Point de presse de M. Bernard Drainville, député de Marie-Victorin, et de M. Marjolain Dufour, député de René-Lévesque
Version finale
Le mercredi 20 mars 2013, 11 h 32
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
(Onze heures trente-deux minutes)
M. Drainville: ...tout le monde. Je suis Bernard Drainville, et Marjolain Dufour est à ma gauche. Content de vous voir. Alors, aujourd'hui, avec le dépôt du projet de loi n° 33, nous posons un autre geste pour ramener de l'intégrité en politique. Nous poursuivons le travail que nous avons entamé avec le dépôt d'autres projets de loi pour rétablir la confiance et combattre le cynisme.
En déposant ce projet de loi n° 33, dont je suis très fier - on est fiers de ça, Marjolain, on est fiers de ça - on abolit les primes aux députés qui quittent en cours de mandat et, ce faisant, on respecte un autre engagement que nous avons pris auprès de la population québécoise lors des dernières élections.
Le projet de loi n° 33 déposé aujourd'hui prévoit qu'un député qui démissionne en cours de mandat n'aura plus droit de recevoir son allocation de transition, sa prime de départ, sauf pour des raisons de santé ou des raisons familiales. Si le Bureau de l'Assemblée nationale estime, sur avis du Commissaire à l'éthique et à la déontologie, que les raisons de santé ou familiales invoquées l'empêchent de s'acquitter de ses fonctions, le député pourra alors toucher son allocation de transition.
Un élu qui choisit de son plein gré de démissionner en cours de mandat ne respecte pas le contrat moral qu'il a pris avec ses électeurs. Il ne recevra donc pas sa prime de départ. Il n'y a aucune raison qui justifie qu'on récompense un député qui quitte sans raison valable, en plein milieu de son mandat, alors qu'il s'est engagé auprès de ses électeurs à faire quatre ans. Le récompenser après deux ans, lui donner un chèque, c'est l'inciter, c'est dire, dans le fond, que son comportement est acceptable, alors que son comportement ne l'est pas.
Ce qui nous anime, à travers cette mesure-là, c'est l'idée qu'il faut donner l'exemple. Il faut que nous, les élus à l'Assemblée nationale, on donne l'exemple si on veut ramener la confiance des citoyens envers la classe politique, toute la classe politique, tous les élus de tous les partis. Si un candidat qui se présente aux élections disait à ses électeurs: C'est bien possible que je me lasse de la politique après deux ans puis que je quitte mon siège avant la fin de mon mandat, pas sûr qu'il serait élu, pas mal sûr, en fait, qu'il ne serait pas élu.
Finalement, juste avant de céder la parole à Marjolain, je veux vous dire qu'on souhaite faire adopter ce projet de loi le plus rapidement possible et on espère que les partis d'opposition vont collaborer. Ils ont collaboré sur d'autres projets de loi, notamment l'adoption du projet de loi n° 2. Il y a d'autres projets de loi qu'on a déposés, sur lesquels on attend toujours leur collaboration, par exemple le projet de loi sur les élections à date fixe, mais on espère que sur ce projet de loi n° 33, on espère que les autres partis d'opposition vont donner leur appui, parce que je pense que ce serait une belle façon d'envoyer un message clair à la population qu'on est sérieux quand on dit qu'on veut rétablir la confiance, qu'on veut diminuer le niveau de cynisme, puis ce serait une belle façon de dire aux électeurs: On respecte votre choix, on a du respect pour le choix que vous avez fait comme citoyens, puis on va respecter, donc, l'engagement de siéger pendant quatre ans, puis, si on ne le respecte pas, on ne sera pas récompensé parce qu'on ne l'a pas respecté, on ne recevra pas notre prime. Merci. Je cède la parole...
Une voix: ...
M. Drainville: Non, je cède la parole à Marjolain Dufour, notre whip, s'il vous plaît.
M. Dufour: Simplement en continuité de ce que Bernard dit, c'est que nous travaillons en collaboration, Bernard et moi, sur ce projet de loi qui était, soit dit en passant, un engagement électoral. Alors, je l'ai annoncé, quand on a fait l'étude des crédits le 20 février, que nous allions légiférer sur cet aspect de prime de transition et que, pour tout autre aspect d'allocation versée aux députés, j'ai demandé que soit formé un comité, un comité indépendant dont j'en ai fait part au président Jacques Chagnon le 20 février et dont nous allons en discuter demain au Bureau de l'Assemblée nationale. Alors, tout autre avantage et allocation, Bureau de l'Assemblée nationale, et, pour cet aspect-là, bien, c'est la pièce maîtresse qui est le projet de loi n° 33.
M. Ouellet (Martin): M. Drainville, deux petites choses. D'abord, les raisons de santé, ça, ça apparaît assez clair, là, les raisons de santé qui peuvent être invoquées, mais vous parlez de raisons familiales, puis, au cours des dernières années, ceux qui partaient invoquaient à peu près toujours des raisons familiales. Ils se découvraient souvent un grand intérêt pour la paternité et la famille, je veux retourner... Alors, comment vous allez arbitrer ça? C'est quoi, une raison familiale qui justifie un départ?
M. Drainville: Bien, écoutez, des raisons familiales, dans notre esprit, c'est, par exemple, un problème de santé...
M. Ouellet (Martin): Bien là, vous l'avez déjà, le problème de santé.
M. Drainville: ...de la conjointe, problème de santé du député ou problème de santé de sa conjointe ou l'un de ses enfants. C'est à ce genre de cas que nous pensons. On a voulu, dans ce projet de loi là, prévoir les cas, je dirais, humanitaires, là. Tu sais, on ne veut pas... Quelqu'un, un député qui se fait diagnostiquer un cancer ou dont la conjointe, par exemple, se fait diagnostiquer un cancer ne devrait pas être puni pour ça, là. Donc, je pense qu'il faut... Il faut avoir, je pense, un peu de considération, ce que j'appellerais des considérations humanitaires dans l'application de ce projet de loi là.
La règle, dorénavant, c'est qu'il n'y en a plus. C'est fini, les allocations de transition pour les députés qui quittent avant la fin de leur mandat. C'est terminé, les allocations de transition, les primes de départ pour les députés qui quittent avant la fin de leur mandat. Ça, c'est la règle du projet de loi. Mais si, effectivement, un député se fait diagnostiquer un cancer ou que sa conjointe tombe subitement malade ou que l'un des enfants se retrouve à l'hôpital ou quoi que ce soit, le député, à ce moment-là, devra expliquer au commissaire à l'éthique ce qu'il en est, et là le commissaire à l'éthique va l'entendre, si le député le demande, va demander les preuves de la maladie, par exemple, et là le commissaire à l'éthique va recommander au Bureau de l'Assemblée nationale s'il doit y avoir prime ou pas. Et c'est le Bureau de l'Assemblée nationale qui aura le dernier mot, et la décision - c'est très important, ça, M. Ouellet - la décision de l'Assemblée nationale va être rendue publique dans les 15 jours par le président de l'Assemblée. Et, dans la décision du Bureau de l'Assemblée, la recommandation du commissaire, favorable ou défavorable, sera inscrite. On ne dira pas nécessairement... on n'ira pas nécessairement dans le détail des problèmes de santé. Tu sais, ça, ça concerne la vie privée des gens. Mais la recommandation du commissaire à l'éthique... si le commissaire à l'éthique dit: Ce député-là mérite une prime de départ, j'ai évalué le cas, et il devrait l'obtenir, bien, à ce moment-là, cette recommandation-là, elle va être contenue dans la décision du BAN. On n'ira pas révéler le détail des problèmes de santé, par exemple, d'un député ou de sa conjointe, de...
Mme Biron (Martine): M. Drainville, qu'est-ce qui arrive avec ceux qui l'ont déjà eue, comme Nicole Léger, par exemple, ou Jean-Marc Fournier? Ils ont déjà eu la prime, ils se sont représentés. Qu'est-ce qui arrive avec ces gens-là?
M. Drainville: Bien, le comité indépendant qui va être créé par le Bureau de l'Assemblée nationale doit justement se pencher là-dessus, les députés qui l'ont déjà obtenu. Bon, la question que vous posez, elle est pertinente. Alors, ça, c'est un des aspects, justement, du mandat de ce comité indépendant qui va être créé par le Bureau de l'Assemblée nationale, aussi bien dire par tous les partis présents à l'Assemblée nationale ou, enfin, tous les partis reconnus et présents à l'Assemblée nationale. Et ça, c'est une des choses, justement, sur lesquelles le comité indépendant va devoir se pencher et éventuellement faire des recommandations à l'ensemble des élus de l'Assemblée. Il y a toutes sortes de cas comme ça, il y a toutes sortes, je dirais, de variables qui pourront faire l'objet du travail du comité.
Mais là on a voulu... Je vais vous dire franchement, Mme Biron, nous autres, ce qu'on a voulu, là, on a voulu... on a pris l'engagement qu'on a pris pendant la campagne électorale puis on l'a inséré dans le projet de loi. C'est ça qu'on a fait. On s'est engagés à éliminer les primes. C'est ce qu'on fait aujourd'hui.
M. Robitaille (Antoine): Si je comprends bien, le cas de Mme Marois, le 20 mars 2006, là, quand elle démissionne, là, ça, c'est un cas qui... donc qui ne serait plus payé, là. Elle n'obtiendrait pas une allocation de transition.
M. Drainville: Exact. Exact. Mais par contre - je veux juste enchaîner là-dessus, M. Robitaille, parce que c'est une très bonne question - je vous rappelle quand même que Mme Marois, elle a pris l'engagement de renoncer à la prime à laquelle elle aura droit le jour où elle quittera la politique. Elle a déjà dit qu'elle ne toucherait pas une deuxième prime.
M. Ouellet (Martin): Mais elle l'a prise en 2006.
M. Drainville: Elle l'a prise en 2006, exactement. Et, dans les circonstances où elle l'a prise, effectivement, elle n'y aurait pas droit dans les circonstances qui sont prévues.
M. Robitaille (Antoine): Avec les nouvelles règles, elle n'y aurait pas droit.
M. Drainville: Avec les nouvelles règles, elle n'y aurait pas droit. Mais je fais du pouce un peu sur votre question pour vous dire: Mme Marois a aussi dit, ça, c'est important de le souligner, que le jour où elle quittera la politique - le plus tard possible, on l'espère - elle ne touchera pas sa deuxième prime. Et ce n'est pas un engagement...
M. Robitaille (Antoine): Est-ce que M. Legault devrait faire ça aussi?
M. Drainville: Bien oui, justement. Ce n'est pas un engagement que M. Legault a pris et ce n'est pas un engagement que M. Fournier a pris non plus, à ma connaissance, en tout cas.
M. Lacroix (Louis): Mais, dans le cas de M. Fournier, il y a une différence, étant donné que lui, il n'avait pas démissionné en cours de mandat.
M. Drainville: Ah! Voilà. Vous avez raison. Vous avez raison. Vous avez raison.
M. Lacroix (Louis): Alors, dans ce cas-là, est-ce que ça s'applique?
M. Drainville: Dans ces cas-là, il y a encore droit, effectivement. Le député qui se rend au bout de son mandat ou qui est défait aux élections continuera d'avoir droit à sa prime.
M. Lacroix (Louis): Même s'il revient par la suite?
M. Drainville: Bien, si... Alors, c'est ça. S'il revient par la suite, c'est le genre de cas qui vont être étudiés par le comité indépendant qui va être créé par le Bureau de l'Assemblée nationale parce que ça pose différemment la question de Mme Biron: Est-ce qu'un député pourrait toucher une prime plus d'une fois, dépendamment des circonstances?
Puis, je suis d'accord avec vous, il y a des circonstances qui sont différentes. Quelqu'un qui se rend à la fin de son mandat, en vertu de ce projet de loi, continue à recevoir sa prime. Alors, est-ce qu'on pourrait soutenir que, comme il l'a reçue dans des circonstances correctes, on va dire, qui respectent le projet de loi, du moins... est-ce qu'à l'avenir il pourrait en toucher une deuxième? C'est exactement le genre de questions qui vont être abordées par le Bureau de l'Assemblée... enfin, par le comité indépendant qui sera créé par le BAN.
Mme Lajoie (Geneviève): M. Drainville, Mme Marois veut que M. Couillard rentre rapidement à l'Assemblée nationale. Est-ce que le cas de M. Couillard pourrait... vous pourriez donner un passe-droit à M. Couillard pour qu'il, je ne sais pas moi, pour qu'il y ait un des députés libéraux qui quitte son mandat avant la fin pour laisser la place à M. Couillard?
M. Drainville: Le projet de loi ne prévoit aucun passe-droit.
Mme Lajoie (Geneviève): Mais est-ce que vous, comme gouvernement, vous pourriez prévoir un passe-droit dans ce cas-là? Mme Marois dit souhaiter qu'il rentre rapidement à l'Assemblée nationale.
M. Drainville: Écoutez, c'est une question hypothétique, là. Si M. Couillard souhaite faire cette demande-là, il s'adressera à Mme Marois, là. Mais ce que je peux vous dire, c'est que le projet de loi qui est sous vos yeux aujourd'hui ne prévoit pas d'exception comme celle que vous évoquez. En d'autres mots, si un député... en vertu du projet de loi, là, si un député libéral quitte la Chambre avant la fin de son mandat, peu importe la raison pour laquelle il quitte la Chambre, il n'aura pas droit à sa prime, point à la ligne. Point à la ligne.
M. Laforest (Alain): Donc, Rosaire Bertrand n'a pas eu sa prime pour avoir cédé son siège à Mme Marois?
M. Drainville: Comment vous dites?
M. Laforest (Alain): Donc, Rosaire Bertrand n'aurait pas eu sa prime pour avoir cédé son siège à Pauline Marois.
M. Drainville: Exact, oui.
M. Ouellet (Martin): Mais est-ce que ce n'est pas une entorse? Justement, est-ce que la démocratie, en démocratie... est-ce que ce n'est pas un jeu démocratique sain, justement, de pouvoir permettre à un député de céder son siège pour permettre à son chef d'entrer à l'Assemblée nationale? Est-ce que vous ne venez pas de mettre une clé là-dessus?
M. Drainville: M. Ouellet, les partis politiques géreront ces situations-là entre eux, là. Moi... tu sais, ils géreront ça à l'interne. Ce n'est pas à moi de dire comment le Parti libéral devrait gérer l'arrivée éventuelle de Philippe Couillard à l'Assemblée nationale. Que les libéraux gèrent leurs affaires; nous autres, on va gérer les nôtres. Alors, ce que je vous dis, c'est que le jour où un député quitte dans des circonstances auxquelles vous faites... dans les circonstances auxquelles vous faites allusion, non, il n'aura pas droit a sa prime. Ce n'est pas prévu, ça, dans le projet...
M. Lacroix (Louis): Donc, vous mettez fin à cette pratique-là, parce qu'il n'y a pas un député qui va vouloir céder son siège à son chef.
M. Drainville: Encore une fois, libre aux partis de décider comment ils veulent gérer ça. Ce sera aux partis de gérer ça. Mais ce que je vous...
M. Ouellet (Martin): Il y a toujours la Régie du bâtiment...
M. Drainville: Bien, voilà!
Une voix: Le RREGOP.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Robitaille (Antoine): Sur Lucie Papineau, vous qui êtes le ministre à l'intégrité, là, qu'est-ce que vous pensez de allégations-là qui ont été soulevées devant la commission? Ce n'est pas extrêmement troublant de voir qu'un système qui avait été dénoncé dans le rapport Moisan semble s'être poursuivi par la suite?
M. Drainville: Écoutez, moi, je vais vous dire ce que Mme Marois vous a déjà dit, là. Le financement qu'on a fait au Parti québécois, c'est un financement qui est légal. Un financement qui est légal. S'il y a des dons illégaux qui ont été versés au Parti québécois, les gens qui ont fait ces dons illégaux devront répondre aux questions puis ils seront responsables de leurs actes. Mais le financement qu'on fait au Parti québécois puis qu'on a fait au Parti québécois, c'est un financement qui est légal.
M. Robitaille (Antoine): Mme Papineau est chef de cabinet, là...
M. Séguin (Rhéal): Une question technique, avant. Lorsqu'un député quitte, il reçoit combien?
M. Drainville: Bon. Alors, ça, c'est fonction des années de service. Je vous ai... J'avais anticipé la question. Si vous me permettez, je vais juste aller chercher la réponse. C'est deux mois par année de service, jusqu'à un maximum d'un an. Le minimum qu'un député peut recevoir... je vous dis ça dans un instant, si je peux juste le retrouver, attendez un petit peu. Où est-ce que j'ai mis ça? Alors, le minimum... Si je ne retrouve pas mes chiffres, je pourrai vous les faire suivre, là...
Le minimum, c'est quatre mois; le maximum, c'est un an. O.K.? Donc, le minimum, c'est quatre mois; le maximum, c'est un an. Donc, peu importe le nombre d'années que tu as siégé, si tu quittes, tu auras droit au moins quatre mois de ton salaire et tu auras droit jusqu'à un an. Donc, si tu sièges six ans, tu as droit à un an; si tu sièges sept ans, huit ans, neuf ans, 10 ans, ça ne dépasse pas un an.
M. Laforest (Alain): Un ministre, c'est la même chose?
M. Drainville: C'est limité à ça. Mais je pensais que vous me demandiez les chiffres. J'ai pris la peine de les demander à mon équipe, mais je suis vraiment embêté de ne pas pouvoir vous les donner. Si vous les souhaitez, on pourra vous les faire suivre, parce que je pense que ça pourrait être utile, hein?
M. Séguin (Rhéal): J'ai une autre question qui est par rapport à tout ça, peut-être. Qu'est-ce que vous allez faire pour les vire-capot? Est-ce qu'il y a un projet de loi qui s'en vient pour forcer leur réélection également?
M. Drainville: Écoutez, les vire-capot, on va régler ça par la suite, là. Là, on va les prendre un par un. Vous savez, on est déjà... Je cherche vraiment mes chiffres... On est déjà... On te les fera parvenir, O.K.?
Là, écoutez, moi, j'ai... on a réglé le 2. On est devant la Commission des institutions pour faire adopter le vote sur les campus, on est au comité consultatif du DGE sur les élections à date fixe et on n'a toujours pas l'appui du Parti libéral sur les élections à date fixe.
D'ailleurs, Philippe Couillard, à ma connaissance, s'est prononcé en faveur des élections à date fixe. On espère que son arrivée à la chefferie du Parti libéral va faire débloquer ça pour qu'on puisse procéder avec l'adoption.
Aujourd'hui, on dépose le projet de loi sur les primes. Alors, on a plusieurs projets de loi dans la machine et, au fur et à mesure où on en fait adopter un, on en fait rentrer un autre. Alors, je vous dirais, les transfuges, on n'a pas encore décidé... les vire-capot - je préfère beaucoup mieux l'expression des vire-capot - on n'a pas encore décidé de la façon avec laquelle on va aborder ce dossier-là. Mais, ce que je peux vous dire, c'est qu'il est sur notre liste, et on a l'intention de s'en occuper. On a l'intention de s'en occuper
M. Laforest (Alain): Mais à Ottawa, M. Drainville, c'est une bonne chose, là, si on parle... le cas de M. Patry, là.
M. Drainville: Comment vous dites?
M. Laforest (Alain): Parce que, votre gouvernement, vous avez salué ça, là, que M. Patry passe du NPD au Bloc québécois.
M. Drainville: Bien, écoutez, moi, ce que je vous dis, là, c'est que le député qui se fait élire sous une bannière, il prend un engagement. C'est exactement le même esprit, en fait, qui sous-tend le projet de loi d'aujourd'hui sur les primes de départ. Tu t'engages pour quatre ans, tu t'engages pour quatre ans avec un parti. Si tu quittes le parti, tu devrais aller siéger comme indépendant pour finir ton mandat puis, si tu ne peux vraiment pas siéger comme indépendant, c'est... tu es allergique à ça, là, ou tu as une raison pour laquelle tu ne peux vraiment, vraiment pas finir ton mandat comme indépendant, là, bien, retourne devant les électeurs puis demande-leur leur avis. C'est eux qui t'ont envoyé à Québec, au Parlement, c'est eux qui devraient avoir le dernier mot sur ton sort si tu décides de changer de parti.
Et c'est la même chose avec la prime. Tu t'engages pour quatre ans, tu quittes après deux ans, on ne va pas te récompenser en te donnant un chèque si tu quittes après deux ans. Tu t'es engagé pour quatre ans, fais ton quatre ans. Si tu es battu, tu auras droit à ta prime ou, si tu décides de ne pas te représenter, tu auras droit à ta prime. Mais il n'est pas question qu'on te récompense après deux ans parce que tu as manqué au devoir puis à l'engagement que tu avais pris envers tes électeurs.
Mme Montgomery (Angelica): Mr. Drainville, when... isn't it odd that your party would be asking for Philippe Couillard to enter the National Assembly and, at the same time, introducing a bill that would be blocking him from entering?
M. Drainville: Look, it's up to M. Couillard to decide how he is going to manage, you know, the conditions under which he will try to be elected at the National Assembly. There is no exception provided in this bill for an MNA who would resign to allow for M. Couillard to run into a by-election. That's not our issue. Our issue is to eliminate these allowances for MNAs who resigned midway through their term. If M. Couillard wants to be elected and if he's asking someone from his party to resign, let them deal with it, but it's quite clear in this bill that this MNA who is going to resign will not get the allowance. That is very clear, there's no exception for that kind of situation.
Mme Montgomery (Angelica): And you would also say that, in the past, if there is anyone in your party involved in wrongdoing, there would be investigation and consequences. It looks like the case with Lucie Papineau. There's no investigation, there's no consequences. How do you...
M. Drainville: Well, what we've said is that the Directeur général des élections is, you know, taking care of business. His mandate is to make sure that contributions are made legally. Our understanding is that the contributions that we received in the past were done legally, our financing was legal. Now, if the Directeur général des élections discovers that some contributions were made illegally, now obviously we're going to have to act upon it. But let the Directeur général des élections do its work and, you know, this is our situation. But...
Mme Montgomery (Angelica): But, you know, the Liberals used to say that. They always went to the DGE, and the DGE always said everything was fine.
M. Drainville: Oh yes! Then let Liberals be Liberals. But I'm telling you that «le Directeur général des élections» is supposed to be telling us whether a contribution was made legally or illegally, and obviously, if he finds out that some contributions were made illegally, we're going to have to act upon it.
But I'd like to add something else, though. We came into office in September, and one of the first things we did was to change the way political parties are being financed. We didn't wait for «la commission Charbonneau» to make that commitment, we didn't wait for anybody to make that commitment and to act upon it and we eliminated this system of «prête-noms». And we think that this Bill 2, adopted unanimously, took care of business in terms of the bagmen. I think the bagmen are gone now. So, you know, it's not as if we just, you know, got elected and sat on our hands and didn't do anything. We didn't sit on our hands. We acted, we proposed a new way to finance political parties. We got it passed, it's in effect now, and we think the bagmen are out and we think «les prête-noms» are out as well with Bill 2.
M. Duboyce (Tim): On Bill 33, you know, eliminating these, I guess, severance payments...
M. Drainville: Yes, severance payment is a good ... is actually a better term than allowance.
M. Duboyce (Tim): It's not going to save a lot of money. So what statement is it that you are making?
M. Drainville: Oh, come on! Well, the money is not the issue. Although, although, put yourself in the skin of an average citizen who sees an MNA who is breaking a commitment, he or she made, you know, with the population of his or her riding, getting away with the check for resigning for no good reason. Put yourself in the skin of Joe Citizen who sees that. The guy was elected for four years, he's quitting after two and he's leaving with a check as if we are, you know, saying this is good, as if we are encouraging this kind of practice. No way. This is over. This practice is done with. We do not think that someone who's breaking the moral contract he or she has with her electorate or his electorate should be rewarded. The reward for someone who's resigning midway through is gone, is gone.
And the issue here is an issue of trust. It's an issue of confidence. People are asking us to show the way, to be an example. So I think this is a way for elected people to... Comment tu dirais ça, montrer l'exemple?
Une voix: Show a good example.
M. Duboyce (Tim): Be a good example.
M. Drainville: Show a good example or to be a good example. I think people are asking us to be a good example, you know, us, elected officials, and this is one of way of doing it. You had a great expression, walking the... talking the..
M. Duboyce (Tim): You're not just talking the talk, you're walking the walk, yes.
M. Drainville: Yes, exactly. You're walking the walk?
Une voix: Yes, or talking the talk.
M. Drainville: So you're not only talking the talk, but you should be walking the walk. Right? This is it?
M. Duboyce (Tim): Can I just ask you, very quickly, talking of Joe Average, the Liberal Opposition is trying to persuade Joe Average that your government is deliberately undermining relations with Ottawa when it comes to talks on transfers...
M. Drainville: Who said that?
M. Duboyce (Tim): The Liberal Opposition says that you guys are deliberately undermining the relationship between Québec City and Ottawa over transfers in order to spark an eventual crisis to demonstrate that the country doesn't work, in order to move the sovereignty agenda forward. What do you say to that?
M. Drainville: This leadership race was not a... They obviously did not take advantage of the race to renew their discourse and their baggage of ideas. You know, this is a spent line, this is just a spin, it has no foundation. All we're asking for is to have our fair share. We've always been fighting for Québec's fair share and we should get our fair share in the health sector, we should get our fair share with the Champlain bridge, we should get our fair share with military contracts, we should get our fair share in every field of Ottawa-Québec relations, and this is all we're... this is what we're asking for. Québec taxpayers are sending money to Ottawa, we should be getting our fair share back. Thank you very much. Merci. Salut.
(Fin à 11 h 56)