(Quinze heures quarante-huit minutes)
M. Couillard (Philippe): Merci.
Bonjour. Deux sujets à communiquer aujourd’hui avec vous. Le sujet principal, bien
sûr, est la résolution qui vient d’être votée sur la nécessité, pour le Vérificateur
général, de donner son avis sur la prochaine mise à jour financière et
économique du gouvernement.
Mais tout d’abord,
brièvement, dans la foulée de nos conversations et de nos rencontres la semaine
dernière, vous vous souvenez, je vous avais dit que je vous informerais s’il y
avait d’autres rencontres au parti. Alors, ce matin, la directrice générale de
notre parti a été rencontrée par les enquêteurs de l’UPAC, sur des questions
essentiellement administratives, liées aux façons de faire et aux processus au Parti
libéral du Québec. Alors, c'est ce qui s'est produit ce matin. Il n’y a pas
d’autres commentaires à ajouter.
Journaliste
:
Ça s’est passé au bureau?
M. Couillard
(Philippe): Bien, on posera les questions après, si vous voulez. C’est parce
que je voulais également vous parler d’un autre sujet, et je vous avais dit qu’il
était nécessaire d’agir avec transparence. On a eu une longue conversation la
semaine dernière sur cette question-là, puis je voudrais vraiment suivre cette
ligne de conduite.
Mais ce qui nous occupe
aujourd’hui, c'est la priorité des Québécois, c'est la finance publique, les
finances publiques, l’emploi, et, lorsqu’on parle aux Québécois d’une
résolution comme celle qui vient d’être votée, c’est-à-dire la nécessité pour
le Vérificateur général de donner son avis sur la mise à jour économique, bien,
ça semble lointain pour beaucoup de citoyens. Mais, si l’économie ralentit,
s’il y a des pertes d’emploi au Québec, alors qu’on en crée ailleurs, s’il y a
une chute des investissements, s’il y a une chute des mises en chantier, c'est
directement dans nos familles, dans les familles de toutes les régions du
Québec que ça retentit. C'est des projets qui ne s’accomplissent pas, c'est des
progrès qui ne s’accomplissent pas dans la région.
Et il nous semble
absolument important, compte tenu des bruits électoraux que, comme moi, vous
avez lus ce matin dans les journaux, que, particulièrement dans une période
semblable, qu’on ait une évaluation indépendante de l’état actuel des finances
publiques et de l’économie au Québec. D’autant plus surprenant que le Parti
québécois ait voté contre cette motion qu’ils ont eux-mêmes, lors de la
dernière campagne électorale — et je crois que c'est Mme Marois
elle-même qui en avait parlé — recommandé qu’il y ait un tel examen
indépendant des finances publiques.
Alors, soudainement, lorsqu’on
se trouve de l’autre côté et qu’on a à faire face à la réalité budgétaire qui,
disons-le, est très inquiétante, il semble que ce critère ne s’applique plus.
Alors, on insiste pour que ce soit fait. Bien sûr, la motion de l’Assemblée a
été votée, et il appartient maintenant au Vérificateur général d’assurer la
suite des choses et de donner l’heure juste aux Québécois sur l’état des
finances publiques, l’état de l’économie, dans un contexte qui, avouons-le, est
inquiétant pour l'ensemble des Québécois.
Pierre, tu veux ajouter
certainement quelque chose.
M.
Paradis
: Oui.
Sur le contexte inquiétant, on a tiré la sonnette d’alarme, là, depuis quelques
semaines. Le Mouvement Desjardins s'est inscrit dans le débat, la Banque
Nationale s’est inscrite dans le débat et, aujourd’hui, c'est le Conseil du
patronat qui s’inscrit dans le débat. Le gouvernement tente de manipuler les
chiffres, et je le dis, là, comme c'est. Le ministre des Finances, comme tel, a
fait des prévisions qui s’avèrent complètement erronées, à un point tel que les
revenus de l’État ne sont pas au rendez-vous. Vous avez déjà publié, chacun
dans vos domaines respectifs, des articles où il est établi qu’il manque déjà
plus de 1 milliard de dollars de revenus. Ça se traduit comment, ça? Ça se
traduit, parce qu’il n’y a pas de mises en chantier en nombre suffisant,
une baisse de 25 %; une baisse sur le plan des investissements industriels
de 60 %. Ça, c’est les emplois de demain.
Et, en ce qui concerne ce qui était prévu
comme emplois, là, une création d’emplois prévue de 45 000 pour l’année
2013, on en a perdu 45 000. C’est 90 000 de moins, 200 % de
marge d’erreur. On ne peut pas permettre ça à un ministre des Finances sans le
faire examiner par le Vérificateur général comme tel, surtout au moment où les
États-Unis reprennent, il y a un avantage sur le taux de change. Le reste
du Canada, pendant qu’on perdait nos 45 000 jobs, nos 45 000 emplois,
en a créé 145 000. Les Québécois sont en droit d’avoir l’heure juste.
Et je pense que tous les partis, là, n’ont
pas fait de politique, sauf peut-être le PQ aujourd’hui, avec cette
question-là. Québec solidaire et la CAQ ont voté en faveur de la motion que
nous avons présentée, donc tous les élus, sauf ceux qui étaient tenus par la
ligne de parti du PQ de voter contre pour ne pas que le Vérificateur général
puisse se mêler de leurs chiffres avant les élections. C’est une position qui
m’apparaît, là, dangereuse sur le plan de la transparence ou du manque de
transparence.
M. Couillard (Philippe): Merci,
Pierre.
Le Modérateur
: On va
prendre les questions en français.
M. Couillard (Philippe): À vous la
parole.
Journaliste
: Est-ce
que vous savez de quoi il a été question lors de la rencontre de la directrice
générale avec les policiers de l’UPAC?
M. Couillard (Philippe): Alors, on
nous dit — et on a vérifié que c'étaient les mots qu’on était...
qu’il était correct d’avoir avec vous — qu’il s’agissait de
vérification et de conversation de nature administrative sur les processus en
cours au Parti libéral du Québec.
Journaliste
: Donc,
quoi, vous... Processus administratifs, c’est quoi exactement? À quoi vous...
M. Couillard (Philippe): Ce sont
les processus administratifs, comment on fait avec les documents.
Journaliste
: Mais vous
parlez des processus en cours, donc c’est une...
M. Couillard (Philippe): Non,
non... les processus en cours… Je m’excuse, vous faites bien, avec votre
passion habituelle de la langue française de me le faire remarquer. On parlait essentiellement
du passé.
Journaliste
: ...à la
permanence pendant combien de temps?
M. Couillard (Philippe):
L’entretien a eu lieu aux locaux de la Sûreté du Québec, on me dit. Je
n’étais pas à Montréal aujourd’hui, là. C’est ce qu’on me dit.
Journaliste
: Et ça a
duré combien de temps?
M. Couillard (Philippe): Je n'ai
pas l’information exacte.
Journaliste
: On fait
référence à quels processus, puisque vous savez que ça a changé?
M. Couillard (Philippe): Bien, en
fait, tout a changé dans le financement au Québec, le financement des partis
politiques, et ce n'est pas d’hier. Il y a eu, bien sûr, la création des
escouades policières, qui est le legs du gouvernement libéral précédent, la
commission Charbonneau elle-même et surtout deux pièces, deux actes législatifs
majeurs : la question du financement à 100 $ et également la Loi
anti-prête-noms qui avait été adoptée en 2011.
Alors, il s’agit
certainement de pratiques anciennes, avant l’entrée en vigueur de ces lois-là.
Je ne peux pas vous en dire plus, ce n'est pas possible, pour moi, de vous en
dire plus. Ce sont des vérifications administratives qui ont été faites avez
l’actuelle directrice générale du parti.
Journaliste
: Est-ce
que vous savez si M. Blackburn, qui était là avant, a été contacté par les
policiers?
M. Couillard (Philippe): Je ne
sais pas. Je ne sais pas.
Journaliste
: Et
quelles sont vos impressions sur le travail des policiers, là, jusqu’à présent?
Perquisitions, on vous a… on vous rencontre, on rencontre la directrice
générale. Quel est…
M. Couillard (Philippe):
Pouvez-vous préciser votre question?
Journaliste
: Quelles
sont vos impressions par rapport au travail des policiers dans ce contexte-là,
avec ces trois événements là? Vous n’avez pas d’impressions par rapport à ça?
M. Couillard (Philippe): Moi, je
trouve que la police, les policiers et policières du Québec font leur travail
de façon très professionnelle, et il faut…
Journaliste
: …parti
libéral?
M. Couillard (Philippe): À l’égard
de tous les citoyens.
Journaliste
: Mais dans
le cas de la directrice générale du parti, je crois comprendre qu’elle a reçu
une convocation et qu’elle s’est rendue aux locaux de la SQ.
M. Couillard (Philippe): Écoutez, les
détails, là, comment ça s’est produit… Je sais que ça a eu lieu au bureau, elle
a dû arranger ou organiser une rencontre…
Journaliste
: Dans son
cas à elle, les policiers ne se sont pas rendus à son domicile pour aller la
chercher ou pour aller l’interroger.
M. Couillard (Philippe): Ça a eu
lieu aux locaux, comme je vous dis, sur un rendez-vous prévu, effectivement.
Des voix
: …
Journaliste
: …que vous
auriez dû être convoqué vous-même la semaine dernière plutôt que de voir les
policiers…
M. Couillard (Philippe): Je
laisserais ces commentaires-là aux policiers. Moi, je les ai accueillis très
ouvertement, et on a eu une conversation ensemble sur les sujets
essentiellement similaires d’ailleurs à ceux qu’on…
Journaliste
: …a laissé
sous-entendre que… et M. Paradis, que le hasard s’acharnait sur le Parti
libéral. Est-ce que vous trouvez que…
M. Couillard (Philippe): D’abord,
il y aura certainement un examen de l’ensemble des partis politiques. Je pense
que c'est une illusion de penser que seul le parti politique qui est devant
vous aujourd’hui va faire l’objet de ces vérifications-là, mais ce sera à
l’autre parti de répondre, ou aux autres partis éventuellement de répondre.
Mais, sur la question de la confiance
envers les forces policières, je pense, c'est un enjeu excessivement important.
Le jour où cette confiance serait ébranlée — et elle ne l’est pas,
pour moi, aujourd’hui, je tiens à le répéter, je garde mon entière confiance
envers les forces policières du Québec — le jour où cette confiance
est ébranlée, c'est un moment inquiétant pour notre démocratie.
Journaliste
: Mais,
M. Couillard, qu’est-ce que vous pensez du fait que deux de vos députés,
la semaine dernière, ont soulevé des questions sur le timing des interventions
policières puis de la médiatisation des interventions?
M. Couillard (Philippe): Bien, je
pense, c'étaient des interrogations pertinentes. Il y a quand même un décours
temporel, qui est celui que, vous-mêmes, vous avez constaté, mais je désire ne
faire aucun, aucun commentaire là-dessus ni aucune interprétation des raisons
pour lesquelles ce décours temporel là a eu lieu. Je répète encore, je réitère
ma confiance dans les forces policières du Québec.
Journaliste
: Est-ce
que vous êtes d'accord avec tout ce que vos députés ont dit?
M. Couillard (Philippe): Oui,
parce qu’il y avait une coïncidence temporelle qui doit être éclaircie ou sur
laquelle il est légitime de poser des questions, mais je répète encore une fois
avec force ma confiance dans les forces policières du Québec.
Journaliste
: Mais les
questions que vous vous posez, c'est quoi?
M. Couillard (Philippe): Bien,
c'est la rentrée parlementaire, on était ensemble, et il y a eu cette activité
de presse au début de la semaine où, curieusement, les médias semblaient bien
informés de la chose avant que les points de presse se fassent, et vous savez
vous-même tout ce qui a entouré ces jours-là. Mais je ne veux pas, moi, faire
d’hypothèse et je ne veux surtout pas, par mes commentaires, donner
l’impression que je doute du professionnalisme et de la compétence de nos
forces policières. Le travail est très important puis lorsque…
Journaliste
: On dirait
que vous faites les deux choses en même temps, là. Vous dites : Oui, il y
a une coïncidence bizarre, mais, en même temps, j’ai confiance.
M. Couillard (Philippe): Avant
tout, avant tout, j’ai confiance. Avant tout, j’ai confiance puis je vais vous
répéter, encore une fois, que ces escouades policières ont été créées par notre
parti politique. C'est pour faire ça qu’elles ont été créées. Alors, qu’elles
viennent le faire, pour moi, c'est non seulement légitime mais nécessaire. Je
répète qu’on veut la vérité sans compromis, et on l’aura.
Journaliste
: Mais avec
recul, en voulez-vous aux policiers qui se sont pointés à votre domicile la
semaine dernière? Il y a un traitement différent avec la DG du parti.
M. Couillard (Philippe): Non. Je
n’en veux absolument pas à ces personnes qui se sont comportées de façon très
professionnelle avec moi.
Journaliste
: Pardon,
M. Couillard. C'est une hypothèse que vous émettez lorsque vous dites que vous
pensez que les policiers vont aller au Parti québécois et peut-être…
M. Couillard (Philippe): C'est
une… Je dis les partis politiques. Le mandat de la commission Charbonneau,
c'est le financement des partis politiques. Je n’ai aucune raison de penser
qu’ils pourraient ou ne pas avoir… qu’ils pourraient ou ne pas avoir… avoir ou
ne pas avoir — vous allez encore me citer dans les Mots et maux de
la politique — quelque chose sur les autres partis politiques.
Mais je suppose que des vérifications sont faites sur l’ensemble des partis
politiques.
Journaliste
: Mais là
c'est un travail qui est fait par l’UPAC, pas pour le bénéfice de la commission
Charbonneau, si je comprends bien.
M. Couillard (Philippe): Moi, je
n’interprète pas les méthodes de travail. Je sais, on a lu dans les journaux
qu’il y a des liens de collaboration entre les deux organismes. Ça me paraît
important également.
Journaliste
: Pour
assurer l’indépendance de l’UPAC, est-ce qu’ils ne devraient pas… le patron de
l’UPAC et de la Sûreté du Québec ne devraient-ils par être nommés par
l’Assemblée nationale, comme le Vérificateur général, dont… vous avez vraiment
confiance au Vérificateur général?
M. Couillard (Philippe):
Absolument. D’ailleurs, on vient de demander ses services aujourd’hui pour des
questions que vous vous apprêtez à me poser d’ailleurs sur l’état des finances
publiques et de l’économie du Québec.
Journaliste
: Ça
viendra, mais… Donc, est-ce qu’elles ne devraient pas être nommées, ces deux
personnes clés là, dans le secteur policier au Québec? Ne devraient-elles pas
être nommées par l’Assemblée nationale?
M. Couillard (Philippe): Écoutez,
ce sont des questions légitimes. J’ai moi-même vu les déclarations de M.
Duchesneau sur cette question-là. Je pense, ce sont des questions de réflexion
légitimes. Ce sont quand même des postes importants dans l’organisation au
Québec, dans les fonctions dans notre société, et d’assurer l’indépendance maximale
des personnes qui détiennent ces postes-là m’apparaît crucial.
Cependant, je ne veux
pas que vous voyiez dans mes propos le fait que j’ai le moindre doute quant à
l’indépendance de la personne qui occupe actuellement la fonction. Mais, sur le
plan du principe, effectivement, c'est une question légitime à se poser.
Journaliste
: Mais il y
a un doute qui persiste, il y a un doute qui plane, là, quand vous ne réfutez
pas les affirmations de vos deux députés à cet égard-là…
M. Couillard (Philippe): Bien,
c’est-à-dire que les affirmations sont des constats factuels de coïncidences
temporelles. J’aurais de la misère à les réfuter.
Journaliste
: Non, non,
non, mais attendez, là. M. Poëti a parlé de hasard, si vous le voulez, a laissé
entendre…
Une voix
: Il n’y a pas
de hasard.
Journaliste
: Bien,
c'est ça… Et, bon, à cet égard-là, est-ce que c'est trop vous demander d’être
plus clair?
M. Couillard (Philippe): Oui,
c'est trop me demander. Je n’irai pas sur cette avenue de prêter des
attentions… des intentions, pardon, aux forces policières. La base d’une
société de droit, la base d’une société démocratique, c'est la confiance des
citoyens, des institutions envers les forces policières, notamment. Alors, moi,
je maintiens cette confiance-là, et je suis persuadé qu’elle est justifiée.
Journaliste
: Avez-vous
toujours la même impression qu’il y a un curieux hasard là-dedans, M. Paradis?
Vous l’avez dit la semaine passée.
M.
Paradis
: Je
n’ai pas parlé de curieux, j’ai parlé de hasard. Je maintiens ce que j’ai dit.
M. Couillard (Philippe): Je pense
qu’il y avait un livre de biologie, Le hasard et la nécessité, vous
souvenez-vous? Jacques Monod.
Journaliste
: Sur les
propos de votre… de Mme St-Pierre…
M. Couillard (Philippe): Ça y est,
on parle de finances. Ah non!
Journaliste
: …tout à
l’heure, en Chambre. Mme St-Pierre a eu des propos…
Des voix
: …
Journaliste
: …je pense
qu’elle s'est excusée auprès de la première ministre?
M. Couillard (Philippe): Oui, oui,
regardez, soyons clairs, il s’agit de questions qui soulèvent les passions, ces
questions qui entourent la question de la charte qui soulève les passions. Il
s’agit de questions difficiles, délicates. Parfois les esprits s’échauffent. Ce
n'est pas de cette façon qu’on doit s’adresser les uns aux autres entre
parlementaires, et je sais que Mme Christine St-Pierre est allée rencontrer Mme
Pauline Marois et je crois que l’incident est clos en ce qui concerne les deux
personnes.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais, s’il vous plaît.
M. Couillard (Philippe): Mais
toujours pas d’économie ou de finances.
Journaliste
: Une
question sur le budget, peut-être.
M. Couillard (Philippe): Ah oui! Oui,
s’il vous plaît.
Journaliste
: Il y a la
Coalition avenir Québec qui propose un directeur parlementaire du budget.
M. Couillard (Philippe): Oui, oui.
Bien, nous aussi…
Journaliste
: Tant qu’a
y être, vous ne seriez pas d’accord?
M. Couillard (Philippe): Oui.
Bien, d’ailleurs j’en ai parlé dans la campagne à la direction du parti. Je
pense qu’on doit s’attendre maintenant à ce que, lorsqu’il y a une campagne
électorale, surtout maintenant qu’on a une loi sur les élections à date fixe,
mais, dans un parlement minoritaire, comme vous le savez, l’élection n’a pas
nécessairement lieu à la date prévue par la loi.
Mais, au moment du
déclenchement d’une élection, il m’apparaît important que les citoyens
bénéficient d’un éclairage indépendant sur l’état des finances publiques pour
éviter cette valse qu’on a connue au cours des dernières années et des
dernières décennies, où le parti quittant les lieux dit que tout est en ordre,
le parti arrivant dit que ce n'est pas le cas, et, finalement, le citoyen, lui,
là-dedans, la citoyenne ne sait pas où s’en tenir… à quoi s’en tenir.
Alors, il y a deux
solutions possibles, soit la nomination d’une nouvelle personne qui serait un
officier parlementaire du budget comme il existe à Ottawa, soit un
élargissement des prérogatives du Vérificateur général pour lui demander cette
mission. Là-dessus, mon opinion n'est pas encore fixée. On en discute dans le
cadre de notre programme de gouvernement et on vous reviendra certainement
là-dessus dans les prochaines semaines, si ce qu’on lit dans les journaux est
exact.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais, s’il vous plaît.
Journaliste
:
Do you have a statement to make about the latest with UPAC?
M. Couillard
(Philippe): Well, we said that at the outset of my
intervention today that the UPAC visited or questioned our «directrice
générale», general manager, Mme Guérette. This happened at their
offices. It’s… Ringuette, sorry. This happened at their offices and
it was, I guess, on an appointment, and it was in order to discuss
administrative processes at our party that this meeting was done.
Journaliste
:
What do people make of this or what are you hoping that people interpret?
M. Couillard
(Philippe): Well, people have to expect those
meetings to happen when such inquiries are being conducted. In the same way
that the investigators decided to meet with me, I guess, to know what my
knowledge was of the processes at the party, it’s totally normal that they
would do the same with the person now at the top of the organization.
Journaliste
:
But it certainly gives the impression that the police are seriously zeroing in
on your party?
M. Couillard
(Philippe): Well, we don’t know what’s happening
with other parties, if or there is any activity on other parties… on the side
of other parties. This, we don’t know. But we are going, as we said, to collaborate
fully to whatever inquiries being conducted. Yes?
Journaliste
:
A question about the budget. If you had something like a budget officer, as
they do in Ottawa, maybe that person would also tell us how many jobs were created or not created, because now you’re saying 45, 000 were lost, the CAQ says 4, 000 were lost, the Liberals… sorry, the PQ,
the Government says 62,000 were
created, so it’s like, you know… How do people understand the «guerre des
chiffres»… there’s no winner in a «guerre des chiffres».
M. Couillard
(Philippe): So, on the… of jobs, sorry, let me just
clarify, it depends when you start measuring. OK ?
Journaliste
: I know. I know.
M.
Couillard (Philippe): If you include the year 2012,
during which, most of the time, the Liberal Party was in office by the way, yes,
there was some gain of employment, but we start the machine, the counting on
January 1st 2013. Nobody would discuss the fact that we have lost
more than 45, 000 jobs, while the rest of the country
has created 145,000.
Now,
on the question of the parliamentary… the budget officer, we agree at the
principle. There are two solutions, and we’ll come back on this during the next
campaign, I guess. Solution one would be to create a new office, such as the
parliamentary officer. The other solution would be to just enlarge the powers
and the prerogatives of the Auditor General. The important thing, at the end of
the day, is that we have independent evaluation of the state of the public
finances when the political campaign starts.
Journaliste
:
Is the motion that was adopted today binding? Does the Auditor General have to
review the…
M.
Couillard (Philippe): Not absolutely, but I would
stay it’s strongly… it’s a strong influence on him because the Auditor General,
of course, answers to the National Assembly, and the fact that the National
Assembly has voted at the majority to ask him to conduct that examination, I
think it should have at least an effect on him to seriously look at this
option. It’s for him now to say that he will or will not follow this motion
voted today at the Assembly. Merci.
Journaliste
:
…M. Couillard, est-ce que c’est…
M. Couillard
(Philippe): On est en train de préparer notre programme
de gouvernement, le programme électoral, mais j’ai
déjà, à plusieurs reprises, mentionné que je proposerais un gouvernement ouvert
et transparent, notamment sur la question des finances publiques. Quant à
l’instrument, on reviendra là-dessus. Merci.
(Fin de la séance à 16
h 5)