Point de presse de M. Laurent Lessard, whip en chef de l'opposition officielle
Version finale
Le mercredi 3 avril 2013, 13 h 30
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
(Treize heures trente-cinq minutes)
M. Lessard: Alors, alors que le ministre de l'Économie et des Finances nous apprenait, la semaine passée, que l'économie se portait plus mal que prévu, donc que le PIB n'est pas en croissance, que le gouvernement a toujours les yeux sur les coupures de services aux citoyens, aujourd'hui, donc, le ministre de la Gouvernance souverainiste nous annonce la mise en place d'une commission nationale d'examen chaque fois qu'il ne sera pas d'accord avec le gouvernement fédéral. Alors, une si nécessaire mais pas nécessairement ce que nous disait le ministre des Relations intergouvernementales. Il a oublié ce petit bout là.
Alors donc, toujours un prétexte pour faire une tournée de promotion de la souveraineté dans les régions du Québec aux frais des contribuables. En fait, l'Est du Québec s'attendait à tout sauf à ça parce que leurs yeux sont tournés vers le tourisme, la forêt, la pêche. Ils demandaient donc au gouvernement d'agir avec le fédéral et de faire du rattrapage pour les coupures envisagées dans le programme.
Or, le gouvernement minoritaire du Parti québécois n'a pas eu le mandat de faire la souveraineté. Ce n'est pas la priorité des Québécois, des travailleurs de tous les jours, des chômeurs ou des retraités, ce qui voudrait dire aussi que le gouvernement s'active dans des dossiers qui... qu'ils veulent qu'il touche des dossiers qui les touchent à tous les jours, comme l'économie et l'emploi.
Le gouvernement critique le fédéral de faire des dédoublements. Alors, la première affaire qu'il nous annonce, c'est de faire des dédoublements politiques, donc qu'il se substitue aux ministères. Je ne sais pas, probablement que le ministère de l'Emploi de toutes les régions du Québec, qui sert à bâtir l'indice, ce pour quoi les coupures sont montées, a été mis de côté. Tous les députés, aussi, péquistes, qu'ils soient aux Îles-de-la-Madeleine... n'ont pas l'air à connaître quel est l'impact des coupures dans leurs secteurs d'activité, soit des pêches; de la Gaspésie, le Bas-Saint-Laurent, en fait, toute la région du Lac-Saint-Jean. Donc, on dit: Avec cette nouvelle gouvernance, avec cette nouvelle commission nationale, toute l'aile parlementaire gouvernementale a été mise de côté. On répète le modèle des commissions régionales mis en place par Parizeau. C'est le plan Parizeau qui revient, de 1995. C'est le retour de la caravane péquiste qui fait le tour de la souveraineté.
Alors, l'annonce formelle de la première commission nationale aujourd'hui, celle sur l'assurance-emploi, confirme en fait nos craintes quant à l'utilisation partisane, donc, des fonds publics, l'argent que tous les Québécois auraient besoin aujourd'hui pour leur assurer un emploi, un maintien, donc, dans leurs conditions de vie pour s'occuper de leurs enfants.
Avec Gilles Duceppe en tête... Honnêtement, là, quand tu es dans la forêt, tu te demandes si tu vas aller planter des arbres puis qu'ils annoncent que, pour t'aider dans le programme d'assurance-emploi, ils nomment le premier apôtre de la souveraineté à Ottawa, qui a été là puis qui a été licencié par les Québécois dans une élection générale, en fait, avec Rita Dionne-Marsolais, une ancienne ministre péquiste - donc, la nomination des petits amis continue - ça lance donc un message... Donc, oubliez ça, les dés sont joués d'avance.
Le gouvernement en a fait un enjeu. En fait, il constate qu'il a fait un échec lui-même puis il renomme un comité... met un comité en place qui est voué à l'échec. Pourquoi? Parce que, pendant 20 ans, il n'a pas réussi à faire avancer le Québec à Ottawa, dans le Parlement d'Ottawa. Puis là il le renomme sur une commission nationale qui va retourner faire le constat. Ils l'ont fait, le constat. Les travailleurs l'ont dit, ce qu'ils ont perdu comme assurance... ou comme revenus potentiels pour leurs familles. Puis là il le renomme... retourner faire le tour, alors que les syndicats ont déjà fait la grande tournée, ont mobilisé la population. Ça a fait des points de presse un peu partout en région. On connaît le problème, puis là il faut aller à Ottawa. Donc, ce n'est pas tourner à l'est, vers l'Est du Québec, c'est retourner vers l'Ouest puis s'en aller à Ottawa négocier avec la vraie instance.
Alors, c'est 1,5 million de dollars qui seraient alloués pour cette première commission nationale. Le modèle fédéral, on l'a tout le temps dit, c'est un modèle qui est améliorable. Le gouvernement ne devrait donc pas utiliser les fonds publics pour faire la démonstration du contraire. En fait, tu fais la promotion de la souveraineté, tu es sûr que, quand tu vas arriver à Ottawa, tu ne seras pas entendu.
Les enjeux relatifs à l'assurance-emploi, donc, devraient faire l'objet d'alliances avec les autres provinces, avec les syndicats, avec les travailleurs de tous les jours pour s'assurer qu'on est entendus à Ottawa. Et la force du nombre, ça compte, on l'a démontré dans le passé avec différentes réussites, donc: l'assurance parentale, les programmes d'infrastructure, l'harmonisation de la TPS, la TVQ, Old Harry, les ententes asymétriques sur la santé.
Donc, cette commission qui va faire le tour, itinérante, avec un budget, que les Québécois dénoncent, a été adoptée par le Conseil des ministres. Surprise, on vient d'apprendre une nouvelle à matin, là. Il y a une nouvelle directive, il y a une nouvelle politique que le ministre de la Gouvernance souverainiste nous annonçait. On n'en connaît pas plus, bon, la profondeur, il n'a pas fait un déploiement de ce que c'est exactement, mais il dit que ça va venir. Alors, probablement qu'il y a un petit plan caché là-dedans.
Ce matin aussi, on a appris que des actions seraient mises en place dans le cadre de ce plan à part la commission. En fait, c'est un porte-à-faux pour s'isoler. Puis il pourrait apparemment aller parler français dans les autres provinces canadiennes. Je ne sais pas s'il n'a pas été déjà à des conférences fédérales-provinciales. En passant, si c'est fédéral-provincial, c'est parce que c'est des compétences partagées.
Deuxièmement, à toutes les fois que je suis allé dans chacune des provinces, comme tous les ministres québécois, il y a un système qui était en place, justement, pour faire l'interprétation. Je me suis toujours adressé en français pour être sûr que les mots que je choisissais engageaient le gouvernement du Québec correctement, selon ma langue de compréhension, et il y a un service de traduction partout. Même quand on est en ligne, même quand on est téléphoniquement, je pense que c'est la première règle, et ça a toujours été appliqué. Alors donc, je ne sais pas où ce qu'ils s'en vont avec ça. Peut-être qu'il vient de l'apprendre lui-même, comment ça se passe. On déplore donc cette attitude, qui clairement cherche l'affrontement.
Quand j'ai entendu le ministre de la Gouvernance souverainiste dire: J'en appelle au combat... J'en appelle au combat. Donc, est-ce qu'il est en train de transposer le problème? Il n'a pas gagné sur les tribunes, sur les forums appropriés avec toutes les provinces canadiennes, donc, pour le même enjeu. Ils partagent le même enjeu. Ils ont des travailleurs, eux autres aussi, ils ont des travailleurs saisonniers dans le tourisme, dans la restauration, dans la forêt, dans les pêches pour notre cas. Il y en a en Colombie-Britannique aussi. Alors, c'est saisonnier. On vient de pêcher le crabe actuellement. Ça va prendre encore une couple de semaines avant que la pêche au hareng revienne. Alors donc, ces travailleurs-là doivent avoir de l'emploi. On est capables de bâtir ces alliances-là et on est toujours plus fort lorsqu'on le fait.
Alors donc, honnêtement, je pense que le provincial, donc le gouvernement du Parti québécois, cache ses propres coupures. Mme Maltais est allée à Ottawa. Elle a demandé des études d'impact. Elle revient chez nous, elle s'aperçoit qu'elle n'en a même pas fait elle-même en assurance-emploi, donc pour la solidarité, donc a coupé dans ses propres programmes. Donc, elle est plus exigeante... ce qu'elle demande du fédéral que qu'est-ce qu'elle peut demander pour elle-même.
Alors, on déplore cette attitude-là. On comprend leur plan. Puis leur plan, ce n'est pas de faire avancer les emplois puis la sécurité du Québec, c'est de créer ce marasme-là, la chicane pour faire le désordre et couper, donc, toute relation avec le gouvernement fédéral.
Alors donc, c'est le commentaire qu'on a à faire. On le déplore. Et puis je suis ouvert aux questions.
M. Lavallée (Hugo): Alors, face à une réforme impopulaire et puis un gouvernement fédéral qui se montre assez peu flexible, vous, vous feriez quoi exactement, sinon créer une commission?
M. Lessard: Bien, on a toujours, historiquement, dans les 10 dernières années... On est allés souvent à Ottawa. On n'a pas toujours gagné tout ce qu'on voulait, mais on a obtenu des gains significatifs pour les Québécois. Alors, on aurait pu s'attendre, dans le domaine de l'assurance-emploi à tout le moins, qu'ils questionnent par secteur d'activité, hein? Quel est l'impact sur la forêt? Il n'est pas le même que sur la pêche puis il n'est pas le même sur la promotion du tourisme. Alors donc, quelle est cette ventilation-là qu'Ottawa a faite? Et on peut apporter des chiffres. Il peut mobiliser... Le gouvernement du Parti québécois peut mobiliser tous les ministères, en faire une grand-messe s'ils veulent pour avoir tous les chiffres à date. D'ailleurs, ils sont le chef du gouvernement, donc ils peuvent avoir immédiatement tous les chiffres de chacun des ministères, de l'impact ministère par ministère et s'en aller à Ottawa. Contrairement à ça, ce qu'ils font, ils tassent toutes les instances de l'Assemblée nationale.
Ils ont reçu une commande la semaine passée, une motion unanime à l'Assemblée nationale. Ils nous disaient que ça avait retardé d'une journée puis que ça retardait la cause des Québécois. Pendant ce temps-là, une fois qu'ils ont le mandat clair, une fois que l'instance de l'Assemblée nationale s'est prononcée, le premier geste qu'ils font, ils repartent la caravane de la séparation puis ils disent: En passant, va donc faire une petite tournée pour le Bloc québécois. Va faire du recrutement dans l'Est du Québec. Va ramasser apparemment assez de chiffres pour quantifier ce qu'on va aller faire à Ottawa.
Honnêtement, le gouvernement Harper est à Ottawa. Il voit arriver Gilles Duceppe dans l'autobus, hein, de la souveraineté, au nom d'une commission nationale. Il doit être mort de rire. Il doit dire: Ça ne se peut pas, c'est le jour de la marmotte, je viens de me réveiller. Les Québécois l'ont sacré dehors, Mme Marois lui a redonné le volant, il repart avec l'autobus puis un budget, ce qu'il n'avait même plus lui-même, il refait la promotion, probablement, pour le Bloc québécois, qui manque de ressources, il va revenir avec ses données, qui sont déjà disponibles au ministère de l'Emploi, et au ministère du Développement économique, et tous les ministères, parce qu'ils en sont le commandant en chef, et là il va retourner à Ottawa s'asseoir avec M. Harper? Sincèrement, probablement que Mme Marois manque d'inspiration et de confiance dans ses propres ministres. C'est un désaveu direct des ministres en place, et de toute l'aile gouvernementale, et même de l'opposition. On peut contribuer, parce que des partenariats, c'est ça.
M. Robillard (Alexandre): Puis donc vous dites, vous, que les chiffres sur les impacts de la réforme de l'assurance-emploi sont déjà disponibles dans les ministères?
M. Lessard: Clairement, ça mobilise, au lieu de mobiliser Gilles Duceppe puis sa troupe, qui va aller conduire un autobus, tous les ministères de donner, région par région... Alors, ils ont des spécialistes. Ils en ont, des actuaires. Ils ont déjà des spécialistes des données, ils ont déjà des projections de faites, parce qu'ils voient arriver ce qui se passe. En pas long, là, d'après moi, ils sont capables d'avoir un bon petit document pour se présenter à Ottawa et dire: Voici, sommairement... puis on va aller plus loin dans chacune des disciplines puis on va vous dire, de façon pointue: Vous vous êtes trompés sur telle mesure parce que c'est inefficace, ça ne correspond pas à la réalité du Québec.
Ils ne sont pas capables de faire ça. Là, ils partent un tournée. Je ne sais pas, ils vont conduire jusqu'à temps qu'il n'y ait plus d'essence, probablement, je ne sais pas. Si le budget arrive au bout, il faut qu'ils reviennent du bout du lac Saint-Jean.
Honnêtement, si j'étais un travailleur, aujourd'hui, de la pêche... Ils ont les mains dedans, là, ils pêchent la crevette, ils pêchent le crabe. Mais le crabe, c'est deux, trois semaines. Une fois qu'ils l'ont pêché, la prochaine saison de poisson, qu'est-ce qu'ils font? Ils sont obligés d'aller travailler à 100 kilomètres. Il se demande tout de suite, quand il est sur le bateau: Quand je reviens, la gang du gouvernement est-u en train de régler mon affaire à Ottawa ou ils sont en train de régler leurs propres affaires à eux autres? C'est ça, la vraie question.
La forêt. Ils sont venus la semaine passée. Ils étaient, toutes les entreprises, dans les estrades puis ils se disaient: Il y a un problème. Confirmez les montants parce que je suis incapable d'aller faire planter des arbres, couper, etc., pour la prochaine récolte. Je ne peux pas prévoir. Ce qu'on nous annonce, c'est qu'au lieu de faire des alliances avec la force syndicale, les forces des travailleurs, tous les partenaires qui sont liés à ça, les chambres de commerce, non, on se prive de tout ça, on joue à la chaise vide.
Je me souviens, quand on est arrivés au gouvernement, ce qu'on nous disait, c'est que souvent le Parti québécois, pendant neuf ans, avait joué à la chaise vide. Il n'y allait pas, il avait renoncé, puis après ça il dénonçait le gouvernement fédéral de l'avoir fait. Je l'ai vu dans toutes les provinces.
Puis sincèrement, quand on agit avec les provinces, avec l'Ontario, hein, donc, on est la majorité. Quand on est capables de faire des alliances avec l'Ontario, les provinces de l'Est, qui sont fortement touchées, on est plus forts devant Ottawa. C'est de nos compétences dont on parle, et les autres premiers ministres des autres provinces ont les mêmes problèmes. Quand tu as les mêmes problèmes, quand ça cause les mêmes effets, honnêtement, ton message est sûrement plus fort quand tu te présentes devant Ottawa pour leur dire: Les impacts sont différents. Il faut que vous faites de la modulation, de l'adaptation ou il faut que vous reculiez simplement sur ce secteur-là.
M. Dutrisac (Robert): Et, si on avait fait, au sein de cette commission-là, de la place pour les partis d'opposition? Il y a déjà eu la Commission sur le déséquilibre fiscal, qui avait un peu plus d'ampleur mais qui est un petit peu sur le même modèle, avec des experts puis une tournée, etc. Si on avait fait de la place aux partis d'opposition, est-ce que ça aurait pu être un exercice utile?
M. Lessard: L'exercice à long terme dans le déséquilibre fiscal, qui a dû être quantifié, nommé, etc., donc, visait un objectif, un horizon moyen terme. Là, les travailleurs nous ont dit... Le fédéral annonce des coupures. Là, tu as la face dans ta job, tu ne sais pas si tu vas travailler demain, et tous les Québécois sont sortis, tout l'Est du Québec, le gouvernement. L'Assemblée nationale a fait des motions là-dessus. Ce qu'ils attendent, c'est un geste concret pour eux autres.
Là, c'est le temps que Mme Marois se ressaisisse, regarde par en avant, mobilise tout le gouvernement pour avoir les meilleures données, pas créer quelque chose de parallèle. Ils dénoncent le dédoublement, ils créent exactement pareil. Puis là j'entends dire par le ministre des Relations intergouvernementales et à la souveraineté... Il dit: Ah! Écoute, les motions unanimes à l'Assemblée, là, il faut faire plus que ça. C'est un ordre de l'Assemblée nationale. Il a des pouvoirs dans les commissions parlementaires, des mandats d'initiative. Il a tous les outils. On ne participera pas dans cette espèce de mascarade là, que j'appelle, pour faire semblant. En fait, les conditions gagnantes de Lucien Bouchard ne sont pas là. Le plan Parizeau, ils en ramassent un bout, ils se retournent: gouvernement minoritaire. Ils ont dit: Nous autres, là, on va s'en aller vers là, on va remettre nos joueurs... on va ramasser les joueurs qu'on a perdus, on les remet dans la caravane, puis sans avoir un échéancier électoral. Pour les Québécois qui ont perdu leurs jobs, pour les entreprises qui ont des défis devant ce qui se passe aux États-Unis, ce qui se passe en Europe, l'impact dans nos entreprises, silence radio.
Mme Prince (Véronique): Bien, M. Lessard, moi, j'aimerais vous poser une question sur ce qu'a sorti le DGE concernant le financement sectoriel, qui peut être lié à une pratique de prête-noms. Le Parti libéral a reçu 72 % des contributions, là. Qu'est-ce que vous allez faire avec ça? Est-ce que vous allez examiner si effectivement il y a eu un système de prête-noms lié à ça? Allez-vous revérifier...
M. Lessard: Bien, nous autres, on collabore, premièrement, avec le Directeur général des élections. Quand son rapport va être émis, on va l'analyser. Mais, on l'a dit d'avance, ça ne peut pas profiter à un parti du fait que quelqu'un a triché la loi. Alors donc, on va collaborer puis on va analyser puis, si il y a des contributions qui ne respectaient pas la loi, on va procéder au remboursement.
Mme Prince (Véronique): Mais, si réellement c'est le cas et qu'il y a une pratique illégale par rapport à ça, 72 %, c'est beaucoup.
M. Lessard: Écoutez, on ne peut pas... ce n'est pas quantifié ça, ce chiffre-là. Le directeur général, c'est l'institution qui doit faire cette analyse-là. On a confiance au Directeur général des élections. S'il y a lieu, on posera les questions appropriées le moment venu. Mais honnêtement ça ne peut pas profiter à aucun des partis, le fait que quelqu'un ait trompé la loi.
M. Robillard (Alexandre): Mais comment vous expliquez que 72 % des 13 millions sont allés au PLQ?
M. Lessard: Bien, historiquement, le Parti libéral a toujours levé du financement. On demande aux gens de respecter la loi lorsqu'ils le font. Si, après une commission d'enquête ou un examen du Directeur général des élections plus approfondie... Parce qu'il l'a fait à maintes reprises. À toutes les fois, s'il y a eu des montants qui n'étaient corrects, le parti a remboursé. Mais là il va plus loin suite à la commission d'enquête et là il doit repousser son analyse lui-même parce que ses premières analyses disaient que c'est correct. Deuxième analyse, il devait voir comment les gens ont pu tricher ou contrevenir à la loi. Et, si c'est le cas, bien, nous autres, on dit: On ne peut pas s'enrichir avec ça.
M. Robillard (Alexandre): Mais c'est trois fois plus que le PQ en cinq ans, cette proportion-là. Vous l'avez...
M. Lessard: Je ne commenterai pas pourquoi il y en a plus, pourquoi il y en a moins, pourvu qu'on l'ait fait à l'intérieur de l'enveloppe qui était prévue selon la loi, qui dit: On a le droit de ramasser jusqu'à un certain maximum si on l'a fait correctement. Puis les gens qui viennent nous porter un chèque, honnêtement, si c'est fait... maintenant au Directeur général des élections mais, avant, à une association... Mais, si, en revenant dans leurs entreprises, ils se faisaient rembourser, ça, ils ne nous appelaient pas pour nous dire ça. Mais, si la pratique démontre que c'est un système érigé, etc., puis le directeur général en arrive à la conclusion que ces sommes-là ont été faites en contravention à la loi, on va donc, comme il se doit, donc, procéder au remboursement.
Mme Biron (Martine): Donc, le dossier du jour, c'est la Commission des droits de la personne qui a déposé une... qui, aujourd'hui, concernant les compressions à l'aide sociale, dit que le gouvernement contrevient à la Charte des droits de la personne.
M. Lessard: Écoutez, je n'ai pas pris personnellement connaissance de cette décision-là, mais honnêtement, dans toutes les règles, on doit suivre les lois. Et, si... Là, c'est au ministère, peut-être plus, à répondre à ce moment-là, puis au ministre responsable. Mais, en général, on doit se gouverner lorsqu'il y a des décisions qui sont rendues dans le sens des droits des personnes. Merci.
M. Harrold (Max): Monsieur, je peux-tu juste vous demander si vous êtes inquiet sur la question du jour, là? Les commissions, ils disent qu'il pourrait y en avoir d'autres. Est-ce que a vous inquiète qu'on pourrait voir une culture de commission?
M. Lessard: Bien, écoutez, un, ça nous surprend; deuxièmement, ça nous étonne au plus grand point. Sincèrement, la semaine passée, ils nous disaient: Vite, passez la résolution unanime... la motion unanime à l'Assemblée nationale. Donc, ils nous taxaient d'avoir modifié le texte, nous taxaient que ça retarde de 24 heures. On se serait attendus que, le lendemain, ils partent et ils s'en vont à Ottawa avec un mandat fort. Le premier geste qu'ils nous posent, c'est: Non, on retourne dans l'Est. On va retourner faire nos devoirs, on va regarder, on va analyser. Et autant de commissions que de points... Sincèrement, je ne sais pas où ce qu'ils s'en vont, mais, dans mon coin, ils disent qu'ils sont dans les patates. Ça, c'est clair.
Le Modérateur: Merci.
(Fin à 13 h 52)