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Point de presse de M. Robert Poëti, porte-parole de l'opposition officielle en matière de sécurité publique

Version finale

Le lundi 3 juin 2013, 15 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures quarante-cinq minutes)

M. Poëti: Bien, alors, bonjour. Évidement, aujourd'hui, c'est une réaction qui est un peu triste, je dirais. Depuis plusieurs semaines, effectivement, j'ai posé des questions au ministre de la Sécurité publique, parce que je suis porte-parole d'un comté, parce que j'écoute ce que les citoyens du Québec ont à dire, parce que j'ai entendu les associations étudiantes, parce que j'ai entendu les associations policières dire au ministre: Inutile, c'est biaisé, on ne croit pas dans cette commission-là. Vous avez dit dès le début, dans votre mandat, et ça pourrait être la préface, évidemment, de ce rapport qui va sortir: Au cours de cette crise, le gouvernement du Parti libéral, alors au pouvoir, s'est montré extrêmement réticent à négocier avec les organisations étudiantes, ne reconnaissant ni la légitimité ni la légalité du mouvement de grève. S'en est suivi un dialogue de sourds qui n'a fait qu'accroître les tensions, y compris des étudiants, ce qui a entraîné une judiciarisation du conflit.
Ce que ça dit, c'est que le ministre a déjà écrit une partie de la préface, en fait, du début de cette commission-là. Personne ne reconnaît, dans cette commission-là, quelque chose de légitime. Qui plus est, tous sans exception, sauf aujourd'hui M. Ménard, sont étonnés de la présence de Mme Claudette Carbonneau à cette commission, pour des raisons évidemment évidentes du passé de Mme Carbonneau, de ses opinions qu'elle a émises, de son ancien syndicat qui a financé une grande partie de cette crise-là. Donc, à partir de là, écoutez, on a essayé de lui faire entendre raison. Ce n'est pas le cas. Aujourd'hui, M. Ménard a envoyé sa première facture de 1 100 $ parce que c'est ce que ça coûte par jour, que pour lui, de travailler. Alors, c'est de l'argent des contribuables.
Il y a une citation de M. Ménard qui m'a assez touché, et je vais vous la lire: «Nous aimerions avoir l'opinion de ceux qui étaient sur le terrain. Nous aimerions les entendre en privé pour qu'ils se vident le coeur sans avoir peur de passer pour des plaignants.» On aimerait les entendre en privé pour qu'ils viennent se vider le coeur. Il y a des sessions de thérapie à 0,25 $, il y a des gens qui en font de la thérapie à 0,25 $, là on va la faire à 500 000 $, un demi-million de dollars. C'est ce que le ministre dit: Nous, on va faire de la thérapie à un demi-million de dollars. Venez vous vider le coeur. Honnêtement, pour un homme de mots, pour un homme d'expérience, je suis vraiment déçu de ces propos-là, de la façon dont il fait appel aux gens à venir se vider le coeur.
Alors, écoutez, je pense que cette thérapie collective, où il y aura probablement peu de gens - et les gens qui y seront sont les amis qui vont aller aider un peu cette commission-là à survivre quelques jours - c'est dramatique. Et ce qu'il y a de pire dans ça... quand je disais que le ministre a perdu la confiance de ses policiers au Québec, ce n'est pas banal. C'est assez rare qu'on retrouve une situation comme celle-là. On a vu des policiers venir manifester dans l'ordre, en toute légalité. En fait, ce qu'on reconnaît à tous les citoyens du Québec, ils l'ont fait d'une façon légale, et ça s'est bien déroulé. Et le ministre est resté sourd à ça. Le ministre est resté complètement indifférent à ça et, d'une certaine façon, les a déjà condamné en disant: Les absents ont tort, hein? Ceux qui ne viendront pas, bien, ils paieront pour ça, parce que nous, on permet aux gens ici de venir se plaindre, de se vider le coeur, tel que M. Ménard l'a dit.
Alors, écoutez, je trouve ça décevant. C'est avant tout de l'argent des contribuables qui s'envole, c'est avant tout une perte de temps monumentale. Ce qu'il y a aussi d'ironique, c'est que les groupes d'étudiants les plus à gauche, tu as l'ASSE, dit: Non, non, on n'y va pas. Ça, c'est... vraiment, là, vous avez les deux opposés. Si vous prenez les policiers qui, dans certains cas, ont eu des moments fort difficiles... et dans d'autres cas, et je ne les défends pas, ceux qui ont mal agi, bien, il y a la déontologie policière qui est en place. Il y a des poursuites civiles, il y a des poursuites criminelles, il y a de la discipline interne. Ce que M. Ménard vient dire aujourd'hui, pour moi, à ma compréhension, c'est que ces organismes-là, ça ne sert à rien. Une commission secrète... parce que ça aussi, on va décider quand ça sera secret, quand ça ne le sera pas, vraiment arbitraire, aucune idée de quelle façon il va pouvoir gérer ça.
Je trouve ça juste décevant, je trouve ça terrible pour les citoyens du Québec. Et, écoutez, on ne pourra pas l'arrêter, c'est clair, il l'a dit aujourd'hui. Donc, on va commencer à payer pour quelque chose qui est inutile, qui n'a absolument aucune légitimité.

Mme Prince (Véronique): Donc, M. Ménard, qui a lancé un appel ce matin un peu pour rassurer tout le monde - il n'est pas juste sorti pour annoncer le début des travaux, là, mais pour vraiment lancer un appel qu'il fallait que tout le monde participe idéalement à cette commission-là - ça ne vous a pas rassuré?

M. Poëti: Bien, non seulement ça ne m'a pas rassuré, mais ça m'a inquiété, un peu comme M. Bergeron qui, à la fin du projet de loi sur la création de la police des polices, a félicité tout le monde, était bien content de la collaboration des syndicats de police. Ils sont tous venus en commission parlementaire. Les corps policiers sont venus expliquer, exprimer parfois leur réserve, mais ils ont collaboré à la construction de ce projet de loi là.
Et, le lendemain où on a accepté le projet de loi... on a accepté ce projet de loi là, bien, sans en avoir parlé absolument à personne, ni aux membres de l'opposition, de la première opposition, ni aux membres de la deuxième parce que j'ai parlé avec M. Duchesneau, encore moins aux membres de la troisième, le ministre dépose... fait l'annonce de cette commission-là, puis, tout d'un coup, tout le monde est surpris. Personne n'a été avisé et d'aucune façon on n'a été appelés à collaborer.
Et c'est ce sentiment de trahison que les policiers ont aujourd'hui, c'est ce sentiment de manque de confiance de la part du ministre. Et, d'une certaine façon, d'aller à l'École nationale de police pour les féliciter pour leur travail et, le lendemain, faire strictement, évidemment, une enquête sur leurs comportements... Mais la réalité, ce n'est pas ça. Ce qu'on veut faire, on veut faire une enquête sur le Parti libéral et dire qu'ils avaient tort.

Mme Prince (Véronique): Mais M. Ménard pense que, dans ce temps-là, les gens ne comprennent pas le mandat. C'est pour ça qu'ils...

M. Poëti: M. Ménard était à l'extérieur du pays quand le mandat a été lu ici, et on a tous eu le temps de lire le mandat, je dois vous le dire. Tous les étudiants qui s'y opposent ont eu le temps de lire le mandat, tous les chefs de police, tous les présidents de syndicat ont eu le temps de lire le mandat. Qu'est-ce qu'il nous dit, c'est qu'on ne l'a pas compris. Je m'excuse, tout le monde a très bien compris ce mandat-là, c'est de faire le bulletin du Parti libéral. C'est une action partisane tout à fait inutile, qui va coûter 500 000 $.

M. Lafille (Julien): M. Ménard a aussi dit qu'il faut repenser les techniques policières pour encadrer les manifestations. Qu'est-ce que vous dites de cette lecture du mandat?

M. Poëti: Ça, c'est plutôt amusant, cette réflexion-là, parce que M. Ménard était ministre de la Sécurité publique lorsqu'il y a eu le Sommet des Amériques ici, à Québec, et j'étais le porte-parole, à ce moment-là, des policiers, et M. Ménard nous a tous félicités, a salué le travail exceptionnel des policiers ici, au Québec, parce que le Vieux-Québec est encore là, parce que, oui, il y a eu du gaz, puis c'est vrai qu'il a fallu nettoyer, mais au niveau des coûts reliés à cette crise-là en dommages, il n'y en a pratiquement pas eu. L'année qui a suivie, à Gênes, il y a eu 10 millions de dommages pour la même réunion à Gênes, un manifestant tué, la ville a été fermée pendant sept jours, pas un secteur de la ville, sept jours. Alors, quand on se compare, on peut se consoler vraiment. Les policiers, ici, font un travail exceptionnel, et il était le premier à le dire. Ce sont les mêmes policiers de la Sûreté du Québec qui ont participé à des manifestations, les mêmes policiers de la ville de Québec. Il y avait ceux de la GRC mais qui n'étaient pas là, évidemment, durant ces dernières manifestations, et ceux de Montréal. Donc, c'est la même formation, les mêmes techniques de travail.
Et une chose ironique aussi, il a tendance à faire, un peu comme M. Bergeron, une chose et son contraire dans la même phrase. En fait, il dit que les policiers... il faudrait regarder vraiment, revoir ces techniques, comme vous le soulevez, mais, du même souffle, il dit: La majorité des manifestations se sont faites dans l'humour, dans la joie et la gaieté. Là, il en a manqué des petits bouts, il faut que je vous avoue. La majorité des manifestations ont été difficiles. Il y a eu des dommages, il y a eu des accusations au criminel, il y a eu un métro de fermé, une ville complètement prise en otage. On a oublié ça rapidement, là, ce n'est pas rien. Et pourquoi ça s'est arrêté? Parce que les policiers les ont arrêtés très rapidement. Si ça n'avait pas été le cas, on aurait revécu ça plus qu'une fois dans le métro de Montréal.
Alors, je pense qu'il manque un bout de l'histoire à M. Ménard. J'ai du respect pour lui. Maintenant, il n'est plus ministre de la Sécurité publique, et son confrère qui a pris la relève est aussi dans l'erreur. C'est bien malheureux, c'est terrible, c'est de l'argent dépensé inutilement.

M. Lafille (Julien): Avec les nombreux groupes qui maintiennent le boycott de cette commission, qu'est-ce que ça vous dit sur la crédibilité de cette commission?

M. Poëti: Bien, vous savez, j'ai entendu M. Ménard aujourd'hui dire: Ah! Poëti est libéral maintenant, il va toujours parler contre cette commission. Non, ce n'est pas moi qui parle seulement contre cette commission. C'est les citoyens du Québec, je l'ai dit, c'est les réseaux sociaux, c'est les médias d'information. Je n'ai pas lu un seul éditorial, article ou nouvelle qui appuie cette commission-là. Il faut le faire quand même, être capable de regrouper tout le monde ensemble contre une commission et vouloir la tenir quand même.
Alors, quand Mme Marois dit: Nous serons le gouvernement à l'écoute, nous serons... je serai la première ministre de tous, bien, ce n'est pas vrai. Elle est la première ministre des péquistes, c'est clair, c'est tout, pas d'autre chose.

M. Lafille (Julien): On comprend que vous, au Parti libéral, vous ne participerez donc pas à cette commission, mais on dit que les absents ont toujours tort.

M. Poëti: Bien, c'est terrible de dire ça, que le ministre ait dit que les absents ont toujours tort. C'est une catastrophe de parler comme ça. Et le ministre a dit: C'est le temps de la réconciliation. Il a dit ça la semaine passée, en Chambre, à une de mes questions. Bien, c'est le temps de réconcilier. Alors, qu'il prenne les actions et les moyens et qu'il cesse cette commission-là. C'est inutile, c'est une perte de temps, ça ne donnera rien. Le rapport est déjà écrit d'avance, je vous le dis, c'est un gros scoop: C'est à cause des libéraux. C'est tout.

Mme Prince (Véronique): Est-ce qu'on peut vous poser une question aussi sur la tutelle à Laval qui a été décrétée officiellement aujourd'hui? C'est Florent Gagné, un ancien directeur général de la Sûreté du Québec et ancien sous-ministre également qui a été nommé pour s'occuper de Laval. Trouvez-vous au moins que là, il y a une bonne nouvelle?

M. Poëti: Bien sûr. Certainement que c'est une bonne nouvelle. C'est-à-dire que lorsqu'on apprend et lorsqu'on a des informations, évidemment qui vont devoir être validées, mais des témoins sont venus témoigner à la commission Charbonneau... remarquez que... soyons prudents parce qu'il y a des témoins qui sont venus aussi à la commission Charbonneau qui ont menti.
Maintenant, les allégations sont assez importantes, évidemment, pour que quelqu'un lève la main. La main de quelqu'un a été levée de toute évidence, et je pense que, oui, il faut absolument... il fallait absolument faire quelque chose. Et M. Gagné a déjà été directeur de la Sûreté du Québec, est un fonctionnaire connu et compétent. Alors, non, je n'ai aucun problème à ce que M. Gagné s'occupe de Laval le temps que les élections se produisent.

Mme Montgomery (Angelica): Now, Mr. Ménard, says that, if the PQ wanted to have some kind of partisan political decision, they picked the wrong people for it because they're not going to do that role.

M. Poëti: That's for sure. One of the problems with that commission, first, the first problem was Mme Claudette Carbonneau. She was, you know, in charge of one of the association who gave money, and herself makes statements about police work, makes statements about why police officers don't let people do what they want to do and she was in the back of these people in the streets. She's allowed to think that. But how she can be on that commission and be a judge of the techniques of police officers? This is really funny.

Mme Montgomery (Angelica): Now, how much useful information do you think they'll be able to draw out of this commission, considering that police officers and, I see, are saying they won't take part?

M. Poëti: As, for sure, the president of the union said they won't be there. Probably, chiefs of police of three different police groups, Montréal, Québec City and Québec police force are going to be there to explain how they work. But the funniest thing, in the summit here, in Québec City, Mr. Ménard was the one in charge of the police and he was in charge of the one who's taking care of the problems on the streets. And he was very proud and happy of the work of Québec's police force. And now he's asking about what kind of work they made, if they need more formation, did we have to talk with the Police School and try to change the way the police officers are going to work. What he should look is how people supposed to go in front of a manifestation, and be calm, and don't do criminal things. And the last thing I could say about it: It's going to be the trial of Liberal Party, not the trial of police officers or citizens.

Mme Plante (Caroline): But, Mr. Poëti, isn't it a good idea to have a commission looking to last year's events, which were pretty exceptional, pretty out of the ordinary?

M. Poëti: Did we need a commission to look at it? That's the question. Did we need to spend $500,000 to try to understand what happened? Obviously, no.

Mme Plante (Caroline): Why not?

M. Poëti: If you want information about police work, ask them to come to the office and explaining. If you need to know how the event was, just have to look at the media tape, and they are going to see and read about what's happened that night. So you know what? I think, at the beginning, because Mr. Bergeron, the Minister said: The responsible for that is the Liberal party. This is what he said the first day. So why are we using $500,000 to have that answer in six months? I think it's losing money when we need it at other place.

Mme Plante (Caroline): What are you asking the Minister to do today?

M. Poëti: To stop that right away.

Mme Plante (Caroline): Just cancel it?

M. Poëti: Cancel it. And, if he wants to work with us, if he wants to work with police officers, he should try another way to dot it, not the way he did that time. Merci.

(Fin à 15 h 59)

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