Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition, et de M. Christian Dubé, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de travail
Version finale
Le dimanche 30 juin 2013, 23 h 25
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
(Vingt-trois heures vingt-six minutes)
M. Legault : Bien, écoutez, il est tard, mais la journée finit sur une bonne note. Nous avons réussi à obtenir une loi spéciale qui forcera les parties à négocier véritablement sans nuire à l’industrie de la construction, sans nuire aux travailleurs, donc, qui vont retourner au travail dès mardi matin.
Comme on l’a proposé dès le début, entre autres Christian l’a fait le 19 juin, bien on a finalement, là — ça devrait être adopté dans les prochaines minutes — un projet de loi qui reprend essentiellement ce qu’on avait proposé, c’est-à-dire reconduire les conditions de travail actuelles sur un an et demander aux travailleurs, évidemment, là, de retourner au travail, puis d’assurer aussi la préservation du pouvoir d’achat pour les travailleurs pendant cette période-là. Il y a eu une petite négociation, là — l’IPC était à 1,9 % l’année prochaine — on a accepté, pour que ça soit plus simple, d’inscrire 2 %, qui est le montant qui est dans la proposition qui avait été faite et puis qui a été aussi acceptée par d’autres groupes.
Mais, ceci étant dit, je pense qu’on ne peut que déplorer l’improvisation du gouvernement du Parti québécois, qui nous a livré aujourd’hui, là, un bricolage mal ficelé. Écoutez, là, j’entendais les hauts cris de certains péquistes tantôt, bien, ils ont juste eux à blâmer. Pas plus tard qu’hier matin, Christian Dubé a parlé à Agnès Maltais pour demander si on pouvait avoir une copie du projet de loi, si on pouvait discuter des modalités du projet de loi, ça a été un refus total. On n’a jamais, l’opposition, été consultés. La bonne nouvelle, c’est qu’on a un gouvernement qui est minoritaire, donc on a été capables de leur faire entendre raison. Puis ce qui est agréable aussi, je vous l’avoue, c’est que Philippe Couillard et le Parti libéral ont accepté de se rallier à notre proposition. Donc, ça, c’est quand même un bon côté.
Donc, moi, ce que je souhaite, en terminant, là, sincèrement, c’est qu’au cours des prochains mois... Là, on leur donne un an, mais on espère qu’au cours des prochains mois les parties vont être capables de s’entendre pour des conditions de travail qui vont être… qui vont permettre d’avoir un marché plus efficace, mais aussi des conditions de travail qui vont satisfaire les travailleurs.
Et, en terminant, bien, je veux féliciter Christian Dubé, qui est encore un nouveau parlementaire, mais je peux vous dire qu’il a fait un travail extraordinaire. Il a parlé à tous les partis, le syndicat, patronat, les autres partis politiques, ceux qui voulaient nous parler, et puis je pense que c’est lui qui a été l’artisan du projet de loi qu’on a aujourd’hui, puis moi, je veux en profiter pour le féliciter.
M. Lavallée (Hugo) : Et là le fait que l’amendement du député libéral, M. Ouellette, ait été adopté et réduit la durée de la convention qui est proposée, vous n’avez pas peur que ça pousse le gouvernement à vouloir retirer son projet de loi, carrément?
M. Legault : Non. Je pense que là on a vu clairement, là, que ce n’est pas possible, là. On a une grève qui coûte des centaines de millions de dollars à chaque semaine, donc il faut agir. Maintenant, les péquistes ont ce qu’ils ont couru après. On a un projet de loi qui est raisonnable, qui est équilibré, qui respecte ce qu’on a convenu entre les deux autres partis, et finalement, bon, le Parti québécois a essayé d’en passer une petite vite, puis ça n’a pas fonctionné. Donc, je pense qu’on a, actuellement, là, une reconduction de la convention collective. Quand j’entends Mme Maltais nous parler de problèmes avec le maraudage… Écoutez, là, ce qu’on dit, là, nous, ce n’est pas qu’on a une nouvelle convention collective de un an au lieu de quatre ans, ce qu’on souhaite, c’est que, dans les prochains mois, on soit capables, comme les autres groupes, de signer des conventions collectives de quatre ans et donc être capables de laisser la chance aux parties de négocier des conventions collectives puis des conditions de travail qui font l’affaire des deux parties. C’est ça qu’on souhaite. Puis c’est pour ça qu’on pense que ce n’était pas raisonnable de proposer une nouvelle convention de quatre ans, là, d’aller jouer aux apprentis sorciers qui décident qu’est-ce qui est bon pour l’industrie à la place de ceux qui négocient depuis des semaines, là. Ce n’était pas une bonne idée du Parti québécois.
M. Lavallée (Hugo) : Vous ne craignez pas que ça ait des conséquences fâcheuses sur les chantiers? Entre autres, Mme Maltais puis son entourage nous disaient : Ça va faire baisser la productivité, les travailleurs vont être démotivés.
M. Legault : Écoutez, dans le projet de loi de Mme Maltais, pour l’année qui vient, elle proposait une augmentation de 2 %. C’est ce que vont avoir les travailleurs, puis en plus ils ont la chance de négocier les autres conditions avec la partie patronale au cours des prochains mois. Donc, je ne vois pas, là, ce qu’un travailleur perd demain matin. Au contraire, moi, j’ai entendu beaucoup de travailleurs, au cours des derniers jours, se plaindre du fait qu’il n’y avait pas de salaire qui rentrait à la maison. Donc, mardi, il peut retourner au travail et puis se donner le temps, là, un an, pour trouver un compromis des deux côtés.
M. Lavallée (Hugo) : Puis toutes ces histoires de maraudage, du fait que ça placerait la Commission de la construction dans une drôle de position, vous ne pensez pas...
M. Legault : Bien, écoutez, je pense que c’est, en fait, une porte de sortie pour Mme Maltais, qui essaie de faire un petit peu un spectacle, là. Mais sincèrement, actuellement, il n’y en a pas, de convention collective. Là, on dit : On reconduit les conditions de travail actuelles. On était déjà en défaut. Donc, la situation… même, à la limite, pour répondre à l’argument du maraudage, c’est que ça vient ajouter un argument pour forcer un peu les parties à régler plus rapidement possible.
Une voix : Next.
M. Legault : Yes. How are you?
Journaliste : A long day.
M. Legault : OK. So, maybe to have a quick resume. Alright.
Une voix : …
M. Dubé : Pas de problème. On est assez flexibles rendus à cette heure-là. And it’s not over yet, so…
Journaliste : So, there’s a word called gloat, can I use that? Do you know what that...
M. Legault : Ha, ha, ha!
Journaliste : OK, oui. So, he knows what it is.
M. Legault : But maybe, before your question, I would like to have a short statement, alright?
Journaliste : Oh! Alright.
M. Legault : Alright? OK. So, I would say that it’s late but it’s a happy ending tonight because we were able to have a bill with a real negotiation that will take place in the next 12 months. We hope it’ll be less than that. We’re very happy because Christian Dubé, on June 19th, was the first one to suggest that we reconduct the conditions for one year. That’s what we have in front of us. I think that we have to say that the Parti québécois showed a lot of improvisation since this morning again, tabling a bill with no discussion with the Liberal Party or us, so they have what they look for tonight. And I think that we were happy, in a way, to have a minority government, we were able to get the support of the Liberal Party to our proposal and we were then able to have the government change its mind.
M. Harrold (Max) : There is a feeling, though, when you say the words «to force the parties», that this is now, you know… there is no peace. They have to go right back into this atmosphere, they’ve got this looming deadline.
M. Legault : Yes, but, first, the cost of living, with the 2% increase, is covered for 12 months, so they have 12 months in front of them to negotiate. So, we think it’s more room than having few days like they had in the last couple of weeks. So, we think that right now... no way to see problems on land.
M. Harrold (Max) : You’re not worried about bitterness or intimidation or...
M. Legault : No, not at all, because I think that, right now, they have the increase of 2%. Of course, they disagreed with the proposals of the companies regarding the overtime, so they don’t have that, right now, for the next 12 months, if they want, but I think that at a certain point they’ll have to find a consensus to increase the productivity in construction.
M. Harrold (Max) : Thank you very much.
M. Legault : Thank you.
M. Dubé : Thank you.
(Fin à 23 h 35)