Point de presse de M. Pierre Moreau, député de Châteauguay
Version finale
Le mercredi 20 mars 2013, 11 h 24
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
(Onze heures vingt-quatre minutes)
M. Moreau: Alors, écoutez, ce matin, on tient à réagir, à titre de porte-parole en matière d'affaires intergouvernementales canadiennes, à la période des questions. Vous avez Mme Marois, la première ministre, qui vient nous dire qu'à deux occasions elle a rencontré M. Harper, en Afrique en octobre et à Lévis, ici, en février, et qu'à aucune de ces occasions-là elle n'a parlé du renouvellement des transferts en santé. On parle ici, là, alors que vous avez un gouvernement qui coupe à gauche et à droite dans les infrastructures, qui coupe en santé, qui coupe également dans les CPE... Vous avez 8,6 milliards de dollars sur 10 ans qui touchent les ententes en santé, qui doivent être renouvelées en 2014, et elle nous dit qu'elle n'a pas, comme première ministre, abordé ces questions-là avec le premier ministre du Canada.
Vous avez, en même temps, un ministre des Transports qui est incapable, alors qu'on lui demande, depuis le mois de décembre dernier, de dire à son homologue fédéral quel est le mode de transport collectif qu'il entend privilégier sur le pont Champlain, alors que le gouvernement fédéral a confirmé son accord pour financer le coût de construction d'un nouveau pont et qu'il a besoin de savoir quel est le mode de transport qui sera privilégié sur ce pont-là pour être capable de faire le budget.
Et vous avez le ministre de la gouvernance séparatiste, lui, qui vient déposer son plan au Conseil des ministres et qui est incapable de nous dire si, oui ou non, il y a des deniers publics qui vont être dépensés à travers tout ça.
Quelle est la trame qui se dessine à travers ça? Vous avez un gouvernement qui a un projet de faire en sorte qu'il y ait des échecs dans les négociations avec le gouvernement fédéral pour essayer de mousser son programme séparatiste. Et je pense que, là, ça commence à être un peu dramatique au moment où... On peut avoir des problèmes idéologiques, là, mais le premier mandat de ce gouvernement-là, qui est un mandat de gouvernement minoritaire, qui n'a pas reçu le mandat de la population du Québec de faire la séparation du Québec, de laisser sur la table la possibilité d'avoir 8,6 milliards de transferts en santé dont le Québec ne bénéficiera pas, chiffre qui est confirmé par son propre ministre des Finances, et, en plus de ça, de mettre en péril la réalisation d'un dossier majeur pour Montréal, majeur pour le Québec et majeur pour le Canada, c'est-à-dire la réfection d'un nouveau pont sur le Saint-Laurent, qui, lui, contribue directement à l'économie du Québec. Et, si ce n'est pas fait... vous avez une infrastructure, là, qui dessert Montréal, qui est en fin de vie utile. Alors, je pense que là on commence à avoir non seulement de l'improvisation mais une très grande part d'irresponsabilité.
M. Laforest (Alain): M. Moreau, c'est l'occasion aujourd'hui de répondre à la question qu'on vous a posée pendant trois ans. Ça a coûté combien, les études sur le fédéralisme?
M. Moreau: Écoutez, les études sur le fédéralisme dont parle le porte-parole en matière d'affaires intergouvernementales canadiennes, je ne les ai pas eues et je n'ai pas eu les coûts, et vous les avez, les crédits. Et il me dit que je suis parti avec. Écoutez, je l'ai dit ce matin, je suis prêt à me soumettre à une fouille s'il veut les trouver.
M. Laforest (Alain): On n'a jamais su les coûts, vous n'avez jamais voulu nous le dire. Votre gouvernement n'a jamais voulu le dire.
M. Moreau: Je ne l'ai pas. Je ne l'ai pas. Je ne l'ai pas. Je n'ai pas la réponse à cette question.
M. Robillard (Alexandre): Ou M. Pelletier les a?
M. Moreau: M. Pelletier?
M. Robillard (Alexandre): Benoît.
M. Moreau: Ah! C'était avant moi, ça. Je présume qu'il parlait des études qui étaient plus récentes. Je ne pense pas que M. Pelletier ait les coûts des études qui n'étaient pas réalisées à ce moment-là.
M. Boivin (Simon): M. Moreau, l'ancien ministre des Affaires intergouvernementales, M. Vallières, a dit que, pendant des mois, Ottawa ne retournait même plus ses appels. Est-ce que vous n'êtes pas un peu mal placé pour faire la leçon au gouvernement actuel en matière de relations avec Ottawa?
M. Moreau: On n'est pas mal placés... Pas du tout. On n'est pas mal placés, c'est nous qui avons conclu... on a obtenu du gouvernement fédéral que le gouvernement fédéral se commette pour la réalisation d'un pont sur le Saint-Laurent. Le pont Champlain, là, c'est la plus importante infrastructure de transport, l'infrastructure de transport la plus achalandée au Canada. C'est non seulement pour l'économie du Québec, c'est pour l'économie de Montréal, c'est pour l'économie du pays tout entier.
Le fait d'avoir complété l'autoroute 30 pour soulager le pont Champlain, là, c'est 657 milliards de valeur de biens qui transitent là à tous les ans. Et vous avez un ministre à temps partiel qui est incapable de répondre aux questions. Il n'a pas répondu à une seule question et il sait depuis le mois de décembre qu'Ottawa a besoin de savoir quel est le type d'infrastructure de transport collectif qui sera sur ce pont-là avant d'établir le budget.
Et, en même temps, ce qu'il est en train de faire, il passe en catimini le fait qu'il coupe pour 1,5 milliard de dollars dans les infrastructures.
M. Boivin (Simon): Qu'est-ce que les représentations de l'ancien gouvernement libéral ont changé à la volonté d'Ottawa de diminuer les transferts en santé?
M. Moreau: Bien, nous, on dit: Il faut se présenter pour avoir des transferts en santé. On sait... Nous avons négocié, en 2004, les accords sur la santé qui ont permis d'avoir le niveau de financement qu'on a à l'heure actuelle. C'est là où on a négocié le fédéralisme asymétrique, et ces accords-là viennent à échéance en 2014. Vous pensez, vous, que c'est 15 jours avant le renouvellement qu'on va commencer à discuter avec Ottawa? Alors, Mme Marois a eu deux occasions très claires de discuter de ces questions-là et, ce matin, elle nous dit qu'elle n'en a pas parlé.
M. Duboyce (Tim): What's wrong with this Government's approach, in terms of the way it's dealing with Ottawa? And what... It sounds like you're suggesting there is a lot of federal money that is being put in parallel because of the approach of the PQ Government.
M. Moreau: Yes. Just with the renewal of the accord concerning health, it's $8.5 billion that we're talking about. And this Government is cutting everywhere, including in health, actually. And now Mrs. Marois is telling us that she did not discuss with Mr. Harper the renewal of those accords, and the renewal is supposed to be made somewhere in 2014. It's almost tomorrow. And she had two occasions and, on two occasions, she did not discuss this matter with the Prime Minister of Canada.
More than that, you have the Transport Minister who refused to answer a question that has been asked last December by is federal counterpart, to say: What kind of transportation system do you want on the new Champlain bridge? If he doesn't answer the question, he will lose the bridge, and that's exactly what they want to do. They want to have a fight with Ottawa in order to establish that this country doesn't work. Well, it won't work if you don't want it to work.
M. Dougherty (Kevin): Mr. Marceau, yesterday, said that health factor have already been renewed, and they weren't happy with it. So isn't... It's already decided, apparently.
M. Moreau: No, no, it's not already...
M. Dougherty (Kevin): 6%, they decided 6% increases until 2017.
M. Moreau: You have to discuss if you want the renewal of those accords in 2014. If you are not discussing, and if it's silence everywhere, and you have the empty chair system, you won't receive, you won't get anything. That's the problem with this government and that's exactly the «plan de la séparation» that they tabled at the last Conseil des ministres.
(Fin à 11 h 31)