunité économique à saisir et qu'il fallait donc
maintenir, voire accélérer le cap.
Puis, en terminant, là, la question des
transferts des surplus du Fonds sur les changements climatiques vers le Fonds
des générations, ça a été unanimement dénoncé par tous les participants, qui y
voient évidemment, là, un manque de moyens pour atteindre ces cibles qu'à peu
près tout le monde souhaiterait conserver. Alors, là-dessus, on peut répondre à
vos questions.
Journaliste
: Qu'est-ce
que ça vous fait d'apprendre ou de savoir que le gouvernement fédéral à Ottawa
amorce sa réflexion ou se prépare pour un possible référendum au Québec?
M. Arseneau : Bien, je pense qu'il
prend au... le gouvernement fédéral prend au sérieux la perspective que le
Parti québécois forme le prochain gouvernement et, évidemment, maintienne ses
intentions de consulter la population sur l'avenir du Québec. Et moi, je pense
que c'est bien que le gouvernement fédéral nous confirme qu'il s'attend à un
nouveau débat sur l'avenir du Québec. Puis nous, on va le faire. Ce qu'on
souhaite, c'est que ce soit fait de façon honnête, contrairement à 1995.
Journaliste
: Est-ce
que ça vous fait plaisir?
M. Arseneau : Bien, moi, je
pense que c'est ce à quoi on s'attend, c'est-à-dire que le fédéral mette toute
la gomme pour faire valoir l'importance de maintenir le Québec au sein du
Canada. Puis là-dessus, je pense que nos arguments sont extrêmement forts pour
gagner cette bataille.
M. Boissonneault : ...vous dire
là-dessus que le gouvernement fédéral qui se prépare, ça tombe bien, on se
prépare nous aussi, on se prépare nous aussi. Mais à la grande différence du
fait que nous, on va le faire proprement. Et au cours des dernières semaines, s'il
y a une chose qu'on a apprise, si le passé est garant de l'avenir, c'est que ça
ne sera pas propre à Ottawa. Il va falloir garder ça en tête, aussi se préparer
à cette possibilité-là.
Et nous, ce qu'on demande, c'est que ce
soit une campagne qui est propre. On a des arguments à faire valoir. On a
confiance que les Québécois vont embarquer dans le projet avec nous, parce qu'il
va y avoir une consultation d'ici 2030. On veut s'assurer que ça se fasse
convenablement. Donc, c'est tout ce qu'on espère. Qu'ils réfléchissent à la
question, normal, ça a déjà commencé avec une campagne de peur, hein, on a bien
vu ce qui... ce qui est arrivé avec Mélanie Joly qui sortait sur : On
donne le Québec à Donald Trump. Donc, vous voyez le genre d'argument qu'on
lance, là, donc. Ils sont... Je pense qu'ils sont... ils devraient préparer
leur jeu peut-être un peu mieux, mais on veut que ça se fasse proprement, c'est
un exercice démocratique, ça doit se faire selon les règles.
Journaliste : Est-ce que le
milieu culturel vous doit une allégeance entière et totale?
M. Arseneau : D'aucune façon,
d'aucune façon. Écoutez, le chef a eu l'occasion de faire une tournée
médiatique, là, pour s'expliquer hier, et moi, la question que je veux vous
poser, c'est : c'est quand la dernière fois qu'on a eu un véritable débat
sur la crise en matière de culture, sur le livre, la musique, la télévision,
même les médias? Et je pense que c'est ce qu'amènent les propos de notre chef
et c'est parfaitement sain et démocratique et intéressant de pouvoir débattre
du rôle du fédéral, du rôle du fédéral dans le déclin de la culture et de la
langue française au Québec.
Journaliste : Est-ce qu'on
fait les débats en insultant les gens?
M. Arseneau : Bien, moi, je
pense qu'on a tout à fait raison de questionner le rôle du fédéral depuis 35 ans,
c'est... par rapport au déclin de la langue française et de la culture, et son
inaction à mettre en place les mesures nécessaires pour qu'on puisse faire
rayonner la culture québécoise. Son ingérence, en fait, dans le milieu
culturel...
Des voix : ...
M. Arseneau : Écoutez... bien,
essentiellement, essentiellement, ce que le chef a dit, c'est un peu comme si
le mouvement écologiste avait applaudi la nomination d'un climatosceptique
comme ministre de l'Environnement. Alors, c'est... Paul, de ce côté-là, a
réagi, et je pense que cette réaction-là crée des remous. Débattons du rôle du
fédéral, de l'approche de Marc Miller quand il dit, là : Lâchez-moi avec
la culture québécoise, avec le déclin de la langue française, là. C'est ça,
l'enjeu, actuellement.
Journaliste
: Est-ce
que vous auriez tenu des propos comme ceux de M...
M. Arseneau : À 100 %,
les propos de notre chef, parce qu'il permet d'ouvrir un débat sur une cause
extrêmement importante pour l'avenir du Québec, de la langue française et de la
culture québécoise.
Journaliste
: Est-ce
que vous trouvez que le milieu culturel a manqué de loyauté envers le Québec et
le français?
M. Boissonneault : Moi, ce
que j'aurais le goût d'ajouter là dessus, c'est que, en fait, le message est le
suivant...
Journaliste : Est-ce que vous
êtes prêts à répéter ça?
M. Boissonneault : Il y a une
partie... Ce qu'a dit notre chef, c'est qu'il y a une partie du milieu culturel
qui doit prendre acte de la réalité. En ce moment, Marc Miller, ce n'est pas
l'allié du Québec, ce n'est pas l'allié du Québec en matière de pérennité de la
culture française, puis d'allié de la Francophonie. Quand on a, par exemple, un
débat à l'UNESCO, le Québec demande qu'on puisse faire rayonner notre culture à
l'intérieur d'une... des... des grandes plateformes numériques, puis que le
gouvernement fédéral s'oppose à ça, il faut prendre acte de ça. Et le milieu
culturel, avec ses... son accueil dithyrambique.
Journaliste : Est-ce que vous
êtes prêt à répéter les propos de Paul St-Pierre Plamondon?
M. Boissonneault : J'appuie
totalement les propos de mon chef. Il y a une partie du milieu culturel qui
s'est comporté... bon, les termes qu'il a utilisés, c'est... les termes qu'il a
utilisés : vacuité intellectuelle et aplaventrisme, ce sont des propos qui
ont permis de lancer un débat qui est nécessaire parce qu'on doit se sortir du
clientélisme et du lobby quand on traite avec Ottawa, qui nous place dans une
situation qui est impossible. On comprend, puis Paul l'a bien dit, il l'a
dit : si ça a froissé certaines personnes, je le comprends, je m'en
excuse. Il veut avoir des discussions avec les responsables du milieu culturel.
Le problème, c'est qu'on est pris dans une situation où il y a notre argent qui
est dépensé par Ottawa en matière de culture, on n'a pas notre mot à dire. On
comprend, notre chef l'a dit. Il comprend que ces organismes-là ont un travail
à faire, ils doivent aller chercher de l'argent à Ottawa pour défendre leurs
membres et faire valoir les projets québécois. Sauf que, en même temps, quand
on a un ministre comme ça qui est nommé et qu'on a un accueil dithyrambique
comme celui qui lui a été donné, il faut quand même tirer les conclusions aussi
de la réalité politique, là.
Journaliste : Vous n'allez
pas appuyer la motion des libéraux aujourd'hui, là.
Des voix : ...
M. Arseneau : Je pense que
vous avez votre conclusion.
M. Boissonneault : On a une
motion nous-mêmes, là, qu'on va pouvoir vous présenter en temps et lieu.
Journaliste : Votre motion,
c'est une contre-motion des libéraux?
M. Arseneau : Non, non, mais
notre motion, là, ça réitère le... je dirais, l'importance cruciale de
rapatrier les budgets en culture au Québec. Ça faisait d'ailleurs partie du
programme du gouvernement de la CAQ dans ses fameuses résolutions, là, pour un
nationalisme renouvelé. Une autre... un autre des échecs de la CAQ. Donc,
rappeler que les pouvoirs doivent être entre les mains du Québec pour faire
rayonner et défendre la culture.
Journaliste : ... de votre
chef était maladroite? Parce que lui-même de la corriger, là. Vous passez de
part substantielle à part non négligeable, puis là, c'est rendu certain.
M. Arseneau : Vous parlez de
quoi?
Journaliste : ...sa sortie
initiale, il parlait d'une part non... parlait d'une part substantielle. Je ne
sais pas ce que ça veut dire. Majorité, 50 %, 40 %?
M. Arseneau : Mais la part...
Journaliste : ...du milieu
culturel qu'il faisait de l'aplaventrisme. Après ça, hier, ici, il a parlé
d'une part non négligeable. Puis là, dans sa publication Facebook, il parle de
«certains». Ça fait qu'il a comme diminué, tu sais. Est-ce que sa sortie initiale
était maladroite? Est-ce qu'il a sorti un trop gros canon, tu sais?
M. Arseneau : Mais vous
savez, Paul St-Pierre Plamondon, il y a une chose qu'on ne va pas lui
reprocher, là, c'est la langue de bois. Alors, il s'est exprimé spontanément face
à un accueil dithyrambique envers la nomination d'un homme politique qui
travaille contre les intérêts du Québec depuis des années. Alors, aujourd'hui,
il y a des gens qui disent : Bien, nous autres, on a été froissés, mais,
regarde, je n'ai pas attaqué le milieu culturel. J'ai réagi à des sorties que
j'ai jugé déplacées ou un accueil démesuré. Mais il s'agit d'un tweet, il
s'agit d'un tweet.
Journaliste
: ...ce
n'est pas une attaque, ça, pour vous?
M. Arseneau : Il s'agit d'un
tweet qui a exprimé spontanément sa réaction. Et il a eu l'occasion, dans de
multiples entrevues, de se justifier.
Journaliste
: Mais ce
n'était pas maladroit, selon vous? Le fait qu'il... le message, ce n'est pas parce
que c'était maladroit au départ?
M. Arseneau : Mais, écoutez,
moi, je pense qu'on peut... Il l'a explicité, son point de vue, et c'est tout à
fait dans l'ordre des choses. Puis, moi, je pense qu'on doit continuer de
discuter du rôle du fédéral.
Journaliste
: ...
M. Boissonneault : Ce n'est
pas maladroit. On persiste et on signe, parce que ce n'est pas maladroit. Il
permet un débat qui est nécessaire en matière de culture en ce moment. Ce qu'il
a fait, c'est qu'il a ouvert une section. Comme disait mon collègue, ça fait
combien de temps qu'on n'a pas parlé de culture, de l'aspect fédéral de la
culture, de cet argent-là qu'on dépense à coups de centaines de millions de
dollars au Québec? On a des organismes ici qui défendent le monde de la
culture, la francophonie, qui doivent pratiquement quémander des fonds en
répondant à tout un tas de critères sur lesquels on n'a rien à dire au Québec.
Il faut prendre acte de cela en même temps, puis notre chef l'a bien dit hier.
On comprend que les organismes ont un travail à faire puis qu'il y a des fonds
à aller chercher à Ottawa, mais la... Moi, je trouve que l'exemple avec
l'environnement est très bon, là. Imaginez le monde... je dirais, des
organismes qui défendent l'environnement, accueillir de façon dithyrambique un
nouveau ministre de l'Environnement qui serait climatosceptique. À un moment
donné, c'est sûr que ça suscite une réaction.
Ce qu'il y a de positif là-dedans, c'est
qu'on se questionne sur le rôle d'Ottawa en matière de culture, sur que les
organismes, au Québec, sont obligés de faire pour aller chercher ces fonds-là.
Puis le fait que, dans le carcan fédéral, parce que c'est ça, la vraie
question, à moyen et long terme, et même, je dirais, à court terme, l'avenir du
français, l'avenir linguistique, l'avenir culturel au Québec est bouché.
Journaliste
: ...ici
même, la semaine dernière, vous parliez de Magali Picard, vous disiez, c'est un
ton belliqueux, il faut enlever une bûche, il faut baisser le ton. Est-ce que
c'est un bon ton?
M. Boissonneault : Notre chef
s'est exprimé aussi là-dessus en disant qu'il y avait... il y a un décorum
aussi à respecter à l'Assemblée nationale. Il y a une discussion qui avait lieu
en commission parlementaire. Le contexte était quand même différent.
Journaliste
: ...
M. Boissonneault : Là, on a
réagi... Bien, quand on a eu la nouvelle de la nomination de Miller, on a réagi
ici aussi, à l'Assemblée nationale. À un moment donné, c'est correct aussi de
s'exprimer. Donc, l'idée, puis c'est ce qu'on a répété, l'idée, ce n'est pas
d'empêcher les gens de s'exprimer, c'est de le faire aussi selon le contexte,
proprement, selon le contexte. Ce qui s'est passé en commission parlementaire,
ce n'est pas chic, je l'ai dit, je le redis encore.
Journaliste
: ...la
manière, ce que vous dites, peu importe la manière, quand on lance le débat,
c'est ça qui compte...
M. Boissonneault : Non, ce
n'est pas injuste ce qu'elle dit...
Journaliste
: ...est-ce
que ça s'appliquerait à Mme Picard dans ce cas-là? Tu sais, ce que vous
défendez, c'est un peu une approche polémique, en fait, là, de dire, tu sais,
on peut envoyer un propos comme ça qui va être mal reçu, mais ce n'est pas
vraiment grave, la forme, parce qu'en fait le débat de fond est important.
M. Boissonneault : Non, pas
tout à fait. Parce que ce que je dirais, c'est qu'il y a un contexte dans
lequel on s'exprime aussi. La réaction de notre chef était... était sur les
réseaux sociaux dans un... puis, dans un autre contexte qu'une commission
parlementaire où là les propos qui sont exprimés arrivent ou sont pris
différemment. La discussion n'est pas la même.
Journaliste
: ...
M. Boissonneault : Pardon?
Journaliste
: ...c'est
correct?
M. Boissonneault : Je n'ai pas
compris.
Journaliste
: Votre
référence que la déclaration de Mme Picard n'était pas chic...
M. Boissonneault : Elle
n'était pas chic en commission parlementaire. C'est ça, la... Le débat n'était
pas le même puisque ça se faisait en commission parlementaire. Ce qui s'est
passé cette fois-ci, c'est qu'on a mis la lumière sur les réseaux sociaux. Ce
n'est pas le même décorum qu'en commission parlementaire. Je pense qu'on va
s'entendre là-dessus. Ce n'est pas nécessairement... On peut s'exprimer
différemment sur X qu'en commission parlementaire. Évidemment qu'on ne défendra
pas des propos qui sont haineux, qui sont... Il n'y a pas de ça ici, là.
Il y a une discussion qui est ferme. Il y
a un enjeu qui a été amené avec le franc-parler qu'on connaît à notre chef,
puis qu'on a toujours reconnu, puis t qui l'a démarqué aussi dans plein
d'autres sujets. Il s'est exprimé là-dessus hier aussi. Mais on met le doigt
sur une discussion qui est importante sur la culture au Québec, sur la culture
au Canada, sur la relation Québec-Canada en matière de culture, puis du fait
qu'on va devoir se sortir de cette espèce de logique là qui souvent est
délétère pour le monde culturel, d'un lobby, d'un clientélisme par rapport à
Ottawa.
Journaliste
: ...des
centaines de porte-parole potentielles du milieu culturel, parce que,
généralement, les gens du milieu culturel sont quand même favorables au Parti
québécois. Là, ils sont tous fâchés après vous, là. Alors là, vous prenez...
M. Boissonneault : Il y a deux
choses...
Journaliste
: ...des porte-parole
puis qui auraient pu véhiculer votre message à travers la population. Vous les
mettez en maudit. Vous trouvez que c'est une bonne stratégie?
M. Boissonneault : Deux
choses... Non, deux choses. D'abord, il y a plusieurs personnes aussi qui sont
d'accord avec ce qui a été dit et qui nous l'ont signifié, première chose.
Deuxième chose, notre chef a bien dit que la discussion n'est pas rompue, là. Au
contraire, il veut rencontrer, il veut parler aux responsables du milieu
culturel. Il a dit aussi qu'il s'excusait d'avoir froissé certaines personnes.
Il l'a dit en entrevue dans le... dans le contexte.
Journaliste
: ...
M. Boissonneault : Si
certaines personnes ont été froissées, pardon, bien, peut-être, OK, disons-le
comme ça, mais il comprend aussi, puis c'est quelque chose qui interpelle, mais
la discussion doit avoir lieu, puis la discussion aura lieu avec les
intervenants. Ce n'est pas du tout... Il faut juste comprendre qu'on est dans
une discussion qui est nécessaire, qui est importante. Les mots sont forts, les
mots viennent un peu choquer, là, je dirais, brasser un peu la discussion, mais
c'est correct aussi en même temps. Comme disait mon collègue, ça fait trop
d'années qu'il y a une situation qui se passe où nos organismes doivent aller
quémander de l'argent à Ottawa dans une situation d'infériorité ou dans un
contexte inégal et qui n'est pas à l'avantage du milieu culturel québécois.
Puis, à un moment donné, il va falloir le nommer, ça aussi. Donc, c'est ce qui
s'est passé.
Journaliste
: ...la
Constitution québécoise qui débute, là, la commission parlementaire. Simon
Jolin-Barrette a comme senti le besoin de se justifier à nouveau avec une série
de vidéos ce matin, entre autres sur le fait que ce n'est pas partisan. Même
chose pour l'avortement, puis c'est là-dessus que j'aimerais vous entendre,
parce qu'il y a un paquet de groupes, là, le Collège des médecins, le Barreau
du Québec, un paquet de juristes, de groupes féministes qui disent que ça n'a
pas de bon sens d'intégrer ça dans la Constitution. Est-ce que la pression fera
en sorte qu'il devra reculer, Simon Jolin-Barette? Et est-ce que vous le
feriez?
M. Boissonneault : C'est le
projet de loi de Simon Jolin-Barrette. Il va se dépatouiller avec ça. Parce que
nous, on a toujours dit au Parti québécois que ça a été fait sur un coin de
table, tout ça, c'est un projet de loi. On a voulu donner un vernis à ce projet
de loi là qu'il ne mérite pas. Il n'y a pas eu de consultation, puis là, on a
la preuve de ce que ça donne. Vous voyez ce que ça donne. On a un tas
d'organisations, de groupes, d'intervenants qui disent : N'allez pas là, M.
Jolin-Barrette. Et là, bien, il est pris avec ça. Donc, je vais lui laisser le
loisir de se sortir...
Journaliste
: ...cet
après-midi, est-ce que ça va être là, la protection de l'avortement? Parce que
vous le déposez à 13 h 30, là? Au hasard, ce n'est pas le chapitre
trois du Livre bleu, la Constitution aujourd'hui, là?
M. Boissonneault : Ah! bien,
ça, moi, je ne vais pas... On ne va pas s'autoscooper, là, restez... restez à
l'affût.
Des voix : ...
Journaliste
: Non, non,
mais sur le fond, l'avortement... attendez un peu, là, sur le fond,
l'avortement.
M. Boissonneault : Bien,
écoutez, sur le fond, nous, ce qu'on dit, c'est qu'on va écouter... On écoute
les gens, là. Tout le monde dit qu'on ne doit pas toucher à ça. Et c'est la
position du Parti québécois. On ne veut pas... on ne veut pas... On veut
s'assurer que les femmes soient protégées là-dedans. C'est le... c'est le plus
important.
M. Arseneau : Ce qui est assez
incompréhensible, c'est qu'on a eu un premier débat là-dessus lorsque Martine
Biron a proposé de légiférer sur l'avortement. Il y a eu un tollé, on a reculé,
on a mis ça de côté. Pourquoi Simon Jolin-Barrette revient avec ça? C'est la grande
question qu'il faut se poser. C'est à lui d'y répondre, puis de voir comment il
va faire en sorte que ça n'affaiblisse pas le droit des femmes.
Journaliste
: ...votre
ancien collègue Alexandre Cloutier fait un parallèle avec les États-Unis, il
dit... les universités ne pourront même pas contester les décisions du
gouvernement, entre autres groupes, là, qui sont ciblés par la loi. Est-ce que
ça, ça vous inquiète, une espèce de censure des organisations?
M. Arseneau : Bien, c'est sur
que tout ce qui entraîne une censure nous inquiète, effectivement.
Journaliste
: There's a report this morning
about the federal Government being worried about a referendum. What's your
first of all reaction to that or potential plans about how to address a referendum?
M.
Boissonneault : Well, they're getting ready,
and we are too. That's the good news. We are prepared to convince Quebecers,
it's a democratic process. It has to be done honestly. And that's our worry.
Because if we can… we can measure what's going to happen with what happened in
the past, unfortunately, we have a lot of reasons to believe that the federal
Government will cheat in this consultation. That's what happened before. We
hope it ain't going to be the case. We hope it's going to stay a democratic
debate following the rules. And that's… that's how we see things. It's normal
that they're getting prepared. We are too. And we have… we want to have
fruitful discussions. But be careful, please, on what was… what happened. We've
seen what happened in 1995. We want to make sure that this ain't going to
happen again.
Journaliste
: What's the role of the federal Government if the PQ does get
elected in a referendum and it is given? Where does the federal Government come
into the equation here?
M.
Boissonneault : That's a very good question.
The future of Québec must be decided by Quebecers. We've always been clear on
that. This is a debate that's going to be done between Quebecers, and there's
going to be some people that are going to be against, some people in favor, but
it has to be contained in our… in our… in our borders and our jurisdiction
because we decide of our future…
Journaliste
: The… I mean, I wonder, I mean, is there… is there an element of
fear on the part of the federal Government? Do you… do you get that sense, or
is it kind of just preparing for the eventuality that this could happen? What
do you think their approach is? I know you're not the federal Government, but…
M.
Boissonneault : What I… what I observed, and I
think that is unfortunate, is that they have been using fear themselves,
lately. And if there is a chance now that they change a little bit the course
of their argumentation to discuss about what is important, the important
matters on what are the consequences, what are we discussing when we talk about
an independent Québec, that's good, because seeing Mélanie Joly coming with the
arguments, saying that we are going to give Québec to Donald Trump, this is not
a good way to discuss the situation. This is a fear campaign, a fear mongering,
and we don't think we should go that way for
a sane debate on independence of Québec.
Journaliste :
Just a last point on, not the
referendum but this proposed brownie law that we could be eating tomorrow, I
know you haven't seen the text of the bill, which could be deposed tomorrow,
but should this kind of act be outlawed that paying for quotes…
M.
Boissonneault : Of course. There was a breach
in the law. It seemed that nobody but the Liberals had seen that breach. So, we
have to make sure that this doesn't happen again. So, we're going to fully
collaborate on making sure that the rules are followed, ethics are followed
inside of the parties, for a leadership race as much as for general elections.
Journaliste :
…hearings begin today. What will you be
listening for in the next two months?
M. Arseneau :
Well, Pascal Paradis has been studying
the law for for quite a bit of time. And we have said, right from the get-go,
that it's a CAQ constitution, it's not a Québec constitution. So, you know,
we're going to follow the… you know, the pace and, and see where it leads us
to. But it's just a regular bill, and it's not going to change anything in our
rapport with the Federal government and it's not going to make Québec
independent, and that's what we're here to strive for. So, this is pretty much
a waste of time, but we'll follow and do our work.
Journaliste :
...talk about things in Québec and say
what we believe. Why do you think... all of the groups supporting the right to
choose are telling him to stop?
M. Arseneau :
Well, as I said earlier, I don't
understand why Simon Jolin-Barrette insists on bringing back this issue within
a bill, whereas his colleague, Martine Biron, tried that trick about a year, a
year and a half ago, and there was obviously an uproar, and she backtracked,
and people knew that, you know, that was the right way to go. And we thought
the debate was solved.
So, why would Simon
Jolin-Barrette bring it back? He's going to have to explain and reassure people
that, you know, he's not putting the right to choose into question. That would
be absolutely unacceptable. So, we certainly support all of the people who have
expressed, you know, apprehension on this particular issue. Thank you.
Merci.
(Fin à 8 h 24)