(Onze heures huit minutes)
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
Bonjour, je suis Raymonde Saint-Germain, Protectrice du citoyen. À ma droite,
M. Claude Dussault, qui est vice-protecteur pour les enquêtes auprès des citoyens
et des usagers; et, à ma gauche, M. Marc-André Dowd, qui est le vice-protecteur
à la prévention et à l’innovation.
Alors, avant de répondre à vos questions,
j'ai quelques brefs commentaires à vous faire. Cette année, près de 19 500
personnes se sont adressées au Protecteur du citoyen. 99 % de nos
recommandations ont été acceptées et mises en œuvre, ce qui a permis de
corriger les erreurs et les manquements que nous avons constatés. Nous avons
obtenu une très bonne collaboration de la part des services publics concernés,
je tiens à le souligner.
Cela étant, d’année en année, l’écart
entre les services annoncés et ceux réellement accessibles aux citoyens
continue de se creuser en raison des pressions budgétaires qui se font sentir
de façon intensifiée. Avec chaque annonce de compression revient la formule
consacrée que les services publics directs à la population ne seront pas
touchés, ce n'est plus vrai. Pour parer au mieux à cette pénurie de ressources
et devant des besoins croissants, des services publics s’efforcent de trouver
des solutions alternatives. Ainsi, ils réfèrent de plus en plus de citoyens à
des entreprises privées ou à des organismes communautaires avec lesquels ils
ont conclu des ententes. Il est légitime de faire appel avec souplesse à
l’apport de ressources non gouvernementales...
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
…ainsi, il réfère de plus en plus de citoyens à des entreprises privées ou à
des organismes communautaires avec lesquels ils ont conclu des ententes. Il est
légitime de faire appel avec souplesse à l’apport de ressources non gouvernementales
dans la prestation de services publics, là n’est pas réserve. Ce que je
déplore, c’est la déresponsabilisation envers le résultat pour les citoyens,
qui accompagne souvent ces façons de faire et que nous avons constaté sur le
terrain.
Certains transferts et
diverses références se font sans préoccupation suffisante envers la qualité des
services et sa surveillance, et plusieurs de ces services qui sont transférés
sont destinés à des personnes vulnérables qu’il ne faut surtout pas abandonner
à leur sort. Concrètement, nous avons constaté, entre autres, un manque d’encadrement
et de vérification de la qualité des soins et de la sécurité dans certaines
résidences d’hébergement privées à qui on a pourtant référé des personnes âgées
en perte importante d’autonomie en attendant que des places se libèrent pour
elles dans des CHSLD publics.
Nous avons aussi constaté des lacunes dans
la qualité du milieu de vie, l’offre alimentaire et l’encadrement des
résidences intermédiaires et de type familial rattachées par contrat de
services au réseau public et qui hébergent des personnes lourdement
handicapées, notamment au plan intellectuel. Aucune visite d’appréciation n’a
encore été faite au cours de la dernière année dans les ressources de type
intermédiaire ou familial, deux milieux de vie substituts sous contrat avec les
centres de réadaptation pour les personnes déficientes intellectuelles.
Nous avons aussi constaté qu’il est
nécessaire de resserrer la surveillance qu’exerce le ministère de la Famille
envers les bureaux coordonnateurs de la garde en milieu familial pour s’assurer
de la qualité de la prestation éducative ainsi que pour l’application cohérente
et équitable des normes, constaté également des disparités importantes d’une commission
scolaire à l’autre dans les frais et les exigences imposés aux élèves qui
suivent un cours d’été ou qui reprennent un examen échoué et qui démontrent que
le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport doit mieux encadrer ces
pratiques et faire respecter la Loi sur l’instruction publique.
Une autre manifestation de l’écart entre
les services annoncés et ceux disponibles est celle de longs délais et des difficultés
d’accès avant que les citoyens puissent obtenir un service. Ainsi, ces deux
motifs, longs délais et difficultés d’accès, étaient à l’origine de 37 %
des plaintes fondées à l’endroit des ministères et organismes, alors que
c’était le cas pour 44 % des plaintes et signalements fondés à l’endroit
des établissements du réseau de la santé et des services sociaux. Ces façons de
faire ont entraîné des inéquités et des préjudices qui sont à l’origine
d’insatisfaction légitime des citoyens.
Tout en reconnaissant
l’expertise et la qualité des services publics du Québec, j’appelle à davantage
de vigilance et de transparence dans le contexte, vigilance, pour s’assurer que
la protection des personnes et le respect de leurs droits soient le fait tant
des organismes publics que des dispensateurs externes à qui on a confié cette
responsabilité qui n’en demeure pas moins d’intérêt public. J’appelle aussi à
la transparence parce que les citoyens sont en droit de savoir quels services
sont réellement disponibles…
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
…tant des organismes publics que des dispensateurs externes à qui on a confié
cette responsabilité, qui n’en demeure pas moins d’intérêt public. J’appelle
aussi à la transparence, parce que les citoyens sont en droit de savoir quels
services sont réellement disponibles et quelles en sont les conditions d’accès
partout au Québec.
Alors, je suis maintenant prête à répondre
à vos questions.
Le Modérateur
: Alors,
Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain)
:
Bonjour.
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
Bonjour, M. Laforest.
M. Laforest (Alain)
: Est-ce
que vous avez un cas, sans donner le terme, un cas patent que vous avez
vérifié, que vous avez obtenu une plainte, qui prouve effectivement que ce que
la bouche dit et ce qui se passe en réalité, au niveau des compressions, ça ne
fonctionne pas, là?
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
Par exemple, au niveau des ressources intermédiaires qui offrent des services
pour des… qui reçoivent des personnes handicapées, particulièrement des
personnes handicapées intellectuelles, on a constaté, dans une ressource, qu’il
y avait un manque de surveillance complet de la qualité des services au point
de vue de l’alimentation, la qualité de l’encadrement de ces personnes-là, et
même la sécurité des personnes, et ça démontre qu’il n’y a pas eu suffisamment
d’inspections par le ministère de la Santé. En fait, dans le dossier des
ressources d’hébergement pour les personnes handicapées, il n’y a eu, depuis
deux ans, aucune inspection, en dépit des recommandations que j’avais faites il
y a deux ans.
Un autre exemple, du côté des ressources
qui concernent les personnes âgées, on parle de personnes âgées, évidemment, en
perte d’autonomie sévère, qui ont besoin d’être hébergées, on sait qu’on manque
de place dans les CHSLD publics, on n’en développera pas d’autres, parce que ce
sont des CHSLD où les places sont plus coûteuses. Entre-temps, il y a une
alternative, qui est l’achat de places dans des ressources intermédiaires, des
ressources privées. On sait aussi que certaines de ces ressources ont été
décertifiées, parce que ça permet, à ce moment-là, de ne pas avoir à faire les
inspections. Et on a constaté, dans ces ressources, des lacunes au plan de la
qualité, diminution au niveau de la surveillance, des personnes qui sont
laissées à elles-mêmes, des personnes qui sont embauchées, qui sont pleines de
bonne volonté, mais qui n’ont pas la formation adéquate. On les paie moins
cher, elles n’ont pas la formation pour s’occuper des personnes qui sont dans
une telle situation de vulnérabilité.
Alors, ce sont toutes des conséquences de
compressions budgétaires, qui affectent directement la qualité des services. Je
ne suis pas contre le ressource… le recours, pardon, à des ressources non
gouvernementales, mais ce qui me préoccupe, c'est la déresponsabilisation. Dans
ces situations-là, plus personne n'est responsable. Ce n'est plus le ministère,
ce ne sont pas les ressources. Alors, il faut s’assurer que ce sont des
services d’intérêt public donnés dans le respect des lois, des règlements, des
droits des personnes et dans leur meilleur intérêt. Alors, c'est pourquoi j’en
appelle à beaucoup plus de vigilance et de transparence dans les services
publics.
M. Laforest (Alain)
:
Le président du Conseil du trésor nous a dit ce matin qu’il y avait eu
augmentation des budgets au niveau de la santé, qu’il ne comprenait pas que
vous pouviez dire qu’il y a eu diminution de services.
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
Il y a augmentation des budgets, possiblement. Maintenant, il faut voir, entre
des budgets augmentés et la réalité de leur répartition sur le terrain, il y a,
premièrement, une nuance qui est…
M. Laforest (Alain)
:
…que vous pouviez dire qu’il y a eu diminution de services.
Mme Saint-Germain
(Raymonde)
: Il y a augmentation des budgets
possiblement, maintenant il faut voir entre des
budgets augmentés et la réalité de leur répartition sur le terrain, il y a premièrement
une nuance qui est importante, deuxièmement il y a aussi une augmentation des
besoins. Et il est clair que, pour l’instant, les listes d’attente s’allongent
dans plusieurs domaines.
Il y a eu aussi des
avancées, je le reconnais. Notamment, sur le terrain, on voit de plus en plus
les effets, bien qu’il demeure des problèmes, quant à l’amélioration de l’accès
aux services pour les personnes qui ont, entre autres, un trouble envahissant
du développement. Mais il y a des investissements croissants, mais il y a aussi
des besoins croissants. Et il y a des façons de faire alternatives qui seront
efficaces et de qualité, à la condition qu'on ne se déresponsabilise pas et
qu'on ait des exigences importantes pour assurer le respect des droits des citoyens.
Et c'est ce que je déplore présentement : ce n’est pas le cas partout au Québec.
Et je tiens à souligner
aussi une chose : dans le cas des résidences pour personnes âgées, je ne
voudrais pas qu'on généralise à toutes les résidences. Nous avons documenté
suffisamment de situations pour que je puisse indiquer qu’il y a là un contrôle
insuffisant de la qualité dans certaines situations, mais il y a aussi des
résidences où… et des ressources non gouvernementales où la qualité des
services est vraiment très bien et le personnel est particulièrement dévoué
dans l’exercice de sa mission.
Le Modérateur
: Tommy
Chouinard, La Presse.
M. Chouinard (Tommy)
:
Bonjour. J’aimerais comprendre une chose. Vous avez dit, puis je veux que ce
soit… je veux savoir si j’ai bien compris, il y a des RI, des ressources
intermédiaires, qui ont accueilli des gens, des personnes, donc venant,
transférées, venant du réseau public, des ressources intermédiaires qui ont été
décertifiées et qui ont toujours accueilli ces personnes-là, et il n’y a pas eu
d’intervention quelconque, même si on l’a décertifié. Ça me semble assez
incroyable.
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
Non. Je parle… Quand je parlais de décertification, je réfère aux ressources
qui accueillent des personnes âgées. Vous savez, il y a eu le projet de loi
n° 16 il y a maintenant deux ans, et on a fait en sorte que moins de
résidences privées pour personnes âgées soient certifiées, notamment les
résidences qui offrent moins de deux services. Et depuis, ce que nous
constatons, c'est que, dans différentes résidences, il y a moins de contrôle,
il n’y a plus de contrôle de la qualité des services et il y a eu des gestes qui
ont été posés qui font en sorte que la qualité a diminué, du personnel a été
embauché qui est payé moins cher, qui est moins formé, qui est moins qualifié.
Dans certaines situations, on a économisé aussi sur la qualité de
l’alimentation, la qualité des mets, et c'est une conséquence qui m’apparaît
tout à fait déplorable.
Et il faut être
beaucoup plus vigilant parce que, vous savez, souvent, dans ces ressources-là,
les personnes qui y sont sont non seulement des personnes vulnérables, mais ce
sont des personnes seules, et il est important qu’il y ait ce contrôle de la
qualité. Mais je considère donc que les personnes âgées qui sont dans des
résidences non certifiées ont les mêmes droits de recevoir des services de
qualité.
Quant aux ressources
intermédiaires, ce que je signale, c'est qu’effectivement il n’y a pas eu
d’inspection ou de visite d’appréciation…
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
...les personnes âgées qui sont dans des résidences non certifiées ont les
mêmes droits de recevoir des services de qualité.
Quant aux ressources intermédiaires, ce
que je signale, c'est qu’effectivement il n’y a pas eu d’inspection ou de
visite d’appréciation depuis deux ans, en dépit des recommandations que j’ai
faites, parce que des ressources n’ont pas été consacrées à l’inspection de ces
résidences-là. Le ministère est toujours à élaborer une grille d’appréciation
pour encadrer ces inspections-là. Mais ça fait deux ans et il n’y a pas
d’inspection dans les ressources.
M. Chouinard (Tommy)
:
On nous dit qu'on a embauché des inspecteurs supplémentaires, qu'on a...
C'est... supposément... c'est ce qu'on entend, c'est ce qu'on nous dit.
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
C'est pour les résidences pour personnes âgées. Mais, pour les personnes
handicapées physiques et intellectuelles, il n’y a pas encore un programme
d’appréciation ou de visite d’appréciation de la qualité. On est à élaborer une
grille. Et, ça encore, c'est aussi une conséquence de compressions budgétaires.
On a investi davantage au niveau des inspections ou des visites d’appréciation,
contrôle de la qualité pour les personnes âgées, ce qui est bien, mais ça
retarde la question, la situation, pour les personnes handicapées. Et je me
dis : Moi, ce que j'aimerais, dans un monde où on est très respectueux des
droits, c'est qu’on soit capables également de s’assurer de la protection et du
respect des droits des personnes âgées comme des personnes handicapées qui ont
moins de 65 ans.
M. Chouinard (Tommy)
:
Un deuxième sujet, c'est sur la garde en milieu familial. Les bureaux
coordonnateurs, ça a été créé au milieu des années 2000, prétendument pour
mieux superviser, coordonner la garde en milieu familial. Là, je veux vous
entendre. Est-ce que vous avez vérifié que, les bureaux coordonnateurs étant
des CPE, que ces CPE là font leur travail pour lequel ils sont donc
subventionnés et vérifient vraiment la qualité des services, le respect des
normes ou vous constatez que c'est le «free for all»?
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
En fait, dans le cas des bureaux coordonnateurs, ce que nous considérons
présentement, c'est qu'ils n’assument pas, de façon générale, leurs
responsabilités quant au contrôle de la qualité pédagogique, la qualité
éducative des services dans les CPE. Et ça, pour nous, c'est très important. Et
on a vu aussi... Ils ont quand même un rôle d’information, au niveau des
garderies, un rôle d’encadrement. Et on a vu, dans le dernier projet d'appel
d'offres, un certain nombre de situations qui ont mis en évidence le fait que
les éventuels soumissionnaires, pour obtenir des places autorisées en garderie
ou en CPE, n’avaient pas reçu : un, l’information suffisante, et
également, je dirais, l’information pertinente pour pouvoir bien préparer leur
soumission pour être admissibles à des projets de garderies. Alors, il y a
matière à renforcer la qualité de l’exercice du rôle de ces bureaux
coordonnateurs. Et, encore là, à mon avis, c'est une responsabilité du
ministère de la Famille, que d’être vigilant quant à l’exercice ou à
l’encadrement de ces bureaux-là.
Le Modérateur
: Robert
Dutrisac, Le Devoir.
M. Dutrisac (Robert)
:
Oui. Le gouvernement, que ce soit par la voix du président du Conseil du trésor
ou encore Mme Marois elle-même, ont répété que les restrictions budgétaires,
les compressions n’auraient...
M. Dutrisac (Robert)
:
…le gouvernement, que ce soit par la voix du président du Conseil du trésor ou
encore Mme Marois elle-même, ont répété que les restrictions budgétaires, les
compressions n’auraient aucun impact sur les services, donc, ce que vous dites,
c’est que ces gens-là mentent à la population.
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
Ce que je dis, c’est que nous constatons sur le terrain, au fil des
compressions budgétaires, il y a un cumul, hein, ce n’est pas cette année que
ça a commencé, c’est au fil des ans, que ce n’est plus vrai qu’il n’y a pas
d’impact direct pour les services aux citoyens, les services à la population.
Ces impacts-là prennent toutes sortes de formes, ça peut être des délais
d’attente qui s’allongent, ça peut être des conditions d’accès qui sont
devenues plus sévères, ça peut être, par exemple, dans le domaine des soins ou
des services à domicile, on va essayer de donner plus de services à plus de personnes,
mais en donnant moins de services à chacune. Alors, on a vu des cas concrets.
J’ai un exemple en tête, la dame avait besoin de 14 heures de service, par
manque de ressources, on a réduit à quatre heures par semaine. Ce n’est plus la
même chose, ça compromet son maintien à domicile. Alors, il y a plusieurs
situations comme celles-là.
Un dossier que j’ai en
tête aussi, à la CSST, par exemple, pour toute la question des orthèses où on
limite, depuis plusieurs années, à un montant x le remboursement, alors que,
dans les faits, les prix ont été indexés. Et plusieurs programmes ou services
gouvernementaux, on voit que les montants remboursés aux citoyens ne sont pas
indexés depuis, des fois, 10 ans, 12 ans, 15 ans. Alors, ce sont autant de
manifestations qu’il y a un impact direct pour les citoyens de ces compressions
budgétaires là qui sont cumulées et cumulatives.
M. Dutrisac (Robert)
:
Et vous dites par ailleurs que ce n’est pas tellement le recours au privé qui
est le problème, mais c’est l’encadrement que le gouvernement assure pour ces
ressources privées là.
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
Oui, c’est-à-dire la déresponsabilisation qui entoure, dans certaines
situations, le recours à des ressources non gouvernementales, mais pour
dispenser des services publics. L’exemple, par exemple, des CHSLD publics, on
sait, la population vieillit, de plus en plus de personnes auront besoin de quitter
leur domicile et d’avoir une résidence qui offre des services. On manque de
place en CHSLD publics, en attendant des places dans ces CHSLD, il y a un
programme d’achat de place dans des ressources privées, des ressources
intermédiaires.
Moi, je n’ai pas de
réserve quant à ce programme-là, la seule chose, c’est qu’il ne faut pas qu’il
y ait déresponsabilisation, il faut qu’on s’assure que ces ressources-là sont
capables d’accueillir des personnes qui ont des besoins importants et de les
prendre en charge, des personnes qui sont souvent en perte cognitive, qui sont
souvent seules et de s’assurer qu’il y aura une qualité des services, que ce
sera sécuritaire, qu’il n’y aura pas d’abus, qu’il y aura le respect des
droits. Et c’est à ces conditions-là que ces ententes-là peuvent être faites.
Encore une fois, je ne veux pas généraliser, il y a d’excellentes ressources
intermédiaires au Québec, mais il y a eu des situations que nous avons
documentées où malheureusement ça a été des ententes à rabais, et surtout plus
personne n’est responsable, et ça, à mon avis, c’est…
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
Encore une fois, je ne veux pas généraliser, il y a d’excellentes ressources
intermédiaires au Québec, mais il y a eu des situations, que nous avons
documentées, où malheureusement ça a été des ententes à rabais, et surtout plus
personne n’est responsable. Et ça, à mon avis, c’est une responsabilité des services
publics de s’assurer que les programmes gouvernementaux, les lois, les règlements
continuent d’être appliqués et, sur le plan plus humain, que les personnes
vulnérables, que ces services-là ont la mission de protéger, elles le seront,
où que soit dispensé le service.
M. Dutrisac (Robert)
:
Sur la décertification, là, vous parlez… bon, il y a un programme de
certification des… vous faites référence au programme… à la Loi, là, sur la
certification des résidences pour personnes âgées.
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
Oui.
M. Dutrisac (Robert)
:
Pour personnes handicapées également?
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
Pour personnes âgées, parce que…
M. Dutrisac (Robert)
: Pour
personnes âgées. Vous parlez de décertification, vous faites un lien avec
l’achat de places. J’aimerais… Est-ce que le gouvernement achète des places,
dans des endroits…
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
Oui. Il y a deux enjeux, dans ce contexte-là. Il y a eu le projet de loi
n° 16, qui a fait en sorte que la certification des résidences privées
pour personnes âgées a été allégée, assouplie et que certaines résidences qui
offraient moins de deux services ne font plus l’objet… ne doivent plus faire
l’objet d’une certification. Ce que nous avons constaté, sur le terrain, c’est
que cela s’est accompagné, dans des résidences de ce type-là, de toutes sortes
d’allégements, notamment un contrôle… évidemment il n’y a plus de contrôle de
la qualité, comme c’était fait auparavant, il y a non plus… dans certaines
situations, il y a eu des allégements au niveau de la qualité des repas. On a
embauché du personnel, qui n’a pas de mauvaise volonté, mais qui est moins
qualifié. Alors, nous, ce que l’on constate, c’est qu’il y a une diminution de
la qualité des services et surtout que les agences et ceux qui sont
responsables évidemment de surveiller le contrôle de la qualité se sont
déresponsabilisés parce que ces résidences-là ne font plus partie des
résidences qui doivent être visitées et inspectées. Et c’est ça que je déplore,
d’autant que l’on continue d’avoir des ententes d’achat de places dans des
résidences de ce type. Alors, oui il y a des ententes d’achat de places, mais
dans la mesure où on a une assurance que les personnes qu’on y réfère, en
attendant des places dans des CHSLD publics, vont être bien traitées, dans le
respect de leurs droits et dans leur meilleur intérêt.
M. Dutrisac (Robert)
:
Donc, on achète des places dans des endroits qu’on n’inspecte pas. C’est ce que
vous nous dites?
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
Oui. Oui.
M. Chouinard (Tommy)
:
…parce que la loi n° 16, il me semble qu’on préservait la certification,
mais dans le fond il y avait deux catégories de résidences, c’est-à-dire, deux
services ou moins, c’est pour les personnes âgées autonomes, je pense, ou… puis
il y avait une catégorie… Là, c’est parce qu’il me semble qu’elles ne sont pas
décertifiées comme telles, il y a une certification, mais allégée.
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
Les résidences qui offrent… ce n’était pas tant sur la notion de personnes
autonomes que sur le nombre de services qui étaient offerts. Et, quand on
parlait, par exemple, des services de repas ou des services d’animation, de
loisirs, ça pouvait être des résidences qui étaient décertifiées, et ce n’est
pas nécessairement fonction, là, de la catégorie ou du niveau de difficulté…
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
…par exemple, des services de repas ou des services d’animation, de loisir, ça
pouvait être des résidences qui étaient décertifiées, et ce n'est pas nécessairement
fonction, là, de la catégorie ou du niveau de difficulté.
Si vous me permettez, je passerais la
parole au vice-protecteur en santé et services sociaux, qui a supervisé
plusieurs des enquêtes avec… auprès de ces résidences-là.
M. Dussault (Claude) : De
façon simple, je vous dirais, le principal problème des ressources pour les
personnes âgées, pour la certification, c'est qu’on y va selon le nombre de
services, plutôt que d’y aller selon l’état des personnes. Donc, vous pouvez
avoir… Auparavant, c'était… il y avait, dès qu’on donnait un service, la
résidence devait être certifiée. Là, on demande, d’abord, il faut que ça soit
plus qu’un service, donc deux services et plus, pour qu’elle soit assujettie à
la certification, mais on y va donc sur le nombre. Comme disait
Mme Saint-Germain, pour déterminer si une résidence doit être certifiée ou
pas, on y va sur le nombre de services. Alors que la logique, ça serait plutôt
d’y aller selon l’état des personnes. Et là, vous avez des personnes qui sont
en attente de services. On n'est pas capables de leur donner le bon type de
ressource compte tenu de leurs besoins, ça fait qu’on les met entre-temps dans
des ressources soit de type familial ou des ressources privées, en attendant
qu’on leur trouve une place en CHSLD, par exemple, qui corresponde à leurs
besoins. Donc, il y a un problème d’arrimage, si vous voulez, entre l’état de
la personne et la ressource qui l’héberge.
Le Modérateur
: Simon
Boivin, Le Soleil.
M. Boivin (Simon)
:
Bonjour. De manière plus générale, vous constatez, là, que l’écart s’accroît
entre les services qu’on annonce et les services qui sont effectivement disponibles.
Vous constatez, par exemple, qu’à la CSST il y a des gens qui auraient droit à
des remboursements d’une telle hauteur et qui ne l’obtiennent pas, qu’à
l’Agence de revenu du Québec il y a des décisions déraisonnables qui sont
prises, qui défavorisent les citoyens. Est-ce qu’en bout de course vous
considérez que ces compressions-là, appliquées à l’État, sont de nature à miner
la confiance des citoyens dans les décisions qu’ils reçoivent des organismes ou
des ministères qui doivent les servir et qu’en bout de course vous les invitez
à être même plus méfiants vis-à-vis des décisions qui sont rendues à leur
endroit par ces mêmes organismes, qui sont sous le coup de compressions?
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
Bien, il est certain qu’un citoyen qui constate qu’il n'est pas traité de la
même façon qu’un autre citoyen dans la même situation, parce qu’il y a des
iniquités aussi entre les régions ou entre les établissements, ou qui n'est pas
traité dans le respect de ce qui lui est dû, c'est clair que ça crée des
désappointements et que ça mine la confiance.
Il y a quand même, là-dessus, une
obligation de transparence de la part des services publics. Les citoyens
s’attendent à être traités avec justice, mais aussi à être bien informés,
connaître leurs droits, et, en conséquence, pouvoir prendre les bonnes
décisions. Il y a des situations qu’on a constatées, par exemple, dans des
centres hospitaliers, où on dit à des citoyens : Nous n’offrons plus tel
service ou nous l’offrons, mais ça sera très long. Allez dans le privé. Aller
dans le privé, il faut payer, alors que d’autres citoyens ont pu, dans d’autres
régions ou dans d’autres établissements, recevoir le service en centre
hospitalier. Oui, ça entraîne un bris de confiance et un manque de confiance,
et je vous dirai que ça pose aussi un problème aux agents des services publics.
On constate souvent, au Protecteur du citoyen, je dirais même dans la majorité
des cas, que les agents des services publics, ils veulent bien faire leur
travail, mais ils sont obligés de composer avec les ressources…
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
…dirai que ça pose aussi un problème aux agents des services publics. On
constate souvent, au Protecteur du citoyen, je dirais même dans la majorité des
cas, que les agents des services publics, ils veulent bien faire leur travail,
mais ils sont obligés de composer avec les ressources. Alors, il y a là un
enjeu qui est vraiment important. Et, avant de décréter des compressions
budgétaires, il faut bien mesurer les impacts puis il faut accepter de
dire : On n’offrira plus tel service. Ou on fait telle compression mais
que ce soit transparent, clair et juste pour tout le monde.
M. Boivin (Simon)
:
Est-ce que, dans ce contexte-là, vous appelez les citoyens, pour leur part, là,
on comprend que le gouvernement doit essayer de faire preuve de plus de
transparence puis évaluer les impacts, mais le citoyen, lui, est-ce que vous
l’invitez à être plus méfiant, à mieux s’informer de ses droits dans le
contexte où des compressions menacent peut-être les services auxquels il a
droit?
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
Je l’invite à être plus vigilant. Je l’invite aussi à bien s’informer de ses
droits mais aussi de ses obligations parce qu’avec des droits viennent des
responsabilités ou des obligations, et au Protecteur du citoyen nous mesurons
ces deux aspects-là. Et je l’invite surtout à exercer ses recours, notamment
auprès du Protecteur du citoyen. Puis, en santé et services sociaux, il y a un
premier niveau qui est le Commissaire aux plaintes et à la qualité des
services. Alors, c'est important. Il y a certains citoyens qui ne peuvent pas
agir par eux-mêmes et c'est important, dans ces situations-là, que les proches
ou que des organismes de défense de droits, des organismes spécialisés,
puissent les aider. Parce qu’on constate beaucoup au Québec des citoyens qui
sont notamment analphabètes. J’en parlais ce matin. Les députés soulevaient
cette question-là et c'est tout à fait juste, hein? On voit ça dans les bureaux
de comté, on voit ça au Protecteur du citoyen. Alors, oui, exercer leurs
recours, être particulièrement vigilants. Et j’invite surtout à mesurer
l’impact des décisions qu'on prend sur le plan humain et à respecter la loi sur
la justice administrative, c'est vraiment très important.
M. Lavallée (Jean-Luc)
:
Deux questions aussi, si vous permettez. J’aimerais bien comprendre le lien, en
fait qui vous visez quand vous faites un lien de cause à effet entre les
compressions et la réduction des services aux citoyens. C’est votre bilan 2012‑2013,
c'est le gouvernement du Parti québécois qui a imposé les plus récentes
compressions. Mais là vous dites : Il y a eu un cumul au fil des ans.
Donc, je comprends que vous visez les deux administrations précédentes?
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
J’aime bien le mot administration parce que le Protecteur du citoyen est
impartial, il n’agit pas d’une manière partisane. Effectivement, c'est le cumul
de ces compressions-là sous tous les gouvernements qui fait en sorte qu’avec
les années bien la situation a entraîné des nécessités de trouver des solutions
alternatives, de faire en sorte de composer avec les budgets qu'on a.
Encore une fois, les
compressions en soi, ce n’est pas ce qui est négatif, il faut arriver à
composer avec un budget. Ce que je déplore, c'est l’impact qui n’est pas
suffisamment mesuré, entre autres, l’impact humain et l’impact sur le respect
des droits, et aussi le manque de transparence autour de ça et qu'on trouve les
façons les plus efficaces, au-delà du seul discours, de faire en sorte que les
compressions vont… ne toucheront pas les services directs à la population.
Est-ce qu’il y a de la place à être plus performants dans l’administration,
dans la gestion, bon, possiblement. Nous, ce qu'on voit, au Protecteur, c'est
l’angle du citoyen, c'est l’impact pour lui…
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
…que les compressions ne toucheront pas les services directs à la population. Est-ce
qu’il y a de la place à être plus performant dans l’administration, dans la
gestion? Bon. Possiblement, nous, ce qu’on voit au protecteur, c’est l’angle du
citoyen, c’est l’impact pour lui. Alors, je pense qu’il faut mesurer de façon
sérieuse ces situations-là. Et, avant d’affirmer que les compressions
n’affectent pas les services directs à la population, je pense, il faut être
vraiment bien certain de ça.
M. Lavallée (Jean-Luc)
:
J’aimerais vous entendre aussi sur Revenu Québec. Ce matin, lors du briefing,
on nous a parlé de leur rigidité administrative, diriez-vous que Revenu Québec
est trop agressif dans ses efforts de perception et de récupération fiscale?
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
En fait, Revenu Québec a un mandat essentiel qui est celui, bon, de récupérer évidemment
les taxes et les impôts des citoyens, il faut bien les financer, les services
publics, et de lutter aussi à la fraude fiscale et, moi, je souscris… au Protecteur
du citoyen, on souscrit tout à fait à cela.
Cela étant, ça n’autorise pas Revenu
Québec à travailler dans un contexte qui n’est pas respectueux des droits des citoyens
et qui n’est pas respectueux non plus des preuves d’équité procédurale. Alors,
on a documenté quand même des dossiers où on a envoyé des avis de réclamation
avec une preuve qui n’était pas, à notre avis, suffisante. Et notre propre
enquête a permis de démontrer que, si on laisse aux gens l’occasion d’être
entendus, ce qui n’est pas toujours le cas à Revenu Québec, on va plus rapidement,
dans certains cas, dans des approches qui sont judiciaires ou quasi
judiciaires, si on laisse aux gens le soin d’être entendus et on prend le temps
de bien les écouter, dans certaines situations, ça permet d’éviter justement
des poursuites.
Et aussi il faut le
faire d’une manière qui soit humaine, on a vu, entre autres, une dame qui s’est
fait réclamer remboursement de son salaire 100 % à deux reprises, qui peut
survivre dans des situations comme celles-là? Alors, je pense qu’il y a place à
moins de rigidité, plus de considération de la justice administrative et de
l’impact humain tout en exerçant une fonction essentielle, qui est la lutte à
la fraude fiscale et la récupération des sommes dues à l’État.
Le Modérateur
: Merci.
On va passer à la période de questions en anglais. Max
Harrold, CTV.
M. Harrold (Max) :
I was wondering if you could talk a bit about how this affects the most
vulnerable you talked about, the intellectually disabled, seniors? When you
look at both of those situations, what are you seeing?
Mme Saint-Germain
(Raymonde)
: What I see is that the
stated services and the actual services available are not the same, and there
is a gap between what is stated and what is actually available. For the elders,
for instance, there is a program that plans the buying of places in non governmental resources, private residences
for seniors, and we see that there is a lack, if not an absence, of the control
of quality in these residences that is detrimental to the respect of the right
of the citizens.
For the disabled people,
there is no control of the quality of services and in a few residences, this
year…
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
...quality in these residences. That is detrimental to the
respect of the right of the citizens.
For the disabled people,
there is no control of the quality of services, and in the few residences, this
year, we have documented, we have substantiated that some disabled people,
mainly intellectually disabled people, were let by themselves, let to
themselves without adequate monitoring of their wellbeing, without enough
control of the quality of the food and without any stimulating services
provided to them.
So, this is a lack of
respect of the administrative justice law and, above
all, this is a lack of quality of services that is very detrimental for these
vulnerable people. And this is, according to me, one of the consequences of the
gap between the stated services and the actual services, that is a consequence
of the budget cuts.
M. Harrold (Max) :
So, the budget cuts, you said that they’ve been cumulated over a number of
years. So, how many years and who is... This government has only been in place
for one year. So, how far back does it go?
Mme Saint-Germain
(Raymonde)
: It goes far back to many years, I’d say more than
10 years. And the problem is that, with the cumul… the addition of each annual
cut, there are consequences that are being more and more important each year
and there is no, I would say, serious regard on the real... the actual impact
on the citizens. So, this is not a matter of Liberal or PQ government, it is a
matter of public administration that has to be very, very vigilant over
fairness, over equity for everyone.
And also that has to be
very transparent. Citizens deserve to know what is offered to them, what
services they have to pay for, what services won’t be available, and when they
have to go in the private sector, to which condition they have to go there.
So, equity, fairness for
everyone in every region, every establishment. And this is not a matter of a
political party, it is a matter of public administration. And, you know, when
the political parties are changing, with any change of government, at the
public... at the Québec Ombudsman, we can substantiate the same lack of
fairness in some services. So, this is not political, this is administrative,
and this is a matter of fairness.
M. Harrold (Max) :
And you talked about how this impacts the more broader population. Revenu
Québec is a nice example, everybody files taxes. You said that there was one
example of a woman who was... It’s very arbitrary and people aren’t allowed to
be... Can you talk a little bit about that?
Mme Saint-Germain
(Raymonde)
: Well, it is really... We agree that...
M. Harrold (Max) : ... nice example, everybody files taxes. You said that there was
one... an example of a woman who was… it’s very arbitrary and people aren’t
allowed to be… Can you talk a bit… a little bit about that?
Mme
Saint-Germain (Raymonde)
: Well, it is
really… We agree that there is a need to collect the taxes and the income, we
have to pay for these public services. But there is also a need to that in
fairness and with due respect to the rights of the citizens. And, with Revenu Québec, we have substantiated some
lack of fairness, no measure of the impact for the citizens. For instance, for
a person who was a former employee of an accountant firm, she was reclaimed $ 1, 5 million allegedly, for having being part of a fraud. When, at the Public Protector, we looked at the issue, we made our
own investigation and we realized that there were sufficient proofs to
demonstrate that she could not have been involved in such a fraud. And she had
not been heard by Revenu Québec.
And that’s part of the rigidity and the unfairness. She should have been heard.
And this is the situation with many private enterprises and many workers in Québec. So, that’s a problem, and you have
to act fairly, in the public services, according to the administrative justice law. And we have noticed, among others, that,
in Revenu Québec, this is a part of a problem.
Le Modérateur
:
Caroline Plante, Global News.
Mme Plante (Caroline)
: Mme St-Germain, when we ask them, the Health
Minister, to respond to you report, he said that he is not trying to cut
services, he’s… on a contrary, there is an increasing budget, there’s a 4,8
increase in the Health budget, this year. So, for you, does an increasing
budget mean any increasing services?
Mme Saint-Germain
(Raymonde)
: I’d say, first, that I’m sure that no Minister of
Health and Social Service has bad faith and wants to cut the services. But
there is an increasing need from part of the citizens to have more and more
services, because mainly of the demographic situation, we have many seniors,
their situation is such that are demanding more and more services, they need
more and more services. So, an increasing budget does not mean that, on the
field, on the ground, we will have direct services increased in consequence,
first. And, second, the needs are so increasing and important, that there is no
exact or mathematical correlation between an increasing budget and the actual
services delivered…
Mme Saint-Germain
(Raymonde)
: …first, and, second, the
needs are so increasing in importance, that there is no exact or mathematical
correlation between an increase in budget and the actual services delivered in
order to respond to these needs.
Mme Plante (Caroline)
: Do you think that it’s a proper response from the part of the
Health Minister?
Mme Saint-Germain
(Raymonde)
: Could you repeat? I didn’t
hear.
Mme Plante (Caroline)
: Oh, do you think that it’s a proper response to your report on the
part of the Health Minister?
Mme Saint-Germain
(Raymonde)
: Well, this is a response
that is addressing the situation of the Minister and the capacity, but this is
surely not an actual… or a response that is designed to deserve the needs of
the population on the field.
We’ll have to see, to monitor what are the impacts of these investments. But,
you know, very often, there are announcements of millions of dollars, but we
cannot see, on the ground, on the field, in the direct services, the
involvements or the implementation, or the improvement in consequence, so I’ll
wait and see the answer, but there is a need for many, many investments. There
is a need also for fairness, and there’s a need for more control over the
quality of services. And it’ OK to work in partnership with governmental… non-governmental, private or
community services, I agree with that, but there is also a need to be
responsible and to still be very vigilant in order to have the laws, the
regulations and all the public policies respected and implemented by these
partners in order that the citizens be treated fairly and in coherence with
their needs.
Le Modérateur
:
Ça met fin à cette période de questions. Merci, tout le monde.
Mme Saint-Germain (Raymonde)
:
Merci.
(Fin de la séance à 11 h 44)