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Point de presse de M. Stéphane Le Bouyonnec, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'économie et de commerce extérieur

Version finale

Le vendredi 27 septembre 2013, 9 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures quarante-sept minutes)

M. Le Bouyonnec : Oui, merci. Bonjour, tout le monde. Merci, merci d’être là. Alors, ce matin, nous allons avoir une interpellation de la ministre du développement de la Politique industrielle concernant le développement économique en région.

Juste avant d’adresser cet élément-là, j’aimerais évidemment vous rappeler un peu la situation économique que nous vivons maintenant. Pour la plupart des observateurs, c’est clair que nous avons un problème, là, d’économie. Certains, même, avancent que potentiellement nous pourrions entrer en récession. Nous avions nous-mêmes tiré la sonnette d’alarme à différents moments. D’autres le font maintenant, que ce soit le Conseil du patronat… Nous avions, par exemple, proposé un indicateur avancé sur les investissements privés supportés par le gouvernement; on avait été traités de farfelus. Aujourd’hui, on apprend que l’investissement des entreprises accuse une baisse de 3,3 %. Je vous rappellerais qu’au niveau de la moyenne mobile il se perd en moyenne, en ce moment, plus de 6 000 emplois au Québec,par mois, alors qu’il s’en crée 18 000 dans le reste du Canada, etc.

Aussi, en région, ce que nous remarquons en région, c’est qu’il y a aussi eu des pertes d’emploi significatives. Donc, le chômage au Québec a augmenté de 0,3 %, alors qu’il a augmenté de 1,1 % au Saguenay, 2,2 % en Gaspésie, 3,4 % sur la Côte-Nord, ce qui est quand même très, très significatif.

Alors, qu’est-ce qui nous a amenés à cette situation-là? Ce qui nous a amenés à cette situation-là, d’abord autant les politiques libérales que les politiques péquistes ont fait vraiment mal à l’économie des régions. Et là je vous ramènerais à l’époque du p.l. n° 14 de l’ancien gouvernement majoritaire pour la refonte au niveau du régime minier, qui avait été décrié par tous les observateurs, en soumettant l’entreprise à des régimes, à 1 400 régimes différents des municipalités. Ce projet de loi n’a pas été adopté parce qu’il y avait des dissensions dans le gouvernement libéral. Le nouveau gouvernement arrive, on passe au projet de loi n° 43 qui donne des prérogatives à la ministre qui font en sorte que plus personne ne va être intéressé à investir, cela après la modification du régime des redevances. Donc, on peut dire que le Plan Nord, entre guillemets, que, nous, nous supportions malgré le fait que nous avons notre plan Sud avec le projet Saint-Laurent, bien, ça fait en sorte que les régions ressources commencent à en payer le prix. Donc, ça, c'est la première raison des difficultés des régions en ce moment.

Et, écoutez, l’Institut Fraser, avant les modifications des libéraux, plaçait le Québec comme la première juridiction au Canada en ce qui a trait aux investissements dans les mines. On est passés au quatrième après les modifications du régime de redevances de Raymond Bachand, puis là maintenant on est dixième.

Deuxième élément, l’éolien. Les politiques libérales et péquistes de développer les régions par le développement éolien coûtent extrêmement cher à tous les Québécois — ça, c'est un thème qui a été abordé — dans un moment où on est en surplus hydroélectrique.

Troisième élément, le régime forestier. Vous le voyez encore cette semaine, le cri du coeur du président de Tembec, le régime forestier avec les mises aux enchères, etc., fait en sorte qu’une industrie déjà malmenée va l’être davantage.

Et, vous savez, j’ai un exemple. Par exemple, le gouvernement s’apprête à annoncer une nouvelle cimenterie en Gaspésie, alors que le volume de ciment produit au Québec, à cause des problèmes de construction, a baissé de 15 %. Donc, on est en surcapacité. Donc, ils vont probablement avoir un déplacement de ressources d’une cimenterie comme Lafarge, dans mon comté, vers des emplois en région, vers des emplois en Gaspésie, mais, finalement, avec une surcapacité. Donc, toutes ces politiques sont des politiques qui ne nous mènent nulle part et, pour moi, aujourd’hui, c’est peut-être suffit la critique, suffit l’analyse, on veut véritablement, comme on l’a fait plus souvent qu’à notre tour, être en mode solution pour l’économie du Québec.

Et ça signifie… on vous propose aujourd’hui trois propositions concrètes que l’on souhaite que le gouvernement puisse adopter pour immédiatement avoir un impact économique. La première touche la première critique que je faisais au niveau des ressources, c’est-à-dire une réforme ou un retrait du projet de loi n° 43 qui nuit énormément au développement régional. La ministre, qui est un peu la fée Carabosse, là, de l’industrie en ce moment, a créé une situation qui est inextricable et il faut prendre un pas de recul, faire une refonte du projet et puis relancer, finalement, les investissements miniers, même si on est dans un cycle un petit peu bas. L’incertitude persiste et c’est extrêmement nocif. Ce geste-là serait très bien perçu par la communauté d’affaires, les investisseurs.

La deuxième solution, écoutez, dans le cadre du projet Saint-Laurent, nous avons proposé deux volets économiques qui ont — compte tenu, peut-être, du côté technique, on a ressorti des communiqués de presse, ça, ce n’est pas une erreur — qui pouvaient avoir un impact immédiat. Donc, la création des zones d'innovation par un investissement de 100 millions de dollars par le gouvernement, un impact de l’ordre de 2 milliards de dollars et aussi une réforme des crédits d’impôt de la recherche et développement, conférence de presse que nous avions tenue avec le chef à l’ETS, et puis, malheureusement, on n’a pas eu de journaliste à cette conférence de presse là, mais elle était importante. Le chef a toujours dit qu’il y avait 2 milliards de crédits d’impôt qui pouvaient être réformés. À ce moment-là, ce que nous disions, sur les 750 millions de crédits d’impôt à la recherche et développement, seulement 4 millions sont réclamés, eu égard à de la recherche faite en université. Autrement dit, la recherche et développement se fait extramuros par rapport aux universités, à l’intérieur des entreprises.

Nous avons suggéré, et là, ça a un impact régional un peu partout, donc, dans les universités en région, dans les centres d’excellence, dans les CCTT, les centres collégiaux de transfert technologique, c’est de faire en sorte que, si les entreprises veulent maintenir le haut de la bracket de leur retour de crédit d’impôt remboursable — 37,5 % pour les petites entreprises ou 20 % pour les grandes entreprises — qu’au moins 25 % de leurs travaux de recherche se fassent en collaboration avec ces centres de recherche ou les universités. Immédiatement, c’est une injection de 600 millions de dollars dans le réseau universitaire en région, dans les cégeps, dans les centres collégiaux avec des transferts technologiques aux PME.

Ces solutions-là, nous les avons proposées, elles font partie de notre projet Saint-Laurent, et nous souhaitons que le gouvernement les applique immédiatement et, si ce n’est pas tout à fait celles-là, de revoir ce qu’on appelle le «welfare state», les crédits d’impôt remboursables aux entreprises, trouver un moyen de stimuler davantage l’innovation, de les réformer et c’est quelque chose qui peut se faire même dans le cadre d’un gouvernement minoritaire.

Troisième élément, écoutez, principal outil économique que le Parti québécois avait mis de l’avant, là, dans son programme, c’était la Banque de développement économique du Québec. La Banque de développement économique du Québec, nous étions pour, en principe. Nous sommes toujours pour, en principe, nonobstant la question du nom qui, dans le fond, est une petite chicane avec Ottawa, inutile, mais, sur le fond, la réforme d’Investissement Québec, oui, pour avoir un guichet unique, pour être plus près des entrepreneurs, pour avoir une véritable mission de développement économique, surtout en région.

Aujourd’hui, le gouvernement déçu, la ministre boude, donc leur principal outil pour relancer l’économie n'est pas en action à l’intérieur du champ d’action économique. On n’a pas d’indication que la ministre a l’intention de revenir avec un nouveau projet de loi. Et la plupart des intervenants ont trouvé que l’intention était bonne, ce n'était que le projet de loi était mal ficelé au niveau de la gouvernance, au niveau du guichet unique, au niveau de la mission, etc.

Nous, on croit aujourd’hui… ce qu’on va proposer à la ministre dans l’interpellation. D’abord, on trouve que les libéraux sont mal placés pour critiquer… venir critiquer le Parti québécois alors qu’ils ont été les instigateurs du marasme que l’on voit dans les mines. Ils ont fait un peu la même chose avec le forestier. Ils ont été aussi les instigateurs au niveau des dépenses que nous voyons dans l’éolien. Mais, par contre, ce qu’on va souhaiter avec la ministre, c'est leur offrir notre support avec les trois solutions que nous mettons de l’avant.

Le Modérateur : Questions?

M. Laforest (Alain) : Est-ce que… j’en ai deux petites rapides, là. Est-ce que je viens d’entendre que vous êtes prêts à appuyer le projet de développement de banque économique alors que le gouvernement l’a mis de côté parce qu’il dit : Je vais me faire battre là-dessus. Donc, votre parti cautionne le projet s’il y a des aménagements, là, vous le faites adopter rapidement.

M. Le Bouyonnec : Ah non! Mais ça a été clair, c’est-à-dire que, lorsqu’on a été contre le principe, nous avions eu des discussions avec la ministre et nous avions une série, O.K., de demandes d’amendement. D’ailleurs, si vous avez regardé les consultations, il y avait des choses très, très pertinentes qui avaient été soumises par les groupes, et, nous, on était prêts à collaborer, à travailler. La ministre s'est montrée fermée, alors, à ce moment-là, on a dit : Écoutez, à ce moment-là, on sera contre le principe.

Rappelons-nous qu’en ce moment — moi, ça a été ma découverte comme parlementaire — le gouvernement est minoritaire, mais, en commission parlementaire, il ne l’est pas vraiment. Donc, de faire amender article par article, c'est extrêmement difficile pour l’opposition. Je le vois encore récemment dans le projet de loi n° 45. Donc, si jamais on voit un projet de loi qui arrive, comme le 43 ou comme la BDEQ, où il y a peut-être trop de changements, trop d’articles, la négociation ne sera pas possible avec le gouvernement puis leur attitude, mieux vaut leur dire non. On était pour le principe, mais on vote contre le principe, revenez-nous avec quelque chose qui est plus travaillable. Et c'est ce qu’on avait proposé à la ministre et c'est ce qu’on repropose encore aujourd’hui.

M. Laforest (Alain) : Et vous dites que vous voulez qu’elle abandonne le projet de loi sur les mines? Parce que… Mais, le vide, ce n'est pas… ça ne crée pas plus d’incertitude, là? Il me semble que l’industrie, tout le monde dit : Ça nous prend un projet de loi. C’est un projet de loi, après trois fois, il faut avoir un guide… puis là vous dites : Remettez ça aux poubelles, puis on en fait un quatrième?

M. Le Bouyonnec : Bien, écoutez, ce projet de loi là, tel qu’il est là, n'est pas acceptable d’un point de vue de développement économique. Alors, soit qu’il est retiré, soit que le gouvernement procède à des amendements significatifs. Et le projet de loi n° 14 ne l’était pas plus. D’ailleurs, le gouvernement libéral, il y avait des dissensions extrêmement importantes. Il aurait pu le faire adopter, il était majoritaire, ils ne l’ont pas fait. Ça a des impacts sérieux, économiques, et puis le gouvernement doit en prendre bon acte.

M. Laforest (Alain) : …pour une quatrième fois, là?

M. Le Bouyonnec : Bien, pourquoi pas? Pourquoi voter un projet de loi si c'est un mauvais projet de loi? Absolument. Ce projet de loi doit être revu. Écoutez, regardez l’attitude de la ministre dans ce dossier-là par rapport, entre autres, aux doléances raisonnables, selon nous, de l’industrie. On pense que les groupes écologistes, verts, etc., ont trop d’influence sur la ministre en ce moment et que le projet de loi est disproportionné. Ce n’est pas un projet de loi équilibré.

M. Laforest (Alain) : Une petite dernière. Vous pensez quoi du silence d’André Boisclair?

M. Le Bouyonnec : Ouf! Vous savez, j’ai déjà commenté hier cette question-là en disant : Moi, j’aurais aimé ça, avoir la réponse sur la première partie de la question. Pour le reste, là, ce qui a sorti par la suite, on va attendre de voir ce qui va arriver. Il va faire une conférence de presse, on me dit là, lundi prochain, j’imagine qu'on en saura davantage.

M. Laforest (Alain) : …présenté à New York, là. Il devait être en compagnie de M. Harper, il ne s’est pas présenté, vous en pensez quoi?

M. Le Bouyonnec : Ah! Il doit être en réflexion, hein, je pense qu’il doit être en réflexion. Écoutez, ce n’est pas nécessairement des moments faciles pour la politique québécoise. Alors, moi, vous savez, je suis plus quelqu’un qui s’occupe d’économie, là. Mais honnêtement j’ai trouvé que, dans cette histoire-là, notre parti a posé les bonnes questions. Jacques Duchesneau, que l’on respecte énormément, est sur une bonne piste, et puis on va laisser le cours des choses se développer.

M. Laforest (Alain) : Vous êtes d’accord avec la position de votre parti là-dessus?

M. Le Bouyonnec : Ah! Absolument. Je suis d’accord absolument avec la position du parti.

Le Modérateur : Y a-tu d’autres questions sur le sujet de l’économie?

Louis Gagné.

Mme Montgomery (Angelica) : En anglais? Is Québec going into recession?

M. Le Bouyonnec : Well, to soon to say. Maybe yes, maybe no. But when we’re looking at all the metrics, the situation is quite awful. So maybe we have to wait a few more months. But instead of waiting to get the confirmation that we’re going to a contraction of the GDP, it’s better, maybe, to act now and do something about it.

Mme Montgomery (Angelica) : When you say maybe yes, maybe no, what is the risk that you’re seeing what are the possibilities that you’re seeing when it comes to us going towards recession?

M. Le Bouyonnec : Well, we think that if there is some direct action, taken by the Government like now, like the one we suggest, it could maybe change the trajectory and the trends that we see in the economy. So if they do nothing…

Mme Montgomery (Angelica) : So, why would we be a at risk of going

into recession? What is it that you’re seeing that might be bringing us there?

M. Le Bouyonnec : There is a reduction of private investment, increasing the unemployment. There is… When you’re looking at the exportation, for example, the trade… yesterday we asked the question to the minister, comparing seven months of last year to seven months this year, there is a gap of one billion, means that we raise one billion less, you know, entering the Québec economy, you know, which regards to international trade.

So it’s another, you know, like cue that we have that there is a problem. And all of these cues, they are going to be put together at one point of time and obviously the end result is the GDP on a monthly basis. And, yes, it’s… when you’re looking at June, even if you remove the component of the construction strike, you know, the June month was quite awful. So, you know, I don’t want to be like, you know, too negative on this and try to predict that, yes, we… No. You know, we have concern, that’s why we are proposing today.

Mme Montgomery (Angelica) : Is it possible that some outside factors that have nothing to do with the Government might be leading to this?

M. Le Bouyonnec : Yes and no, because, like the Premier… she said that it’s… all around, it’s the same thing, so… you know, like in Canada and in the US, it’s not our fault, Québec is just following the… Following? This is not true when you’re looking at this, clearly… Unemployment, I think, is a good proxy of, you know, the health of the economy. Look at this. When you’re looking at this, you know, rest of Canada, they are currently creating 18 000 jobs per month, while Québec, we are, you know, losing 6 000. So, in such a case, you know, we have to do something, she has to do something.

Mme Montgomery (Angelica) : André Boisclair is supposed to make some kind of… speak with the media on Monday, as you had mentioned. Do you think that you’re going to finally get the answers that you’re looking for from this?

M. Le Bouyonnec : You know, I have a tremendous interest in the first part of the question, which was why he did approve, you know, a subvention four days before losing power. And I think that what’s going on now, maybe it helps him a bit, because while, you know, we have this other component of the story, he’s not answering on the first question we asked: Why you did that, you know?

Mme Montgomery (Angelica) : So, are you saying this is a good sign that he’s going to meet with the press on Monday?

M. Le Bouyonnec : Well, I don’t know what he’s going to say, you know, like… What could happen from now? You know, like… We have a position. We’re going to wait, and after that we will comment.

Une voix : Thank you.

M. Le Bouyonnec : Merci.

(Fin à 10 h 2)

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