Point de presse de M. Jean-Marc Fournier, chef de l'opposition officielle
Version finale
Le mardi 29 janvier 2013, 13 h 15
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
(Treize heures dix-sept minutes)
M. Fournier: Alors, une petite présentation très courte sur un article paru ce matin dans le HeraldScotland, en date d'aujourd'hui. Je vous cite quelques passages.
«Premier Pauline Marois has revealed she will today offer Alex Salmond her administration's independence files [...] The agenda is expected to include discussion on the series of independence votes Québec held in the 1980s and 1990s [...] She intends to offer the First Minister access to data her Government hold on its referendums.»
Je tiens aujourd'hui à souligner que le geste de Pauline Marois constitue une ingérence dans le débat écossais et dans le débat au Royaume-Uni. Ce n'est pas la position de la chef du Parti québécois. C'est un geste qui est lourd de sens. C'est celui de la chef du gouvernement du Québec, s'exprimant au nom de tous les Québécois, qui vient s'immiscer dans un projet qui ne fait pas consensus là-bas, comme la question de la séparation ne fait pas consensus ici. Et ça, c'est pour dire le moins, parce qu'au Québec la majorité vérifiée par sondage est à l'opposé, et on pourrait même dire vérifiée à l'occasion de deux référendums.
Nous sommes familiers au Québec avec une expression, celle qui dit qu'il peut y avoir ou ne doit pas y avoir la non-ingérence et non-indifférence. Dans ce cas-ci, Mme Marois a transformé ça par ingérence pour l'indépendance.
Certains vont se demander si elle va expédier le budget de l'an 1 de M. Legault ou les déclarations de M. Parizeau le soir du dernier référendum. La réalité qui est devant nous, c'est qu'elle n'a pas le mandat de dire à la planète entière, au nom des Québécois, qu'elle peut offrir un soutien argumentaire à la séparation écossaise.
Et le pire dans tout cela, c'est que, puisque ce n'est pas un débat qui fait consensus, puisque ces questions - et on l'a vécu ici, au Québec, on en est des spécialistes - sont très émotives, il y a lieu de s'inquiéter sur nos relations commerciales avec le Royaume-Uni, qui est notre troisième partenaire, pour le Québec, dans le monde, après les États-Unis et la Chine.
Et, malheureusement, le mal est fait, mais je souhaite que Mme Marois reconnaisse qu'elle ne peut pas, au nom des Québécois, offrir un soutien argumentaire à l'Écosse dans sa quête d'indépendance. J'insiste pour qu'elle corrige ce geste auprès des acteurs politiques, les intervenants économiques du Royaume-Uni pour qu'il soit bien clair que cela n'est pas une position du gouvernement du Québec, au nom de tous les Québécois.
Et je termine en vous disant ceci: Si certains veulent prétendre que de fournir de la documentation à un parti et à un gouvernement qui veut faire l'indépendance n'est pas prendre parti, imaginez ici comment aurait été interprété le geste de l'Écosse ou du Royaume-Uni qui aurait fait la même chose, mais à l'encontre du Parti québécois. Imaginez ce qu'ils vous auraient dit.
À partir de là, nous, on a une majorité de Québécois qui n'appuient pas la quête d'indépendance de Pauline Marois et qui ne veulent pas que les acteurs économiques, notamment du Royaume-Uni, s'imaginent que le Québec a décidé d'appuyer la quête sécessionniste de l'Écosse.
M. Dutrisac (Robert): Maintenant, Mme Marois est chef du Parti québécois, M. Salmond est chef du Scottish National Party. C'est deux partis indépendantistes. Qu'est-ce qui empêche Mme Marois, justement, de communiquer des éléments d'information qu'elle pourrait avoir...
M. Fournier: Bien, d'abord, pour vous dire que, lorsqu'elle s'exprime, ce n'est pas comme chef du Parti québécois. Je ne pense pas qu'elle soit là comme chef du Parti québécois. À ma connaissance, elle est là comme première ministre du Québec. Et, lorsqu'elle le fait, elle prend position. Lorsqu'elle décide d'appuyer une cause - parce que c'est bien de cela dont il est question - je n'imagine pas vraiment qu'elle va fournir de la documentation à l'égard de l'idée fédérale, par exemple. Et donc le geste qu'elle pose d'appui pédagogique à la quête sécessionniste de l'Écosse sera interprété par les autres acteurs, qui ne sont pas de ce côté-là, comme étant une implication dans ce débat. Et, évidemment, ils auront des réactions. Et nous avons à...
Nous avons une première ministre qui s'en va à Davos prétendument pour ouvrir des liens commerciaux, pour faire du développement économique et qui se retrouve en Écosse en train de tirer dans notre propre but.
M. Dutrisac (Robert): Mais M. Charest, lui, ne s'est jamais gêné, comme... à la tête du gouvernement, d'aller à l'étranger pour dire que le fédéralisme canadien, c'était une bonne chose.
M. Fournier: Je pense qu'on se doutait tous que Mme Marois allait en Écosse ou ailleurs dire qu'elle était issue du Parti québécois. Ici, elle vient dire qu'elle va offrir de l'aide, de l'administration publique québécoise au soutien de la séparation. C'est une chose dire qu'on appuie la séparation du Québec, on est issus d'un parti qui en fait la promotion. C'en est une autre de dire que, comme gouvernement de tous les Québécois, nous allons apporter une contribution dans le débat de la sécession. C'en est toute une autre. Ça, c'est de l'ingérence pour l'indépendance.
Mme Lajoie (Geneviève): Vous parlez de relations commerciales avec la Grande-Bretagne. Qu'est-ce que vous craignez en regard de ça?
M. Fournier: On sait ce que ça provoque, les débats sur la sécession. On le sait, on l'a vécu ici. On sait très bien que cela suscite des émotions, suscite des questionnements sur: Est-ce mon partenaire? Dans quel camp est-il? C'est une intervention, dans un autre pays, qui sera perçue... peut être perçue, à moins que... des gestes que Mme Marois va poser dans les prochaines heures, peut être perçue comme l'intervention du Québec, d'un gouvernement des Québécois, à l'encontre de leurs intérêts à eux. Ce n'est pas de nos affaires d'aller participer au débat de la séparation écossaise.
Alors, évidemment qu'ils peuvent avoir des réactions ou ils vont voir que le Québec, au nom des Québécois, est en train de soutenir une thèse qui n'est peut-être pas la leur. À moins que vous me disiez qu'il y a unanimité là-dessus.
Mme Lajoie (Geneviève): Donc, ça pourrait nuire...
M. Fournier: Mais évidemment que ça pourrait nuire. Bien évidemment. Même dans les domaines économiques, les émotions existent. Je veux dire, ce n'est pas à vous que je vais dire ça, on a fait deux référendums ici, je pense qu'on l'a assez vu comment il peut y avoir des réactions.
Alors, c'est important de protéger nos relations commerciales, de respecter l'autodétermination des autres dans un sens et dans l'autre. L'autodétermination pour le Parti québécois, ça ne doit pas être juste pouvoir faire la séparation, c'est le choix que les gens peuvent poser dans un vote. Alors là, c'est assez étonnant, notre gouvernement, au nom de tous les Québécois, qui dit: Moi, j'interviens puis je vais donner de l'aide pédagogique. Honnêtement, là, comment les gens vont interpréter ça au Royaume-Uni?
M. Chouinard (Tommy): Mais donc, le Royaume-Uni va imposer des sanctions économiques, là, au Québec, va dire: On va arrêter, c'est terminé, les échanges économiques.
M. Fournier: Je ne suis pas en train de dire que le gouvernement du Royaume-Uni va imposer des sanctions économiques. Je suis en train de vous dire que des acteurs économiques, des gens d'affaires vont pouvoir émettre des... auront des émotions, auront des réactions qui vont leur faire se demander pourquoi j'établirais une intensification de mes relations avec le Québec qui a décidé de prendre position pour ceux qui trouvent une opposition à leurs intérêts avec l'Écosse. Je veux dire, l'habitude, en diplomatie, on tente de respecter les autres et on tente d'établir des relations qui sont les plus consensuelles possible. On ne prend pas position dans un débat pour se mettre à dos le troisième partenaire dans le monde. Mais, entre l'Angleterre puis l'Écosse, on comprendra bien qu'il y en a un petit peu plus du côté de l'Angleterre, là.
M. Boivin (Simon): Mais là, Mme Marois, le cabinet, là, du premier ministre écossais n'a pas voulu de photo up avec elle. M. Legault parle de cette mission-là comme un échec. Là, vous, vous liez ça à d'éventuelles relations...
M. Fournier: Non, non, non, pas d'éventuelles, aujourd'hui.
M. Boivin (Simon): ...émotionnelles Est-ce que vous n'êtes pas en train de faire une tempête dans un verre d'eau?
M. Fournier: Bien, écoutez, honnêtement, ce n'est pas d'éventuelles. Posez-vous la question: Est-ce que vous trouvez, dans le geste du gouvernement, des Québécois qui viennent dire: Nous, on est d'accord avec M. Salmond pour l'Écosse? On n'est plus en train de parler de séparation, là. On dit: Dans le débat écossais, nous allons apporter la contribution du gouvernement du Québec au soutien d'une démarche vers la séparation. Honnêtement, ce n'est pas de nos affaires de se mêler du débat écossais au Royaume-Uni, et il y a des gens qui vont réagir, forcément. Si vous ne pensez pas que ça ne va pas créer de réaction, c'est bien évident, on prend position dans un débat ailleurs. C'est assez fascinant que... Honnêtement, ça tombe sous le sens qu'il y a un danger.
M. Boivin (Simon): Mais de quels documents vous pensez qu'il est question? Vous pensez que l'administration publique québécoise a produit des documents...
M. Fournier: Bien, écoutez, moi, je me fie à l'article qui est là pour les déclarations de Mme Marois. Je ne le sais pas, moi. On lui posera la question à son retour: Qu'est-ce que c'est qu'elle va fournir? Elle a des documents sur les démarches d'indépendance. Elle dit qu'on a... Elle dit même: On a beaucoup de documents là-dessus. Alors, on va lui demander c'est quoi. Je serais bien curieux de voir si elle va défendre deux thèses, mais on peut se douter que ce n'est pas tout à fait la démarche qu'elle va faire, là.
M. Duboyce (Tim): Mr. Fournier, governments do this...
M. Chouinard (Tommy): Juste terminer les questions en français. Je voudrais juste terminer sur un autre sujet, parce que là, ce matin, à la commission Charbonneau...
M. Fournier: Juste... Ah, bien, c'est correct, allez-y.
M. Chouinard (Tommy): Si c'est possible. C'est correct? O.K. Donc, à la commission Charbonneau, Michel Lalonde a révélé qu'il a donné, et d'autres personnes, là, sous des prête-noms, là, finalement, des contributions illégales à plusieurs partis politiques, environ, si ma mémoire est bonne, 117 000 $ au Parti québécois, 94 000 $ quelque chose au Parti libéral et également à la défunte ADQ. Comment réagissez-vous?
M. Fournier: Je vais laisser la commission faire son travail. À chaque jour, il y a des nouvelles déclarations qui nous surprennent toujours un peu plus. Honnêtement, je laisse ça dans le camp de la commission.
M. Chouinard (Tommy): Ça ne vous choque pas plus que ça de savoir que votre parti a financé ses campagnes avec de l'argent qui était...
M. Fournier: Je ne sais pas pourquoi vous dites ça. Je ne sais pas pourquoi vous dites, ça, là. Pourquoi vous dites: Ça ne vous choque pas plus que ça? J'ai dit que je ne veux pas commenter.
M. Chouinard (Tommy): Vous ne voulez pas commenter? Il me semble que...
M. Fournier: Bien, si je ne veux pas commenter, c'est parce qu'il y a une commission qui fait son travail. Vous voulez que j'interfère, que je commence à donner de la crédibilité ou que je la conteste. Moi, je ne veux pas m'immiscer dans le travail de la commission, je suis... je vous ai fait part du fait...
M. Chouinard (Tommy): Mais est-ce que pourriez, vous, vérifier les informations qui ont été révélées à la commission?
M. Fournier: Je vous fais part du fait de mon étonnement. Je trouve ça... À chaque jour, on a des révélations qui nous surprennent de plus en plus, et je souhaite que le travail de la commission permette de faire... de donner le fin fond de l'histoire. Je ne peux pas vous en dire plus que ça. Il n'y a personne qui en est bien, bien heureux, là, c'est bien clair, hein?
M. Dutrisac (Robert): Il y a des noms aussi, dont Michel Bissonnet et M. Maciocia, qui sont d'anciens de vos collègues. Est-ce que ça vous a surpris de voir ces noms-là?
M. Fournier: Mon étonnement est quotidien, mais je ne veux pas commencer à commenter le travail de la commission. On est supposés de la respecter. Alors, je vous dis ça pour tout le monde, là.
M. Chouinard (Tommy): Mais est-ce que vous lancez des vérifications au sein de votre parti pour voir, bien, ce qui est dit... pour essayer de voir si c'est exact ou pas puis sanctionner les personnes fautives, bien, le cas échéant?
M. Fournier: Il y a déjà des gens du... Il y a un avocat, qui représente le parti, qui est là, qui a à faire les suivis. Je le laisse faire ce qu'il a à faire. Il y a une commission qui tient son travail. Je ne veux pas... Ça me fait bien de la peine de ne pas permettre de jouer le jeu, d'offrir des commentaires puis de faire ma commission moi-même. Je pense que la réaction responsable qu'on doit avoir, c'est de laisser la commission faire la lumière. Je pense qu'ils ont les moyens pour le faire puis ils vont le faire puis ils vont... ils auront l'occasion de faire les contre-interrogatoires puis tout ça.
M. Boivin (Simon): Sans prendre position, M. Fournier, dans la course à la chefferie libérale, est-ce que néanmoins la tournure que prennent les débats présentement vous inquiète? On commence à faire des liens entre M. Couillard, M. Porter. Est-ce que, sans prendre position pour ni un, ni l'autre, la tournure des débats vous inquiète?
M. Fournier: Je pense que tout le monde sait, et les candidats et les membres, que ce qui est le plus porteur, c'est les visions d'avenir, et je suis pas mal convaincu que l'orientation que va prendre la campagne jusqu'au vote du 17 mars sera sur les visions d'avenir. So... En anglais?
Mme Tremblay (Marie-Hélène): ...M. Fournier, quand même, là, pour le parti, justement, encore un peu de division?
M. Fournier: Ça va être la dernière en français parce que je veux le faire en anglais sur le...
Mme Tremblay (Marie-Hélène): Non, mais j'avais eu le O.K. de monsieur...
Des voix: ...
M. Fournier: Je ne sais pas, mais c'est parce qu'il m'avait dit deux. Il m'avait dit deux tantôt. En tout cas, j'essaie de le suivre un peu.
Une voix: Vous aimez ça, M. Fournier.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Fournier: Ne dévoilez pas tous mes secrets.
Mme Tremblay (Marie-Hélène): Pour poursuivre, là, sur la question de Simon, justement, là, mais ce n'est pas néfaste quand même pour le parti de voir que, dans les rangs libéraux, je veux dire, on s'entredéchire un peu quand même? Ça va nécessairement laisser des séquelles tout ça.
M. Fournier: Je pense que tout le monde... puis je ne peux pas dire d'autre chose que je viens de dire, j'ai une importance... un rôle de neutralité important. En même temps, au nom du parti, il est très clair que ce qui est porteur pour les militants et pour les candidats, c'est de débattre des visions d'avenir. Honnêtement, je pense que tout le monde en est conscient, je suis persuadé que pour les jours, les semaines qui vont suivre jusqu'au 17 mars, vous allez voir ces débats d'idées et sur l'avenir plutôt que d'autres éléments. Je suis très persuadé.
Mme Tremblay (Marie-Hélène): Donc, indirectement, vous les invitez à rentrer dans le rang, là.
M. Fournier: Je pense que tout le monde en est déjà conscient.
M. Duboyce (Tim): I've got two different questions for you on... the question of Pauline Marois and her discussions with Alex Salmond. Leaders, political leaders make public announcements on things that happened in other places all the time. They take sides all the time. So why should anybody be surprised that Pauline Marois is doing that?
M. Fournier: She's not using just words, she's expressing that she wants to support with documentation with the perspective of Québec's secessionist movement to help the Salmond's administration in Scotland, and this is taking part in a debate they've got there. So I'm just saying that we were used to... and Mme Marois herself was asking for a «non-indifférence» and «non-ingérance» in France. And now she is putting her foot in the debate, helping one side. And I'm just saying that she doesn't have the mandate to that, speaking not from the PQ party. I know that one journalist asked me that it's normal, as the leader of the Parti québécois. This is not the travel she's making. She's making a travel as leader of the Québec's Government, on the name of all Quebeckers, saying that we will deliver to them all the documentation - she said she's got a lot - all the documentation to help this secessionist movement of Mr. Salmond.
She's taking part in the debate. There is a problem, two problems. One, never a majority of Quebeckers gave her that mandate; second, we've got business with UK. There is going to be reaction, emotion on that, emotion on business. I'm not saying that the Government will take sanction against Québec. I'm saying that business men, business women, people who are in that field, people that Mme Marois is supposed to go to when she goes to Davos and say: We want to attract investors here.
At the same time, two days after, she decides to take side on an emotional debate about the future of Scotland in UK. That's not of her business and it's not to the economic interest of all Quebeckers. And I ask her to correct the thing. She's got to say to the Government, as for the economic people in UK, that this is not, clearly not, the intention of Québec to take part and she will not deliver partisan documentation supporting the secession.
M. Duboyce (Tim): On another matter, Thierry Vandal says that the Liberal Government was aware that no business, no sensible business case could be made to refit the Gentilly-2 nuclear power station before the election on September the 4th. What do you say to that?
M. Fournier: I don't know what's the date before because the... never I saw on the table of the Conseil des ministres a discussion or paper on that. Never. And, as for many things, the report I read about Hydro-Québec a month after was all based on the cost of shale gas.
Well, surprise, in Québec, people said that shale gas has problems, and there's a study on that. And if ever the study said that shale gas has problems, can you be sure that, in the next five and 10 years, shale gas won't have any problems in USA? So you may have many other things to discuss about that report, after the election. I didn't see no report before.
M. Séguin (Rhéal): ...they should have move forward and gone ahead with the refurbishing of Gentilly-2.
M. Fournier: We should have a government that doesn't take the decision before having a report. We should have a discussion on that report before the decision. Now, like that question of our shale gas, that's a good question for people who want to take questions and... ask questions about Hydro-Québec and Gentilly. How come in Québec shale gas has no future or we go to an environmental and scientific study about the consequences of shale gas? I think that's a good thing to study.
And, on the other hand, if it's over the border, in USA, we are clearly sure that, for the next 10, 20 years, there won't be any problem. And so, with that, we can take decisions for the future. I'm just saying: If we think that there's maybe a problem, and that's what we think, that's why we make a study, in Québec, that could be also problem that could occur in USA. They could be influenced by our study, make their own, and we cannot be sure that shale gas will be there forever in USA and influence the cost like that.
So that's the only think I'm saying, you know, asking the right questions to the right people.
M. Séguin (Rhéal): On another issue, the Charbonneau commission, sir, do you think that what was revealed there today is very troubling for Québec's political process.
M. Fournier: Like I said, I don't want to comment on a day-to-day basis, on the play-by-play at the commission Charbonneau. At the same time, of course, every day, we hear things that we never thought was possible, and I wish that the commission Charbonneau will be able to make the report as clear as we can and make the proposition of how can we manage to avoid those kind of things. But that's not for me to make an assessment of what will be out of Charbonneau. That's Mme Charbonneau's mandate to do.
M. Harrold (Max): M. Fournier, in Scotland, the Premier is... This article says that they're actually also working on international agreements between Scotland and Québec. They're going to cooperate on environmental issues. What do you think is appropriate behaviour for one separatist leader of a government meeting with another separatist leader of a government? You can't... She can't split herself in two, right?
M. Fournier: Well, that's a good question. The article says that they are... they will talk about cooperation. And when you look at what will be the first field, the only field... Look in the article. The only field is about separation. Concretely, they will propose documentation on that issue, that's for clear. We want to take all the documentation from our administration on separation, deliver it to you, Mr. Salmond. That's the cooperation she has in mind before the meeting. That's what she wants to do. She is taking part in that debate with documentation of the Government, of the administration, as the Premier of all Quebeckers.
First, there's not a majority in Québec who supports the idea of separation in Québec. There's certainly not a majority of Quebeckers who supports an action by Mme Marois as supporting, helping the Salmond's administration for secession. And there are consequences that we can believe will happen because she's taking part on that debate. It is no use for economic development. She was, two days ago, in Davos trying to bring investors. At the same time, she takes part in a highly emotional debate about the political future of Scotland in UK. Well, I'm just saying: That's not the mandate for her to do and that's no good for Québec, and she must correct that with all political and economic actors in the UK.
M. Pépin (Michel): Une question en français, M. Fournier, si vous n'avez pas d'objection.
M. Fournier: Ça va être la dernière, mais repartez-moi.
M. Pépin (Michel): Oui, bien, elle est simple, ma question. Vous avez dit en anglais: Je n'ai rien vu au Conseil des ministres dans les mois qui ont précédé...
M. Fournier: Oui, ni dans les jours qui ont précédé non plus.
M. Pépin (Michel): D'accord. Donc, dans les mois qui ont précédé l'élection, on s'entend, hein, c'est ça, le déclenchement des élections. Est-ce que ce n'est pas étonnant, compte tenu du fait que le permis prenait fin en décembre 2012, donc quelques mois avant? Est-ce que ce n'est pas étonnant qu'il n'y ait rien eu au Conseil des ministres? Est-ce que ça ne révèle pas certaines choses?
M. Fournier: Non, je ne pense pas. Je pense que... Par exemple, quel est le fondement du rapport fait un mois après l'élection? Quel est le fondement du rapport? Les gaz de schiste...
M. Pépin (Michel): Ce n'est pas ça que je vous demande, là. Je vous demande... Non, non, mais comment ça se fait? Comment ça se fait qu'il n'y a rien eu?
M. Fournier: Bien, comment ça se fait... Bien, de ce que j'en... Je ne peux pas donner toutes les informations, là, puis je m'en excuse, mais, à ma connaissance, au Conseil des ministres, au Comité de priorités, il n'y a pas eu de rapport d'Hydro-Québec. Alors, demandez à Hydro-Québec: Est-ce que c'était le premier rapport qu'ils ont fait au mois de... après l'élection? Moi, ma compréhension, c'est que c'est le premier rapport, alors je ne peux pas faire grand-chose d'autre, là.
M. Pépin (Michel): M. Vandal a dit que le gouvernement a été tenu informé...
M. Fournier: Ah! Comment? Je ne sais pas, moi, comment, je ne sais... je ne peux pas vous le dire. Moi, je n'ai pas été tenu informé, je ne peux pas répondre à votre question, et, honnêtement, il n'y a pas de... Comment se fait-il, même si on l'accepte que le rapport est après, comment se fait-il qu'il a été précédé par une prise de position d'un ministre sans rapport, qu'il arrive par la suite, et qu'on ne l'étudie même pas sous l'oeil public avant de prendre la décision? C'est simplement... Je vous offre ça comme question, moi, là...
M. Pépin (Michel): Moi, je vous ramenais à vos responsabilités, mais vous pouvez bien me ramener à celle du Parti québécois ou du gouvernement Marois. Je veux bien, mais...
M. Fournier: Mais mes responsabilités comme membre du gouvernement, je ne peux pas faire autrement que de vous dire, c'est de pouvoir discuter des enjeux lorsqu'Hydro-Québec l'amène sur la table. S'il n'est pas sur la table, je ne peux pas faire grand chose, là.
M. Pépin (Michel): Le gouvernement a été informé. M. Vandal a été très, très clair aujourd'hui là-dessus.
M. Fournier: Je ne sais pas comment il a été informé, je ne sais pas quand il a été informé, je ne sais pas quelles étaient les discussions qu'ils ont eues, je ne sais pas ce qui était prêt pour un débat, je ne sais pas si on a bien analysé tous les aspects concernant le coût des correctifs, de la réhabilitation et de la capacité de prévoir à l'avance la valeur, notamment avec le gaz de schiste. Poser la question il y a deux ans aurait offert une réponse différente; il y a un an, aurait offert une réponse différente.
Ce qui m'inquiète, c'est qu'on prenne une décision en se disant: Maintenant, on sait, pour les 25 prochaines années, ce que ça va nous amener, le gaz de schiste aux États-Unis. Si on ne le savait pas il y a deux ans, si on n'avait pas les mêmes évaluations il y a un an, comment on peut dire la même chose dans deux ans? Je trouve qu'il y a des gens qui vont vite. Merci.
(Fin à 13 h 41)